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Les Visions de Viollet-le-Duc à la Cité de l’architecture… à partir du 20 novembre

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Les Visions de Viollet-le-Duc à la Cité de l’architecture… à partir du 20 novembre

Les Visions de Viollet-le-Duc à la Cité de l’architecture… à partir du 20 novembre

Du 20 novembre 2014 au 9 mars 2015

À l’occasion du 200e anniversaire de la naissance d’Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879), la Cité de l’architecture & du patrimoine, avec la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, présente une exposition rétrospective de l’œuvre singulière de ce grand architecte, théoricien et restaurateur, fondateur du musée de Sculpture comparée dont le musée des Monuments français est l’héritier. L’exposition se déroule en sept séquences définissant les aspects de son travail et de sa personnalité.

Eugène Viollet-le-Duc est l'un des rares architectes du XIXe siècle dont les travaux de restauration et l’œuvre font toujours référence pour les professionnels de l'architecture, malgré des polémiques. Son génie a marqué de son empreinte l’histoire du patrimoine et de l’architecture du Moyen Âge. Longtemps, les historiens se sont attachés à mettre en perspective sa science archéologique, sa doctrine en matière de restauration et son activité au service du patrimoine. À partir des années 1970, les idées qu'il avait exprimées en matière de création architecturale furent à leur tour objet d’étude et de controverses. Aujourd'hui, trente ans après la dernière exposition monographique qui lui fut consacrée à Paris, ce sont les aspects les moins connus et les plus inattendus de cet artiste aux talents multiples qui sont présentés au public, pour témoigner de la richesse et de la complexité de sa personnalité. L’exposition dévoile ici le côté visionnaire de sa démarche et illustre l’alliance de positivisme et de délires romantiques, sources mêmes de son génie. Surgit peu à peu une personnalité étrange et complexe, hyperactive et féconde, mobilisant un savoir encyclopédique au service d’un projet politique tout autant qu’esthétique. Une figure majeure du XIXe siècle français.

Portrait(s)

Cette séquence donne corps au personnage par des portraits (sculptures, gravures et photographies) réalisés à diverses périodes de sa vie. Des documents restituent le contexte culturel et politique que l'architecte traverse de la Restauration jusqu’à la Troisième République. Ils livrent aussi une image de l’homme, fait d’évidente gravité et d’une fantaisie dont témoignent ses caricatures. On y retrouve son cercle familial, son entourage intellectuel mais aussi professionnel et politique comme Ludovic Vitet ou Prosper Mérimée. Viollet-le-Duc traverse un siècle marqué par une instabilité politique et sociale d’une rare intensité. Il laissera des témoignages de tous ces évènements, depuis les Trois glorieuses en 1830 jusqu’à son engagement au service de la Défense de Paris en 1870. Sa proximité constante avec les pouvoirs successifs pose la question de sa sensibilité ou de ses convictions politiques, de la sincérité de ses engagements. Viollet-le-Duc apparaît aujourd’hui comme un homme de réseaux dont la carrière n'aura connu aucune interruption dans un siècle mouvementé. Cette partie de l'exposition permettra aussi d’évoquer un quotidien fait d’habitudes, de goûts et de convenances sociales grâce à des documents d’archives, de la correspondance, des objets personnels, des livres de compte...

Le voyage, voir et rêver

Sa formation, non académique pour l’époque, est faite de voyages qui sont autant de parcours Initia- tiques dont il livre des impressions et des observations servies par un art consommé du dessin. Son journal de voyage et son abondante correspondance viennent éclairer, presque quotidiennement, ses découvertes. À la manière des voyageurs du Grand Tour du siècle précédent, il part en quête du Beau universel, du Beau idéal mais s'intéresse aussi à des périodes moins connues, comme le Moyen Âge et la Renaissance. Dans l’esprit du Romantisme contemporain, il se forge une idée de la « couleur locale », selon la formule de Prosper Mérimée, un patrimoine pittoresque, dépositaire des identités nationales. Le contexte romantique de la jeunesse de Viollet-le-Duc sera évoqué grâce aux personnalités qu'il a pu rencontrer.

Le voyage est aussi propice à rêver, à voir au-delà des réalités. Au Palais des Doges, à Venise, il perçoit les formes et les structures au-delà des murs ; à Rome, au Colisée, il redonne vie à l'édifice et assiste aux jeux antiques ; au-delà des ruines, il reconstruit en imagination le château de Pierrefonds.

Sur le chantier de la Sainte-Chapelle

Viollet-le-Duc décide très jeune de devenir architecte sans pour autant en suivre le parcours officiel. Son travail commence dans des agences comme celle de Jean-Jacques Huvé, mais il profite surtout de l'expérience acquise sur les premiers chantiers de restauration de monuments. Il livre ainsi des souvenirs émus de la Sainte-Chapelle de Paris, à la restauration de laquelle il participe en tant que second inspecteur des travaux à partir de 1840, auprès de Jean-Baptiste Lassus.

De la nature à sa métamorphose

Viollet-le-Duc manifeste un grand intérêt pour l’étude de la géologie, de la botanique, de l’anatomie et des sciences de la nature. Il y voit des figures étranges et fantastiques propres à nourrir ses réflexions et ses créations. Ses qualités de dessinateur, l’importance accordée à la précision et à la rigueur du trait sont fondatrices de sa pratique. En homme moderne, il saura faire usage des procédés de son époque pour gagner encore en précision. Grand amateur de montagne, il dresse ainsi une carte du Massif du Mont-Blanc toujours d’actualité.

Dans les études anatomiques, il trouve les clés de lecture et de compréhension des modèles structurels de l’architecture, presque vus comme des organismes vivants. Sa pratique du dessin d’architecture, reposant sur un registre de représentations très étendu, est liée à cette capacité de percevoir le squelette sous la peau.

Cette curiosité insatiable pour des matières et des domaines extrêmement variés, ce goût pour une certaine forme d'ésotérisme, d'étrangeté, le portent à s'intéresser aussi à d'autres civilisations et cultures lointaines (Mexique et arts précolombiens, Turquie et architecture islamique, Russie orthodoxe).

Le chantier de Notre-Dame de Paris

Ce chantier-phare du XIXe siècle est un éclatant manifeste des idées de Viollet-le-Duc en matière de restauration, de décoration et d’aménagement urbain. Sa vision globale de la restauration le conduit à formuler un projet portant sur l’édifice lui-même et ses abords (jardin, cloître, archevêché...). Viollet-le-Duc commence à mettre en pratique ses conceptions et théories de la restauration, celles qui lui font écrire dans son Dictionnaire raisonné que «restaurer un édifice, ce n’est pas l’entretenir, le réparer ou le refaire, c’est le rétablir dans un état complet qui peut n’avoir jamais existé à un moment donné ».

Cette séquence présente une maquette exceptionnelle de la cathédrale Notre-Dame, réalisée en 1843, avant le début des travaux, qui permet de mesurer l’ampleur et la nature du travail accompli. L’architecte propose aussi une restitution des décors, extérieurs et intérieurs, depuis les grilles du chœur, la statuaire et les décors peints jusqu’au mobilier et à l’orfèvrerie liturgiques. De nombreux documents (études, planches, dessins à grandeur d'exécution, Journal des travaux, photographies, documents techniques...) et des œuvres réalisées (prêt exceptionnel d’objets conservés à Notre-Dame de Paris...) donnent corps à ce chantier. Son quotidien sera évoqué notamment à travers des compagnons et artisans (Ouradou, Denuelle, Geoffroy-Dechaume, Bellu, Gérente...) qui forment la petite armée de la restauration.

Un Moyen Âge retrouvé

Cette séquence décrit la manière dont Viollet-le-Duc réussit par ses études, ses publications et ses interventions, à faire émerger un patrimoine national et identitaire.

Viollet-le-Duc œuvre à reconstituer un Moyen Âge religieux, comme en témoignent les cathédrales de Bayeux et de Lausanne. Il participe aussi, par la conception de certains décors, à la mise en scène d’un decorum religieux autour de nouvelles figures de dévotion, comme à Amiens pour le retour des reliques de sainte Theudosie.

Son talent d’inventeur est également mis au service de l’architecture et du décor civils comme au château de Pierrefonds dont les décors intérieurs sont exemplaires par leur souci d’authenticité et d’unité de style. Cette capacité visionnaire et cette connaissance érudite de l’architecture médiévale le conduisent à définir et proposer des types architecturaux, aujourd’hui entrés dans l’imaginaire collectif comme le château-fort et la cathédrale idéale. Il n’hésite pas non plus à travailler pour ses contemporains et les wagons du train impérial de Napoléon III attestent de sa volonté de faire profiter ses commanditaires des inventions les plus modernes et les plus pratiques.

Un homme de pédagogie

Notoirement opposé à la manière dont sont enseignées l'architecture et l'histoire de l'art en France sous la férule de l'Académie et de l'École des beaux-arts, Viollet-le-Duc se consacre à la transmission de son savoir à l'intention d'un public professionnel et varié, voire des enfants. À l’aube de la IIIe République, Jules Ferry saura définir le projet de toute une vie, celui d’une nécessaire transmission du savoir, « d’une infatigable et triomphante défense des grands monuments de notre histoire contre le double vandalisme de la spéculation et de l’ignorance». (Éloge funèbre de Viollet-le-Duc par Jules Ferry, 1879).

L’enseignement et l’édition

Cette transmission a pu prendre la forme d’un enseignement comme celui des cours de dessin d’ornement qu’il dispense à la Petite école de dessin à partir de 1834, ou de son engagement au sein de l’École centrale d’architecture.

Elle a également pris celle de la publication d’ouvrages ayant connu une grande diffusion, aventure éditoriale hors du commun. Pour diffuser ses théories et ses modèles, Viollet-le-Duc publie notamment Le Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle (10 volumes, 1854-1868) ou le Dictionnaire raisonné du mobilier français de l’époque carolingienne à la Renaissance (8 volumes, 1858-1875). Il écrit également des ouvrages à l’intention de la jeunesse, tous les volumes Histoire de..., publiés par Hetzel, l'éditeur des œuvres de Jules Verne.

Le musée de Sculpture comparée

Dès 1848, il conçoit le projet d’un musée de repro- ductions de sculptures, expression de ses théories sur l’évolution de la sculpture médiévale française. Ce projet entend matérialiser, en volume et à échelle, le travail de sélection et de classification à la base même de son œuvre. Le musée de Sculpture comparée affirme la valeur de ce patrimoine national, par un discours historique et stylistique destiné à le faire connaître et reconnaître par tous. Le musée verra le jour, en 1882, après la mort de l’architecte. Cette séquence décrit le musée sur le mode de la reconsti- tution de deux de ses salles : la méthode comparatiste appliquée à la sculpture de la Renaissance et la mise à disposition typologique d'un répertoire de formes dans la salle d'ornementation (XIIe- XIIIe siècles). C’est ainsi que nous devons à Viollet-le-Duc la galerie des moulages de la Cité de l’architecture & du patrimoine, elle-même héritière des missions que s’était donné l’architecte de diffuser la culture architecturale auprès des professionnels et du grand public.

InformatIons pratIques

Cité de l’architecture & du patrimoine

Galerie des expositions temporaires

1 place du Trocadéro Paris, 16e

Ouvert tous les jours sauf le mardi de 11h à 19h le jeudi jusquʼà 21h

Plein tarif : 9€/TR: 6€

Ouvrier marchant sous les arcs-boutants du chevet de l'église abbatiale du Mont-Saint-Michel, 1835. Collec-tions Médiathèque de l'architecture & du patrimoine MAP

Ouvrier marchant sous les arcs-boutants du chevet de l'église abbatiale du Mont-Saint-Michel, 1835. Collec-tions Médiathèque de l'architecture & du patrimoine MAP


Pensée du Jour

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Pensée du Jour

Pensée du Jour

« Quand j'étais petit, ma mère m'a dit que le bonheur était la clé de la vie. Quand je suis allé à l'école, ils m'ont demandé ce que je voulais être quand je serais grand. J'ai répondu heureux. Ils m'ont dis que je n'avais pas compris la question. J'ai répondu qu'ils n'avaient pas compris la vie. »

John Lennon 1940 - 1980

Gaz de schiste : Ségolène Royal refuse un permis de recherche d’hydrocarbures sur le territoire du Luberon et des Alpilles

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Gaz de schiste : Ségolène Royal refuse un permis de recherche d’hydrocarbures sur le territoire du Luberon et des Alpilles

Gaz de schiste : Ségolène Royal refuse un permis de recherche sur le territoire du Luberon et des Alpilles

La Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, Ségolène Royal, a annoncé le 07 octobre dernier son refus d’autorisation dans le Luberon concernant une demande de permis de recherche d'hydrocarbures et de gaz de schiste par la société suédoise Tethys Oil AB, qui souhaitait réaliser des forages sur une zone de 870 km2 à cheval sur le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône. Un projet d’exploration qui a suscité de fortes émotions de la part des élus, des citoyens qui regroupent 77 communes.

La ministre venait d'annoncer le vendredi 03 octobre que la consultation pour le projet de "Permis de Calavon" (recherches d'hydrocarbures - gaz de schiste - dans le Parc naturel régional du Luberon) serait dans l’immédiat suspendue par une mesure conservatoire d'urgence.

Jean-Louis Joseph, Président duParc naturel régional du Luberon et Président de la fédération des Parcs naturels régionaux, déclare se réjouir de cette décision, "qui fait suite à un entretien qu'il a eu au cabinet de la ministre mercredi 1er octobre à Paris, ainsi qu'à l'émotion et aux vives réactions exprimées sur le territoire".

Le président du parc naturel faisait remarquer cependant que "suspension de la consultation ne veut pas dire annulation" : Jean-Louis Joseph aura l'occasion de rencontrer la ministre au Congrès des parcs naturels régionaux vendredi prochain à Troyes et sollicitera un nouveau rendez-vous au ministère prochainement afin que ce permis soit définitivement annulé pour ne pas entraîner des dégâts considérables et inutiles dans un territoire protégé.

" Monsieur le Président,
J'ai bien pris connaissance de vos préoccupations concernant la demande de permis de recherche d'hydrocarbures et de gaz sur le territoire du Luberon et des Alpilles déposée le 27 septembre 2010.
Conformément à la procédure, les services du ministère ont mis automatiquement en consultation un projet d'arrêté le 29 septembre 2014.
Au vu des premiers résultats et de cette consultation du public après examen attentif de l'avis du Parc naturel régional que je partage totalement, je suis en mesure de vous indiquer que le permis sera refusé.
En effet du point de vue de l'intérêt général, les risques de dégradation d'un espace naturel remarquable, sont incompatibles avec les forages envisagés et détruiraient beaucoup plus d'emplois qu'ils n'en créeraient – notamment dans le domaine touristique, artisanal et agricole.
En conséquence la consultation du public est devenue sans objet, mais le site reste ouvert pour que les citoyens puissent venir s'exprimer jusqu'au 11 octobre.
Je vous remercie de votre mobilisation, celle des élus, celle des associations, celle des citoyens, qui sont aussi partie prenante démocratique d'une décision respectueuse de chacun.
Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes salutations les meilleures. "

Le permis d'exploration demandé par la société Tethys Oil AB portait, officiellement, sur du pétrole et du gaz conventionnels. Le ministère précisait que l'entreprise s'était engagée à ne pas recourir à la fracturation hydraulique, interdite par la loi du 11 juillet 2011 en raison des risques que présente cette technique pour l'environnement. Mais les opposants craignaient que le permis, s'il était accordé, n'ouvre la voie à la recherche de pétrole et de gaz de schiste.

« Selon un rapport du Bureau de recherches géologiques et minières, 59 forages de recherche pétrolière ont été réalisés en Provence-Alpes-Côte d'Azur entre 1949 et 1988, sans résultats positifs », souligne Serge Marty, adjoint au directeur du parc. Sept de ces forages ont été effectués dans la région du Luberon elle-même, jusqu'à une profondeur de 5 042 mètres pour l'un d'entre eux. « Ces campagnes ont montré l'absence d'hydrocarbures conventionnels économiquement exploitables. Ce sont donc bien les hydrocarbures de schiste qui étaient visés à terme », estime M. Marty.

« Tant que je serai ministre de l'écologie, il n'y aura pas de gaz de schiste et pas d'investigation sur le gaz de schiste », avait réaffirmé, le 28 septembre, Mme Royal, en réaction à la prise de position de Nicolas Sarkozy en faveur de l'exploitation de ces hydrocarbures.

Dans un contexte de réchauffement climatique, les consommations d’énergie du bâti restent similaires pour les villes étendues et compactes....

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Dans un contexte de réchauffement climatique, les consommations d’énergie du bâti restent similaires pour les villes étendues et compactes....

Dans un contexte de réchauffement climatique, les consommations d’énergie du bâti restent similaires pour les villes étendues et compactes....

Les conclusions du rapport de recherche MUSCADE, coordonné par le Centre national de recherches météorologiques (Météo-France/CNRS), ont été rendues publiques le 3 octobre, à l’occasion de la journée "Chaleur sur la ville" organisée par la région Ile-de-France et l’Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région Île-de-France.

Ce projet, qui réunit météorologues, économistes, architectes, géographes et experts du bâtiment, a permis d’évaluer l’impact de différents scénarios d’évolution de la ville de Paris à l’échelle du siècle sur le climat urbain et sur la consommation énergétique des bâtiments. Ses résultats apportent les éléments d’évaluation nécessaires aux concepteurs de la ville de demain.

Parmi les nombreuses problématiques concernant le « système ville », le projet MUSCADE s’appuie sur 3 axes de recherches sur l’énergie, la structure de la ville, et le changement climatique. Ces trois thèmes sont intimement liés, à la fois à l’échelle globale et locale : l’énergie utilisée par les villes est la source majeure des rejets anthropiques de gaz à effet de serre, qui sont la cause du réchauffement climatique global ; cette tendance globale est accentuée, à l’échelle locale, par la formation d’îlots de chaleur urbains influencés par la morphologie et la croissance des villes. Dans les contextes mondial des accords de Kyoto, européen du récent « Paquet Energie Climat », et national du Grenelle de l’environnement, les décideurs urbains sont ainsi confrontés à des questions concrètes : Quel sera le climat d’une ville en expansion soumise au changement climatique ? Sa demande énergétique pour assurer le confort thermique des habitants hiver comme été ? Ses émissions de CO2 ? Comment déployer en ville une production décentralisée d’énergies renouvelables ? Comment adapter la structure urbaine ?

L’expansion de l’agglomération parisienne, la consommation d’énergie liée au bâti, la production décentralisée d’énergie et la répartition des différents types d’énergie, la fréquence d’événements inconfortables, et les émissions de CO2 sont analysés à travers plusieurs scénarios, de nos jours à 2100 . Seront aussi simulés certains aspects socio-économiques (accessibilité au logement, durée et dépenses de transport, capital productif), afin d’identifier des stratégies d’adaptation durables de la ville au changement climatique.

Si le projet se concentre sur l’énergétique liée au bâti, qui représente 44% de la consommation d’énergie finale totale actuelle, d’autres paramètres (énergies et émissions liées au transport, cout de mise en œuvre des stratégies d’adaptation) seront estimés pour établir le domaine de validité de l’étude.

La finalité du projet MUSCADE est de sensibiliser et proposer une base de réflexion, à partir de l’exemple de l’aire urbaine parisienne, aussi bien pour le monde scientifique que pour des décideurs, et permettre d’identifier des leviers d’action pour éclairer des choix futurs en termes de réglementation du bâti, modes de production d’énergie décentralisée et aménagement urbain.

Pour représenter la ville future, des projections ont été construites en combinant des hypothèses climatiques et macroéconomiques (prix de l'énergie, croissance, démographie), mais également des hypothèses d’évolution du domaine urbain (ville étendue ou compacte), des techniques de bâti (parties constructives, réglementations) et de la production d'énergie décentralisée (technologies, choix d’implantation). Dans le cadre des scénarios et hypothèses retenus, les principaux résultats du projet MUSCADE sont les suivants :

Ville étendue ou ville compacte ?

_ L’îlot de chaleur urbain est peu influencé par les stratégies d’expansion urbaine. Toutefois, le confort thermique des habitants est dégradé en ville compacte, du fait de la concentration de population dans le centre de l’agglomération.

_ Dans un contexte de réchauffement climatique, les consommations d’énergie du bâti restent similaires pour les villes étendues et compactes.

_ L’impact d’une politique de contrôle de l’étalement urbain a peu d’influence sur les émissions de gaz à effet de serre résultant des consommations d’énergie des bâtiments. Ces émissions sont essentiellement conditionnées par les choix des technologies pour les moyens de transport.

Une ville plus verte ?

_ La végétalisation de pleine terre est plus efficace que celle des toits pour rafraîchir l’air de la ville. Les toits végétalisés ont une influence limitée sur le confort extérieur mais peuvent améliorer l'isolation du bâti.

_ Dans tous les cas, la végétation doit être suffisamment arrosée pour avoir un effet rafraîchissant en été, ce qui implique de développer des systèmes de gestion de l’eau à l’échelle locale (récupération d’eau à l’échelle du quartier ou du bâtiment). Par ailleurs, les stratégies de végétalisation de la ville sont indissociables des choix de formes architecturales, qui contraignent la surface au sol disponible.

L’énergie solaire, une énergie d’avenir ?

_ L’utilisation de panneaux solaires permet de diminuer très légèrement l’îlot de chaleur urbain. _ En climat futur, la production d’énergie solaire résultant de l’implantation massive de panneaux photovoltaïques sur les toits pourrait compenser à l’échelle annuelle la consommation d’énergie des bâtiments pour le chauffage et la climatisation.

Le rôle des usagers

Les comportements des habitants (usage raisonné/intensif de la climatisation, usage ou non de protections solaires...) jouent un rôle considérable dans la consommation d’énergie globale de la ville : leur impact est comparable aux effets de solutions techniques telles que l’isolation des bâtiments ou la végétalisation.

Les modèles utilisés :

Le système ville, son évolution et les processus liés à l’énergie sont simulés grâce à un modèle numérique développé à partir de plusieurs modèles :

_ le modèle NEDUM d’expansion urbaine (CIRED), qui reproduit les mécanismes socio-économiques sous-jacents à la dynamique du système urbain et permet de représenter son évolution des années 1900 jusqu’à la fin du 21e siècle suivant plusieurs scénarios de prospective. La morphologie à l’échelle du quartier est obtenue grâce au modèle GENIUS (LRA, CNRM-GAME), qui permet de générer des cartes archétypales et de simuler l’évolution des îlots architecturaux urbains.

_ le modèle Town Energy Balance (CNRM-GAME), qui simule le microclimat urbain à partir des processus physiques liés à la géométrie urbaine. Le calcul du bilan interne du bâti permet de représenter la consommation énergétique de la ville.

Une analyse par le LIENSs de l’expansion passée de l’agglomération parisienne et une étude de l’énergétique du bâtiment par le CSTB ont permis d’analyser les incertitudes associées à ce type de modèles.

Le projet MUSCADE est financé par l’Agence nationale de la recherche (ANR) et coordonné par le Centre national de recherches météorologiques - Groupe d’étude de l’atmosphère météorologique (CNRM-GAME, Météo-France/CNRS). Il réunitaussi des scientifiques du Centre international de recherche sur l’environnement et le développement (CIRED, CNRS/École des ponts ParisTech/EHESS/AgroParisTech /CIRAD) et du laboratoire « Littoral environnement et sociétés » (LIENSs, CNRS/Université de La Rochelle). Sont également impliqués le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), le Laboratoire de recherche en architecture (LRA) et l’Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région Île-de-France (IAU IdF).

Dans un contexte de réchauffement climatique, les consommations d’énergie du bâti restent similaires pour les villes étendues et compactes....

Intégrer le facteur climatique dans l’évaluation des politiques de gestion de qualité de l’air

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Intégrer le facteur climatique dans l’évaluation des politiques de gestion de qualité de l’air

Intégrer le facteur climatique dans l’évaluation des politiques de gestion de qualité de l’air

L’Ineris, l’Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques dont la mission est de contribuer à la prévention des risques que les activités économiques font peser sur la santé, la sécurité des personnes et des biens, et sur l’environnement, a mené depuis plusieurs années des travaux destinés à évaluer l’impact des politiques de gestion de la qualité de l’air. L’expertise de l’Institut est particulièrement sollicitée cette année, dans le cadre des discussions engagées autour du réexamen de la politique européenne dans ce domaine. Ainsi des simulations ont été effectuées sur la qualité de l’air que l’on obtiendrait en 2030 selon diverses politiques étudiées par l’Union européenne.

Toutefois, d’autres politiques sont aussi discutées, celles qui visent à atténuer le changement climatique : ces politiques peuvent interagir avec les précédentes. L’Institut et ses partenaires ont donc développé, dans le cadre du projet de recherche SALUT’AIR, une chaîne de modélisation intégrant le changement climatique dans l’évaluation sur la longue durée des politiques de gestion de la qualité de l’air. Des projections à l’horizon 2050 ont été faites sur la base de scénarios d’institutions internationales. Ces projections montrent qu’il y a in fine plus de synergies que d’antagonismes entre les politiques de lutte contre le réchauffement climatique et de réduction des émissions polluantes.

L’expertise que l’Institut met au service du ministère en charge de l’Ecologie a pour vocation d’évaluer les conséquences des scénarios de gestion de la qualité de l’air, par le biais de simulations numériques de la pollution atmosphérique future. Le modèle de chimie-transport CHIMERE, co- développé par l’INERIS et l’Institut Pierre-Simon Laplace (CNRS/CEA/UVSQ), est au cœur de ce dispositif.

Ce modèle est opéré, à de petites échelles de temps, dans le système PREV’AIR, qui contribue à l’orientation des choix politiques au plan national, et réalise la prévision et le suivi des épisodes de pollution en France. Au niveau européen, CHIMERE est utilisé dans le cadre des évaluations court- moyen termes (2020-2030) des politiques futures. Dans une approche plus prospective, des travaux de recherche de l’Institut sur les politiques de gestion à long terme, à l’horizon 2050, ont recours au modèle de chimie transport, dans l’élaboration d’une chaîne de calcul intégrant les phénomènes de changement climatique.

Des simulations pour évaluer l’impact de la révision de la Directive « Plafonds »

En décembre 2013, la Commission Européenne a proposé un nouveau « paquet qualité de l’air », qui pose notamment de nouveaux objectifs à atteindre d’ici à 2030 pour améliorer la qualité de l’air. Pour ce faire, il est envisagé de réviser la Directive sur les plafonds d’émissions nationaux.

Dans le cadre de cette révision, les équipes de l’Institut ont réalisé des simulations de qualité de l’air à l’horizon 2030 sur la base de scénarios correspondant aux hypothèses de réduction d’émissions (dioxyde de soufre, ammoniac, Composés Organiques Volatiles, oxydes d’azote, particules PM2,5, méthane) qui font actuellement l’objet de discussions.

Les simulations, effectuées sur l’ozone et les particules (PM2,5 et PM10), montrent comment le respect des plafonds permettrait globalement de réduire la pollution atmosphérique sur la plus grande partie de l’Europe, notamment la pollution particulaire.

Le co-bénéfice des politiques combinées « qualité de l’air/climat » d’ici à 2050

Le nouveau paquet qualité de l’air se place dans une logique de gestion combinée, qui prend acte des phénomènes d’interaction entre pollution atmosphérique et changement climatique. Il est aujourd’hui admis que dans de nombreux cas, les mesures de lutte contre le réchauffement du climat et les actions destinées à limiter la pollution atmosphérique interagissent entre elles, sans qu’il soit toujours possible de savoir si ces interactions sont positives ou négatives.

Le projet SALUT’AIR, cordonné par l’INERIS, associe le CNRS (Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement et Laboratoire de Météorologie Dynamique de l’Institut Pierre Simon Laplace) et l’Université de Strasbourg (Laboratoire Image Ville Environnement). Ce projet, qui a bénéficié du soutien financier de l’ADEME, du MEDDE et du programme PRIMEQUAL, a pour objectif de développer un système de prédiction de la qualité de l’air sur le long terme, intégrant le facteur « changement climatique ».

Les équipes de recherche ont pu valider ce système par un exercice de projections de qualité de l’air à l’horizon 2050. Cet exercice de projection montre, sur l’ozone comme les particules fines, que la mise en œuvre d’une politique de gestion de la qualité de l’air reste le facteur le plus influant sur l’évolution des concentrations globales de polluants, malgré le contexte de changement climatique et de transport de polluants sur une longue distance,.

Par ailleurs, les simulations mettent en lumière le rôle des politiques d’atténuation du réchauffement climatique, qui apportent un bénéfice complémentaire important aux politiques de qualité de l’air. Sur le long terme, il semble que les effets de synergies l’emportent sur les effets antagonistes.

Il est enfin observé que le transport à longue distance joue un rôle très important dans l’évolution de la qualité de l’air, d’où le bien-fondé de poursuivre le développement de politiques coordonnées au niveau international.

Le projet SALUT’AIR a servi, in fine, à développer une chaîne de modélisation unique de la qualité de l’air, qui intègre le changement climatique et le facteur « pollution longue distance ». Une technique novatrice de correction d’incertitudes a été développée, ce qui a permis d’améliorer la précision des simulations à un niveau de résolution spatiale encore jamais atteint (12 km).

Intégrer le facteur climatique dans l’évaluation des politiques de gestion de qualité de l’air

Le rôle des simulations dans l’évaluation des politiques de gestion de la qualité de l’air

Les travaux actuels de l’INERIS s’inscrivent dans la perspective du réexamen de la politique européenne de qualité de l’air, principalement fondée sur la directive 2008/50/CE relative à la qualité de l’air ambiant et sur la directive 2001/81/CE sur les plafonds nationaux d’émissions pour certains polluants. En décembre 2013, la Commission Européenne a proposé un nouveau « paquet qualité de l’air » visant à mettre en application des objectifs de réduction de la pollution atmosphérique pour diminuer l’exposition des populations et des écosystèmes.

Le nouveau « paquet qualité de l’air »

Le programme «air pur pour l’Europe» prévoit des mesures garantissant la réalisation à court terme (d’ici à 2020) des objectifs existants d’amélioration de la qualité de l’air et le respect des engagements pris par l’Europe avec l’adoption en 2012 de la version modifiée du protocole de Göteborg de la convention sur le transport à longue distance de la pollution atmosphérique (CPATLD)1. Le programme « air pur pour l’Europe » pose en outre de nouveaux objectifs à atteindre d’ici à 2030. Par rapport à 2005, le programme propose une réduction de 52% des incidences de la qualité de l’air sur la santé (décès prématurés dus aux particules et à l’ozone) et une baisse de 35% de la superficie d’écosystèmes dépassant les limites établies concernant l’eutrophisation2.

Pour atteindre ces objectifs, il est donc envisagé, entre autres, de réviser la Directive sur les plafonds nationaux d’émissions. La révision s’attache notamment à renforcer la cohérence entre les normes de gestion de la qualité de l’air et les mesures d’atténuation du changement climatique. Pour 2030, il sera fixé des obligations de réduction des émissions sur les quatre polluants initiaux (SO2, NOx, COV et NH3) et sur deux nouveaux polluants : les particules fines (PM2,5) et le méthane (CH4), un des principaux gaz à effet de serre. Pour les particules, l’accent est porté sur la réduction des émissions de noir de carbone, polluant qui a également un impact sur le climat.

