Une piste blanche pour un Cirque en Ville à Auch
Lauréat 2013 au prix National de la Construction Bois comme mention, le Pôle National des Arts du Cirque d’Auch s’est parée d’un chapiteau blanc offrant plusieurs possibilités de disposition allant de 400 à 800 places, une salle de répétition de 20x24m dédié à l'accueil de résidences, les bureaux de CIRCa et des hébergements d'artistes, six appartements, ainsi qu'un espace chapiteaux, le tout situé dans les écuries de l'ancienne caserne d'Auch, dite Caserne Espagne.
La Ville de Auch est habituée à voir son horizon et son paysage ponctués de chapiteaux. La cité gersoise et le cirque entretiennent depuis quelques décennies une relation intime, depuis le festival des écoles initié par POP Circus jusqu'à la maturité de CIRCA. Cette histoire trouve dans la construction du CIRC un aboutissement et un point de départ : aboutissement puisqu'un équipement dédié va s'établir pleinement en ville dans des locaux adaptés et pérennes, point de départ puisque le programme engagé est ambitieux. Il inscrit dorénavant Auch dans la liste des capitales régionales du cirque, là où une scène conventionnée diffuse le spectacle vivant et où des artistes trouvent une résidence de travail adaptée.
Cette fois "le cirque reste en ville", il devient un lieu spécifique mais aussi un équipement de la ville, inscrit dans un quartier. Mais comment concilier la vocation festive et culturelle du CIRC avec le sérieux d'un équipement urbain à demeure, établi ? C'est un des enjeux du projet.
Le site choisi n'est évidemment pas neutre. Le réaménagement futur de la caserne Espagne dans la ville basse et les incidences qu'il a pour l'agglomération auscitaine confèrent à la construction du CIRC un rôle de première pierre, de fondation du nouveau quartier et de développement de la ville au nord.
L'héritage des Écuries offre l'occasion symbolique de faire renaître ce patrimoine, de le rendre vivant et vivifiant. Comment alors faire dialoguer cet héritage austère, martial, régulier, discipliné, avec une activité par essence décalée, inventive et imprévisible ? Comment mettre en scène cet oxymore architectural, cette fantaisie militaire qui mêle le clown à l'uniforme, le jongleur au pas cadencé ?
Un Cadre blanc pour un cirque en ville. Le programme définit un lieu de recherche et de création, une résidence pour artistes, un espace adapté à la pratique circassienne, à l'échange, à l'invention. Par la création d'un lieu de ce type, spécifique et dédié, habité et géré, le pôle Cirque va s'institutionnaliser, se conforter dans le paysage culturel.
Le risque d'apparaître comme figé si l'architecture montre une image trop apprêtée n'est pas négligeable.
Comment stimuler la créativité dans un lieu stabilisé ? Comment laisser libre cours à ce qui viendra et ceux qui viendront, comment faire en sorte que les personnalités et les talents, les projets, puissent éclore et se développer sans peine et sans frein ?
C’est donc à travers ces multiples réflexions que la maîtrise d’œuvre adh (Doazan+Hirschberger&associés) a conçu ce projet en présentant un "cadre blanc", un univers des possibles, offert aux artistes. En imaginant un espace pour eux, stimulant, inspirant, où l'architecture minimale mais rigoureuse interagit avec leur propre espace, leurs propres prouesses, leurs propres déséquilibres.
Ainsi pour adh, ce projet est une mise à disposition, une "architecture au service de" qui ne se soustrait pas à son rôle essentiel, qui ne se dissimule pas mais qui surtout vise à ne pas entrer en concurrence avec le travail, l'espace du cirque. Comme la danse, l'art circassien (cirque actuel ou traditions plus anciennes) porte en lui son propre espace : le corps, les objets, les agrès en sont parfois les appuis, parfois les scènes mêmes. Si l'architecture veut rivaliser ou influencer l'espace circassien, elle ne fait que le gêner comme certains musées trop architecturés peuvent perturber la force d'un tableau.
