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Spécial BBC : Quelles sont les consommations réelles des logements comparées aux consommations conventionnelles définies par le label ?

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Spécial BBC : Quelles sont les consommations réelles des logements comparées aux consommations conventionnelles définies par le label ?

Spécial BBC : Quelles sont les consommations réelles des logements comparées aux consommations conventionnelles définies par le label ?

Une étude socio-éco-technique menée par l’Association Qualitel par le biais d’un retour d’expérience auprès de six résidences labellisées BBC Effinergie a permis de tirer plusieurs conclusions.

Les professionnels et les ménages vont-ils réussir à assurer réellement une diminution de 50 à 70% des consommations énergétiques des logements neufs requise par la Réglementation Thermique RT 2012 par rapport à la précédente RT 2005 ? Tel est l’enjeu.

Pour donner des éléments de réponse, six résidences bénéficiant du label « Bâtiment Basse Consommation Effinergie® », label qui anticipe la RT 2012, ont fait l’objet de la présente étude « Vivre dans un logement BBC ».

Il s’agit de répondre à trois questions :

• Quelles sont les consommations réelles des logements comparées aux consommations conventionnelles définies par le label ? Comment expliquer les écarts ?

• Quel est le vécu des occupants ? Quelles convergences ou divergences existe-t-il entre leur vécu et le confort mesuré ?

• Quels sont les choix techniques, les coûts d’investissement, d’entretien et d’occupation ?

La méthode retenue est une analyse à trois dimensions :

• Sociologique : interviews approfondies de 3 ménages dans chacune des 6 résidences,

• Économique : étude des coûts d’utilisation, d’investissement et de maintenance,

• Technique : analyse des choix techniques, calcul des consommations conventionnelles, mesure des consommations réelles et du confort (température, hygrométrie, taux de CO2 de l’air intérieur).

L’échantillon est diversifié : habitat social et copropriété, immeubles collectifs et maisons individuelles, climats différents (continental, océanique, méditerranéen). Les résidences sont habitées depuis au moins deux ans pour avoir un recul suffisant sur les consommations et les comportements (voir tableau A).

Il s’agit d’une étude qualitative approfondie, qui n’a pas, il est important de le rappeler vu la taille de l’échantillon, de représentativité statistique.

L’étude a été réalisée du 1er trimestre 2011 au 1er trimestre 2013. Les entretiens avec les occupants se sont déroulés entre juillet 2011 et avril 2012. Les remarques des bailleurs et promoteurs sur le rendu de l’étude ont été recueillies durant le deuxième trimestre 2013. Le rendu de l’étude est constitué d’un rapport de synthèse et de six rapports annexes, un par résidence analysée.

Image : Le Petit Rosne à Garges-lès-Gonesse (95), IMMOBILIERE 3F, architecte Christian Enjolras, photo Groupe 3F Stéphan Lucas.

Spécial BBC : Quelles sont les consommations réelles des logements comparées aux consommations conventionnelles définies par le label ?
Quelles sont les consommations réelles des logements comparées aux consommations conventionnelles définies par le label ? Comment expliquer les écarts ?

Le label BBC Effinergie® définit une consommation conventionnelle « 5 usages » décomposée selon chaque usage : chauffage, eau chaude sanitaire, refroidissement, éclairage, auxiliaires. Cette consommation conventionnelle est calculée par bâtiment. Elle a été évaluée par logement puisque trois logements par résidence ont été suivis et instrumentés (avec mesures continues de la température intérieure et de l’hygrométrie, et mesures ponctuelles du taux de CO2 de l’air intérieur).

La convention, définie par la réglementation thermique 2005, utilise des données climatiques moyennes fondées sur des statistiques observées dans le passé, et s’appuie sur un scénario d’occupation standardisé, qui se caractérise notamment par une occupation à 19°C de 18h à 10h les cinq jours de la semaine et le week-end, et par un logement vide à 16°C de 10h à 18h les cinq jours de la semaine.

