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Dans le parc immobilier tertiaire, la part des matériels de bureau et communication ainsi que la climatisation représentent 30,5% de la demande d’énergie, contre 23,5% en 1995.

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Dans le parc immobilier tertiaire, la part des matériels de bureau et communication ainsi que la climatisation représentent 30,5% de la demande d’énergie, contre 23,5% en 1995.

Dans le parc immobilier tertiaire, la part des matériels de bureau et communication ainsi que la climatisation représentent 30,5% de la demande d’énergie, contre 23,5% en 1995.

Alors qu’hier, le blog de l’habitat durable publiait un édito mentionnant le baromètre annuel de l’ADEME sur les ‘’Chiffres-clés du climat, de l’air et de l’énergie’’ se focalisant sur le parc résidentiel, grâce à ses multiples positions, locales, nationales et internationales, l’ADEME retrace les données collectées permettant ainsi de mettre en lumière de multiples indicateurs.

Si dans la dernière édition des Chiffres-clés 2013 le secteur du bâtiment représente toujours 44 % du bilan énergétique français, il constitue néanmoins un gisement important d’économies d’énergie, et donc de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Si le secteur résidentiel est concerné pour 2/3 de ces consommations, le parc tertiaire quant à lui est composé d’un ensemble hétérogène d’activités telles que l’enseignement, la santé, le commerce, les administrations (nationales ou territoriales), les hôtels restaurants, ou encore les banques1. Les bâtiments abritant ces activités représentent une surface chauffée de plus de 930 millions de m2 en 2011 et ont généré une consommation d’énergie finale de 19,4 Mtep, soit moins de 15 % de la demande d’énergie française. Les activités de commerces et de bureaux représentent à elles seules près de la moitié de la consommation d’énergie du secteur. Le secteur tertiaire est par ailleurs responsable de 5% des émissions françaises de GES (hors UTCF).

L’électricité est la principale énergie utilisée avec 45% des consommations énergétiques du secteur, suivie par le gaz (33%). Concernant le chauffage, cette hiérarchie est inversée: 46% des surfaces sont chauffées au gaz et 26% à l’électricité.

Le chauffage est de loin le principal usage dans ce secteur, mais sa part a fortement diminué, passant de 56% en 1995 à 49% en 2011. Cette baisse du poids du chauffage s’explique par l’amélioration de l’efficacité énergétique des systèmes de chauffage et des performances thermiques des bâtiments, mais également par le développement rapide de nouveaux usages énergivores, tels que l’électricité spécifique consommée pour les équipements de bureau et de communication (ordinateurs, serveurs, etc.) ainsi que la climatisation. Ces deux usages représentent désormais 30,5% de la demande d’énergie du secteur tertiaire, contre 23,5% en 1995.

Bien que le secteur tertiaire occupe une place modeste dans le bilan énergétique français, il constitue malgré tout un enjeu important des politiques de maîtrise de la demande d’énergie. Le secteur tertiaire affiche en effet la plus forte dynamique en termes de croissance de la consommation d’énergie : 2 % par an pour l’électricité depuis 2000 et 0,7% par an pour l’ensemble des énergies. La performance énergétique globale du secteur s’améliore. Les consommations unitaires, exprimées en kWh/m2, ont baissé de 7% en moyenne depuis 2000. Dans l’éducation et la santé, cette baisse atteint même plus de 10 %. Quant aux GES, leurs émissions rapportées au nombre d’employés ont chuté de plus de 20% depuis 2000.

Pour répondre à l’objectif fixé par la loi portant engagement national pour l’environnement de diminuer d’au moins 38% la consommation énergétique et de réduire de moitié les émissions de CO2 dans le parc de bâtiments d’ici 2020, plusieurs mesures ont été prises.

Pour la construction de bâtiments tertiaires, la Réglementation Thermique 2012 (RT 2012), applicable depuis le 28 octobre 2011 pour les secteurs bureaux, enseignement et établissements d’accueil de la petite enfance, a été étendue aux autres bâtiments du secteur dont le permis a été déposé après le 1er janvier 2013. Elle vise la généralisation des bâtiments basse consommation (BBC), lesquels doivent consommer moins de 50 kWh/m2 d’énergie primaire par an sur les 5 usages réglementaires (chauffage, climatisation, eau chaude sanitaire, éclairage et auxiliaires électriques de ventilation et pompes). Cette valeur est modulée en fonction de la localisation du bâtiment et du type d’activité qui y est pratiqué.

Une nouvelle réglementation devrait être mise en œuvre à compter de 2020 : les bâtiments neufs devront alors présenter une consommation d’énergie primaire inférieure à la quantité d’énergie renouvelable qu’ils produiront. C’est le concept de bâtiment à énergie positive.

La rénovation du parc de bâtiments tertiaires existants constitue un enjeu important pour atteindre l’objectif de baisse de 38 % des consommations. Ainsi la réglementation thermique des bâtiments existants a pour objectif d’assurer une amélioration significative de la performance énergétique d’un bâtiment à l’occasion de travaux de rénovation prévus par le maître d’ouvrage. Dans ce domaine, l’État se veut exemplaire : il a soumis une partie significative de ses bâtiments et ceux de ses établissements publics à un audit énergétique.

Par ailleurs, dans le tertiaire public, l’objectif de réduction de la consommation d’énergie des bâtiments entre 2012 et 2020 a été fixé à 40%. En outre, les sociétés privées de plus de 500 personnes (250 personnes pour les régions et départements d’outre-mer) doivent réaliser tous les 3 ans un bilan de leurs émissions de gaz à effet de serre.

Au 31 décembre 2012, date à laquelle le premier bilan devait être remis, près de la moitié des entre- prises concernées avaient réalisé leur bilan. Cette obligation touche également les collectivités de plus de 50 000 habitants et les organismes publics de plus de 250 personnes.

Dans le secteur tertiaire, les économies d’énergie passent aussi par la réduction des consommations inutiles. Ainsi, depuis le 1er juillet 2013, bureaux, vitrines de magasins et façades de bâtiments doivent désormais être éteints la nuit entre une heure et 7 heures du matin.


Principal émetteur de CO2, le transport absorbe 70% de la consommation de produits pétroliers, la route représente plus de 80 % de ces consommations…

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Principal émetteur de CO2, le transport absorbe 70% de la consommation de produits pétroliers, la route représente plus de 80 % de ces consommations…

Principal émetteur de CO2, le transport absorbe 70% de la consommation de produits pétroliers, la route représente plus de 80 % de ces consommations…

En parcourant les Chiffres-clés Climat-Air-Energie édité par l’Ademe, dont le blog a publié les données collectées sur le secteur du bâtiment résidentiel / tertiaire, le document s’est porté sur le secteur du transport et montre qu’il représente une part croissante de la consommation d’énergie finale en France (32% en 2012 contre 29% en 1990 et 18% en 1970) et absorbe près de 70% de la consommation de produits pétroliers. Il est le principal émetteur de CO2 avec 36% des émissions totales (hors UTCF).

En 2012, la route représente plus de 80% des consommations du secteur des transports, suivi de l’aérien avec 15 % ; le ferroviaire et la navigation intérieure ont un poids très faible (2,8% et 0,8%, respectivement). Les voitures représentent plus de 60% des consommations du transport routier; viennent ensuite les véhicules utilitaires légers avec 20 % et les camions avec 15 % ; les bus (et autocars) et les deux-roues ont un poids très faible (2,4% et 1,5 % respectivement).

Le rythme de croissance des consommations du transport routier s’est nettement ralenti depuis 2000 et a été plus lent que la croissance du PIB: on a ainsi pu observer un net découplage entre les consommations du transport routier et le PIB à partir de cette année. Depuis 2007, la consommation du transport routier a même décru de 1%/an, résultant d’une forte augmentation des prix des carburants (les prix ont progressé de plus de 12%/an en 2010 et 2011), d’un contexte économique plus fragile (suite à la crise) mais également de l’impact des nombreuses mesures visant à améliorer l’efficacité énergétique des modes de transport.

L’objectif de la loi ENE en matière de transport est de réduire de 20% d’ici à 2020 les émissions actuelles de l’ensemble du secteur pour les ramener au niveau de 1990.

La plupart des mesures mises en œuvre visent les voitures. En 2012, la France comptait 31 millions de voitures particulières ; 1,9 million de voitures neuves ont été vendues cette même année. Depuis 2006, l’étiquette énergie/CO2 est apposée sur tous les nouveaux véhicules destinés à la vente ou en crédit-bail, afin de fournir des informations relatives à la consommation de carburant et aux émissions spécifiques de CO2 et ainsi orienter le choix des consommateurs. Depuis novembre 2012, un étiquetage est également obligatoire en France pour les pneumatiques.

La France a opté pour la mise en place d’un système de bonus/malus écologique en 2008 qui récompense via un bonus, déduit du prix d’achat, les acquéreurs de voitures neuves émettant le moins de CO2. Le bonus va de 7 000 € à 200 € pour les véhicules émettant moins de 20 gCO2 à 105 gCO2 par km (barème 2013). À l’inverse, un malus est appliqué à tout véhicule émettant plus de 135 gCO2/km (malus de 100 à 6000 € pour un véhicule émettant entre 140 et 231 gCO2/km et plus).

En 2012, 13 % des voitures neuves vendues possédaient le label A (< 100 gCO2/km) et 38 % un label B (pour des émissions comprises entre 101 et 120 gCO2/km). Ajouté à cela, 5 661 voitures électriques ont été vendues en France en 2012.

Avec 124 g de CO2 par km en 2012, la France a déjà atteint l’objectif de la Directive européenne qui impose aux constructeurs de ramener la moyenne des émissions spécifiques de CO2 des voitures neuves à 130 g CO2 par km en 2015, avec un objectif de 95 gCO2/km en 2020.

Les efforts de la France ne se limitent pas aux véhicules neufs puisque depuis 2006 est également appliquée une taxe sur les véhicules d’occasion visant à pénaliser les véhicules les plus polluants.

La loi ENE prévoit une réduction des émissions moyennes de CO2 du parc automobile de 176 gCO2/ km en 2006 à 130 gCO2/km en 2020.

Pour les transports urbains de voyageurs, cette même loi prévoit la création d’infrastructures de transport, dont 1500 km de lignes de transport collectifs urbains (hors Ile-de-France) et l’extension du réseau de lignes à grande vitesse, le développement de transports en site propre, ainsi que l’amélioration de l’inter-modalité. Les modes de transport «doux» et nouveaux services à la mobilité sont également mis en avant (vélo, marche, plans de déplacement d’entreprise, auto-partage et covoiturage). La loi ouvre la possibilité de mettre en place des péages urbains pour les agglomérations de plus de 300000 habitants disposant de plans de déplacement urbains.

Pour les transports de marchandises, l’objectif est d’augmenter à 25% d’ici 2020 la part du non routier et du non aérien. Pour ce faire, la loi ENE prévoit le développement d’autoroutes maritimes et ferroviaires. Citons parmi les autres mesures envisagées : l’instauration d’une écotaxe kilométrique pour les poids lourds sur le réseau routier national non concédé (prévue en 2014) ; l’amélioration des performances environnementales du fret routier (réduction de la vitesse de 10 km/h, péage sans arrêt, éco-conduite), etc.

Les transporteurs tant de marchandises que de personnes ont désormais l’obligation d’afficher les émissions de CO2 liées à leur prestation de transport. Ils peuvent par ailleurs conclure des engagements volontaires de réduction des émissions de CO2 via la charte «Objectifs CO2 : les transporteurs s’engagent ».

CLIMAWIN - Des menuiseries qui améliorent les performances énergétiques d’un bâtiment de 18 à 24% -

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CLIMAWIN - Des menuiseries qui améliorent les  performances énergétiques d’un bâtiment de 18 à 24% -

CLIMAWIN - Des menuiseries qui améliorent les performances énergétiques d’un bâtiment de 18 à 24% -

La menuiserie CLIMAWIN « intelligente » pour réduire de 20% la consommation énergétique des bâtiments.

CLIMAWIN est un système avancé de ventilation avec récupération de chaleur, intégré dans une fenêtre, développé par Solearth Architecture (Dublin, Irlande), Rauh Fensterbau (Sassendorf, Allemagne), Horn Vinduer (Lunderskov, Danemark), et les départements R&D de l’institut Fraunhofer et de l’université d’Aalborg (Danemark) ainsi que le département d’Electronique de l’université de Minho, Portugal. A la fin du 2ème projet, les partenaires du projet CLIMAWIN auront reçu, au total, 1,4 million d’euros de financements européens.

A l’origine, le projet CLIMAWIN a été conçu pour le secteur de la rénovation, en particulier pour le bâti ancien, là où les systèmes de ventilation éco-performants sont rares. Grâce à ses capacités d’optimisation de la qualité de l’air intérieur et de maximisation de l’efficacité énergétique, la fenêtre CLIMAWIN est une composante clé pour encourager la construction de bâtiments dont la consommation énergétique est quasi nulle (ou de maisons passives).

Ce consortium qui réunit trois fabricants et fournisseurs européens de fenêtres et de systèmes de ventilation ont imaginé une nouvelle technologie à haut rendement énergétique : une fenêtre incluant un système de récupération de chaleur. Cette technologie particulièrement innovante, à destination des bâtiments commerciaux et des maisons individuelles, vise à lutter contre les pertes significatives de chaleur, notamment en hiver et dans le bati ancien, qui proviennent majoritairement des fenêtres et des systèmes de ventilation. La fenêtre intelligente Climawin est également équipée d’une fonction de refroidissement automatique pour les fortes chaleurs de l’été permettant ainsi de réduire le besoin pour en systèmes de climatisation onéreux. Grâce à ces deux systèmes, les fenêtres Climawin s’adaptent à tous les climats.

CLIMAWIN - Des menuiseries qui améliorent les  performances énergétiques d’un bâtiment de 18 à 24% -

Le fonctionnement de Climawin

Brian O’Brien, porte–parole du projet pour Solearth Ecological Architecture, indique que « les fenêtres sont une source importante de perte de chaleur dans les bâtiments. C’est pourquoi nous avons imaginé un système de ventilation passif avec récupération de chaleur. Les essais effectués montrent que pour un bâtiment standard équipé de fenêtres Climawin, les performances énergétiques sont améliorées de 18 à 24% ».

Selon les chiffres du ministère de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie, la facture énergétique des Français (gaz, électricité et autres combustibles, hors carburants) a atteint une moyenne de 1 700 euros par ménage en 2012 et devrait encore augmenter en 2013. Face à cela, l'immense majorité des ménages cherche à réduire sa consommation d'énergie et la fenêtre Climawin pourrait les y aider.

Il ajoute que « dans les climats froids Climawin est conçu pour améliorer le confort en préchauffant l’air ventilé sur les façades nord, est et ouest du bâtiment et en réutilisant l’énergie solaire pour les façades sud. Dans les climats plus chauds, nous avons développé une fonction de refroidissement automatique de l‘air ventilé, qui laisse entrer la lumière du jour mais qui filtre la chaleur du soleil. En optimisant l’isolation thermique, en s’appuyant sur l’énergie solaire et contrôlant la lumière du jour, la fenêtre Climawin permet un gain significatif d’efficacité énergétique et de confort thermique autant dans les bâtiments commerciaux que résidentiels ».

Ces fenêtres à haut rendement énergique sont alimentées par énergie solaire et se régulent automatiquement grâce à des sondes installées dans les pièces. Ses avantages face aux systèmes traditionnels de fenêtres et de ventilation sont nombreux : une excellente isolation thermique, des ouvertures réglables afin de maitriser l’air entrant, du double vitrage, des filtres à air, un système électronique et de wifi intégré entre les sondes et la fenêtre afin que toute réfection/mise à niveau puisse se réaliser sans impact sur les installations électriques. Enfin, les fenêtres comportent un mode by pass pour les conditions climatiques extrêmes.

Une innovation européenne, une opportunité commerciale mondiale

Cette technologie innovante a été développée par 7 partenaires issus de quatre pays européens : Danemark, Allemagne, Irlande et Portugal dans le cadre d’un projet de recherche financé par l’Union européenne baptisé « Climawin ».

Trois ans ont été nécessaires pour mettre au point cette technologique innovante. Elle sera distribuée par trois partenaires du projet et sera disponible dans toute l’Europe à la fin de l’année 2014. Il sera possible pour les fabricants de fenêtres d’intégrer la technologie Climawin dans leurs propres produits en contrepartie de l’achat d’une licence auprès du consortium Climawin. Au-delà de l’Europe, le consortium a identifié d’importantes opportunités commerciales aux Etats-Unis, au Canada et en Russie.

Michael Jeannings, porte-parole du Commissaire européen Máire Geoghegan-Quinn pour la Recherche, l’Innovation et la Science, souligne que « Climawin montre que la réduction de l’empreinte carbone peut aller de pair avec d’importantes opportunités de business pour les PME, qui sont l’épine dorsale de notre économie. Ce type de technologie va aider les consommateurs et les entreprises à réduire leur facture énergétique et c’est pourquoi l’Union européenne soutiendra encore davantage ce type de recherche dans le nouveau programme de financement de la recherche Horizon 2020 ».

Les fenêtres de ventilation CLIMAWIN seront disponibles sur le marché européen à la fin 2014, en version bois, en structure composite composé de bois et d’aluminium et en version aluclad. Elles seront produites au Danemark et en Allemagne et commercialisées sur www.climawin.eu. CLIMAWIN propose des partenariats de licence pour les fabricants de fenêtre intéressés pour intégrer la technologie et le savoir-faire CLIMAWIN dans leur catalogue de produits.

CLIMAWIN - Des menuiseries qui améliorent les  performances énergétiques d’un bâtiment de 18 à 24% -

La lumière naturelle et l'air frais pour stopper la propagation des infections

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La lumière naturelle et l'air frais pour stopper la propagation des infections

La lumière naturelle et l'air frais pour stopper la propagation des infections

Organisé tous les deux ans par le groupe VELUX, le congrès international « VELUX Daylight Symposium » sur la lumière naturelle qui réunit plus de 300 chercheurs, architectes et spécialistes du monde entier afin de confronter leurs expériences sur le rôle de la lumière naturelle sur la santé mais également comme ressource énergétique dans les bâtiments, a fait paraître une étude du Dr Richard Hobday alerte sur la nécessité de créer dans nos bâtiments un environnement intérieur plus sain. Diplômé de l'École d'ingénieur de l'université de Cranfield, en Angleterre, Richard Hobday est une sommité de l'histoire de la pratique de la thérapie par la lumière du soleil. Il est notamment l'auteur de The Healing Sun : Lumière du soleil et de la santé au XXIe siècle, un livre très révélateur sur les effets bénéfiques de la lumière du soleil sur la santé humaine.

En effet, la résistance aux antibiotiques est une réalité inquiétante qui nécessite des mesures rapides pour limiter la propagation des infections.

Les bactéries résistantes aux médicaments et les agents pathogènes difficiles à combattre représentent une menace croissante pour la santé publique.

Selon l'Organisation mondiale de la santé, la France, comme beaucoup d'autres pays, se dirige progressivement vers une ère post-antibiotique dans laquelle il n'existera plus aucun remède contre de nombreuses infections courantes.

La lumière naturelle et l'air frais pour stopper la propagation des infections et tuer de nombreux microbes :

Actuellement, 30 % des immeubles n'offrent pas un climat sain, alors que nous passons 90 % de notre temps à l'intérieur des bâtiments. Une situation alarmante, sachant que la plupart des maladies infectieuses sont des maladies liées à l'environnement intérieur.

« Avant l'apparition des antibiotiques, la ventilation et la lumière naturelles étaient les premiers remèdes utilisés pour lutter contre la propagation des infections dans les immeubles. De nos jours, on insiste moins sur le rôle de l'air frais et de la lumière du jour. Les codes et la réglementation promeuvent des immeubles très bien isolés et hermétiques qui obtiennent peut-être de meilleurs résultats en termes d'énergie que d'anciennes conceptions, mais qui ont tendance à limiter les apports de lumière naturelle et d'air frais, ce qui encourage la propagation des infections », explique Richard Hobday.