L’évaluation des politiques de gestion : le modèle CHIMERE

Dans le cadre de cette révision de la directive « Plafonds », des discussions ont été engagées avec les Etats-membres. C’est dans cette perspective que les modèles de simulation de qualité de l’air, éventuellement couplés à des analyses économiques du rapport coût-bénéfice, peuvent être utilisés pour anticiper les conséquences de la mise en œuvre de politiques de gestion et ainsi orienter la décision politique.

Le modèle de chimie-transport CHIMERE est au cœur du dispositif d’évaluation mis en place par l’INERIS en appui du ministère en charge de l’Ecologie. Ce modèle est le fondement des trois volets d’expertise de l’Institut : à de petites échelles de temps, il est opéré dans le système de prévision de qualité de l’air PREV’AIR (www.prevair.org), qui contribue à l’orientation des politiques de gestion au plan national, et réalise au la prévision et le suivi des épisodes de pollution en France. Au niveau européen, CHIMERE est utilisé dans le cadre des évaluations court-moyen termes (2020-2030) des politiques futures. Dans une approche plus prospective, des travaux de recherche sur les politiques de gestion à long terme, à l’horizon 2050, ont recours au modèle de chimie- transport dans une chaîne de calcul intégrant les phénomènes de changement climatique.

Des simulations pour évaluer l’impact de la révision de la Directive « Plafonds »

L’expertise de l’INERIS est mobilisée en 2014 sur l’analyse de l’impact des scénarios de gestion de la qualité de l’air à court-moyen terme. Les équipes de l’Institut ont réalisé des simulations de qualité de l’air à l’horizon 2030 sur la base de scénarios correspondant aux obligations de réduction d’émissions discutées dans le cadre de la révision des plafonds nationaux.

Les simulations, effectuées sur l’ozone et les particules (PM2,5 et PM10), montrent que le respect des plafonds d’émissions proposés permettrait globalement de réduire la pollution atmosphérique et de respecter les objectifs de qualité de l’air sur la plus grande partie de l’Europe, notamment sur les concentrations en particules.

Toutefois, on observera sans surprise une diminution de l’effet de titration de l’ozone dans les zones urbaines : la formation d’ozone, polluant secondaire, dépend du rapport entre la concentration d’oxydes d’azote et la concentration de composés organiques dans l’air ambiant. Dans l’atmosphère des villes, où les émissions de NOx sont élevées, la forte présence d’oxydes d’azote contribue à détruire l’ozone. La réduction des émissions de NOx prévue dans les hypothèses de gestion aura donc pour effet d’augmenter localement les concentrations d’ozone dans les zones urbaines. A noter, cela n’affecte pas la tendance générale à la diminution des concentrations d’ozone en Europe.

Cela dit, le respect des plafonds d’émissions proposés ne suffira pas : certaines zones fortement urbanisées resteront des « points chauds » de pollution, qui nécessiteront des mesures spécifiques pour respecter les valeurs limites et objectifs de qualité de l’air fixés. C’est le cas en Europe du Benelux et de la Vallée du Pô en Italie. En France, sont identifiées la région parisienne, les zones urbaines de Nord-Pas de Calais, de la région Rhône-Alpes, d’Alsace et de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Intégrer le facteur climatique dans l’évaluation des politiques de gestion de qualité de l’air
Intégrer le facteur climatique dans l’évaluation des politiques de gestion de qualité de l’air

La mutation du quartier Denuzière, dernière phase du projet urbain de Lyon Confluence

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La mutation du quartier Denuzière, dernière phase du projet urbain de Lyon Confluence

La mutation du quartier Denuzière, dernière phase du projet urbain de Lyon Confluence

Le 24 septembre dernier marquait l’inauguration d’un quartier en pleine mutation, celui de Denuzière qui constitue la dernière phase de l’aménagement urbain Lyon Confluence

Dernière étape de la première phase du projet urbain de Lyon Confluence, le quartier Denuzière s’accroche au quartier de Sainte-Blandine au sud de la gare de Perrache. Cet ensemble original est organisé autour d’une place de quartier, reliée au cours Charlemagne par un passage piéton sous la voie ferrée et irrigué du nord au sud par la rue Denuzière.

Quatre grands îlots le composent : G, H, J et K.

La conception du quartier Denuzière poursuit l’objectif d’une mixité très développée. La nature des infrastructures représentées (une offre diversifiée de logements, une nouvelle place, des résidences étudiantes, une clinique d’ostéopathie...) offre la possibilité de vivre la ville autrement.

La place Denuzière, un lieu de détente unique à La Confluence

En complément des grands espaces publics déjà présents à La Confluence, la place Denuzière se compose de deux places propices à la vie de quartier. Elle offrira un lieu de détente et permettra aux promeneurs comme aux habitants de « respirer » grâce à la végétalisation et à l’aménagement pensés pour.

A l’est, côté Sainte-Blandine, un espace très planté et fleuri permettra aux promeneurs et habitants de faire une pause pour profiter de l’environnement. Repos mais également animations avec les commerces en rez-de-chaussée. A noter : une ombrière avec banquette en bois sera installée pour « compléter le tableau ».

A l’ouest, côté Saône, la place devient plus minérale, une sorte de prolongement des espaces privés des immeubles environnants avec jeux d’enfants. Animée de jour par ses acteurs, elle le sera également la nuit par une lumière douce et diffuse.

Les passages piétons seront protégés par des barrières et des bandes podotactiles reconnaissables par les personnes visuellement déficientes. La place Denuzière sera traversée par la rue Denuzière. La circulation sera alternée pour assurer sécurité et tranquilité pour tous.

Les premiers chantiers engagés progressent autour de la place Denuzière : les îlots H (Résidétape®, les résidences Le Denuzière et Bayard Studium, la clinique d’ostéopathie ISOstéo) seront livrés en 2013, le K s’élève déjà hors de terre et sera inauguré en 2014.

La mutation du quartier Denuzière, dernière phase du projet urbain de Lyon Confluence

UNE CONCEPTION DES ÎLOTS ALLIANT MIXITÉ ET MAÎTRISE ÉNERGÉTIQUE

Pour répondre aux exigences posées en termes de mixité, de performances énergétiques ou de fonctionnement des bâtiments, un véritable dialogue a été engagé avec les promoteurs, en amont du choix des architectes, permettant ainsi l’élaboration de solutions créatives et originales.

Ces réflexions se concrétisent aujourd’hui par une offre de logements d’une grande diversité (de l’accession sociale au locatif libre), et par des choix architecturaux alliant l’esthétique au fonctionnel de manière harmonieuse.

1. Des logements à prix maîtrisés

Dès le début, le projet Lyon Confluence s’est donné l’objectif de construire du logement social, intermédiaire et privé. L’un des enjeux du projet est de créer une offre de logements suffisamment diversifiée pour que des populations variées habitent à La Confluence et y réalisent leurs parcours résidentiel. Des jeunes et des seniors, population classique du centre-ville, mais aussi des familles, quel que soit leur type : ménages avec de jeunes enfants démarrant leur parcours, des familles monoparentales, recomposées, des ménages avec de grands enfants, des étudiants ...

2. Une prise en compte environnementale

Afin de permettre une bonne maîtrise énergétique et de s’inscrire dans les exigences du Plan Climat, les îlots suivent les principes de conception bioclimatique :

- pour les logements en accession et les logements sociaux, de forts niveaux d’isolation de l’enveloppe ont été mis en place ; pour les logements en accession, des triples vitrages ont été installés aux endroits pertinents ;

- l’îlot J1a dispose de larges baies vitrées permettant de profiter d’un éclairage naturel et de vue qualitative sur un cœur d’îlot végétalisé (niveau Effinergie +), de dispositifs de récupération de chaleur sur les eaux grises, d’une ventilation simple flux et de menuiseries bois-aluminium ;

- l’îlot J1b favorise les logements traversants ou bi-orientés (à l’exception des T2) bénéficiant largement du soleil au 21 décembre, et situés sur la façade sud-est moins masquée qu’au Sud-Ouest, et possède un bon niveau de confort avec l’éclairage naturel des parties communes et de 96% des cuisines en 1er jour ;

- l’îlot J2 combine une double peau constituant un espace tampon permettant de profiter d’un espace entre deux au printemps (niveau Effinergie + pour l’accession, niveau du référentiel Rhône-Alpes 2013 pour le logement social), des dispositifs de récupération de chaleur pour l’air extrait, une ventilation simple flux et des menuiseries bois.

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ILOT K, SIX BÂTIMENTS INNOVANTS POUR MIXER LOGEMENTS, BUREAUX ET COMMERCES

En septembre 2008, l’équipe Nacarat et celle de l’architecte Stéphane Vera partagent une idée, une envie, celle de façonner un lieu de vie urbain innovant, basé sur le concept de mixité verticale. Deux ans plus tard, la SPL Lyon Confluence, en collaboration avec l’architecte urbaniste Atelier Ruelle et le bureau d’études HQE Tribu, lance un workshop pour répondre à la proposition de Nacarat, accompagné de ses trois équipes d’architectes (Vera&Barrand, Benoît Crêpet, Arto), et des paysagistes d’Urbalab (Marco Rossi, Laurent Crosmary, Gilles Azzopordi).

A l’issue de ces sessions de travail constituant une première à La Confluence, le K trouve sa forme définitive en octobre 2010. L’opération est lancée et permet la naissance d’un bâtiment original qui mixe logements, commerces, parkings et bureaux répartis sur 6 bâtiments en bordure de la future place Denuzière.

Dans chaque bâtiment sculpté en fonction de l’ensoleillement, façades, espaces intérieurs, sont pensés en fonction de ses spécificités, de ses besoins en lumière et en calme, mais aussi des possibles vues sur Lyon. Ici, chaque étage remplit une fonction. Le K est un programme qui se compose d’une mixité de « strates ».

Les commerces et locaux d’activités sont situés en pied d’immeuble ; les parkings, mutualisés, sont répartis sur 4 niveaux en superstructure côté voie ferrée, du rez-de-chaussée au troisième étage, arborés, éclairés et ventilés naturellement.

Aux étages supérieurs, les bureaux et les appartements profitent à temps plein de la lumière, de la vue et du calme. Les vues sur les balmes depuis les balcons, sur les jardins ou sur la place offrent une ambiance sereine. Au cœur du projet, des jardins suspendus rafraîchissent les bâtiments et offrent des circulations naturelles verdoyantes.

Les commerces donnent directement sur la place Denuzière, espace privilégié de la vie de quartier. Côté voie SNCF, les bureaux disposent de façades travaillées offertes à la vue des voyageurs.

Véritable démonstration du « concept building », le K s’adresse aussi bien aux salariés, aux habitants qu’aux clients des boutiques du rez-de-chaussée. Pour chacun d’entre eux, le K réunit tous les visages de la ville en un bâtiment innovant.

Le K va-delà des exigences réglementaires du BBC. Réuni autour du maitre d’ouvrage, une équipe de bureaux d’études à la pointe dans leur domaine ont travaillé ensemble pour aboutir à un bâtiment qui allie à la fois bio-climatique et technologie. Ainsi, le K développe des thèmes encore inédits sur l’agglomération lyonnaise : - Rafraichissement par Dry Adiabatique dans les bureaux ; - Jusqu’à 80% d’Energies Renouvelables dans les logements - Monitoring du bâtiment (l’ADEME participe d’ailleurs au projet qui consiste à suivre en temps réel les performances énergétiques du bâtiment) - Possibilité de domotique au service de la performance énergétique - Bâtiment compatible Smart Grid

Un programme récompensé pour sa créativité et sa qualité environnementale par : * la pyramide nationale de l’innovation de la Fédération des Promoteurs Immobiliers ; * la pyramide régionale d’Argent de l’innovation ; * et la pyramide régionale d’Argent EDF - Bleu Ciel.

Espaces verts en coeur d’îlot : 2 000 m2

Superficie : 14 290 m2

Promoteur : Nacarat

Concepteur (pilotage) : Vera & Barrand

Livraison : fin 2014

Logements : 6 813 m2 (50 logements sociaux et 28 logements en accession) Bureaux/activités : 4 800 m2 (4 commerces en pied d’immeuble)

La mutation du quartier Denuzière, dernière phase du projet urbain de Lyon Confluence

ILOT J, UNE OFFRE DE LOGEMENTS D’UNE GRANDE DIVERSITÉ

Trois nouveaux programmes viennent enrichir les abords de la place Denuzière et confirment les qualités de ce cœur battant : un quartier où l’on peut tout à la fois habiter, travailler, flâner ou faire ses courses.

Le territoire y gagne un souffle nouveau qui renforce son potentiel, son attractivité et sa cohérence côté Saône.

La mutation du quartier Denuzière, dernière phase du projet urbain de Lyon Confluence

J1a : Lux, la pluralité mise en lumière

Ce bâtiment, située à l’angle de deux rues, est une invitation à la clarté, à la lumière. Avec des formes évoquant la proue d’un paquebot et posée sur un socle vitré voué aux boutiques et aux halls d’accès, la résidence semblent flotter au-dessus de la ville. Autour du jardin intérieur, les appartements offrent des vues exceptionnels et des prestations d’excellence. Lux garantit également des performances énergétiques rares et cultive le calme et la volupté au service du bien-être de ses résidents.

À travers le programme « Appartements Lux », c’est la porte d’entrée du futur quartier Denuzière qui se développe sur six étages. Logements à prix maîtrisés, accessions libres, locaux d’activité et locaux commerciaux se déploient autour d’un espace vert lumineux qui fait le lien entre toutes les manières de vivre la ville.

Un bâtiment offrant mixité et diversité des fonctions.

- Un ensemble immobilier sur 6 étages.

- 43 logements au total pour 3 collections d’appartements pour la plupart unique dont 8 logements à prix maîtrisés, 32 en accession libre et 3 produits d’exception.

- Des appartements de 2 à 5 pièces et villas sur le toit avec des surfaces comprises entre 45 m2 et 153 m2.

- 516 m2 de locaux à usage commercial et/ou d’activités installés au rez-de-chaussée.

- 37 places de stationnement sur un niveau de sous-sol.

Un cadre de vie lumineux et innovant sur le plan environnemental.

*Un jardin « zen » dédié aux résidents et situé en cœur d’îlot. *Des appartements modulables et spacieux majoritairement traversants ou à double orientation. *Une profonde terrasse ou un large balcon pour chacun des logements. *Une performance énergétique optimisée au service du confort de ses occupants et de l’économie de charges. *Des choix de conception qui privilégient le confort thermique, visuel et acoustique, ainsi que la qualité de l’air dans les appartements.

Pour l’îlot J1a, le Groupe Constructa s’est associé pour la conception du bâtiment à l’agence Louis Paillard Architecte & Urbaniste.

« Le travail subtil sur la course du soleil et la lumière nous a fortement guidé dans le dessin des appartements. Ils sont majoritairement traversants ou à double orientation pour bénéficier d’échappées visuelles variées tout en favorisant une ventilation interne naturelle. »

Louis Paillard, Architecte, Agence Louis Paillard Architecte & Urbaniste primée MIPIM AWARD 2013 pour le projet Iceberg (Aarhus, Danemark)

J1a

Programme : 4 400 m2

Promoteur : Constructa Promotion

Concepteur : Agence Louis Paillard Architecte & Urbaniste

Travaux : 2014

Livraison : 2015

La mutation du quartier Denuzière, dernière phase du projet urbain de Lyon Confluence

J1b : un lien tissé entre deux facettes de La Confluence

À la rencontre du quartier ancien de Sainte-Blandine et des nouvelles réalisations tournées vers la Saône, le programme J1b créé un lien urbain entre ces deux facettes de La Confluence. Ce lien se veut également humain et se formalise dans le programme d’accession sociale à la propriété qui complète et élargit l’offre de logements disponibles à La Confluence.

La résidence s’organise en trois strates distinctes, ce qui permet un traitement individuel des logements. La volumétrie compacte du socle est allégée par des volumes particuliers qui émergent et mettent en valeur les niveaux supérieurs, les doubles hauteurs, les loggias d’angle et les portes-à-faux. L’efficacité et la sobriété dans le dessin des logements sont accompagnées d’une recherche permanente de lumière naturelle et d’une réflexion poussée sur la qualité et la pérennité des matériaux, sans concession à l’architecture élégante du projet d’ensemble.

Un ensemble immobilier de 8 étages.

*31 logements au total dont 3 logements individuels en duplex au rez-de-chaussée. *Un prix de vente optimisé en dessous du plafond de l’accession sociale. *Des appartements du type 2 au type 5 avec des surfaces comprises entre 40 m2 et 90 m2. *Des matériaux préservant l’environnement, durables et faciles d’entretien. *19 places de stationnement sur un niveau de sous-sol.

Pour l’îlot J1b, l’OPAC du Rhône s’est associé pour la conception du bâtiment à Petitdidier Prioux Architectes.

« Envisager la construction d’un ensemble immobilier de logements en accession aidée à La Confluence, c’est se confronter tant au bâti traditionnel du quartier Sainte-Blandine-Perrache qu’au futur de ce quartier. Cette position appelle un projet de synthèse et de liaison qui tient compte de chacun des voisinages particuliers qui le bordent. »

Vincent Prioux, architecte, Petitdidier Prioux Architectes

J1b

Programme : 2 100 m2

Bailleur : OPAC du Rhône

Concepteur : Petitdidier Prioux Architectes

Travaux : 2014

Livraison : 2016

La mutation du quartier Denuzière, dernière phase du projet urbain de Lyon Confluence

J2 : Affinity, une résidence adaptée à tous les modes de vie

Bâti en un espace central du quartier Denuzière, Affinity se place sous le signe du végétal qui se déploie jusqu’à la toiture. Ses quatre immeubles de hauteurs très variables offrent une large palette de logements : locatifs aidés, accession libre, logements à prix encadrés. En pied d’immeubles, des commerces s’ouvrent sur la rue Denuzière tandis que le cœur d’îlot forme un espace ouvert à l’ensemble des résidents.

Affinity apporte toute son originalité à l’organisation architecturale et à la vie du quartier Denuzière. Il se distingue d’abord par sa hauteur (35 m) qui le fait émerger de son environnement immédiat et attire le regard. Ses quatre façades principales offrent une vue à 360° sur toutes les richesses et les paysages de La Confluence. Mais sa singularité se niche également dans la forme des logements proposés : chaque étage abrite un logement unique, comme un ensemble de villas superposées, prolongées par des loggias ou de larges balcons suspendus.

Toute la mixité dans un seul ensemble immobilier.

- 4 bâtiments distincts, de 2 à 9 étages.

- 55 logements locatifs aidés destinés à l’OPAC du Rhône.

- 37 logements en accession libre.

- 8 logements à prix encadrés.

- 316 m2 de commerces au rez-de-chaussée.

- 67 places de stationnement.

Le végétal comme élément central.

*Un cœur d’îlot ouvert aux résidents dans lequel se situent les espaces de services tels que boîtes aux lettres, espaces vélos et poussettes, compost, espaces poubelles... *Des toitures végétalisées, utilisables et accessibles. *Tous les logements bénéficient de larges surfaces extérieures et semi-extérieures (balcons, loggias, terrasses...).

Pour l’îlot J2, BNP Paribas Immobilier Promotion Résidentiel s’est associé pour la conception du bâtiment à l’agence d’Architecture Emmanuel Combarel Dominique Marrec.

« Nous mettons en œuvre dans la skyline de La Confluence une silhouette dessinée par le contour de trois tours élancées. Cette volumétrie contient de grandes maisons comme autant de logements singuliers. La notion de surface, d’évolutivité, d’adaptabilité est placée au centre de notre réflexion. »

Emmanuel Combarel, architecte, Agence d’Architecture ECDM

J2

Programme : 7 200 m2

Promoteur : BNP Paribas Immobilier Promotion Résidentiel

Concepteur : Combarel-Marrec

Travaux : 2014

La mutation du quartier Denuzière, dernière phase du projet urbain de Lyon Confluence

ILOT H, PLURALITÉ DES SERVICES ET DES ACTIVITÉS

L’îlot H est un véritable espace de mixité intégré. Les bâtiments offrent des irrégularités, retraits et des ruptures dans le front bâti, qui rappellent Sainte-Blandine, comme l’a souhaité l’Atelier Ruelle, urbaniste coordonnateur du secteur.

A proximité du cours Bayard, l’îlot H se caractérise par la pluralité des services et activités qu’il propose :

- Résidétape® : accueillir les jeunes actifs (H1)

- Le Denuzière : vivre dans un écrin de nature (H2)

- ISOstéo : une clinique d’ostéopathie (H3)

La mutation du quartier Denuzière, dernière phase du projet urbain de Lyon Confluence

Résidétape® (H1) : accueillir les jeunes actifs

La variété des logements (studio jeunes travailleurs, locatifs sociaux, et logements en accession libre), associée à la présence de la clinique d’ostéopathie et des nombreux services proposés instaurera une dynamique naturelle. Au rythme des stages professionnels, des mutations, et des calendriers étudiants, le quartier sera toujours renouvelé. Cet espace conjugue intimité et nature, mais aussi vie de quartier animée et détente.

« Résidétape® » propose une solution temporaire adaptée aux jeunes actifs, (premier emploi, CDD, intérim, stages, apprentissage, alternance) comprenant différents logements et services de qualité :

- 125 logements de 20 à 23 m2 sur 7 étages

- studios composés d’un séjour, d’un coin kitchenette aménagé et d’une salle de bain

- loyers conventionnés ouvrant droit à l’APL

- locaux communs : espace d’accueil, salles de réunion, laverie, garde-meubles

- services d’accompagnement dans l’apprentissage de la location, d’un budget, information sur les droits et obligation des locataires.

Pour valoriser la mixité des activités et habitants dans le même bâtiment, le promoteur HMF construit également de manière indépendante :

- 27 logements locatifs aidés, sur 8 étages

- 265 m2 de bureaux

- 200 m2 de commerces

Superficie : 5 500 m2

Promoteur : HMF-3F, Résidétape développement

Concepteur : Hamonic-Masson

Travaux : 2014 à 2015

La mutation du quartier Denuzière, dernière phase du projet urbain de Lyon Confluence

Le Denuzière (H2) : vivre dans un écrin de nature

Ici, ville et nature vont de pair ; ce bâtiment offre un cadre de vie privilégié faisant la part belle au végétal :

- des toitures végétalisées assurent une bonne intégration dans le paysage

- terrasse commune plantée et fleurie au 3e étage

- jardin collectif au 6e étage

- grandes terrasses privatives sur certains appartements

- jardin au centre de l’îlot.

Le Denuzière, labellisé BBC, possède des volumes originaux donnant à chaque appartement une réelle intimité et une surface extérieure individuelle (loggia, terrasse, balcon). La modularité des espaces favorise la double exposition et donc une luminosité plus importante. Revêtement de pierre typique de la construction lyonnaise, et double isolation en font une résidence durable, confortable et élégante. A remarquer : une résille métallique très contemporaine qui habille le bâtiment, tout en longueur.

Programme : 55 logements du 2 au 5 pièces (duplex)

Superficie : 4 600 m2

Promoteur : Les Nouveaux Constructeurs - Grand Prix Régional des Pyramides d’Argent pour ce programme

Concepteurs : AFAA, P. Audart

Travaux : 2011 à 2014

La mutation du quartier Denuzière, dernière phase du projet urbain de Lyon Confluence

ISOsteo (H3) : apprendre dans un cadre privilégié

Fondée en 1991, ISOstéo Lyon est une école pionnière de l’Ostéopathie ; elle dispose de deux cliniques, situées respectivement à la Doua (Villeurbanne) et à Dardilly et en ouvrira également une à La Confluence.

H3 intègre deux entités :

- ISOstéo, clinique d’ostéopathie : le rez-de-chaussée du bâtiment se compose d’une clinique (pour les femmes enceintes, mamans et bébés). Les salles de consultation de la clinique bénéficient de parois vitrées laissant entrer librement la lumière, donnant une clarté naturelle au bâtiment.

- Bayard Studium, des logements étudiants : deux résidences de 88 et 101 chambres plus chaleureuses qu’un seul complexe. Jusqu’au 5e étage, elles bénéficient de balcons séparés par du verre translucide et coloré apportant intimité, gaîté et permettant un gain de confort. On retrouve également une terrasse collective au 8e étage, pour favoriser la convivialité. La résidence étudiante est labellisée BBC grâce à une double isolation intérieure et extérieure. De plus, une cafétéria donnant la priorité aux étudiants de l’école, est également ouverte sur le cours Bayard. Un nouveau lieu de convivialité et de mixité, à l’image de La Confluence.

Superficie : 6 800 m2

Promoteur : BDL Promotion

Gestion de la résidence étudiante : Odalys

Concepteur : Cabinet Gachon

Travaux : 2011 à 2013

La mutation du quartier Denuzière, dernière phase du projet urbain de Lyon Confluence

CALENDRIER DES PROJETS

2011

Début des travaux pour la clinique d’ostéopathie et Bayard Studium (H3).

2012

Janvier - début des travaux pour Le Denuzière (H2).

Juin - début des travaux pour Le White (H1).

Septembre - début des travaux pour Le K.

2013

Juillet - livraison de la résidence étudiante Bayard Studium (H3).

2014

Livraison du White (H1).

Livraison du Denuzière (H2).

Livraison du K (phase 1).

Livraison de la partie Est de la place Denuzière.

Livraison de la clinique d’ostéopathie (H3).

Début des travaux pour le Lux (J1a).

Début des travaux pour le J1b.

Début des travaux pour Affinity (J2).

2015

Livraison de la partie Ouest de la place Denuzière.

Livraison du Lux (J1a).

Livraison du K (phase 2).

2016

Livraison du J1b. Livraison d’Affinity (J2).

Fin de la ZAC 1.

La lumière naturelle, partie visible du rayonnement énergétique provenant du soleil… Part. II

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La lumière naturelle, partie visible du rayonnement énergétique provenant du soleil… Part. II

La lumière naturelle, partie visible du rayonnement énergétique provenant du soleil… Part. II

La lumière naturelle est la partie visible du rayonnement énergétique provenant du soleil. Sa disponibilité dépend de nombreux paramètres dont la position du soleil et la couverture nuageuse. La distribution de la lumière naturelle provenant du soleil et de la voûte céleste peut être modélisée par différents types de ciel.

Les grandeurs photométriques permettent de quantifier la lumière naturelle reçue par une surface : l’éclairement, et l’impression visuelle produite : la luminance. L’éclairement est la grandeur la plus utilisée même si elle n’est pas toujours la plus adaptée pour caractériser les ambiances lumineuses.

Les objets et matériaux absorbent, réfléchissent ou transmettent la lumière naturelle de manière plus ou moins sélective. C’est notamment au travers de ces processus que sont définies les couleurs et les luminances perçues par l’œil.

Origine et caractérisation de la lumière naturelle

La source de lumière naturelle : le rayonnement solaire visible

La lumière naturelle est la partie visible du rayonnement électromagnétique provenant du soleil. Les longueurs d’onde de son spectre s’étendent de 380 à 780 nanomètres pour la vision diurne.

La composition du rayonnement énergétique global est variable sur la planète et au cours de l’année, elle varie également selon les sources. En première approximation, on peut dire que la répartition est d’environ la moitié de rayonnement visible et l’autre moitié de non-visible. Néanmoins, on peut trouver des données chiffrées :

• 51 % de visible et 49 % de non-visible. [Association Française de l'Éclairage, 1983]

• 48 % de visible et 52 % de non-visible. [Wikipedia]

Le non-visible se décompose entre infrarouge et ultra-violet. 6 % d’UV et 43 % d’IR pour l’AFE, 1 % d’UV et 51 % d’IR pour Wikipédia.

La source de lumière naturelle qui éclaire notre planète est le soleil. Toutefois, la voûte céleste, qui reçoit cette lumière, agit comme un filtre/diffuseur pour une part importante de ce flux direct du soleil. Elle se comporte alors comme un large luminaire de lumière naturelle. En éclairage naturel, on considère deux sources, le soleil (rayonnement direct) et le ciel (rayonnement diffus). Les luminances, les éclairements et la répartition spectrale varient dans la journée en fonction de la position du soleil, mais également de la couverture nuageuse qui est un élément aléatoire.

La lumière naturelle, partie visible du rayonnement énergétique provenant du soleil… Part. II

Flux direct et diffus

Lorsqu’ils traversent l’atmosphère, une partie des rayons du soleil est réfléchie dans l’espace. Une autre partie absorbée par l’atmosphère et les nuages ne parviendra pas jusqu’à la surface terrestre. Une dernière partie, après de nombreuses réflexions dans l’atmosphère, produira le flux diffus de lumière naturelle. Si la couverture nuageuse est faible, une partie du flux lumineux du soleil nous parviendra directement, ce rayonnement constitue le flux direct de la lumière naturelle.

Ainsi la lumière naturelle perçue sur la Terre ne dépend pas seulement du soleil, mais également de la composition de l’atmosphère et de la couverture nuageuse.

Le type de ciel peut être caractérisé en fonction des variations astronomiques et météorologiques. Une classification des différents types de ciel à été développée pour représenter les différents ciels réels.

Meteo-France

Meteo-France

Les types de ciel

Un type de ciel est caractérisé par la répartition des luminances sur la voûte céleste en fonction de la position du soleil et de la répartition des nuages.

Deux grands types de ciel sont à distinguer : ceux où le soleil est visible et ceux où il ne l’est pas. On parle ainsi de ciels clairs et de ciels couverts. Lorsque le soleil est alternativement visible et non-visible, on parle de ciel intermédiaire. Il s’agit d’un ciel présentant une couverture nuageuse plus ou moins dense et éparse, des portions de voûte céleste sans nuage et le soleil visible par intermittence.

Il existe des modèles de ciel qui permettent de reproduire analytiquement la répartition de ciels réels.

Les ciels réels

Il existe une infinité de types de ciel, leur caractérisation est souvent complexe car aléatoire.

Les mesures montrent que l’éclairement horizontal extérieur varie selon les types de ciel et selon le lieu, dans nos latitudes :

• entre moins de 5 000 lux l'hiver et plus de 40 000 lux l'été sous ciel couvert,

• lu delà de 100 000 lux en été sous ciel clair.

La fréquence d’occurrence des différents types de ciel réel (clair, couvert ou intermédiaire) varie selon la couverture nuageuse, qui elle-même dépend de la localisation géographique ou encore des saisons.

On observe qu’à Paris, le ciel couvert (sans soleil) apparaît environ 30 % du temps en hiver et 20 % l’été. À l’opposé un ciel clair sans nuage apparaît 30 % du temps en hiver et plus de 40 % l’été.

Du point de vue de l’intérieur d’un bâtiment, un ciel clair et ensoleillé n’apportera pas nécessairement plus de lumière qu’un ciel couvert. En effet, si le soleil direct ne pénètre pas dans le local, comme pour une baie orientée au nord en hiver, un ciel bleu apportera potentiellement moins de lumière qu’un ciel couvert avec une couche uniforme de nuages très blancs.

