L'atonie du marché européen de la géothermie contraire à la croissance du même marché à l'échelle mondiale.... similitude avec la filière solaire...
Après avoir édité deux articles ce jour concernant la filière géothermique à l’échelle mondiale, en publiant notamment les conclusions du rapport de l’association GEA, Geothermal Energy Association, et un autre sur la Chine qui souhaite investir massivement dans la géothermie, l’avenir du marché semble prometteur. Qu’en est-il de celui du marché européen ?
D’après les analyses du baromètre d’Observ’ER, la filière géothermique, par rapport à d’autres technologies, son financement est faible. La limitation du potentiel géothermique à certaines régions et surtout le faible niveau des incitations pourraient laisser présager des investissements encore moins élevés dans les années à venir.
Alors que le constat est le même concernant l’avenir incertain de la filière solaire en Europe, le retard accumulé dans ce manque de volonté de recourir aux énergies renouvelables se paiera très cher dans un avenir proche.
Avant d’aborder le financement des centrales géothermiques au sein de l’Union européenne, il convient de différencier les types d’investissements pris en compte dans les données de base. Celles-ci comprennent quatre types d’investissements géothermiques, à savoir : (I) production d’électricité à partir de l’énergie géothermique, (II) chauffage urbain, (III) cogénération et (IV) systèmes géothermiques stimulés (EGS), ressources géothermiques des roches chaudes sèches (hot dry rocks) par injection d’eau sous pression.
L’énergie géothermique présente une forte orientation régionale au sein de l’Union européenne. Le principal utilisateur est, de loin, l’Italie, bien que d’autres États membres de l’Union européenne s’y intéressent également. En observant les nouveaux investissements réalisés dans des centrales géothermiques, on constate qu’ils ne concernent que la Hongrie, l’Italie et l’Allemagne. Mais cela est en partie lié au potentiel géothermique relativement élevé de ces trois pays.
Baisse Des investissements mais pas Des puissances prévues :
En comparant l’ensemble des nouveaux investissements dans l’énergie géothermique, on peut observer une baisse du financement total mais aussi du nombre de projets. Les investissements ont diminué de près de 34 %, passant de 186,6 millions d’euros en 2011 à 123,6 millions d’euros en 2012. En rapportant l’investissement total au nombre de projets dans l’année correspondante, on peut observer une baisse modérée de la valeur moyenne des projets (de 46,6 millions d’euros à 41,2 millions d’euros). Il est intéressant de noter le phénomène inverse pour la puissance ajoutée. Selon les estimations, les nouveaux investissements réalisés en 2011 devraient se traduire par une puissance supplémentaire de 34 MW, alors que les investissements sensiblement inférieurs en 2012 devraient aboutir à une puissance légèrement supérieure (36 MW). Si l’on compare les investissements et la puissance, il apparaît de façon évidente que les coûts par MW étaient plus élevés en 2011 qu’en 2012 (5,6 millions d’euros/MW contre 3,4 millions d’euros/ MW). Mais, vu le nombre très limité de projets, ces écarts ne signifient pas nécessairement une baisse des coûts technologiques et peuvent être en grande partie liés à la spécificité des projets.
En examinant plus en détail les différents types de financements d’actifs, il est frappant de constater que tous les fonds destinés aux investissements géothermiques en 2012 provenaient de financements sur bilan. La situation était différente l’année précédente, puisque le financement de projet et le financement sur bilan couvraient près de 50 % de chacun des nouveaux investissements. Les obligations et autres types de financements d’actifs n’ont pas été utilisés du tout pour financer les investissements géothermiques.
Seuls trois pays Dans la Danse :
En 2012, l’investissement le plus élevé dans l’énergie géothermique a été enregistré en Hongrie, soit près de 81 millions d’euros, ce qui est particulièrement important comparé aux autres projets. D’autres investissements ont été enregistrés la même année en Italie et en Allemagne. En Italie, le financement s’est élevé à 35 millions d’euros, alors que le projet allemand, beaucoup moins important, représentait un investissement inférieur à 8 millions d’euros.
En 2011 en revanche, le plus haut niveau d’investissement a été enregistré en Allemagne, où trois projets géothermiques ont été financés au cours de l’année. Le financement total de ces trois installations géothermiques s’est élevé à 159 millions d’euros, ce qui se traduit par un montant moyen de 53 millions d’euros par projet. L’Italie a enregistré un investissement relativement moins important, avec 27,5 millions d’euros pour une installation géothermique en 2011.