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Le profit des produits écoconçus se situe, en moyenne, à 12 % au-dessus de ceux conventionnels.

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Le profit des produits écoconçus se situe, en moyenne, à 12 % au-dessus de ceux conventionnels.

Le profit des produits écoconçus se situe, en moyenne, à 12 % au-dessus de ceux conventionnels.

Fruit d’une étude économique menée conjointement par Institut de développement de produits (IDP) et le Pôle Éco-conception et Management du Cycle de Vie sur la rentabilité de l’écoconception a permis d’examiner l’évolution de la situation, d’élargir l’échantillon pour obtenir des résultats statistiquement plus solides et de comprendre ce qui fait qu’une démarche d’écoconception est plus rentable qu’une autre.

Cette étude arrive cinq ans après une première étude sur ce sujet menée auprès de 30 entreprises en France et au Québec (Berneman et al., 2008). La recherche de 2008 suggérait de façon assez claire que la démarche d’écoconception s’avérait rentable pour les entreprises s’y adonnant. Toutefois, comme cette première étude était exploratoire, la dernière s’est donc tourné volontairement afin :

a) d’examiner comment la situation a évolué depuis;

b) d’élargir la taille de l’échantillon pour obtenir des résultats statistiquement plus solides et donc généralisables et,

c) d’approfondir la réflexion en cherchant à comprendre ce qui fait qu’une démarche d’écoconception est plus rentable qu’une autre.

Pour ce faire, elle a procédé à une analyse statistique faisant appel à des données provenant d’une enquête originale. Cette enquête s’est faite au moyen d’un questionnaire. Quelque 750 entreprises ont été contactées et, au final, elle a recueilli des informations en concernant 119 : 49 en France; 44 au Québec et 26 dans le reste de l’Union européenne. Il s’agit de la banque de données la plus importante portant sur l’écoconception et sa rentabilité.

Dans un premier temps, l’analyse statistique est purement descriptive et elle présente les faits saillants des réponses obtenues au questionnaire. Ceci a permis d’identifier le profil-type des entreprises qui font de l’écoconception et d‘en apprendre plus sur la rentabilité de cette démarche.

Dans un deuxième temps, elle a cherché à identifier, à partir d’une analyse statistique rigoureuse, les facteurs expliquant le niveau de rentabilité de l’écoconception. Ses hypothèses sont les suivantes : plus l’intensité de la démarche d’écoconception est grande et plus la qualité générale de la gestion de l’entreprise est bonne, plus la rentabilité sera au rendez-vous. Par ailleurs, elle a tenu également compte de certaines caractéristiques intrinsèques des entreprises, comme la taille ou le secteur d’activité.

Les premiers constats montrent que la d’écoconception semble beaucoup plus répandue qu’en 2008. L’étude rapporte qu’elle a pu obtenir des informations sur plus de 90 entreprises en France et au Québec, alors qu’en 2008, elle a peiné à en trouver 30. En moyenne, les entreprises de l’échantillon comptent d’ailleurs sept années d’expérience en écoconception.

Portrait des entreprises qui font de l’écoconception

- L’écoconception reste l’apanage de l’industrie manufacturière : 62 % des entreprises de notre échantillon proviennent de ce secteur.

- Il s’agit de PME, rentables, innovantes, dont la qualité de la gestion a été reconnue et s’adressant autant aux entreprises (B2B) qu’aux consommateurs (B2C).

- Une proportion importante de répondants se fient à une norme environnementale et font appel à un outil méthodologique formel dans leur démarche.

- En moyenne, les répondants essaient de réduire les impacts environnementaux associés à quatre étapes du cycle de vie du produit et il en résulte cinq gains environnementaux.

- Dans leur démarche d’écoconception, les entreprises ont également réussi, en moyenne, à améliorer deux aspects fonctionnels du produit.

- Pour amorcer une démarche d’écoconception, la motivation première émane des convictions personnelles du premier dirigeant dont les engagements en matière de développement durable sont plutôt élevés.

- Une fois lancée, la démarche se fait en collaboration avec plusieurs unités administratives de l’entreprise.