Les ciels modélisés

La CIE (Commission International de l’Éclairage) propose aujourd’hui 15 modélisations de types de ciels [Perez, 1993]. Elles reprennent toujours le ciel couvert uniforme, le ciel couvert CIE et le ciel clair.

Trois modèles de ciel sont couramment utilisés, ces modèles de ciels (2 ciels couverts et un ciel clair) sont les plus anciens ciels normalisés par la CIE.

Le ciel couvert uniforme : Chaque point de la voûte céleste est caractérisé par la même luminance. Dans la pratique, cela correspond par exemple, à des conditions de brouillard dense. Il est caractérisé par L(θ) = Lz où Lz est la luminance au zénith et L(θ) est la luminance du ciel en un point présentant un angle θ avec la direction zénithale.

Le ciel couvert CIE (ou Moon & Spencer) : ce modèle stipule que la luminance du zénith est trois fois supérieure à celle de l’horizon. Il est caractérisé par L(θ) = L z (1+2sinθ)/3.

Cette modélisation est largement utilisée. C’est notamment la modélisation qui est utilisée pour les calculs de Facteur de Lumière du Jour (FLJ).

Le ciel clair : le ciel clair peut être modélisé par le modèle de ciel tout temps de Pérez dont la formule complexe est fonction de multiples paramètres [Pérez, 93].

Source : satel-light.com

Source : satel-light.com

La position du soleil

La position du soleil est caractérisée par les angles et paramètres suivants : la latitude, la hauteur solaire, l’angle d’inclinaison de la terre et l’azimuth.

Pour une latitude LAT, la hauteur solaire H est définie par sin(H) = sin(LAT).sin(d) + cos(LAT). cos(d).cos(AH).

Où AH est l’angle horaire donné par AH (°) = 15 (Ts-12) avec Ts le temps solaire vrai exprimé en heure.

La déclinaison solaire, angle entre le plan de l’équateur et le soleil est donnée par d (°)= 23.45 sin (0.986(284+N)) où N est le nième jour de l’année.

La valeur de l’azimut Az est donnée par sin(Az) = cos(d).sin(AH)/cos(h).

La position du soleil peut être schématisée par un diagramme cartésien, donné ici pour Paris :

Attention, les conventions de l’Association Française de l’Éclairage et de la Commission Internationale de l’Éclairage sont différentes, elles prennent pour référence le Nord à 0° et l’Est à 90°.

La lumière naturelle, partie visible du rayonnement énergétique provenant du soleil… Part. II
La lumière naturelle, partie visible du rayonnement énergétique provenant du soleil… Part. II

Les caractéristiques physiques de la lumière naturelle

Définitions et ordres de grandeur

Pour définir la lumière et son ressenti par l’œil, on utilise les grandeurs suivantes :

Le flux lumineux est la puissance lumineuse émise par une source dans toutes les directions. L’unité de flux lumineux est le lumen, symbole lm.

Un flux d’1 lumen correspond à un flux lumineux d’un faisceau d’une radiation monochromatique de longueur d’onde 555nm pour un flux énergétique de 1/683 Watt.

Par ailleurs, l’efficacité lumineuse est une notion qui traduit le flux lumineux produit par une source par unité de puissance. Ainsi, une lampe à incandescence classique à une efficacité lumineuse de l’ordre de 12 lm/W, un tube fluorescent autour de 80-90 lm/W.

L’éclairement lumineux correspond à un flux lumineux reçu par unité de surface. L’unité d’éclairement lumineux est le lux, symbole lx.

Un éclairement lumineux de 1 lux, correspond à un flux lumineux de 1 lumen couvrant uniformément une surface de 1 mètre carré (m2).

En ciel clair à midi en été, l’éclairement horizontal peut atteindre 100 000 lux.

L’intensité lumineuse est le flux lumineux émis par une source lumineuse ponctuelle dans une direction donnée. L’unité de l’intensité lumineuse est la candela, symbole cd.

Une intensité de 1 candela correspond à un flux lumineux d’1 lumen dans un angle solide d’1 stéradian, 1 candela correspond à l’intensité lumineuse produite par une bougie.

La luminance lumineuse est l’intensité lumineuse d’une source dans une direction donnée, divisée par l’aire apparente de cette source dans cette même direction. L’unité est la candela par mètre carré.

La luminance lumineuse est la seule grandeur photométrique appréciable par le système visuel.

Pour se repérer l’on peut indiquer que la luminance du soleil peut dépasser 109 cd/ m2 et qu’une source peut commencer à devenir éblouissante en éclairage naturel à partir de 2000 cd/m2.

La température de couleur caractérise la couleur apparente de la lumière émise par une source. Elle est exprimée en KELVIN. Cette notion renseigne sur l’ambiance d’un espace éclairé et permet de classer une source lumineuse en :

• « teinte chaude « TK < 3300° K (lumière blanche, orangée, soleil à l’horizon),

• « intermédiaire » TK entre 3300° et 5000° K (lumière blanche, neutre),

• « teinte froide » TK > 5000° K (lumière très blanche, bleutée, soleil au zénith).

La lumière naturelle, partie visible du rayonnement énergétique provenant du soleil… Part. II

Le cœfficient de réflexion lumineuse

Le facteur de réflexion lumineuse d’une surface (ρ ou Rho) est la quantité d’énergie lumineuse qu’elle réfléchit par rapport à celle qu’elle reçoit. Ce facteur de réflexion, aussi appelé coefficient de réflexion hémisphérique, se décompose en facteur de réflexion spéculaire et facteur de réflexion diffuse.

Quelques exemples :

• Réflexion spéculaire : un miroir,

• Réflexion diffuse parfaite : matériau théorique dit lambertien,

• Réflexion diffuse quelconque : la majorité des peintures mates,

• Réflexion mixte : peintures laquées.

Le tableau suivant donne des exemples de valeurs de cœfficient de réflexion lumineuse (Rho) :

La lumière naturelle, partie visible du rayonnement énergétique provenant du soleil… Part. II
La lumière naturelle, partie visible du rayonnement énergétique provenant du soleil… Part. II

Le cœfficient de transmission lumineuse

Le cœfficient de transmission lumineuse (τ ou TL) est le rapport du flux lumineux transmis au flux incident. Il définit la part de lumière visible que traverse un matériau. Cette transmission se décompose en une transmission directionnelle ou spéculaire et une transmission diffuse.

Exemples :

• Transmission directionnelle : vitrage clair

• Transmission diffuse parfaite : matériau théorique

• Transmission diffuse quelconque : vitrage sablé

• Transmission mixte : papier calque, store toile micro perfore

La lumière naturelle, partie visible du rayonnement énergétique provenant du soleil… Part. II
La lumière naturelle, partie visible du rayonnement énergétique provenant du soleil… Part. II

Quand l’école Saint-Exupéry s’accapare le ciel pour « zéro énergie » à Pantin (93)

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Quand l’école Saint-Exupéry s’accapare le ciel pour « zéro énergie » à Pantin (93)

Quand l’école Saint-Exupéry s’accapare le ciel pour « zéro énergie » à Pantin (93)

Depuis 2004, la ville de Pantin s’est engagée dans le développement durable de son territoire. Suite à la création d’un service Environnement et Développement Durable et dans le cadre de l’Agenda 21, la Ville a mis en œuvre un certain nombre d’actions considérables :

- Démarche HQE pour les constructions neuves de bâtiments communaux

- Politique de maîtrise de l’énergie

- Meilleur partage de la voirie entre les différents moyens de transports

- Politique volontariste d’achats éco-responsables

- Abandon des produits phytosanitaires pour l’entretien des espaces verts

- Instances de concertation

Le projet d’école « zéro énergie » de la ville de Pantin concerne une école de 3 bâtiments comprenant 8 classes élémentaires, 4 maternelles, un restaurant scolaire, une salle polyvalente et une médiathèque. Cet établissement est certifié « NF Environnement – Démarche HQE ».

Les concepteurs ont intégré les caractéristiques de l’environnement urbain du site et des objectifs de conception bioclimatique : il s’agit d’optimiser les apports solaires en fonction de l’implantation et de la volumétrie des bâtiments.

Pour atteindre l’objectif « zéro énergie », la qualité de l’enveloppe du bâtiment a été optimisée afin d’assurer une bonne inertie. Un système de chauffage performant avec pompe à chaleur géothermique a également été mis en place. De plus, des panneaux solaires photovoltaïques permettent de couvrir les besoins en électricité mais aussi d’en revendre une partie. Les panneaux solaires thermiques permettent de satisfaire 50% des besoins en eau chaude sanitaire.

L’aménagement des espaces extérieurs est en cohérence avec l’environnement du site afin de conserver une diversité écologique. La végétation a été traitée de façon à créer des écosystèmes vivants en liaison avec le corridor écologique des bords de canal. La gestion des eaux de pluie a été pensée à l’échelle de la parcelle. Une partie de l’eau est utilisée pour les sanitaires et les usages extérieurs. Une autre partie est absorbée par les toitures végétalisées tandis que l’eau des surfaces imperméables s’écoule de manière gravitaire vers un bassin de rétention.

La démarche générale pour l’Ecole du Centre développe les dispositions suivantes :

- Tisser des relations entre les espaces extérieurs de détente et les espaces intérieurs d’étude, les deux participants aux apprentissages des enfants.

- Créer des bâtiments compacts, bien orientés, isolés thermiquement et protégés des surchauffes.

- Composer une façade urbaine sur le canal en harmonie avec le lycée voisin.

- Créer une continuité visuelle entre cour et canal au travers d’un hall vitré

- Adoucir l’ambiance le long de la rue Delizy marquée par le trafic automobile et les façades imposantes sur sa limite Est.

- Créer une continuité spatiale et visuelle avec la cour du lycée en cœur d’îlot.

Les dispositions choisies sont guidées par la démarche HQE et l’objectif ambitieux de « Zéro Énergie ».

Au travers de son appel à projet « Bâtiment Basse Consommation », la Direction Régionale Ile-de-France de l’ADEME a financé et accompagné la réflexion sur la qualité environnementale et énergétique du projet. Cela a permis d’opter pour des innovations sur le plan du confort thermique, de la gestion de l’énergie, de l’aménagement des espaces extérieurs et des ressources en eau.

Photo : Méandre

Quand l’école Saint-Exupéry s’accapare le ciel pour « zéro énergie » à Pantin (93)

L’école est construite sur un terrain situé en bordure du canal de l’Ourcq et proche d’un ensemble de 250 logements. L’établissement comprend 3 bâtiments déliés.

L’emprise du terrain alloué à l’opération est localisé en zone Ua. Sa superficie est de 5101 m². Le terrain donne au nord sur le quai de l’Aisne, le long du canal de l’Ourcq, à l’est sur la rue Delizy. Il possède 2 accès, l’un au 38-40 quai de l’Aisne, l’autre au 15-17 rue Delizy. Le terrain est en légère pente vers le canal.

Implantation des bâtiments :

Le projet se décompose en trois bâtiments disposés parallèlement au canal et perpendiculairement à la rue Delizy délimitant des jardins thématiques.

Le premier bâtiment (bâtiment A), situé sur la limite nord du terrain le long du canal est à R+3.

Il contient :

- le hall d’entrée

- les locaux communs du groupe scolaire : salle plurivalente, salle des enseignants et bureau du directeur, infirmerie, bibliothèque, salle informatique

- les 8 classes élémentaires.

L’entrée des élèves se fait par ce bâtiment.

Le second bâtiment (bâtiment B), à R+1, est implanté perpendiculairement à la rue Delizy qui est en surplomb à cet endroit.

Il abrite :

- au rez-de-cour le centre de loisirs

- à l’étage l’école maternelle.

Le troisième bâtiment (bâtiment C), perpendiculaire à la rue Delizy, situé le plus au sud du terrain est à simple rez-de-chaussée.

Localisé là où le niveau de la rue Delizy rejoint le niveau du terrain, il abrite :

- la restauration scolaire

- la cour de récréation des maternelles, implantée sur sa toiture.

- les préaux

Photo : Méandre

Photo : Méandre

Plan masse et conception bioclimatique :

- l’étagement des bâtiments résulte d’abord d’une volonté bio-climatique (optimisation des apports solaires et affranchissement de l’effet de masque des bâtiments les uns par rapport aux autres).

- le bâtiment A, R+3, est implantée le long du canal et ne fait pas d’ombre aux riverains

- à l’Est, la rue Delizy a un trafic automobile dense qui génère des nuisances dont l’école doit se protéger

- la part des surfaces vitrées est limitée au maximum pour une meilleure optimisation bioclimatique, tout en répondant aux besoins en éclairage naturel des espaces de travail

- dans la gestion de l’énergie une part importante est donnée à la récupération des apports solaires passifs et actifs

- les protections solaires sont toutes mobiles, des stores en tissus extérieurs, pour assurer une protection solaire optimale en mi-saison et été, et favoriser la lumière naturelle en l’absence de soleil.

- toutes les classes et les locaux de travail possèdent au moins un ouvrant pour l’accès direct à l’air extérieur

- les conditions de confort, dans tous les locaux seront réalisés sans climatisation ni rafraîchissement.

Confort hygrothermique :

Consignes de températures et ventilation:

- 19°C pour salles de classes et d’activités

- 15°C pour circulations et locaux d’entretien

- 25m3/h par occupant

Composition des parois et des vitrages:

- optimisation de l’épaisseur d’isolation

- triple vitrage lame d’argon et deux couches faiblement émissives

Occultations des façades:

- stores extérieurs pour façades Nord et Sud bâtiment A et façade Sud bâtiment B

Confort d’été :

- ventilation diurne mécanique (ventilation double flux avec récupérateur de chaleur à roue)

- surventilation nocturne naturelle (ouvrants opaques en façades)

- ventilation naturelle pour cheminée solaire

Chauffage:

- choix des radiateurs à basse température alimentés par pompe à chaleur sur sondes verticales

Confort visuel :

Simulations:

- de tous les locaux sur le logiciel RADIANCE

- des locaux les plus défavorables sur le logiciel DIAL (pour le phase PRO)

Bâtiment A :

- augmentation des surfaces vitrées pour obtenir FLJ exigés

Bâtiment B :

- tubes solaires pour les classes maternelles au Nord au niveau R+1

- second-jour pour les classes maternelles au Sud au niveau R+1

Bâtiment C:

- puits de lumière dans la salle élémentaire

L’éclairage artificiel :

Bâtiments A, B et C:

- dessin des plans de plafonds avec luminaires

Choix des luminaires:

Utilisation d’un nombre limité de sources. 6 luminaires différents utilisant 5 sources :

- tube fluorescent (salles de classe)

- ampoule fluo compacte 26W (circulation, salles à manger)

- lampe à décharge (préau, extérieur passerelles)

- spot halogène (entrée abritée côté canal)

Simulations :

Une vérification photométrique a été réalisée par le bureau d’étude de la société iGuzzini pour une salle de classe type et la salle plurivalente.

Les résultats obtenus semblent très bon :

- salle plurivalente: 380 lux avec un coefficient d’uniformité de 0.60

- salle de classe: 360 lux avec un coefficient d’uniformité de 0.70

Energie :

Les études menées pendant ces 12 mois entre les architectes et les bureaux d’études ont consisté à réduire aux maximum les consommations énergétiques à chaque poste en limitant les besoins, et en faisant appel à des systèmes utilisant les énergies renouvelables :

- chauffage :

- réduction des besoins : bâtiments compacts, enveloppes performantes, consignes de température basses,…

- utilisation des énergies renouvelables : 15 sondes de géothermie verticale à 100m de profondeur

- ventilation :

- réduction des besoins : pas de système de climatisation mais, des enveloppes performantes qui isolent en été et hiver et des ouvrants dans chaque pièce, un système de ventilation mécanique double-flux à haut rendement…

- utilisation des énergies renouvelables : surventilation naturelle nocturne avec des ouvrants traversants, et une cheminée solaire avec un tirage en toiture sous les panneaux photovoltaïques qui génèrent de la chaleur.

éclairage :

- réduction des besoins : des façades vitrées dans chaque pièce, un nombre de luminaires réduit au minimum pour assurer le confort visuel, des cellules photosensibles qui régule la lumière artificielle en fonction de la lumière naturelle, une coupure générale de l’éclairage le soir…

- utilisation des énergies renouvelables : des dispositifs en second-jour, des tubes solaires en toitures…

- eau chaude sanitaire (ECS) :

- réduction des besoins : réduction des points d’alimentations en eau chaude,…

- utilisation des énergies renouvelables : 12m² de tubes solaires thermiques avec un appoint par la PAC,…

- équipements :

- réduction des besoins : réduction du nombre d’équipements et de leurs puissances surtout dans le restaurant et l’office…

- utilisation des énergies renouvelables : alimentation du lave-vaisselle directement en eau chaude produite par les tubes solaires thermiques…

Photo : Méandre

Photo : Méandre

Le RDC et les planchers RDC/R+1 sont réalisés en béton (18 cm) isolés par l’extérieur en laine minérale (10 à 20 cm selon les parois) et permettent une inertie équilibrant le confort thermique intérieur.

Le reste de l’établissement est construit en ossature bois, avec une isolation en laine minérale (20 à 34 cm selon les parois) entre les montants et recouverte à l’extérieur par un bardage bois.

Des triple vitrages à lame Argon (Uw = 0,8 W/K.m2) permettent une isolation suffisante des surfaces vitrées.

Le chauffage est assuré par une pompe à chaleur de 120 kW reposant sur 15 sondes géothermiques verticales profondes de 100m (COP>3). L’eau chaude produite à un régime de 45/40°C est ensuite distribuée aux radiateurs basse température thermostatiques des locaux via un réseau hydraulique.

Des panneaux solaires thermiques (12 m2) assurent 50% des besoins en eau chaude sanitaire, la pompe à chaleur assurant l’autre moitié. Des panneaux photovoltaïques de 1160 m2 permettent de produire annuellement 116700 kWhep, soit 33 kWhep/m2, pour une consommation totale de l’établissement de 27 kWhep/m2/an.

La gestion technique du bâtiment assure le comptage et le fonctionnement optimal des équipements pour une économie de charges énergétiques de 7000 €/an, soit une économie d’énergie finale de 9 tep/an et 7 teqCO2/an d’émissions évitées.

Tout ce travail d’ajustement a permis de réduire les consommations électriques globales des bâtiments avec le chauffage, la ventilation, l’éclairage, l’ECS, les équipements (cuisine inclus) et la pompe à chaleur à 27 kWhelec/m²SHON/an. Et ainsi l’objectif « zéro énergie » ( production du bâtiment = consommations ) est atteint recouvrant uniquement les trois toitures de panneaux photovoltaïques, soit 1170m² pour une production de 110 500 kWh/an.

Grâce aux choix constructifs et aux performances des enveloppes des bâtiments, les besoins en chauffage sont estimés à 17 kWh/m²/an. Le chauffage sera ainsi assurer par 15 sondes géothermiques de 100 mètres de profondeur pour la production de chaleur. Et la mise en place de 12m² de tubes solaires thermiques permettent de satisfaire 50% des besoins d’ECS du restaurant et de l’office.

Premier test d’étanchéité à l’air :

Après la formation théorique des entreprises, le premier test d’étanchéité à l’air a été réalisé par Manexi en décembre 2009 sur la future zone de l’administration en rez-de-chaussée.

Le taux de renouvellement d’air à 50 Pascals visé était de 0,6h-1, et les résultats obtenus ont été bien meilleurs, à 0,26h-1 , ce qui représente une surface de fuite de 5,2cm de diamètre uniquement. La valeur mesurée est plus de 2 fois inférieure à la limite imposée par le niveau d’exigence du projet (équivalent « Passivhaus »).

Photo : Méandre

Photo : Méandre

Focus

Une part importante de la réflexion a porté sur l’éclairage naturel et artificiel. Le choix d’une lumière naturelle a été privilégié. Ainsi, les surfaces vitrées permettent un coefficient de transmission lumineuse de 70%.

L’éclairage naturel est assuré par de grandes baies vitrées au Nord (évitant les surchauffes), des conduits de lumière dans les pièces sombres et par des revêtements muraux de couleur claire.

L’éclairage artificiel est assuré par des lampes basse consommation (tubes fluorescents et LED, de 8 à 10W/m2 en intérieur, de 4 à 35 W/m2 en extérieur). De plus, des sondes de luminosité et des capteurs de présence permettent de gérer de manière optimale la luminosité ambiante.

Facteurs de reproductivité

La particularité de ce projet réside dans la volonté du maître d’ouvrage d’afficher une politique éco-responsable. En effet, le chantier était accessible et mis en valeur auprès du grand public (visites, « fenêtres » dans les palissades de chantier, panneaux d’information ...) et auprès des riverains du quartier (réunions concernant certains points des travaux: géothermie, photovoltaïque). Une telle démarche permet d’associer, dès en amont, l’avis des riverains et du grand public aux problématiques environnementales et énergétiques, et s’avère être source de motivation et de reproductibilité pour des projets futurs.

Photo : Méandre

Photo : Méandre

Organisme

Ville de Pantin

Équipe de maîtrise d'oeuvre:

Partenaires

- ADEME Direction régionale Ile-de-France

- Conseil régional Ile-de-France

Coût

- Coût des travaux pour l’école : 10 M€

- Financement ADEME : 60 k€ HT

- Financement Région : 140 k€

Surface

SHON: 3560 m2

Bilan « Développement Durable » en chiffres

- Economies de charges énergétiques : 7000 €/an

- Economies d’énergie finale : 9 tep/an

- Emissions évitées : 17 teqCO2/an

- Revente d’électricité : 6 kWh/m2SHON/an

Date de lancement

2009

Photo : Méandre

Photo : Méandre


FRANK GEHRY-PREMIÈRE GRANDE RÉTROSPECTIVE EN EUROPE AU CENTRE POMPIDOU

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FRANK GEHRY-PREMIÈRE GRANDE RÉTROSPECTIVE EN EUROPE AU CENTRE POMPIDOU

FRANK GEHRY-PREMIÈRE GRANDE RÉTROSPECTIVE EN EUROPE AU CENTRE POMPIDOU

DU 8 OCTOBRE 2014 AU 26 JANVIER 2015

GALERIE SUD, NIVEAU 1

Pour la première fois en Europe, le Centre Pompidou présente une rétrospective complète de l’œuvre de Frank Gehry, l’une des figures majeures de l’architecture contemporaine.

Mondialement reconnu pour des bâtiments dont nombre ont aujourd’hui valeur d’icône, les créations emblématiques de Frank Gehry ont révolutionné l’esthétique de l’architecture, son rôle social et culturel et son inscription dans la ville.

C’est à Los Angeles que Frank Gehry initie sa pratique. Il côtoie, dès les années soixante, la scène artistique californienne proche d’artistes tels que Ed Ruscha, Richard Serra, Claes Oldenburg, Larry Bell, Ron Davis... La rencontre avec les œuvres de Robert Rauschenberg et de Jasper Johns, ouvre la voie à la reconfiguration de sa pratique architecturale.

L’extension de sa propre maison à Santa Monica en constitue un manifeste mondialement connu. Le langage de Frank Gehry repose alors sur une interrogation des moyens d’expression de l’architecture, sur un renouvellement de ses méthodes de conception et de ses matériaux comme, par exemple, l’introduction de l’usage des matériaux pauvres tels que le carton, la tôle et les grillages industriels.

Alors que triomphent les postmodernismes, Frank Gehry, au contraire, s’en libère. Il s’en explique dans un dialogue resté célèbre avec le cinéaste Sydney Pollack qui réalise un film biographique « Esquisses » en 2005 (montré dans le parcours de l’exposition). Comment humaniser l’architecture ? Comment retrouver un second souffle après la première crise industrielle ? Ces questions traversent l’œuvre de Frank Gehry tant dans son architecture, que dans la vision urbaine qu’elle porte.

Frank Gehry est, en effet, tout autant un grand architecte qu’un grand urbaniste. Le musée Guggenheim, à Bilbao est un des exemples les plus flamboyants, érigé en emblème d’une capacité de l’architecture à réactiver le tissu économique d’un territoire.

Après une première présentation de l’œuvre de Frank Gehry au Centre Pompidou en 1992, cette rétrospective offre une lecture globale de son travail. Elle s’attache à décrire l’évolution du langage plastique et architectural de l’architecte américain tout au long des différentes périodes qui jalonnent son parcours, des années 1960 à aujourd’hui, à travers une soixantaine de ses grands projets : le Vitra Design museum en Allemagne (1989), Guggenheim à Bilbao (1997), le Concert hall pour Walt Disney (2003), Beekman Tower à New York (2011)... Jamais jusqu’à lors, une exposition n’avait réuni un si grand nombre de projets - 225 dessins, 67 maquettes et des documents audiovisuels - , pour relire et restituer cette écriture architecturale singulière. Le dispositif scénique de l’exposition, réalisé en étroite collaboration avec Frank Gehry Partners, révèle deux aspects qui traversent son œuvre : urbanisme et mise en place de nouvelles procédures de conception et de fabrication numériques.

L’exposition ouvrira alors que Frank Gehry multiplie les projets en France. Après avoir construit l’American Center dans les années 1990, deux projets majeurs relancent sa présence. Il y a quelques mois, était posée la première pierre de la Fondation Luma à Arles. A la fin du mois d’octobre sera inaugurée sa dernière œuvre magistrale, la Fondation Louis Vuitton, à Paris.

Pour accompagner l’exposition, les Éditions du Centre Pompidou publient un catalogue exhaustif, premier ouvrage de référence en langue française, sous la direction de Frédéric Migayrou et d’Aurélien Lemonier, commissaires de l’exposition. Cet ouvrage de 260 pages et de 600 illustrations, comprend un entretien exclusif avec Frank Gehry, des textes d’historiens d’art et de critiques d’architecture - Marie-Ange Brayer, Gwenaël Delhumeau, Eliza Culea et Andrew Witt - et présente les 60 projets ou réalisations les plus spectaculaires, sous forme d’esquisses, de dessins, de plans, d’élévations et de photographies. Il ambitionne de devenir l’ouvrage de référence en langue française sur cet architecte.

Photo : Frank Gehry Photo : Philippe Migeat, Centre Pompidou

8 Spruce Street, 2003-2011 (réalisé) Manhattan, New York © Gehry Partners, LLP

8 Spruce Street, 2003-2011 (réalisé) Manhattan, New York © Gehry Partners, LLP

PARCOURS DE L’EXPOSITION

L’exposition offre une lecture complète de l’œuvre de Frank Gehry à travers une soixantaine de grands projets, répartis en six pôles retraçant les différentes étapes qui jalonnent son parcours. Deux pôles thématiques : « urbanisme » et « computation » complètent cette présentation. Une sélection de documents originaux - 225 dessins et 67 maquettes - permet de suivre l’évolution du langage plastique, architectural et artistique de l’architecte américain.

POLE 1 – ELÉMENTARISATION – SEGMENTATION, 1965-1980

Frank Gehry crée son agence à Santa Monica en 1962. Fort d’une solide connaissance du monde de la construction, il réalise de nombreux projets pour des promoteurs immobiliers, des industriels ou des agences d’urbanisme. Des commandes de maisons individuelles et d’ateliers d’artiste lui permettent de conduire simultanément une démarche expérimentale sur l’inscription de l’architecture dans le territoire californien. La relation de l’objet à son environnement, le choix de matériaux industriels et économiques (grillages galvanisés, tôle, stuc, carton, bitume) et le détournement des modes de construction traditionnelle en bois, initient la formation d’un langage architectural. Formellement, l’architecte segmente et décompose les géométries élémentaires du bâtiment. Chacun des projets, explicitement critique vis-à-vis du fonctionnalisme, interroge ainsi les relations « clos-couvert », « espace ouvert-espace fermé », « visible-caché » ou encore la continuité entre mur et toiture. Des volumes minimalistes de l’atelier de Louis Danziger (1984) aux géométries illusionnistes de la maison de Ron Davis (1068 – 1972), c’est finalement un champ expérimental que F. Gehry déploie, jusqu’à l’extension de sa propre maison, à Santa Monica (1977-1978), qui condense la portée critique de son travail et marque, au début des années 1980, sa reconnaissance internationale.

Spiller Residence, 1979-1980, Los Angeles, Californie, Etats-Unis (esquisses)

La Spiller House se décompose en deux lots : côté rue, un logement en locatif en duplex, au fond de la parcelle la résidence du propriétaire sur 4 niveaux. Cette composition volumétrique optimise les vues vers l’océan Pacifique. Une cour sépare les deux bâtiments ; leurs façades sont en tôle ondulée, un matériau peu onéreux et industriel. Un bow-window et une verrière rompent la sévérité de cet habillage et laissent apparaître la structure en claire-voie.

Gunther Residence, 1978 (non réalisé), Malibu, Californie, Etats-Unis (esquisses)

Cette maison de vacances s’inscrit dans une série de trois maisons commandées à Gehry, sur les falaises de Malibu. Site protégé et très escarpé, la construction sur pilotis devait permettre de récupérer le dénivelé du terrain tout en préservant l’environnement. La particularité de ce projet réside dans l’assemblage de volumes cubiques en stuc blanc et de pare-soleils en treillis métalliques. Expérimentant ce matériau commun mais méprisé, Gehry créée des zones ombragées tout en préservant la vue sur l’océan.

Wagner Residence, 1978 (non réalisé), Malibu, Californie, Etats-Unis (esquisses et maquette)

Maison familiale et cabinet de travail, ce projet devait être réalisé sur une pente escarpée des collines de Malibu. Afin d’obtenir une stabilité structurelle et de ne pas perturber l’écosystème environnant, Gehry choisit de surélever sur pilotis la totalité de la maison. Les trois niveaux en cascade suivent la topographie de la colline et l’utilisation de plans inclinés, parallèles à la pente, donnent l’impression qu’un glissement de terrain pourrait à tout moment se produire.

Mid-Atlantic Toyota Distributors, 1976-1978, Glen Burnie, Maryland, Etats-Unis (esquisses)

Frederick R. Weisman confie à Gehry l’aménagement des bureaux de la franchise Toyota qu’il dirige. À partir d’un entrepôt en béton, l’architecte anime la façade extérieure par trois avancées en tôle ondulée. A l’intérieur sont aménagés des bureaux paysagés, fidèle au souhait du commanditaire d’intégrer des références à la culture japonaise. Le cloisonnement anguleux des bureaux et le treillis métallique monté en panneaux évoquent un paysage (celui de la mer intérieure du Japon) et qualifient spatialement l’open-space.

Danziger Studio / Residence, 1964, Los Angeles, Californie, Etats-Unis (esquisses)

C’est dans le district Hollywood, dans un quartier proche de nombreux ateliers d’imprimeurs, que se trouvent la maison et le studio du graphiste Lou Danziger. Les deux bâtiments distincts sont légèrement en retrait de la rue et décalés l’un par rapport à l’autre. Cette implantation permet la création d’un jardin intérieur sur lequel les espaces privés s’ouvrent largement. La proximité du boulevard Melrose, bruyant, détermine sur la rue une façade urbaine aveugle dont la matérialité en stuc gris renforce la géométrie élémentaire.

