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Respirer confortablement…

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Respirer confortablement…

Respirer confortablement…

Si l’étude menée par l’Anses montrant que le coût socio-économique des polluants de l’air intérieur reste très élevé pour la collectivité, respirer confortablement c’est agir contre toute forme de polluant présent dans l’air des environnements clos indépendamment de sa source, qu’elle soit spécifique à cet environnement et ses occupants (chauffage, cuisson, mobilier, produits d’entretien, etc), ou bien extérieure à celui-ci comme la pollution atmosphérique extérieure par exemple.

Tout d’abord les risques d’inconfort respiratoire se traduit par un taux de ventilation d'une salle insuffisant, l'air y est rapidement vicié par de multiples agents. En effet, la fumée de cigarette, le gaz carbonique (CO2) produit par les occupants, les micro-organismes et matières odorantes dont ils sont porteurs,... maintiennent chaque personne dans une ambiance de plus en plus malsaine : la respiration est moins active, une fatigue prématurée apparaît. Le risque de contamination augmente, ...

L'homme au repos ne consomme qu'environ 0,5 m³ d'air par heure pour respirer. Selon le type d'activité, ce taux peut atteindre 5 m³/h, alors que pour rencontrer le niveau de qualité requis, le taux de ventilation d'un local doit être au minimum de 22 m³/h par personne.

Les diverses substances de contamination et de pollution sont les germes pathogènes, les particules radioactives, les poussières, les molécules organiques, les matières odorantes, le gaz carbonique et la fumée de tabac.

Certaines de ces substances peuvent être détectées immédiatement, d'autres ne sont pas décelables par les sens, même lorsque leur concentration dépasse la limite admissible.

Germes pathogènes

Le rassemblement d'un grand nombre de personnes dans un même local, réunies à une faible distance les unes des autres, augmente la possibilité d'une contamination par la densité de dispersion des facteurs de maladie. Il s'agit de micro-organismes comme les bactéries et les virus.

Particules radioactives

Des concentrations trop importantes en gaz radioactif, le radon, peuvent se rencontrer dans les bâtiments. Elles sont surtout dues à une forte radioactivité du sous-sol en certains endroits et principalement au sud du sillon Sambre et Meuse. Elles sont aussi présentes en doses plus faibles dans des matériaux à base de schiste. A l'heure actuelle les conséquences de cette radioactivité sont encore mal définies.

Poussières et molécules organiques

Il est important d'éviter l'empoussiérage des locaux. La mise en suspension des poussières est d'autant plus facile que l'air est plus sec : cette situation se produit en période de chauffe. Elles ont pour conséquence principale une irritation des voies respiratoires. Dans le cas de poussières d'asbeste, leur inhalation peut provoquer un cancer.

L'utilisation de matériaux organiques dans la construction et le mobilier augmentent la concentration dans l'air des produits organiques nuisibles : le formaldéhyde contenu notamment dans certains panneaux d'agglomérés en est un exemple. En général, on ne connaît que peu de choses au sujet des caractéristiques d'émission et des effets sur la santé de ces matériaux.

Matières odorantes

Les matières gazeuses odorantes provenant des cuisines, lieux d'aisance, locaux à forte densité d'occupation, vêtements,... sont des particules organiques complexes et particulièrement désagréables. Les odeurs sont surtout détectées par les personnes entrant dans un local : en effet, dans certaines limites, l'occupant s'accoutume aux odeurs.

Gaz carbonique

En respirant, chaque individu produit du gaz carbonique (CO2). L'homme au repos rejette dans le local environ 20 litres/h de gaz carbonique pour 500 litres/h d'air expiré.

A proprement parler, le gaz carbonique n'est pas dangereux pour la santé tant que sa teneur dans l'air ne dépasse pas 5 000 .. 6 000 ppm (à l'augmentation de CO2 expiré correspond une diminution de la teneur en oxygène (O2) de l'air mais ceci n'a aucune conséquence sur le niveau d'oxygène nécessaire aux besoins respiratoires). Le CO2 est avant tout considéré comme un traceur des polluants humains. En effet, si on sent que l'air d'un local où il règne une teneur en CO2 de 1 500 ppm n'est pas "frais", cela est dû aux autres effluents humains dont l'émission est parallèle à l'émission de CO2.