Ce projet s'appuie donc sur cette volonté d'effacement assumé, sans disparition mais avec l'envie d'accompagner et de servir.
3 mondes et la rue :
Le projet présente 3 univers différents, qui, ensemble, fabriquent un lieu visible, lisible. Ainsi, adh a souhaité appeler le Patio les espaces où la vie du CIRC prend place. Autour d'une cour en partie couverte, un "espace-coeur" que les artistes, les résidents, les "circas", s'approprient de mille manières, sans limite, pour y travailler, parler, rêver. Ouvert sur le ciel, rempli des objets laissés par le travail, le Patio est un monde en soi que l'on imagine plein de vie et d'énergie.
L'Atelier ensuite, articulé autour de la Salle de Répétition, est l'espace central du travail circassien : volume de l'intensité, de la concentration, cette tour scénographique où des spectacles se produisent, est conçue comme un outil commode, le plus efficace possible; sans fioriture, sans chichi, exactement aux dimensions, avec à proximité les espaces techniques dédiés.
Le Chapiteau, fixe, devient un signal urbain fort et reconnaissable : volume singulier, opaque, il installe son épannelage énigmatique dans l'horizon de la ville. Le projet propose de ne pas briser l'image culturelle et collective du chapiteau mais d'en faire évoluer certains aspects, techniques et architecturaux : une coque de toile, des plis, une enveloppe qui au gré des spectacles se colore, une galerie circulaire qui distribue les entrées et les sorties. La magie du chapiteau est dans son mystère, dans son habit de travail qui devient habit de lumière.
Le projet propose de le prolonger en renforçant les relations entre espaces publics et bâtis du CIRC (Patio, Atelier et Chapiteau). Les accès publics des équipements sont disposés pour former les jours de spectacles une "rue du Cirque", une Strada couverte, bariolée, lumineuse, où la foule du public et les spectacles se mêlent dans un esprit festivalier.
> La beauté de l'utile | une architecture en coulisse
L'écriture du projet, les façades, les volumes ne cherchent pas à concurrencer l'activité circacienne ni à la caricaturer en pastichant une "architecture du cirque". En s'appuyant sur des éléments simples, systématisés, elle met en valeur l'effort, la répétition, l'utile. Elle n'oublie pas la fête : les soirs de spectacles, le chapiteau s'éclaire, la Strada s'illumine. Mais le reste du temps, l'espace est à l'image de ce qui s'y passe. Neutre, il devient le fond d'une scène permanente que les objets et les hommes viennent nourrir de leur présence.
Les façades intérieures et extérieures sont dessinées sur ces principes : des matériaux simples et robustes, correctement choisis et disposés, des détails répétés, une énergie particulière mise dans le confort. Une volonté de retrait, une "architecture en coulisse".
> Souple, souple...
L'ambition scénographique du projet est de répondre au mieux aux configurations envisagées par le programme... et d'aller plus loin dans la flexibilité.
Allier scène circulaire et frontale, proposer des jauges multiples, est un défi que la forme du chapiteau que nous proposons permet de relever, en offrant la possibilité supplémentaire de déplacer la scène circulaire au centre du Chapiteau. Côté Atelier, la peau complète de la Salle est un gril où passerelles, échelles et accroches permettent la plus grande diversité de dispositifs dans des conditions efficaces.
> La terre, résolument et tranquillement
Il n'est plus possible d'imaginer un bâtiment sans penser à sa qualité environnementale. Quelle activité humaine aujourd'hui, qu'elle soit professionnelle ou domestique, peut échapper à cette nécessité collective vitale ? C'est d'autant plus vrai que nous imaginons ici un équipement public, qui représente la collectivité; il y a devoir d'exemplarité.
Le cirque, c'est une économie de moyens au profit de la justesse et du spectacle. Dans cette volonté de ne pas montrer l'effort mais un résultat actif il y a une analogie intéressante avec la qualité environnementale dans l'architecture : comment affirmer pleinement les choix d'une architecture résolument économe et techniquement très ambitieuse sans fabriquer une "usine à gaz" ? comment concentrer les dispositifs aux bons endroits ? comment faire que les systèmes techniques bioclimatiques soient en même temps des éléments architecturaux ?...
