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L’entretien annuel des chaudières… Part I Conseils et recommandations
Trois parties pour l’entretien annuel des chaudières de puissance nominale comprise entre 4 et 400 kW. L’entretien annuel des chaudières permet d’optimiser les capacités des systèmes de chauffage tout en vérifiant la sécurité de son fonctionnement. Cela répond à la mobilisation en faveur de la réduction des consommations d’énergie et des émissions dans l’atmosphère, comme le veut le Grenelle de l’environnement. L’occasion est ainsi offerte aux professionnels de conseiller l’utilisateur dans l’usage de sa chaudière, et de valoriser les compétences thermiques et énergétiques de toute la filière de la boucle à eau chaude.
La nouvelle réglementation précise les opérations qui doivent être obligatoirement menées lors de tout entretien de chaudière. Une attestation d’entretien dont le contenu est précisé dans l’arrêté doit obligatoirement être remise au commanditaire. L’attestation doit :
> rendre compte des opérations et mesures effectuées ;
> éclairer le client sur la performance de sa chaudière en terme de rendement ;
> informer le client sur les émissions de polluants de son matériel (NOx pour les chaudières gaz et le fioul, COV et poussières pour les chaudières utilisant les combustibles solides) ;
> comparer ces valeurs à celles des meilleures technologies disponibles en 2009 et faire part en la matière des possibilités d’amélioration de son installation.
Voir la page : ECS - CHAUFFAGE - REFROIDISSEMENT
L’arrêté du 15 septembre 2009 rend obligatoire la remise d’une attestation d’entretien. L’annexe 5 de l’arrêté précise les informations qui doivent y figurer et les modalités d’utilisation et de transmission de ce document.
Extrait de l’arrêté :
> L’attestation d’entretien [...] est un document remis au commanditaire de l’entretien au plus tard quinze jours après la visite d’entretien.
> L’attestation doit être rédigée par la personne ayant effectué la visite d’entretien.
> Pour les chaudières situées dans une chaufferie, sous condition d’accord du propriétaire, l’attestation d’entretien peut être jointe au cahier de chaufferie.
> L’original de ce document peut être remis au commanditaire sous forme dématérialisée.
> Le commanditaire doit conserver l’attestation et la tenir à la disposition des agents mentionnés à l’article L.226-2 du code de l’environnement et à l’article L.1312-1 du code de la santé publique pendant une durée minimale de deux ans.
> Une copie de ce document pourra être conservée par la personne ayant effectué l’entretien pendant une période de deux ans.
> La conservation de l’original par le commanditaire et de la copie par l’entreprise ayant effectué l’entretien peut être réalisée sous forme dématérialisée.
> Dans le cas de bâtiment, partie de bâtiment ou local comprenant plusieurs chaudières, une attestation d’entretien doit être fournie pour chacune des chaudières ayant fait l’objet d’un entretien.
A l’issue de cet entretien, il est prévu que soient donnés des conseils à titre informatif et non contractuel par le professionnel au commanditaire. Il s’agit de le renseigner sur les possibilités d’amélioration de son installation de chauffage et sur les risques encourus lors d’un mauvais usage de celle-ci. Des exemples de préconisations permettant l’amélioration du système de chauffage sont donnés ci-dessous. Cette liste ne se veut pas exhaustive mais permettra aux professionnels d’orienter leurs recherches et leurs conseils.
Pour que les recommandations formulées soient les plus pertinentes possible, l’entreprise devra se tenir informée des coûts d’investissement, des éventuelles aides disponibles (crédit d’impôt, prêt à taux réduits...) ainsi que des économies d’énergies pouvant être réalisées.
L’attestation d’entretien doit rendre compte de ces informations sous la forme d’un tableau à trois entrées :
> le bon usage de la chaudière en place ;
> les améliorations possibles de l’ensemble de l’installation de chauffage ;
> l’intérêt éventuel du remplacement du brûleur, de la chaudière, ou de l’installation de chauffage.
Ces informations permettront à l’utilisateur de tirer le meilleur profit de son installation.
L'entretien annuel des chaudières… Part II CHAUDIERES FIOUL/GAZ -
L'entretien annuel des chaudières… Part III CHAUDIERES BOIS -
Bon usage de l’installation de chauffage :
Le professionnel pourra donner des conseils pour une bonne utilisation de l’installation de chauffage, dans la mesure où les interventions indiquées restent à la portée de l’utilisateur. Ces recommandations peuvent être par exemple :
> Concernant le local où est située la chaudière :
- Veiller à ce que le local d’installation de la chaudière ou la chaufferie :
> soient bien ventilés. Ne pas obstruer les conduits de cheminée et les ouvertures hautes et basses pour éviter les intoxications au CO.