Fumée de tabac

La fumée de tabac est un des polluants de l'air les plus courants. Elle a les caractéristiques d'une matière odorante et des poussières dues aux particules imbrûlées du tabac. Les conséquences d'une ambiance enfumée sont l'irritation des voies respiratoires et des yeux ainsi que le risque d'apparition de maladies des poumons et du pharynx.

Les teneurs admissibles :
Le radon

La concentration maximale admissible pour le radon est de 150 Bq/m³ d'air du local étudié.

Le formaldéhide

La concentration maximale admissible est de 0,125 mg/m³ d'air pour le formaldéhyde.

Les matières odorantes

Pour les matières odorantes, il est pratiquement impossible d'en faire une évaluation et d'établir des valeurs limites : elles sont surtout détectées par des personnes entrant dans un local. Pour savoir si un bouquet d'odeurs est admissible, il faut aussi considérer la destination du local et la durée d'occupation. Dans les locaux scolaires, par exemple, occupés plusieurs heures par jour pendant de nombreuses années à un âge décisif pour le développement des individus, il faut prendre des mesures plus sévères que dans des locaux occupés occasionnellement. Dans le cas particulier de la présence d'odeurs corporelles, la concentration en gaz carbonique (CO2) est un indicateur fiable. En effet, sa production est quasi proportionnelle à la production des odeurs corporelles.

Le CO2

On distingue déjà l'air vicié d'un local de l'air extérieur "frais" quand la teneur en CO2 s'élève à 0,15 % en volume (ou 1 500 ppm). La limite maximale dictée par l'annexe VI de la PEB est de 1000 ppm. Cette valeur sert de base pour définir les taux de ventilation des locaux.

Les germes pathogènes, poussières d'asbeste et fumée de tabac

Concernant les germes pathogènes, les poussières d'asbeste et la fumée de tabac, aucune présence de ces substances n'est admise, en principe, dans les locaux de travail.

Les taux de renouvellement d'air

Il existe une relation entre le débit d'air frais et le pourcentage prévisible de personnes insatisfaites (PPD) par la qualité de l'air ambiant. Le graphe ci-après donne ce pourcentage en fonction du volume d'air de ventilation en m3/h et par occupant.

Une concentration de CO2 maximale de 0,15 % (ou 1 500 ppm) en volume correspond à un renouvellement d'air de 20 m³/h par personne, soit un pourcentage prévisible d'insatisfaits de près de 25 %. Les normes internationales suggèrent de n'admettre que 20 % maximum de personnes insatisfaites, ce qui correspond à un renouvellement d'air de 30 m³/h par personne.

Dans des locaux à usage particulier, ces valeurs de référence peuvent être différentes : par exemple dans une chambre d'hôpital, pour limiter les risques de contamination, il faut prendre un renouvellement d'air de 50 m³/h par personne. Par ailleurs, lorsqu'il est permis de fumer, il faut au minimum doubler les taux de renouvellement d'air proposés.

Respirer confortablement…

Norme européenne EN 13779

La norme européenne EN 13779 (Ventilation for buildings - Performance requirements for ventilation and air-conditionning systems, Commission technique CEN/TC 156, 1999) propose 3 débits d'air neuf à respecter en fonction de la qualité de l'ambiance à respecter :

Ces débits sont relatifs à des locaux dont la pollution principale est d'origine humaine. Dans le cas contraire, des débits différents peuvent être appliqués. Ce peut être le cas, par exemple, en présence de photocopieurs ou d'imprimantes laser, grands émetteurs de polluants.

 

Assainissement et aération des locaux de travail

Pour renouveler l’air et garantir sa salubrité

Les salariés doivent respirer un air sain. Le Code du travail fixe des objectifs aux employeurs pour les locaux où le personnel intervient. Il impose de maintenir un état de pureté de l’atmosphère préservant la santé des travailleurs (en se débarrassant des polluants) et d’éviter les élévations exagérées de température, les odeurs désagréables et une humidité trop importante.