- Environ 55 % des répondants ont recours à du soutien extérieur (professionnel ou financier) pour développer leur projet d’écoconception. Cette proportion est de 30 % au Québec.

- Une grande majorité des répondants manifestent le désir d’avoir une aide accrue des pouvoirs publics pour poursuivre leurs démarches d’écoconception.

- Une très grande majorité des entreprises qui font de l’écoconception jugent nécessaire d’orienter leur communication commerciale sur les avantages environnementaux de leurs produits écoconçus, car ils considèrent que leurs acheteurs y sont plutôt sensibles.

Impact de l’écoconception sur la profitabilité

- Alors qu’il est généralement perçu que la protection de l’environnement se fait au détriment de la rentabilité de l’entreprise, ce n’est pas le cas avec l’écoconception. En effet, pour 96 % de nos répondants, l’écoconception a un effet neutre ou positif sur les profits de l’entreprise, en termes absolus. Ainsi, du point de vue de la société, l’écoconception est une solution « gagnant-gagnant », car elle engendre des gains environnementaux, bénéfiques pour tous, sans impact négatif sur la rentabilité. Ceci confirmant le résultat de 2008, mais cette fois, avec un échantillon plus important et plus représentatif.

- La marge bénéficiaire des produits écoconçus se situe, en moyenne, à 12 % au-dessus de la marge des produits conventionnels.

- Pour une grande majorité des répondants, la démarche d’écoconception a engendré des retombées positives autres que financières.

- Certains indicateurs de l’intensité de la démarche d’écoconception sont associés à une rentabilité supérieure. Ainsi, plus l’entreprise prend en compte un grand nombre d’étapes du cycle de vie du produit dans son approche d’écoconception, plus sa rentabilité est élevée. De même, plus elle est méthodique, entre autres en faisant appel à un outil méthodologique formel, plus la rentabilité de l’écoconception est élevée.

- Certains indicateurs de la qualité générale de la gestion de l’entreprise sont également associés à une rentabilité supérieure. Ainsi, une entreprise dont la compétence a fait l’objet d’une reconnaissance extérieure formelle a plus de chance de rentabiliser sa démarche d’écoconception. Par ailleurs, plus l’entreprise est en mesure d’offrir des produits à la fois plus verts et plus fonctionnels, par rapport aux produits conventionnels, plus la rentabilité associée à l’écoconception est élevée.

- Plus l’entreprise est petite, plus ses chances de rentabiliser ses activités d’écoconception sont élevées. Enfin, toutes choses étant égales par ailleurs, les entreprises du Québec auraient moins réussi à rentabiliser leur démarche d’écoconception que celles des autres régions.

Plusieurs implications découlent de ces résultats. Certaines sont plus pertinentes pour les dirigeants d’entreprise, alors que d’autres s’adressent plutôt aux pouvoirs publics :

Implications pour les gestionnaires :

- L’écoconception est une approche prometteuse pour améliorer la rentabilité de l’entreprise. Elle peut aussi avoir des retombées positives autres que financières. Bref, l’écoconception peut devenir un avantage concurrentiel.

- Pour démarrer une démarche d’écoconception, il est important que le plus haut dirigeant soit convaincu de sa pertinence et qu’il envoie un signal clair à cet effet dans le reste de l’organisation.

Implications pour les décideurs publics :

Comme l’écoconception permet une amélioration de l’environnement sans impact négatif sur l’économie, elle mérite qu’on en fasse la promotion.

Pour favoriser la diffusion de l’écoconception, un ensemble de mesures peuvent être mises de l’avant :

- Il faudrait mettre en place des programmes de sensibilisation et de formation sur l’écoconception ou encore, mieux soutenir les programmes existants.

- Il serait possible de renforcer les critères environnementaux utilisés lorsque le gouvernement doit choisir le fournisseur d’un bien ou service.

- Il serait envisageable de développer encore plus les programmes de responsabilité élargie du producteur.

Ces recommandations sont d’autant plus pressantes au Québec, où les entreprises semblent avoir moins accès à de l’assistance, comparativement aux entreprises européennes.