Davis Studio / Residence, 1968-1972, Malibu, Californie, Etats-Unis (esquisses)

La conception de cette maison a fait l’objet d’une étroite collaboration entre Frank Gehry et son propriétaire, le peintre Ron Davis. Conçue selon une perspective inscrite dans le paysage, la forme prismatique du bâtiment est déterminée par le paysage alentour. L’architecture trouve un lien avec le travail personnel du peintre sur la perspective. Construite avec les méthodes traditionnelles de la charpente en bois, la maison est modifiée à deux reprises par Frank Gehry qui adapte pour l’artiste les aménagements intérieurs.

Gemini G.E.L. Gallery, 1976-1979, Los Angeles, Californie, Etats-Unis (relevé)

Atelier d’éditions d’art installé sur Melrose Avenue, proche du Danziger Studio, la galerie Gemini G.E.L charge Frank Gehry de réaménager le bâtiment existant et de créer une extension de 465 m2. Simple boîte blanche, le nouveau bâtiment contraste avec ceux existants en stuc gris foncé. L’ossature à claire-voie apparait ponctuellement derrière les verrières, donnant à l’ensemble un aspect de bâtiment inachevé. Pour la première fois, Gehry dissocie la structure du bâtiment de celles des circulations (escaliers, hall d’entrée).

Familian Residence, 1978 (non réalisé), Los Angeles, Californie, Etats-Unis (esquisses et maquette)

Présenté lors de l’exposition « Deconstructivist Architecture » (1988, Museum of modern art), ce projet participe à l’affirmation d’une nouvelle modernité. Un volume cubique (pièces de réception) est placé en oblique par rapport à un autre rectangulaire (chambres) et met en tension les différents éléments du programme. L’unité est donnée par un traitement uniforme des façades traversées par des passerelles et des verrières. Les fenêtres sont découpées directement dans le parement en stuc blanc, rendant lisible, dans une esthétique brute, l’ossature à claire-voie.

Gehry Residence, 1977-1978, 1991-1994, Santa Monica, Californie, Etats-Unis (esquisses et maquette)

C’est à partir d’un bâtiment existant typique de l’architecture pavillonnaire américaine que Gehry conçoit sa propre maison en puisant dans l’imaginaire visuel de la banlieue californienne. L’extension se présente sous la forme d’une enveloppe qui entoure sur trois côtés la maison d’origine laissée intacte. Le rez-de-chaussée est entièrement réorganisé: deux chambres et un vaste séjour sont maintenus dans les limites de la structure préexistante, tandis que la cuisine et la salle à manger prennent place dans la partie nouvelle de la maison. À l’étage, le plan intérieur d’origine n’est pas touché, mais le toit de l’extension sert de vastes terrasses. Des matériaux pauvres, tels que la tôle ondulée, les treillis métalliques et le contreplaqué brut sont utilisés. Véritable objet autobiographique, cette maison est devenue une icône et marque le début de la reconnaissance internationale de Frank Gehry.

Biomuseo, 2000 (en cours de réalisation) Panama, Panama © Gehry Partners, LLP

Biomuseo, 2000 (en cours de réalisation) Panama, Panama © Gehry Partners, LLP

POLE 2 – COMPOSITION – ASSEMBLAGE, 1980-1990

La proximité de Frank Gehry avec la scène artistique californienne, au-delà de toute application esthétique, participe d’un questionnement approfondi sur l’architecture : une réinvention patiente de la notion d’objet architectural et de l’assemblage de programmes complexes. L’appropriation du concept de « one room building » - un bâtiment d’une seule pièce -, proposé par l’architecte et théoricien Philipp Johnson, marque son architecture, au tournant des années 1980. Les dispositifs qu’il met en place s’appuient sur la dissociation des éléments fonctionnels et en accentuent l’hétérogénéité. Ouvrir et confronter l’architecture à des correspondances entre des entités diverses, la métisser d’interactions avec la ville et recomposer les programmes à partir d’unités autonomes, telles sont les intuitions qu’il explore à chaque nouveau projet. De la mise en crise de l’identité de la forme architecturale, à la redéfinition de l’assemblage des différentes parties des programmes, Frank Gehry invente une architecture de l’interrelation dont les fameuses jumelles de Claes Oldenburg, pour l’agence de publicité Chiat Day (1985- 1991, Santa Monica), demeurent le symbole.

Winton Guest House, 1982-1987, Wayzata, Minnesota, Etats-Unis. Déplacée à Owatonna, Minnesota, Etats-Unis (esquisses et maquette)

Les Winton, couple de collectionneurs, font appel à Frank Gehry pour ériger une maison d’invités, à proximité immédiate de leur résidence conçue par Philip Johnson. Gehry oppose à la trame orthogonale de cette dernière des formes abstraites, simples et compactes. Organisé selon une composition centrifuge et dynamique, chaque élément conserve son autonomie et sa propre matérialité.

Le traitement des finitions renforce l’abstraction de l’ensemble conçu comme une installation artistique à part entière.

Sirmai-Peterson Residence, 1983-1988, Thousand Oaks, Californie, Etats-Unis (esquisses et maquette)

Cet édifice marque une évolution dans la recherche de Gehry sur l’habitat individuel : travaillant toujours l’éclatement du programme en « pièces autonomes », il explore ici une forte intégration des fonctions et des articulations entre les différentes parties. Au bord d’un bassin artificiel, la résidence se déploie en trois volumes distincts. Le bâtiment principal accueille les pièces de vie tandis que les chambres sont écartées dans deux pavillons latéraux, sorte de presqu’îles reliées au corps principal de l’habitation par des pontons.

Edgemar Development, 1984-1988, Santa Monica, Californie, Etats-Unis (esquisse et maquette)

Fondé en 1984, le Santa Monica Museum of Art demande à Frank Gehry d’aménager le site d’une ancienne laiterie en vue d’accueillir l’institution ainsi que des espaces commerciaux. L’usine est reconvertie afin d’héberger le musée et de nouveaux bâtiments sont créés pour recevoir : commerces, cinéma, café... Côté rue, ils prennent l’apparence de volumes autonomes qui rejouent la complexité urbaine du quartier. Leur disposition et leurs volumes courbes guident le visiteur vers le cœur de l’îlot ouvert et l’invite à pénétrer jusqu’à la galerie d’exposition.

Chiat/Day Building, 1985-1991, Los Angeles, Californie, Etats-Unis (esquisses et maquette)

La création du siège social de cette agence de publicité a été menée en collaboration avec le couple d’artistes Claes Oldenburg et Coosje Van Bruggen. Outre les espaces conventionnels de bureaux, la paire de jumelle qui sert d’entrée au bâtiment, marque spatialement et symboliquement l’identité du bâtiment. Il s’agit d’une citation directe d’une sculpture d’Oldenburg pour la performance « Il Corso del Coltello » (1985) réalisée à Venise et à laquelle Frank Gehry avait participé.

Schnabel Residence, 1986-1989, Los Angeles, Californie, Etats-Unis (esquisses)

Émanation de la Tract House que le couple Schnabel connaissait, cette villa suit les mêmes principes de composition. Les éléments programmatiques sont dispersés sur l’intégralité du terrain et profitent du paysage des collines californiennes. À chaque volume correspond une forme, une matérialité, un caractère architectural spécifique. L’apparente désorganisation révèle en fait un espace pensé selon des perspectives et des points de fuite, mettant en valeur ces bâtiments à la manière d’objets trouvés.

California Aerospace Museum and Theater, 1982-1984, Los Angeles, Etats-Unis (maquette)

Ce bâtiment est la première commande publique et le premier musée réalisé par Frank Gehry. Il s’agissait pour l’état californien d’implanter un élément architectural fort dans l’Exposition Park, en cours de réaménagement pour les Jeux olympiques de 1984. Il est constitué de trois volumes distincts à l’intersection desquels se trouve l’entrée du musée. Un avion en position d’envol fixé sur la façade accueille les visiteurs et symbolise, à la manière d’une enseigne, la conquête spatiale.

Indiana Avenue Houses, 1979-1981, Los Angeles, Californie, Etats-Unis (esquisses et maquette)

Pour cette petite opération immobilière, Frank Gehry densifie fortement la parcelle de ce quartier résidentiel de Venice. La seconde stratégie est d’autonomiser chacun des ateliers d’artistes, par leur volume comme par leur texture (goudron, bois, stuc). Des éléments typologiques de l’architecture locale des années 1930 (escalier, cheminées, baie vitrée) spécifient chacun des ateliers. De l’intérieur on peut lire l’enveloppe extérieure, révélant un travail en creux de la matière.

House for a Filmmaker, 1979-1981, Santa Monica, Californie, Etats-Unis (esquisses et maquette)

Dans la “maison pour un cinéaste”, Frank Gehry choisit de disperser le programme sur le site en pente qui surplombe le canyon de Santa Monica. Les pièces de la maison deviennent autant d’entités individuelles, sans continuité bâtie : le garage en contreplaqué rouge, le séjour en béton, la chambre principale surmontée d’un toit terrasse... Le mouvement devient la modalité de « l’habité » dans une architecture performative qui intègre des dispositifs mobiles.

Wosk Residence, 1981-1984, Beverly Hills, Californie, Etats-Unis (esquisses et maquette)

Gehry rénove un immeuble de quatre étages, sur le toit duquel il crée un duplex pour l’artiste Miriam Wosk. Les niveaux inférieurs forment le piédestal de cet appartement composé de volumes juxtaposés aux couleurs vives. Contrairement à la House for a Filmmaker, ce morcellement ne relève pas d’un éclatement de l’édifice mais s’apparente à un travail de modulation d’un espace intérieur continu pour révéler les différenciations fonctionnelles. L’intérieur est conçu en collaboration avec l’artiste qui réalise des décors en carrelage, aux motifs colorés.

Smith Residence, 1981 (non réalisé), Los Angeles, Californie, Etats-Unis (esquisses et maquette)

Robert et Joanne Smith commandent à Gehry l’extension de l’une de ses premières réalisations (la Steeves House, 1959). D’une maison au plan en croix, il propose de prolonger l’axe longitudinal en un ensemble de pavillons hétérogènes. Pour rompre l’ordre de son premier travail, il imagine un système ramifié adapté à la déclivité du terrain. Les volumes sont juxtaposés, spatialement et matériellement autonomes. Un volume vitré relie l’ancien bâtiment et son extension et accueille la nouvelle entrée.

Tract House, 1982 (non réalisé) (esquisses et maquette)

Le projet de la Tract House est générateur des recherches menées par Frank Gehry sur la fragmentation de l’espace domestique. À partir d’un système normé d’un carré divisé en neuf, Gehry juxtapose une série de constructions autonomes aux géométries diverses et colorées. Le travail en maquette permet d’apprécier ce mode d’organisation spatiale. L’agencement des éléments révèle sa position critique vis-à-vis de la monotonie et l’uniformité du « suburb » américain.

Norton House, 1982-1984, Los Angeles, Californie, Etats-Unis (esquisses et maquette)

Face à l’océan Pacifique, au bord de la plage, la Norton House s’étage sur deux niveaux et un cabinet d’écriture isolé dans une cabine blanche. Cette dernière s’apparente aux tours de surveillance de baignade que l’on trouve le long de la côte. L’inscription dans le contexte bâti est au cœur du projet comme le montre aussi la hauteur standard de l’habitation, la façade sur rue sobre et anonyme, et l’usage de matériaux vernaculaires.

DZ Bank Building, 1995-2001 (réalisé) Berlin, Allemagne Photo : Roland Halbe

DZ Bank Building, 1995-2001 (réalisé) Berlin, Allemagne Photo : Roland Halbe

POLE 3 - FUSION – INTERACTION, 1990-2000

Conscient des limites d’une esthétique de l’agrégation et de l’assemblage, même si elle s’est affranchie des doctrines défendues par l’école rationaliste ou par un postmodernisme emprunt de culture « pop », Frank Gehry cherche à retrouver un principe d’unité et de continuité entre l’objet architectural et son milieu. Le projet pour la Lewis Residence (1985-1995) ou celui pour le Vitra Design Museum (1987-1989) sont,

à ce titre, des expérimentations majeures et transfigurent la question de la forme pour inventer de nouveaux principes d’écriture architecturale : une unicité organique. L’utilisation, pour la conception des maquettes de la Lewis Residence, de tissu imprégné de cire afin de saisir la dynamique d’un mouvement de drapé s’inscrit ainsi dans l’affirmation de l’interaction entre structure, matériau, enveloppe et ornement.

Au moment où Frank Gehry explore les potentiels de nouvelles formes de modélisation assistée par ordinateur, les nouveaux instruments de prescription qu’il développe lui permettent de produire une architecture de la continuité : les murs et les toitures se muent en de vastes voiles, une enveloppe produite par un seul matériau, qui fusionne la décomposition des volumes d’un programme initialement fragmenté. Le musée Guggenheim à Bilbao (1991 – 1997) en est l’une des démonstrations les plus exemplaires.

EMR Communication and Technology Center, 1991-1995, Bad Öynhausen, Allemagne (esquisses et maquette)

L’entreprise de distribution d’électricité EMR demande à Gehry de concevoir un lieu de démonstration des constructions à basse consommation d’énergie. Tenant compte du tissu résidentiel à proximité, Gehry répartit le programme dans un ensemble de formes diversifiées articulées autour d’un atrium. En dehors des systèmes d’éclairage naturel et des puits de ventilation, Gehry décline un ensemble de techniques de pointe liées à l’économie d’énergie tel que le triple vitrage, les panneaux et le chauffe-eau solaire.

Frederick R. Weisman Art and Teaching Museum, 1990-1993, 2000-2011, Minneapolis, Minnesota, Etats-Unis (esquisses et maquette)

Commandé par Frederick R. Weisman, les 3.800 m2 de ce musée sont dédiés à la collection d’art de l’université du Minnesota. Situé sur les rives du Mississippi, le bâtiment se distribue sur quatre niveaux dont le troisième, directement accessible depuis une passerelle piétonne, accueille les collections. La façade principale située côté fleuve, est une porte symbolique de la ville. En acier inoxydable réfléchissant, sa matérialité s’oppose aux autres faces en brique qui inscrivent davantage le projet dans son environnement.

Vitra Design Museum, 1987-1989, Weil-am-Rhein, Allemagne (maquette)

À la suite d’un incendie qui détruisit la majeure partie de ses usines, l’éditeur de meubles Vitra décide de reconstruire son site industriel à la manière d’un parc d’architectures. Il confie à Gehry la création d’un musée pour présenter sa collection. Première réalisation en Europe de l’architecte, le bâtiment se présente comme l’imbrication de différents volumes et produit une géométrie contorsionnée. À l’inverse, les espaces d’exposition sont conçus comme de simples espaces rectangulaires, pour créer un environnement neutre favorable à la présentation des chaises.

Campus Novartis, Gehry Building, 2003-2009, Bâle, Suisse (maquette)

Cette commande s’inscrit dans le renouvellement des infrastructures du groupe pharmaceutique Novartis. 19.500 m2 sont organisés sur cinq niveaux séquencés et réunis autour d’un atrium central pour faciliter les échanges et les occasions de rencontres. Les concepts d’ouverture et de transparence sont renforcés par l’utilisation du verre en façades. L’utilisation de dispositifs d’énergie renouvelables et la création d’une zone tampon entre les plateaux climatisés et la coque de verre illustrent l’engagement du groupe en matière de responsabilité environnementale.

Der Neue Zollhof, 1994-1999, Düsseldorf, Allemagne (esquisses et maquette)

Gehry choisit de fractionner le programme de 28.000 m2 de bureaux en trois entités distinctes. Les vides laissés entre les bâtiments permettent d’offrir des vues sur le fleuve depuis la ville et de maintenir la relation entre les deux. L’unité n’est pas donnée par l’utilisation d’un seul matériau (parements de stuc blanc, de panneaux d’acier et de brique) mais par la correspondance de formes plastiques et par la répétition d’un modèle de fenêtre.

Guggenheim Museum Bilbao, 1991-1997, Bilbao, Espagne (esquisses et maquette)

Confrontée à une crise industrielle, la capitale du pays basque décide de se redynamiser par la création d’une nouvelle institution culturelle. F. Gehry convainc la municipalité et la fondation Guggenheim d’implanter le musée sur une friche industrielle, en contrebas d’un pont autoroutier. La géométrie complexe des volumes incurvés et orthogonaux sert de signature au projet et intègre l’environnement adjacent à sa composition. La façade côté fleuve est traitée en fines plaques de titane ; côté sud, la pierre calcaire d’Espagne dialogue avec la ville.

Lewis Residence, 1989-1995 (non réalisé), Lyndhurst, Ohio, Etats-Unis (esquisses et modèle)

Pour la conception de sa maison, Peter B. Lewis encourage Gehry à pousser toujours plus loin ses investigations. Les premières recherches convoquent une accumulation d’objets architecturaux rappelant le vocabulaire stylistique de certains projets avant d’évoluer vers une interpénétration de formes plus fluides couplée à une utilisation surprenante des matériaux. Les propositions et les périodes d’abandon se succèdent pendant dix années d’intenses réflexions et de collaborations artistiques, mises à profit dans la plupart des projets ultérieurs.

Frederick R. Weisman Art and Teaching Museum, 1990-1993, 2000-2011 (réalisé) Minneapolis, Minnesota Photo : Don F.Wong

Frederick R. Weisman Art and Teaching Museum, 1990-1993, 2000-2011 (réalisé) Minneapolis, Minnesota Photo : Don F.Wong

POLE 4 – TENSION – CONFLIT, 1990-2000

Le travail de Frank Gehry sur les espaces interstitiels combine des effets plastiques de tension et d’attraction. L’architecte met en scène les contradictions du tissu urbain, ses ruptures et il use des effets de faille, de choc, voire même de conflit entre les différents volumes d’un bâtiment. Derrière la complexité croissante de ses constructions, Frank Gehry cherche cependant à reconstruire des équilibres. Ainsi, à Prague, nomme-t-il le bâtiment de la Nationale Nederlande (1992-1996) « Ginger et Fred », signifiant par là que les deux corps de bâtiment, tout comme les corps en tension des danseurs, ne font plus qu’un dans le mouvement. Le travail sur l’élasticité, sur la compression, sur le conflit même entre les éléments constructifs (maçonnerie, verrière, couverture, etc.), l’interaction des matériaux entre eux visent in fine à jouer un rôle de connecteur dans un tissu urbain complexe. Frank Gehry s’est toujours opposé à l’identité inerte, figée de l’objet sculptural. Sa recherche d’un espace architectural au sein duquel les interstices entre les édifices intensifient l’énergie de la ville, des circulations et des flux, trouve l’une de ses expressions les plus fortes dans le Walt Disney Concert hall (1989 – 2003), à Los Angeles.

Corcoran Gallery of Art, 1999 (non réalisé), Washington, D.C., Washington, Etats-Unis (esquisses et maquette)

Plus ancien musée de Washington, la Corcoran Gallery of Art décidé de faire appel à F. Gehry pour concevoir un projet de rénovation et d’extension. Entre dialogue et confrontation, les façades puissamment ondulées en acier inoxydable s’opposent à l’ordre et à la symétrie des façades en pierre du bâtiment du XIXème siècle. La nouvelle entrée monumentale structurée par l’enroulement des feuilles de métal permet l’accès à l’école d’art et de design tandis que les galeries d’exposition demeurent dans le bâtiment existant.

Guggenheim Abu Dhabi, 2006- (en cours), Abu Dhabi, Emirats Arabes Unis (esquisses et maquette)

Pointe de la capitale, l’île de Saadiyat accueille un vaste programme d’aménagement comprenant des musées tels que le Louvre et le Guggenheim. Ce dernier se développe sur plus de 30.000 m2 et donne à voir une accumulation de parallélépipèdes et de cônes translucides aux inclinaisons et hauteurs variées, directement inspirés des tours à vent locales. Au cœur du bâtiment, un atrium surplombé d’une verrière sert de point de convergence aux galeries d’exposition.

MARTa Herford Museum, 1998-2005, Herford, Allemagne (esquisses et maquette)

Le musée des arts appliqués de Herford est construit sur le site d’une ancienne usine de textile. L’extension que construit Gehry contient deux logiques : celle de boîte en maçonnerie de brique et celle de voiles métalliques pour les couvertures. L’ondulation des toits rappelle la rivière à proximité tandis que la brique rouge renouvelle la tradition constructive locale créant une interaction du musée avec son environnement.

Museobio, 2000- (en cours), Panama, Panama (esquisses et maquette)

Lieu d’exposition, de conservation et d’éducation, ce musée est dédié à l’histoire géologique et écologique du Panama. Le contenu des salles, élaboré dès l’origine du projet, a déterminé en partie le programme architectural. Le bâtiment cherche à rendre concret la richesse de la biodiversité tropicale. La multiplication des toitures pliées et éclatés, et l’utilisation de couleurs vives expriment un musée dynamique, nouveau en son genre. Les galeries d’expositions gravitent autour d’un atrium central, une place publique en libre accès.

Jerusalem Museum of Tolerance – Center for Human Dignity. Project of the Simon Wiesenthal Center, 2000-2003 (non réalisé),

Jérusalem, Israël (esquisses et maquette) L’enjeu de ce projet situé en plein cœur de Jérusalem, est d’exprimer par l’architecture, l’idée d’unité, de respect et de tolérance entre les peuples. Pour cela, sept volumes différenciés, tant par les matériaux –titane argenté et bleuté, pierre dorée de Jérusalem, acier, verre- que par leur formes, s’articulent ensemble par un système de connexions intérieures et extérieures.

The Peter B. Lewis Science Library, 2002-2008, Princeton, New Jersey, Etats-Unis (esquisses et maquette)

Rassemblant en un seul lieu toutes les collections, tous domaines confondus, de l’université de Princeton, la bibliothèque Lewis abrite des salles de lecture, des laboratoires et des instituts de recherche. La silhouette générale de la bibliothèque est structurée par une tour qui domine des constructions plus basses. Les géométries affirmées des volumes se mêlent à un emploi varié des matériaux (brique, acier, verre, stuc).

Ray and Maria Stata Center for Computer Information and Intelligence Sciences, 1998-2004, Cambridge, Massachusetts, Etats-Unis (esquisses et maquette)

Bâtiment dédié à la recherche scientifique, la commande s’insère dans un plan de restructuration d’une partie du campus de l’Institut de technologie du Massachusetts. Voulant favoriser les collaborations entre les chercheurs issus de disciplines différentes, l’architecture du projet fonctionne comme un « connecteur » au sein du campus. Le plan masse est organisé principalement par l’amphithéâtre en plein air, situé au cœur de l’îlot. Tout se fonde ici sur des principes de flexibilité qui se répercute en façade par des volumes fortement individualisés.

Walt Disney Concert Hall, 1989-2003, Los Angeles, Californie, Etats-Unis (esquisses et maquette)

Institution culturelle principalement financée par Lilian Disney, veuve de Walt Disney, le bâtiment est situé à downtown Los Angeles. Son implantation suivant la diagonale du site, permet de rompre l’orthogonalité du bloc, de multiplier les plans de perception et d’organiser l’entrée de la salle de concert. La recherche d’une acoustique exceptionnelle et l’exigence d’un orchestre au centre du public ont déterminé l’expression formelle de la salle de concert, l’une des plus réputées au monde.

Hotel Marqués de Riscal, 1999-2006 (réalisé) Alava, Espagne Photo : Thomas Mayer

Hotel Marqués de Riscal, 1999-2006 (réalisé) Alava, Espagne Photo : Thomas Mayer

POLE 5 – CONTINUITÉ – FLUX, 2000-2010

Fort de sa maitrise de la production d’espaces interstitiels complexes, Frank Gehry engage leur réduction et explore de nouvelles formes spatiales, nées de la continuité des enveloppes. Pour le MARTa Herford Museum (1998-2005) ou le Richard B. Fisher Center for the Performing Art (1997-2003), il travaille la superposition des éléments de toiture, qui semblent s’autonomiser ; pour l’hôtel At Marquès de Riscal (1999-2006), c’est à leur multiplication en une combinaison luxuriante de rubans métallisés qu’il procède ; avec la DZ Bank (1995 – 2001) ou la clinique de Lou Ruvo (2005- 2010), il met en scène la continuité des surfaces de couverture. Ces jeux géométriques sur l’enveloppe du bâtiment produisent des compositions dont la complexité infinie pousse aux limites la disparition des notions même de façade, de couverture et les repères conventionnels liés à la verticalité d’un édifice. La flexibilité permise par la simulation numérique permettant de fusionner la structure constructive du bâtiment avec son enveloppe, la notion d’ornement se trouve alors transférée à la peau elle-même. Ainsi, la compénétration des volumes et leur fluidité produit une architecture hors de toute convention : organique, vivante, portée par les flux complexes de la cité.

DZ Bank Building, 1995-2001, Berlin, Allemagne (esquisses et maquette)

À la fois siège de la banque d’affaires DZ Bank et ensemble de logements haut de gamme, ce bâtiment, situé tout près de la porte de Brandebourg, est le premier projet berlinois de Gehry. Les façades extérieures très sobres s’intègrent au contexte urbain alentour tandis qu’à l’intérieur se déploie un autre univers matériel et formel. Les bureaux sont organisés autour d’une cour intérieure au sein de laquelle est implantée une salle de conférence spectaculaire. Sa forme constitue une extension du motif de la tête de cheval que F. Gehry avait initié pour la Lewis Residence.

Experience Music Project, 1995-2000, Seattle, Washington, Etats-Unis (esquisses et maquette)

Dans la ville natale du guitariste mythique Jimi Hendrix, le co-fondateur de Microsoft Paul Allen, initie la construction d’un lieu dévolu à la culture rock et aux musiques populaires nord-américaines. En hommage au musicien, le bâtiment puise dans son vocabulaire rythmique et mélodique: amplification et distorsion du son, improvisation... Six volumes distincts par leurs formes et par leur enveloppe métallisée sont agencés et intègrent le monorail qui relie le parc à la ville, pour former un bâtiment ample et dynamique.

The Richard B. Fisher Center for the Performing Arts at Bard College, 1997-2003, Annandale-on- Hudson, New York, Etats-Unis (esquisse et maquette)

Située dans la vallée de l’Hudson, cette salle de spectacle devait instaurer, selon le souhait du maître d’ouvrage, une relation forte avec le paysage naturel. Les variations lumineuses du ciel se réfléchissent sur les auvents ondulés en métal qui enveloppent le bâtiment et qui semblent le fondre dans l’environnement. Le programme comprend deux salles de concert, l’une hexagonale, l’autre rectangulaire, qui dictent les formes générales du bâtiment.

Hôtel at Marqués de Riscal, 1999-2006, Elciego, Espagne (esquisses et maquette)

Construit sur l’un des plus anciens vignobles de la Rioja, ce complexe hôtelier s’inscrit dans un projet de revalorisation touristique du Pays basque. Au-dessus des cuves et des caves à vin du domaine viticole, un spectaculaire pare-soleil composé d’une vingtaine d’auvents en titane et acier surmonte des volumes cubiques en parement de pierre. Malgré l’inscription contrastée du bâtiment dans le paysage, l’usage du grès pâle associe le bâtiment à la matérialité du site et du village traditionnel avoisinant.

Jay Pritzker Pavilion + the BP Pedestrian Bridge, 1999-2004, Chicago, Illinois, Etats-Unis (maquette)

Au cœur du Millennium Park, Gehry est chargé de construire un pavillon de musique en plein air pour accueillir 11.000 personnes, typologie qu’il a déjà traité auparavant plusieurs fois. La scène est bordée par des auvents métalliques courbés et prolongée par un treillis d’acier qui forme une arche à ciel ouvert sur 183 m de longueur au-dessus de l’auditoire. Un pont sinueux enjambe l’autoroute à proximité

et permet d’isoler la scène du bruit. L’architecture permet une propagation optimale du son tout en exprimant l’idée d’énergie et de mouvement intrinsèque à la musique.14

Cleveland Clinic Lou Ruvo Center for Brain Health Project, 2005-2010, Las Vegas, Nevada, Etats-Unis (esquisses et maquette)

Dans un nouveau quartier de Las Vegas, Gehry conçoit avec le philanthrope et mécène Larry Ruvo, un centre spécialisé dans les maladies neurodégénératives. Côté nord, un empilement irrégulier de volumes cubiques en béton sur quatre niveaux génère une façade à multiplets retraits ; côté sud, les volumes sont couverts par une enveloppe autoportante en acier inoxydable dont les fenêtres incurvées suivent les circonvolutions du métal. La dynamique extérieure se répercute à l’intérieur du bâtiment où les murs courbes évacuent toutes connotations médicales traditionnelles.

Samsung Museum of Modern Art, 1997 (non réalisé), Séoul, Corée du sud (esquisses et maquette)

À proximité d’un complexe architectural historique comprenant deux palais et la résidence royale, Samsung invite Frank Gehry à réfléchir à un musée d’art moderne. Sur une parcelle en “L“, l’architecture déploie un programme de 15.000 m2 en une spirale ascensionnelle émergeant du sous-sol jusqu’à atteindre la hauteur de l’immeuble adjacent. Une enveloppe en métal au profil en forme de tête de cheval, confondant toiture et façade, vient englober cette structure sous-jacente et facilite les transitions entre les différentes hauteurs.

Quanzhou Museum of Contemporary art (QMoCA), 2012- (en cours), Quanzhou, Chine (esquisses et maquette)

Ce musée d’art contemporain est au cœur d’un projet de réaménagement d’un ancien quartier industriel en zone culturelle et commerciale. Le bâtiment entre à la fois en résonance avec le passé et le présent de la ville. Sa hauteur est déterminée par les pagodes proches tandis que l’enveloppe en titane rouge renvoie aux briques traditionnelles. Les formes complexes sont quant à elles issues du travail de l’artiste contemporain Cai Guo-Quiang. Elles cherchent à capturer l’énergie et la tension qui précèdent l’explosion de ses feux d’artifice.

Jay Pritzker Pavilion, 1999-2004 (réalisé) Chicago, Illinois © Gehry Partners, LLP

Jay Pritzker Pavilion, 1999-2004 (réalisé) Chicago, Illinois © Gehry Partners, LLP

POLE 6 – SINGULARITÉ – UNITÉ, 2010-2015

Disposant d’un langage architectural patiemment forgé, Gehry peut appliquer sa stratégie critique à son propre travail et questionner l’identité de l’objet architectural. L’Üstra Office Building (1995-2001), un parallélépipède soumis à une légère torsion, ouvre cette problématique, qui sera approfondie par l’IAC Building (2003-2007) puis par le 8 Spruce Street à New York (2003-2011). La complexité morphologique de la façade de cette tour résonne des vibrations de Manhattan pour accéder au statut d’icône.Ici, comme pour la fondation Louis Vuitton construite dans le Bois de Boulogne à Paris (2005 – 2014), l’architecture entre en mouvement; elle construit la syncope des multiples regards que l’on peut porter sur elle, et autant d’expériences qui se confondent avec l’unité du bâtiment. Si la question, que Frank Gehry résout ici, n’est plus celle de l’identité de l’objet mais bien plutôt celle de sa singularité, ses projets, tous de nature urbaine, ne nous disent ainsi pas seulement ce que pourrait être l’architecture : ils nous éclairent sur ce qu’est le lieu où l’artefact construit s’enracine, une géographie, un espace et un paysage, un temps social et une matérialité, en un mot, un territoire.