« A l'avenir, nous devrons nous concentrer davantage sur la création et le maintien d'un environnement sain dans les immeubles dans lesquels nous passons la plus grande partie de notre vie. Et il sera nécessaire que nous comprenions beaucoup mieux comment le faire que nous ne le faisons actuellement », conclut Richard Hobday.

La nécessité de renforcer les réglementations :

Richard Hobday n'est pas le seul à exprimer ces préoccupations. A l'origine de différents programmes de recherche sur le confort et la santé dans les bâtiments, le Groupe VELUX, dès 2011, avait commandé à ce scientifique un rapport technique (L'influence de l'ensoleillement et de la ventilation sur la santé dans l'environnement intérieur : Construire l'ère post-antibiotique).

« L'adéquation climat sain et performances énergétiques dans un bâtiment n'est pas aujourd'hui une difficulté. Les conclusions de notre expérience «

Maison Air et Lumière » démontrent que l'usage de la ventilation naturelle et un apport conséquent de lumière naturelle influent de manière positive sur le bilan énergétique du bâtiment tout en renforçant le bien-être des habitants. La famille Pastour qui a vécu l'expérience dans cette maison a, par exemple, constaté la disparition de ses problèmes d'allergies et d'asthme pendant cette année. Intégrer de réelles exigences en matière de ventilation et d'entrée de lumière naturelle dans les réglementations de nos immeubles représente un enjeu de santé publique», explique Michel Langrand, président de VELUX France.

Dernière réalisation d'un programme de recherche baptisé VELUX Model Home 2020, mis en œuvre dans cinq pays, la Maison Air et Lumière construite en France à Verrières-le-Buisson est un concept de maison sobre en énergie répondant à trois grands critères : performances énergétiques, impact neutre sur l'environnement et confort de vie.

Point clé du projet, la construction de la maison s'est poursuivie par l'emménagement d'une famille de quatre personnes chargées, pendant un an, de tester et de restituer leurs ressentis sur la pertinence des concepts développés en termes de confort de vie et de performances énergétiques.

Les premiers enseignements de l’expérience

- Avec une surface vitrée de 33 % (le double de la norme actuelle), la lumière naturelle est une source d'énergie quantifiable (43 % des besoins d'éclairage) et un élément essentiel du confort de vie de ses occupants (moral, concentration, confort visuel, stress...).

- La combinaison simple de ventilation naturelle en été et de ventilation mécanique en hiver permet d'obtenir un confort thermique dans le bâtiment tout au long de l'année et assure une bonne qualité de l'air pour lutter efficacement contre l'asthme et les allergies.

Un environnement intérieur de mauvaise qualité proposant trop peu de lumière du jour et d'air frais est directement associé au risque de développer un certain nombre d'affections qui altèrent notre santé et notre bien-être :

- les maladies liées à l'humidité telles que l'asthme, les allergies, la toux et la respiration sifflante,

- le syndrome des bâtiments malsains qui entraîne des maladies physiques,

- les troubles affectifs saisonniers, à l'origine de symptômes liés à la dépression,

- la dégradation de la santé mentale et une diminution des capacités,

- l'altération de la capacité d'apprentissage et une réduction du taux de productivité

La lumière naturelle et l'air frais pour stopper la propagation des infections

1 LED à 1 Molécule

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1 LED à 1 Molécule

1 LED à 1 Molécule

Des chercheurs ont réalisé une LED composée d'une seule molécule :

La course à la miniaturisation des diodes électroluminescentes (DEL, en anglais : Light-Emitting Diode, LED) vient sans doute de franchir l'étape ultime : une équipe menée par l'Institut de physique et de chimie des matériaux de Strasbourg (IPCMS, CNRS/Université de Strasbourg), en collaboration avec l'UPMC et le CEA, vient de réaliser la première LED composée d'une seule molécule. Ce dispositif est formé d'un brin unique de polythiophène placé entre la pointe d'un microscope à effet tunnel et une surface en or. Il émet de la lumière seulement lorsque le courant passe dans un certain sens. Ce tour de force expérimental permet de mieux comprendre les interactions entre électrons et photons aux plus petites échelles. Il constitue par ailleurs un pas de plus vers la réalisation de composants pour un futur ordinateur moléculaire. Ces travaux viennent d'être publiés dans Physical Review Letters.

Les diodes électroluminescentes sont des composants qui émettent de la lumière lorsqu'elles sont traversées par un courant électrique et qui ne laissent passer celui-ci que dans un sens. Les LED occupent une place importante dans notre quotidien où elles jouent un rôle d'indicateur lumineux. Elles sont également promises à un bel avenir dans le domaine de l'éclairage où elles conquièrent progressivement le marché. Un avantage majeur des LED est qu'il est possible d'en construire de très petite taille, permettant ainsi l'obtention de sources de lumière ponctuelles. Dans ce cadre, une étape ultime de miniaturisation vient d'être franchie par des chercheurs de l'IPCMS de Strasbourg, en collaboration avec une équipe de l'Institut Parisien de Chimie Moléculaire (CNRS/UPMC) : la réalisation de la première LED composée d'une seule molécule !

Pour y parvenir, ils ont utilisé un brin unique de polythiophène. Ce matériau bon conducteur de courant, composé d'hydrogène, de carbone et de soufre, est utilisé dans la fabrication de LED commerciales de plus grande taille. Le brin de polythiophène était fixé d'un côté à la pointe d'un microscope à effet tunnel, et de l'autre à une surface en or. Les expérimentateurs ont alors enregistré la lumière émise lors du passage d'un courant au travers de ce nanofil. Ils ont pu constater que le brin de thiophène se comporte comme une diode électroluminescente : la lumière n'est émise que lorsque les électrons vont de la pointe du microscope vers la surface en or. Lorsque la polarité est inversée, l'émission de lumière est négligeable.

En collaboration avec une équipe théorique du Service de physique de l'état condensé (CNRS-CEA/IRAMIS/SPEC), les chercheurs ont montré que cette lumière est émise lorsqu'une charge négative (un électron) se recombine à une charge positive (un trou) au sein du nanofil et transmet l'essentiel de son énergie à un photon. Tous les 100 000 électrons injectés dans le brin de thiophène, un photon est émis. La longueur d'onde de ce dernier se trouve dans la gamme du rouge.

D'un point de vue fondamental, ce dispositif offre aux chercheurs un outil nouveau pour sonder les phénomènes qui se produisent lorsqu'un matériau conducteur émet de la lumière. Ceci, à une échelle où la physique quantique prend le pas sur la physique classique. Il permettra en outre d'optimiser les matériaux afin d'obtenir des émissions lumineuses plus performantes. Enfin, ces travaux constituent un premier pas vers la réalisation de composants de taille moléculaire qui combinent propriétés électroniques et optiques. Des composants similaires pourraient être à la base de l'ordinateur moléculaire.

Photo 1 : Vue artistique de l'électroluminescence d'un fil moléculaire de polythiophène unique suspendu entre la pointe et la surface d'un microscope à effet tunnel. © Guillaume Schull –IPCMS (CNRS/Université de Strasbourg)

L’aménagement du Grand Palais avec LAN Architecture

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L’aménagement du Grand Palais avec LAN Architecture

L’aménagement du Grand Palais avec LAN Architecture

Après 9 mois de compétition, Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, a annoncé lundi 3 février 2014 le lauréat du dialogue compétitif lancé en mars 2013 pour l’aménagement du Grand Palais des Champs-Elysées.

Les candidats ont présenté le vendredi 31 janvier 2014 leur offre finale à un jury présidé par Jean-Paul Cluzel, Président de la Réunion des Musées Nationaux – Grand Palais (RMNGP), et composé d’architectes, de représentants du maître d’ouvrage, du ministère de la Culture et de la Communication, de la Ville de Paris, d’Universcience, de l’OPPIC (Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la Culture) et de la MIQCP (Mission interministérielle pour la qualité des constructions publiques).

A l’issue des auditions et de l’analyse approfondies de chaque proposition, qui ont duré 9 heures, et au terme du débat qui s’en est suivi, le choix du jury s’est porté, dès le premier tour et à l’unanimité, sur la proposition de l’agence LAN, dirigée par Benoît Jallon et Umberto Napolitano.

Le projet LAN a été retenu pour son respect du monument historique et pour la qualité et la modernité des aménagements qui permettront la mise en valeur du Grand Palais. La volumétrie des galeries entourant la Nef, l’unité du bâtiment et la circulation des lumières seront restaurées, conformément aux souhaits de la Commission Nationale des Monuments Historiques. L’ensemble des espaces du Grand Palais sera valorisé s’agissant particulièrement de l’accueil du public, des circulations, de la climatique de la nef et des espaces de médiation.

L’agence LAN a restauré les Grandes serres du jardin des Plantes et réalisé l’extension du Sprengel Museum de Hanovre. Cette équipe a été lauréate, notamment, en 2004 des Nouveaux Albums des Jeunes Architectes (NAJA), décernés par le ministère de la Culture et de la Communication.

Ce choix est intervenu à l’issue d’une procédure dite de « dialogue compétitif », dont c’est la première application pour un projet public de cette ampleur. Elle a permis d’auditionner les quatre candidats sélectionnés en 3 phases d’auditions, entre mai et novembre 2013. Cette procédure a pour but, entre autres, d’améliorer la prise en compte des contraintes patrimoniales, techniques et fonctionnelles. La « commission de dialogue » était composée d’experts : représentants du ministère de la Culture et de la Communication, de la RMNGP, d’Universcience, de l’OPPIC et de la Ville de Paris.

C’est le lundi 13 mai 2013 que le jury avait sélectionné, parmi 79 candidatures françaises et étrangères, quatre équipes pour participer à ce dialogue compétitif : l’agence norvégienne Snøhetta, en groupement avec l’agence française Search, l’agence Duthilleul, associée au groupe AREP, l’agence LAN, associée à Mathieu Lehanneur, et l’atelier Philippe Madec, associé à Laboratoire Intégral Ruedi Baur.

A côté de cet aménagement, et en parallèle avec lui, la restauration même du monument historique qu’est le Grand Palais sera confiée à François Chatillon, Architecte en Chef des Monuments Historiques. Les deux équipes travailleront en étroite collaboration.

Le montant prévisionnel des travaux s’élève à 130 millions d’euros HT. Le projet sera financé sur les ressources propres de l’établissement public.

Aurélie Filippetti s’est félicitée que le choix du jury se soit porté sur une équipe de jeunes architectes français, déjà distinguée par de nombreuses récompenses françaises et internationales.

Dialogue compétitif pour l’attribution du marché de maîtrise d’œuvre pour l’aménagement du Grand Palais

1) Membres avec voix délibérative

- Monsieur Jean-Paul Cluzel, Président de la RMN-Grand Palais, Président du jury, - Madame Valérie Vesque-Jeancard, Directrice générale déléguée de la RMN-Grand Palais,

-Madame Claudie Haigneré, Présidente d’Universcience,

-Monsieur Laurent Salomé, Directeur scientifique RMN-Grand Palais, - Monsieur Vincent Berjot, Directeur général des patrimoines du Ministère de la Culture ou son représentant.

Sont désignées comme membres du jury au titre de l’article 24I d) du code des marchés publics les personnalités suivantes : - Monsieur Jean-François Collin, Secrétaire général du Ministère de la Culture ou son représentant,

- Monsieur Bruno Julliard, adjoint à la culture du Maire de Paris, - Mme Véronique Chatenay-Dolto, Directrice régionale des Affaires culturelles d’Ile-de-France, - Monsieur Christophe Vallet, Président de l’Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la culture ou son représentant, - Monsieur Neil Mc Gregor, Directeur du British Museum.

Sont désignées comme membres du jury au titre de l’article 24I e) du code des marchés publics les personnalités suivantes : - Monsieur Luis Antonio Gonzales, architecte, - Monsieur Paul Chemetov, architecte,

- Madame Hélène Jourda, architecte, - Monsieur Jean-François Bodin, architecte, - Madame Dominique Alba, architecte, Directrice de l’APUR, - Monsieur Patrick Chotteau, architecte, Directeur adjoint de la MIQCP.

2) Membres avec voix consultative

- Le contrôleur financier de l’Etablissement public ou son représentant, - L’agent comptable de l’Etablissement public, - Un représentant de la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes.

Composition de l’équipe lauréate

Architecte mandataire : LAN Architecture

Co-traitants : TERREL, bureau d’études techniques TCE Mathieu Lehanneur / SINCE 1974, design Jean-Paul Lamoureux, acoustique CASSO et Associés, sécurité incendie BASE, paysagiste

Franck Boutté, qualité environnementale Bureau Michel Forgue, Economiste

Crédits photographiques : LAN Architectur

Les Mardis de la Transition Énergétique du CLER

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Les Mardis de la Transition Énergétique du CLER

Les Mardis de la Transition Énergétique du CLER

Ateliers mensuels, les Mardis de la Transition énergétique ont démarré le 4 février dernier, sorte de "cafés énergie", en visioconférence et avec tchat - ils sont dédiés à la mutualisation d'informations et réservés aux adhérents.

Les séances se déroulent chaque 1er mardi du mois de 17h à 18h30, sur des sujets d'actualité et débutent par l’intervention de deux experts de la thématique choisie, suivie d’une session de questions/réponses pour donner la parole aux participants. Attention, le nombre de places étant limité, l’inscription est obligatoire.

Le programme

> Mardi 4 mars – Les élections européennes : quelle place pour l'énergie dans les politiques de l’Europe ? Intervenants -­‐

Claude Turmes*, député européen luxembourgeois rapporteur des directives Efficacité énergétique et Énergies renouvelables

- Dörte Fouquet*, directrice d'EREF (fédération européenne des énergies renouvelables) et avocate spécialisée dans le droit européen de l’énergie et de l’environnement

> Mardi 1er avril – Décryptage de la loi sur la transition énergétique Comprendre la loi de programmation sur la transition énergétique Anne Bringault, RAC et CLER Raphaël Claustre, CLER

> Mardi 13 mai – RGE et éco-conditionnalité L’éco-conditionnalité est-elle un frein ou un catalyseur pour les travaux de rénovation énergétique ? Jonathan Louis, ADEME Peter Lehmann, artisan plombier chauffagiste RGE

> Mardi 3 juin - Repérer les ménages en précarité énergétique grâce au SLIME Comment déployer un SLIME dans sa collectivité ?

Céline Duffy, Communauté d’agglomération du Calaisis Rémi Gauthier, Conseil général du Jura Bouchra Zeroual, CLER

> Mardi 1er juillet – Territoires à énergie positive Comment accompagner la dynamique TEPos sur un territoire ? Philippe Méjean, Biovallée Yannick Régnier, CLER

Le programme du 2nd semestre 2014

Pour septembre (mardi 02/09), octobre (mardi 07/10), novembre (mardi 04/11) et décembre (mardi 02/12), les sujets pressentis sont : - Structurer l'offre de rénovation énergétique sur un territoire - Utiliser l'éducation populaire dans la mobilisation des citoyens

- Ce qu’il faut retenir de la nouvelle loi sur l’ESS - Agriculture et énergie, une opportunité pour les territoires

Qatar – enquête dans le secret d’un pays passé de l’anonymat à l’influence – France 5 MardI 18 février 20.35

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Qatar – enquête dans le secret d’un pays passé de l’anonymat à l’influence – France 5 MardI 18 février 20.35

Qatar – enquête dans le secret d’un pays passé de l’anonymat à l’influence – France 5 MardI 18 février 20.35

Au cœur de la poudrière du monde, le Qatar s’est fait, en moins de vingt ans, une place unique dans la cour des grands. Dans les coulisses de l’ultralibéralisme triomphant, enquête dans le secret d’un pays passé de l’anonymat à l’influence, puis à la puissance.

Le Qatar a bâti sa Fortune sur l’exploitation des travailleurs étrangers, qui représentent 94 % de sa Main-d’œuvre.

Entretien avec Vanessa Ratignier et Pierre Péan, journalistes

Après avoir travaillé ensemble sur la série documentaire Manipulations, vous récidivez avec une enquête sur le Qatar. Comment avez-vous abordé ce nouveau projet ? Vanessa Ratignier : Quand Christophe Nick m’a parlé de l’opportunité de faire un film, l’idée m’a aussitôt plu. Le Qatar est un révélateur passionnant à décoder, a fortiori aux côtés de Pierre Péan – avec qui c’est un plaisir de travailler. Dans Manipulations, nous nous invitions dans la zone grise de la république. cette fois, nous sommes dans les coulisses de la scène internationale pour décrypter les ressorts de la construction d’une puissance à l’heure de l’argent-roi, construction dans laquelle la France a joué un rôle de premier plan. Là encore, nous nous retrouvons au cœur du fonctionnement du pouvoir et de sa mécanique parfois peu reluisante.

Pierre Péan : rendons à césar ce qui appartient à césar ! J’ai effectivement travaillé avec Vanessa Ratignier sur manipulations, mais en ce qui concerne ce film, je n’ai fait qu’apporter mon aide et mon expérience de vieux journaliste. Pour l’essentiel, c’est elle qui a mené l’enquête, et fort bien.

Quel rôle avez-vous joué dans la réalisation de ce documentaire ?

P. P. : J’ai commencé ma carrière comme journaliste pétrolier et je suis allé dans le Golfe pour la première fois en 1972-1973. Cela fait donc longtemps que je m’intéresse à la région, aux petits Etats et à la question gazière. J’interviens dans le film un peu comme un « expert » vulgarisateur, pour dire de façon « audible » ce qui est parfois compliqué. Vanessa m’a interviewé chaque fois qu’elle l’a jugé nécessaire. Et puis j’ai aussi facilité le contact avec certains intervenants que je connais bien.

Avez-vous rencontré des difficultés pour réaliser votre enquête ?

V. R. : Pour pouvoir filmer, nous avons dû nous plier à des formalités draconiennes – depuis, les conditions d’entrée et d’exercice des journalistes ont été réduites de manière drastique. Et les Qataris que nous avons rencontrés refusaient souvent de nous parler autrement qu’en off. Quant à la famille Al-Thani... nous avons déposé plusieurs demandes d’interviews mais toutes sont restées sans réponses.

Qu’aviez-vous envie de mettre en lumière avec ce film ?

V. R. : Le Qatar est emblématique de notre époque. L’ancien émir Hamad ben Khalifa Al-Thani et son cousin Hamad Ben Jassem Ben Jaber Al-Thani ont utilisé la puissance de l’argent pour se doter de tous les leviers de pouvoir et se tisser un vaste réseau d’obligés à travers le monde. Ils ont su saisir toutes les occasions qui se sont présentées, de la crise financière aux printemps arabes, pour étendre leur influence. ce qui est fascinant, c’est de voir combien Nicolas Sarkozy s’est mis au service de cette ambition, allant jusqu’à leur faire la courte échelle. Cette épopée nous en dit long sur l’état de notre société. Le Qatar a bâti sa fortune sur l’exploitation des travailleurs étrangers, qui représentent 94 % de sa main-d’œuvre. Son système est ségrégationniste. Les libertés fondamentales y sont bafouées. Et, en France, nos élites n’y trouvent rien à redire.

A-t-on raison de s’inquiéter de sa puissance ?

V. R. : François Hollande a mis fin à la politique du « tout- Qatar » et redéployé les alliances françaises dans la région. S’agissant du Qatar, il se fait plus discret depuis l’abdication de l’ancien émir Hamad Al-Thani au profit de son fils Tamim en juin 2013. Cela veut-il pour autant dire que sa stratégie d’influence a changé ?