Le projet propose que les dispositifs de gestion des énergies soient complètement inscrits dans l'architecture en alliant technologie et bon sens : les ventilations naturelles sont privilégiées dans les trois mondes (ouvertures zénithales, cheminées solaires), les protections solaires réglables sont aussi des volets d'occultation, le toit reçoit les panneaux d'ECS solaire...
> L'économie, un état d'esprit
Le budget imparti pour l'opération est limité et cette contrainte est stimulante. Pour y répondre, nous proposons d'inscrire chaque décision de projet dans une stratégie globale de contrôle financier (type Quantity Surveyor). En limitant les détails, en concentrant les choix sur des matériaux simples et robustes, en essayant de ne pas "en faire trop", tenir les coûts devient plus qu'un paramètre de projet, une manière de faire, un esprit, une éthique.
Côté technique :
L'ATELIER (Écuries)
> Principes:
L'Atelier regroupe tous les espaces dédiés au travail circassien; la Salle de Répétition, autour de laquelle sont répartis les locaux professionnels annexes (stockages, ateliers décors, costumes, lumière, loges) et les lieux d'accueil du public (accueil, billetterie, bar), le symbolise.
Ici le travail et la créativité sont au coeur des réflexions spatiales: imaginer des espaces inspirants et confortables pour adoucir la pénibilité du travail, des espaces pas seulement beaux mais des espaces très efficaces, surtout techniquement, des espaces flexibles aussi pour permettre à une panoplie d'activités d'être travaillées, au public d'être accueilli; dédiés au travail circassien qui demande de longues heures de répétition et de concentration, ils doivent être des espaces d'exigence et de rigueur.
> Volume et géométrie, structure:
L'Atelier est installé dans les docks I à IV.
La Salle de Répétition, au coeur des 4 docks, est précisément ajustée à ses besoins: un volume dégagé de 24*20*h13m, utilisable "cloisonné" (par des tentures) pour des artistes qui travailleraient côte à côte ou pouvant accueillir jusqu'à 400 spectateurs et une scène amovible de 16*10m; les éléments de structure, passerelles scéniques, accès, sont installés "hors volume capable".
Elle est construire en charpente métallique: 6 portiques en poutres treillis de 23m de portée installés tous les 6m, recoupés tous les 3m verticalement et horizontalement pour permettre des ancrages homogènes sur toutes les faces de la Salle (y compris au sol avec des anneaux d'ancrage). Passerelles techniques (niveaux +6m et +11m) et grill "cablenet" (+11m) sont installés dans l'épaisseur des portiques, qui est dégagée au sol côté extérieur à la Salle.
Ses façades, contreventantes, sont entièrement en bois. Le toit terrasse supporte les équipements techniques; il est accessible par un escalier qui dessert également tous les niveaux intermédiaires.
Les locaux répartis en périphérie sont majoritairement de grands volumes dégagés; les fermes existantes sont conservées, reprises en sous oeuvre là où les murs ont été abattus; les plafonds bois autoportant supportent une isolation thermique renforcée; aucun doublage "de propreté" n'est posé, seuls les murs nécessitant un renfort thermique sont doublés.
> Matériaux:
L'ensemble des sols est en béton, quartzé noir dans la Salle de Répétition, gris dans les autres espaces.
Les murs existant conservés sont peints lorsqu'ils sont doublés, badigeonnés de chaux sinon.
La charpente métallique de la Salle de Répétition est peinte antirouille noir comme le chapiteau, les autres éléments de métal (fermes conservées, poteaux support, garde-corps) sont peints gris. La paroi intérieure basse de la Salle de Répétition est construite en parpaings, enduit ciment brut côté annexes, habillée en intérieur d'un bardage de mélèze ajouré, lasuré noir, posé devant un absorbant acoustique qu'il protège mécaniquement; elle est revêtue en extérieur du même bardage de mélèze laissé brut.