> soient maintenus propres pour éviter l’aspiration de poussières dans le brûleur.
> Concernant les chaudières au bois :
- Vider régulièrement le cendrier et nettoyer l’extracteur des fumées
> Concernant les consignes de températures et les intermittences :
- Programmer la température intérieure en fonction de l’occupation du logement par une horloge de programmation. (19°C est la température moyenne à ne pas dépasser dans un appartement ; 1°C de plus équivaut à 7% de consommation de chauffage en plus).
- Vérifier que la consigne d’eau chaude sanitaire ne dépasse pas 60°C au point de puisage pour éviter brûlures et surconsommations.
> Concernant le réseau hydraulique :
- Veiller à totalement ouvrir les robinets thermostatiques en période d’été pour éviter les blocages des têtes.
- Afin de ne pas nuire à la longévité du circulateur, il faut laisser un radiateur sans robinet thermostatique (pièce où se situe le thermostat d’ambiance).
Améliorations possibles de l’ensemble de l’installation de chauffage existante :
Pour améliorer le confort des occupants et améliorer les performances de l’installation, on pourra vérifier que :
> le réseau est bien calorifugé (tuyauterie, vanne, chaudière...)
> les régulations centrale (courbe de chauffe, sonde extérieure...) et terminale (thermostat d’ambiance, gestion de réduits pièce par pièce...) sont opérationnelles
Le réglage de la courbe de chauffe sur le circuit de chauffage et/ou sur la température de la chaudière permet de moduler la puissance des émetteurs selon les besoins de chauffage. Un bon réglage de cette courbe diminue les pertes thermiques par rayonnement dans le circuit d’eau chaude. Une température de retour plus basse augmente le rendement des chaudières basse température et à condensation.
> le réseau est équilibré et non emboué (pas d’inconfort entre les différents logements ou pièces)
L’équilibrage hydraulique est une condition indispensable du bon fonctionnement des émetteurs. Sa mise en pratique est une opération lourde. Les organes d’équilibrage sont réglés en partant des branches terminales du réseau vers les collecteurs principaux. Selon la méthode employée, ce réglage se fait par mesures successives de pressions différentielles ou de températures aux extrémités de chaque branche du réseau.
> les différents composants (émetteurs, pompes...) de l’installation sont bien dimensionnés et réglés
Si des problèmes de bruits d’écoulement ou de laminage des robinets thermostatiques et d’autres organes d’équilibrage sont signalés, on pourra éventuellement réduire la vitesse du circulateur multi-vitesses.
Modification de l’installation de chauffage :
Les modifications possibles à apporter à l’installation peuvent être d’une ampleur variable. Du changement de la chaudière à l’installation d’une régulation, ou l’intégration d’une énergie renouvelable, elles devront répondre au besoin d’amélioration du confort, de réduction de la consommation d’énergie et des émissions de polluants.
> Remplacement de la chaudière :
Le changement de la chaudière doit être l’occasion de réévaluer les besoins réels du logement (et non pas de remplacer à l’identique). Dans le cas d’une chaudière réservée uniquement au chauffage, la puissance installée peut très souvent être réduite (du fait d’un surdimensionnement initial ou suite à la réalisation de travaux d’isolation). Attention cependant aux chaudières avec préparation de l’ECS où le dimensionnement peut dépendre des besoins d’eau chaude sanitaire et non des simples besoins de chauffage ; c’est le cas pour la majorité des chaudières murales avec préparation instantanée de l’ECS. La chaudière doit être adaptée au combustible utilisé et au régime d’eau de l’installation (débit de charge ou de recyclage et températures de régime d’entrée/sortie et possibilité de condensation ou de basse température).
Concernant les informations de rendement de référence fournies au commanditaire pour des chaudières à condensation fonctionnant à pleine charge, il faut noter que les différences de rendements sur PCI à charge thermique partielle (30%) entre technologies sont encore plus importantes comme le montre le graphique ci-dessous. Ce graphique illustre les rendements sur PCI de différents types de chaudière de puissance nominale utile 23kW selon les conditions de la directive rendement 92/42 CEE. Les températures indiquées sont les moyennes des températures d’entrée et de sortie pour chaque type de chaudière. Entre 30 et 100% de charge, ces températures évoluent linéairement jusqu’à 70°C.
