Le premier parc éolien public et citoyen dans le département de la Nièvre à Clamecy-Oisy
Ce parc éolien de Clamecy et Oisy, seul en France dont l’exploitation associe privé (la société ABO Invest) et public (Nièvre Energies, qui regroupe collectivités territoriales et simples particuliers) a bénéficié d’un montage financier original qui a permis la réalisation des six premières éoliennes ‘‘citoyennes’’ nivernaises.
« Faire de la Nièvre un territoire à énergie positive, couvrant ses besoins locaux par sa production d’énergie renouvelable. » L’ambition départementale a trouvé sa première traduction dans le projet de parc éolien implanté sur les communes de Clamecy et Oisy, dans le haut nivernais. Le projet est conduit par une société spécialisée, l’Allemand ABO Wind, qui exploite une dizaine de parcs éoliens en Europe. En Bourgogne, Cette dernière a développé son projet dans le cadre d’une Zone de Développement Eolien (ZDE), dispositif aujourd’hui supprimé. Le permis de construire accordé par la préfecture de la Nièvre en mai 2010 prévoit la construction de six éoliennes d’une capacité unitaire de 2,05 MW. D’après les estimations d’ABO Wind, ces turbines permettront une production annuelle de 27 500 MW/h, soit l’équivalent de la consommation de 12 000 personnes hors chauffage.
Fait inédit en France, les collectivités publiques ont tenu à être partie prenante de l’exploitation du parc éolien. Le Syndicat intercommunal d’énergies, d’équipement et d’environnement (majoritaire), les communes de Clamecy et Oisy, le Conseil général de la Nièvre ont chacun une part de la société Nièvre Energies. Les simples citoyens détiennent eux 15% de son capital .Nièvre Energies possède 35% de La Ferme Eolienne de Clamecy, société créée avec ABO Invest pour l’exploitation du parc.
L’installation de ces 6 éoliennes dans la Nièvre, constitue le premier parc éolien du département. Grâce à elles hautes de 126 mètres (2,05 MW) et aux centaines d'habitants co-financeurs, ce parc, à cheval sur les communes de Clamecy et Oisy, elles devraient fournir, selon les estimations, une production annuelle de 27.500 MW/h, soit l’équivalent de la consommation d’énergie de 12.000 personnes hors chauffage.
Originalité du projet, la majorité des éléments sont de fabrication française. Les pales sortent d'une usine de Dieppe (Seine-Maritime), les mats sont fabriqués au Creusot (Saône-et-Loire). Le moyeu et la nacelle viennent d'Allemagne.
Le parc éolien de Clamecy et Oisy est ouvert à l’investissement des particuliers. Et depuis que le chantier a démarré, les demandes affluent. Depuis le début des travaux, l'association Le Varne doit répondre à un afflux de personnes intéressées pour investir dans le projet. « Nous nous y attendions un peu », reconnaît Alain Chasseuil, président du Varne. « Lorsque les éoliennes sont visibles, le projet devient enfin concret. Et les gens se rendent compte qu'ils peuvent y participer. »
Cela tombe bien, la Société d'économie mixte (Sem) Nièvre Énergies, qui détiendra 35 % du parc éolien, est en train d'augmenter son capital. De 600.000 €, il va passer à 1,6 M€, peut-être davantage. Les collectivités qui font partie de cette Sem ont déjà approuvé l'achat de parts supplémentaires, la Communauté de communes des vaux d'Yonne ayant délibéré en ce sens mardi. Nièvre Énergie est aussi ouverte à l'investissement des particuliers.
« Il y a des clubs d'investisseurs déjà constitués mais ils sont à leur taille maximale de vingt personnes. Il faut donc en créer des nouveaux. Les personnes intéressées peuvent contacter le Varne et nous leur expliquerons comment procéder », détaille Alain Chasseuil.
Un club d'investisseurs compte en effet entre cinq et vingt membres, qui adoptent le régime de l'indivision. Ce peut être des membres d'une même famille, des amis… Chaque part est à 100 € et chacun doit s'engager à conserver ses parts au moins dix ans, pour obtenir un rendement attendu de 4 %.
« En moyenne, nous sommes pour l'instant à 700 € d'investissement par personne. C'est de l'épargne lente. Les gens qui investissent ne sont pas des spéculateurs qui attendent des retombées immédiates, ils ont surtout envie que leur investissement profite à des projets locaux d'énergies renouvelables », poursuit Alain Chasseuil. « Ils voient les éoliennes et ils se disent : un petit bout de ce projet m'appartient », résume Claudine Boisorieux, maire de Clamecy.
La Sem Nièvre Énergies a l'intention de s'associer à d'autres sites éoliens qui pourraient se développer dans la Nièvre ou ailleurs. Mais aussi à des projets de chaufferie au bois, photovoltaïques, hydrauliques et de méthanisation. Le parc éolien de Clamecy et Oisy est aujourd'hui un modèle à suivre.
L’ancrage au sol de ces nouveaux ‘‘dieux du vent’’ écologiques est garanti par des socles de 290 m3 de bétons CEMEX CXB® Génie Civil C35/45.
Les bétonnages ont débuté mi-juin pour s’achever mi-juillet 2013. Fondasolutions, société qui a déjà réalisé plus de 700 massifs éoliens en France a coulé, vibré et réglé 1 949 m3 de bétons durant ce mois de travaux estival. Les unités de production CEMEX Bétons de Clamecy (unité principale située dans la Nièvre) et de Saint-Brie-le-Lineux (unité d’appoint implantée dans l’Yonne) ont fourni au chantier deux types de bétons systématiquement contrôlés en consistance et résistance :
-Un béton de propreté CXB® Génie Civil C16/20, formant une ‘‘assiette’’ de quelque 35 m3 par massif ; -Un béton de structure CXB® Génie Civil C35/45, formant un socle de près de 290 m3 par massif. Les massifs en bétons sont enterrés ce qui a conduit au choix d’un CXB® de classe XA2. Utilisant un ciment PMES (CEM III), il est conçu pour résister à un environnement chimique modérément agressif. Bétons de propreté et bétons de socle sont de classe de consistance S3, assurant une fluidité compatible avec l’importance et la densité des armatures. Ces bétons pompables sont mis en oeuvre par une pompe à béton mobile de 36 m de portée à partir de 6 h du matin. La cadence de coulage des socles atteint près de 35 m3/h.
Au transport, dix camions-malaxeurs sont mobilisés pour les coulages de gros volume. Ils sont soumis à un plan de circulation rigoureux pour accéder au point de livraison, au milieu des champs. A la fin de l’été, les massifs attendaient le montage des six éoliennes dont la mise en service est prévue prochainement.