Üstra Office Building, 1995-2001, Hanovre, Allemagne (esquisses et maquettes)

La tour de bureaux de la société de transports publics allemands Üstra prend place au sein d’un projet d’aménagement de la place Am Steintor. Située à l’angle d’un îlot, la géométrie de la tour de neuf niveaux est dynamisée par une torsion. La rotation successive des plans de niveaux permet de conserver une répartition régulière du programme, que seul traduit l’alignement des baies. Une excroissance de 5 étages en acier inoxydable bleu foncé facilite la transition de hauteur entre les bâtiments adjacents et le nouvel édifice.

IAC building, 2003-2007, New-York, New-York, Etats-Unis (esquisses et maquette)

Le siège social de l’entreprise InterActiveCorp (IAC) s’élève dans la skyline de Manhattan, près des berges de l’Udson vers lequel le bâtiment tourne sa façade principale. De fines particules de céramiques mêlées aux panneaux de verre qui composent la façade donnent sa blancheur au bâtiment. Cette masse opaque est striée par des zones de verre non teinté, comme autant de lignes d’horizon. La découpe des façades en facettes, qui semblent gonfler sous l’effet du vent et le retrait de la partie supérieure, donne à l’ensemble un caractère nautique qui inscrit le bâtiment dans son contexte paysager.

The Luma Foundation / Parc des Ateliers, 2007- (en cours), Arles, France (esquisses et maquette)

Au cœur du Parc des Ateliers d’Arles, friche ferroviaire qui accueille des manifestations artistiques, la fondation Luma fait édifier une tour dédiée à la création contemporaine. L’enjeu est de revitaliser ce patrimoine industriel par sa mise en tension avec une architecture résolument contemporaine. La tour est une traduction architecturale métallique d’un massif montagneux des Alpilles. Les variations de la roche sont formalisées par l’empilement de modules de mousses d’aluminium rythmé par des volumes vitrés orthogonaux.

Santa Monica Mixed-Use Development, 2008- (en cours), Santa Monica, Californie, Etats-Unis (maquette)

Au cœur du quartier de Santa Monica, sur Ocean boulevard, Gehry est chargé de construire un programme immobilier comprenant des commerces et des logements. Sur une parcelle en « L », il conçoit deux séquences autonomes qui induisent un rapport différenciés à la rue : quatre petits édifices et une tour dont le socle occupe l’essentiel de la parcelle. Gehry procède par retraits successifs des étages, permettant une meilleure intégration dans le tissu urbain environnant peu élevé. Les diagonales ascendantes créent des zones convexes qui accrochent la lumière et sculptent la façade.

Sonderborg Kunsthalle, 2010, Sonderborg, Danemark (esquisses et maquettes)

Dédiée à la création contemporaine, la future Kunsthalle s’inscrit dans le projet de requalification culturelle de l’ancien port industriel de Sonderborg. A ce stade de l’étude, l’édifice tout entier apparaît comme recouvert d’un lourd drapé. Le choix de la brique, en relation aux savoir-faire locaux et à une utilisation des technologies de pointe inscrit cette architecture au croisement des traditions et de l’innovation constructive.

8 Spruce Street (Beekman Tower), 2003-2011, New-York, New-York, Etats-Unis (esquisses et maquette)

Le profil élancé de la Beekman Tower domine Manhattan du haut de soixante-seize étages décomposés en paliers successifs. Outre sa hauteur, c’est sa façade qui l’impose dans le paysage urbain. Les courbures des bandes d’aluminium anodisé qui composent le mur-rideau accrochent la lumière et l’animent de reflets argentés. Ce travail de modulation de la façade participe de la diversité des espaces : les plis créés par ondulations de la façade permettent en effet de singulariser chacun des neuf cent logements qui composent la tour.

National Art Museum of China Competition (NAMOC), 2010-2012 (non réalisé), Pékin, République populaire de Chine (esquisses et maquette)

Pour le concours du musée national d’art de Chine, l’architecte propose un volume simple, compact, enserré par une double peau. Celle-ci est composée de modules de verre traité à la manière

« d’une pierre translucide » et évoque la préciosité et la translucidité du jade. À l’intérieur, neuf volumes géométriques distincts, chacun éclairé par un puits de lumière, se développent indépendamment de la structure.

Monaco Competition, 2007 (non réalisé), Principauté de Monaco (maquette)

La principauté de Monaco invite cinq groupements de promoteurs et d’architectes à concevoir un projet urbain maritime d’environ six hectares. Frank Gehry concourt avec Christian de Portzamparc et Rem Koolhaas. Reprenant la verticalité et la densité du tissu monégasque, Gehry propose trois tours qui dominent un quartier de faible hauteur. Leur morphologie générale est produite par la rencontre de la surface froissée de l’enveloppe avec la simplicité des volumes ; l’architecture se comprime ou se dilate à la manière des collines accidentées environnantes.

National Art Museum of Andorra, 2007 (non réalisé), Principauté d’Andorre (maquettes)

Andorre organise en 2007 un concours (annulé depuis) pour la construction d’un musée à la forte identité architecturale en vue de redynamiser la principauté. Gehry imagine une tour de 80 mètres, seul bâtiment de grande hauteur dans le centre ville. Les modules d’aluminium expansé qui la constituent composent une forme minérale brute, sombre et rocailleuse. Cette pure émergence tellurique se singularise dans son contexte urbain pour se confondre avec les sommets environnants des Pyrénées.

Dr Chau Chak Wing Building, 2009- (en cours), Sydney, Australie (esquisses et maquette)

Lieu de recherche et d’enseignement pour l’université de technologie de Sydney, Gehry propose un bâtiment biface. La façade sur rue en brique est divisée en modules de cinq niveaux semblables à de petits bâtiments autonomes tandis que la façade arrière est composée de grands panneaux de verre. Cette enveloppe hétérogène accueille différents types d’espaces dont les plans s’adaptent aux formes extérieures. Le travail de répartition et d’intégration du programme est généré par la volonté de susciter la transdisciplinarité.

Fondation Louis Vuitton, 2005-2014 (inauguration le 27 octobre), Paris, France (esquisses et maquette)

C’est dans le Bois de Boulogne que s’implante la Fondation Louis Vuitton dédiée à l’art contemporain. À partir du cahier des charges (dix galeries d’expositions), Gehry décompose les différents éléments du programme en blocs parallélépipédiques. Le bâtiment alterne volumes pleins et espaces interstitiels dans une enveloppe composée de 3600 panneaux de verre matérialisant douze grandes voiles de verre. Chaque panneau est courbé de façon différenciée pour donner vie à un bâtiment léger et lumineux qui s’intègre au paysage du parc XIXème siècle.

Guggenheim Museum Bilbao, 1991-1997 (réalisé) Bilbao, Espagne Photo : Philippe Migeat, Centre Pompidou

Guggenheim Museum Bilbao, 1991-1997 (réalisé) Bilbao, Espagne Photo : Philippe Migeat, Centre Pompidou

URBANISME

Nationale-Nederlanden Building, 1992-1996, Prague, République Tchèque (esquisses et maquettes)

La compagnie d’assurance néerlandaise ING commande à Vlado Milunic et Frank Gehry la construction d’un immeuble de bureaux. Dès les premières esquisses, émerge l’idée d’un immeuble à l’angle duquel sont placées côte à côte deux tours au profil incurvé. Frank Gehry surnomme le projet « Ginger et Fred », signifiant que les deux bâtiments, tout comme les corps des danseurs, entrent en interaction et dans le mouvements, ne font plus qu’un. Les « tours dansantes » achèvent le rang des bâtiments s’étirant le long du fleuve et font œuvre de médiation avec l’espace environnant.

Loyola Law School, 1978-2003, Los Angeles, Californie, Etats-Unis (maquette)

Frank Gehry conçoit pour l’université de droit de Loyola un plan de réaménagement de son campus, divisé en six phases étalées dans le temps. L’architecte disperse les éléments programmatiques sur l’ensemble du campus, donnant à ce dernier une apparente désorganisation renforcée par l’aspect varié des bâtiments. Un vocabulaire typologique épuré est employé pour réinterpréter la monumentalité classique souhaitée par l’université. Gehry adapte de cette manière le caractère solennel de l’institution à son environnement.

Turtle Creek Development, 1986 (non réalisé), Dallas, Texas, Etats-Unis (maquette)

Le programme d’aménagement d’un secteur du quartier de Turtle Creek est mixte: un hôtel, des bureaux, un immeuble d’habitation et dix maisons de ville, regroupés autour d’un parc. Il s’agit de rompre les échelles des bâtiments, de produire une hétérogénéité formelle et matérielle. Des espaces intermédiaires permettent de préserver l’intimité des sphères domestiques; l’immeuble de logements est au centre de la parcelle tandis que les maisons de ville sont écartées derrière un jardin clos. La tour de bureau est constituée d’une façade rideau en verre.

Brooklyn Atlantic Yards Masterplan, 2003-2008, Brooklyn, New York, Etats-Unis

Une série d’immeuble d’une trentaine d’étage constitue la nouvelle physionomie de ce quartier encore faiblement urbanisé, conjuguant l’échelle des bureaux, celle des logements et des commerces. Le travail de positionnement des immeubles, comme la création d’un cheminement piéton au centre des parcelles en lanière produit une hiérarchie dans les circulations et une variété des espaces publics. Des équipements de loisir étaient prévus pour accroitre l’attractivité du quartier.

Alameda Redevelopment, 1993, Mexico City, Mexique (esquisses)

En bordure du parc d’Alameda, le projet est à la fois une densification et une rénovation d’une zone délaissée du quartier historique de Mexico. Trois tours de bureaux occupent le centre des blocs, tandis que des constructions de plus faible dimension viennent fabriquer des façades urbaines sur les avenues. Trois équipes d’architectes (Frank Gehry, Ricardo Legoretta et Skidmore Orwins & Merrill) ont été chargées chacune de réaliser une des trois tours et leur environnement immédiat.

Central Business District, 1981 (étude), Kalamazoo, Michigan, Etats-Unis (maquette)

C’est à l’initiative de l’American Institute of Architects du Michigan que Frank Gehry avec une équipe d’étudiants, réalise ce projet. La restructuration urbaine repose sur l’aménagement paysagé de deux bassins existants. Leur centralité organise d’une part le secteur commercial et marchand, et d’autre part un quartier d’habitations. L’hétérogénéité du projet souligne la position de Gehry : produire le plus de diversité dans la ville. Des objets monumentaux et narratifs comme le poisson magnifient ici cette position critique à l’égard du zoning.

COMPUTATION

Les outils numériques font leur apparition dans l’agence de Frank Gehry dès la fin des années 1980. Mais c’est surtout avec le projet de la Lewis Residence (1985-1995, non réalisé) que Gehry expérimente de manière approfondie le numérique dans la conception d’un projet. En 1992, il recourt au logiciel issu de l’aéronautique CATIA de Dassault Systèmes pour réaliser des surfaces à courbe complexe. Le modèle numérique 3D, généré par CATIA, s’impose dès lors comme l’unique source d’information pour tout le projet, articulation entre l’architecte, le client, les corps de métiers et les entreprises. En 2002, Gehry Technologies met en œuvre son propre logiciel, Digital Project. Pour Gehry, l’architecte est ainsi revenu au cœur du dispositif de conception et de production. Plus qu’un outil, le numérique ne cessa de nourrir la méthode exploratoire de travail de Frank Gehry, autorisant l’interaction permanente entre formes physiques et virtuelles, ouvrant le projet architectural à une complexité sans précédent.

FILM

«Esquisses de Frank Gehry» Film sonore, couleur, 2006 Réalisé par Sydney Pollack

Musique originale : Sorman & Nystrom Directeurs photo/vidéo : Sydney Pollack, Ultan Guilfoyle Production : Mirage Enterprises Et Thirteen/Wnet, New York’s American Master et LM Media GmbH Distribution : Pathé Distribution, France

Nationale-Nederlanden Building, 1992-1996 (réalisé)Prague, République Tchèque © Gehry Partners, LLP

Nationale-Nederlanden Building, 1992-1996 (réalisé)Prague, République Tchèque © Gehry Partners, LLP

ENTRETIEN AVEC FRANK GEHRY

Réalisé le 29 juin 2014, à la Fondation Louis Vuitton, Paris Propos recueillis par Frédéric Migayrou et Aurélien Lemonier.

Extrait du catalogue :

Frédéric Migayrou – Où donc tout a commencé ? Quel a été ce commencement ?

Frank Gehry – Lorsque j’étais jeune [...] je travaillais dans la quincaillerie de mon grand père, je fabriquais des tuyaux filetés, on découpait du verre, on vendait des clous et du mastic, je réparais des horloges et toutes sortes de choses. J’ai toujours conservé en moi cette référence tactile. Nous étions une famille très pauvre, il n’y avait donc aucune chance pour que nous vivions dans un environnement luxueux... Toujours de petites pièces que je partageais avec d’autres, ma sœur, mon père et ma mère, et aussi de longues heures de travail [...] Je pense qu’une éthique du travail s’est ainsi instillée en moi ; je n’ai jamais eu le sentiment d’avoir droit à quelque chose, même encore aujourd’hui. [...] L’architecture est arrivée par hasard car je ne pensais pas devenir architecte. [...] Lorsque j’ai finalement débuté en architecture, j’aimais aller me promener et prendre des photos de bâtiments industriels, c’était une recherche, et je regardais toujours attentivement l’environnement. Je n’aimais pas tellement ce que je voyais, hormis les œuvres de Frank Lloyd Wright ou de Schindler, bien sûr, mais l’environnement général n’était pas très sophistiqué. C’était chaotique, sans règle, et je ne sais pas pourquoi j’ai commencé à observer les espaces entre les constructions [...] Dès que je me suis mis à regarder dans cette direction, j’ai commencé à être vraiment intéressé par ce que je voyais. [...]

FM – Tandis que les portes des grandes commandes commencent à s’ouvrir, vous décidez de travailler avec des artistes, de retourner aux origines, aux premiers éléments du langage. Vous vous intéressez aux minimalistes, à Rauschenberg et à Jasper Johns, puis à la scène artistique de L. A. et vous modifiez complètement votre langage, vos expérimentations architecturales, pour trouver de nouvelles racines.

FG – Je crois que j’étais attiré par cela parce que je ne me sentais pas à l’aise avec ce qui se développait alors en architecture. J’aime Schindler. J’aimais ce qu’il faisait, mais je ne voulais pas le copier pour autant. Je ne voulais pas faire la même chose. Une bonne partie de ma formation, je crois, vient de l’influence asiatique en Californie, qui était très puissante, nettement plus que ce que pensent beaucoup de gens quand ils parlent d’architecture californienne. [...] Mes premières petites réalisations donnaient l’impression que j’étais un architecte... japonais, parce que j’utilisais un langage accessible à une mentalité liée à la maison de lotissement. En fait, vous pouviez construire vous-même ces maisons en bois. [...]

FM – [...] vous avez commencé à fabriquer des meubles à partir de matériaux très pauvres. Est-ce que l’on pourrait parler comme Wright, d’une nouvelle naturalisation de la cité, dans l’utilisation des matériaux tels qu’ils sont ? [...]

FG – C’est peut-être aussi une sorte d’hommage à Don Quichotte : c’est fou, mais si vous jouez assez longtemps avec quelque chose, vous pouvez vous en servir et faire que des choses se produisent, comme chez Rauschenberg et ses assemblages.

Aurélien Lemonier – Pourrait-on parler de manière contextuelle de travailler ?

FG – Oui, c’est ça. Mais c’est un contexte humain. C’est contextuel à ce que nous sommes, à ce que nous produisons, à ce que nous fabriquons, c’est normal. C’est juste une réalité. [...] C’est accepter cette réalité : la façon, les gens avec lesquels je dois travailler. Comment vais-je faire de ce projet quelque chose de spécial ? Comment puis-je m’emparer de cette réalité et la transformer en quelque chose de positif ? C’est comme au jiujitsu. L’idée du jiujitsu est que vous utilisez la force de l’autre pour le bousculer et gagner. [...]

AL – Pourriez-vous expliquer le concept du « One room building », le « bâtiment d’une seule pièce », qui date de la même période que votre maison ? C’est un concept très puissant.

FG – Il vient de Philip Johnson. [...] Il a donc donné une conférence, mais je ne suis pas certain d’y avoir assisté, je crois que j’en ai lu le texte plus tard. Cette conférence parlait du « One room building ». J’essayais alors de trouver comment arriver à l’essence des choses, comme mes amis peintres. À quoi pense Jasper quand il fait son premier geste ? La clarté, la pureté de ce moment est difficile à atteindre en architecture. Lorsque Philip a donné cette conférence, je me suis dit que c’était ça. Le « One room building » peut être n’importe quoi, puisque sa fonction est simplement de protéger de la pluie, mais il ne possède aucune complexité inhérente qui, fonctionnellement, le rende opératif. C’est pourquoi les églises ne sont que de superbes espaces, et l’on atteint là à l’essence, du moins c’est ce que j’ai pensé... C’est à ce moment que j’ai fait cette petite maison, ces maisons de villages que j’ai réunies parce que je n’avais pas beaucoup de travail et que je voulais faire autant de « One room building » que je pouvais. [...]

AL – La faculté de droit de la Loyola University a été le premier programme important à expérimenter cette idée à plus grande échelle ?

FG – Cette faculté de droit était un projet intéressant car le campus de l’université Loyola est un très bel endroit, en haut d’une colline qui domine l’océan. C’était un petit orphelin, réfugié dans le centre de L.A. [...] L’université ne disposait que d’un budget très serré. Je les ai interrogés sur leurs aspirations.

Ils voulaient bien sûr un superbe campus, mais n’en avaient pas les moyens. Ils avaient besoin d’un lieu sécurisé, donc, d’une certaine façon, d’un lieu que l’on peut fermer. Ils voulaient une identité, ce qui est logique, ils n’avaient pas envie d’avoir l’air d’un pauvre orphelin. Le premier bâtiment construit pour eux, la bibliothèque, n’avait fait qu’empirer les choses, parce qu’elle n’était pas très réussie, hors d’échelle et peu accueillante. Je leur ai donc parlé, parlé du droit, de ce qui était important. Par pure coïncidence, je venais de visiter Rome, le Forum et le temple de Castor et Pollux, que je connaissais déjà, mais de le voir m’a fait réaliser qu’il ne fallait pas beaucoup d’éléments pour exprimer quelque chose sur le droit. Il ne fallait pas grand-chose ; deux ou trois colonnes et un petit linteau. [...]

FM – Pour en venir à vos premières expérimentations avec l’ordinateur... [...] Votre façon de dessiner est devenue absolument iconique, de quelle manière procédez-vous ?

FG – Selon moi, les dessins tiennent davantage à la continuité, ils font la globalité, ils essaient de tout réunir, comme dans une action qui se développe. À un certain moment, c’est fait. J’aime l’idée de continuité, mais d’une continuité totale et ambiguë, si l’on veut. J’ajoute quelques autres petites choses pour le plaisir. [...] Une fois que j’ai compris les possibilités de cette technologie, qu’elle allait se répandre partout et que tout le monde allait dessiner sur ordinateur, que l’on n’allait plus faire de croquis ni de maquettes, pour dessiner directement, j’ai voulu essayer à mon tour. Je voulais voir ce que cela signifiait, ce que ces logiciels pouvaient faire et j’ai eu la chance d’avoir auprès de moi quelqu’un qui savait s’en servir, ce qui n’était pas mon cas. Il était assis à côté de moi, j’ai fait une maquette en toile, puis nous l’avons intégrée dans l’ordinateur. J’ai détesté l’image sur l’écran. L’image d’ordinateur est sans vie, froide, horrible. J’ai manipulé ces formes avec lui, en lui montrant du doigt sur l’écran ce que je voulais. Je dessinais presque sur l’écran pour lui et il me suivait. Techniquement, il était vraiment excellent. Faire passer l’image de mon cerveau à cette chose sur écran, paraissait vraiment... je ne sais pas comment dire. Un peu comme être chez un dentiste sans anesthésiant. Cela faisait mal. Je ne pouvais pas le supporter et je me suis même enfui de la pièce. Quelqu’un avait même chronométré que je n’étais resté que 3 minutes 40 devant l’écran. Mais c’est comme ça qu’est apparue la tête de cheval.

FM – Vous veniez d’inventer l’idée de computation générative ? [...]

FG – C’est ça. Mais ce qui se produit maintenant est que le monde, pour revenir à Cervantes, finit par tout abîmer. Ce qui est un outil étonnant offert à l’architecte est devenu une béquille et beaucoup de ceux qui l’utilisent laissent finalement l’ordinateur dessiner, concevoir leurs formes. Chaque logiciel a sa signature ; si vous utilisez mes logiciels, vous pouvez les reconnaître. [...] Cela pour revenir à mes dessins, mes dessins possèdent une complexité. Je peux faire un dessin facilement, d’un simple trait. Mais vous avez plus de puissance, de possibilités, quand vous utilisez l’ordinateur, vous passez facilement à une petite échelle qui vous permet de faire des dessins plus précis, plus fins. Une fois que vous maîtrisez la petite échelle, vous pouvez passez à la grande, mais vous avez plus de liberté. En d’autres termes, vous mettez l’ordinateur au service de votre propre créativité, vous ne le laissez pas devenir le créateur. Je ne sais pas comment expliquer autrement ce processus de travail. [...]

FM – Il a été particulièrement efficace quand vous avez croisé les deux projets que vous réalisiez à cette époque, le Walt Disney Concert Hall et le musée Guggenheim, la manipulation due à l’ordinateur disparaissait un peu, mais la singularité des bâtiments était conservée.

FG – Oui, mais je fais encore confiance à la technique de la maquette pour construire parce que c’est un rapport direct entre la main et l’objet. Je ne fabrique pas mes maquettes, mais c’est plus direct. Je travaille avec mes collaborateurs, et c’est en quelque sorte plus personnel. Lorsque vous, vous pouvez mettre les données dans la machine, et maintenant vous pouvez le faire, tout mettre dans la machine, appuyer sur un bouton et vous avez une maquette en 3D, un rendu en 3D, c’est totalement impersonnel, terrifiant. [...]

FM – Après le Guggenheim, vous avez réalisé un autre projet. [...] De l’assemblage à la fusion d’éléments, pour aller vers la complexité de cette idée un peu chaotique de l’architecture, vous semblez maintenant revenir à l’unité. Dans votre immeuble new-yorkais (Beekman Tower), le plus récent, vous revenez aux typologies classiques, de manière très complexe. [...] Comment cela s’est-il produit, comment en êtes vous venu à remettre de nouveau en question l’identité du bâtiment ?

FG – [...] Je pense que cela dépend de l’échelle. [...] Dans le domaine des tours de grande hauteur, les modèles sont là, tout a été fait, tout a été pensé, tout a été modélisé et construit dans le monde ; toutes ces tours se ressemblent. Ce qui me semblait manquer, à New York, était une tour qui ne soit pas une copie, ne soit pas une copie historique, mais qui dise avant tout : « New York !». Si vous la voyez, vous savez qu’elle ne peut être qu’à New York. Je répondais en fait au Woolworth Building, une icône précieuse s’il en est. [...] Quel que soit le problème de la décoration du Woolworth, c’est à cette tour que je répondais, mais sans passer par la décoration, en faisant quelque chose d’utile à l’immeuble, et c’est comme ça que la baie vitrée m’a semblé une idée intéressante. J’y ai beaucoup réfléchi. Je recherchais ce qui pourrait faire l’essence de cette tour. Certains confrères font des choses assez folles avec les tours, mais j’étais à la recherche de l’essence de ce type même. Je cherchais une idée, un mouvement, je recherchais quelque chose tel le Woolworth, avec sa décoration du 19e siècle et son échelle. C’est cela qui m’intéressait. J’étais en dialogue avec la tradition de New York, et j’allais utiliser ce « truc », appelez-le comme vous voulez, de la baie vitrée. [...] Je pensais au Bernin. Je pensais à L’Extase de sainte Thérèse et à ces plis merveilleux. Pour moi, ils sont très architecturaux. Michel-Ange dessine des plis tout en douceur, ceux du Bernin sont plus anguleux. J’ai réalisé un petit croquis, puis j’ai demandé à une jeune fille de Princeton qui était à l’agence si elle connaissait la différence entre les plis du Bernin et ceux de Borromini. « Oui » me répondit-elle. « Alors, faites moi des lignes avec des plis du Bernin », lui ai-je alors demandé et elle a fabriqué une petite maquette. Ça a marché, et c’est ce que nous avons construit. [...]

FM – C’est une sorte d’idée entièrement nouvelle de l’histoire parce que vous citez le Bernin et des exemples principalement tirés de la période du maniérisme au baroque, face à l’idée traditionnelle de la perspective. C’est une sorte de critique permanente de l’histoire. Vous avez changé toutes les disciplines de l’ingénierie architecturale... [...]

FG – J’espère au moins que c’est bien [rires]. Je pense que vous en revenez à ce qu’a été pour moi la lecture du Talmud : pourquoi est-ce que cela doit être de cette façon ? Donc je regarde l’histoire. J’essaye de comprendre ce que pensaient les artistes, pourquoi ils ont fait ce qu’ils ont fait, comment cela s’est produit. [...] C’est ce que je recherche dans l’histoire, ces touches d’humanité, ce qui s’est produit du fait de la technologie alors disponible. J’essaye alors de dire : « Nous disposons d’une nouvelle technologie, de nouveaux outils, comment ne pas perdre cette humanité, cette pensée ». [...]

Agence Chiat\Day, 1985-1991 (réalisé) Main Street, Venice, Californie Photo : grant mudford

Agence Chiat\Day, 1985-1991 (réalisé) Main Street, Venice, Californie Photo : grant mudford

BIOGRAPHIE Repères chronologiques

1929 - Naissance à Toronto, Canada.

1947 - Frank Gehry s’installe avec sa famille à Los Angeles, Californie.

1954 - Il obtient son diplôme d’architecture à l’University of Southern California, Puis il étudie l’urbanisme à la Graduate School of Design de l’Université d’Harvard. Il rejoint ensuite différents cabinets d’architecture de Los Angeles, comme Pereira and Luckman Associates ou encore Victor Gruen.

1961 - Frank Gehry s’installe à Paris et travaille dans le cabinet d’André Rémondet.

1962 - De retour en Californie, il ouvre sa propre agence à Santa Monica (aujourd’hui Gehry Partners, LLP).

À la fin des années 1970 - la « Gehry House », sa propriété de Santa Monica - mélange de matériaux, de juxtapositions et d’imbrication des espaces - devient un manifeste de sa pratique architecturale. Dans le même temps, il débute sa réflexion sur une série de meubles en carton Experimental Edges.

1978 - Naissance du projet de la Loyola Law School de Los Angeles que Frank Gehry développera par étapes sur plusieurs années.

1989 - Frank Gehry reçoit le prestigieux Prix Pritzker d’Architecture. Il inaugure le Vitra International Furniture Manufacturing Facility and Design Museum à Weil-am-Rhein en Allemagne (1987-1989).

1991 - Le Centre Pompidou lui consacre une exposition Frank O. Gehry : Projets en Europe.

1992 - Il reçoit le Prix Praemium Imperiale en architecture. Il débute la construction du Nationale-Nederlanden Building à Prague (1992-1996).

1993 - Inauguration du Frederick R. Weisman Art and teaching Museum de Minneapolis (1991-1993).

1997 - Inauguration du Musée Guggenheim de Bilbao (1991-1997) qui lui octroie une renommée mondiale.

2001 - Le Musée Guggenheim de New York lui consacre une rétrospective Frank Gehry, Architect.

2003 - Le Wall Disney Concert Hall est inauguré à Los Angeles et devient l’un des bâtiments phares de la ville.

2005 - Le réalisateur Sidney Pollack réalise « Esquisses », film documentaire biographique retraçant le travail de l’architecte à travers ses grandes réalisations.

2006 - Frank Gehry commence à travailler sur le projet du musée Guggenheim Abu Dhabi.

2007 - Lancement du chantier de la Fondation LUMA à Arles.

2008 - Frank Gehry se voit décerner le Lion d’or de la Biennale de Venise pour l’ensemble de ses œuvres.

2011 - La Tour 8 Spruce Street est inaugurée à New York et devient l’un des emblèmes de la ville.

octobre 2014 - La Fondation Louis Vuitton sera inaugurée à Paris.

Prix internationaux

Les œuvres de Frank Gehry lui ont valu les prix les plus prestigieux dans le domaine de l’architecture. Il devient membre de la Confrérie de l’Institut Américain des Architectes en 1974. Les réalisations architecturales de l’architecte ont été récompensées par plus de cent prix nationaux et régionaux décernés par cet Institut.

En 1977, Frank Gehry est lauréat du Prix Arnold W. Brunner d’architecture de l’Académie Américaine des Arts et des Lettres.

En 1989, il reçoit le Prix Pritzker d’Architecture pour « sa très grande contribution à l’humanité et à l’urbanisme ».

En 1992, il reçoit le Prix Artistique Wolf de la Fondation Wolf. La même année, il est désigné lauréat du Praemium Imperiale décerné par l’Association Japonaise des Arts en « honneur à sa remarquable contribution au développement, à la vulgarisation et au progrès des arts ».

En 1994, il est le premier lauréat du Dorothy et Lillian Gish Award en récompense à l’ensemble de sa carrière consacrée aux arts. La même année, il est fait académicien par la National Academy of Design.

En 1998, il est nommé académicien honoraire par l’Académie Royale des Arts. La même année, il reçoit la Médaille Nationale des Arts et devient le premier lauréat du Prix Friedrich Kiesler.

En 1999, il reçoit la Médaille du Mérite du Lotos Club, ainsi que la Médaille d’Or de l’Institut Américain des Architectes.

En 2000, l’Institut Royal des Architectes Britanniques lui décerne la Médaille d’Or, et il reçoit l’Award pour l’ensemble de ses œuvres de l’Association Americans for the Arts.

En 2002, Frank Gehry reçoit la Médaille d’Or d’Architecture de l’Académie Américaine des Arts et des Lettres. Il est nommé membre de l’Académie Américaine des Arts et des Lettres en 1987, administrateur de l’Académie Américaine à Rome en 1989, et Membre de l’Académie Américaine des Arts et des Sciences en 1991.

En 2003, il entre à l’Académie Européenne des Sciences et des Arts et devient Compagnon de l’Ordre du Canada.

En 2005, il est fait Chevalier de l’Ordre National de la Légion d’honneur par le gouvernement français.

En 2006, il devient le premier lauréat de la California Hall of Fame.