Eveiller l’intérêt des entreprises pour l’éco-conception, leur donner les moyens de s’engager dans cette démarche non seulement rentable mais aussi durable, c’est ainsi que l’ADEME s’emploie depuis près de dix années à promouvoir ce modèle économique et environnemental d’avenir. Car l’éco-conception est un maillon essentiel de l’économie circulaire.

Produire autrement

Tous les biens ou services ont un impact sur l’environnement. L’éco-conception cherche précisément à réduire ces impacts environnementaux à chaque étape du cycle de vie d’un produit : des ressources nécessaires à sa fabrication jusqu’au terme de son utilisation, tout en préservant sa qualité d’usage et son niveau de performance.

Si en France l’éco-conception reste à ce jour faiblement déployée, elle contribue pourtant, selon les résultats de l’étude mentionnée ci-dessus à augmenter les ventes, réduire les coûts et valoriser l’image de l’entreprise, une solution « gagnant-gagnant », à la fois pour l’économie et l’environnement.

Ainsi, 96% des entreprises estiment que l’éco-conception a un effet positif ou neutre sur ses profits. Cette enquête révèle également que pour un tiers des entreprises françaises, la démarche d’éco-conception a favorisé l’innovation.

La création de biens ou services économiquement plus rentables et plus durables est donc aujourd’hui un enjeu de compétitivité pour les entreprises, un challenge que toutes doivent être en mesure de relever pour pérenniser leur activité (emplois, parts de marché, impact environnemental, etc.).

L’offre d’accompagnement de l’ADEME

C’est dans ce contexte que l’ADEME propose et apporte son soutien aux entreprises françaises dans leur démarche d’éco-conception. Son accompagnement s’articule en 3 étapes clés :

1. la sensibilisation : pour initier toute démarche d’éco-conception, l’ADEME met à disposition des entreprises son Bilan Produit®. Il permet de réaliser l'évaluation environnementale d’un produit par l’analyse des impacts (consommations de ressources et rejets) sur l'ensemble de son cycle de vie, depuis l'extraction des matières premières jusqu'à son élimination. A ce jour, il s’agit du seul outil d'évaluation gratuit de la qualité écologique des produits ;

2. l’information : au-delà du Bilan Produit®, l’ADEME met sur son site et à disposition des entreprises, de nombreux guides et outils gratuits. L’annuaire de l’éco-conception en est un exemple. Particulièrement pratique lorsqu’une entreprise souhaite se lancer dans une démarche d’éco-conception, il permet de recenser les ressources nécessaires pour un accompagnement technique ou encore financier ;

3. la valorisation : afin de faire valoir leur démarche d’éco-conception, affirmer et cautionner leur action auprès de leurs clients, les entreprises peuvent rechercher à apposer un logo environnemental sur leurs produits. Pour les aider dans cette démarche de transparence, l’ADEME a analysé 119 logos environnementaux et leurs critères dans un seul guide « Tout savoir sur les logos environnementaux apposés sur les produits de consommation courante » (disponible à l’achat sur le site de l’ADEME). Un exemple : l’Écolabel Européen prévoit que les critères soient déterminés sur la base de données scientifiques, en prenant en compte le cycle de vie complet des produits.

Au-delà de cet accompagnement de proximité, l’ADEME soutient également les travaux de recherche et de développement. Ces travaux permettent de lever les barrières techniques, juridiques et méthodologiques propres aux démarches d’éco-conception. A terme, les projets retenus et réalisés sont autant d’exemples pratiques à même d’inspirer d’autres entreprises vers un modèle d’économie circulaire.

Un soutien en recherche et développement

Les principaux objectifs en matière de recherche sont l'amélioration des méthodologies d'analyse de cycle de vie et d'éco-conception sous forme de recherches amont (évaluation des impacts) et de recherches opérationnelles (développement permettant d'adapter les méthodologies existantes à des secteurs ou types d'acteurs particuliers).

La 3ème édition de l’appel à projets de Recherche, lancé par l’ADEME en 2013 avait pour objectif de démultiplier l’offre de biens et services éco-conçus en favorisant la mise en œuvre de démarches d’éco-conception au sein des entreprises. Des entreprises de renoms bénéficieront du soutien financier de l’ADEME.


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