Propos recueillis par Christine Guillemeau et Beatriz Loiseau

Episode 1

La Puissance et la gloire 1995-2008

Le PSG, Harrods, Al Jazeera, la Bourse de Londres, les frères musulmans, le Mondial de foot 2022. Tous ont un dénominateur commun : le Qatar. Aucun pays au monde n’a connu un enrichissement aussi fulgurant. comment l’ancien émir Hamad ben Khalifa Al-Thani et son cousin Hamad Ben Jassem Ben Jaber al-Thani (dit HBJ) sont- ils parvenus à faire de cette « terre oubliée des dieux » un acteur incontournable de la scène internationale ?

Episode 2

Trahisons et double jeu 2008-2013

Plaque tournante des djihadistes en exil et mécène des frères musulmans, allié de l’occident et soutien de ses plus violents détracteurs, le Qatar est passé maître dans l’art du double jeu. Son engagement dans les printemps arabes, dont sa chaîne Al Jazeera a retransmis les événements en continu, a révélé sa diplomatie trouble et suscité de profondes inquiétudes. Le Qatar est-il un dangereux apprenti sorcier ?

Mardi 18 février 20.35

Série documentaire

durée

2 x 52’

Enquête

Vanessa Ratignier, avec la collaboration de Pierre Péan

réalisation

Christophe Bouquet et Clarisse Feletin

Production

Yami 2, avec la participation de France Télévisions, de la Procirep - Société des producteurs et de l’Angoa, de la RTS - Radio Télévision Suisse et le soutien du CNC

Année

2013

Qatar – enquête dans le secret d’un pays passé de l’anonymat à l’influence – France 5 MardI 18 février 20.35

Pensée du Jour

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Pensée du Jour

Pensée du Jour

« La vie est une longue route jalonnée de panneaux indicateurs, alors tu sais, quand tu traces ta route, t’a pas besoin de te poser des tonnes de questions. Evite la haine, la jalousie, la méchanceté. Ne dissimule pas tes pensées, fais en sorte que ta vision du monde devienne réalité. Réveille-toi et vis. »

Bob Marley 1945 - 1981

Deuxième vague de labellisation d’EcoQuartiers

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Deuxième vague de labellisation d’EcoQuartiers

Deuxième vague de labellisation d’EcoQuartiers

Initiée en 2008, la démarche nationale ÉcoQuartier promeut des projets exemplaires d’aménagement durable. Massivement investies dans les deux appels à projets de 2009 (160 dossiers) et 2011 (394 dossiers), les collectivités sont plus de 500 à avoir rejoint le Club national ÉcoQuartier.

Après la création du label national ÉcoQuartier en décembre 2012, une première campagne de labellisation a abouti à distinguer, le 9 septembre 2013, 45 opérations :13 sont achevées, ou sur le point de l’être, et se sont vues remettre le label national ÉcoQuartier ; 32 autres projets, encore en phase de chantier, ont décroché la mention « Engagé dans la labellisation ».

Les ÉcoQuartiers incarnent résolument les ambitions portées par le Gouvernement en matière d’aménagement durable. Et ces labellisations nationales permettent de garantir la qualité des

Contact : service de presse du ministère de l’Égalité des territoires et du Logement 01 44 49 85 13 72 rue de Varenne – 75007 PARIS – www.territoires.gouv.fropérations quant à leurs ambitions en matière de performance écologique, mais également au regard de la construction du projet avec l’ensemble des parties prenantes pour mettre en œuvre une mixité fonctionnelle et sociale, une qualité de vie qui réponde aux aspirations des futurs habitants.

Par ailleurs, le 9 janvier 2014, le Premier ministre a confié à M. Roland Peylet, conseiller d’État, une mission relative à la ville durable. Cette mission vise à coordonner les initiatives gouvernementales sur le sujet de la ville durable, de la question des ÉcoQuartiers jusqu’à la promotion à l’international du savoir-faire français en la matière, et à préciser les contours d’un Institut de la ville durable qui aura vocation à pérenniser la démarche. Les conclusions de cette mission seront remises au Premier ministre en avril 2014

LE LABEL ECOQUARTIER : 

 

La Charte comprend 20 engagements que toute collectivité signataire s’engage à respecter pour ses projets d’EcoQuartiers. A titre d’exemple, l’engagement n°7 est rédigé de la façon suivante : « Mettre en œuvre les conditions de la mixité (sociale et intergénérationnelle), du bien-vivre ensemble et de la solidarité ».

La Charte sera signée par la commune (ou l’Établissement public de coopération intercommunale - EPCI le cas échéant) après délibération du Conseil municipal ou de tout autre organe compétent en matière d’urbanisme sur le territoire.

Une fois que le projet d’opération urbaine est défini, c’est-à-dire que la collectivité a décidé des principales orientations du projet et a arrêté la programmation définitive, elle peut soumettre son dossier pour « l’admission à la démarche nationale. »

Cette étape permet de récompenser des EcoQuartiers qui sont encore au stade pré-opé- rationnel - qui n’ont donc pas encore de résultats définitifs - mais dont le dossier affiche des objectifs ambitieux et réalistes. Il doit s’agir d’un signe de la pérennité socio-économique du projet et de la capacité du quartier à bien vivre et fonctionner sur le long terme. Cette reconnaissance pourra également fonctionner comme un élément déclencheur d’investissement.

Après la signature de la « Charte des Ecoquartiers », les collectivités qui le souhaitent peuvent bénéficier d’un accompagnement avant d’accéder à la démarche nationale. Il s’agit essentiellement d’un accompagnement technique et méthodologique : appui pour remplir le dossier et mise à disposition d’experts. Ces experts pouvant être des agents des services déconcentrés de l’Etat ou des experts issus du milieu parapublic (ADEME,CSTB,ANRU,agences d’urbanisme, CAUE...),universitaires, bureaux d’étude... Ces expertises ne se substituent pas à la mobilisation de l’ingénierie de la collectivité ou au recrutement de professionnels pour élaborer le projet mais permettent d’apporter un éclairage complémentaire aux élus et de garantir la transversalité et la cohérence de la démarche Ecoquartier.

Pour faciliter la réflexion des équipes porteuses ainsi que l’évaluation des projets, le dossier d’admission à la démarche nationale décline les 20 engagements de la Charte en 20 critères d’évaluation et 20 indicateurs chiffrés.

Le dossier est évalué par un trio d’experts (un expert national, un expert local et un expert externe à la fonction publique), dont au moins un doit effectuer une visite sur le terrain.

L’admission à la démarche nationale donne à l’EcoQuartier le droit d’utiliser le logo « Démarche Nationale EcoQuartier », mais pas celui du Label.

Une fois l’admission dans la démarche nationale effective, la collectivité rentre dans un processus de suivi annuel pour obtenir à terme le Label EcoQuartier. Ce suivi se concrétise notamment par une rencontre annuelle avec le référent local.

Les EcoQuartiers dont la réalisation est suffisamment avancée (après approximativement la livraison de 50% des espaces et des équipements publics et de 30% des bâtiments), et qui bénéficient d’un avis positif de la part des auditeurs ou du référent local, peuvent postuler au Label EcoQuartier.

Le dossier à remplir pour cette étape est le même que celui utilisé dans l’étape 2, comprenant les 20 critères d’évaluation et les 20 indicateurs chiffrés, mais la collectivité y inscrit les résultats atteints et non plus les objectifs. Le dossier est analysé via une triple expertise comprenant une visite terrain.

Après passage devant une commission nationale de labellisation, si l’EcoQuartier obtient le Label, il est alors autorisé à utiliser le logo « Label National EcoQuartier ».Une fois le Label obtenu, il ne pourra plus être retiré à l’EcoQuartier. En revanche, il sera millésimé (et donc lié à l’année d’obtention).

Label-eco-quartier2.jpg

Ainsi le dossier de labellisation éco-quartier se décline en trois parties :

Partie A :

Contexte et informations générales.

1.1. La Carte d'Identité du Territoire

La structure porteuse est tenue de fournir des informations sur :

• l'identification de la collectivité (nom, code INSEE, ...) ;

• les documents de cadrage et de planification de la collectivité.

1.2. La Carte d'Identité du Projet

La collectivité, via son porteur de projet, est tenue de fournir des informations sur :

• l'identification de l'EcoQuartier et de l'équipe;

• le portage du projet;

• les chiffres clés de l'EcoQuartier : 9 chiffres clés (la superficie, le nombre d'habitants, le nombre de logements...) - ce sont les données projetées (et donc des prévisions) qui sont attendues ici.

1.3. Les données administratives complètes

Cette partie est une compilation des données clés, plus précises et plus détaillées, sur la collectivité et sur l’EcoQuartier. Elle doit fournir aux experts un niveau d’information plus poussé.

C'est aussi dans cette partie que les principaux chiffres sur l'EcoQuartier sont présentés. A partir de ces réponses, les indicateurs qui viennent illustrer chaque engagement sont automatiquement calculés (ils sont présentés dans la Partie C du dossier).

La collectivité peut fournir des documents qui doivent aider à l'analyse de son dossier par les experts : plan masse, croquis d'ambiance, photos, planning...

- Joindre le fichier contenant le plan masse inséré dans le contexte urbain (photo aérienne ou cadastre) avec le nord et l'échelle (fichier JPG ou PDF)

- Joindre un croquis d’ambiance / perspectives (un ou deux minimum) (fichiers JPG)

- Ajouter trois à cinq photos du site avant le début des travaux (fichiers JPG)

- Ajouter trois à cinq photos de l'Ecoquartier et de son site (dont une vue aérienne si possible), prises au cours du dernier semestre et en haute définition et/ou des perspectives d’architecte ou de paysagiste le cas échéant (fichiers JPG)

- Joindre le phasage prévisionnel de l'Ecoquartier (fichiers PDF ou tableau Open Office / MS Office)

- Joindre le bilan financier de l'Ecoquartier (ou éventuellement le bilan prévisionnel) (fichiers PDF ou tableau Open Office / MS Office)

 

Partie B :

Présentation du projet.

La partie libre (B) du dossier de labellisation est un endroit qui offre aux villes la possibilité de présenter leur EcoQuartier comme ils le souhaitent, à travers deux textes libres.

2.1.Présentation libre du projet

Le premier texte est une Présentation de l’EcoQuartier : le porteur de projet a toute la latitude pour raconter l’histoire de son EcoQuartier, décrire ses caractéristiques, expliquer ses choix, mettre en avant ses points forts, détailler les grandes étapes de sa construction (2 pages max).

2.2.« 24H de la vie d'un EcoQuartier »

Un EcoQuartier est d’abord un projet de vie. Au delà d’un panier d’équipements, il s’agit pour l’équipe d’imaginer un espace propice à l’émergence de nouveaux com- portements ; un EcoQuartier doit en effet être vecteur de principes et de valeurs recon- nus et portés par les habitants : le « vivre ensemble », les mixités sociale, fonctionnelle et intergénérationnelle, la nature en ville, la nouvelle place de la voiture...

Pour un élu, pour une équipe, il s’agit donc de promouvoir une nouvelle vision de la vie sur le territoire. Le discours autour du projet pour attirer des nouveaux habitants ou faire adhérer les riverains à de nouvelles pratiques ne peut se cantonner au discours technique.

C’est pour cela, que dans le cadre du dossier de labellisation, il est demandé aux équipes de faire cet exercice de projection :

« Racontez-nous comment vous imaginez une journée classique d’un habitant du quartier en 2030 (sur une page), dans un texte intitulé « 24 heures dans la vie d’un habitant de mon EcoQuartier en 2030 ».

 

Partie C :

Les engagements EcoQuartier.

La Partie des 20 Engagements (C) du dossier de Labellisation, plus analytique, est la partie la plus longue du dossier, et celle pour laquelle la collectivité devra répondre à des questions précises pour chacun des vingt engagements de la Charte.

Chaque engagement se décline de la manière suivante :

I. Une partie à remplir par la collectivité, qui se présente comme suit :

• A chaque engagement se rattachent des notions clés (de 2 à 4).

• A chaque notion clé se rattachent des questions ouvertes, auxquelles la collectivité doit répondre de manière synthétique, étayée et illustrée.

II. Une partie qui n’est pas à la charge de la collectivité, et qui se présente comme suit :

• Des indicateurs chiffrés, qui se calculent automatiquement en fonction des données quantitatives renseignées dans la Partie A du dossier.

• Des critères d’évaluation, notés sur une échelle de 1 à 3 par les experts en charge du dossier, après lecture des réponses données aux questions ouvertes et suite (éventuellement) à la visite de terrain ou aux échanges avec les membres du projet.

Pour pouvoir définir les EcoQuartiers, pour donner une objectivité à la description et à l’expertise, pour permettre aux villes de se comparer, et à la structure EcoQuartier de capitaliser dans un observatoire des EcoQuartiers, le Label propose des indicateurs.

Ce sont davantage des indicateurs qui cherchent à informer plutôt qu’à évaluer. En effet, l’expert garde toute sa liberté sur son évaluation, qui prend en compte la qualité des réponses ouvertes, le contexte et les indicateurs.

- Une partie des indicateurs fera partie d’un socle commun. Il s’agira des indicateurs liés à un progrès sur des thèmes issus des lois ou d’engagements nationaux (le niveau d’énergie renouvelable, le % des logements sociaux, la lutte contre l’étalement urbain...).

- Les autres indicateurs restent incontournables mais la réponse est très contextuelle ou difficilement mesurable (la mobilité est incontournable, mais le panel des réponses est à l’initiative locale ; la gouvernance et la parole des habitants sont incontournables mais difficiles à mesurer...).Il s’agira là d’un volet recherche et développement du Label.

3.1. La déclinaison de la dimension « Démarche et processus »

Démarche et processus : faire du projet autrement

1. Réaliser les projets répondant aux besoins de tous s’appuyant sur les ressources et contraintes du territoire

2. Formaliser et mettre en œuvre un processus de pilotage et une gouvernance élargie

3. Intégrer l’approche en coût global lors des choix d’investissement

4. Prendre en compte les pratiques des usagers et les contraintes des gestionnaires dans les choix de conception

5. Mettre en œuvre des démarches d’évaluation et d’amélioration continues

3.2. La déclinaison de la dimension « cadre de vie et usages »

Cadre de vie et usages : améliorer le quotidien

6. Travailler en priorité sur la ville existante et proposer une densité adaptée pour lutter contre l’étalement urbain

7. Mettre en œuvre les conditions de la mixité (sociale et intergénérationnelle), du bien-vivre ensemble et de la solidarité

8. Assurer un cadre de vie sain et sûr

9. Mettre en œuvre une qualité architecturale et urbaine qui concilie intensité et qualité de vie

10. Valoriser le patrimoine local (naturel et bâti), l’histoire et l’identité du quartier

3.3. La déclinaison de la dimension « Développement territorial »

Développement territorial : dynamiser le territoire

11. Contribuer à un développement économique local, équilibré et solidaire

12. Favoriser la diversité des fonctions dans l’optique d’un territoire des courtes distances

13. Optimiser la consommation des ressources et des matériaux et développer filières locales et circuits courts

14. Privilégier les mobilités douces et le transport collectif pour réduire la dépendance à l’automobile

15. Favoriser la transition numérique en facilitant le déploiement des réseaux et des services innovants

3.4.La déclinaison de la dimension « Préservation des ressources et adaptation aux changements climatiques »

Préservation des ressources et adaptation aux changements climatiques : répondre à l’urgence climatique et environnementale

16. Produire un urbanisme permettant d’anticiper et de s’adapter aux changements climatiques et aux risques

17. Viser la sobriété énergétique et la diversification des sources au profit des énergies renouvelables et de récupération

18. Limiter la production des déchets, développer et consolider des filières de valorisation et de recyclage

19. Préserver la ressource en eau et en assurer une gestion qualitative et économe

20. Préserver et valoriser la biodiversité, les sols et les milieux naturels

 Label-eco-quartier3.jpg

Les outils de l’expertise

Le dossier de labellisation va permettre aux experts d’émettre un avis fondé sur les éléments qualitatifs apportés dans les réponses aux 20 engagements et objectivé par l’analyse de la grille de lecture du projet (20 critères d’évaluation et 20 indicateurs chiffrés).

Etape 2 : Admission à la démarche nationale

• La triple expertise du dossier juge de l’ambition des objectifs proposés.

• Le projet doit être à un stade d’avancement suffisant.

• L’expertise est coordonnée par le bureau régional et national. L’admission est proposée par une commission régionale et validée par le bureau national.

L’admission à la démarche nationale donne à l’EcoQuartier le droit d’utiliser le logo « Démarche Nationale EcoQuartier ».

Etape 3 : Obtention du label

• La triple expertise du dossier juge des résultats atteints.

• Le projet doit être à un état d’avancement poussé : approximativement 50% des espaces et d’équipements publics livrés et 30% de bâtiments livrés depuis 1 an minimum.

• L’expertise est coordonnée par le bureau national en relation avec le bureau régional. Le Label est proposé par le bureau national à la Commission Nationale.

L’opération peut utiliser le logo « Label National EcoQuartier ».

Dossier de Labellisation

Eiffage/Egis/GDF Suez et Artélia/Véolia pour doter la France de vitrines 3D - VIVAPOLIS

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Eiffage/Egis/GDF Suez et Artélia/Véolia pour doter la France de vitrines 3D - VIVAPOLIS

Eiffage/Egis/GDF Suez et Artélia/Véolia pour doter la France de vitrines 3D - VIVAPOLIS

Présentée en septembre 2013, ce qui doit être la vitrine urbaine à la française, Vivapolis entame une nouvelle phase avec la sélection d’Eiffage/Egis/GDF Suez et Artélia/Véolia pour doter la France de vitrines 3D de son savoir-faire à l’international.

Les marchés de développement urbain sont en forte croissance à l’international avec un potentiel de progression supplémentaire estimé à 50Md€ d’ici 2017 et à 100 Md€ d’ici 2022.

En réponse à cette demande mondiale, la France possède, dans tous les secteurs de la ville durable - éco-construction, mobilité urbaine, efficacité énergétique, réseaux intelligents, gestion de l’eau, des déchets... – et dans tous les métiers - urbanisme, architecture, ingénierie, industries, services - des entreprises innovantes et performantes et de nombreux champions mondiaux réunis sous la bannière Vivapolis, marque France de la ville durable à l’export.

Afin de mettre en valeur cette offre à l’international, Nicole BRICQ, ministre du Commerce extérieur, a lancé au mois de juillet dernier un appel à projets pour la réalisation d’un simulateur en 3D. L’idée : réaliser une maquette virtuelle à l’échelle d’un quartier ou d’une ville, qui permette de référencer le maximum d’entreprises françaises dans tous les segments de la ville durable et qui serve de vitrine du savoir-faire français à l’international.

« A l’international, le savoir-faire des entreprises françaises est reconnu dans tous les secteurs de la ville durable, que ce soit l’urbanisme, l’architecture, l’ingénierie, la gestion de l’eau, des déchets, la mobilité urbaine... Mais on nous reproche de ne pas avoir une offre groupée », regrette Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur. L’appel à projet lancé en juillet dernier devrait y remédier. Son objet : inviter industriels, ingénieurs, architectes, grands groupes, entreprises de taille intermédiaire et PME à se fédérer pour proposer une offre globale et intégrée de ville durable. Sa forme : une maquette virtuelle, « un simulateur 3D », présentant un projet concret de création de ville, ou de réaménagement durable, dans un pays en développement (éligible au financement Fonds d’études et d’aide au secteur privé).

A l’issue de cette procédure, deux groupements ont été retenus :

• Eiffage/Egis/GDFSuez qui regroupent également POMAGALSKI, ENODO, PIERRE GAUTIER ARCHITECTE. EGIS fournit également des architectes, via sa filiale Atelier Villes&Paysages, présenteront un simulateur sur un projet à Astana au Kazakhstan;

Baptisé Astainable® (contraction d’Astana et du terme sustainable), ce projet pionnier consiste à :
• diagnostiquer les besoins en développement urbain durable d’Astana dans les domaines des écomobilités, de la constitution d’un bouquet énergétique local, de la construction durable et de l’écosystème urbain (eau, déchets, restauration des milieux) ;
• identifier et proposer en réponses les solutions techniques et technologiques françaises appropriées sur la ville durable ;
• produire un démonstrateur 3D mettant en images toutes ces solutions.