La consommation conventionnelle a pour fonction essentielle de comparer les bâtiments entre eux, elle ne peut pas prendre en compte les températures extérieures réelles du lieu et son scénario d’occupation standardisé ne peut refléter en rien la grande diversité des modes d’occupation d’un logement.

Les consommations conventionnelles « 5 usages » (CC) ont été corrigées par les températures réelles extérieures et dénommées « consommations conventionnelles « 5 usages » corrigées du climat » (CCC). Ces consommations conventionnelles ont été ensuite corrigées une seconde fois en prenant en compte la température réelle choisie par l’occupant et dénommées « consommations conventionnelles « 5 usages » corrigées du climat et de l’usage » (CCCU).

Les consommations réelles mesurées sont les consommations totales de gaz et d’électricité. En l’absence de sous-comptage par usage, qui aurait nécessité une métrologie lourde et coûteuse, les consommations réelles par usage ont été estimées. L’estimation porte plus particulièrement sur le chauffage et l’eau chaude sanitaire, la difficulté d’isoler l’éclairage et les auxiliaires a fait que le plus souvent, ces deux postes ont été estimés comme égaux à la convention.

Les consommations conventionnelles corrigées du climat se traduisent par une augmentation de la convention dans le cas d’une résidence, une égalité ou quasi-égalité dans deux cas, une baisse dans trois cas (cf. tableau B).

La température moyenne mesurée dans le séjour pendant la saison de chauffe est le plus souvent au-dessus des 19°C réglementaires. Elle varie de 19°C à 22,5°C. Les consommations conventionnelles corrigées du climat et de l’usage sont donc toujours supérieures aux consommations conventionnelles corrigées du seul climat.

Quand on compare les consommations réelles estimées aux consommations conventionnelles corrigées climat, dans 12 cas, elles sont au-dessus, dans 6 cas, elles sont au-dessous. Face à des consommations conventionnelles corrigées du climat variant de 42 à 58 kWhep/m2.an pour les « 5 usages », les consommations réelles estimées varient de 35 à 96 kWhep/m2.an.

L’analyse détaillée montre que parmi les 6 ménages en dessous de la convention, deux (les ménages « c » de Garges-lès-Gonesse et Laval) ne chauffent pas leur logement, tout en obtenant des températures satisfaisantes. Les possibilités de transfert de chaleur entre logements sont facilitées dans un immeuble globalement bien isolé.

Spécial BBC : Quelles sont les consommations réelles des logements comparées aux consommations conventionnelles définies par le label ?

Quand, aux consommations « 5 usages », on ajoute la cuisson et l’électricité spécifique (appareils électroménagers), on obtient les consommations tous usages d’énergie (cf tableau C). Dans 7 cas, la consommation tous usages est inférieure au seuil du Passivhaus (120 kWhep/m2shon.an), avec des consommations tous usages variant de 70,9 à 89,5 kWhep/m2shon.an. La France travaille dans le cadre du BEPOS aux consommations tous usages et devrait sortir des valeurs cibles dans ce domaine.

Les calculs en kWhep par personne donnent des résultats très différents de ceux au m2 car ils prennent en compte la densité d’occupation des logements. En ne tenant pas compte des 2 ménages qui ne chauffent pas, 7 familles ont des consommations par personne inférieures à 4 000 kWhep par an.

Tous les ménages qui sont en dessous du seuil de 97 kWhep/m2.an (seuil des 120 kWhep/m2.an corrigés des différences de coefficient Énergie Finale/Énergie Primaire et de nature des surfaces concernées) sont au-dessus de 4 000 kWhep par personne et par an. Cela signifie que ces ménages dont la consommation est performante au m2 sont en tendance en état de sous-occupation de leur logement. Il s’agit le plus souvent de personnes seules ou des couples vivant dans des T3, des T4, voire un T5.

L’indicateur de consommation au m2 est indispensable pour comparer des logements entre eux, avant occupation. Une fois les logements occupés, l’indicateur de la consommation par personne est plus significatif.

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