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Plan d’actions pour les mobilités actives : les bienfaits de la marche et du vélo

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Plan d’actions pour les mobilités actives : les bienfaits de la marche et du vélo

Plan d’actions pour les mobilités actives : les bienfaits de la marche et du vélo

Un plan d’action en faveur des mobilités actives (PAMA) sera mis en œuvre dès 2014. Face aux nombreux pics de pollution que connaît la France, il est temps de favoriser des mobilités à l’opposé du ‘’tout voiture’’.

Depuis la seconde moitié du 20e siècle, l’extension des réseaux routiers et ferroviaires a répondu au besoin de mobilité individuelle pour se rendre au travail, pour transporter voyageurs et marchandises ou s’évader en voyageant. Elle a fait de la voiture la composante essentielle des déplacements et l’élément structurant pour l’aménagement.

Dès les années 70-80 l’augmentation de la population urbaine de plus en plus motorisée, les chocs pétroliers, l’engorgement des centre-villes, la pollution, le gaspillage énergétique ont conduit les pouvoirs publics à rechercher des solutions alternatives au « tout voiture ».

Les bénéfices à en attendre en termes de santé mais également en termes économiques et sociaux se traduisent par une attente pour des modes de transports individuels et collectifs prenant en compte l’amélioration de la qualité de l’air, la diminution des effets du bruit et du stress, la réduction de notre dépendance énergétique, la préservation de notre environnement. Ainsi, de plus en plus de nos concitoyens se déclarent engagés dans la pratique des éco-gestes au quotidien et prêts à utiliser de façon régulière la marche ou le vélo dès lors qu’on en facilite l’usage.

Si les dynamiques se situent aujourd’hui dans les territoires et reposent principalement sur les initiatives des collectivités locales et des associations d’usagers, l’État se doit d’appuyer les initiatives prises en créant un cadre pour accompagner et amplifier ces dynamiques. Il doit affirmer son rôle de facilitateur et d’animateur en élaborant des solutions concrètes et durables dans des domaines aussi variés que les transports et leur sécurité, la santé, le tourisme, le développement durable, l’urbanisme, la formation, l’éducation, le sport et offrir des conditions favorables à la mise en œuvre « d’une vision et d’une ambition partagées en faveur des modes actifs».

L’installation, le 3 juin 2013, par le ministre des transports du comité de pilotage chargé d’élaborer un plan national d’action répond à cet objectif.

C’est à travers ce cadre que l’ADEME interviendra sur l’expérimentation d'une indemnité kilométrique versée aux salariés se rendant au travail à vélo auprès d’entreprises volontaires. Elle participera également au groupe de travail sur les filières de réemploi des vélos. Concernant le partage de l'espace public, les mesures permettront par exemple aux collectivités de mettre en place plus facilement des zones de circulation à vitesse réduite et le double-sens cyclable sera généralisé dans les rues à 30 km/h. Le chevauchement d'une ligne continue par les automobilistes sera par ailleurs permis pour dépasser un cycliste, si la visibilité le permet. D'autres actions seront encouragées : apprentissage du vélo à l'école, stationnement pour les vélos, particulièrement aux abords des gares, ou encore la possibilité de réserver sur Internet un billet de train avec emport de vélo à bord…

Dans un premier temps l’élaboration de ce plan s’est organisée autour des 6 axes de travail suivants :

Axe 1 : Développer l’intermodalité transports collectifs / modes actifs

Le potentiel de développement de la part modale de la marche et du vélo est important. Si les distances à parcourir ou le relief peuvent être des obstacles à la pratique quotidienne, la multi-modalité pour assurer la continuité et la complémentarité entre modes actifs et transports en commun est la solution pour les longs trajets ou les activités de tourisme ou de loisir. Cela nécessite de mettre à disposition des cyclistes des espaces de stationnement sécurisé dans les gares ou aux arrêts de tramways et de bus pour y déposer leur bicyclette (personnelle ou de location), ou de leur permettre de les emporter avec eux. Ces possibilités présentent en outre l'avantage d'augmenter l'aire de chalandise des transports publics. Pour les piétons, comme pour les cyclistes, il est d’autre part nécessaire d’accompagner la dynamique de la mobilité active grâce à l’apport des nouvelles technologies comme l’infomobilité, en s'appuyant notamment sur les modèles collaboratifs pour garantir une mise à jour permanente des données.

Axe 2 : Partager l’espace public et sécuriser les modes actifs

Le développement des modes actifs nécessite des infrastructures cyclables et piétonnes sécurisées et agréables les éloignant de la circulation automobile. Lorsque la séparation entre les différents modes de transport n’est pas possible, le partage de l’espace public doit être une préoccupation constante en cherchant en particulier à réduire le différentiel de vitesse entre les usagers. La démarche « Code de la rue » a permis une évolution du code de la route en instituant le principe de prudence à l’égard des usagers les plus vulnérables. Depuis lors, les gestionnaires de voirie, les associations de piétons et de cyclistes qui participent nombreux aux journées d’échanges «une voirie pour tous » sont dans l’attente de nouvelles mesures de toilettage du code et d’une intensification de l’apprentissage de ces nouvelles règles. Parmi les 130 propositions adressées au CERTU un classement en deux catégories a été opéré :

− les mesures suffisamment consensuelles et prêtes pour être mises en œuvre à court terme ;

− les mesures qui nécessitent de poursuivre la réflexion avant de proposer des adaptations législatives ou réglementaires.