Ce démonstrateur urbain, qui participe d’un appel à projets émis le 26 juillet 2013, représente un financement public de 2 millions d’euros octroyé par la France. Il devra être livré début 2015 au ministère français du Commerce extérieur.

Ce projet correspond à une volonté politique forte de transition de la ville d’Astana vers un modèle de développement urbain durable et attractif. Astainable® - qui tiendra compte des caractéristiques naturelles du territoire, soumis notamment à de fortes contraintes climatiques -, sera un outil d’aide à la décision pour la ville d’Astana afin de déterminer les grandes orientations possibles en termes de développement urbain. L’exposition internationale Astana 2017, dont le thème principal portera sur « les énergies du futur », permettra de présenter Astainable® aux décideurs, aux scientifiques, à la population ainsi qu’aux pays voisins.
Après avoir connu une augmentation de sa population de plus de 250 % en 14 ans, Astana se trouve en effet, comme de nombreuses autres mégapoles dans le monde, confrontée aux défis d’une urbanisation rapide : empreinte énergétique croissante, pollution atmosphérique, congestion importante des axes de circulation, besoin de services urbains et demande de qualité de vie.
Les trois entreprises de premier plan de la construction, de l’ingénierie et de l’énergie en France - Eiffage, Egis et GDF SUEZ - ont mis en commun leurs expertises de la ville durable, et se sont associées à des partenaires français tels que la société de transport par câble Poma, le cabinet Pierre Gautier architecture et associés, la société Énodo, spécialiste des maquettes urbaines virtuelles interactives, le cabinet Alliantis, conseil en stratégie de communication en réseau, et la société Safège, filiale d’ingénierie de Suez Environnement.
Ce projet se distingue également par l’association de pôles de compétitivité et de clusters français contributeurs aux différentes thématiques de la ville durable et soucieux de favoriser la visibilité à l’international de leurs entreprises adhérentes - autrement dit, un vivier de près de 1 500 entreprises dont 1 200 PME-PMI, unies pour concrétiser une vision méthodologique, conceptuelle et technique commune de la ville durable à la française.

• Artélia/Véolia qui regroupent SIRADEL, ARCHITECTURE STUDIO, ARTE CHARPENTIER, présenteront un simulateur sur un projet à Santiago du Chili.

Les lauréats mettront en place d’ici trois mois une plate-forme d’inscription, accessible sur www.vivapolis.fr, pour les entreprises françaises qui souhaiteraient intégrer leurs technologies au sein de ces simulateurs.

Les quartiers qui seront étudiés en détail dans les simulateurs seront définis avec les collectivités concernées. Ils représentent une centaine d’hectares et une dizaine de milliers d’habitants. Ces quartiers correspondent à de réels projets portés par les autorités kazakes et chiliennes et qui devraient voir le jour d’ici 2030.

Le développement de ces simulateurs – réalisés sur des territoires aux spécificités bien différentes – va permettre de faire émerger des offres françaises intégrées en matière de ville durable. Pour la 1ère fois, industriels, ingénieurs, architectes, grands groupes, entreprises de taille intermédiaire et PME, travailleront de manière coordonnée sur un projet d’aménagement urbain à l’international.

Pour Nicole BRICQ « Nous avons besoin, pour vendre notre savoir-faire à l’étranger, de montrer ce dont nous sommes capables et de donner à voir notre excellence. C’est l’objectif de ces simulateurs qui, à partir de projets concrets, nous permettront de disposer d’une véritable vitrine à l’international. Cette initiative est une première et je souhaite que le maximum d’entreprises y adhèrent. Nous avons des marchés à conquérir et pas de temps à perdre ».

Les axes stratégiques de Vivapolis :

Organiser la croissance urbaine dans une perspective de développement durable

La ville est un système complexe, vivant, et présentant une forte inertie qui rend difficiles les changements de trajectoire. Toute action particulière a besoin de s’inscrire dans une vision globale prospective et partagée pour anticiper.

Assurer la résilience des territoires urbains

Changement climatique, accidents technologiques, pollutions de l’environnement urbain, fractures économiques et sociales… autant de risques auxquels les villes doivent aujourd’hui faire face. Les villes sont des territoires complexes, caractérisés par des interactions et des interdépendances éco systémiques, et sont donc particulièrement vulnérables aux catastrophes.

Répondre aux besoins des populations tout en économisant les ressources naturelles

La ville doit être conçue, construite et gérée pour répondre aux besoins fondamentaux de tous ses habitants. Respirer, boire, se loger, avoir accès à l’énergie, être en sécurité, se nourrir et se divertir doivent être possibles de manière simple, efficace et économe en ressources naturelles.

Concevoir des modèles économiques soutenables

La construction et le fonctionnement de la ville nécessitent de mobiliser des financements diversifiés et innovants. Ceux-ci doivent reposer sur des ressources et des initiatives publiques et privées, être soutenus par de nouveaux modes de gouvernance des projets et impliquer toutes les parties prenantes, à commencer par les habitants et ce dès la conception.

Développer une mobilité durable, accessible à tous et à faible impact sur l’environnement

Une mobilité fluide, peu polluante et facile d’accès pour tous est une condition majeure de l’attractivité de la ville et de la qualité de vie de ses habitants. Si une bonne intégration de cette problématique est envisagée dès la conception de la ville et dès la réflexion globale sur l’organisation du territoire, la répartition des activités et la maîtrise de l’urbanisation.

Entre impératifs du capital et logiques territoriales, il n’y a qu’un pas à Santiago du Chili…

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Entre impératifs du capital et logiques territoriales, il n’y a qu’un pas à Santiago du Chili…

Entre impératifs du capital et logiques territoriales, il n’y a qu’un pas à Santiago du Chili…

Le « marché » financier, un nouvel arbitre sur celui du logement à Santiago du Chili …

Alors qu’un simulateur en 3D devrait être présenté par ARTELIA/VEOLIA dans le cadre de l’appel à projets VIVAPOLIS sur la ville de Santiago du Chili, le Plan Urbanisme Construction Architecture (PUCA) a publié dans la série 4 pages un volet de l’étude de géographie de Rodrigo A. Cattaneo Pineda intitulée « La fabrique de la ville : promoteurs immobiliers et financiarisation de la filière du logement à Santiago du Chili », soutenue en décembre 2012. Ce travail a été mené sous la direction de Marie-France Prévôt-Schapira, Professeur à l’Université Paris 8 - Vincennes Saint-Denis.

Ainsi l’étude se porte sur les stratégies d’investissement à l’œuvre dans l’immobilier résidentiel de Santiago et en suit les conséquences sur la production urbaine. Il commence par décrire la financiarisation de la filière du logement dans la capitale chilienne à partir des années 1980, puis considère les conduites stratégiques et les interactions entre les acteurs présents sur le territoire (bailleurs de fonds, promoteurs immobiliers, etc.) avant d’analyser les manifestations spatiales du phénomène jusqu’à aujourd’hui.

Deux projets caractérisent cette « financiarisation » de la filière du logement chilien, la tour d’appartements du centre-ville de Santiago et le méga-projet pavillonnaire de sa périphérie qui n’auraient sans doute pas vu le jour sans un accès au marché des capitaux.

La première, construite grâce à des fonds cotés en bourse, et le deuxième, financé par des compagnies d’assurances.

Entre impératifs du capital et logiques territoriales, il n’y a qu’un pas à Santiago du Chili…

L’étude s’est portée sur le début du phénomène identifié en 1981, date de la réforme du système des retraites, au Chili. Celle-ci a doté le pays d’un secteur bancaire et financier puissant, au moment où la demande résidentielle croissait. Au cours des années 1990, les élites financières en pleine expansion ont découvert dans la production de l’urbain une alternative pour la valorisation de leurs ressources. Les dynamiques spatiales se retrouvent depuis infléchies par de nouveaux impératifs : rentabilité, maîtrise du risque, vitesse de rotation du capital. Des critères qui s’impriment sur les opérations actuelles, à la taille plus grande et au rythme de production accéléré, suspendues aux aléas du marché.

L’activité des investisseurs ne façonne pas pour autant des paysages complètement uniformes : ils diffèrent en fonction du bailleur de fonds impliqué et de la stratégie de création de valeur choisie. En outre, en s’enracinant dans un endroit précis, le « capital » doit négocier et s’adapter à des logiques préexistantes : les territoires peuvent être conditionnés par des patrimoines familiaux, régis par des cadres réglementaires complexes, etc. Au Chili, la territorialisation des investissements s’est appuyée sur un agent au savoir-faire particulier : le promoteur immobilier. Ce dernier apporte une expertise sur les dynamiques immobilières locales et détient un rôle d’intermédiation fondamental pour lever les obstacles bloquant la réalisation des projets. Il a su adapter les programmes résidentiels aux exigences financières.

Les logiques financières se sont ainsi immiscées dans le jeu des propriétaires fonciers, des autorités publiques et des promoteurs. Elles redéfinissent donc la ville et le rôle de ses producteurs, au risque, en périphérie, de voir des territoires gigantesques définis par une poignée d’acteurs « financiarisés » et de laisser indéterminées les frais liés à la gestion des espaces publics.

Entre impératifs du capital et logiques territoriales, il n’y a qu’un pas à Santiago du Chili…

Le « marché » financier, un nouvel arbitre sur celui du logement ? Exemple Santiago du Chili !

La financiarisation du logement est donc apparue lors de la réforme du système des retraites de 1981, à l’origine de la restructuration de l’économie chilienne toute entière. Dans un contexte économique en faveur de la demande résidentielle, elle a donné naissance à des fonds de pension demandeurs de placements « sûrs », qui ont été une locomotive pour les prêts au logement. Nourries par l’épargne populaire, ces investisseurs ont épaulé la croissance d’établissements bancaires et consolidé la demande solvable, en irriguant un marché secondaire pour la dette hypothécaire. Le phénomène de financiarisation a petit à petit pris de l’envergure, pour devenir incontournable dans les années 2000. Une bourse locale sophistiquée a ouvert de nouveaux canaux de financement pour les grands groupes du bâtiment : bons sécurisés, bons d’entreprises, offres publiques d’actions. Ont ainsi émergés de nombreux promoteurs étroitement associés au monde financier. Les fonds d’investissement immobilier, cotés en bourse et possédés en grande partie par des « petits porteurs », participent au financement de près de 20% de la production totale de logements de la capitale chilienne.

L’injection des capitaux venus du marché financier a démultiplié les capacités de production de la filière, finançant des campagnes d’achats de terrains, la prolifération de chantiers et la création de sociétés. La hausse du chiffre d’affaires du secteur du logement avoisine d’ailleurs les 150 % entre 2004 et 2007 et le déficit d’habitations estimé est passé de 1 million d’unités au début des années 1990 à environ la moitié, dix ans plus tard. Aujourd’hui, le Chili se retrouve doté d’un secteur financier puissant avec un crédit très robuste ainsi que d’une industrie du logement tout aussi solide, soutenue par des politiques publiques stabilisatrices et appuyée sur des sociétés fortement capitalisées.

Entre impératifs du capital et logiques territoriales, il n’y a qu’un pas à Santiago du Chili…

Impératifs et logiques, du capital au territoire… Ainsi, l’étude montre qu’au cours des trente dernières années, le secteur du logement chilien a vu la part des agents financiers monter en puissance. La géographie de leurs placements se révèle composite. Elle est la cristallisation de stratégies d’investissement traditionnelles reconfigurées par des impératifs issus du monde de la finance : la rentabilité (très largement déterminée par l’exploitation d’« opportunités foncières »), le risque (maîtrisé par une stratégie de diversification des placements à l’échelle de la métropole) et la vitesse de rotation du capital (fonction de ventes et des segments de marché ciblé). La territorialisation de l’activité des investisseurs prend toutefois des formes diverses, en fonction de leurs attentes, de leurs modalités de fonctionnement et de leurs stratégies de création de valeur. Certains, tout en investissant dans la filière immobilière, sont largement indifférents aux considérations spatiales. Ils se greffent au gré des opportunités à des dynamiques urbaines et n’interviennent pas dans la gestion des opérations. Dans d’autres cas, l’investissement se veut sélectif, s’enracine dans des territoires particuliers et privilégie des modèles architecturaux. Les logiques financières remodèlent ainsi la ville, mais sans entraîner pour autant la disparition des modalités de production antérieures : elles se greffent sur des dynamiques préexistantes (poids des héritages, cadre juridique établi) et sur des agencements d’acteurs plus anciens.

Les investisseurs s’intéressent peu aux caractéristiques concrètes des projets immobiliers. Leur participation dans le négoce du logement résulte d’un arbitrage ponctuel entre les performances affichées par un placement et les risques réputés. Aussi la territorialisation des investissements a-t-elle demandé l’intervention d’un intermédiaire doté d’un savoir-faire spécialisé sur l’espace : le promoteur immobilier. Dans un secteur aux ressorts de fonctionnement assez opaques, celui-ci apporte une expertise sur les marchés fonciers, la demande résidentielle et l’offre concurrente. Il peut ainsi jouer de son carnet d’adresses et de son entregent pour lever les barrières foncières (prospection et acquisition du sol) et réglementaires (négociation des permis de construire). Outre la programmation et la gestion, il joue donc un rôle de « porteur de projet », de « coordinateur d’alliances » et adapte les programmes résidentiels aux exigences financières. Son savoir, contingent et empirique, se révèle essentiel dans la résolution des contraintes qui pèsent sur la réalisation des projets. Au Chili, la figure du promoteur est même centrale : elle a émergé comme une des grandes gagnantes de la libéralisation du marché foncier et immobilier de la capitale. Ces dernières années, ceux qui sont les mieux reliés au marché des capitaux se sont ainsi emparés d’un pourcentage considérable du marché métropolitain (autour de 25%). Ces promoteurs sont « les grands gagnants » de la libéralisation autoritaire du marché foncier et immobilier de la capitale.

Ce fait observer, l’étude c’est que la financiarisation a tout d’abord accéléré les rythmes de production du logement. Les périodes d’expansion et de récession se succèdent plus rapidement et connaissent des pics plus intenses. Les mises en chantier se détachent ainsi de variables structurelles, comme la croissance démographique ou l’amélioration des revenus. Elles évoluent désormais au gré des capitaux mis à disposition par les marchés financiers, dont elles suivent la cadence, les logiques et les crises. Parallèlement, la revendication par « le marché » de l’accélération de la rotation du capital et de risques mitigés a encouragé une diversification des mises en chantier. Pour varier l’origine de leurs flux de trésorerie, les plus grands promoteurs sont partis à la conquête de l’ensemble de la métropole, puis des régions, et commencent maintenant leur internationalisation, en commençant principalement par le Pérou. Enfin, la financiarisation tend à produire des programmes immobiliers de plus grande dimension, les acteurs financiers cherchant à maximiser les chiffres d’affaires tout en diminuant les frais d’études. C’est le cas en périphérie avec le développement de mégaprojets, mais surtout en centre historique, avec des opérations de rénovation dont le volume moyen est passé de 52 à 378 unités par immeuble entre 1992 et 2009. Deux projets illustrent les impacts spatiaux de cette financiarisation : une tour d’appartements du centre-historique, construite par des fonds cotés en bourse, ainsi qu’un programme pavillonnaire périphérique, financé par un investisseur institutionnel.

Entre impératifs du capital et logiques territoriales, il n’y a qu’un pas à Santiago du Chili…

Ensuite, l’étude montre que les zones périurbaines favorisent de mégaprojets pavillonnaires. Ainsi, elle mentionne qu’en 1997, les autorités ont étendu les frontières de Santiago dans le but de réguler l’activité immobilière des communes intégrées. Toute terre agricole devient donc urbanisable, à condition de satisfaire à des critères de surface minimale (300 hectares) et d’internaliser les frais d’infrastructure et de transport. Depuis 1994, la capitale a ainsi vu croître sa surface construite ou constructible de 42 % (31 400 hectares). Malgré ces chiffres, les acteurs financiers n’interviennent que marginalement ou tardivement dans les opérations immobilières de cette lointaine périphérie. La complexité du calcul des externalités et compensations, la multiplicité des interlocuteurs, les conflits d’usage ont en effet rendu les négociations trop longues et trop ardues : la spéculation foncière reste aux mains des industriels et des grands exploitants agricoles, les investisseurs finançant quant à eux l’accélération des chantiers et des livraisons, par exemple. Ceux qui investissent davantage dans les périphéries optent pour les mégaprojets immobiliers sur 15 à 20 ans, les seuls à afficher un chiffre d’affaires suffisant pour les attirer. C’est le cas des compagnies d’assurance, à la recherche de produits aux retours étalés dans le temps. Elles privilégient des lotissements pavillonnaires de très grande taille, urbanisés selon des étapes annuelles. Elles parient sur les plus-values foncières à venir, via des contrats prévoyant la rétrocession d’une partie des terrains achetés à la fin de chaque échéance annuelle.

Enfin, l’étude s’est portée sur la tour d’appartements pour primo-accédants grâce à une rotation rapide du capital. Elle observe qu’au début des années 1990, Santiago était marqué par la « crise des centres » : dépeuplement, appauvrissement, dégradation du bâti et fuite des activités prestigieuses. Le marché du neuf y était inexistant. 15 ans plus tard, son paysage hérissé de gratte-ciel révèle le dynamisme des marchés financiers. Les capitaux ont été attirés grâce à des dispositifs publics incitatifs (démarche partenariale public-privé, aides à l’accession à la propriété, etc.)... détournés de leur but social par les promoteurs. Attirés par les promesses d’un marché de masse en expansion, ceux-ci ont en effet privilégié les biens de petite taille, à coût modéré, au détriment des programmes familiaux à bas prix, prônés par les autorités locales. Aussi, malgré la réactivation du secteur immobilier, le centre-ville a-t-il perdu 13 % de sa population entre 1992 et 2002. Afin d’intensifier l’usage du sol, les immeubles ont donc gagné en hauteur (et en standing) et les appartements perdu de la surface plancher. Se sont ainsi multipliés des tours génériques, édifiées et vendues en deux ans, composées de petites unités accessibles aux primo-accédants. Dès leur origine, les fonds de développement immobilier ont été conçus pour séduire les « petits porteurs ». Administrés par des filiales d’établissements bancaires, ils sont placés à travers le réseau d’agences de ces banques. Le choix du centre et de la tour résulte de la recherche d’actifs au prix d’acquisition relativement bas, assurant des rentabilités élevées et permettant un désengagement rapide.

Entre impératifs du capital et logiques territoriales, il n’y a qu’un pas à Santiago du Chili…

BioZinalium®, un nouveau concept pour la durabilité des réseaux de canalisations enterrées.

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BioZinalium®, un nouveau concept pour la durabilité des réseaux de canalisations enterrées.

BioZinalium®, un nouveau concept pour la durabilité des réseaux de canalisations enterrées.

Fruit des travaux de recherche de Saint Gobain PAM qui conçoit, produit et commercialise un éventail complet de solutions dédiées au transport de l'eau, notamment sur son revêtement Zinalium®, les ingénieurs et chercheurs du Centre de Recherche ont conçu BioZinalium®, un nouveau concept de protection extérieure, constitué d’une première couche d’alliage Zinc‐Aluminium enrichi en Cuivre recouverte d’une seconde couche de peinture Aquacoat® (bouche‐pores).

Pour répondre aux exigences réglementaires des pouvoirs publics et aux préoccupations légitimes des investisseurs, les gestionnaires et les exploitants des réseaux d’eaux sont amenés à faire des choix de canalisation pérennes et fiables.

