Le sillon alpin, entre Chambéry et Valence, le plus important chantier TER de France

Le sillon alpin, entre Chambéry et Valence, le plus important chantier TER de France

Le Sillon alpin désigne un ruban de villes et de territoires, entre Genève, Annecy, Chambéry, Grenoble et Valence. La partie Sud, entre Chambéry et Valence (via Montmélian et Grenoble), a fait l’objet d’importants travaux de modernisation afin d’améliorer la qualité des déplacements ferroviaires et de faire du train une alternative performante à la route, pour les usagers TER, TGV et pour le transport de marchandises. Près de 900 000 habitants sont concernés, totalisant un potentiel de 2,5 millions de déplacements / jour.

Depuis le 15 décembre 2013, la circulation ferroviaire a repris sur l’intégralité du Sillon alpin Sud, de Valence jusqu’à Chambéry en passant par Grenoble.

L’opération de modernisation du Sillon alpin Sud est le projet le plus important du volet ferroviaire des Contrats de Projets Etat Région (CPER) pour les périodes 2000-2006 et 2007-2013. Près de 540 M€ ont été investis, mobilisant de nombreux partenaires : Etat (180M€), Région Rhône-Alpes (180 M€) et Réseau Ferré de France (93M€), mais aussi collectivités locales : Départements de l’Isère (33M€), de la Drôme (18M€), de la Savoie (4M€), Communautés d’agglomération de Grenoble Alpes Métropole (18M€), Chambéry Métropole (3M€), du Pays Voironnais (3M€), Communauté de communes du Pays du Grésivaudan (3M€), Syndicat mixte du Rovaltain (foncier).

Les objectifs de la modernisation du Sillon alpin sud :

-􏰀 améliorer la qualité des déplacements ferroviaires, aussi bien pour les voyageurs que pour le fret ;

-􏰀 faire du train une alternative performante à la route, notamment pour les déplacements effectués en TER à l’échelle régionale et locale ;

-􏰀 améliorer le maillage du réseau : modernisation ou création d’interconnexions avec les autres lignes (LGV Méditerranée, ligne des Alpes, Vallée du Rhône, ligne Lyon <>

Grenoble), et électrification totale de l’axe pour favoriser son utilisation ;

-􏰀 ouvrir un nouvel itinéraire fret électrifié pour la traversée des Alpes et les échanges avec l’Italie ;

- 􏰀 renforcer le lien entre les territoires du Sillon alpin et de l’Arc méditerranéen.

Les usagers du TER ont ainsi bénéficié depuis 2009 de la mise place progressive de trains modernes, d’une offre cadencée et de nombreuses gares rénovées.

La fréquence, les dessertes et le matériel ont progressivement été améliorés sur le Sillon alpin sud. Grâce aux aménagements réalisés lors de cette première phase, entre Grenoble et Valence, les usagers ont bénéficié, à partir de décembre 2009, de 16 trains supplémentaires chaque jour, de nouveaux horaires plus lisibles, et de temps de trajets raccourcis. Au total, la première phase de travaux a permis d’augmenter l’offre TER de 30% sur cette ligne.

* LES AVANCEES POUR LES USAGERS

- Des TER cadencés et plus nombreux

Entre 2007 et 2012, entre Valence et Grenoble, l’offre de trains est passée de 41 à 63 trains par jour (en semaine), soit + 53%, et entre Grenoble et Chambéry, de 23 à 34 trains, soit + 48%. Cette augmentation répond à l’évolution de la fréquentation, puisque le nombre de voyages est passé entre 2007 et 2012 de :

- de 1,09 M à 1,35 M entre Valence et Grenoble, soit + 24.5%, - de 1,38 M de voyages à 1,75 M entre Grenoble et Chambéry, soit + 26,7%. Les TER ont aussi bénéficié du cadencement, avec une grille horaire plus lisible et régulière.

- Un TER plus fiable et ponctuel

Les travaux réalisés rendent l’exploitation des trains plus fluide, permettant un accroissement très important de la qualité de service offert aux voyageurs. Le taux de régularité des trains circulant en heures de pointes a gagné plus de 15 points entre 2009 et 2012 sur la section de ligne comprise entre Grenoble et Chambéry, et plus de 8 points sur la section de ligne entre Grenoble et Valence. Au final, en 2012, 91% des trains arrivent à destination avec moins de 5 minutes de retard en 2012.

- Le confort pour les voyageurs

L’électrification totale de la ligne entre Valence et Chambéry permet son accessibilité aux dernières générations de trains électriques, plus performants, confortables et silencieux. L’acquisition des nouvelles rames Regio2N sur le périmètre lyonnais permettra le redéploiement, à partir de 2015, de rames automotrices à 2 étages de grande capacité sur l’ensemble du bassin grenoblois. A cette échéance, le Sillon Alpin sera alors parcouru par des TER électriques et modernes.

