Une maintenance intelligente, clef indispensable à la bonne marche d’une Entreprise…
Une maintenance de qualité constitue la clef indispensable à la bonne marche d’une entreprise. Elle est malheureusement trop souvent conçue dans l’unique but d’assurer le bon fonctionnement des équipements et la prévention des pannes.
Pourtant, l’élaboration d’un programme de maintenance et sa mise en oeuvre sont aussi l’occasion d’optimiser les processus, de repérer les fuites et les gaspillages et de localiser rapidement les dysfonctionnements et les dérives. C’est donc tout particulièrement l’occasion de minimiser les consommations d’énergie de votre entreprise.
Souvent rattaché à une image archétype de l’ouvrier de maintenance en salopette graissant les rouages d’une machine, vérifiant aussi les niveaux d’huile et accumulant au fond de l’atelier de pièces de rechange et d’ustensiles indéfinissables «qui peuvent toujours servir, on ne sait jamais » ! La maintenance est devenue un métier en soi, une véritable spécialité qui combine des connaissances techniques pointues, des compétences informatiques, des talents de gestionnaire et un réseau de relations pour assurer l’imprévisible et se tenir au courant des derniers progrès techniques et des nouveaux services proposés sur le marché. Dans le temps, on attendait du «maintenancier» qu’il fasse tourner la machine sans encombre tout en assurant la sécurité du personnel. On l’a ensuite chargé de faire respecter les exigences légales en matière d’environnement et maintenant on lui demande en plus de gérer au mieux les coûts d’exploitation dont l’optimisation devient un réel enjeu de compétitivité de l’entreprise.
Une maintenance à hiérarchiser
Dans le passé, on attendait qu’un équipement tombe en panne pour le réparer ou le remplacer, on appelait ça «faire le pompier». Maintenant on distingue 4 niveaux d’intervention :
1. La maintenance corrective ou réactive
On répare quand ça casse. Les interventions ne sont pas planifiées et interrompent la production. Un grand nombre d’entreprises se contentent encore malheureusement de cet unique niveau d’intervention : on estime que 35 à 50 % des opérations de maintenance sont encore du type «on réparera si ça casse ».
2. La maintenance préventive
A ce niveau, on tente d’éviter les pannes en organisant des entretiens réguliers du matériel. On change certaines pièces au cours d’entretiens standardisés, quelque soit leur état. On doit bien entendu interrompre la production pour assurer ces entretiens mais les ruptures sont programmées et permettent à chacun de s’organiser.
En fait, cette démarche est exactement ce que nous faisons lorsque nous confions notre voiture à un atelier d’entretien.
3. La maintenance prédictive
La maintenance prédictive est beaucoup plus élaborée. Elle essaye à la fois d’éviter les ruptures de fonctionnement non programmées et de limiter les entretiens et remplacements au moment où les installations en ont effectivement besoin. On l’appelle maintenance conditionnelle : on identifie un ensemble d’alertes ou de dérives qui préviennent de problèmes à venir et, en vertu de protocoles préétablis, on intervient si le diagnostic l’exige.
Ces interventions sont planifiables mais parfois à court terme, à partir du moment où les alertes apparaissent. Notamment sur l’imagerie infrarouge au service de la maintenance prédictive. La photographie infrarouge met en évidence les écarts de températures, elle est donc très utile pour repérer des moteurs ou des contacteurs électriques qui chauffent, des fuites d’eau chaude cachées dans une dalle de béton, des tuyauteries de vapeur mal isolées ou des échangeurs noyés. Vous pouvez bien sûr faire l’acquisition d’une caméra IR mais l’engin est coûteux et nécessite un certain apprentissage pour obtenir les meilleurs contrastes. Prenez donc plutôt contact avec des spécialistes qui viendront régulièrement passer vos installations en revue.
4. La maintenance proactive
Elle se concentre sur la compréhension de l’origine des problèmes afin de les éviter. Elle ne provoque pas forcément l’arrêt des installations mais prépare un renouvellement, ou une modification des installations.
Le Structural Health Monitoring (SHM), Au Cœur Des Industries De Pointe …
La maintenance, une occasion de faire de la gestion énergétique
La gestion de l’énergie devient tout naturellement un des outils de travail quotidien du responsable de maintenance, à chaque niveau d’intervention. Elle est omniprésente dans l’inspection continue des installations : chasse aux fuites d’air comprimé ou aux panaches de vapeur flash par exemple. Elle est aussi présente au niveau de la maintenance prédictive ou proactive : les dérives de consommations d’énergie, l’échauffement anormal des équipements sont souvent des signes qui ne trompent pas et constituent des signaux d’alerte de premier ordre (voir encadré). Enfin, c’est au niveau de la conception d’une installation que l’on réalisera les plus grandes économies d’énergie en intégrant systématiquement la préoccupation énergétique à toutes les étapes du projet. Il est donc important que le responsable énergie et celui de la maintenance entretiennent des relations étroites et régulières ou que la gestion énergétique soit confiée au responsable de la maintenance.
Travailler en interne ou pratiquer l’«outsourcing»?
Chez les fournisseurs et dans les sociétés de service, l’entretien et la conduite des machines est un métier qui s’est adapté également aux exigences du monde industriel. Au départ, les services offerts se limitaient à des contrats d’entretien et aux réparations obligatoires. On est ensuite progressivement passé à des missions de surveillance et d’exploitation qui ont débouché sur des contrats de garantie totale comprenant des assurances sur le taux de disponibilité des outils. Aujourd’hui, on trouve sur le marché des offres de gestion globale des énergies et même in fine, un «outsourcing» complet où le client en arrive à acheter de l’air comprimé au m3 et de la vapeur à la tonne.
Qui doit alors assurer la maintenance et réaliser l’optimisation des processus ? Doit-on les réaliser en interne? Doit-on les confier à des spécialistes ou à des sociétés de services? Les avis sont partagés. Bon nombre de responsables de maintenance considèrent qu’on doit encore pouvoir se débrouiller tout seul. Mais pas mal de chefs d’entreprise considèrent qu’une sous-traitance leur permet de mieux se concentrer sur leur métier de base. Le tout est de réussir à entretenir une relation de confiance et d’efficacité avec son partenaire. Et de négocier dans la durée des prix de fourniture des services énergétiques obligeant les fournisseurs à pratiquer une gestion énergétique rigoureuse pour demeurer compétitifs.
La maintenance aujourd’hui : un enjeu concurrentiel qui crée de l’emploi ! Notre tissu industriel est ancien, nos installations prennent de l’âge et se trouvent de plus en plus souvent en concurrence avec celles des pays neufs dont les infrastructures sont nouvelles et bénéficient des derniers développements technologiques. Chez nous, on investit proportionnellement moins dans de nouvelles usines ou de nouvelles chaînes, mais on améliore de plus en plus les anciennes. Aussi, si l’automatisation des procédés de fabrication a tendance à réduire l’emploi, la maintenance que ces machines requièrent en crée au point que les services de maintenance font souvent face à une pénurie de main d’œuvre qualifiée.