En 2008, Frank Gehry se voit décerner le Lion d’Or à la Biennale de Venise pour l’ensemble de ses œuvres.

En 2010, il se voit décerner le Prix John Singleton Copley par l’American Associates for the Royal Academy Trust, et reçoit le prix de la Cooper Union de New York pour la Promotion des Sciences et des Arts.

En 2014, il reçoit le prix Prince des Asturies pour les Arts.

Frank Gehry a été fait docteur honoris causa de l’Occidental College, du Whittier College, de l’École Supérieure des Arts et Métiers de Californie, de l’Institut Universitaire de Technologie de Nova Scotia, de l’École de Design de Rhode Island, de l’Institut Californien des Arts, de l’Institut d’Architecture de Californie du Sud, de l’Institut des Arts Otis de l’École de Design de Parsons, de l’Université de Toronto, de l’Université de Californie du Sud, de l’Université de Yale, de l’Université de Harvard, de l’Université d’Edimbourg, de l’Université Case Western Reserve et de l’Université de Princeton.

Frank Gehry a enseigné dans des plus prestigieuses institutions dans le monde, notamment à l’Université de Harvard, à l’Université de Californie du Sud, à l’Université de Californie de Los Angeles, à la Sci-Arc, à l’Université de Toronto, à l’Université de Columbia, à l’Institut Fédéral de Technologie de Zurich, et à l’Université de Yale où il enseigne encore aujourd’hui.23

RÉALISATIONS

Parmi ses grandes réalisations :

· le Musée Guggenheim à Bilbao

· l’extension du Musée des Beaux-Arts Frederick R. Weisman à l’Université du Minnesota

· le Nationale-Nederlanden Building à Prague

· l’immeuble de la DZ Bank à Berlin

· le Centre des Arts du Spectacle Richard B. Fisher au Collège Bard à Annandale-on-Hudson, à New York

· le Centre de Maggie, unité de cancérologie de Dundee, en Écosse

· le Walt Disney Concert Hall de Los Angeles, en Californie

· le Pavillon Jay Pritzker et le Pont BP du Millénium Park à Chicago, en Illinois

· l’Hôtel Marqués de Riscal à El Ciego, en Espagne

· la transformation du Musée des Beaux-Arts de l’Ontario à Toronto, en Ontario

· la Librairie des Sciences Peter B. Lewis à Princeton, dans le New Jersey

· l’Institut Lou Ruvo de Recherche sur le Cerveau à Las Vegas, dans le Nevada

· le Musée Ohr O’Keefe à Biloxi, dans le Mississippi

· le Nouveau Campus pour la Symphonie du Nouveau Monde à Miami, en Floride

· la tour résidentielle de 8 Spruce Street à New York · la tour résidentielle Opus à Hong Kong

· le Théâtre Signature à New York

· la Maison de la Fondation Make it Right à la Nouvelle-Orléans, en Louisiane.

En cours de réalisation :

· le Musée Guggenheim d’Abu Dhabi

· la Fondation LUMA à Arles

· le Divan Orchestra de Berlin

· le Mémorial Eisenhower à Washington, D.C.

· le développement du quartier de King Street à Toronto, dans l’Ontario

· le Musée des Beaux-Arts de Philadelphie

· le Q-MOCA à Quanzhou, en Chine

· le Campus Ouest pour Facebook à Menlo Park, en Californie.

Walt Disney Concert Hall, 1989-2003 (réalisé) Los Angeles, Californie © Gehry Partners, LLP

Walt Disney Concert Hall, 1989-2003 (réalisé) Los Angeles, Californie © Gehry Partners, LLP

Informations pratiques :

Centre Pompidou 75191 Paris cedex 04 téléphone 00 33 (0)1 44 78 12 33 métro Hôtel de Ville, Rambuteau

Horaires

Exposition ouverte de 11h à 21h tous les jours, sauf le mardi

Tarif

11 à 13 €, selon période tarif réduit : 9 à 10 € Valable le jour même pour le Musée national d’art moderne et l’ensemble

des expositions Accès gratuit pour les adhérents du Centre Pompidou (porteurs du laissez-passer annuel)

Billet imprimable à domicile www.centrepompidou.fr

Pensée du Jour

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Pensée du Jour

Pensée du Jour

"On peut comparer le monde à un bloc de cristal aux facettes innombrables. Selon sa structure et sa position, chacun de nous voit certaines facettes. Tout ce qui peut nous passionner, c'est de découvrir un nouveau tranchant, un nouvel espace."

Alberto Giacometti 1901 - 1966

L'abandon définitif de l'écotaxe, un coût difficile à supporter de 3 Mrd d’€

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L'abandon définitif de l'écotaxe, un coût difficile à supporter de 3 Mrd d’€

L'abandon définitif de l'écotaxe, un coût difficile à supporter de 3 Mrd d’€

La ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Énergie et le secrétaire d'Etat en charge des Transports, de la Mer et de la Pêche ont annoncé la suspension sine die du dispositif de l'écotaxe, après avoir échangé avec les responsables des fédérations professionnelles de transport routier.

Les revendications des professionnels de la route se sont articulés autour de 3 cibles :

1) des difficultés de mise en œuvre de l'écotaxe, y compris dans la phase d'expérimentation ;
2) de la nécessité de clarifier les sources de financement de l'usage des infrastructures pour aboutir à un système clair et juste ;
3) de la volonté des professionnels du transport de participer à des solutions de financement équitables et pérennes.

Ainsi, Ségolène Royal, ministre de l’Écologie, et Alain Vidalies, secrétaire d'Etat en charge des Transports ont décidé la suspension sine die du dispositif de l'écotaxe, de créer un groupe de travail de co-construction d'une solution qui se mettra en place, la semaine prochaine, avec toutes les parties prenantes, et enfin d’intensifier la recherche de solutions sur la situation économique et sociale globale du secteur, notamment le chantier de la compétitivité, pour permettre au transport routier français de préserver ses entreprises et ses emplois.

Cet abandon définitif de l’écotaxe va coûter très cher aux contribuables français, puisqu’il est notable d’ajouter que depuis 2009, plusieurs cadeaux fiscaux ont été distribués pour anticiper l'éco redevance (réduction sur la taxe à l'essieu, généralisation du 44 tonnes...) pour un total de près 800 millions d’euros. Auquel il convient de rajouter 1,2 milliard de manque à gagner et les 800 millions à payer au prestataire en cas de dédit ! Une facture qui s’élève donc à près de 3 milliard d’euros. En cette période de disette, elle paraît très pénible.

Les recettes de l'Ecotaxe devaient financer des transports collectifs, mais aussi l'entretien du réseau routier qui est à la charge des collectivités. Les collectivités doivent déjà prendre en charge 400 millions d'euros suite à la généralisation des 44 tonnes. Ce sont encore les citoyens qui vont payer l'addition.

Si la France connaît quelques difficultés, il peut être utile d'aller voir la santé du transport routier de marchandises dans d'autres pays. Regardons la situation économique du secteur en Allemagne, en République Tchèque ou en Suisse : florissant ! Un point commun entre tous ces pays : la mise en place d'un péage poids lourds dont le montant est nettement plus important que l'Ecotaxe. Cherchez l'erreur !

Puisque les questions de financement peuvent être abordées très rapidement à l'occasion du projet de loi de finances, la fédération France Nature Environnement propose des solutions disponibles et cohérentes qui peuvent compenser une partie du manque à gagner. Il faut récupérer les cadeaux fiscaux faits aux transporteurs, au détriment des autres contribuables, en compensation de la future application de l’écotaxe: le gazole professionnel, la taxe à l'essieu et la taxe d'aménagement du territoire.

Puisque l'Ecotaxe n'est pas mise en place, nous pouvons revenir au niveau d'origine de la taxe à l'essieu, ce qui rapporterait 150 millions par an. A ces 150 millions s'en ajouteraient d'autres si les camionneurs étaient soumis à la hausse de 2 centimes dudiesel qui va impacter les Français. L'ensemble de ces mesures d'urgence peuvent être mises place dans le cadre de la loi de finances et pourraient rapporter 600 millions au budget de l’Etat.

Denez L'Hostis, président de FNE : « France Nature Environnement souhaite sortir l’Ecotaxe de l’ornière. Nous demandons à participer au groupe de travail qui sera chargé de proposer des solutions pour le transport de marchandises pour qu’une autre voix que celle des seuls lobbies soit entendue et défendue, celle de l’utilité publique. Nous ne sortirons pas de la crise si l’intérêt général ne prime pas sur les intérêts catégoriels.»

10 actions pour la reconquête des paysages et la place de la nature en ville

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10 actions pour la reconquête des paysages et la place de la nature en ville

10 actions pour la reconquête des paysages et la place de la nature en ville

Parce qu’aujourd’hui le paysage n’est pas considéré comme un axe à part entière des démarches d’aménagement de l’espace et le paysage du quotidien connaît une tendance régulière à la banalisation, voire à la dégradation, la Ministre de l’Ecologie souhaite renforcer la politique en faveur du paysage pour maintenir l’attractivité de notre pays et donner à tous les Français un cadre de vie de qualité. Et ce à travers 10 mesures.

L’enjeu est d’encourager les collectivités à penser l’espace public, le jardin et les paysages avant la création architecturale ou les opérations d’aménagement.

Image : PAYSAGE URBAIN Un passé lourd, un avenir incertain. Site en revalorisation depuis quelques années. Simon Till, Roubaix

10 actions pour la reconquête des paysages et la place de la nature en ville

1) Lancement du « Printemps des Paysages et des Jardins »

La première édition du « Printemps des Paysages et des Jardins », grand événement proche des citoyens et au plus près des territoires, sera lancé en mai 2015, en partenariat avec les collectivités territoriales. L’objectif est de donner rendez-vous chaque année aux entreprises, collectivités, associations et établissements scolaires pour participer à sensibiliser les Français à la valeur de leurs paysages, en tant qu’élément essentiel de leur cadre de vie.

Cet événement reposera sur la création d’un palmarès de « 1 000 projets pour les paysages » dans cinq domaines prioritaires :

éducation et sensibilisation en milieu scolaire et sur le terrain avec les interventions des écoles de formation au paysage

planification urbaine et paysagère incluant la participation des citoyens

réalisations remarquables de professionnels du paysage en milieu rural, urbain et péri-urbain (parcs, voirie...)

actions conjuguant transition énergétique et conception paysagère (installation des dispositifs de production d’énergies renouvelables...)

agro-écologie et gestion paysagère : actions traduisant dans l’espace la mutation de l’agriculture française vers l’agro-écologie

L'ambition du palmarès sera de sensibiliser autour du paysage les responsables locaux (élus, aménageurs, associations...) mais aussi de constituer une base de données pour les actions de formation et de sensibilisation à venir.

Le « Printemps des Paysages et des Jardins » reposera également sur l’intégration des aménagements paysagers dans la démarche « Terre saine, commune sans pesticides » lancée en mai 2014.

« Terre saine, commune sans pesticides »

Afin d’anticiper la suppression des pesticides dans les produits d’entretien des espaces publics au 1er mai 2016, au lieu du 1er janvier 2020, Ségolène Royal a lancé en mai 2014 la démarche « Terre saine, commune sans pesticides », pour généraliser les bonnes pratiques déjà à l’œuvre dans les territoires en matière d’élimination de produits phytosanitaires chimiques dans l’entretien des espaces publics. Près de 4 000 communes sont déjà engagées dans cette démarche.

Aujourd’hui, on estime que 800 tonnes de pesticides sont utilisés dans les communes pour l’entretien des espaces publics. Cet engagement des communes permettra également à tous les jardiniers amateurs d’adopter de bonnes pratiques et aux jardineries d’informer les consommateurs sur l’existence de produits de substitution non polluants et de moyens mécaniques de désherbage. Pour en savoir plus, consulter le « Guide pour jardiner+ nature » édité par le ministère.

2) Soutien à 10 chantiers-laboratoires de restauration paysagère et de requalification de territoires péri-urbains dégradés

Une opération de reconquête de dix territoires déqualifiés à rayonnement national sera lancée en 2015.

Elles permettront à des équipes réunies autour de paysagistes d’élaborer des plans-guides en vue de requalifier et de guider l’évolution de ces territoires dégradés.

L’Etat travaillera en lien avec l’ensemble des acteurs (collectivités locales et territoriales, services déconcentrés, établissements publics, aménageurs...

Ces opérations constitueront des « chantiers-laboratoires » qui permettront de tirer des enseignements en matière d’ingénierie de projets et de méthodes reproductibles.

Ces chantiers-laboratoires s’attacheront en particulier à des territoires péri-urbains dégradés ou des piémonts déqualifiés, territoires qui cristallisent sur des espaces contraints un grand nombre de problématiques d’aménagement et pour lesquels l'approche paysagère permettra de faire de projet de restauration ou de reconquête de véritables projets de territoire.

Piémont : Bande, plus ou moins large, de plaines ou de collines localisée au pied d'un volume montagneux.

3) Intégration du rôle des paysages et de son évaluation au 3ème Plan national Santé- Environnement

Sur la base d’un diagnostic élaboré par des experts, l’objectif est d’identifier et concevoir les principales actions à mettre en œuvre afin d’améliorer la santé des Français en lien avec la qualité de leur environnement et en particulier de leur paysage, dans une perspective de développement durable.

Jardins et qualité des paysages : des facteurs d’attractivité et de bien-être

De nombreuses études ont mis en évidence la valorisation des paysages dans le prix des propriétés foncières ou ce que des résidents consentiraient à payer pour continuer à bénéficier d’une qualité des paysages.

En milieu urbain, la qualité des espaces publiques et notamment la qualité des espaces verts, présente des bienfaits majeurs en matière de :

• santé : barrière contre les agents pathogènes, influence des espaces verts sur les convalescences post-opératoires, la santé psychique, les apprentissages scolaires, le ressourcement ;

• mobilité : par la valorisation notamment de l’usage des déplacements doux ;

• éducation à la biodiversité

• lutte contre le réchauffement climatique et la pollution de l’air : lutte contre les îlots de chaleur urbain.

Le 3ème Plan national Santé-Environnement intègrera donc la prise en compte du paysage et de son rôle dans la santé et le bien-être des Français.

Dix bienfaits majeurs du végétal en ville - Etude réalisée par Plantes et Cités

• augmentation de l’activité physique des plus fragiles

• valorisation de l’usage des déplacements doux au quotidien par les citadins

• réponse aux attentes de loisirs, de détente et de nature des habitants

• diminution de l’état de stress et d’angoisse des citadins

• soutien à la cohésion sociale et à la rencontre des habitants

• régulation et apaisement des relations entre les personnes

• augmentation de l’attractivité et de la qualité du cadre de vie

• augmentation de la valeur du foncier et de l’immobilier (en terme de valeur foncière des habitations et terrains : + 2,1% par m2 dans une bande de 300m et + 5 à 8% relevés dans la littérature si très proche)

• éducation à la biodiversité

• participation à la lutte contre le réchauffement climatique et à la pollution de l’air

4) Rénovation du Grand Prix national du Paysage autour du thème « les paysages de la transition énergétique et de la croissance verte »

Organisé tous les deux ans, le Grand Prix national du Paysage récompense une réalisation exemplaire, achevée depuis au moins 3 ans. Il distingue conjointement le maître d’ouvrage public français et le maître d’œuvre, paysagiste français ou européen, ainsi que, le cas échéant, la ou les associations qui se sont impliquées dans l’opération.

Il bénéficie toutefois d'une reconnaissance encore insuffisante au sein des maîtrises d'ouvrage publiques et des maîtrises d'œuvre paysagistes. Ségolène Royal souhaite aujourd’hui l’inscrire dans une nouvelle dynamique pour en faire un véritable instrument de promotion des démarches paysagères innovantes et exemplaires. La ministre en lancera une nouvelle édition pour l’année 2015 autour du thème « les paysages de la transition énergétique et de la croissance verte ».

Ce nouveau Grand Prix national du paysage représente un outil essentiel pour sensibiliser les décideurs à l’importance de développer une approche paysagère dans la définition de leur projet de territoire. Il permettra d’encourager les projets de grands territoire s'appuyant sur une approche paysagère (Plans de paysage notamment ; pour en savoir plus, consulter la fiche « Généralisation des Plans de Paysage ») et d’encourager l'émergence de nouveaux projets de qualité paysagère.

Il s’agit de répondre aux enjeux suivants :

• réussir la transition énergétique

• lutter contre l'étalement urbain

• requalifier les franges urbaines et les territoires dégradés

• reconstruire la ville sur la ville.

Le Grand Prix National du Paysage contribue à sensibiliser à l’importance des paysages pour l’épanouissement des êtres humains et le bien-être individuel et de la société. Il vise à promouvoir la participation du public au processus décisionnel des politiques du paysage. Il récompense la mise en œuvre de mesures prises par des collectivités locales ou régionales pour la protection, la gestion, et/ou l’aménagement durables des paysages.

Il fait écho à l’engagement des Etats parties à la Convention européenne du paysage d’intégrer le paysage dans les politiques d’aménagement du territoire, d’urbanisme, et dans les politiques culturelle, environnementale, agricole, sociale et économique, ainsi que dans toutes les politiques pouvant avoir un effet direct ou indirect sur le paysage.

Il repose sur les critères suivants :

Principes de conception et de gestion dans une optique de développement territorial durable

Caractère exemplaire ou innovant de l’opération

Qualité de la concertation : étroite participation du public, des autorités locales et régionales et des autres secteurs concernés

Adéquation de la réalisation par rapport aux objectifs formulés

1er prix (à gauche) : Vincent Ayvayan « Point de vue » - Lyon (69)

1er prix (à gauche) : Vincent Ayvayan « Point de vue » - Lyon (69)

5) Généralisation des Plans de Paysage

Les plans de paysage seront encouragés et développés pour permettre la réalisation de projets de territoires innovants définissant des objectifs locaux de qualité paysagère et les moyens de les atteindre.

Cette approche a été généralisée dans le cadre du projet de loi biodiversité et de la loi ALUR qui ont introduit ces objectifs de qualité paysagère (c’est-à-dire le cœur de la démarche des Plans de paysage) dans les documents d’urbanisme et les chartes des parcs naturels régionaux.

Les plans de paysage expriment un projet de territoire et correspondent aux objectifs de qualité paysagère définis par la Convention européenne du paysage. Ils permettent à un ensemble de communes et de collectivités d’assurer une meilleure cohérence entre leurs décisions de protection, de gestion et d’aménagement sur un paysage donné.

Les paysagistes en sont les maîtres d’œuvre.

Ségolène Royal souhaite aujourd’hui promouvoir cette démarche et soutenir les territoires dans l’élaboration de leur « plan de paysage ».

Un nouvel appel à projets Plans de paysage sera lancé avant la fin 2014 pour inciter les collectivités à élaborer et partager, avec l’ensemble des acteurs locaux et les populations, un projet de territoire fondé sur une approche paysagère.

Le ministère de l’Ecologie soutiendra financièrement les collectivités volontaires pour se lancer dans l’élaboration d’un plan de paysage dans l’optique également d’en tirer des enseignements méthodologiques et de pouvoir remobiliser ces enseignements dans le cadre de l’élaboration de tout projet de territoire (Schéma de cohérence territoriale - SCOT, documents de planification...).

Le soutien financier portera sur 2 phases : une contribution à l’élaboration du plan de paysage, et une contribution à la définition du plan d’actions à mettre en œuvre.

Le ministère apporte également un soutien technique et méthodologique par l’intermédiaire du Club Plan de Paysages. Ce club, constitué notamment des lauréats du premier appel à projets, a pour objectifs de :

• Accompagner techniquement les lauréats dans la formulation des objectifs de qualité paysagère et dans leur traduction opérationnelle ;

• Tirer les enseignements des différentes expérimentations menées et capitaliser au niveau national de la méthodologie ;

• Promouvoir et diffuser sur l’ensemble du territoire la démarche paysagère. Une brochure « Plans de paysage » à destination des élus paraîtra avant la fin de l’année.

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6) Pérennisation de l’inscription du patrimoine naturel dans les Journées européennes du patrimoine : à la découverte des « monuments de la nature »

En 2014, pour la première fois, les Journées européennes du patrimoine ont associé le patrimoine naturel au patrimoine culturel. Les prochaines éditions resteront sur cette double thématique.

Associer dans un même intitulé patrimoine culturel et patrimoine naturel, c’est évoquer les liens qui unissent définitivement le patrimoine sous toutes ses formes à l’environnement – minéral, végétal, urbain, littoral ou champêtre – qui le côtoie, l’abrite ou le sublime. Les deux notions sont étroitement imbriquées.

C’est également reconnaître une définition plus large de la notion d’objet patrimonial en l’ouvrant à celle de site ou de paysage. Celle donnée par l’UNESCO du paysage culturel dès la Convention de 1972 évoque ce patrimoine mixte, composé d’« œuvres conjuguées de l'être humain et de la nature », qui expriment « une longue et intime relation des peuples avec leur environnement ».

Elle illustre le dialogue évident qui se noue depuis des siècles entre les activités/créations de l’homme et son environnement naturel, entre les monuments (œuvres architecturales, sculptures, peintures, structures ou éléments archéologiques, grottes, etc.) et les sites ou zones naturelles (monuments naturels, formations géologiques et géomorphologiques, éléments fossiles, etc.).

Le thème « Patrimoine culturel, patrimoine naturel » s’inscrit dans la continuité d’un siècle de protection dont l’une des évolutions capitales réside dans l’extension du champ patrimonial. La notion de « patrimoine » n’a aujourd’hui plus la même définition, ni le même champ d’action. La conscience de sa diversité comme de sa valeur citoyenne, économique et sociale a inévitablement modifié sa perception auprès du public mais aussi les actions pour sa protection, sa conservation ou sa mise en valeur, ainsi que sa gestion par les pouvoirs publics.

« Patrimoine culturel, patrimoine naturel » propose de placer le patrimoine au cœur d’un spectre allant du monument historique aux espaces protégés en prenant en compte les vastes domaines et espaces naturels abritant du patrimoine, ou encore les éléments naturels eux-mêmes faisant véritablement patrimoine. Ce thème doit permettre de mettre en lumière certains enjeux cruciaux pour l’avenir en matière culturelle, sociale et environnementale.

JUSTE AVANT L’OUVERTURE La société de consommation qui provoque la construction de centres commerciaux gigantesques. Avant, il y avait une croix ancienne, là c’est une nouvelle religion ! (Pierre-Jean Fonfrède, Ceyrat)

JUSTE AVANT L’OUVERTURE La société de consommation qui provoque la construction de centres commerciaux gigantesques. Avant, il y avait une croix ancienne, là c’est une nouvelle religion ! (Pierre-Jean Fonfrède, Ceyrat)

7) Appui à la reconnaissance pleine et entière du métier de paysagiste

Afin de renforcer les compétences en paysage dans les fonctions publiques d'État et territoriale, le ministère de l’Ecologie soutient la création d’un nouveau diplôme d’Etat qui permette la reconnaissance pleine et entière du métier de paysagiste et la valorisation de ses compétences.

Par ailleurs, un plan national de formation, en partenariat avec des écoles supérieures du paysage, a été mis en place en 2014 à destination des agents de l’Etat. Il comprend des modules d’initiation et des modules de perfectionnement sur des thématiques clefs (éolien, planification...) et sera pérennisé et développé à terme.

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8) Parrainage de la création d’une chaire d’entreprise « Paysage et Energie » au sein de l’Ecole nationale supérieure du paysage de Versailles-Marseille

Le ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie va parrainer la création d’une chaire d’entreprise « Paysage et Energie » centrée sur la conjugaison des enjeux énergétiques et paysagers, au sein de l’Ecole nationale supérieure du paysage de Versailles-Marseille.

Les premières signatures de partenariat devraient avoir lieu avant fin 2014.

a. Enjeux

La transition énergétique appelle une évolution et un décloisonnement des politiques publiques. L’attention portée à la notion d’économie circulaire, comme plus globalement la recherche d’une moindre empreinte environnementale, oblige à rechercher des nouvelles synergies entre des secteurs gérés jusqu’alors de manière assez indépendante.

La transition énergétique suscite de nouvelles formes de gouvernance. Les territoires sont amenés à jouer un rôle important aux côtés des acteurs industriels traditionnels de la production, du transport et de la distribution d’énergie.

Le paysagiste peut accompagner cette transition énergétique, qui engage la production de nouveaux espaces à toutes les échelles. Les projets énergétiques n’impliquent pas seulement la maîtrise des systèmes techniques, mais nécessitent la prise en considération de tous les éléments de la nature et du vivant. Le paysagiste agit, notamment sur le plan esthétique, sur l’organisation spatiale des cadres de vie. Il agit aussi par les représentations qu’il produit, par les concertations et par les médiations qu’il mène, sur l’évolution des référents culturels des perceptions individuelles et collectives.

b. Objectifs de la chaire « Paysage et Energie »

• Créer un espace d’échange, de formation, de recherche, et de production expérimentale autour des enjeux de la transition énergétique dans les territoires.

• Permettre de penser la place de l’énergie dans l’espace public (l’espace qui lui est alloué, mais aussi son acceptabilité sociale).

• Faciliter les échanges entre les mondes de la conception, de la création, et de l’ingénierie, afin d’élaborer des scénarios territorialisés ou d’explorer « in situ » des options de transition énergétique.

• Fédérer les travaux existant dans le champ du paysage sur cette question, tout en revisitant et réinterrogeant la pratique et la réflexion des paysagistes.

9) Consolidation et affirmation d’un réseau de sites et territoires d’exception

Une vallée ou un vignoble, un massif montagneux, des gorges ou des marais, un estuaire ou une île... La France est réputée pour la qualité et la diversité de ses paysages remarquables, marqueurs de l’identité des territoires. Soucieuse de ce patrimoine exceptionnel, elle s'engage pour sa protection.

Les paysages d'exception, sites classés et inscrits font l'objet d'une surveillance attentive de la part des services de l'Etat, qui permet d'en sauvegarder les qualités paysagères. Les plus fréquentés d’entre eux, tels les Grands Sites de France ou les paysages inscrits sur la Liste du patrimoine mondial, portés par les collectivités territoriales, expérimentent des modalités de gestion et d'accueil du public au quotidien. Ils sont source d'inspiration pour l'évolution de l’ensemble de nos paysages.

a. Les sites classés et inscrits au niveau national

Sous ces deux termes se retrouvent aussi bien des éléments isolés du paysage comme un arbre centenaire ou une chapelle dans son écrin de verdure, que de vastes ensembles paysagers naturels ou façonnés par l’homme comprenant plusieurs milliers d’hectares.

Depuis plus de 100 ans, cette politique vise à préserver des sites et monuments naturels dont le caractère exceptionnel justifie une protection nationale du point de vue artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque.

b. Les Opérations Grands Sites et le label Grand Site de France

Le label Grand Site de France a été créé en 2003 pour préserver ou réhabiliter des lieux remarquables pour leurs qualités paysagères, naturelles et culturelles, soumis à une forte fréquentation touristique, dans le respect de l’esprit des lieux et en association étroite avec les partenaires locaux.

c. Patrimoine mondial de l’Unesco

L’inscription d’un bien culturel, naturel ou mixte ou d’un paysage culturel (interaction de l’Homme et de la nature) sur la liste du Patrimoine mondial de l’humanité est une reconnaissance internationale qui consacre sa valeur universelle exceptionnelle.

L’obtention de ce label prestigieux engage l’État à assurer la protection, la conservation, la mise en valeur et la transmission aux générations futures de ce patrimoine.

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10) Renforcement de l’emploi lié aux paysages

Par l’ensemble de ces mesures, Ségolène Royal souhaite conforter et renforcer le nombre d’emploi autour des paysages.

En France, la filière économique du paysage représente un marché de 10 milliards d’euros pour plus de 150 000 emplois décomposée de la manière suivante :

a. Entreprises du paysage

28 400 entreprises

92 000 actifs dans le privé (70% travaillent pour le marché privé et 30% pour le marché public)

5,25 milliards d'euros de chiffre d'affaires

Chiffres UNEP

b. Les paysagistes concepteurs

Plus de 5 000 paysagistes reconnus comme tels par les conditions d'adhésion à la Fédération Française du Paysage (FFP)

Selon l'EFLA (European Foundation for Landscape Architecture)

c. Les entreprises du Végétal (au sens large)

La filière du Végétal rassemble 60 000 entreprises spécialisées ou non dans la production, l’utilisation ou la vente de végétaux d’ornement dont :

• 5 100 entreprises de production (horticulteurs et pépiniéristes)

• 900 grossistes de fleurs et plantes

• 1 200 jardineries

• 14 000 fleuristes

• 28 400 entreprises du paysage

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Foresee (Forest Resource Estimation for Energy), évaluer la ressource en bois…

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Bois - Le vallon
Bois - Le vallon

Foresee (Forest Resource Estimation for Energy), évaluer la ressource en bois…

C’est à travers le projet de recherche foresee (Forest Resource Estimation for Energy) que l’IGN mène depuis 3 ans un travail spécifique sur les évaluations de la ressource en bois. Des signaux laser aux mesures de terrain, présentation d’un ambitieux projet de spatialisation des données.

Source : juillet août septembre 2014 / N°75 / IGN MAGAzINE

Un travail de fourmi, dont la patience est mise à l’épreuve depuis trois ans, dans toute la France, une trentaine de chercheurs ont été mobilisés pour évaluer près de 130 000 hectares de forêt en ayant recours, en plus des mesures terrain, aux mesures LiDAR aéroporté. Ils prennent ces mesures, fouillent dans les bases de données, font de savants calculs... Leur but ? Définir des outils d’évaluation de la ressource en bois à l’échelon local pour les généraliser, si possible, à plus long terme, à l’échelon national.

Parce que les impacts du changement climatique et l’augmentation des prix de l’énergie rendent nécessaire le développement d’une filière bioénergie., les besoins en bois (de construction, de chauffage) connaissent donc une augmentation régulière et appelée à s’accentuer.

Pour répondre à cet enjeu la connaissance de la ressources est une nécessité. Aujourd’hui, la connaissance de la ressource forestière est assurée par l’IGN par le biais de son inventaire statistique. Le niveau de résolution est la région administrative avec la possibilité de produire des résultats pour des entités de plus de 20 000 hectares. À l’instar d’autres projets de recherche ou d’études en cours, le projet FoResee vise à disposer d’un maximum d’information lorsque l’on zoome pour se rapprocher de l’échelle locale. Ce projet, qui s’inscrit dans le programme national Bioénergies, vise donc à définir des outils permettant de connaître très précisément l’état et les potentialités de nos forêts.

Coordonné par FCBA, Institut technologique Forêt Bois cellulose ameublement (FcBa) est un centre technique industriel dont la vocation est d’accompagner les professionnels de la filière dans leur activité et le renforcement de leur compétitivité, le projet est animé par l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (IRsTeA), l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), l’office national des forêts (oNF), Sintégra, une société de géomètres experts, et enfin l’IGN. L’Union de la coopération forestière française (UCFF) et l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra) sont partenaires associés.

Leur travail s’articule autour de quatre grands objectifs.