Les ingénieurs et chercheurs du Centre de Recherche Saint‐Gobain PAM, situé à Maidières, en Meurthe et Moselle, ont été sensibilisés à ces thématiques. Leur expertise scientifique dans les domaines de la métallurgie, des revêtements et des processus de fabrication ont permis l’émergence d’innovations majeures qui apportent de vraies réponses à ces problématiques du marché de l'eau...

Depuis toujours les travaux de recherche de Saint‐Gobain PAM sur les revêtements à base de zinc ont contribué à consolider les protections des réseaux enterrés de canalisations en fonte. Ces dernières alimentent encore la plupart des capitales.

Pour mettre au point son revêtement Zinalium® à base d’alliage de zinc et d’aluminium (ZnAl 85‐15), Saint‐ Gobain PAM avait mené des essais d’envergure sur le site naturel du Mont‐Saint‐Michel, et sur une très longue durée (14 ans). Des essais complémentaires en laboratoire avaient démontré une réduction d’un facteur 3 de la vitesse de corrosion, autrement dit une espérance de vie triplée comparativement au revêtement à base de zinc pur.

Tout en conservant les performances de durabilité de Zinalium®, le nouveau revêtement BioZinalium® ajoute une composante « assurance contre la bio corrosion localisée » et contribue aux efforts de Saint‐ Gobain PAM en matière de développement durable.

Le cuivre, un puissant bactéricide contre la bio‐corrosion dans les sols

Divers micro‐organismes, présents localement dans les sols, intensifient parfois le processus électrochimique de corrosion du fer. On parle alors de bio‐corrosion. Officiellement enregistré comme agent antibactérien depuis 2008, le cuivre a été retenu et utilisé par le Centre de recherche de Saint‐Gobain PAM pour lutter contre ce phénomène de bio‐corrosion.

Dans BioZinalium®, l’alliage de zinc‐aluminium (ZnAl 85‐15) est enrichi avec 0,5% de cuivre. Cet enrichissement confère au revêtement un pouvoir bactéricide qui protège le tuyau contre les corrosions bactériennes dans les sols et préserve ainsi leur longévité.

BioZinalium®, un revêtement sans COV et sans BPA

Dans le cadre de sa démarche en faveur de la préservation de l’environnement, Saint‐Gobain PAM a fait un choix écologique et sain pour le bouche‐pores de protection, en remplaçant la peinture époxyde par une peinture acrylique monocomposant en phase aqueuse : Aquacoat®.

• Elle supprime l’utilisation des solvants organiques en atelier et donc l’émission de Composés Organiques Volatiles (COV) qui ont des effets indirects sur la santé.

• Elle élimine la présence de Bisphénol A (BPA), molécule potentiellement dangereuse pour la santé humaine car reconnue comme un perturbateur endocrinien, actif même à très faibles doses.

Respectueux de l’environnement, Aquacoat® forme aussi un film de protection uniforme, stable et adhérent, résistant aux agressions des conditions climatiques et des sols. Son aspect satiné et sa teinte présentent une tenue dans le temps remarquable.

BioZinalium® un revêtement d’avance

Dès 2014, les tuyaux en fonte ductile des gammes Natural® et Blutop® de Saint‐Gobain PAM profiteront de BioZinalium®. Conforme aux normes européenne et internationale, le revêtement BioZinalium®, dispose des attestations de conformité sanitaire qui certifient de son aptitude au contact avec l’eau potable.

Avec la technologie BioZinalium® Saint‐Gobain PAM démontre son avance technologique dans la conception des revêtements et des produits du cycle de l’eau, pour garantir aux professionnels de l’eau la qualité et la longévité de leurs réseaux enterrés.

BioZinalium®, un nouveau concept pour la durabilité des réseaux de canalisations enterrées.

L’espace incubateur de Paris Innovation Boucicaut s’ouvre sur la ville de demain…

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L’espace incubateur de Paris Innovation Boucicaut s’ouvre sur la ville de demain…

L’espace incubateur de Paris Innovation Boucicaut s’ouvre sur la ville de demain…

Inauguré le 5 février, ce nouvel espace, situé dans le nouvel éco-quartier du 15e arrondissement de Paris Boucicaut, incubera la ville de demain et le futur de la construction.

Au cœur d’un site chargé d’histoire avec l’hôpital Boucicaut qui fut construit en 1897 grâce à un legs de Marguerite Boucicaut, veuve du propriétaire-promoteur des grands magasins du Bon Marché. À partir des années 20, l’hôpital se transforme pour répondre aux progrès de la médecine. À l’origine ouvert sur les rues voisines, le site s’est progressivement coupé du quartier, l’activité hospitalière a cessé en 2001.

L’un des souhaits d’aménagement est de préserver la mémoire du site et le patrimoine architectural et paysager.

Au coeur d’un quartier vivant du 15e arrondissement, la ZAC Boucicaut est un lieu de partage au sein duquel une crèche, une école polyvalente, un institut médico-éducatif, des logements privatifs et sociaux cohabitent avec les plus innovantes des entreprises parisiennes.

Dernier né des grands sites d’incubation et d’hébergement de startups financés par la Ville de Paris, Paris Innovation Boucicaut accueille des entreprises innovantes autour de plusieurs thématiques : design, e.santé, ville intelligente, aéronautique, construction et énergie.

La RIVP livre un bâtiment dédié à l’innovation sur 5 niveaux de 7170 m2 shon dont 765 m2 shon de commerces en rez-de-chaussée et 6445 m2 shon de pôle d’entreprises.

Conçu par Paul Chemetov, architecte, ce bâtiment a été construit dans le respect du Plan Climat de la Ville de Paris et dans le cadre de ce nouvel éco-quartier qui se veut exemplaire tant sur le plan du développement durable que sur celui de la biodiversité.

Ce nouvel équipement offrira aux jeunes entreprises des locaux et des services d’accompagnement à des coûts réduits.

Le pôle d’entreprises sera constitué de 42 lots de type incubateur2 (pépinières) à destination de PME/PMI et d’un hôtel d’entreprises, d’une surface allant de 23m2 à 172m2. Un espace de co-working de 168m2 avec entrée privative sur la rue de Lourmel sera animé en rez-de-chaussée, il comprendra 24 postes de travail.

Inauguré mercredi 5 février par le maire Bertrand Delanoë, Paris Innovation Boucicaut accueille donc une quarantaine de start-ups dont la sélection a été opérée par Paris Incubateurs (émanation du Laboratoire Paris Région Innovation) et Impulse Partners, cabinet de conseil en statégie et innovation pour de grands groupes de la construction, de l'énergie et de l'aéronautique. Ces deux opérateurs ont été sélectionnés en 2013 après un appel d'offre de la RIVP et de la Ville de Paris.

L’hôtel d’entreprises et incubateur Paris Innovation Boucicaut s’inscrit dans le cadre de la politique du département de Paris en faveur de l’innovation visant notamment a augmenter l’offre parisienne des locaux aux jeunes entreprises. La mise en avant d’une logique d’open-innovation et d’une culture design sont au cœur de l’ensemble des projets accompagnés.

"Les grands groupes qui font appel à nous - Setec, Léon Grosse, ArcelorMittal, Soletanche Freyssinet, Bouygues Immobilier notamment - n'ont souvent pas, de par leur taille, le temps ou la visibilité nécessaire pour mettre la main sur des technologies innovantes ou de pointe développées par des start-ups. Et de leur côté, ces petites entreprises n'ont pas les contacts pour approcher ces grands groupes", explique Thomas Le Diouron de Impulse Partners. "En les accueillant après une sélection pointue - nous présentons à nos grands clients les dossiers et ce sont eux qui les choisissent - nous offrons à ces start-ups un hébergement, un soutien financier et un réseau. Nous les mettons sur le marché en leur faisant gagner plusieurs mois dans leur développement."

Prestations

Incubateur/hôtel d’entreprises

- Le pole d’entreprises est constitué de 42 lots

- Hôtel d’entreprises de 2492 m² SHON divisé en 16 lots de 62 à 172 m².

- Espace de co-working de 168 m² et 24 postes dont un espace de travail en commun de 10 places.

- Incubateur de 1580 m² SHON, divisée en 25 lots de 23 à 123 m².

- L’incubateur a également 2 structures d’accompagnement :

*Paris Région Innovation Laboratoire

*Impulse partenaires

Commerces

- 766 m² dont une terrasse extérieure de 54 m²

- 3 commerces au pied d’immeuble : 1 commerce de restauration de 400m2, un de 79 et de 287m2

L’immeuble

- Espaces communs, bureau d’accueil, bureau d’animateurs, cafétéria, 6 salles de réunion dont une grande salle de conférence de 74 m²

- 1091 m² de circulation et de services collectifs

- Présence d’un manager de site

- Fibre optique / accès au très haut débit et au wifi

- Parkings

- Espace cafétéria au RC

- Bâtiment respectant les exigences HQE et BBC du Plan Climat de la Ville et de la Région Ile-de-France

Tarifs

Bail 3/6/9 commercial à usage de bureaux et possibilité de partir tous les ans en respectant un préavis de 6 mois pour l’hôtel d’entreprises et 3 mois pour l’incubateur.

Tarif incubateur 2013

260 € annuel /m2/an/HT/HC pour la première année (comprenant la réduction de 50 %),
312 € annuel /m2/an/HT/HC pour la seconde année (comprenant la réduction de 40 %) indexée sur la variation des indices du coût de la construction,
364 € annuel /m2/an/HT/HC en cas de poursuite du parcours résidentiel, sur une troisième et quatrième année (réduction de -30 %) indexée sur la variation des indices du coût de la construction.

Tarif hôtel d’entreprises 2013

Bail 3/6/9
390 € annuel /m2/an/HT/HC pour les 3 premières années (comprenant la réduction de 25% d’aide accordée).
442 € annuel /m2/an/HT/HC de 4 à 6 ans (comprenant la réduction de 15% d’aide accordée).
520 € annuel /m2/an/HT/HC de 7 à 9 ans indexée sur la variation des indices du coût de la construction.

L’espace incubateur de Paris Innovation Boucicaut s’ouvre sur la ville de demain…

Les esprits de Cézanne et Renoir revivent à la Villa des Arts, …

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Les esprits de Cézanne et Renoir revivent à la Villa des Arts, …

Les esprits de Cézanne et Renoir revivent à la Villa des Arts, …

La Villa des Arts constitue un ensemble d’ateliers d’artistes situé au pied de la butte Montmartre, dans le 18e.

Cette opération a fait l’objet d’une réhabilitation lourde et permis la création de 36 logements sociaux et 47 ateliers d’artistes. Le lieu chargé d’histoire et de culture a vu séjourner de grands artistes du XIXe et XXe.

La villa est un ensemble d'une cinquantaine d'ateliers d'artistes, le plus important du XIXe siècle à Paris, bâti sur un terrain détaché du cimetière de Montmartre et dévolu aux artistes sous Louis XV.

En 1888, Desmichel et Gueret confient à l'architecte Henri Cambon la construction des bâtiments actuels.

L'escalier principal et de nombreux éléments de construction sont issus de la récupération de pavillons de l'exposition universelle de 1900.

De l’habitation modeste à l’hôtel particulier, cet ensemble témoigne de l’habitat des différentes classes de la société bourgeoise du milieu artistique de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Tous les grands mouvements de la peinture du 19e et du 20e siècles, ont été représentés au fil du temps par la présence d’artistes dans les ateliers de la Villa des Arts: l'Académisme (Léon Bonnat, Benjamin-Constant ), le Symbolisme (Eugène Carrière ), l'Impressionnisme (Auguste Renoir), Paul Cézanne , le Néo-Impressionnisme (Paul Signac ), le Fauvisme (Raoul Dufy ), le Cubisme (Louis Marcoussis ), le Dadaïsme (Francis Picabia ), le Surréalisme (Marcel Jean ), l'Art Cinétique (Nicolas Schöffer )… La présence de ces artistes a attiré de nombreux visiteurs célèbres, tels que Picasso, Dali, Paul Eluard, André Breton, Joan Miró, Gertrude Stein… La Villa est encore occupée de façon quasi exclusive par des artistes: peintres, sculpteurs, architectes, photographes.

© Hervé Abbadie

© Hervé Abbadie

C’est ce témoin d’un ensemble d’ateliers et d’habitations d’artistes que la Ville de Paris souhaite préserver.

Propriété de la Ville de Paris, l’ensemble de la Villa des Arts est inscrit à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques en totalité depuis 1994, pour empêcher sa disparition, préserver son unité et sa mémoire, non seulement concernant les façades et toitures mais aussi toute l’organisation intérieure et l’ambiance qui s’en dégage. La Ville de Paris s’en porte acquéreur en 2007, et confie à la RIVP la réhabilitation et la gestion de l’ensemble.

La RIVP le réhabilite pour y créer des logements sociaux dans le cadre d‘une opération pilote de mixité (logements, ateliers, ateliers-logements + 1 hôtel particulier à vocation artistique).
L’enjeu du projet repose sur deux aspects: la réhabilitation adaptée à des problématiques contemporaines, et la préservation / restitution du patrimoine. Le projet s’est articulé autour des demandes des services du Patrimoine (ABF, DRAC) et des contraintes de la maîtrise d’ouvrage (un parc social, un budget) dans un souci de plus-value architecturale contemporaine s’inscrivant pleinement dans la restitution de l’esprit des lieux.
Un prototype d’atelier réhabilité, déclinable par la suite, a été réalisé. Les proportions du volume y ont été restituées : mezzanine à sa dimension d’origine, mais de facture contemporaine.

© Hervé Abbadie

© Hervé Abbadie

© Hervé Abbadie

© Hervé Abbadie


Nika Autor - Film d’actualités – l’actu est à nous

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Nika Autor - Film d’actualités – l’actu est à nous

Nika Autor - Film d’actualités – l’actu est à nous

Au Jeu de Paume du 11/02 au 18/05/2014 Programmation Satellite 7

A quelque jours de sa prochaine ouverture et après avoir présenté sur le blog, les prochaines expositions du Jeu de Paume, Robert Adams pour l'Endroit où nous vivons et Mathieu Pernot pour la Traversée, le Centre d'art se propose en accès libre, la programmation Satellite confiée chaque année à un commissaire différent chargé de trois expositions au Jeu de Paume et d’une exposition à la Maison d’Art Bernard Anthonioz (Nogent-sur-Marne). Les artistes occupent les espaces interstitiels du Jeu de Paume (mezzanine, foyer), qui deviennent chacun un champ d’expérimentation, d’interrogation et d’échange. Pour la septième édition de cette programmation, le Jeu de Paume a convié la critique d’art et commissaire indépendante slovène Nataša Petrešin- Bachelez.

Intitulée « Histoires d’empathie », la proposition de Nataša Petrešin-Bachelez s’inscrit dans la continuité des projets qui, au sein de la programmation Satellite du Jeu de Paume, explorent de nouvelles formes d’expositions, comme en témoignent les éditions précédentes qui ont été réalisées, depuis 2007, successivement par Fabienne Fulchéri, María Inés Rodríguez, Elena Filipovic, Raimundas Malašauskas, Filipa Oliveira ou Mathieu Copeland. Cette année, « Histoires d’empathie » invite quatre artistes femmes, Nika Autor, Natascha Sadr Haghighian, Kapwani Kiwanga et Eszter Salamon.

Présentée du 11 février au 18 mai 2014, la première exposition de ce cycle intitulée « Film d’actualités – l’actu est à nous » est dédiée à Nika Autor, qui appartient à une nouvelle génération d’artistes et de documentaristes ayant vécu, tout au long de leur adolescence, les changements radicaux provoqués par la dislocation de la Yougoslavie. Dans cette exposition, Nika Autor travaille avec et autour de cette histoire personnelle obsédante. Elle sonde l’héritage de la forme cinématographique du film d’actualités et suit les méandres historiques de ses métamorphoses en superposant le lieu – la ville de Maribor, où elle est née et a grandi –, la présence incarnée et le savoir subjectif.

Photo 1 : Nika Autor, Marko Bratina, Ciril Oberstar et Jurij Meden Newsreel 55 2013

Photogramme de vidéo, 30 min Courtesy des artistes

Étudiants de Maribor, membres du Triglav Academic Club (Slava Klavora est la deuxième en partant de la gauche), Zagreb, 7 décembre 1939 Photographie d’archives utilisée dans Newsreel 55, de Nika Autor, Marko Bratina, Ciril Oberstar et Jurij Meden, 2013 Collection du National Liberation Museum Maribor

Étudiants de Maribor, membres du Triglav Academic Club (Slava Klavora est la deuxième en partant de la gauche), Zagreb, 7 décembre 1939 Photographie d’archives utilisée dans Newsreel 55, de Nika Autor, Marko Bratina, Ciril Oberstar et Jurij Meden, 2013 Collection du National Liberation Museum Maribor

La démarche de l’artiste Nika Autor sous-entend l’impossibilité d’un savoir objectif dissocié du lieu incarné. Elle s’intéresse aussi à l’affect et à sa capacité à fournir un accès transformatif au savoir sur des événements précis et historiquement capitaux intervenus sur le sol de l’ex-Yougoslavie durant trois périodes : les années 1940, la fin des années 1980 et l’année 2012.

Avec ses collaborateurs, elle a relevé le défi de ranimer les films d’actualités – « cette forme cinématographique extrêmement résiliente », selon Ciril Oberstar –, tout en continuant, de ce fait, à questionner la place de l’engagement dans l’art contemporain. Pour Oberstar, la presse filmée constitue, « de par son caractère ouvert et propice à l’intervention et à la propagande politiques, le théâtre privilégié de la lutte des classes dans le cinéma. Paradoxalement, c’est bel et bien cette réalité “extrafilmique” des luttes sociales qui le révolutionne sans cesse et le maintient en vie ».

Le titre « Film d’actualités – l’actu est à nous » fait référence à deux œuvres cinématographiques notoires : Finally Got the News, film d’actualités américain réalisé en 1970 par le groupe Newsreel sur la Ligue des ouvriers révolutionnaires noirs, issus de l’industrie automobile de Detroit, et La Vie est à nous (1936), film d’actualités français commandité par le Parti communiste, traitant de l’opinion de la classe ouvrière sur la société de l’époque. Les deux films se servent du « montage » dans l’intention de susciter auprès des spectateurs une réflexion critique sur la société dont ils font partie. À l’instar de ces actualités historiques, le choix des œuvres exposées vise à explorer l’interpénétration de l’image et de l’engagement social à l’intérieur du dispositif filmique ainsi que la dialectique du montage et de la réflexion. Alors qu’historiquement, cette forme servait d’arme psychologique à la propagande, elle est comprise ici en tant qu’outil de recherche et de propagande.

L’exposition présente Newsreel 55, dernière œuvre collective en date de Nika Autor, Marko Bratina, Ciril Oberstar et Jurij Meden, ainsi qu’un film et une sélection d’images documentaires issues des recherches de la plateforme artistique expérimentale Obzorniška Fronta (Front du film d’actualités), qui se destine à la production sérielle de la presse filmée.

La rencontre programmée le 6 mai constitue l’élément performatif et formateur de l’exposition. Dans ce cadre, des critiques et des théoriciens et des artistes présentent, sous forme de projections commentées, l’histoire hétérogène et complexe de la presse filmée yougoslave et deux films d’actualités récents produits par Obzorniška Fronta.

À travers les histoires et les sujets développés par ce collectif (histoire et dynamique économique de l’ancien pays commun, la Yougoslavie ; Maribor, ville de l’industrialisation/désindustrialisation ; la guerre des années 1990 ; la question de la lutte des classes aujourd’hui ; les mouvements illégaux/contestataires...), et la spécificité même des sujets abordés, l’exposition « Film d’actualités – l’actu est à nous » essaie de démontrer que l’on peut identifier, dans la sphère du mode de production capitaliste, certains traits communs et universels.