- le raccordement à la Ligne Grande Vitesse (LGV) Méditerranée

Grâce aux travaux de raccordement du Sillon alpin sud à la LGV Méditerranée, SNCF propose, depuis le 21 février, une nouvelle liaison directe entre Marseille et Annecy en 3h40, pendant les week-ends de vacances scolaires, les fêtes et les ponts. Cette offre TGV comprend 3 allers – retours par week-ends, desservant les gares d’Aix-les-Bains, Chambéry-Challes-les-Eaux, Grenoble, Valence TGV, Avignon TGV et Aix-en-Provence TGV.

- Des gares modernisées et accessibles

Le chantier du sillon alpin a aussi été l’occasion d’aménager une accessibilité maximale pour les usagers, en trouvant des solutions pour traverser les voies (installation de passerelles, de passages souterrains avec ascenseurs et rampes d’accès), pour sécuriser les déplacements sur les quais (pose de bandes d’éveil en bordures de quais, revêtement de sol), ou encore pour monter à bord des trains et en descendre facilement (rehaussement des quais pour les mettre à une hauteur équivalente au plancher des trains, allongement des quais pour l’accueil des trains plus longs offrant davantage de places...).

Les travaux ont permis de mettre en accessibilité les gares de :

- Saint-Marcellin : réalisation d’une passerelle de traversée de voie avec ascenseurs ; allongement, rehaussement des quais et pose de bande d’éveil en bord de quais.

- Vinay : réalisation d’une passerelle de traversée de voie avec ascenseurs ; allongement et rehaussement de quais ; pose de bande d’éveil en bord de quais.

- Poliénas : allongement et rehaussement des quais ; pose de bande d’éveil en bord de quais ; aménagement de la traversée de voie à niveau (pictogrammes lumineux).

- Saint-Hilaire-du-Rosier : réalisation d’un passage souterrain de traversée de voie avec rampes ; allongement et rehaussement des quais ; pose de bande d’éveil en bord de quais.

- Romans-sur-Isère : réalisation d’un passage souterrain de traversée de voie avec rampes ; allongement et rehaussement des quais ; pose de bande d’éveil en bord de quais.

- Tullins : réalisation d’un passage souterrain de traversée de voie avec ascenseurs ; allongement et rehaussement des quais ; pose de bande d’éveil en bord de quais.

- Moirans-la-Galifette : déplacement de la halte ; réalisation d’un passage souterrain de traversée de voie avec rampes d’accès ; allongement et rehaussement des quais ; pose de bandes d’éveil et de vigilance en bord de quais.

- Moirans : allongement et rehaussement des quais ; équipements pour l’accessibilité : ascenseurs accédant au passage souterrain traversant les voies, pose de bandes d’éveil au bord de quais.

- Grenoble : équipement en ascenseurs du passage souterrain de traversée de voie ; rehaussement des quais.

- Grenoble-Universités-Gières : réalisation d’un passage souterrain de traversée de voie avec ascenseurs ; aménagement des quais.

- Échirolles : nouveaux quais ; accès depuis le pont routier existant ; réalisation d’un parking relais ; aménagements pour personnes à mobilité réduite.

- Lancey : Allongement et rehaussement des quais ; pose de bande d’éveil en bord de quais.

- Goncelin: Allongement et rehaussement des quais ; pose de bande d’éveil en bord de quais.

- Pontcharra : Réalisation d’un passage souterrain de traversée de voie avec ascenseurs ; aménagement des quais.

* Pour le service 2014, les dessertes ont à nouveau été renforcées, avec :

- de « meilleurs » temps de parcours entre Grenoble et Valence :

o Grenoble – Valence TGV : 55 minutes au lieu d’1 heure

o Grenoble – Valence Ville : 1 h 05 minutes au lieu de 1 h 10

- 22 arrêts supplémentaires en gare de Moirans, pour accompagner la hausse des relations avec Grenoble.

- Une amélioration de l’offre le samedi après-midi entre Grenoble et Chambéry avec l’ajout d’une desserte supplémentaire.

- La création d’un service autocar le matin en correspondance à Valence TGV à 7h, permettant une arrivée à Marseille avant 8h30, à Nice à 11h

- L’optimisation des dessertes complémentaires autocars afin d’optimiser les connexions avec le sud de la France

* LES AVANCEES POUR LES HABITANTS

- La mise aux normes vis-à-vis des nuisances sonores

Au total, plus de 12 kilomètres d’écrans acoustiques ont été construits et complétés par plusieurs dizaines de traitements individuels de façade. Le projet s’inscrit également dans le traitement des PNB (Point Noirs Bruit) existants et de ceux qui seraient nouvellement créés par le projet à la traversée de l’agglomération grenobloise (entre Moirans et Gières).

L’électrification de la ligne permet enfin une utilisation de matériels de traction électrique, plus silencieux et plus respectueux de l’environnement.

- Sécurisation de la ligne

Cinq passages à niveau ont été supprimés à l’occasion des travaux. La question de la sécurité aux abords de la ligne ou au droit des passages à niveau est primordiale pour RFF et ses partenaires. Identifiés lors de la phase d’enquête publique, les points les plus sensibles sont ainsi équipés de clôtures. Sur la section entre Gières et Montmélian, la plupart des passages à niveau ont été sécurisés, avec une remise à niveau des platelages et des chaussées pour améliorer les conditions de traversée des véhicules. En gares, les traversées de voies ont également été sécurisées et une signalisation adaptée mise en place.