Lors du changement de chaudière murale de type B11 ou B11BS avec coupe tirage par une chaudière étanche de type C, il est important d’assurer l’extraction de l’air vicié du logement par un autre moyen pour éviter humidité et apparition de moisissures au sein du logement.
> Remplacement des émetteurs de chaleur :
Le changement des émetteurs va souvent de pair avec le remplacement de la chaudière. En effet, pour pouvoir profiter des rendements des technologies condensation et basse température à charge thermique partielle, il est nécessaire d’avoir des retours de chauffage inférieurs à environ 45°C pour le fioul et à environ 55°C pour le gaz naturel afin de profiter de la chaleur latente de l’eau présente dans les fumées.
> Ajout d’un condenseur sur chaudière standard ou basse température :
L’ajout d’un condenseur dans le conduit d’évacuation des produits de combustion est possible lorsque l’on souhaite utiliser des régimes d’eau plus bas. Les retours d’eau permettent alors de récupérer la chaleur latente présente dans les fumées.
> Remplacement du brûleur :
Le remplacement du brûleur doit se faire en tenant compte des caractéristiques de fonctionnement de celui-ci. Le constructeur spécifie en particulier la pression au foyer nécessaire au bon fonctionnement du brûleur pour une combustion optimale. Les informations (liste de préconisations ou critères de compatibilité) des fabricants de chaudière et de brûleur sont primordiales lors de ces changements.
> Réhabilitation du conduit d’évacuation des produits de combustion :
Lors d’un changement de chaudière, il peut être nécessaire de changer le conduit d’évacuation des produits de combustion. Il n’est par exemple pas possible d’installer des chaudières à condensation en remplacement de chaudières standards sur des conduits shunt ou alsace sans avis technique du CSTB (voir DTU 24.1 pour connaître la signalétique des conduits de fumées). Un ouvrage traite de cette problématique pour les chaudières dans l’individuel et le collectif de petite puissance. N°3648 des e-cahiers du CSTB de Décembre 2008.
> Remplacement ou installation d’une régulation :
La régulation centrale permet de tenir compte des fluctuations de la température extérieure et des inoccupations des locaux. Elle limite les pertes par rayonnement du réseau hydraulique à la mi-saison par le paramétrage d’une loi d’eau et des intermittences, en abaissant la température générale du réseau à la fois dans le collectif et le tertiaire. Elle est essentielle à l’utilisation des technologies basse température et condensation.
> Remplacement des circulateurs et des robinets thermostatiques :
Les composants hydrauliques comme les circulateurs sont également responsables de surconsommations en raison de leur surdimensionnement fréquent (nuisance acoustique dans les réseaux, surconsommation électrique).
Dès lors qu’il n'est pas intégré dans la chaudière, il faut vérifier que le circulateur en place n’est pas surdimensionné. Pour cela, faire un pré-diagnostic en vérifiant que la puissance électrique du circulateur est proportionnelle à la puissance thermique de la chaudière (en chaufferie collective, le rapport de la puissance du circulateur sur celle de la chaudière devrait valoir environ 1/1000). En cas de surdimensionnement, refaire un calcul de débit/pression en se référant aux livrets techniques et guides de sélection des fabricants, et sélectionner un circulateur plus petit et mieux adapté. Par ailleurs, installer un circulateur à vitesse variable améliore le confort en termes de régulation de température ambiante et de réduction des bruits hydrauliques. La vitesse variable réduit la consommation électrique du circulateur en s'ajustant aux besoins réels de l'installation qui varient en fonction de l'ouverture/fermeture des robinets thermostatiques. La vitesse variable permet de réaliser plus de 75% d’économies d’électricité par rapport à un circulateur à vitesse fixe. En complément, le remplacement par des robinets thermostatiques de dernière génération permet aujourd’hui une régulation des terminaux encore accrue. Au final, la combinaison de l'équilibrage, des robinets thermostatiques et d'une pompe à vitesse variable permet de faire jusqu'à 12% d'économie d'énergie primaire dans le résidentiel et 24% dans le collectif.
> Installations de technologies de chauffage complémentaires :
Le couplage optimisé entre une chaudière et une pompe à chaleur air-eau consiste à concevoir l’installation pour que la PAC fonctionne uniquement quand la température extérieure est supérieure à environ 3°C. Le couplage avec une PAC eau-eau (géothermie) peut être également envisagé. L’énergie solaire peut être valorisée pour produire ou préchauffer l’eau chaude sanitaire. L’installation doit alors être dimensionnée pour couvrir entre 50 et 70% des besoins annuels. L’appoint est réalisé par la chaudière soit par un couplage en série, soit par l’emploi d’un ballon biénergie.