Newsreel 55 est un collage de citations, d’images d’archives et d’actualités relatives à la République fédérative socialiste de Yougoslavie, et tout particulièrement à Maribor, troisième ville industrielle de l’ancien pays. Par ces évocations, le film interroge les mutations sociales et politiques du XXe siècle qui ont forgé la dynamique économique, politique et sociale de cette ville. Maribor, ville occupée, ville industrialisée et désindustrialisée, marquée par l’effondrement de l’État yougoslave. Dans une démarche empathique, ces périodes sont représentées à travers le regard d’une génération qui a grandi au tournant de deux systèmes, ne pouvant être qu’un témoin silencieux de la montée du capitalisme dans toute sa dimension sinistre. Comment se servir de l’image, de son pouvoir et de ses effets pour soulever la question de la lutte des classes et de lui rendre son actualité ?

Newsreel 55 est une œuvre collective de Nika Autor, Marko Bratina, Ciril Oberstar et Jurij Meden. Marko Bratina est philosophe et traducteur. Il vit et travaille à Ljubljana. Jurij Meden est cinéaste, responsable des programmes de la cinémathèque slovène de Ljubljana et fondateur de la revue KINO!, consacrée à la théorie cinématographique, à la politique et à la poésie.

Ciril Oberstar, titulaire d’un master de philosophie, est corédacteur en chef du magazine culturel slovène Dialogi. Il vit et travaille à Ljubljana.

Nika Autor, Marko Bratina, Ciril Oberstar et Jurij Meden Newsreel 55 2013 Photogramme de vidéo, 30 min Courtesy des artistes

Nika Autor, Marko Bratina, Ciril Oberstar et Jurij Meden Newsreel 55 2013 Photogramme de vidéo, 30 min Courtesy des artistes

❙ Nika Autor

Née en 1982 à Maribor, Slovénie ; vit et travaille à Ljubljana. Nika Autor s’intéresse à la production des images (notamment à leur montage, inspiré par les films propagandistes de gauche, les courts-métrages documentaires expérimentaux et les films d’actualités), à leur statut et au pouvoir, direct et indirect, qu’elles exercent sur leur temps et l’histoire. Dans ses travaux antérieurs, elle s’est livrée à une déconstruction critique du discours dominant sur la politique d’asile politique et d’immigration en mettant en lumière les principes d’exclusion et les pratiques disciplinaires qui encadrent la situation sociale des demandeurs d’asile. En novembre 2013, elle reçoit pour son œuvre Newsreel 55 le prix France Brenk attribué par l’association KINO! de Ljubljana, Slovénie.

❙ Principales expositions et performances

2013 « Newsreel 55 », Cinémathèque de Slovénie, Ljubljana, Slovénie « Between the Worlds II », galerie Miroslav Kraljevič, Zagreb, Croatie « Resilience », U3 – 7e Triennale d’art contemporain de Slovénie, MSUM, Ljubljana, Slovénie « Shifts in Time: Performing the Chronic », MUMOK, Vienne, Autriche

2012 K3 – Festival du court métrage, Villach, Autriche ; Udine, Italie ; Ljubljana, Slovénie Alternative Film/Video 2012, Belgrade, Serbie FSF – Festival du film slovène, Portorož, Slovénie The Future of European Integration: Left Perspective », May Day School,

Workers’ and Punks’ University, Ljubljana, Slovénie « The Present and Presence: A Selection of Works from the Arteast 2000+ Collection and The Moderna Galerija National Collection », MSUM, Ljubljana, Slovénie

2011 « This Is No Longer the Country My Uncles Talked About: Margin(al) Notes on Solidarity, Survival and Life », galerie Škuc, Ljubljana, Slovénie « The Bring In Take Out – Living Archive (LA) – Interactive Contemporary Art Exhibition », Glyptotheque CASA Zagreb, Croatie

2010 « Kino Integral », 21e LIFFe – Festival international du Film de Ljubljana, Cankarjev Dom, Ljubljana, Slovénie

« Not Where From But Where To... », Open Systems, Vienne, Autriche « An Idea for Living. Realism and Reality in Contemporary Art in Slovenia », U3 – 6e Triennale d’art contemporain de Slovénie, Moderna Galerija, Ljubljana, Slovénie « Sonic beams / Acoustic shadows », La Générale, Paris, France « Upgrade ! Paris », Ars Longa, Paris, France

Nika Autor, Marko Bratina, Ciril Oberstar et Jurij Meden Newsreel 55 2013 Photogramme de vidéo, 30 min Courtesy des artistes

Nika Autor, Marko Bratina, Ciril Oberstar et Jurij Meden Newsreel 55 2013 Photogramme de vidéo, 30 min Courtesy des artistes

Histoires d’empathie par Nataša Petrešin-Bachelez Programmation Satellite 7

« Histoires d’empathie » rend compte de la spécificité de la recherche artistique réflexive de quatre femmes artistes et de leur investissement dans des rôles de chercheuses, de militantes et d’éducatrices. Ces quatre artistes ont été invitées à produire une situation ou exposition pour un espace précis – en l’occurrence, la programmation Satellite du Jeu de Paume – et dévoilent, à travers leur travail, les relations de pouvoir entre leur propre position, l’institution et les visiteurs.

❙ Qu’est-ce Que la réflexivité opère, révèle ?

Depuis plusieurs décennies, l’anthropologie, le féminisme et les sciences sociales en général, plaident en faveur de la réflexivité ou de l’observation participante, dans ce que l’on nomme le tournant réflexif.

Ce dernier valorise la capacité à pouvoir réfléchir sur sa propre position d’énonciation. Les chercheurs/euses se sont définis comme étant eux/elles-mêmes les instruments de production des données, ce qui a donné lieu à une divulgation systématique et rigoureuse de leur méthodologie et de leur propre point de vue subjectif.

Ce tournant a parfois provoqué des erreurs d’interprétation dans les comptes-rendus des chercheurs/euses en confondant réflexivité avec conscience de soi ou même avec récit autobiographique. De ce fait, qu’est-ce que la réflexivité opère, révèle ? Qui légitime-t-elle ? Tout dépend de qui la pratique et de la façon dont elle s’exerce.

❙ le principe d’empathie

Dans le domaine de l’art contemporain, cette méthode autoréférentielle s’est trouvée depuis quelques années des affinités avec l’intérêt porté au principe d’empathie – capacité à ressentir les émotions de quelqu’un d’autre, à s’en sentir responsable – qui porte le/la chercheur/euse ou l’artiste à tenter de comprendre et de soutenir des actions et les motivations de ceux qu’il/ elle étudie. Le style d’écriture conversationnel, mélange de récits d’expériences vécues, de témoignages à la première personne et d’observations diverses, est ainsi adopté pour que le public ressente le contexte culturel et matériel de l’œuvre. Ce tournant réflexif et empathique est perceptible dans les échanges entre pratiques curatoriales et éducatives, et dans la polarité entre l’attention portée aux objets et celle portées aux êtres. De nouveaux processus de médiation sont proposés par les commissaires et les artistes aux côtés des équipes pédagogiques dans les institutions, et visent à aller au-delà de la représentation classique pour faire partie intégrante de la démarche artistique.

Dans cette série d’expositions, les approches des artistes varient autant que les effets de l’empathie sur les êtres. Nika Autor souligne la nécessité d’un savoir associé au lieu d’où elle vient et depuis lequel elle crée une subversion de l’histoire officielle. Natascha Sadr Haghighian interroge le principe d’empathie en ce qu’il souligne la capacité humaine à produire et à percevoir des ressemblances. En se demandant comment accéder aux souvenirs des témoins d’une guerre et comment les transmettre, Kapwani Kiwanga questionne la morphologie de la mémoire et du témoignage à travers la nécessité de leur incarnation. Eszter Salamon traite de l’empathie en tant que valeur d’échange entre les visiteurs/euses et l’œuvre, sous la forme d’une performance en continu au cours de laquelle sont livrés des indices narratifs qui reconstituent une vie, nous renseignant ainsi sur la spécificité de l’espace mémoriel et du passé.

Nataša Petrešin-Bachelez

Commissaire de la programmation Satellite 7 du Jeu de Paume, Nataša Petrešin-Bachelez est née à Ljubljana (Slovénie) en 1976. De 2010 à 2013, elle a été codirectrice des Laboratoires d’Aubervilliers. Depuis 2006, elle co-organise, avec Patricia Falguières et Élisabeth Lebovici, le séminaire « Something You Should Know : artistes et producteurs aujourd’hui » autour des pratiques artistiques et curatoriales, à l’École des hautes études en sciences sociales, à Paris.

En 2012 et 2013, le séminaire a été invité par la FIAC. En 2010, Nataša Petrešin-Bachelez a été commissaire associée de l’exposition « Les Promesses du passé. Une histoire discontinue de l’art dans l’ex-Europe de l’Est », au Centre Pompidou, où elle a travaillé avec les conservatrices Christine Macel et Joanna Mytkowska. La même année, elle a été commissaire invitée de Paris Photo pour la section « Statement », une sélection de galeries d’Europe centrale.

Elle a été commissaire des projets suivants : « Yona Friedman. Around the concept of Ville Spatiale », musée d’Art moderne de Ljubljana (2010) ; « Conspire », festival transmediale.08, Haus der Kulturen der Welt, Berlin (2008) ; « Distorted Fabric », De Appel, Amsterdam (2007) ; « Participation: Nuisance or Necessity ? », lASP IS, Stockholm (2005) ; « Our

House is a House that Moves », Galerija Škuc, Ljubljana (2003), Living Art Museum, Reykjavik (2006). Elle a également assisté l’artiste Akram Zaatari pour « Radical Closure », Oberhausen Film Festival (2006), et le commissaire Rene Block pour « In the Gorges of the Balkans », Kunsthalle Fridericianum, Cassel (2003).

Elle a été co-commissaire de « Société Anonyme », Le Plateau (2007) et Kadist Art Foundation, Paris (2008), avec Thomas Boutoux et François Piron. En 2013, elle a été directrice artistique d’U3, Triennale d’art contemporain de Slovénie (musée d’Art contemporain, Ljubljana), commissaire invitée de la Biennale Online (directeur artistique : Jan Hoet) et membre des jurys de plusieurs commandes d’art public à Paris et Bordeaux.

Elle a également contribué à des magazines tels que e-flux journal, Bidoun, Springerin, ARTMargins, Parkett, NU: The Nordic Art Review et Sarai Reader. Depuis 2011, elle est rédactrice en chef de la revue Manifesta Journal, Around Curatorial Practices.

Nika Autor, Marko Bratina, Ciril Oberstar et Jurij Meden Newsreel 55 2013 Photogramme de vidéo, 30 min Courtesy des artistes

Nika Autor, Marko Bratina, Ciril Oberstar et Jurij Meden Newsreel 55 2013 Photogramme de vidéo, 30 min Courtesy des artistes

Informations pratiques

❙ Jeu de Paume Adresse 1, place de la Concorde – 75008 Paris 01 47 03 12 50 – www.jeudepaume.org Horaires d’ouverture Mardi (nocturne) : 11 h-21 h Mercredi à dimanche : 11 h-19 h Fermeture le lundi et 1er mai Tarifs Plein tarif 8,5 € / Tarif réduit 5,5 € Entrée gratuite : programmation Satellite ; mardis jeunes (le dernier mardi du mois de 17 h à 21 h pour les étudiants et les moins de 26 ans) Billetterie en ligne sur le site Internet du Jeu de Paume, avec la Fnac et Digitick Abonnement annuel et partenaires culturels Accès gratuit et illimité aux expositions et à toutes les activités culturelles du Jeu de Paume Abonnement annuel : plein tarif 25 € / tarif réduit 20 € / tarif jeune 15 €

Slava Klavora dans les montagnes de Kamnik, été 1938 Photographie d’archives utilisée dans Newsreel 55, de Nika Autor, Marko Bratina, Ciril Oberstar et Jurij Meden, 2013 Collection du National Liberation Museum Maribor

Slava Klavora dans les montagnes de Kamnik, été 1938 Photographie d’archives utilisée dans Newsreel 55, de Nika Autor, Marko Bratina, Ciril Oberstar et Jurij Meden, 2013 Collection du National Liberation Museum Maribor

Pensée du Jour

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Pensée du Jour

Pensée du Jour

« La nature inspire à chacun de caresser avec amour les produits de son invention. C'est ainsi que le corbeau sourit à sa couvée, et le singe à ses petits. »

Thomas More 1478 - 1535

L'éolien et le photovoltaïque représentent respectivement 3,3% et 1% de la consommation française d'électricité

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L'éolien et le photovoltaïque représentent respectivement 3,3% et 1% de la consommation française d'électricité

L'éolien et le photovoltaïque représentent respectivement 3,3% et 1% de la consommation française d'électricité

Un état des lieux du développement des énergies renouvelables en 2013 et des enjeux liés à leur insertion aux réseaux électriques, présenté par RTE et le Syndicat des Energies Renouvelables (SER) dans le cadre de leur protocole de coopération, élargi aux gestionnaires de réseau de distribution ERDF et l'Association des Distributeurs d'Electricité en France – ADEeF, fait apparaître que l'éolien et le photovoltaïque représentent respectivement 3,3% et 1% de la consommation française d'électricité, pour des parcs installés atteignant 8 140 MW [1 MW = 1 mégawatt = 1 million de watts] et 4 330 MW.

Intitulé ‘’panorama 2013 des énergies renouvelables’’, il révèle un état des lieux détaillé, aux niveaux national et régional, des parcs éoliens et photovoltaïques installés ou en file d’attente. Il rend compte de l’impact de ces filières de production dans l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité et présente les données nécessaires à la compréhension des enjeux industriels et techniques liés au développement et à l’insertion des énergies renouvelables dans le système électrique. Ainsi, le panorama observe pour l’année 2013 une augmentation des puissances installées de 630 MW pour l’éolien et de 752 MW pour le photovoltaïque par rapport à 2012. Ces chiffres marquent, une nouvelle fois, un ralentissement du rythme de la croissance de ces filières. L’insécurité juridique autour du cadre réglementaire et la complexité administrative liée au développement de ces formes d’énergies et du réseau les accueillant expliquent, en partie, ce ralentissement.

Le panorama 2013 des ENR met à la disposition du public un bilan détaillé des filières éolienne et photovoltaïque, au niveau national et pour chaque région française (hors outre-mer). Ces données portent sur l’évolution des parcs raccordés aux réseaux, ainsi que sur l’impact de leurs productions dans le système électrique. A cela s’ajoute une analyse de la croissance de ces filières au regard des engagements nationaux et régionaux affichés à l’horizon 2020.

Le panorama des énergies renouvelables propose des données inédites, parmi lesquelles les taux de couverture régionale de la consommation par la production éolienne et photovoltaïque ainsi que les facteurs de charge régionaux de ces installations.

Ces nouveaux indicateurs permettent, d’une part, de décrire les situations de chaque région française en matière de développement des filières éolienne et photovoltaïque. D’autre part, ils soulignent les enjeux liés au développement des réseaux publics d’électricité pour accompagner la croissance de ces filières : en effet, les réseaux électriques permettent de mutualiser les potentiels renouvelables répartis sur l’ensemble de notre territoire, et de bénéficier du foisonnement géographique de ces nouvelles formes de productions.

L'éolien et le photovoltaïque représentent respectivement 3,3% et 1% de la consommation française d'électricité

Avec 8140 MW au total installés à fin décembre 2013, le parc éolien a produit 15,9 TWh [1 TWh = 1 térawattheure = 1 milliard de kWh = 1 milliard de kilowattheures], soit 3,3 % de la consommation électrique.

La puissance éolienne raccordée aux réseaux électriques au 31 décembre 2013 est de 8 143 MW dont 411 MW sur le réseau de RTE, 7 362 MW sur le réseau d’ERDF, 352 MW sur les réseaux des ELD et 18 MW pour EDF-SEI en Corse. Le parc éolien est en progression de 8 % depuis le 1er janvier 2013, avec seulement

630 MW nouvellement raccordés. Cela représente une baisse des nouveaux raccordements de 23 % par rapport à l’année 2012 (821 MW de nouvelles capacités avaient été raccordées au cours de l’année 2012) et une baisse de 32 % par rapport à 2011 (928 MW raccordés en 2011).

Les nouvelles capacités raccordées au cours de l’année 2013 sont réparties dans quatorze régions métropolitaines. La région Champagne-Ardenne figure en première place des nouvelles capacités raccordées avec 147 MW de capacités éoliennes supplémentaires. La région Picardie, avec 141 MW de nouvelles capacités raccordées en 2013, arrive en deuxième position. Ces deux régions concentrent 46 % de la nouvelle puissance raccordée. La région Aquitaine ne dispose toujours pas de parcs éoliens, et la Corse n’a pas accueilli de nouvelles installations depuis 2003.

Cinq régions (Champagne-Ardenne, Picardie, Bretagne, Lorraine et Centre) dotées de plus de 700 MW chacune représentent à elles seules 58 % du parc total installé. La région Champagne-Ardenne reste celle qui dispose du parc éolien total installé le plus important, avec 1 283 MW raccordés au 31 décembre 2013, suivie par la région Picardie avec 1146 MW raccordés. À l’inverse, sept régions métropolitaines possèdent moins de 50 MW de capacités éoliennes installées et totalisent moins de 2 % du parc total.

Par ailleurs, les données sur la répartition des sites éoliens par segment de puissance montrent que plus de la moitié de la capacité éolienne installée en France est constituée de parcs de puissance comprise entre 8 et 14 MW. Près de 19 % de cette capacité est constituée de sites éoliens de puissance comprise entre 18 et 44 MW. Cette analyse ne reflète pas les modalités de raccordement de ces sites éoliens, fréquemment raccordés en plusieurs parcs (ou tranches) de puissance inférieure à 12 MW aux réseaux publics de distribution.

Concernant les perspectives de croissance du parc éolien, le panorama observe que la file d’attente de raccordement des puissances éoliennes sur les réseaux de RTE, d’ERDF et des ELD est de 10 285 MW au 31 décembre 2013. Elle est constituée de 5 724 MW de puissances éoliennes en attente de raccordement sur le réseau de RTE (dont 4 153 MW de puissances éoliennes offshore), de 4 025 MW sur le réseau d’ERDF et de 536 MW sur les réseaux des ELD.

On note une croissance importante des volumes en file d’attente en 2013. Cette croissance s’explique principalement par la progression des puissances éoliennes offshore en attente de raccordement sur le réseau de RTE : celles-ci sont passées de 2 127 MW au 31 décembre 2012 à 4 153 MW au 31 décembre 2013.

Toutefois, l’état des lieux précise que la croissance du parc éolien connaît une dynamique à la baisse depuis plusieurs années, qui rend plus difficile l’atteinte de l’objectif de la PPI concernant l’éolien terrestre, qui est de 19 000 MW à l’horizon 2020.

Depuis le début du développement de l’énergie éolienne en France, le rythme annuel des raccordements n’est pas suffisant pour atteindre les objectifs fixés à l’horizon 2020. En 2013, 630 MW ont été raccordés ; ce chiffre est très inférieur aux 1 551 MW qu’il faudrait désormais installer annuellement pour atteindre l’objectif PPI de 19 000 MW en 2020.

De même, l’éolien offshore accuse un retard par rapport à l’objectif de 6 000 MW fixé à l’horizon 2020. A ce jour, il n’existe aucun parc éolien en mer en service et 4 153 MW sont actuellement en file d’attente. Parmi ces derniers, 1 928 MW sont issus du premier appel d’offres lancé en juillet 2011. Les premières installations devraient être mises en service entre 2017 et 2019.

Les objectifs régionaux pour l’éolien terrestre varient entre un minimum de 107 MW en Alsace et un maximum de 2 870 MW en Champagne-Ardenne. Ils dépassent 2 000 MW dans quatre régions : le Centre, la Champagne-Ardenne, le Languedoc-Roussillon et la Picardie.

L’écart entre les objectifs éoliens des SRCAE et les capacités aujourd’hui raccordées ou en file d’attente est également variable d’une région à l’autre. En Champagne-Ardenne, les capacités raccordées ou en file d’attente représentent 92 % de l’objectif SRCAE, alors que ce taux est de 0 % en Aquitaine.

