Principal émetteur de CO2, le transport absorbe 70% de la consommation de produits pétroliers, la route représente plus de 80 % de ces consommations…
En parcourant les Chiffres-clés Climat-Air-Energie édité par l’Ademe, dont le blog a publié les données collectées sur le secteur du bâtiment résidentiel / tertiaire, le document s’est porté sur le secteur du transport et montre qu’il représente une part croissante de la consommation d’énergie finale en France (32% en 2012 contre 29% en 1990 et 18% en 1970) et absorbe près de 70% de la consommation de produits pétroliers. Il est le principal émetteur de CO2 avec 36% des émissions totales (hors UTCF).
En 2012, la route représente plus de 80% des consommations du secteur des transports, suivi de l’aérien avec 15 % ; le ferroviaire et la navigation intérieure ont un poids très faible (2,8% et 0,8%, respectivement). Les voitures représentent plus de 60% des consommations du transport routier; viennent ensuite les véhicules utilitaires légers avec 20 % et les camions avec 15 % ; les bus (et autocars) et les deux-roues ont un poids très faible (2,4% et 1,5 % respectivement).
Le rythme de croissance des consommations du transport routier s’est nettement ralenti depuis 2000 et a été plus lent que la croissance du PIB: on a ainsi pu observer un net découplage entre les consommations du transport routier et le PIB à partir de cette année. Depuis 2007, la consommation du transport routier a même décru de 1%/an, résultant d’une forte augmentation des prix des carburants (les prix ont progressé de plus de 12%/an en 2010 et 2011), d’un contexte économique plus fragile (suite à la crise) mais également de l’impact des nombreuses mesures visant à améliorer l’efficacité énergétique des modes de transport.
L’objectif de la loi ENE en matière de transport est de réduire de 20% d’ici à 2020 les émissions actuelles de l’ensemble du secteur pour les ramener au niveau de 1990.
La plupart des mesures mises en œuvre visent les voitures. En 2012, la France comptait 31 millions de voitures particulières ; 1,9 million de voitures neuves ont été vendues cette même année. Depuis 2006, l’étiquette énergie/CO2 est apposée sur tous les nouveaux véhicules destinés à la vente ou en crédit-bail, afin de fournir des informations relatives à la consommation de carburant et aux émissions spécifiques de CO2 et ainsi orienter le choix des consommateurs. Depuis novembre 2012, un étiquetage est également obligatoire en France pour les pneumatiques.
La France a opté pour la mise en place d’un système de bonus/malus écologique en 2008 qui récompense via un bonus, déduit du prix d’achat, les acquéreurs de voitures neuves émettant le moins de CO2. Le bonus va de 7 000 € à 200 € pour les véhicules émettant moins de 20 gCO2 à 105 gCO2 par km (barème 2013). À l’inverse, un malus est appliqué à tout véhicule émettant plus de 135 gCO2/km (malus de 100 à 6000 € pour un véhicule émettant entre 140 et 231 gCO2/km et plus).
En 2012, 13 % des voitures neuves vendues possédaient le label A (< 100 gCO2/km) et 38 % un label B (pour des émissions comprises entre 101 et 120 gCO2/km). Ajouté à cela, 5 661 voitures électriques ont été vendues en France en 2012.
Avec 124 g de CO2 par km en 2012, la France a déjà atteint l’objectif de la Directive européenne qui impose aux constructeurs de ramener la moyenne des émissions spécifiques de CO2 des voitures neuves à 130 g CO2 par km en 2015, avec un objectif de 95 gCO2/km en 2020.
Les efforts de la France ne se limitent pas aux véhicules neufs puisque depuis 2006 est également appliquée une taxe sur les véhicules d’occasion visant à pénaliser les véhicules les plus polluants.
La loi ENE prévoit une réduction des émissions moyennes de CO2 du parc automobile de 176 gCO2/ km en 2006 à 130 gCO2/km en 2020.
Pour les transports urbains de voyageurs, cette même loi prévoit la création d’infrastructures de transport, dont 1500 km de lignes de transport collectifs urbains (hors Ile-de-France) et l’extension du réseau de lignes à grande vitesse, le développement de transports en site propre, ainsi que l’amélioration de l’inter-modalité. Les modes de transport «doux» et nouveaux services à la mobilité sont également mis en avant (vélo, marche, plans de déplacement d’entreprise, auto-partage et covoiturage). La loi ouvre la possibilité de mettre en place des péages urbains pour les agglomérations de plus de 300000 habitants disposant de plans de déplacement urbains.
Pour les transports de marchandises, l’objectif est d’augmenter à 25% d’ici 2020 la part du non routier et du non aérien. Pour ce faire, la loi ENE prévoit le développement d’autoroutes maritimes et ferroviaires. Citons parmi les autres mesures envisagées : l’instauration d’une écotaxe kilométrique pour les poids lourds sur le réseau routier national non concédé (prévue en 2014) ; l’amélioration des performances environnementales du fret routier (réduction de la vitesse de 10 km/h, péage sans arrêt, éco-conduite), etc.
Les transporteurs tant de marchandises que de personnes ont désormais l’obligation d’afficher les émissions de CO2 liées à leur prestation de transport. Ils peuvent par ailleurs conclure des engagements volontaires de réduction des émissions de CO2 via la charte «Objectifs CO2 : les transporteurs s’engagent ».