Les locaux de travail doivent respecter des règles en matière d’aération, ventilation et d’assainissement de l’air. La réglementation concerne les locaux fermés où le personnel est appelé à séjourner. Elle s’applique aussi à tous les autres lieux où les salariés doivent intervenir lorsqu’il existe un risque lié à la qualité de l’air.

Le Code du travail impose de maintenir un volume d’air minimum pour les salariés et un seuil de renouvellement de l’air. La qualité de l’air doit être telle qu’elle préserve la santé des salariés, sans température trop haute, ni odeurs désagréables, ni effet de condensation due à l’humidité.

2 catégories de locaux distinguées :

La réglementation distingue tout d’abord les locaux dits à pollution non spécifique (articles R. 4222-4 à R. 4222-9 du Code du travail) : ce sont ceux où la pollution est liée à la seule présence humaine, à l’exception des locaux sanitaires.

Ensuite, viennent les locaux dits à pollution spécifique dans lesquels des substances gênantes ou dangereuses pour la santé sont émises sous forme de gaz, vapeurs, aérosols solides ou liquides (articles R. 4222-10 à R. 4222-17 du Code du travail). Cette catégorie recouvre également les locaux pouvant contenir des sources de micro-organismes potentiellement pathogènes et les locaux sanitaires.

Ventiler et assainir l’air :

Lutter contre la pollution dans les lieux de travail consiste à réduire, à un niveau le plus faible possible, ces risques de pollution quelle que soit leur origine. La ventilation, à prévoir dès la conception des locaux, permet à la fois d’extraire tous les polluants, d’aérer pour obtenir assez d’air neuf, d’éviter les courants d’air et les variations de température, et d’obtenir un air salubre sans odeurs gênantes.

Démarche pour envisager l’installation d’un système de ventilation

  • Définition précise de la situation de travail et du local à traiter (inventaire des données immuables et des contraintes liées au processus industriel, aux Hommes, à l’environnement…)
  • Détermination et classification par niveau de risque des sources de pollution (caractéristiques physico-chimiques des polluants)
  • Détermination de la solution technique de captage et de ventilation, en tenant compte des évolutions probables du processus industriel et des incompatibilités éventuelles de certains polluants (poussières et humidité, cyanures et acides…) qui nécessitent la séparation des circuits
  • Détermination des paramètres pour l’installation (vitesse, débit, chauffage, diamètre, perte de charge…)
  • Choix des composants (bouches, canalisations, matériaux, ventilateurs…)
  • Implantation et localisation des composants en fonction des contraintes (disposition des locaux, entretien ultérieur à prévoir, trappes de visite…)
  • Réception et mise en conformité de l’installation
  • Rédaction d’une consigne d’utilisation tenant compte de la notice d’instruction fournie par le maître d’ouvrage, qui permettra le suivi des performances de l’installation dans le temps

Locaux à pollution non spécifique :

Pour ces locaux, une ventilation naturelle permanente par des ouvertures accessibles et manœuvrables (fenêtres, portes…) est possible sous certaines conditions de volume et de travail (voir encadré). Dans le cas d’une ventilation mécanique, il faut respecter un débit minimum d’air neuf à introduire. Le recyclage de l’air est possible mais il doit être épuré avant réintroduction, l’air recyclé n’étant pas pris en compte pour le calcul du débit minimal d’air neuf introduit. En cas de panne du système d’épuration ou de filtration, le recyclage doit être arrêté. Enfin, il est interdit d’envoyer l’air extrait d’un local à pollution spécifique dans un local à pollution non spécifique, même après épuration. Ces points sont spécifiés dans le Code du travail.

Ventilation mécanique de locaux à pollution non spécifique : débit minimal d’air neuf par personne en fonction du local

Bureaux, locaux sans travail physique

25 m3 par heure

Locaux de restauration, de vente, de réunion

30 m3 par heure

Ateliers et locaux avec travail physique léger

45 m3 par heure

Autres ateliers et locaux

60 m3 par heure

 D'après l'article R. 4222-6 du Code du travail

 


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