Concernant la production éolienne dans l’équilibre offre-demande, en 2013, elle est de 15,9 TWh (dont 0,9 TWh sur le réseau de RTE et 14,3 TWh sur le réseau d’ERDF), soit une progression de 6 % par rapport à l’année précédente. La production éolienne durant l’année a varié entre une puissance maximum de 6 441 MW (le 23 décembre à 21h00) correspondant à un facteur de charge de 80,3 % et un minimum de 23 MW (le 22 juillet à 12h).

Le facteur de charge moyen de l’année 2013 est de 23 %, inférieur à celui de l’année 2012 qui était de 24 %. L’observation des facteurs de charge moyens mensuels depuis 2010 révèle que ceux-ci varient entre 41 % (décembre 2011) et 13 % (août 2013). On constate toutefois que le facteur de charge est marqué par une saisonnalité : il est plus élevé durant les mois d’hiver. Il est passé en 2013 de 15 % au troisième trimestre à 31 % au quatrième trimestre.

Sur le plan de la participation à la couverture de la consommation, le taux de couverture moyen de la consommation par la production éolienne a été en moyenne de 3,3 % en 2013. Ce taux a varié entre un maximum de 16,2 % le 27 octobre à 05 h (production éolienne de 5 497 MW et consommation de 34 155 MW), et un minimum de 0,1 % le 22 juillet à 12 h (production éolienne de 43 MW et consommation de 56 711 MW).

Le taux de couverture moyen est supérieur à 5 % dans six régions, et dépasse 10 % en Champagne-Ardenne et en Picardie avec des taux atteignant respectivement 22 et 14 %. A une maille temporelle plus fine, la production éolienne de Champagne-Ardenne a permis de couvrir lors du dernier trimestre de l’année 2013 près de 30 % de sa consommation.

Enfin, l’état des lieux se porte sur la maîtrise des flux de production éolienne dans le système électrique.

L'éolien et le photovoltaïque représentent respectivement 3,3% et 1% de la consommation française d'électricité

De son côté, atteignant 4 330 MW, le parc photovoltaïque a généré 4,6 TWh et couvert 1% de notre consommation.

La puissance de l’ensemble du parc photovoltaïque français raccordé au réseau est de 4 330 MW, soit une progression en puissance du parc raccordé depuis fin 2012 de 21 %. Une puissance de 752 MW supplémentaires a été raccordée durant l’année 2013, en baisse (- 26 %) par rapport aux nouvelles puissances qui avaient été raccordées en 2012. En termes de puissance, le parc photovoltaïque français est en majorité raccordé sur le réseau public de distribution (93 %) avec 3 731 MW sur le réseau d’ERDF, 194 MW sur les réseaux des ELD et 93 MW sur le réseau d’EDF SEI en Corse. RTE accueille, avec 312 MW raccordés sur son réseau, 7 % de la puissance photovoltaïque de la métropole.

La région Provence-Alpes-Côte d’Azur est en tête du classement en termes de puissance raccordée aux réseaux avec près de 664 MW, suivie par les régions Aquitaine, Midi-Pyrénées et Languedoc- Roussillon qui dépassent les 400 MW raccordés chacune. Les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon, Rhône-Alpes et Pays de la Loire totalisent

62 % de la puissance photovoltaïque raccordée. En 2013, cinq régions concentrent plus de 60 % des nouvelles capacités raccordées (491 MW sur les 752 MW totaux de 2013). Avec 174 MW nouvellement raccordés, la région Provence-Alpes- Côte d’Azur est également celle dont le parc photovoltaïque a le plus augmenté en 2013.

Le panorama montre également qu’en France continentale, le parc photovoltaïque est constitué de plus de 2 700 MW d’installations inférieures à 2 MW, le reste du parc étant réparti sur près de 200 installations de puissance supérieure à 2 MW.

Plus de 310 000 installations photovoltaïques sont aujourd’hui raccordées sur les réseaux publics de distribution ; 95 % de ces sites sont raccordés au réseau géré par ERDF.

Sur la file d’attente sur les réseaux de RTE et d’ERDF, l’état des lieux montre qu’elle est de 2 415 MW au 31 décembre 2013. Elle était de 2 657 MW au 31 décembre 2012. Le réseau d’ERDF concentre 83 % de ces puissances. Les quatre régions du Sud de la France allant de l’Aquitaine à la Provence- Alpes-Côte d’Azur accueillent 71 % des puissances photovoltaïques en attente de raccordement.

Ainsi, le panorama observe que la croissance du parc constatée ces dernières années laisse à penser que l’objectif national à l’horizon 2020 sera atteint. Toutefois, la somme des ambitions SRCAE en matière de photovoltaïque étant trois fois plus élevée que l’objectif de la PPI, le ralentissement de la croissance du parc photovoltaïque rendra l’atteinte de l’ensemble des objectifs régionaux plus difficile. A l’échelle des régions administratives, il est à noter que d’ores et déjà, dans deux régions – l’Aquitaine et l’Auvergne – la somme du parc installé et de la file d’attente dépasse l’objectif SRCAE.

S’agissant de l’équilibre offre-demande, le panorama mentionne que la production photovoltaïque se caractérise par un profil de production ayant la forme d’une cloche centrée sur le midi solaire. Si la production d’une installation considérée indépendamment peut subir de brusques variations (son facteur de charge peut passer de 100 % à 10 % en moins d’une minute), les variations constatées sur un poste, ou à l’échelle d’une région et a fortiori à l’échelle nationale sont lissées par l’effet de foisonnement. Le graphique ci-dessous illustre cet effet en comparant le profil de production photovoltaïque à différentes mailles : installation seule, Région, France.

Sur la production et le facteur de charge du parc photovoltaïque, la production en 2013 est de 4,6 TWh (dont 0,4 TWh sur le réseau de RTE et 3,9 TWh sur le réseau d’ERDF). Cette production est supérieure de 16,2 % par rapport à celle de l’année 2012. Le pic de production a été atteint le 21 août à 14h avec 3 052 MW de puissance photovoltaïque instantanée injectée. Le facteur de charge moyen mensuel est de 13 %, en baisse de 1 point par rapport à l’année précédente.

Ensuite s’agissant de la participation à la couverture de la consommation, le taux moyen par la production photovoltaïque a été de 1,0 % pour l’année 2013. Ce taux a atteint un maximum le dimanche 11 août à 14 h avec un pic de 7,3 % pour une production de 2 819 MW et une consommation de 38 449 MW. Le taux de couverture annuel de la consommation par la production photovoltaïque dépasse 5 % en Corse et 2 % en Provence-Alpes-Côte d’Azur, en Languedoc-Roussillon, en Midi-Pyrénées et en Aquitaine. Trimestriellement, on constate que ce taux de couverture atteint systématiquement un maximum au 3e trimestre, sauf en Corse.

L'éolien et le photovoltaïque représentent respectivement 3,3% et 1% de la consommation française d'électricité

Le parc installé représente le potentiel de production de l’ensemble des équipements installés (ou raccordés) sur un territoire donné (national ou régional). Cet indicateur est souvent exprimé en mégawatt (MW) ou en gigawatt (GW). Il est également désigné par les termes capacité installée et puissance installée.

La consommation intérieure brute désigne l’ensemble des quantités d’électricité soutirée du réseau pour répondre au besoin d’électricité sur le territoire national et régional (hors DOM et COM y compris Corse pour le territoire national) : productions + importations - exportations – pompage.

Le facteur de charge est le rapport entre l’énergie effectivement produite et l’énergie qu’aurait pu produire une installation si cette dernière fonctionnait pendant la période considérée à sa capacité maximale. Cet indicateur permet notamment de caractériser la productibilité des filières tant éolienne que photovoltaïque et la variabilité d’une période à une autre.

Le taux de couverture est le rapport entre la production (éolienne ou photovoltaïque) et la consommation intérieure brute sur une période. Cet indicateur rend compte de la couverture de la demande par la production éolienne ou photovoltaïque.

La file d’attente comprend, pour le réseau de RTE, les projets ayant fait l’objet d’une « proposition d’entrée en file d’attente » ou d’une « proposition technique et financière » acceptée ou qui ont été retenus dans le cadre d’un appel d’offres. Pour le réseau d’ERDF et des ELD, il s’agit de projets pour lesquels une demande de raccordement a été qualifiée complète par le gestionnaire de réseau de distribution.

Un nouvel AMI « énergies renouvelables »

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Un nouvel AMI « énergies renouvelables »

Un nouvel AMI « énergies renouvelables »

Le Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, le Ministère du redressement productif et le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, ainsi que le Commissaire général à l’Investissement ont lancé un appel à manifestations d’intérêt (AMI) « énergies renouvelables » dans le cadre du Programme d’Investissements d’Avenir (PIA) piloté par l’ADEME pour le compte de l’État.

L’objectif de cet appel à manifestations d’intérêt (AMI) est d’accompagner le développement de projets dans le domaine des énergies renouvelables : photovoltaïque, solaire thermique, éolien et froid renouvelable ainsi que de projets d’hybridation des différentes sources renouvelables.

L’ADEME a lancé en 2009, 2011 et 2012 des AMI spécifiques à différentes filières renouvelables (énergies marines, photovoltaïque, photovoltaïque à concentration, solaire thermique, solaire thermodynamique, éolien, géothermie). Ces AMI ont donné lieu à un certain nombre de projets soutenus. L’objectif de ce nouvel AMI est de soutenir des projets en complément de ceux qui l’ont été jusqu’à présent, mais également de couvrir deux nouvelles thématiques, que sont l’hybridation des différentes sources renouvelables et le froid renouvelable.

Ce nouvel AMI vise principalement cinq axes :

§ Axe 1 : Hybridation multi-EnR (incluant l’hybridation d’EnR avec des énergies fossiles)

o Centrales EnR électriques hybrides et contrôlables La non contrôlabilité de certains modes de production d’énergie renouvelable constitue un

frein majeur à leur intégration massive dans le mix énergétique.

En tant qu’infrastructure permettant la mutualisation et le contrôle des sources de productions réparties, le développement des réseaux intelligents, associés ou non à du stockage, peut apporter une solution technique et organisationnelle au problème de l’intégration systémique des énergies renouvelables. Cependant, cette approche nécessite la mise en place d’interactions entre de nombreux acteurs et d’une réglementation en cours d’adaptation.

Pour s’affranchir de cette complexité organisationnelle, l’hybridation de plusieurs sources d’énergies (éolien, PV, biomasse, hydro,...) et d’éventuels moyens de stockage, constitue une solution alternative à la précédente.

Les projets attendus viseront donc la fourniture au moindre coût, d’une électricité renouvelable garantie. Il s’agira de mettre en œuvre, en amont du point d’injection, plusieurs moyens de production d’énergie dont une part significative devra être d’origine renouvelable au sein d’un système apportant la meilleure garantie de fourniture d’énergie et de services systèmes. Ils s’attacheront à valoriser la chaleur fatale éventuelle produite par la centrale.

Les développements pourront notamment porter sur :

· L’adaptation des moyens de production en vue de faciliter leur hybridation,

· Le développement d’interfaces électroniques et d’algorithmes de contrôle commande permettant une gestion optimisée des équipements,

· En tant que zones disposant d’un accès au réseau favorable, les friches industrielles (bassins miniers, sidérurgique, etc...) pourront constituer des sites de prédilection pour la réalisation des démonstrateurs.

Dans cet AMI, l’hybridation des sources EnR est envisagée prioritairement sous l’angle de développements et innovations technologiques des moyens de production renouvelables eux-même, afin d’optimiser leur fonctionnement conjoint voire leur couplage avec d’autres sources d’énergies non renouvelables. Les projets proposeront une gestion de cette hybridation en amont du point d’injection sur le réseau de distribution ou de transport. Les projets visant l’agrégation de moyens renouvelables (connectés sur le réseau de distribution) ou le pilotage de la consommation électrique ne sont pas éligibles au présent AMI et seront traités dans les futurs AMI réseaux électriques intelligents.

o Hybridation pour la production de chaleur pour les bâtiments

Les performances thermiques des bâtiments basse-consommation permettent d’envisager

dès aujourd’hui des solutions de chauffage ou ECS 100% renouvelables.

Cependant, si basée sur un unique moyen de production, la fonction chauffage nécessitera un dimensionnement pleine puissance pour un usage saisonnier. La problématique soulevée est alors celle de l’amortissement des équipements et du coût global de fourniture.

En hybridant plusieurs sources renouvelables (biomasse, solaire, pompe à chaleur, photovoltaïque), il devient possible d’optimiser les dimensionnements en puissance et de réduire les coûts variables.

Les projets attendus ici, devront donc porter sur le développement et la mise en œuvre de système hybrides renouvelables permettant de répondre au meilleur coût au besoin de chaleur d’un bâtiment ou d’un îlot basse consommation.

§ Axe 2 : Photovoltaïque

Les démonstrateurs de recherche et plateformes technologiques d’essais viseront à contribuer à l’accélération de la compétitivité du photovoltaïque et à réduire l’empreinte environnementale des systèmes. Une importance est accordée à la fiabilité des dispositifs et systèmes photovoltaïques développés qui devra être évaluée de façon précise. Les propositions de démonstrateur devront notamment s’inscrire dans au moins une des thématiques suivantes :

o Développement et validation de procédés et équipements innovants de fabrication des matériaux, cellules et modules PV

Les projets ciblés s’attacheront à développer et à valider des procédés de fabrication et des équipements sur des lignes de production complètes ou partielles, à une échelle pré- industrielle, de matériaux actifs ou passifs, de cellules et modules photovoltaïques. Une fois industrialisés, ces procédés permettent d’envisager une baisse significative des coûts de fabrication des modules. Les procédés et équipements devront porter sur les technologies à haut rendement (hors concentration) et les couches minces.

o Expérimentation et validation de systèmes photovoltaïques innovants

Les projets attendus devront expérimenter et valider des composants photovoltaïques BOS (Balance Of System) et/ou des architectures innovantes de systèmes/centrales photovoltaïques permettant de maximiser l’énergie produite et de réduire le coût de production de l’électricité sur le cycle de vie du système, d’améliorer le couplage entre les courbes de production et les courbes de consommation de l’électricité PV, d’améliorer les systèmes d’intégration au réseau et de prévision de la production. Les systèmes photovoltaïques de démonstration pourront être intégrés au bâtiment ou posés au sol.

Les systèmes photovoltaïques de démonstration pourront être intégrés au bâtiment ou posés au sol. L’électricité produite pourra être autoconsommée partiellement ou complètement sur site de démonstration ou injectée en totalité sur le réseau. Les phases allant de la recherche et développement à la pré-industrialisation des composants BOS seront éligibles. Les travaux de développement de modules PV adaptés à des architectures spécifiques de centrales PV sont considérés également comme éligibles.

o Expérimentation et validation de procédés favorisant l’intégration au bâtiment des modules photovoltaïques

Les démonstrateurs expérimenteront, en conditions d’usage réel, des modules ou systèmes photovoltaïques intégrés aux bâtiments qui seront considérés comme produits de construction à part entière (par exemple tuiles ou façades solaires, complexes isolant – module PV, ....). Une fois validés et industrialisés, ces procédés d’intégration permettront de réduire le coût final du système photovoltaïque et contribueront à l’amélioration globale des performances environnementale et énergétique du bâtiment. Les solutions multifonctionnelles intégrant notamment des modules hybrides photovoltaïques et thermiques (PVT) et valorisant l’ensemble de l’énergie produite en maximisant l’autoconsommation sont également visées. Les phases de recherche et développement jusqu’à la pré-industrialisation des composants photovoltaïques et hybrides PVT intégrés au bâtiment sont éligibles.

§ Axe 3 : Solaire thermique

Dans le domaine des technologies et des systèmes solaires thermiques, les démonstrateurs de recherche et les démonstrateurs préindustriels devront permettre une réduction significative des coûts et l’augmentation de la fiabilité des systèmes solaires thermiques. Les thématiques abordées devront être liées au développement de solutions robustes, adaptées aux usages et permettant la mesure des performances du système ainsi que la garantie de celles-ci auprès du maître d'ouvrage.

Les projets se focaliseront préférentiellement sur 2 marchés :

· Solaire thermique pour le bâtiment maximisant les taux de couverture solaire ou EnR. Dans un contexte où la demande en énergie des bâtiments est en forte baisse, l’enjeu est de concevoir et dimensionner des systèmes multi-usages ECS- chauffage et éventuellement climatisation avec stockage pour atteindre des taux de couverture élevés. L’intégration de générateurs d'appoint privilégiant des sources renouvelables est également un axe à étudier.

· Solaire thermique pour process industriels : le développement de composants et systèmes pour cibler un secteur industriel précis (agroalimentaire notamment) est attendu. L’enjeu est de développer des composants low cost et robustes dans le but d'intégrer la chaleur solaire au process industriel. La mutualisation via des réseaux de chaleur industrielle pourra être considérée pour optimiser l’énergie solaire utile.

§ Axe 4 : Eolien

Les projets visés devront avoir pour objectif d’améliorer la compétitivité de la filière (diminution des coûts d’investissement, diminution des coûts en exploitation) ou d’améliorer l’intégration de l’éolien dans le paysage énergétique français (réduction des conflits d’usage, intégration des services système), tout en évitant ou réduisant le mieux possible les impacts environnementaux.

L’appel à manifestations d’intérêt cible des composants et/ou machines d’envergure adaptés au marché terrestre (pour des puissances nominales d’éolienne supérieures à 2 MW), insulaire (pour des puissances supérieures à 1 MW), ou au marché de l’éolien en mer (pour des puissances supérieures à 7 MW).

Les démonstrateurs de recherche, les démonstrateurs préindustriels et les plateformes technologiques doivent répondre à au moins l’une des actions de l’un des 3 axes décrits ci- dessous.

o Axe 4.1 : Rotor et chaîne électromécanique

Cet axe concerne les composants entrant directement dans l’optimisation de la courbe de puissance, et qui représentent une part importante de la valeur ajoutée et de l’innovation technologique. L’axe inclut les actions suivantes :

· Conception et systèmes de contrôle des pales de grandes dimensions soumis à des champs de vent non homogènes,

· Chaînes électromécaniques adaptatives, permettant d’optimiser le productible en régime de fonctionnement non stationnaire (inclut l’instrumentation, le contrôle de la génératrice ou du multiplicateur, ou le contrôle de l’orientation des pales ou de la nacelle),

· Chaînes électromécaniques à maintenance simplifiée et minimisant le besoin en terres rares, en particulier pour l’éolien en mer,

· Procédés et lignes de fabrication ou process industriels, de manière à produire en grande série des pales de nouvelles générations (faible signature radar, pales éco- conçues).

  • Axe 4.2 : Intégration et Services
  • Cet axe concerne l’insertion des éoliennes dans un système électrique et dans un tissu

sociétal et économique :

· Dispositifs électrotechniques de la chaîne de conversion contribuant à la sécurité du réseau électrique,

· Techniques ou technologies favorisant la cohabitation des radars et des éoliennes, en adaptant les systèmes d’observation radar.

o Axe 4.3 : Eolien en mer de forte puissance (>7MW)

· Conception optimisée de l’ensemble turbine + fondation (prise en compte des modes vibratoires spécifiques, dimensionnement optimisé de la fondation),

· Développement et opération des fondations de l'éolien en mer (reconnaissance géophysique, monitoring des fondations, monitoring du récif artificiel).

o Prise en compte des impacts environnementaux et sociétaux

Les projets devront réaliser les analyses du cycle de vie des composants/machines développés. Une attention particulière devra être accordée aux bilans économiques et sociaux.

