Fluveo : pour faire passer de mode le « Tout Routier »
Le 19 janvier 2015, Veolia a inauguré la boucle fluviale Gennevilliers/Rouen. Via sa filiale Fluveo, créée il y a 2 ans en partenariat avec le transporteur Marfret, Veolia acheminera cette année pas moins de 500 conteneurs sur cette ligne, pour le compte d’Eco-systemes.
Testée en 2014 et officiellement mise en service le 11 janvier 2015, cette boucle logistique permet désormais à Éco-systèmes de transporter par voie fluviale les 990 tonnes de gros électroménagers froid (environ 22 000 appareils de type réfrigérateurs, congélateurs, climatiseurs…) et les 3 600 tonnes de petits appareils électriques (grille-pain, perceuses, téléphones, ordinateurs…) collectés chaque année dans les départements de l’Eure et de la Seine-Maritime, de façon à les acheminer vers leur centre de recyclage respectif à Bruyères-sur-Oise et à Gonesse.
Le « Tout Routier » serait-il en train de passer de mode? C’est ce que tend à montrer le projet Fluveo, dont la vocation est d’optimiser, grâce au fluvial, le transport des DEEE (Déchets d’équipement électriques et électroniques). Celui-ci a été initié en 2013, année du rapprochement entre Veolia et Eco-systemes. Après des tests concluants effectués l’année passée sur ce trajet Gennevilliers/Rouen, Fluveo atteindra sa vitesse de croisière en 2015.
Un mode de transport alternatif au service de l’environnement
Ainsi en 2015, par l’intermédiaire de sa filiale Fluveo, fruit d’un partenariat avec l’opérateur de transport maritime et fluvial Marfret, Veolia transportera pour le compte de l’éco-organisme environ 500 conteneurs entre les ports de Rouen et de Gennevilliers, évitant ainsi autant de trajets en camion. Fluveo assurera le rôle de commissionnaire de transport en organisant et coordonnant les différents transferts de flux (par voies fluviales et routières) des centres de regroupements jusqu’aux centres de traitement. Sur la voie retour entre Gennevilliers et Rouen, les conteneurs seront utilisés d’une part par UPM pour le transport de papier et d’autre part par l’éco-organisme Valdelia pour le transport de déchets d’ameublement professionnels valorisés en région rouennaise.
Par rapport à un transport 100 % routier, le transport fluvial allège les coûts indirects liés notamment à la lutte contre la pollution, aux accidents de la route et à la maintenance des infrastructures routières. La mutualisation pour sa part permet d’optimiser les coûts directs à la tonne transportée, rendant ainsi le transport fluvial concurrentiel par rapport à un transport uniquement effectué par voie routière.
Le transport 100% routier montre en effet de plus en plus ses limites. A la fois coûteux et peu respectueux de l’environnement, les acteurs de la valorisation des déchets lui cherchent de nouvelles solutions.
La mise en place de cette ligne fluviale est une solution gagnant-gagnant pour Veolia et Eco-systemes. « (…) le transport joue un rôle essentiel dans l’économie circulaire en permettant de massifier les nouvelles ressources et de les acheminer auprès des industriels qui les réutiliseront dans leur process de fabrication de nouveaux produits » rappelle Bernard Harambillet, Directeur General Veolia France, Recyclage & Valorisation des déchets ; il ajoute que « (…) Veolia prône les modes de transport alternatif, tel le fluvial, pour transporter des gisements de grande quantité tout en maîtrisant les contraintes économiques (…) ».
Christian Brabant, directeur général d’Eco-Systemes renchérit : « (…) Avec Veolia, grâce à sa filiale Fluveo, nous franchissons une nouvelle étape en créant une boucle logistique rentable et pérenne, concurrentielle du secteur routier ».
150 tonnes de CO2 évitées
Pour optimiser le circuit, les conteneurs ne voyageront pas à vide au retour. Ainsi, entre Gennevilliers et Rouen, ils seront utilisés à la fois parUPM (transport de papier) et par l’éco-organisme Valdelia (transport de déchets d’ameublement professionnel).
La mutualisation des acteurs de la valorisation des déchets permet aussi de faire des économies, et en premier lieu sur le prix de la tonne transportée. Enfin, le transport fluvial réduit aussi les coûts d’entretien des infrastructures routières, ainsi que ceux liés à la lutte contre la pollution.
Au global, une opération gagnante, avec 150 tonnes de CO2 évitées en 2015.