Les plafonds sont constitués de panneaux de bois, 3 plis ou triply selon les locaux.
L'escalier de l'accueil et le bar sont déclinés sur la base du travail du chapiteau (accès aux gradins fixes) et des façades en mélèze.
LE PATIO (Écuries)
> Principes:
Le Patio est l'espace où se concentre la vie quotidienne du Circ, tout ce qui ne concerne pas le travail circassien proprement dit: les logements, les bureaux, les espaces de vie, les services.
Au-delà de sa fonction sociale de rencontres et d'échange, il est pensé comme un grenier, plein de surprises, de recoins, collectif et intime à la fois, un espace partagé mais appropriable où les artistes peuvent répéter, où les décorateurs peuvent travailler, où même des spectacles peuvent avoir lieu.
Les ouvrages en place (murs et charpente) ne pouvant reprendre l'ensemble des nouveaux efforts, le projet propose un système constructif modulaire, léger et autoportant, des boîtes en bois qui viennent se loger au coeur des volumes existant, des "living-boxes" traversantes entre façades extérieures et patio pour les logements comme pour les bureaux.
> Volume et géométrie, structure:
Le Patio est installé dans les docks V à VII.
L'ensemble des fermes existantes est conservé et les nouveaux usages installés entre elles. Les murs sont soit conservés soit sciés sur toute leur hauteur; là où leur appui fait défaut, des poteaux moisant viennent reprendre les fermes et porter en même temps les chéneaux. Ces chéneaux sont réhaussés et élargis, de manière à permettre un passage perpendiculaire aux travées et à en optimiser le fonctionnement et l'entretien; ils sont constitués de caissons autoportant de ferme à ferme qui supportent en partie basse les plafonds, eux-mêmes support d'isolation.
Le patio lui-même est installé entre fermes, transversalement aux docks de manière à venir redonner des façades intermédiaires au projet; il est en partie couvert (onduclair) et ponctué d'escaliers et passerelles qui multiplient les cheminements abrités.
Les parties bâties sont entièrement construites en bois, "boîtes dans la boîte" indépendantes des murs et charpentes existantes; murs extérieurs, séparatifs, planchers on été défini de manière à permettre une préparation aussi poussée que possible en atelier et à minimiser les temps de chantier. Des étages partiels sont construits.
Les logements sont contraints par le PPRI à une réhausse à +1m; comme pour d'autres aspects du projet la contrainte est retournée: le socle impérativement maçonné devient gradin.
> Matériaux:
L'ensemble des sols est en béton, quartzé gris en intérieur, sablé en extérieur.
Comme dans l'Atelier, les murs existant conservés sont peints lorsqu'ils sont doublés, badigeonnés de chaux sinon, y compris pour les parties extérieures.
Tous les éléments métalliques (fermes conservées, poteaux support, structure passerelles, garde-corps) sont peints gris. Les garde-corps ont été définis sur la base des garde-corps scéniques, de même que les portails de clôture des corridors menant au patio.
Les construction bois sont en ossature primaire pin, panneaux intérieurs 3 plis (murs et plafonds), bardage extérieur mélèze brut; ce bardage est posé verticalement, ajouré, et composé de clins de largeur variée irrégulièrement disposés de manière à éviter toute découpe dans les planches; les planchers des passerelles sont constitués de la même manière. Les panneaux intérieurs bois sont vernis.
LE CHAPITEAU
> Principes:
La demande initiale de pouvoir installer dans un même espace une configuration frontale de type théâtre et des gradins circulaires autour d'une piste de 13m, le constat que sous tous les chapiteaux connus quelques places se retrouvaient derrière les mâts, l'intuition que les circassiens avaient une capacité infinie à inventer de nouveaux usages des lieux qu'ils investissaient, nous ont conduits très vite à la volonté d'imaginer un chapiteau sans mât et delà à travailler sur la voute.
Cette même recherche de souplesse d'usages a porté l'idée d'associer serrurerie scénique et charpente au lieu de dissocier ces deux aspects des lieux de spectacle.
