Forte utilisation de produits pétroliers dans nos exploitations agricoles…

Forte utilisation de produits pétroliers dans nos exploitations agricoles…

Dans les publications ‘’ Chiffres & statistiques’’ du Service de l’observation et des statistiques, en 2011, les exploitations agricoles ont consommé 3 930 kilotonnes équivalent pétrole (ktep) d’énergie, soit 2,6 % de la consommation finale d’énergie en France.

Plus de la moitié de l’énergie consommée est destinée aux tracteurs et engins automoteurs, essentiellement sous forme de fioul domestique. Environ le quart de l’énergie est utilisé pour les bâtiments d’élevage et les serres, majoritairement sous les formes d’électricité et de gaz naturel.

Forte utilisation du fioul domestique, liée à l’usage des tracteurs et engins automoteurs

Rapportée au PIB de l’agriculture, la consommation d’énergie des exploitations agricoles est de 132 tep par million d’euros de valeur ajoutée en 2011, contre 213 tep/M€ en 1970, ce qui représente une amélioration de l’efficacité énergétique.

En 2011, les produits pétroliers représentent la majeure partie (70 %) de la consommation d’énergie du secteur

agricole en France. Le fioul domestique constitue à lui seul près de la moitié de cette consommation. Les autres produits issus du pétrole se partagent entre le gaz de pétrole liquéfié (GPL, 6 %), le gazole non routier (5 %), et les carburants routiers : 9 % pour le gazole et 1 % pour l’essence.

Hors produits pétroliers, l’électricité constitue le premier poste énergétique (18 %), suivie par le gaz naturel (8 %). Les énergies renouvelables ne représentent quant à elles que 4 % du total. Il s’agit souvent d’une autoconsommation de bois ou de biomasse produits directement par l’exploitation.

L’alimentation des tracteurs et des engins automoteurs est l'utilisation la plus consommatrice d'énergie, avec 2 090 ktep en 2011, soit 53 % de la consommation totale de l’agriculture. Viennent ensuite les bâtiments d’élevage et les serres et abris hauts, avec respectivement 430 ktep (11 %) et 400 ktep (10 %).

Les tracteurs constituent le principal usage de l’énergie consommée : Le type d’énergie utilisé varie fortement suivant l’usage : les tracteurs et engins automoteurs utilisent surtout du fioul domestique (88 %) et un peu de gazole non routier (9 %). À l’avenir ce dernier devrait s’imposer puisque son utilisation est devenue obligatoire fin 2011 (méthodologie). Les bâtiments d’élevage consomment essentiellement de l’électricité (50 %) et du GPL (32 %). Les serres et abris hauts sont chauffés en grande partie au gaz naturel (67 %). Les véhicules utilitaires consomment presque exclusivement des carburants pétroliers : 96 % de gazole et 4 % d’essence.

Les serres concentrent la majorité de la consommation de gaz naturel :

Maraîchage-horticulture, élevage bovin viande et grandes cultures sont les activités les plus intensives en énergie

Les exploitations spécialisées en grandes cultures, nombreuses et fortement utilisatrices de tracteurs, sont celles qui utilisent le plus d’énergie en 2011 : elles totalisent 1 040 ktep d’énergie consommée. Suivent ensuite les exploitations de polyculture et d’élevage (640 ktep) et les exploitations bovines spécialisées dans le lait (520 ktep).

Si l’on rapporte la consommation d’énergie à la valeur marchande de la production, les trois activités principales les plus intensives en énergie sont le maraîchage-horticulture (108 tep/M€ de produit brut standard (PBS) – voir définitions), l’élevage bovin orienté vers la viande

(107 tep/M€) et les grandes cultures (106 tep/M€). Les différences de consommation selon l’activité principale des

exploitations peuvent être importantes : en moyenne, à production donnée, les exploitations spécialisées en maraîchage/horticulture sont quatre fois plus consommatrices d’énergie que les exploitations viticoles. La viticulture est l’activité principale la moins intensive en énergie, avec seulement 26 tep/M€ de production, soit trois fois moins que l’agriculture prise dans son ensemble.

Le maraîchage et l’horticulture consomment du gaz naturel, notamment pour chauffer les serres

À l’exception notable du maraîchage/horticulture, l’énergie la plus consommée est le fioul domestique. Celui-ci représente deux tiers de la consommation dans les exploitations dont l’activité principale est l’élevage de bovins pour la viande.

Les exploitations de grandes cultures concentrent un quart de l’énergie consommée par l’agriculture :

Les exploitations spécialisées dans les bovins (élevage/viande, lait, ou lait/élevage/viande) d’une part, et celles spécialisées dans les grandes cultures, ont des structures de consommation d’énergie

très proches. Le fioul domestique y représente plus de la moitié de la consommation, l’électricité environ 15 % et le gazole environ 8 %. Aucune de ces exploitations ne consomme de gaz naturel. Les exploitations spécialisées en ovins, caprins et autres herbivores possèdent une structure de consommation comparable mais dans ces dernières, le gazole occupe une place plus importante au détriment du fioul domestique.

Le maraîchage et l’horticulture ont une consommation élevée en gaz naturel :

Les exploitations spécialisées en maraîchage/horticulture se caractérisent par une utilisation élevée du gaz naturel, qui y représente la moitié de la consommation. La part des énergies renouvelables y est également importante ; a contrario celle du fioul domestique est réduite (10 %). Les activités de polyculture/polyélevage sont également consommatrices, bien que dans une moindre mesure, de gaz naturel (17 %).

Les tracteurs et engins auto-moteurs sont les premiers destinataires de l’énergie consommée quelle que soit l’activité principale de l’exploitation, à l’exception du maraîchage, de l’horticulture, des porcins et des volailles. Dans le premier cas, l’énergie est surtout mobilisée pour les serres et abris hauts dont la consommation est constituée aux deux-tiers de gaz naturel. Dans le second cas, elle est surtout destinée aux bâtiments d’élevage.

L’énergie est surtout utilisée pour les tracteurs et les bâtiments :