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Face à l'érosion côtière, un comité national de suivi et de l'autre l’extraction de 8 M de m3 de sable dans la baie de Lannion…

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Face à l'érosion côtière, un comité national de suivi et de l'autre l’extraction de 8 M de m3 de sable dans la baie de Lannion…

Face à l'érosion côtière, un comité national de suivi et de l'autre l’extraction de 8 M de m3 de sable dans la baie de Lannion…

Pendant que la ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, et le secrétaire d’État chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche ont installé, le 22 janvier dernier, le comité national de suivi de la « stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte » relative à l’érosion côtière, le peuple des dunes défend son sable, en raison d’une éventuelle érosion de son littoral en raison du projet d'exploitation industrielle qui doit venir se servir en sable coquillier au milieu de la baie de Lannion. Un projet de prélèvement de 8 millions de mètres cubes de l'immense dune de sable coquillier, située entre deux zones Natura 2000 distantes d'à peine un kilomètre, sur la touristique Côte de granit rose.

Devant le grondement des Bretons, "Pas de tunes avec nos dunes", "Qui vole le sable récolte la tempête", "Macron, le Trégor te dit non" ou encore "Je suis le sable" protestaient les nombreuses pancartes brandies par les manifestants, la société qui doit prélever le sable, le groupe Roullier, envisage désormais de prélever 250 000 m3 de sable par an sur 15 ans, contre 400 000 m3 sur 20 ans à l'origine, soit 2% - contre 4% - du volume de la dune sous-marine dans laquelle serait prélevé le sable.

La CAN a également proposé de cesser toute activité chaque année, de mai à août, "dans un esprit de conciliation avec les professionnels des loisirs nautiques et de la pêche". Elle met également en avant les emplois directs et indirects générés par son activité.

Images : © PHOTO ARCH. L. THEILLET/« SO »

Face à l'érosion côtière, un comité national de suivi et de l'autre l’extraction de 8 M de m3 de sable dans la baie de Lannion…

Tout un monde de paradoxe, car pendant que les bretons manifestaient pour préserver leur environnement et plus particulièrement l'archipel des Sept-Iles lieu de villégiature très couru pour les Fous de Bassan, Cormorans Huppés, petits pingouins, Guillemots de Troïl, Fulmars Boréaux, Goélands ou encore Puffins des Anglais qui se pressent sur ce littoral des Côtes-d'Armor, la ministre de l’Ecologie et le secrétaire d’État chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche ont installé comité de suivi de la « stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte ».
Si le changement climatique agit comme un facteur aggravant de l’érosion, l’exploitation de sablières situées sur les côtes du littoral, participe en très grande partie à l’aggravation de ce phénomène.

Une étude menée par l’Ifremer montre que l’extraction de granulats marins se fait très majoritairement par aspiration hydraulique en marche (élinde), mise en œuvre par des navires spécifiques appelés dragues aspiratrices (Toupin 2004). Les sédiments sont aspirés sur une dizaine de centimètres d’épaisseur et sur une largeur de l’ordre du mètre, puis sont stockés dans les cales. L’eau et les particules les plus fines sont rejetées dans le milieu (Scemama, 2010).

Impacts physiques potentiels de l’extraction de granulats marins :

- Erosion et modification du trait de côte : des modifications éventuelles du régime hydrodynamique sous l’effet des extractions peuvent, sous certaines conditions, entraîner des phénomènes d’érosion du littoral ;

- Augmentation de la turbidité : remise en suspension de matières lors du passage de la drague et du rejet de l’eau qui s’accompagne de l’expulsion de particules fines. Cette remobilisation de grandes quantités de sédiments conduit à la création d’accumulations temporaires de matière dans la colonne d’eau appelées panaches turbides ;

- Modifications topographiques et granulométriques sur la zone de dépôt du panache turbide ;

- Modification/suppression totale ou partielle, temporaire ou non, des biocénoses et des habitats benthiques ciblés par l’exploitation. Ces impacts concernent les espèces, les communautés et les fonctions écologiques des habitats benthiques.

Un autre risque à prendre en compte est dû au traitement à terre des produits d’extraction : leur lavage produit des rejets de particules à la mer.

Impacts sur les autres usages côtiers : ils résultent des impacts sur le milieu. La pêche devient impossible en zones d’extraction ; la réglementation limite par ailleurs le voisinage des dragues et des navires de pêche. La conchyliculture, la navigation de plaisance et la pose de câbles sousmarins sont aussi affectées potentiellement par l’extraction.

Concernant spécifiquement le rechargement de plages, trois types d’impacts sont identifiables (Certain, 2009). Certains sont similaires à ceux précisés pour l’extraction de granulats marins.

- La perturbation physique du milieu : modification des fonds sur les sites d’extraction et sur les sites de rechargement, modification du transit sédimentaire, altération de la composition des sédiments superficiels, turbidité et modification de la qualité physicochimique de l’eau à laquelle sont apportés des composants sous-marins via les sédiments d’extraction ;

- L’altération de la qualité chimique du milieu marin où le rechargement est pratiqué et des milieux voisins ;

- La remise en suspension d’éventuels contaminants par déplacement des matériaux ;

- Des perturbations biologiques : perturbation du benthos par enfouissement, étouffement et modification des fonds, perturbation des œufs et larves par les panaches turbides. D’où des impacts sur la pêche dans les zones de dragage.

Face à l'érosion côtière, un comité national de suivi et de l'autre l’extraction de 8 M de m3 de sable dans la baie de Lannion…

Les travaux de ce comité national sont une priorité dans la perspective de l’organisation de la Conférence Paris Climat (COP 21) et dans le prolongement des débats intervenus dans le cadre de la table ronde sur le Climat lors de la Conférence environnementale de novembre 2014. La France et ses territoires littoraux doivent être en capacité de faire face aux évolutions de court, moyen et long termes dues au climat par la mise en place de stratégies territoriales durables.

Composé de différents collèges, ce comité a pour mission :

o d’assurer les échanges sur les différentes actions de la stratégie nationale,

o de faire des propositions pour la mise en œuvre d’une politique de gestion intégrée du trait de côte, cohérente avec les autres politiques publiques qui s’appliquent sur le littoral tant en métropole qu’en outre-mer.

Les tempêtes hivernales que notre pays a connues ont montré la fragilité du littoral face à un phénomène d’érosion très prégnant sur certains territoires. Le rapport récemment produit par l’observatoire de la côte aquitaine atteste des conséquences sur le littoral de ce secteur.

En complément des mesures d’urgence prises par le Gouvernement, vont être mis en place les outils permettant aux territoires littoraux d’anticiper ces phénomènes d’érosion littorale. Dans ce cadre, la feuille de route du comité portera sur les actions prioritaires à conduire en 2015 dans l’Hexagone comme dans les outre-mer :

o l’élaboration de la première cartographie nationale de l’évolution du trait de côte, o la mise en place d’un réseau national des observatoires du trait de côte,

o la réalisation d’un atlas national de référence pour la connaissance de la dynamique des côtes françaises,

o la réalisation d’un plan d’actions reprenant les enseignements des 5 expérimentations en cours pour initier la relocalisation des activités et des biens et la recomposition spatiale des territoires menacés par les risques littoraux. L’enjeu pour les collectivités du littoral et l’État consiste à anticiper, dans une vision partagée, l’évolution du littoral en faisant des choix d’urbanisme et d’aménagement cohérents, adaptés aux phénomènes naturels, ceci afin de planifier dès à présent le développement durable de ces territoires.


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