Les points suivants seront pris en considération dans l’évaluation des projets :

· Proposer des méthodes et/ou outils pour faciliter l’intégration environnementale des projets,

· Développer des méthodes innovantes pour améliorer l’acceptabilité des parcs éoliens,

· Quand le projet s’y prête, éviter les conflits d’usage (concertation et engagement des parties prenantes, mesures de compensation) et mettre en œuvre des synergies (par exemple en mer : exploitation conjointe de la ressource énergétique et de la ressource halieutique ; sur terre : exploitation des capacités potentielles d’observation météorologique des éoliennes pour améliorer les prévisions météorologiques utiles aux différentes parties prenantes).

§ Axe 5 : Froid renouvelable

La production de froid devient un poste de consommation important dans les DOM-COM et le sud du territoire métropolitain, particulièrement dans le secteur tertiaire. Elle est essentiellement effectuée par des appareils individuels d’efficacité aléatoire et avec des impacts environnementaux significatifs (CO2, gaz frigorigènes).

Les projets de démonstration attendus devront traiter au moins un des thèmes suivants :

o Le développement de système de production de froid haute performance à partir d’une source chaude renouvelable ou fatale (froid renouvelable) qu’ils soient individuels, collectifs ou adaptés à des réseaux de froid,

o Le développement de briques technologiques pour les SWAC (Sea-water air conditioning), dans l’objectif d’abaisser les coûts,

o L’optimisation des coûts de revient dans une optique de valorisation bi/tri-énergie (chaleur, froid et éventuellement électricité). L’intégration de stockage de chaleur ou le développement de système de régulation de l’énergie sur les systèmes bi/tri-énergies sur les réseaux de chaleur sont des pistes identifiées.


La taille minimale des projets attendus est de 3 M€, excepté pour le solaire thermique et l'hybridation dans le bâtiment où ce seuil est fixé à 1,5 M€.

La date limite de dépôt des dossiers est le 2 octobre 2015. Deux clôtures intermédiaires seront effectuées les 3 septembre 2014 et 3 mars 2015.

1ère clôture

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2ème clôture

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Clôture finale

3 septembre 2014

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3 mars 2015

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2 octobre 2015

CRITÈRES DE SÉLECTION

Seront instruits en priorité les projets dont le montant total des dépenses proposées est supérieur à 3 M€, excepté pour les projets sur bâtiments (Axe 1, sous axe hybridation pour bâtiment ; Axe Solaire thermique) où ce seuil est fixé à 1,5 M€. Les projets de taille inférieure à ces montants pourront être orientés vers d’autres dispositifs de soutien public.

Ne seront pas recevables pour l’ensemble des interventions de l’ADEME :

· Les projets couvrant d'autres thèmes que ceux traités dans cet AMI,

· Les projets incomplets ou ne respectant pas les formats de soumission.

Les projets seront sélectionnés sur la base des critères suivants :

Contenu innovant

· Développement de nouveaux produits ou services, à fort contenu innovant et valeur ajoutée, conduisant à une mise sur le marché et à la génération de résultats à un terme proche de la fin du projet,

· Comparaison des innovations technologiques ou non-technologiques (offre, organisation, modèle d’affaire) proposées à un état de l'art international,

· Pertinence du choix de l’échelle au regard d’un développement industriel et commercial ultérieur (ex. taille des démonstrateurs suffisamment significative pour que les résultats technologiques, organisationnels et économiques puissent constituer de réelles preuves de faisabilité et de pertinence au regard des enjeux et des objectifs à atteindre).

Impact commercial et financier du projet

· Pertinence des objectifs commerciaux : les produits et services envisagés, les segments de marchés visés, l’analyse du positionnement des différents acteurs sur ces marchés et l’intérêt manifesté par les utilisateurs potentiels et leur implication aux stades de la conception ou du développement de ces nouveaux produits ou services,

· Qualité du modèle économique, du plan d’affaires et du plan de financement, démontrant notamment un retour sur investissement satisfaisant pour les partenaires et l’Etat, via la capacité à rembourser les avances remboursables,

· Capacité de valorisation des travaux du projet notamment en termes de propriété intellectuelle (brevets, licences...).

Impact environnemental du projet

· Pertinence du projet par rapport aux enjeux environnementaux et énergétiques (éléments de quantification des bénéfices par rapport à l’existant, perspectives de nuisances et de bénéfices...),

· Qualité du plan d’évaluation environnementale (bilan gaz à effet de serre, bilan énergétique, analyse de cycle de vie...).

Impact économique et social du projet

· Perspectives de création, de développement ou de maintien d’activité pendant et à l’issue du projet pour les principaux bénéficiaires : implantation(s) et chiffre d’affaire concerné à l’horizon 2020,

· Perspectives de création ou de maintien de l’emploi : emplois directs et indirects à l’horizon 2020 (localisation et ETP),

· Pertinence du projet par rapport aux enjeux sociaux et sociétaux (acceptabilité de sites ou de produits, impacts sanitaires, sécurité, qualité de vie, insertion...).

Impact sur l’écosystème d’innovation et de compétitivité · Pertinence du projet par rapport aux enjeux industriels (impact sur la filière, influence sur la création d’acteurs plus importants ou plus compétitifs...),

· Intégration dans des réseaux pertinents (liens avec pôles de compétitivité, pôles de recherche...) et, le cas échéant, soutien de collectivités territoriales,

· Complémentarité avec d’autres projets déjà sélectionnés, notamment dans le cadre du Programme des Investissements d’Avenir,

· Intérêt des bénéfices attendus du projet, directs et induits, pour l’écosystème, au-delà des bénéfices pour les porteurs de projet.

Qualité de l’organisation du projet · Pertinence du partenariat (nombre de partenaires adéquats, complémentarité, synergie et valeur ajoutée des partenaires, ...),

· Gouvernance, gestion et maîtrise des risques inhérents au projet, par exemple, degré d’avancement du projet d’accord de consortium,...,

· Adéquation du programme de travail et du budget avec les objectifs du projet (définition des jalons, des résultats intermédiaires et des livrables),

· Localisation territoriale des travaux, y compris des tâches sous-traitées, · Solidité du plan de financement du projet et robustesse financière des partenaires, notamment capacité financière à mener le projet.

Impact de l’intervention publique

· Caractère incitatif de l’intervention,

· Effet d’entraînement de l’intervention publique : effet de levier du PIA et ratio de financements privés sur financements publics.

Enfin, les documents attendus apporteront suffisamment de précision dans les références et les arguments pour permettre d’évaluer sérieusement les aspects techniques et scientifiques, la justification des coûts du plan de travail ainsi que les perspectives industrielles et commerciales.

L’industrie électrique va devenir une industrie de l’information

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L’industrie électrique va devenir une industrie de l’information

L’industrie électrique va devenir une industrie de l’information

Dans une publication émise par Keyrus Management, cabinet de conseil en stratégie et management du groupe Keyrus, Patrick Darmon, expert et conseil en management, dont plus de la moitié dans le secteur de l’énergie, a rendu un avis sur la question des Smart-Grid’s et le Big Data qui devraient amorcé une mutation du secteur de l’électricité au cours de la prochaine décennie.

Même si il tarde à émerger, le nouveau modèle économique de l’industrie de l’électricité impliquera une nouvelle façon de produire et consommer l’électricité. Selon Patrick Darmon, pour des raisons de soutenabilité économique et d’acceptabilité sociale, une réalité va s’imposer : l’industrie électrique va devenir une industrie de l’information.

Des leçons à tirer des télécoms et d’internet :

Le secteur de l'électricité et celui des télécoms/Internet ont autant de points communs que de spécificités, il n'en demeure pas moins que ce dernier illustre mieux qu'aucun autre secteur les leçons à retenir sur l'utilisation de l'information :

- Les données sont déjà là : Google sait cela mieux que ses concurrents. En 1999, Google a développé l'algorithme PageRank qui est à l'origine de son succès. La spécificité de PageRank est d'utiliser les liens de référencement des pages Web comme base du classement des pages. Ces données étaient disponibles bien avant cette époque à tous ses concurrents, alors mieux armés, qui pourtant les ont ignorées.

- Le modèle d'affaires repose sur une compréhension profonde de la valeur de l'information : comme pour les médias, les cartes de crédit et les moteurs de recherche, l'utilisateur du produit est la source de l'information mais pas nécessairement celui qui l'exploite … fournir des graphiques de la courbe de charges aux clients n'apporte pas de valeur, organiser, segmenter et fournir cette courbe à un industriel capable de l'exploiter pour réduire la facture de ces même clients est une tout autre affaire …

- L'open innovation n'est pas une option : le succès des iPhone et iPad tient autant au design des produits qu'à la capacité d'Apple d'en avoir fait des plate-formes ouvertes susceptibles de mobiliser d'innombrables start-ups dans des secteurs connexes (jeux, musiques,…) pour enrichir ses offres. L'open innovation permet aux grands groupes d'avancer plus vite, souvent mieux et à moindre risques. En revanche, elle exige des acteurs une prise de conscience – analogue à celle d'Apple – sur les limites de leurs capacités à tout faire. Ce qui n'est pas anodin pour des entreprises issues de monopoles publics.

- Le client comme acteur du changement : dans un marché mouvant, le moyen le plus sûr de maitriser son évolution et d'avoir accès aux clients pour mieux suivre et anticiper leur comportement et adapter l'offre. C'est la recette simple – et pourtant si difficile à appliquer – qui est au cœur de la stratégie d'amazon.com et de ses leviers commerciaux (moteur de recommandations, 1-click, …)

Dans son avis, Patrick Darmon estime que quel que soit le cadre réglementaire et la volonté de le faire évoluer, la structure du secteur de l’électricité semble immuable. Historiquement, cette structure repose essentiellement sur deux facteurs. Le premier est l’intensité capitalistique associée aux actifs de production et d’acheminement de l’électricité. Cette intensité capitalistique et le seuil particulièrement élevé de rentabilisation de ces actifs constituent de sérieuses barrières à l’entrée de nouveaux acteurs et justifient la viabilité, voire l’efficacité, de modèles économiques reconnus par ailleurs comme des limitations à la concurrence. Le deuxième facteur relève de l’histoire et des spécificités nationales / locales : dans tous les pays, la combinaison du poids de l’Etat et du Régulateur, les choix dictés par l’absence ou au contraire l’abondance du territoire en source d’énergie primaire et les préoccupations en matière de sécurité énergétique expliquent des différences significatives sur l’appareil productif et, par ricochet, sur la structure de marché.

Cette situation, qui se caractérise par une limitation du rythme et de la pression concurrentielle, est en passe de changer, en France comme ailleurs, sous le coup d’un troisième facteur : l’information et les technologies qui la supportent – au travers notamment du Smart Grid et du Big Data.

Une accélération... dans la durée

A ce stade, la seule certitude que nous ayons sur le Smart Grid est qu’il va permettre de créer, collecter, transporter et utiliser une masse d’information comme jamais le réseau électrique n’en a connu. L’augmentation des volumes d’informations disponibles ne préjuge évidemment pas de la capacité à utiliser ces données à des fins d’optimisation globale du système électrique et/ou d’amélioration des propositions de valeur pour le consommateur final. Grâce au « Big Data », qui apporte à la fois les technologies et les méthodes pour traiter, analyser et comprendre les grands volumes de données, les obstacles techniques sont en passe d’être levés. Mais il faut bien comprendre que le Big Data ne devient opérant que si l’infrastructure – Smart Grid et Smart Meters – à même de générer les données est déployée, ce qui est loin d’être le cas dans les grands pays européens.

A titre illustratif, en France, le déploiement à grande échelle des compteurs communicants Linky, pièce maîtresse du futur réseau « intelligent », ne commencera qu’en 2014 et ne sera pas achevé avant 2020. Cela est certainement un délai raisonnable pour équiper 35 millions de foyers et lisser un investissement de quelques milliards d’euros. En revanche, alors qu’on présage fortement que le coût de l’électricité, va continuer d’augmenter, c’est un horizon bien lointain pour le consommateur au regard de la nécessité finale de maîtriser sa consommation et sa facture d’électricité.

Un faisceau de leviers et de possibilités

Cela signifie-t-il que rien ne va changer d’ici-là ? C’est peu probable, avant tout parce que le prix de l’électricité va augmenter de façon continue, incitant de plus en plus de consommateurs à rechercher des solutions pour réduire leur facture énergétique, mais aussi parce que les technologies de l’information avancent vite et de manière peu prévisible. Rien ne dit qu’une innovation changeant complètement la donne ne va pas apparaître demain. Nombre d’acteurs – du secteur énergétique et d’autres secteurs – y travaillent et cherchent par ce moyen à se positionner sur le marché de l’exploitation des données de consommation et des services de maîtrise individuelle des dépenses énergétiques.

L’apparition d’offres de services autour de l’effacement n’en n’est que le premier signe. Même si aucun acteur ne s’est encore véritablement affirmé sur ce marché, la possibilité pour le consommateur de réduire sa facture sans perte de confort et, pour le gestionnaire de réseau, de lisser la charge et de maintenir les coûts en limitant la progression des investissements liés à la pointe sur le réseau ne semble pas un objectif inatteignable par le marché. L’effacement est une piste, d’autres vont émerger dès lors que les données existent et sont accessibles aux acteurs qui souhaitent les utiliser – sachant qu’aujourd’hui les données de consommation appartiennent au consommateur final qui ne peut rien en faire de concret sans passer par un outil ou une interface complémentaires.

Un transfert de valeur du physique vers le numérique

Pour les grands acteurs du marché, l’erreur serait de croire que l’évolution de l’offre et des concurrents en présence sera linéaire. L’histoire industrielle montre sans équivoque que les marchés reposant sur l’utilisation de l’information (télécoms, Internet) croissent de manière exponentielle dès lors que la production et l’utilisation d’information dépasse un seuil critique. Ils se caractérisent aussi par l’émergence d’un leader – parfois indétectable quelques mois avant cette croissance. Enfin, ils reposent non pas sur une coexistence avec les actifs traditionnels de l’industrie mais sur un transfert de valeur des actifs physiques aux actifs numériques.

Ce dernier point, souvent mal appréhendé par les acteurs en place, est fondamental et plus encore dans les modèles d’activité reposant sur des réseaux, comme l’illustre dans le monde des télécoms la percée fulgurante d’acteurs comme Google et Apple (pour l’iPhone et l’iPad) qui captent et génèrent de la valeur au détriment des opérateurs historiques relégués au rang de fournisseurs d’infrastructures... Un tel scenario n’est pas exclu dans le secteur électrique, encore qu’il faille aborder différemment l’acheminement et la distribution, d’une part, et la production, d’autre part.

La transformation commencera en aval...

Dans le monde de l’acheminement et de la fourniture d’électricité, le scénario émergent est analogue à ceux observés dans les télécoms et internet. On voit apparaître de nouveaux acteurs, le plus souvent au niveau local – autour des thèmes « Smart » (Grid, Cities, Building, Home... ) – avec des propositions de valeur en devenir, reposant le plus souvent sur une exploitation des informations de consommations (courbe de charge, équipement du foyer,...) et la fourniture de services associés. Ce processus devrait se poursuivre en même temps que s’accroît la sensibilité collective à la facture énergétique. A partir d’un certain seuil de sensibilité, le marché converge vers la poignée d’acteurs qui a su bâtir des offres répondant aux attentes des clients et à même de réduire significativement leurs dépenses énergétiques. La fourniture reste entre les mains des acteurs historiques mais est de plus en plus concurrencée par de nouveaux acteurs qui proposent des services innovants et tentent d’intégrer l’offre de fourniture dans un bouquet d’offres globale de façon transparente. Le récent rachat par Google de Nest – une start-up de la Silicon Valley qui produit des thermomètres intelligents – pourrait illustrer ce scénario. Il y a évidemment des freins, notamment techniques et réglementaires, à la concrétisation de ce scénario mais les conditions pour les lever sont déjà bien en place, à savoir : des entrepreneurs motivés, des innovations prometteuses et des consommateurs d’autant plus sensibilisés qu’ils voient leur pouvoir d’achat s’amenuiser.

... Mais l’amont n’y échappera pas

Concernant la production, l’évolution est plus incertaine. Elle sera certainement postérieure à – et conditionnée par – celle des réseaux et liée à l’évolution des technologies de production (nucléaire, mais aussi gaz et ENR). Cependant, et en amont de ces évolutions, on imagine aisément la pression tarifaire pouvant s’exercer sur des entreprises centrées sur la production dans l’environnement que le scénario précédent laisse entrevoir. C’est cette situation, hautement probable, que les opérateurs doivent prendre en compte. En d’autres termes, l’évolution anticipée de l’aval de la filière électrique et la continuité de la tendance haussière du coût de l’énergie les renvoie nécessairement à la question du mix énergétique et aux décisions d’investissement dans l’appareil de production qu’ils prennent aujourd’hui. Ils doivent notamment intégrer dans leur réflexion stratégique la logique des circuits courts, sachant que si la reterritorialisation de la production est une tendance de fond, elle exige de leur part une intégration étroite et une haute maîtrise des technologies de l’information permettant de produire véritablement au plus près des besoins réels.

L’histoire est en train de s’écrire

Les scénarios que nous venons de décrire ne se sont pas encore concrétisés. Si personne n’est en mesure de dire exactement dans quel calendrier ces transformations vont se jouer, elles sont déjà à l’œuvre, tirées par l’évolution fulgurante des technologies de l’information qui impactent tous les secteurs économiques. L’industrie de l’électricité, dont dépendent fondamentalement tous les autres secteurs, doit elle aussi entrer dans une nouvelle ère. Les modèles qui prévalent actuellement ne sont pas soutenables et il est clair que les solutions portant uniquement sur l’aval, aussi efficientes soient- elles, ne suffiront pas à résoudre l’équation complexe de la sécurité énergétique et du développement durable dans un contexte de raréfaction et donc d’enchérissement durable des énergies primaires. Si l’électricité a été une révolution pour l’humanité et le réseau électrique la plus grande réussite technologique du 20ème siècle, l’industrie électrique doit aujourd’hui se projeter dans le 21ème en se réinventant avec les armes d’aujourd’hui : l’information et les technologies qui la rendent exploitable, économique, durable et créatrice de valeur.

Quel plan d’actions pour se préparer :

La transformation à venir n’épargnera aucun acteur en place, cependant, les actions à mener pour s’y préparer, voire, en tirer parti restent assez simples à appréhender même si leur application peut être complexe :

• Observer activement l’écosystème du Smart Grid (industriels, start-ups, collectivités locales,...) : l’observation active couvre un champ vaste qui s’étend de la veille concurrentielle à l’acquisition de start-ups innovantes – en direct ou via un fonds de participation. Son but est de comprendre, voire anticiper les évolutions technologiques et marketing de cet écosystème pour mieux l’intégrer dans la stratégie Smart Grids.

• Déployer une stratégie de connaissance client « tout azimut » afin de collecter et d’agréger toute les informations clients (démographiques, économiques, comportementales, consommations, relationnelles,...) et être en positions de répondre aux évolutions de la demande. Une telle stratégie repose évidemment sur les technologies Smart Grids mais aussi sur les données de relation client captées au travers des différents canaux (agences, centre d’appels, web,...) de l’opérateur.

• Mettre en place une culture d’expérimentations : dans un marché ou les technologies et les clients évoluent rapidement, expérimenter de façon systématique est certainement l’une des meilleures approches les plus sures pour réussir l’innovation. A ce titre, les nombreuses démarches de démonstrateurs lancées en Europe, aux niveaux européen, national et local permettent de tester les questions clés tant au niveau des technologies que du marché.

• Communiquer auprès du Management pour sensibiliser au changement : comme nous l’avons vu, l’énergéticien digital va émerger dans la durée ... En attendant, le secteur reste ancré dans ses infrastructures et les résultats du Smart Grid, surtout lorsqu’ils sont associés à une valeur pour le client, devront attendre. Tenir le cap et convaincre la Management du bien-fondé de la transformation en cours pourraient distinguer les énergéticiens de demain de ceux d’hier.

Un marché aval de plus en plus complexe

Un marché aval de plus en plus complexe

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