L’impact de l’étiquette « énergie » sur le prix de vente des logements de l’ordre de 5%
Présentée succinctement le 4 décembre dernier, l’enquête proposée par l’association DINAMIC montre que la valeur verte d’un immeuble peut être définie comme la variation de sa valeur, prix ou loyer, imputable à sa performance environnementale, qu’elle soit liée à sa performance énergétique, à l’accès aux transports en commun, aux matériaux de construction, etc.. Les études sur le sujet se concentrent en général sur la dimension énergie de la valeur verte.
Les premières tentatives d’évaluation réalisées aux Etats-Unis et en Europe (Allemagne et Suisse) ont permis de chiffrer des gains de l’ordre de 5% pour des bâtiments « verts » caractérisés par des référentiels réglementaires ou des certifications. Une récente étude de la Commission Européenne fournit des résultats du même ordre.
En France, il n’existait pas jusqu’à présent d’étude permettant de donner un ordre de grandeur de la valeur verte des logements. L’exploitation des bases de données notariales a permis à l’association DINAMIC, avec l’appui du ministère de l’Egalité des territoires et du Logement, de chiffrer l’impact de l’étiquette « énergie » sur le prix de vente des logements.
Le diagnostic de performance énergétique (DPE) comprend en effet deux « étiquettes » qui classent chacune le logement sur une grille d’évaluation en 7 classes, de A, la meilleure note possible, à G, la plus basses, l’une en fonction de son niveau de consommation d’énergie (l’étiquette « énergie »), l’autre en fonction de l’impact de cette consommation sur les émissions de gaz à effet de serre (l’étiquette « climat »).
Depuis le 1er novembre 2006, le DPE doit être annexé à toute promesse de vente ou, à défaut de promesse, à l'acte authentique de vente. Les variables « énergie » et « climat » ont été progressivement intégrées dans les bases immobilières notariales à partir de 2010.
Etiquette énergie : l’étiquette D la plus fréquente
La carte n° 1 présente la répartition des étiquettes énergie des logements par zone climatique. Elle permet de voir l’influence du climat sur cette répartition. La lettre « D » est la plus répandue, mais sa prépondérance est plus forte au Sud et au Sud-Ouest qu’au Nord et au Nord-Est. Quant aux étiquettes « E » et « FG », qui correspondent aux logements les moins performants, elles sont majoritaires dans le Nord-Est (60% en zone H1b et 55% en zone H1a), alors que la part des étiquettes « A » à « C » augmente fortement à fur et à mesure que l’on descend vers le Sud.
Un impact sensible sur le prix des maisons en bon état
Il existe entre les deux étiquettes un lien fort et mécanique : elles sont liées par un taux de conversion qui dépend de l’énergie utilisée, de sorte que la lettre « climat » est inférieure à la lettre « énergie » pour les énergies économes en gaz à effet de serre, comme l’électricité, et supérieure pour les énergies non économes (gaz, charbon et fioul). On peut donc inclure une seule étiquette dans le modèle de calcul.
La performance énergétique des logements est logiquement corrélée avec certaines de leurs caractéristiques : l’époque de construction, le nombre de pièces, et surtout l’état du bien. Pour tenter de mettre en évidence un effet sur le prix imputable à ce seul facteur, l’analyse a été restreinte aux maisons déclarées en bon état. La moindre fiabilité de la variable « état du bien » pour les appartements nous a en effet incités à nous limiter aux maisons.
La carte n°2 présente ainsi l’effet «toutes choses égales par ailleurs» de l’étiquette « énergie » sur le prix des maisons. Elle met en évidence des écarts qui approchent 30% de moins-value (classe « G ») ou de plus-value (classes « AB »). Ces résultats sont toutefois affectés d’une marge d’incertitude importante. En outre, ils excluent l’Ile-de-France car l’alimentation de la variable « état du bien » y a commencé plus récemment.
Des premiers résultats à conforter
Les variables issues du DPE ne sont saisies que depuis peu dans les bases notariales. L’obligation pour les notaires de transmettre la totalité des actes et de renseigner les variables vertes, qui entrera en vigueur début 2014, résoudra les problèmes liés à la taille et la représentativité des échantillons de transactions.
De plus, de nouvelles variables relatives aux dépenses énergétiques sont en cours de mise en place et devraient commencer à être renseignées en 2014 : elles concernent le type d’énergie principale, l’équipement en énergie renouvelable, le type de vitrage, le type de matériaux utilisés pour le gros œuvre du logement et la présence d’un label de construction, BBC ou autre.