Le souhait de conserver de l'imaginaire collectif du cirque la toile tendue (et donc la double courbure) et le fait d'entrer "sous" le chapiteau en passant sous la toile, la volonté d'en renouveler l'image sans l'abandonner, ont mené à cette nef nervurée.
> Volume et géométrie, structure:
Le chapiteau occupe une surface au sol de 1 100m2, inscrite dans un ovale parfait de 46*30m.
Son volume est composé de 22 arcs identiques régulièrement répartis en pied et dont les espacements en tête sont de 2 types: en "cul-de-four" les arcs se rejoignent en clef de voute, en partie évasée des pièces complémentaires, toutes identiques, assurent l'écartement. L'ovale resserré dégagé au faîtage permet désenfumage et ventilation naturelle.
Chaque arc est décomposé et autostable; chacun accueille 2 niveaux horizontaux à +6 et +13m qui supportent des cheminements techniques. Au niveau +13m, des passerelles traversent le volume et des IPE régulièrement répartis permettent des accroches scéniques homogènes sur toute la surface du chapiteau. Tous les aménagements scéniques participent de la charpente.
> Matériaux:
Le sol est un dallage de béton sur terre-plein (quartzé en intérieur, brut pour la galerie périphérique) régulièrement ponctué d'anneaux d'ancrage.
La charpente est mixte lamellé-collé / bois massif / métal; les bois ont été légèrement lasurés pour atténuer le contraste visuel avec la toile noire, le métal (comme les garde-corps, caillebottis...est peint antirouille noir.
La toile est constituée d'une double toile isolée: toile intérieure noire Ferrari 0,7Kg/m2 / isolant laine de verre 120mm / toile extérieure blanche Ferrari 1kg/m2.
Les gradins fixes et la galerie technique à 6m sont réalisés en panneaux Kerto brut, les gradins amovibles en CP sur ossature métallique.
La paroi verticale périphérique est composé de panneaux pivotant (éclairement et ventilation), habillés en extérieur de bardage bois identique à ceux des Écuries.
La Galerie périphérique est bordée d'une noue plantée permettant la récolte des eaux de pluie; elle est fermée de panneaux de maille soudée 5*5 galvanisés, fixes ou ouvrants.
Approche environnementale :
Tout le projet a été travaillé pour optimiser éclairement et ventilation naturelle et limiter les consommation d'énergie primaire, sans grever pour autant un budget tendu.
> Éclairement naturel
Dans les Écuries, les baies existantes sur l'extérieur sont très majoritairement vitrées; les parties pleines sont limitées aux contraintes intérieures (nez de plancher ou séparatif); les grandes portes pleines de stockage sont complétées d'une imposte vitrée.
Côté patio, les façades bois comprennent de nombreuses fenêtres, les portes d'entrée sont vitrées, les toits sont translucides au-delà des surfaces chauffées. La Salle de Répétition reçoit d'étroites meurtrières qui, à défaut d'éclairer suffisamment, apportent à l'intérieur une ambiance lumineuse.
Dans le chapiteau, tout le soubassement bois est composé de panneaux pivotants qui permettent l'éclairement naturel au niveau du sol et donnent aux utilisateurs un meilleur confort naturel.
> Ventilation naturelle
Ces éléments d'éclairement sont également des organes de ventilation.
Le projet fonctionne dans son ensemble sur un principe simple: grands ouvrants en partie basse (baies vitrées extérieures et dans le patio, panneaux pivotants du chapiteau), petits ouvrants en partie haute (rehausses de toit autour du patio, coupole du chapiteau, meurtrières de la Salle de Répétition); les "cheminées solaires" de la Salle de Répétition permettent d'accélérer la ventilation naturelle en chauffant en partie haute le conduit qui descend à hauteur médiane dans la Salle (ce dispositif non nomenclaturé en France est, de l'avis des utilisateurs, efficace).
> Inertie / confort d'été
Cet équipement est dans son ensemble construit près du sol (étage unique ponctuel), sur dalle béton et dans les Écuries la majorité des murs (épaisseur 0,50m moyen) a été conservée.