Axe 3 : Valoriser les enjeux économiques liés à la pratique du vélo

A la différence des autres modes de transports qui produisent en général des externalités négatives (congestion, bruit, pollution...), la marche et le vélo offrent principalement des externalités positives (amélioration de la santé et dépenses évitées, décongestion des transports collectifs aux heures de pointe, solvabilisation des ménages, moindre dépendance aux transports en commun et moindre investissement dans des infrastructures coûteuses et consommatrices d‘espace). Pour autant, et contrairement aux autres modes de déplacement, les modes actifs ne bénéficient d’aucune incitation à la pratique. Le vélo est également créateur d’emplois de proximité qui dynamise l’économie locale dans le secteur de la réparation et de la location de cycles, de l’apprentissage à la pratique du vélo, ou du réemploi, autant d’activités susceptibles de se développer aussi dans le cadre de l’économie sociale et solidaire et de l’économie circulaire. Le développement de programmes de recherche et d’innovation pour favoriser l’évolution et l’image du vélo, l’optimisation du produit dans son positionnement intermodal sont autant de démarches à initier, comme la réflexion à engager sur des dispositifs incitant les entreprises et les particuliers à recourir aux modes actifs pour leurs déplacements quotidiens qui ont toute leur place dans la stratégie nationale de transition énergétique en réponse aux défis écologiques, économiques et sociaux.

Axe 4 : Prendre en compte les politiques de mobilité active dans l’urbanisme, le logement et notamment le logement social

Favoriser les modes actifs c’est prendre en compte leur spécificité et leurs exigences dans les politiques d’urbanisme, de construction, et d’aménagement urbain. Les Plans de Déplacement Urbain, les aménagements de voirie et des espaces publics doivent prévoir le confort et la place du cycliste et du piéton en privilégiant le concept de ville apaisée, la limitation du trafic automobile, les trottoirs dégagés. Les aménagements doivent inciter à la promenade et apporter des réponses aux conflits d’usage... Les possibilités de stationnement sécurisés des vélos dans les espaces privés (bâtiments d’habitation, y compris existants, bureaux), doivent figurer dans les préoccupations des professionnels impliqués dans l’acte de construire. Enfin le développement des véloroutes et voies vertes, en permettant des liens avec les espaces périurbains et en ouvrant la ville sur son environnement, doit être pris en compte dans les différents documents d'urbanisme.

Axe 5 : Développer les itinéraires de loisir et le tourisme à vélo

Le tourisme à vélo répond à une véritable demande sociale. Il incarne les valeurs auxquelles les citoyens-touristes sont de plus en plus attachés : l’authenticité, la liberté, le bien-être et le respect de la nature... Les grands itinéraires cyclables sont par ailleurs porteurs de retombées économiques importantes. Ils sont à considérer comme des outils de revitalisation rurale, comme des vecteurs d’activité économique, de tourisme et de mobilité durable au service de la vie quotidienne, des loisirs et du cadre de vie. L’objectif de faire passer la part des séjours à vélo dans l’ensemble des séjours touristiques de 3 % aujourd’hui à 6 % en 2020 engendrerait la création de 12 000 emplois touristiques, dont la moitié dans l’hébergement et la restauration, et de 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires supplémentaires. Sur les 21000 km inscrits au schéma national des véloroutes et voies vertes, 9000 sont à ce jour réalisés. La possibilité d’accélérer la réalisation des 12 000 kms non encore opérationnels dans le cadre des CPER 2014-2020 et par appel aux fonds européens aurait nécessairement des effets très positifs, comme l’a rappelé la commission « Mobilité 21 » qui recommande, dans son rapport de juin 2013, la mise en œuvre du schéma national des véloroutes et voies vertes (SN3V) et considère que l’État devrait prendre en compte ses besoins de financement selon deux options :

• dans le cadre des contrats régionaux de mobilité durable entre l’État et ses partenaires territoriaux, dont la Commission recommande l’instauration.

• par la mise en place d’appels à projets similaires à ceux pour la mobilité urbaine.

Axe 6 : Faire découvrir les bienfaits de la marche et du vélo

Longtemps en échec, la reconnaissance publique des modes actifs, de leurs atouts et des services qu’ils peuvent rendre sont en bonne voie auprès des décideurs mais encore insuffisamment auprès de l’ensemble de la population. Aussi est-il nécessaire d’axer la communication sur une action phare par domaine : nouveaux services à la mobilité, nouvelles règles de circulation et valorisation des savoirs-faire « une voirie pour tous », expérimentation de l’indemnité kilométrique avec un panel d’entreprises, communication sur les bienfaits de la lutte contre la sédentarité, promotion de l’apprentissage de la mobilité à vélo, valorisation des écoquartiers prenant en compte les mobilités actives, promotion du tourisme à vélo.


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