- Retombées pour l’économie locale

La mise en service d’une ligne ferroviaire plus performante, la possibilité d’une nouvelle desserte TGV et l’ouverture d’un axe fret adapté, viennent appuyer la croissance et apportent une véritable valeur ajoutée pour ce territoire en plein dynamisme. Au-delà de l’impact sur la qualité des circulations ferroviaires, les investissements de modernisation de la ligne ferroviaire ont aussi des retombées significatives sur l’économie régionale. Depuis plusieurs années, ce sont près de 150 entreprises qui sont ainsi intervenues sur le chantier, dont de nombreuses régionales.

RETOUR SUR LES GRANDES ETAPES DU CHANTIER

- PHASE 1 (2007 – 2011)

* Création du terminus péri-urbain de Gières (2007)

La nouvelle voie centrale terminus en gare de Gières a permis d’absorber l’augmentation du trafic TER tout en complétant l’offre tramway de Grenoble. Un moyen de soulager la gare de Grenoble en assurant le stationnement des trains TER périurbains venant de Gières et repartant pour cette destination.

* Création du saut-de-mouton de Moirans (2009)

La création de cet échangeur ferroviaire a permis de remédier au croisement des lignes Lyon/Grenoble et Valence/Moirans rendant ainsi possible l’augmentation du nombre de circulations sur cet axe en trains intercités et péri-urbains.

*􏰂La modernisation et le doublement de la voie entre Saint-Marcellin et Moirans (2009) et doublement partiel de la ligne entre Romans et Saint Marcellin (2011)

Les 31,7 kilomètres de ligne reliant Saint-Marcellin à Moirans ont été intégralement doublés. L’installation d’un poste de commande à distance (PCD) à Moirans permet à un opérateur unique de télécommander l’ensemble de la ligne de Moirans à Romans-sur-Isère, ce qui permet une meilleure gestion de la ligne, notamment en cas de situation perturbée. Les voies ont aussi été équipées d’installations permanentes de contre-sens (IPCS), qui permettent un basculement de trafic sur une seule voie en cas d’impossibilité de circulation sur l’autre. Il s’agit ainsi de faire face à des situations perturbées pour cause d’incidents ou de travaux.

La section entre Romans-sur-Isère et Saint-Marcellin a également été modernisée et partiellement doublée. Ces travaux ont permis d’accroître les capacités de la ligne et de faciliter les échanges entre Valence et Grenoble. Ces travaux se sont accompagnés de la suppression de deux passages à niveau (à Vinay et Moirans).

-􏰁 PHASE 2 (2011 – 2013)

* Mise au gabarit GB1 (fret) et électrification de la ligne entre Saint-Marcel-lès-Valence et Moirans

Ces 70 km de lignes ont été adaptés à la circulation de trains électriques (TER, TGV ou fret) : mise au gabarit, pose de caténaires, création d’une nouvelle sous-station à Moirans. Les tunnels de Têche, Poliénas et Rochefort ont fait l’objet de travaux spécifiques selon la nature des ouvrages (abaissement de la plateforme ou

élargissement de la voûte). Pont-route, pont-rail et autres ouvrages ont été démolis et reconstruits ou bien créés pour permettre l’électrification de la ligne.

* Raccordement du sillon alpin à la LGV Méditerranée en gare de Valence TGV

La création d’un raccordement entre la ligne du Sillon Alpin et la gare de Valence TGV permet d’assurer désormais des relations à grande vitesse et sans correspondance entre les villes de Valence, Grenoble et Chambéry et le Sud de la France (Marseille, Avignon).

Cette voie nouvelle d’environ 3,5 km, située sur la commune de Chateauneuf-sur-Isère, longe le parc d’activités du 45e parallèle du Rovaltain. Elle passe sous la RD101, rétablie par un pont-route. Ce nouveau raccordement ne comporte aucun passage à niveau.

* Modernisation de la signalisation, la mise au gabarit GB1 et électrification de la ligne entre Gières et Montmélian

La modernisation du système et l’électrification de ces 45 km de ligne permettent de fiabiliser les dessertes TER, mais aussi d’assurer la circulation de TGV et de trains fret électriques. L’ensemble des rails, installés il y a 40 ans environ, a été remplacé et un système de signalisation automatique installé. 23 passages à niveau ont été sécurisés et des aménagements pour les personnes à mobilité réduite ont aussi été réalisés sur les quais dans les gares de Lancey et Goncelin.

* A L’HORIZON 2017-18 : TERMINUS PERI URBAIN DE BRIGNOUD

La réalisation du terminus de Brignoud, dernier élément du programme du Sillon alpin sud, a été décalée à l’horizon 2017-2018, pour coller au plus près aux perspectives de développement de la zone d’activité de Crolles – Brignoud. Il permettra l’amélioration de la desserte en termes de déplacements péri-urbains en lien avec Grenoble.