Premier d’entre eux : caractériser la ressource en qualité (les grandes familles d’arbres, les essences), mais surtout en quantité (le volume de bois).

Deuxième axe, estimer la « dynamique » de cette ressource, c’est-à-dire prévoir sa disponibilité dans le temps.

Troisième objectif: estimer ses conditions de mobilisation, c’est-à-dire les caractéristiques de la desserte forestière (comment est-il possible d’y accéder ? avec quelle machine? à quel coût?).

Enfin, le projet comprend une évaluation technico-économique visant à définir les conditions de déploiement des nouvelles techniques d’acquisition de données à l’ensemble de la filière.

Panorama de cent ans d’évolution forestière...
Parce que 2/3 des forêts françaises sont privées, l’Etat choisit de brûler celles publiques…
Source : juillet août septembre 2014 / N°75 / IGN MAGAzINE

Source : juillet août septembre 2014 / N°75 / IGN MAGAzINE

Données :

Pour remplir ces missions, les chercheurs s’appuient sur un panel de méthodes. Celles qui les intéressent en particulier utilisent la télédétection (la prise de mesures via un instrument éloigné de l’objet, à l’instar des images infrarouge ou du radar). Et, en prmier lieu, le LiDar (light Detection and ranging) aéroporté. Cette technologie de pointe repose sur le laser (voir infographie) et fournit rapidement des informations de grande précision sur les zones observées. Les dispositifs les plus perfectionnés transmettent et reçoivent jusqu’à 500 000 impulsions laser par seconde.

De quoi récolter des données extrêmement détaillées sur les zones survolées, « avec une finesse de 10 centimètres ! s’enthousiasme Francis de Morogues, chargé de recherche et développement au FcBa. Les méthodes statistiques actuelles se basent sur des échantillons de placettes forestières de 25 mètres de diamètre. L’outil liDar représente donc une avancée majeure dans la mesure de la forêt. il offre, de plus, un rendu en 3D complémentaire de la photographie aérienne, autre méthode de description des peuplements forestiers. »

Les partenaires de ForEsEE ont rassemblé l’ensemble des données LiDar déjà existantes sur la forêt. L’IGN a, à cet égard, donné accès à son catalogue de données LiDar acquises depuis 20082.

Il a également effectué des survols LiDar réguliers, notamment celui des Vosges (1 300 km2), en parallèle des missions menées, dans certaines zones, par Sintégra. De quoi bâtir une base de données très fournie sur les forêts de montagne, de plaine comme de colline. Des « mesures terrain » ont été ensuite réalisées pour être croisées avec les données LiDar. un travail de longue haleine coordonné, sur le site des Vosges, par l’office national des forêts (oNF) avec l’ucFF.

Les forestiers ont sorti GPs, boussoles, décamètres et autres dendromètres pour une auscultation grandeur nature. « au total, nous disposons ainsi de mesures sur neuf sites aux caractères différents, de la Savoie au Vercors en passant par les landes ou la forêt lorraine. Nous avons pu inventorier pas moins de 643 placettes et près de 28000 arbres, en mesurant l’emplacement, le diamètre, la hauteur et l’inclinaison de chaque arbre... une mission qui nous a pris plusieurs mois. », précise Anne Jolly, chargée de recherche et développement pour l’oNF.

Source : juillet août septembre 2014 / N°75 / IGN MAGAzINE

Source : juillet août septembre 2014 / N°75 / IGN MAGAzINE

Diamètre, Hauteur, Volume...

La phase de modélisation a alors pu débuter : comment, à partir de cette masse de données, calculer localement la ressource en bois? au moyen de savants calculs, Laurent Saint-André, directeur de l’unité biogéochimie des écosystèmes forestiers à l’INra, a par exemple cherché « à calculer la biomasse (c’est-à-dire la quantité globale de bois, écorce, feuilles...) ou la hauteur, en partant de paramètres comme le diamètre d’un arbre. Nous savons aussi déduire le taux de remplissage ou la surface restant disponible sur un peuplement. Autant de données qui permettent d’estimer la ressource, mais aussi ses capacités d’évolution ». Grâce aux données LiDar, les spécialistes peuvent calculer la hauteur des arbres avec une grande précision (à condition que le MNt soit précis), en prenant la différence entre la représentation 3D du sol sous forme de modèle numérique de terrain (MNt) et celle de la canopée, l’étage supérieur de la forêt (le modèle numérique de surface, ou MNs). « on est même parfois plus précis qu’avec les données terrain, le technicien n’étant pas soumis aux aléas météorologiques et aux bonnes conditions d’observation... » souligne, à l’IrstEa, Jean-Matthieu Monnet, qui s’attache notamment à étudier la sensibilité des mesures par rapport aux paramètres d’acquisition LiDar pour trouver le meilleur rapport précision/coût. La donnée «hauteur» est importante pour les opérateurs et les gestionnaires des forêts. Elle donne des indications précieuses sur le volume de bois présent à un endroit précis à un moment donné.

La connaissance de la ressource forestière est également essentielle pour aider à préparer les coupes de bois et le débardage... surtout si les professionnels savent comment accéder aux différents peuplements. un point sur lequel s’est penché l’IGN : « Nous avons cherché à extraire des données liDar des informations sur les chemins et autres voies de communication au sein des massifs, aussi appelés “dessertes”, explique clément Mallet, chercheur à la direction de la recherche et de l’enseignement de l’IGN. Nous pourrons ainsi mettre à jour et affiner notre connaissance des réseaux forestiers. »

Une donnée qui permet de prévoir le coût et les conditions du transport de bois, le matériel et les équipes à engager, et conditionne la mobilisation de la ressource en bois.

Evaluer la dynamique :

Si les technologies de pointe sont sous le feu des projecteurs, les photographies anciennes de l’IGN se sont cependant imposées dans la démarche. L’institut a en effet exploité ses fonds historiques de clichés aériens, pris depuis la Première Guerre mondiale, pour que l’INra et l’oNF puissent en extraire des données... « Grâce à ces photos, nous voyons pousser un massif au fil du temps, explique Laurent Saint-André, à l’INra. En calculant la croissance en hauteur des arbres les plus gros, nous pouvons déduire l’indice de fertilité à l’échelle des massifs, c’est-à-dire le rythme de croissance des essences, en fonction des conditions locales. Nous sommes ravis car une telle mesure spatialisée n’existe nulle part ailleurs ! si nous perfectionnons la méthode avec le liDar et généralisons son utilisation, nous pourrions même calculer cet indice à l’échelle de la France. » En renseignant sur la productivité des arbres, l’indice offre ainsi une vision prospective de la ressource nationale en bois. De quoi prévoir les « stocks » de bois disponibles au fil du temps, et les actions à mettre en œuvre pour les gérer au mieux.

Source : juillet août septembre 2014 / N°75 / IGN MAGAzINE

Source : juillet août septembre 2014 / N°75 / IGN MAGAzINE

Conclusion :

Cet été 2014 a marqué la dernière phase de ForEsEE. Les trois premières années, chacun des partenaires a pris le temps de récolter les données, de définir des modèles et de les valider sur des zones restreintes. Depuis début 2014, toutes les méthodes sont rassemblées pour être testées en vraie grandeur, sur une vaste zone du massif des Vosges choisie comme cas d’application: « sur cette zone, nous avons recours aux techniques de modélisation issues à la fois du liDar, des mesures terrain et des techniques statistiques, résume Francis de Morogues. Nous sommes ainsi en train de bâtir la cartographie en continu d’une forêt de près de 1 300 km2... C’est une avancée considérable. »

De quoi alimenter la réflexion sur les conditions de déploiement des nouvelles techniques de télédétection, dans le cadre du dernier objectif de ForEsEE: l’analyse technico-économique. « Nous cherchons à déterminer dans quelles situations, pour quel coût et pour quelles retombées, les nouvelles méthodes de collecte de données peuvent être déployées à l’ensemble de la filière, et d’évoquer de possibles actions de mutualisation. » car le LiDar suscite de nouvelles questions: ultraperfectionné, il est aussi coûteux; certaines données, comme l’essence ou les caractéristiques des petits arbres cachés par les grands arbres, sont encore difficiles à obtenir. Et ces évolutions technologiques posent de nouvelles questions, sur le traitement des informations, la puissance des logiciels, la rapidité des processus de validation et de correction des erreurs... autant de questions à explorer pour les chercheurs et les acteurs de la filière bois.

Les résultats de ForEsEE seront présentés le 14 novembre prochain au FcBa, à Paris. Quoiqu’il en soit, ce projet a déjà, de l’avis de tous les partenaires, impulsé une réelle dynamique. Il a permis de fédérer une communauté de chercheurs dispersés dans plusieurs organismes et de poser les bases d’une dynamique de recherche et de développement. L’impact sera également important pour les scientifiques et les décideurs qui disposeront de connaissances fines sur l’état du milieu forestier. L’IGN, fort de ses compétences en recherche, tant en télédétection que sur les méthodes d’inventaire, et disposant d’une capacité opérationnelle forte, a toute sa place, avec ses multiples partenaires, pour continuer sur les pistes révélées par ForEsEE pour une connaissance toujours plus précise de la ressource forestière à différentes échelles.

La perception erronée sur la mesure en continu, un frein à son développement dans les secteurs de l’eau et des milieux naturels…

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La perception erronée sur la mesure en continu, un frein à son développement dans les secteurs de l’eau et des milieux naturels…

La perception erronée sur la mesure en continu, un frein à son développement dans les secteurs de l’eau et des milieux naturels…

La Direction de la recherche et de l’innovation (DRI) du Commissariat général au développement durable (CGDD) a pu relever la problématique sur une analyse technico-économique de la mesure en continu souffrant d’un manque de reconnaissance dans les secteurs de l’eau et des milieux naturels. Ce constat amène à la réflexion suivante concernant son coût perçu de la part des industriels et des gestionnaire comme un frein à son développement. Or, l’étude du CGDD montre que cette perception est fausse en raison d’une proportion d’investissement forte dans la mesure en continu, alors que les coûts d’exploitation sont prépondérants dans la mesure de laboratoire.

L’étude de la DRI s’est axée sur 9 cas concrets en France et a permis d’évaluer une analyse coûts-avantages de la mesure en continu concernant les différents milieux aquatiques et ressources en eau.

Les premières conclusions de cette étude révèle notamment que mesure en continu et mesure de laboratoire sont complémentaires.

Elle note également que l’un des avantages de la mesure en continu réside dans sa capacité à pouvoir apporter, par la fourniture de données spécifiques à un coût économique relativement bas, de nouveaux services à forte valeur ajoutée au bénéfice des opérateurs de l’eau.

Ainsi, les avantages sur la protection de la ressource en eau potable, comme la qualité des eaux de surface ou des rejets des systèmes d’assainissment de la mesure en continu sont multiples comme l’anticipation sur une éventuelle pollution et la réactivité. L’un des avantages mentionnés est une indéniable connaissance et une maîtrise des processus et des milieux mesurés. Le rapport observe aussi une réduction des coûts d’exploitation et de logistique et permet l’imputation des coûts aux responsables de pollutions. Une meilleure détection de phénomènes invisibles avec une mesure ponctuelle, un processus itératif d’amélioration continue, une meilleure sensibilisation des élus et une évolution des pratiques des particuliers. En résumé, la mesure en continu donne une lecture dynamique, contrairement celle de laboratoire qui n’offrre une mesure instantanée. Mais surtout, celle lecture en continu en amont des risques pour les milieux aquatiques est mieux prise e compte et permet in-situ d’anticiper et de limiter l’impact sur le milieu. Enfin, la mesure en continu offre une traçabilité des données et en conséquence une meilleure détection des pollutions et des pollueurs. Une base de données significatives permettant d’être exploitées pour modéliser les éventuels risques et perfectionner les solutions palliatives.

L’étude précise que des coûts de différentes natures peuvent être évités , comme celui de la décontamination en cas de pollution, de la reviviscence du cours d’eau et sa restauration. Le coût de prévention peut être écarté, tout comme les sommes dédiées aux dédommagements des usagers. Les coûts associés aux révisions des procédures internes des usines responsables de la pollution peuvent être réduits, le dimensionnement des bassins de stockage et tous ceux qui se rapportent à une éventuelle pollution du fait d’un manque de réactivité.

Enfin, les conclusions de l’étude rapportent que la mesure en continu est limité par quatre facteurs majeurs.

- Le premier est associé à la capacité d’analyse des polluants et le niveau de précision de la mesure dans le cadre d’une application pour l’alerte ou de contrôle in situ.

- Le deuxième est celui de l’adaptation des technologies au milieu, notamment dans les environnements hostiles avec de forts besoins de maintenance, d’autonomie énergétique, d’infrastructures,…

- Le troisième se situe sur l’absence de réglementation et de normes ad hoc n’incitant pas les industriels à investir dans des solutions technologiques reconnues.

- Enfin, le quatrième s’articule autour de la notion du coût global intégrant l’investissement et le fonctionnement. Sans une attention claire, ce coût peut sembler dissuasif pour la mesure en continu.

La perception erronée sur la mesure en continu, un frein à son développement dans les secteurs de l’eau et des milieux naturels…

Un projet pilote en matière de gestion d'eaux pluviales, des retenues collinaires

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Un projet pilote en matière de gestion d'eaux pluviales, des retenues collinaires

Un projet pilote en matière de gestion d'eaux pluviales, des retenues collinaires

Pour satisfaire les besoins agricoles et maraichers, la région du Lot et Garonne exploite déjà 3.000 retenues d'eau artificielles. Mais les besoins sont encore considérables et le bétonnage des déversoirs ne satisfait personne. La réalisation de ces lacs collinaires est complexe et représente un coût non négligeable. De plus, les exigences des services de l'État en la matière sont contraignantes, notamment sur la question des déversoirs. Sur cette question précise, le chantier d'Argenton pourrait bien faire école.

C'est en effet à Argenton qu'un jeune agriculteur souhaitant planter 18 hectares de noisetiers s'est vu dans l'obligation d'accompagner son projet de la création d'un lac collinaire de 35000 m3 pour l'irrigation de ses arbres.

Raymond Girardi, conseiller général et président de la Commission Agriculture demande alors à l'entreprise Lalanne et au cabinet d'études I.E.S ingénieurs Conseil de se pencher sur la question du déversoir pour lequel la solution béton ne s'avère pas adaptée. En effet, trop rigide, le béton n'a pas la capacité à accompagner les mouvements de terrain et se fissure, laissant l'eau s'infiltrer et dégrader la retenue.

La possibilité de mettre en œuvre des matelas Reno™ de Maccaferri, déjà utilisés à Narbonne, est alors étudiée.

En optant pour cette solution, le déversoir d'Argenton devient un projet pilote. Les travaux consistent dans un premier temps à disposer une membrane étanche, 800 m² de géocomposite MacDrain W1061 et 200 m² de matelas Reno™ d'une épaisseur de 30 centimètres. Cet ensemble permet à la fois d'assurer l'étanchéité, la stabilisation et le maintien du déversoir. « Le système est souple et les pierres, en se tassant, vont suivre les mouvements de la digue, précise David Soubiran du bureau d'études I.E.S ingénieurs Conseil. C'est un déversoir vivant ».

Le MacDrain, quant à lui, est utilisé indépendamment de la géomembrane et des matelas Reno pour remplacer le tapis drainant traditionnel constitué par 30 cm de cailloux sous le parement aval de la digue.

L'économie réalisée sur l'option béton est estimée à 8 000 euros. Raymond Girardi ne cache pas sa satisfaction à cet égard mais aussi parce que la solution des matelas Reno™ s'avère plus esthétique et techniquement plus fiable au regard du mouvement du terrain. De plus, l'eau est freinée en descendant sur les galets. Il souhaite que ce principe soit retenu par les services de l'État pour les 130 projets de lacs en Lot-et-Garonne. Une solution qui pourrait faire consensus sur un sujet sous haute tension selon Alain Martinaud, responsable de la Commission hydrologique à la Chambre d'Agriculture de cette région.


Assainissement non collectif - Information sur les installations : Fosse et épandage souterrain dans un sol reconstitué (filtre à sable)

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Assainissement non collectif - Information sur les installations : Fosse et épandage souterrain dans un sol reconstitué (filtre à sable)

Assainissement non collectif - Information sur les installations : Fosse et épandage souterrain dans un sol reconstitué (filtre à sable)

-L'eau et l'assainissement-

Part.I - Obligations et démarches

Part II : PRINCIPES GENERAUX

Part III : Faisabilité et Exigences

Part IV : Coûts Induits

Fosse et épandage souterrain dans le sol en place

FOSSE ET EPANDAGE SOUTERRAIN DANS UN SOL RECONSTITUE (FILTRE A SABLE)

Plusieurs filières existent selon les cas :

Assainissement non collectif - Information sur les installations : Fosse et épandage souterrain dans un sol reconstitué (filtre à sable)

Principe de fonctionnement

Le traitement des eaux usées se fait en 2 étapes : une phase de « prétraitement » et une phase de traitement.

- Traitement primaire (appelé « prétraitement »)

Le prétraitement est constitué d'une fosse toutes eaux (anciennement appelée fosse septique). Si nécessaire, celle-ci peut être complétée par un préfiltre et/ou un bac dégraisseur. Une fosse septique toutes eaux est une cuve étanche qui reçoit l'ensemble des eaux usées, c'est-à- dire les eaux vannes et les eaux ménagères. Son rôle est de retenir les matières solides et les déchets flottants mais aussi de liquéfier les matières polluantes. Elle est équipée d'une ventilation assurant l'évacuation des gaz de fermentation.

Le préfiltre piège les matières solides non retenues par la fosse. Il est constitué de matériaux filtrants (pouzzolane ou autres). Souvent intégré à la fosse, il est parfois indépendant et placé entre la fosse et l'épandage. Il n’a pas de fonction épuratoire. L’éventuel bac dégraisseur ou bac à graisses retient les matières solides, graisses et huiles contenues dans les eaux de cuisine, de salle de bain, de machines à laver (eaux ménagères). Compte tenu des contraintes d'entretien (nettoyage fréquent nécessaire), il n'est préconisé que dans les cas suivants :

- si la longueur de canalisation entre l'habitation et la fosse est supérieure à 10 m ;

- en cas d’activités spécifiques.

- Traitement secondaire

Un filtre à sable vertical est constitué d'un massif de sable siliceux lavé qui remplace le sol naturel. Des tuyaux d’épandage rigides (canalisations dont les perforations sont orientées vers le bas) sont placés dans une couche de graviers qui recouvre le sable répartissant ainsi l'effluent sur le massif. Les eaux usées sont alors traitées par les micro-organismes fixés aux grains de sable.

Dans le cas où la nappe phréatique est trop proche de la surface du sol, le filtre à sable vertical peut être réalisé au-dessus du sol en place sous la forme d'un tertre. Un lit filtrant à flux horizontal est constitué d'une succession horizontale de matériaux graveleux et sableux. Les eaux usées sont réparties en tête du filtre par un drain rigide enrobé de graviers. Elles transitent ensuite à travers les différentes couches de matériaux de plus en plus fins où elles sont traitées par les micro-organismes, puis elles sont collectées à l'aval par un drain avant d’être rejetées dans le milieu superficiel.

- Évacuation

Selon la perméabilité du sol naturel, les eaux traitées sont :

- soit évacuées par infiltration dans le sous-sol ou utilisées pour l’irrigation de végétaux non destinés à la consommation humaine ;

- soit, à défaut et sur étude particulière, évacuées vers le milieu hydraulique superficiel ;

- Soit, après avoir constaté l’impossibilité d’avoir recours aux modes d’évacuation précités, après une étude hydrogéologique et autorisation du maire de la commune, évacuées vers un puits d’infiltration.

Caractéristiques principales

- Prescriptions techniques précisées dans la réglementation en vigueur

- Installation possible pour toute taille d’habitation en respectant un dimensionnement adapté. Volume de la fosse fonction de la taille de l’habitation : 3 m3 jusqu’à 5 pièces principales puis 1 m3 par pièce supplémentaire - Surface des filtres à sable au moins égale à 5 m2 par pièce principale, avec une surface minimale de 20 m2

- Installation possible en intermittence

- Emprise au sol à partir de 40 m2, nécessité de compléter ce traitement par l’évacuation des eaux usées traitées

- Installation en zones à usages sensibles possible sauf dispositions locales en vigueur

- Nécessite l’utilisation d’un sable aux propriétés spécifiques dit sable d’assainissement (visé par le « prNF -DTU 64.1 »)

- Pas d’imperméabilisation, de passage de véhicules ni de plantation sur la surface d’épandage

- Filière sans bruit ni consommation électrique sauf en cas de recours à un poste de relevage

- Filière ne mettant pas à l’air libre d’effluents

- Filière éligible à l’éco-PTZ

Entretien

Cette filière nécessite peu d’entretien. L’éventuel bac dégraisseur, le préfiltre et les regards doivent être vérifiés régulièrement et entretenus autant que de besoin. Il convient de vérifier le bon écoulement des effluents dans le regard de répartition et l'absence d’eaux stagnantes dans le regard de bouclage. La fosse doit être vidangée par une personne agréée lorsque la hauteur de boues accumulées atteint la moitié du volume utile de la fosse.

Qui sera le prochain Pinocchio 2014 : … Votez !!!

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Qui sera le prochain Pinocchio 2014 : … Votez !!!

Qui sera le prochain Pinocchio 2014 : … Votez !!!

Nouvelle édition pour le Prix Pinocchio lancée par Les Amis de la Terre France, en partenariat avec le CRID (Centre de Recherche et d’Information pour le Développement) et Peuples Solidaires-ActionAid France. Après Veolia, Areva et Auchan en 2013, qui sera le prochain Pinocchio....???

Depuis le 09 octobre vous pouvez voter pour l’élection des Prix Pinocchio 2014. Mettant en lumière des cas concrets de violations de droits sociaux et environnementaux par des multinationales nominées, ces Prix sont l’occasion de dénoncer le fossé entre les discours « développement durable » et les actes réels constatés sur le terrain. Au travers des Prix Pinocchio, ces organisations militent pour un encadrement juridique contraignant des activités des multinationales.

Le concept de développement durable, comme "mode de développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs", fait désormais partie du langage courant grâce à l'engouement nouveau pour la protection de l'environnement, la défense des droits humains et une plus grande solidarité internationale.

Mais de nombreux acteurs, dont certaines entreprises françaises figurant parmi les plus puissantes au monde, l'ont malheureusement récupéré à des fins purement cosmétiques. Un discours engagé sur le développement durable est ainsi souvent utilisé pour masquer les impacts réels de leurs activités, tout en améliorant leur image auprès des clients et actionnaires.

En 2014, plus personne ou presque ne conteste l'urgence environnementale et sociale au niveau planétaire. Mais les entreprises, acteurs économiques de poids, ont fait trop peu de progrès en terme de responsabilité sociale et environnementale. Il est nécessaire de mettre fin au double-discours.

Qui ment? Qui n'a de vert que la couverture de son rapport développement durable?

La mobilisation autour des Prix Pinocchio se déroulera du 9 octobre au 18 novembre, 2014, date de la cérémonie de remise publique des Prix.

Neuf entreprises sont ainsi nominées dans trois catégories [La présentation détaillée des Prix Pinocchio et des neuf cas nominés en 2014 est accessible en français, anglais et espagnol sur le site suivant : www.prix-pinocchio.org] :

Qui sera le prochain Pinocchio 2014 : … Votez !!!
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- Plus vert que vert : prix décerné à l’entreprise ayant mené la campagne de communication la plus abusive et trompeuse au regard de ses activités réelles.

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* EDF et le charbon de Serbie :

En continuant à investir dans des centrales à charbon partout dans le monde et notamment en Serbie, EDF contredit son « ambition d’un mix énergétique diversifié et décarboné ».
EDF « éclaire notre avenir », nous « donne l’énergie d’être meilleur », et nous invite même à « changer l’énergie ensemble ». Et tout ça, en s’affichant comme le plus faible émetteur de CO2 des grands énergéticiens européens. Fantastique ! Sauf qu’en réalité EDF émet de plus en plus de gaz à effet de serre [2]. Car en plus de ses investissements contestés dans le nucléaire et les grands barrages, EDF possède aussi de nombreuses centrales au charbon partout dans le monde et a brûlé 25 millions de tonnes de ce combustile fossile en 2013 !
En Serbie, c'est dans le lignite, cette forme ultra-polluante du charbon, que veut investir EDF. Via sa filiale Edison, l’entreprise française veut construire une nouvelle centrale au lignite, Kolubara B, d’une capacité de 750 MW (3). Pour un groupe qui prétend diversifier le mix énergétique, implanter une nouvelle centrale à lignite n’est pas un choix très judicieux : 69 % de la production serbe provient déjà du lignite !
En plus des impacts climatiques, le projet aurait des conséquences environnementales et sociales significatives. Plusieurs mines à ciel ouvert et centrales se côtoient dans cette zone, exposant la population à un haut degré de pollution. On estime qu’il y aurait en Europe plus de 18 200 morts prématurées par an à cause de la pollution de l’air due au charbon [4]. Sur place, l’extension du bassin minier est entachée d’irrégularités : compensations insuffisantes, disparition du patrimoine, soupçons de corruption… Un terrain idéal pour un investissement responsable !
En mai 2014, des inondations dramatiques en Serbie ont provoqué la mort de 50 personnes, le déplacement de dizaines de milliers d’autres et la submersion des mines à ciel ouvert. La production d’électricité du pays et l’équilibre social s’en sont trouvées totalement bouleversées. C’est peut-être le moment idéal pour le gouvernement serbe et pour EDF de changer de cap !

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* Pur Projet et la compensation carbone au Pérou :

Sur les contreforts des Andes, Pur Projet plante des arbres et protège des forêts pour compenser la pollution de multinationales comme Vinci, Nestlé ou GDF Suez. Et les intérêts des communautés locales ne pèsent pas très lourd.

La « compensation carbone » permet à des pays ou à des entreprises fortement émetteurs de gaz à effet de serre de « compenser » leurs émissions sans les réduire. Comment ? Simplement en finançant des projets − notamment de préservation des forêts − dans d'autres pays, pour obtenir en théorie un bilan « neutre » au niveau des émissions globales.
C'est précisément ce que fait Pur Projet dans la région de San Martin, au Pérou, prétendument à la demande et au bénéfice des communautés locales. En réalité, la logique de ces projets se heurte à la réalité et aux besoins des gens.
Ces projets reposent sur un montage financier et contractuel complexe. A San Martin par exemple, à chaque arbre planté ou à chaque parcelle de forêt protégée est attaché un contrat carbone, signé entre un propriétaire foncier (État ou communauté) et des coopératives de producteurs de cacao ou de café. Pur Projet signe ensuite avec ces coopératives des contrats de transfert exclusif pour 80 ans des droits sur le carbone, afin de les revendre à des entreprises polluantes en quête de « pureté carbone ». Le gouvernement régional ne perçoit aucun bénéfice sur cette revente. Et les communautés locales n'ont absolument aucune idée des montants générés par ce marché, ni n’en connaissent les clients finaux et leurs motivations.
Dans les forêts aujourd'hui sous contrat exclusif avec Pur Projet vivent des centaines de migrants, établis en communautés au fil des ans : ils ont fui les provinces minières, où leur terre était devenue incultivable. Mais faute de droits fonciers reconnus, pas de consultation sérieuse : impossible donc de s’opposer au gel de leurs forêts.
Pur Projet clame haut et fort qu'il ne s'agit pas là d'une forme d'accaparement des terres. Mais pour générer les précieux crédits carbone, il faut bien ralentir la déforestation. Idéalement en mettant en place des activités alternatives. Et au besoin, en empêchant l'accès des communautés aux ressources naturelles dont elles dépendaient traditionnellement pour vivre. Pur Projet a ainsi prévu un budget de 150 000€ pour « l’action en justice contre les invasions des migrants dans l’aire de conservation ».

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* GDF Suez et les "obligations vertes" :

Comment récolter 2,5 milliards d’euros auprès d’investisseurs éthiques, et les utiliser pour financer des projets destructeurs tout en continuant à miser massivement sur les énergies fossiles.
Au mois de mai dernier, GDF Suez a annoncé avoir émis la plus importante « obligation verte » (green bond en anglais) jamais réalisée par une entreprise privée [1]. L’entreprise a récolté 2,5 milliards d’euros, principalement auprès d’investisseurs « socialement responsables », censés financer des projets énergétiques propres.
Le problème est que les règles d’utilisation de cet argent sont tout sauf claires : les critères sont très vagues, et aucune transparence publique ni vérification indépendante n’est prévue. Pire encore, les fonds ainsi débloqués pourraient être utilisés pour financer des grands barrages, dont les conséquences sociales et environnementales sont souvent catastrophiques, et dont l’impact pour le climat est désastreux et ne peut en aucun cas être considéré comme une énergie renouvelable.
GDF Suez est impliquée dans plusieurs projets de grands barrages en zone tropicale, notamment en Amazonie brésilienne, dans la région encore préservée du Tapajós. Les présentations faites aux investisseurs mentionnaient même comme projet « finançable » le mégabarrage de Jirau, au Brésil, alors que celui-ci est quasi achevé et qu’il est considéré par toute la société civile comme le contraire même d’un projet soutenable.
Enfin, et peut-être surtout, ce « green bond » n’empêche en rien GDF Suez de continuer à investir massivement dans les énergies fossiles. Le groupe construit ou projette de construire en ce moment même de nouvelles centrales au charbon en Europe et dans le reste du monde, comme en Afrique du Sud.
Ces « obligations vertes » ne sont donc rien d'autre qu'un outil financier de plus inventé par les entreprises polluantes en complicité avec les banques : promettant d’œuvrer pour la transition énergétique et la fin progressive des énergies fossiles, elles peuvent continuer tranquillement à faire le contraire et engendrer des profits.

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- Mains sales, poches pleines : prix décerné à l’entreprise ayant mené la politique la plus opaque au niveau financier (corruption, évasion fiscale, etc.), en termes de lobbying, ou dans sa chaîne d’approvisionnement.

