Un plébiscite pour ne pas assouplir la loi Littoral mais la maintenir en l’état pour éviter le bétonnage des côtes …
L’enquête menée par Ifop auprès d’un échantillon de 1009 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus pour le compte de Sud Ouest Dimanche sur « les Français et l’aménagement du littoral » montre que plus de 90% des Français ne souhaitent voir la loi Littoral assouplit, précisant qu’elle a permis de lutter efficacement pour la protection des côtes.
La loi Littoral de 1986 a prouvé son efficacité concernant la protection du rivage pour une nette majorité de Français (59%, soit 6 points de plus en huit ans) selon le sondage Ifop réalisé pour Sud Ouest Dimanche. Néanmoins, il se trouve une proportion non négligeable (41%, -9 points) pour estimer qu’elle n’a pas suffi à limiter l’urbanisation des côtes. De plus, les habitants du littoral (c’est-à-dire résidant à moins de 10 km de la côte) expriment un jugement un peu plus mitigé sur la loi : seuls 52% d’entre eux considèrent, en effet, qu’elle a permis de protéger efficacement le rivage en France. Mais que l’on reconnaisse son efficacité ou que l’on pense qu’elle n’a pas constitué une protection suffisante, un quasi plébiscite se dessine (91%) pour estimer qu’il ne faut pas l’assouplir mais la maintenir en l’état pour éviter le bétonnage des côtes et préserver les espaces naturels, contre 9% seulement de tenants de son assouplissement pour soutenir l’activité économique.
Alors qu’au lendemain de la tempête Xynthia, qui avait déferlé à l’hiver 2010 sur le littoral aquitain jusqu’aux côtes normandes, l’opinion était très partagée sur la meilleure décision à prendre pour les zones non habitées et potentiellement inondables en bord de mer, un peu plus de quatre ans après, une nette majorité de Français (60%, soit 10 points de plus) considère qu’il faut laisser la mer reprendre progressivement possession de ces espaces. A l’inverse, ils ne sont plus que 40% (contre 50% en 2010) à estimer qu’il vaut mieux investir de l’argent public dans la construction et l’entretien des digues : une évolution qui s’explique, en outre, par le contexte général de réduction des déficits publics, dans lequel l’opinion se montre de plus en plus systématiquement réticente à toute nouvelle dépense publique. Parmi eux, les CSP+ se montrent encore plus frileux à l’idée d’investir des fonds publics dans les digues (36%) quand, au contraire, les Français qui habitent à moins de 10 km de la côte et les habitants du Sud-ouest, dont le littoral est soumis à l’érosion et à des inondations fréquentes, se révèlent légèrement plus favorables à cette option (respectivement 42% et 45%).
Le littoral aquitain bénéficie, enfin, d’une image globalement positive auprès des Français puisqu’ils l’associent d’abord aux plages pour le surf, à un espace naturel préservé ou à un lieu où les vacanciers ont de l’espace (27% pour chacune de ces associations) et, dans une bien moindre mesure, à une destination bon marché (14%) ou assez banale et peu attirante (5%). Les habitants du Sud-ouest posent un regard un peu différent sur leur littoral, puisqu’ils sont plus nombreux à le voir comme un lieu où les vacanciers ont de l’espace (33%) qu’à l’assimiler aux plages pour le surf (23%). Ils sont, en outre, encore moins nombreux à le percevoir comme une destination bon marché (11%).