Cette forte inertie, couplée aux dispositifs de ventilation naturelle et à une bonne isolation, contribue au confort d'été, y compris sous le Chapiteau (l'ouverture du site mi-août a été à ce titre un bon test!).
> Isolation / confort d'hiver
Les couvertures des Écuries sont fortement isolées.
La Salle de Répétition, très isolée acoustiquement, est également très protégée en façade comme en toit.
Le Chapiteau est couvert d'une double toile isolée; les calculs théoriques ont montré que le chapiteau pouvait être utilisé 5 à 6 fois plus pour une même consommation de chauffage ou consommerait 5 à 6 fois moins pour une utilisation classique.
> Énergies renouvelables
Le projet, en plus de ces dispositifs naturels, est "équipé" techniquement:
- photovoltaïque: le toit de la Salle de Répétition est équipé de 300m2 de membrane photovoltaïque (amorphe) qui produit 13 500KWh/an
- ECS solaire: 25m2 de panneaux sont installés; ils produisent 1 375l/jour ensoleillé (besoins estimés 1 350l), avec un taux de couverture de 60% à l'année
- eaux pluviales: les eaux de la terrasse de la Salle de Répétition sont récupérées et stockées dans une cuve de 6m3 qui couvre 2/3 des besoins en chasse d'eau de l'équipement; installée au 1er étage elle dessert gravitairement les sanitaires
- traitement d'air: une CTA double flux assure le renouvellement d'air nécessaire à la Salle de Répétition
L'ensemble de ces dispositifs est installé sur le toit de la Salle de Répétition qui offre une terrasse de 600m2 d'un seul tenant sans aucune ombre portée.
Données techniques :
Année de livraison :
2012
Surface de plancher (en m²) :
4 100
Coût total (en € HT) :
4 800 000
Valorisation des essences régionnales :
Non
Maître d'ouvrage :
Ville d'AUCH-Place de la Libération-32000-AUCH-0562616600-
Maître d'oeuvre :
adh [Doazan+Hirschberger&associés]-45, place des Martyrs de la Résistance-33000-BORDEAUX-0556441020-adh@doazan-hirschberger.com
Entreprise :
Pyrénées Charpente-6, rue du Pibeste-65400-AGOS-VIDALOS-0562971212-pyrenees.charpentes@wanadoo.fr
Troisel-Zone industrielle B.P. 26-32500-FLEURANCE-0562061644-fleurance@troisel.com
Dazéas-37, chemin d'Engachies, ZI Route de Toulouse-32000-AUCH-0562630488-dazeas@wanadoo.fr
Bureau d'études structure :
Anglade Structures Bois-6, quai Forgas-66664- Port-Vendres Cedex-0468980712-anglade.bois@wanadoo.fr
Bureau d'études thermique :
ATCE-18, rue Caména d'Almeida-33074-BORDEAUX-0557817308-eccta@eccta.fr
Economiste :
ATCE-18, rue Caména d'Almeida-33074-BORDEAUX-0557817308-eccta@eccta.fr
Structure
Structure horizontale : Plancher mixte bois-acier, Poutre en I, Solivage traditionnel
Essence : EPICEA, PIN SYLVESTRE, (Poutre en i métallique)
Revêtement extérieur
Revêtement bois ou dérivé : Claire-voie, Lame bois massif
Revêtement minéral : Enduit
Autres revêtemet métalique : Bac acier
Finition / traitement : Sans finition
Essence : MELEZE
Menuiserie
Menuiserie extérieure : Menuiserie bois
Menuiserie intérieure : Cloison bois, Escalier bois, Mezzanine bois, Porte bois, Revêtement de plafond bois, Revêtement de sol bois, Revêtement mural bois
Essence : PIN SYLVESTRE, MELEZE
Isolation
Isolation intérieure (entre montants) : Laine de verre
Epaisseur dans le mur (en mm) : 120
Isolation extérieure (entre montants) : Laine de verre
Epaisseur dans le mur (en mm) : 160 et 120