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* Perenco, pétrolier opaque en République Démocratique du Congo :

Quand exploitation pétrolière en République démocratique du Congo (RDC) rime avec pillage des ressources, opacité financière, dégâts environnementaux et répression de la contestation des communautés locales.
Après une trentaine d'année d'exploitation de son sous-sol, la ville de Muanda, dans le Bas-Congo, mérite le titre de « cité pétrolière la plus pauvre au monde » que lui donnent ses habitants. Elle est effectivement un véritable symbole de la malédiction des ressources : près de 95 % de la population active au chômage, faible accès à l'eau potable et à l'électricité, absence de voiries. Une réalité à mille lieues de celle présentée dans la page Muanda de Wikipédia qui vante l’action de Perenco dans la région.
Perenco s’implante dans la zone au début des années 2000, quand Chevron lui cède ses activités. Reprendre et exploiter des champs matures aux installations souvent vétustes, dont les majors ne veulent plus, est la spécialité de ce groupe franco-britannico-bahamien, propriété de la famille Perrodo, treizième fortune de France.
Non cotée en bourse (et donc exempte de toute obligation de transparence), fortement implantée aux Bahamas, un paradis fiscal notoire, Perenco est une société particulièrement opaque. Le secret qui entoure les comptes et leur structuration constitue un obstacle majeur qui rend complexe toute mise en cause juridique de la responsabilité de Perenco et de ses filiales.
Au Guatemala, au Pérou ou en Colombie, on ne peut en revanche pas passer à côté des dégâts environnementaux et sociaux occasionnés par ses activités !
En RDC, en dépit d’une obligation légale, Perenco est la seule entreprise extractive dont le contrat n’a pas été rendu public. On ne connaît même pas avec certitude le volume de production Perenco
À Muanda, les emplois générés par Perenco sont précaires et mal rémunérés, avec un recours important à la sous-traitance. Les accidents sont récurrents et les contestataires (riverains ou grévistes) sont victimes de représailles. Les fuites de pétrole brut et les émissions de gaz par les torchères situées à proximité des habitations, les rejets d’effluents et les pratiques de stockage et d’enfouissement contaminent l’environnement et portent atteinte aux seuls moyens de subsistance des populations : la pêche et l’agriculture, sans aucune indemnisation pour les pertes subies.

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* Samsung et l’exploitation d’enfants en Chine :

Samsung est un leader des high-tech, toujours en pointe de l’innovation. Croirez-vous que la multinationale coréenne fait fabriquer ses produits en Chine dans des conditions indignes, y compris par des enfants ?
Une série d’enquêtes, menées depuis 2012 dans des usines chinoises, a révélé les conditions indignes dans lesquelles travaillent les ouvrières et ouvriers qui fabriquent les « smartphones » et autres produits star pour Samsung.

Outre les salaires de misère, les heures de travail excessives (jusqu'à 16h par jour), et les risques pour la santé et la sécurité du personnel, les enquêteurs témoignent de la présence de mineurs de moins de 16 ans sur les lignes de production, ce qui contrevient à la législation locale.
Des révélations auxquelles Samsung – qui prétend être « une société citoyenne » et « socialement responsable » – oppose son engagement à respecter et faire respecter par ses fournisseurs les plus hauts standards en matière de respect des droits des travailleurs et des travailleuses, et sa politique de « tolérance zéro » à l’égard du travail des enfants.
Dans son rapport développement durable publié en juin cette année, et sobrement intitulé « Harmonie globale » [2], Samsung dit avoir vérifié les conditions de travail chez 200 de ses fournisseurs en 2013 et n’avoir détecté « aucun cas de travail d’enfants ».
Au même moment, toutefois, une enquête indépendante menée en juillet 2014 par une ONG [3] dans l’une de ces usines, Shinyang, a permis de révéler encore une fois que plusieurs mineurs y étaient employés sans contrat de travail, soumis à des journées de 11 heures et sous-payés. Une preuve supplémentaire que les audits et autres contrôles d’usines commandités par les entreprises donneuses d’ordres elles-mêmes, sont inefficaces.
Force est de constater que Samsung consacre des moyens énormes à sa publicité mais derrière ses déclarations, ne fait pas grand chose pour améliorer concrètement la situation des ouvriers et ouvrières chinoises. Une plainte est d‘ailleurs en cours d’instruction en France pour déterminer si la communication de Samsung sur sa « responsabilité sociale » (code de conduite, rapport développement durable, etc.) ne s’apparente pas purement et simplement à une tromperie commerciale.

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* Lyon Turin Ferroviaire et les tunnels sous les Alpes :

Pourquoi améliorer les lignes existantes quand on peut tout simplement creuser un nouveau mégatunnel dans les Alpes, et dépenser des milliards d’euros pour gagner quelques minutes ?
La société Lyon Turin Ferroviaire1 (LTF) – soutenue par le gouvernement français – souhaite, dans le cadre du projet de TGV Lyon-Turin, creuser de gigantesques tunnels à travers les Alpes – un projet qu’elle caresse depuis les années 1980. Depuis, la mobilisation n'a cessé de s’amplifier en Italie et en France pour dénoncer ce grand projet inutile et imposé. Mais pourquoi ce tunnel ? Parce qu'ils veulent « gommer les Alpes » : c'est vrai que pour effacer la planète, il faut bien commencer par quelque part !
Le budget estimé de l’opération ne cesse d’augmenter : de 3 milliards d’euros initialement, on est passé aujourd’hui à 30 milliards. Le tout pour quoi ? Pour relier Paris à Milan en 4 heures et quart. Alors qu’avec la ligne actuelle, on pourrait déjà assurer cette liaison en un peu plus de 5 heures… 30 milliards pour gagner moins d' une heure. Heureusement, les contribuables paieront !
Évidemment, un tel projet ne sera pas sans conséquences environnementales de grande ampleur. Des millions de mètres cube de roche seront extraits, des milliers d’hectares de terres perdus. Le premier tunnel drainera de 60 à 125 millions de m3 d'eau : « La répartition entre les eaux de surface et souterraines pourrait être changée radicalement (…) [et] affecter l’environnement en général » selon un rapport commandité par la Commission européenne. Le seul engagement de LTF : « On fera de notre mieux ».
En attendant, les affaires se poursuivent bon train. Le directeur général et le directeur des travaux ont tous deux été condamnés à de la prison en première instance en Italie pour trucage d'appel d'offre – sans que LTF se porte partie civile… La Cour des comptes a constaté que la région s'est placée à tous les niveaux décisionnels et techniques, les opposants ont repéré de nombreux conflits d'intérêts. La mafia a même été repérée sur les chantiers par les Carabinieri.
Pour repasser un coup de vert sur un projet insensé, LTF prétend que la liaison permettra de retirer un million de camions des routes. Sauf que rien n'est fait pour utiliser la ligne ferroviaire existante modernisée, qui à elle seule pourrait transporter la totalité des marchandises circulant actuellement par les Alpes du Nord entre la France et l’Italie. Au contraire, le gouvernement français diminue les péages ! Mais pourquoi faire simple lorsque l’on peut creuser un tunnel dans la montagne ?

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- Une pour tous, tout pour moi ! : prix décerné à l’entreprise ayant mené la politique la plus agressive en termes d’appropriation, de surexploitation ou de destruction des ressources naturelles.

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Shell et les gaz de schiste en Ukraine et Argentine :

Aux Pays-Bas, une forte mobilisation populaire a permis d'obtenir un moratoire sur la fracturation hydraulique. Ce qui n’empêche pas Shell, première entreprise pétrolière néerlandaise, d’aller chercher du gaz de schiste un peu partout dans le monde.
Attentive à son image dans son pays d’origine, Shell fait comme si le gaz de schiste ne l’intéressait pas. En fait, l’entreprise est un leader mondial dans le secteur des hydrocarbures non conventionnels (gaz et pétrole de schiste), avec des concessions aux États-Unis, mais aussi en Argentine, Ukraine, Turquie, Chine, Afrique du Sud et en Tunisie. Avec partout les mêmes problèmes : opacité financière, atteinte aux droits des populations, risques pour l’environnement (notamment les ressources en eau).
L'entrée de Shell sur le marché ukrainien s'est ainsi faite dans des conditions douteuses. En janvier 2013, elle conclut un accord de 10 milliards de dollars avec le gouvernement ukrainien et l'entreprise Nadra Yuzivska LLC. Cette dernière, qui doit recevoir la moitié des bénéfices, est détenue à 90 % par l’État et à 10 % par une entreprise liée au président déchu Viktor Ianoukovitch.
Des associations se sont rendues sur les sites de Shell en Ukraine, et y ont découvert des réservoirs où sont stockées, à l’air libre, les eaux utilisées pour le forage et la fracturation, séparés de l'eau souterraine par une simple couche de plastique. Les substances toxiques contenues dans ces eaux (métaux lourds, composé organiques volatiles, matières radioactives) sont extrêmement nocives pour la santé et pour l'environnement.
En Argentine, Shell ne fait pas mieux, et multiplie l’acquisition de concessions en Patagonie depuis fin 2011, notamment par le biais de l'entreprise provinciale Gas y Petroleo de Neuquén (GyP) dont le fonctionnement et les comptes sont opaques. Deux de ces permis affectent une aire naturelle protégée (notamment en association avec Total), et un autre empiète sur des zones d’élevage traditionnel. Trois des sept rapports environnementaux réalisés présentent des omissions, des erreurs et des vices de procédure.
Shell paraît bien décidée à étendre ses opérations le plus rapidement possible, sans s’embarrasser de détails. Face à cette réalité, ses belles promesses sociales et environnementales ne sont que paroles en l'air !

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Total et les hydrocarbures au Nigéria :

Au Nigeria, Total a réussi à imposer son empire en divisant les communautés locales et en multipliant les programmes « RSE », pour mieux cacher le désastre environnemental et l'accaparement de terres que provoquent ses projets pétroliers et gaziers.

Diviser pour mieux régner ? Telle semble être la devise de Total qui s’est implanté en 1964 en terre Egi, au Nigeria. Ce peuple de plus de 100 000 personnes vivait alors paisiblement de la pêche et de l'agriculture. Depuis, la multinationale pétrolière a occupé une part croissante de leurs terres, et les accidents et fuites de gaz se sont multipliés... au même rythme que les maladies et les conflits sociaux. Faut-il y voir un lien de cause à effet ?
« Le gouvernement intimide la population et très peu d’emplois sont créés. Il y a un manque de terres cultivables et la nourriture a disparu. Il y a des problèmes d’asthme, de maladies respiratoires, autant de maladies qui n’existaient pas auparavant » explique Che Ibwegura.

Pourtant, Total se targue d'être dans une relation de « compréhension mutuelle », grâce à ses projets sociaux et ses échanges avec « l'Assemblée du Peuple Egi », assemblée en réalité non représentative et apparemment proche du parti au pouvoir.

La majeure partie de la communauté raconte, elle, une tout autre histoire. Depuis 2006 la situation s'est encore aggravée : une partie du clan Egi a été expropriée sous la contrainte, sans que tous ne reçoivent une indemnisation. En cause : le projet d'extension de la centrale de gaz de Total !

En 2010, les Familles Egi produisant du pétrole et du gaz ont manifesté pour dénoncer la non-application du protocole d’entente signé avec Total. Bilan : deux morts et plusieurs blessés.

En mars-avril 2012, d'importantes explosions ont eu lieu sur le champ gazier d'Ibewa, causant la destruction de l'écosystème local et d'hectares de cultures. Total l'a qualifié d'« accident majeur », et aurait versé des indemnités, mais dans la plus grande opacité et iniquité : cela a aggravé les divisions internes et les inégalités.

L’extraction pétrolière dans le delta du Niger est dominée par les multinationales occidentales, avec un impact social et environnemental dramatique qui a déjà donné lieu à des poursuites internationales (contre Shell). Les pratiques de Total n’ont rien à envier à celles de ses concurrents : l’entreprise française continue à ce jour, par exemple, à pratiquer le torchage du gaz – véritable gâchis économique et écologique – bien que la pratique soit officiellement interdite… depuis 1984.

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Crédit Agricole et le charbon des Appalaches :

Le Crédit Agricole continue à soutenir les entreprises qui détruisent les Appalaches, aux États-Unis, en les faisant littéralement exploser pour en exploiter le charbon… et ce, alors même que la banque s'était enfin engagée à arrêter ces financements !
Le « mountaintop removal » (ou MTR) peut se traduire en français par « étêtage de sommets montagneux » : il s’agit d’une technique d’extraction du charbon qui consiste à faire sauter les montagnes à l’explosif pour avoir accès au charbon qu’elles recèlent.

Cette technique est particulièrement pratiquée aux États-Unis, dans les Appalaches, où elle a des conséquences environnementales, sanitaires et sociales dramatiques. En 2013, une délégation des Nations unies a reconnu les risques d’atteinte aux droits à la santé et à l'eau des populations, ainsi que les menaces en direction de ceux qui osent protester contre ces projets miniers.
Devinez donc qui soutient, envers et contre tout, les entreprises pratiquant cette technique barbare ? Une banque « coopérative » française, qui s’affiche volontiers comme « la banque verte » : le Crédit Agricole !
Paul Corbit Brown, de l’association Keeper of the Mountains, témoignait à la dernière Assemblée Générale de la banque française en mai 2014 [2] :
« En soutenant notamment Arch Coal et Alpha Natural Ressources, qui comptent dans le top trois des entreprises minières actives dans le MTR, le Crédit Agricole participe à la destruction de l’une des plus belles chaînes de montagnes au monde. [Cette] industrie utilise quotidiennement plus de 3 000 tonnes d’explosifs pour faire sauter nos montagnes, ensevelissant ainsi des milliers de kilomètres de cours d’eau et répandant des pluies de poison sur nos communautés. Le MTR n’est pas seulement un crime environnemental mais constitue un véritable danger pour les populations qui voient les cas de cancer se multiplier et dont l’espérance de vie est près de vingt ans inférieure à la moyenne états-unienne. ».
Circonstance aggravante pour le Crédit Agricole : sous pression de la société civile, il avait enfin adopté en 2013 une politique sur les mines qui exclut explicitement le MTR [3]. Mais l’interprétation interne de ces règles a conduit la banque… à ne strictement rien changer à ses pratiques contrairement à d'autres banques comme BNP Paribas ou RBS [4]. Alors quand viendront les actes ?

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« Aitor Ortiz – Intromisiones » « Jean-François Spricigo - toujours l’aurore » 05 novembre > 07 décembre 2014 au 104

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« Aitor Ortiz – Intromisiones » « Jean-François Spricigo - toujours l’aurore » 05 novembre &gt; 07 décembre 2014 au 104

« Aitor Ortiz – Intromisiones » « Jean-François Spricigo - toujours l’aurore » 05 novembre > 07 décembre 2014 au 104

Depuis le grand succès public et médiatique du festival Circulation(s), le CENTQUATRE s’ouvre de plus en plus à la photographie. Pendant le Mois de la Photo à Paris, deux artistes Aitor Ortiz et Jean-François Spricigo seront à l’honneur. Ils travaillent la photographie en noir et blanc. Leurs démarches sont éloignées l’une de l’autre et pourtant leur travail possède une force picturale de la même densité. L’un interroge le concept même de représentation, l’autre la part absente de l’image.

Dans l’exposition Small Universe que nous proposons dans le même temps, Erik Kessels est invité à exposer neuf photographes Néerlandais, entre autres Milou Abel, Sema Bekiro Vic, Mélanie Bonajo. Et dès le printemps prochain, le festival Circulation(s) 2015 revient pour une nouvelle édition. La photographie prend place.

Rencontre autour de l’expositionle 12 novembre / 19h en présence de Jean-François Spricigo et d’Alexandre Tharaud

Aitor Ortiz – Intromisiones

Intromisiones est une exposition pensée comme une interprétation croisée, révélant les points de jonction et les recherches de l’artiste espagnol Aitor Ortiz. Les œuvres présentées sont issues de différentes époques, parties intégrantes de séries ou encore étapes distinctes.

C’est une quête d’une interprétation croisée, de contacts et d’emprunts entre des œuvres d’époques diverses.

Plus que tout, cette exposition révèle les différents postulats et réflexions distinctes sur la représentation qui composent au fil du temps l’unité du travail si singulier du photographe.

Depuis Destructura, amorcée en 1995, Aitor Ortiz, utilise la photographie comme un outil de documentation, d’analyse, d’exploration et de transformation de l’espace architectural.

Cet artiste espagnol œuvre à un catalogage propre au média photographique, qui lui permet de développer pleinement ses sujets de prédilection.

Dans ses dernières séries Net, Umbral et Noúmenos amorcées en 2013, Aitor Ortiz manipule notre capacité de perception et interroge ce que nous voyons et comment nous le voyons, jusqu’au point de séparer le support (l’objet) de l’image qu’il projette.

Il s’efforce de poser des distinctions entre représentation et interprétation (perception), et établit une relation entre le contenu de ses images, les propriétés physiques des supports de ses œuvres et la position qu’elles occupent dans l’espace d’exposition.

Sa réflexion sur les interactions entre la lumière et l’architecture fonde une étude sur l’évolution de l’espace urbain, comme celui de Bilbao, sa ville d’attache. Il y a une confusion remarquable autour de la beauté, le photographe la sublime avec une distance presque froide, étrange mais non moins dénouée d’humanité.

Captant des instants de construction, de démolition ou d’abandon, l’artiste nous confronte à un inaccessible fascinant par des jeux d’échelles efficaces entre la réalité et ses transcriptions des supports variés.

L’impact de la lumière et de son interprétation est un des fondements de l’art, à toutes époques confondues, que l’on observe un tableau de Rembrandt ou que l’on pénètre une installation de James Turrell, c’est bien notre perception des couleurs et contrastes qui est modelée par l’artiste. Les œuvres d’Aitor Ortiz s’inscrivent dans cette perspective où le spectateur est happé par la lumière qui transcende le sujet photographié.

Aitor Ortiz

Aitor Ortiz

Biographie Aitor Ortiz

1971 Naissance le 3 novembre à Bilbao.

1994 Publication de La ría del Nervión: Bilbao Metropolitano, projet qu'il a exécuté grâce à une bourse du Conseil Général de Bizkaia.

1995 Le Musée Guggenheim Bilbao le choisit pour documenter photographiquement la construction du bâtiment de Frank Gehry.

1996 Il gagne le Premier Prix au IIº Concurso Internacional Ciudad de Oviedo.

1997 Il gagne le Premier Prix de la Xº édition du concours de photographie « Imagínate Euskadi », organisé par la banque Banco Central Hispano. Publication de Caosmos, projet exécuté grâce à une bourse du Conseil Général de Bizkaia.

1998 Participation à la XIVº Muestra de Arte Joven organsée par l'ancien MEAC, Ministère espagnol de l'Éducation et de la Culture.

1999 Réception du Premier Prix du concours de photographie « Villa de Madrid » organisé par la Mairie de Madrid. Exposition à l'Archivo Foral d'Álava, dans la province de Vitoria-Gasteiz, et la galerie Juan Manuel Lumbreras de Bilbao.

2000 Il reçoit une mention d'honneur au Prix de Photographie Generación 2000 décerné par Obra Social de Caja Madrid. Et il obtient une mention spéciale comme Photographe Révélation au concours PhotoEspaña'00. Sous le titre Destructuras, exposition à la galerie Max Estrella de Madrid.

2001 Obtention du Grand Prix d'Honneur à la XXIº Alexandria Biennale of Arts, d'Alexandrie, en Égypte. Exposition aux galeries Von Lintel & Nusser de Munich, Antonia Puyó de Saragosse, Gianni Giacobbi de Palma de Majorque et Stefan Röpke de Cologne.

2002 Il gagne le VIIIème Prix ABC de Peinture et Photographie pour Jeunes Créateurs. Exposition à la Sala Rekalde de Bilbao, et à la galerie Senda de Barcelone. Son œuvre est présentée à l'exposition La subversión de la realidad, dans la Salle Millares du Ministère espagnol de l'Éducation, de la Culture et des Sports de Madrid, exposition qui sera ensuite présentée à Beijing, Heikendorf, Gijón, Bogotá, Santander et Vitoria-Gasteiz.

2003 Finaliste de la Xème Europäischer ArchitekturfotografiePreis de Stuttgart, en Allemagne. Exposition dans les galeries Diana Lowenstein Fine Arts de Miami etMaior de Palma de Majorque. Participation à l'exposition collective Antirrealismos. Spanish Photomedia Now à l'Australian Center for Photography de Sydney, puis ensuite à d'autres endroits d'Australie -Hobart, Tasmanie, Brisbane, Perth, Adélaïde- et à New Plymouth, en Nouvelle Zélande.

2004 Exposition dans les galeries Senda et Espai Nou de Barcelone, Stefan Röpke de Cologne et Bob Gysin de Zurich.

2005 Exposition dans les galeries Clairefontaine de Luxembourg et Sebastian Fath de Mannheim, en Allemagne.

2006 Exposition à l'Artium Centro-Museo Vasco de Arte Contemporáneo de Vitoria-Gasteiz et à la galerie Max Estrella de Madrid.

2007 Son œuvre est présentée à l'exposition Chacun à son goût, au Musée Guggenheim Bilbao et à l'exposition Jano - La doble cara de la fotografía. Fondos de la Colección Permanente organisée par le Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía de Madrid.

2008 Il présente pour la première fois à Barcelone sa série Muros de luz (2004–06) à la galerie Senda. Son œuvre est présentée dans le cadre des expositions España 1957–2007: L'arte spagnola da Picasso, Miró, Dalí e Tàpies ai nostri giorni au Palazzo Sant'Elia de Palerme, en Italie ; Miradas de hoy. Fondos de la colección del Museo de Arte Contemporáneo Unión FENOSA de l'Institut Cervantès – Salle des Expositions de Varsovie ; et Nuevas Historias – a new view of Spanish Photography au Stenersen Museum d'Oslo, pour ensuite être exhibée au Kulturhuset de Stockholm.

2009 Inauguration de GAP. ESPACIO LATENTE à la Sala Koldo Mitxelena de Donostia- Saint Sébastien. Exposition de ses œuvres les plus récentes à la galerie Max Estrella de Madrid.

2010 La Galerie Stefan Röpke, Cologne, inaugure l'exposition Lightwalls. Son œuvre est présente à la VII Bienal de Artes Plásticas Rafael Botí qui se tient dans la Sala Puertanueva, Cordoue.

2011 Le Musée Guggenheim Bilbao inaugure l'exposition Laboratoires. Regards sur la Collection Permanente :Aitor Ortiz.

Exposition programmée dans le cadre du Mois de la Photo 2014, au sein de la thématique « Photographie méditerranéenne » (déléguées artistiques: Giovanna Calvenzi et Laura Serani)

Aitor Ortiz est représenté par la Galerie Max Estrella, Madrid.

Avec le soutien de PHOTOGRAPHIC LAB, de la galerie Stefan Röpke, de la galerie Max Estrellas et de l’Institut Français de Bilbao

Aitor Ortiz

Aitor Ortiz

Jean-François Spricigo - toujours l’aurore

Le photographe Jean-François Spricigo traque l’horizon autant qu’il le peut, aime inconditionnellement la nature, les animaux, et apprend pas à pas à accepter l’inconstance de l’espèce à laquelle il appartient: « Je photographie comme l’oiseau bat des ailes, pour ne pas tomber ».

Son exposition toujours l’aurore se déploiera selon plusieurs propositions, kaléidoscope d’un même regard, pour rendre compte de la dimension fragmentaire de tout élan créatif. Cette esthétique est un choix d’honnêteté, l’aveu d’un dénuement face au réel à n’être que soi, et néanmoins de vivre tout entier ce réel à travers soi : «Il n’a jamais été question de capturer ou de figer le monde, poursuit-il. Au contraire, c’est la palpitation d’un instant qui m’interpelle.

Floue ou non, la ‹netteté› de l’image est principalement liée à l’intégrité de son processus.»

Oser assumer l’absence d’esprit de certitude pour lui préférer l’intranquilité des convictions de chair et de sens. C’est le fruit sans cesse renouvelé d’un itinéraire instinctif, corporel et spirituel engagé, parfois tourmenté, animé par une passion indéfectible. Une éthique fondée sur le pouvoir unificateur du paradoxe. La notion du hors-champs sera envisagé comme le plein champ, donner à voir la part absente.

« La nature m’apprend à me réconcilier avec moi-même et les autres. Les animaux ont particulièrement participé à m’apaiser face à ce que je percevais comme des injustices, l’évidence de leur présence et leur ancrage spontané m’ont donné accès à une respiration plus sereine. » « Il n’est pas ici question de chercher l’opposition ou de créer une hiérarchie entre l’Homme et la Nature, mais bien de faire entendre au premier qu’il s’inscrit dans la seconde, et que jamais il n’a conquis quoi que ce soit de pérenne quand il la profane »

La dimension muséale comprend une exposition de tirages photographiques qui se déploie de façon linéaire et en un vaste pêle-mêle. La partie installation mêlera la vidéo, avec une bande son composée par le pianiste Alexandre Tharaud, et une lecture d'un texte de l’auteur, ceci aux fins d’immerger le spectateur dans un espace dédié à la métaphore. L’exposition sera aussi le prétexte d’une rencontre avec le musicien Alexandre Tharaud et le photographe Jean-François Spricigo le 12 novembre sur le sujet de la création. Un recueil de textes, Lettres à Quelqu’un sera publié aux éditions Riveneuve et toujours l’aurore aux éditions de l’Œil.

Jean-François Spricigo

Jean-François Spricigo

Biographie Jean-François Spricigo

1979 Naissance à Tournai, Belgique.

2002 Après son diplôme à l’INSAS, il quitte Bruxelles et accède, après son audition, à la dernière année comme comédien au cours Florent à Paris. Il participe à diverses créations théâtrales et réalise plusieurs courts métrages.

2003 Son travail photographique est découvert par Antoine d’Agata et Christian Caujolle.

2004 Guy Jouaville présentera sa première exposition en France à la scène nationale du Parvis à Tarbes. Il participe également à une création dans le cadre du festival TEMPS D’IMAGES à la Ferme du Buisson.

2005 La série silenzio est montrée à Contretype à Bruxelles.

2007 Sa nouvelle exposition, notturno, se tient au Botanique de Bruxelles. Cette même année, la Bibliothèque Nationale Française acquiert quinze tirages pour sa collection.

2008 Il présente la série prélude à la galerie Agathe Gaillard. Son travail est primé par la Fondation belge de la Vocation, et également par l’Institut de France de l’Académie des Beaux-Arts.

2009 Il expose en Belgique, France, Pologne et également durant la 40ème édition des Rencontres d’Arles. La série anima est montrée à l’Institut de France.

2010 anima est repris à la Louis Stern Fine Arts à Los Angeles, et notturno en France. Deux nouvelles créations voient le jour, en famille en Belgique, et settembre à Paris à la galerie Agathe Gaillard. Il publie un livre pour enfants pour grandir, il faut… aux éditions du Rouergue.

2011 Il présente une nouvelle série à Prague intitulée partir et expose armonia à Annecy. En famille est reprise en Italie.

Il participe également à Bestiaire, une exposition collective pour la galerie Maeght. Son travail est présenté à la SER Gallery à Tokyo dans l’exposition ensemble !

2012 Il expose romanza au Musée de la Photographie de Charleroi, Corpus scripti à l’église saint Maurice à Lille, et le loup et l’enfant à la galerie Agathe Gaillard. Il publie le recueil de textes partir aux éditions les pierres. Il crée avec Olivier Smolders l’apport visuel de Jesus’ Blood Never Failed Me Yet, création au CENTQUATRE-PARIS. Il est également reçu comme membre artiste durant un an à la Casa de Velázquez.

2013 Il réalise deux clips pour Albin de la Simone et Alexandre Tharaud. En novembre, il participe à la vente aux enchères chez Christie’s des collections d’Agathe Gaillard.

2014 Il effectue une résidence artistique à Pensamento Tropical, à Itacare au Brésil. Il publie un ouvrage monographique aux éditions de l’Œil et deux recueils de textes aux éditions les pierres et Riveneuves Archimbaud. Le film La part de l’ombre, co-réalisé avec Olivier Smolders, sélectionné pour le festival de Clermont-Ferrand, est diffusé sur Arte.

2015 Participation à Mons 2015, capitale Européenne de la Culture, pour l’exposition toi, moi, les jardins au Château de Seneffe.

Exposition programmée dans le cadre du Mois de la Photo 2014, en parallèle de la sélection des délégués artistiques avec le soutien de Sisley, de Wallonie Bruxelles International et du Centre Wallonie-Bruxelles à Paris

Jean-François Spricigo est représenté par les galeries Agathe Gaillard, et la galerie Maeght à Paris, Louis Stern Fine Arts, à Los Angeles, Contretype, à Bruxelles, et la Flying Gallery, à Varsovie.

En parallèle de cette exposition, du 17 octobre au 29 novembre, « Carnets du ciel » à la Galerie Maeght à Paris.

Jean-François Spricigo

Jean-François Spricigo

Le CENTQUATRE-PARIS

5 rue Curial 75019 PARIS M° Riquet (ligne 7) Informations et billetterie www.104.fr

01 53 35 50 00 Le CENTQUATRE est un établissement artistique de la Ville de Paris.

Le CENTQUATRE est ouvert du mardi au vendredi de 12h à 19h le week-end de 11h à 19h fermé le lundi (ouverture tardive les soirs de programmation)

Pensée du Jour

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Pensée du Jour

Pensée du Jour

« Reste devant la porte si tu veux qu'on te l'ouvre. Ne quitte pas la voie si tu veux qu'on te guide. Rien n'est fermé jamais, sinon à tes propres yeux. »

Farid al-Din Attar 1142 - 1229

Adoption du titre I sur les enjeux du projet de loi sur la transition énergétique : baisse de la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50 % à l’horizon 2025.

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Adoption du titre I sur les enjeux du projet de loi sur la transition énergétique : baisse de la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50 % à l’horizon 2025.

Adoption du titre I sur les enjeux du projet de loi sur la transition énergétique : baisse de la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50 % à l’horizon 2025.

Après le titre II sur le bâtiment, et les titres III (Transports), IV (Economie Circulaire), VI (Sûreté Nucléaire), les députés ont adopté, le vendredi 10 octobre, le titre I du projet de loi sur la transition énergétique qui vise à définir des objectifs communs pour réussir la transition énergétique.


Titre I : Définir les objectifs communs pour réussir la transition énergétique, renforcer l'indépendance énergétique de la France et lutter contre le changement climatique

_ réduire de 40% nos émissions de gaz à effet de serre en 2030 et les diviser par quatre en 2050, par rapport à 1990 ;

_ réduire de moitié la consommation d’énergie à l’horizon 2050 par rapport à 2012 ;

_ porter la production d’énergie renouvelable à 32% de notre consommation

énergétique finale ;

_ diversifier la production d’électricité et baisser la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50% à l’horizon 2025. Par ailleurs, pour la première fois le terme de « croissance verte » est inscrit dans notre droit national et le concept de territoire à énergie positive créé.

Le projet de loi en mouvement :

Pour le titre I sur les objectifs communs, ont été adoptés en séance publique les amendements portant sur :

_ la diminution de notre consommation d’énergie de -20 % en 2030 ;

_ un objectif de performance énergétique de l’ensemble du parc de logement à 2050.

_ l’accès de tous à l’énergie « sans coût excessif au regard des ressources des ménages » ;

_ le principe de lutte contre la précarité énergétique » inscrit dans la liste des objectifs communs ;

_ un objectif de réduction de nos importations énergétiques.

En accompagnement de la loi...

La France chef de file en Europe pour la lutte contre le dérèglement climatique

L’Union européenne doit adopter en 2014 de nouveaux objectifs pour l’énergie et le climat à l’horizon 2030. Les ministres européens ainsi que les chefs d’Etat et de gouvernement se mobilisent depuis plusieurs mois pour parvenir à un accord au Conseil européen des 23 et 24 octobre prochains.

Avec le projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte, la France est l’un des Etats membres de l’Union européenne les plus engagés dans la transition énergétique et la lutte contre le dérèglement climatique.

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