Dans le quartier de la Villette, une nouvelle relation Philharmonique, la Philharmonie de Paris...
Publiée à travers sous différents articles dans le blog, la Philharmonie ouvre ses nouvelles portes en cette nouvelle année 2015. Un écrin au coeur d'une cité musicale, en étroite relations harmonieuses avec le parc de La Villette, la Cité de la musique et le boulevard périphérique. Une architecture, comme une estampe harmonieuse teintée à la couleur des reliefs parisiens, tantôt bleu, tantôt gris... Architecture de reflets dosés et composés, créée par un relief calme, matérialisée par des pavés de fonte d’aluminium dessinant un sol un graphisme eshérien. Tout ceci en harmonie musicale avec ses espaces ouverts comme pour être mieux traversés par les ambres symphoniques.
Le nouveau bâtiment est l’œuvre de Jean Nouvel, lauréat du concours international organisé en mars 2007. Son architecture s’inscrit parfaitement dans le contexte du parc de la Villette accueillant promeneurs et familles. Elle s’insère également dans un Est parisien en voie de transformation, au cœur des enjeux de la future grande métropole, grâce à l’accueil de nombreux sièges d’entreprises et du Campus Condorcet en cours de construction.
La Philharmonie est conçue comme un lieu de vie. Ses divers espaces accueillent aussi bien des fonctions éducatives orientées vers la pratique collective, des usages ludiques et conviviaux – zones de déambulation, salle d’exposition, café, restaurant, etc. – que des besoins professionnels avec pas moins de cinq salles de répétition dont la plus importante sera accessible au public.
Au cœur du dispositif se situe la salle symphonique de 2 400 places, exceptionnelle par son design, son ergonomie et son acoustique.
Cet équipement forme un complexe unifié avec l’actuelle Cité de la musique, conçue par Christian de Portzamparc, incluant deux salles de 900 et 250 places, un musée de la musique et une médiathèque.
Le projet de Jean Nouvel a été retenu en 2007 pour le nouveau bâtiment de la Philharmonie de Paris. Auteur entre autres du Centre de Culture et de Congrès de Lucerne, de la salle symphonique de Copenhague et du Musée du Louvre à Abou Dabi, l’architecte s’est associé à l’acousticien Néo- Zélandais Sir Harold Marshall (de la société Marshall Day Acoustics qui a conçu l’acoustique).
Il a par ailleurs bénéficié du conseil de l’acousticien Japonais Yasuhisa Toyota. L’architecte Brigitte Métra a été associée à la salle.
UN BÂTIMENT OUVERT À TOUS
Bâtiment minéral et aux dimensions imposantes, la Philharmonie de Paris offre des formes novatrices. Ses tournoiements en inox brillant qui enserrent la salle de concert contrastent avec son enveloppe générale anguleuse en aluminium mat.
Le bâtiment est conçu comme un prolongement du parc de la Villette. Les promeneurs, les flâneurs, les familles sont invités à s’y promener en toute liberté. Au même niveau que la pelouse du parc, se trouve un espace vaste et élégant de circulation, couvert, qui entoure du bâtiment. Une brasserie y attend les visiteurs, des écrans retransmettent activités et concerts... C’est là que se situe l’entrée principale de la Philharmonie permettant d’accéder à l’ensemble des activités proposées quotidiennement et situées en rez-de-chaussée : espaces éducatifs, salle de conférence, espaces d’exposition, bar, boutique, billetterie...
L’accès principal, dirigé vers le métro et la place de la Fontaine-aux-Lions, s’opère par un escalier monumental qui conduit directement à l’entrée de la salle (niveau + 3). À partir de la Porte de Pantin, une grande rampe de forme triangulaire donne également un accès direct à l’entrée de la salle de concert. Une deuxième rampe descend vers le parc en contrebas.
Le bâtiment offre ainsi des façades et des entrées multiples. Le promeneur est invité à monter sur le toit de la Philharmonie qui devient un belvédère offrant un point de vue unique sur le parc. Là-
haut, à 37 mètres de hauteur, Paris et sa banlieue se confondent dans un seul et même paysage urbain. Absorbé par l’horizon, le boulevard périphérique n’apparaît plus comme une frontière. Le signal qui surplombe le toit est une vaste structure culminant à 52 mètres. Jean Nouvel l’a conçue comme un appel, une main tendue vers la Seine-Saint-Denis, affirmant la vocation d’ouverture à de nouveaux publics de la Philharmonie. Et le projet phare du futur Grand Paris.
Trajectoires variées, ouvertures multiples, jeux d’appropriation, le bâtiment remarquable de Jean Nouvel et le projet artistique et éducatif qu’il accueille ne font qu’un.
Les oiseaux
La couverture de la Philharmonie de Paris se compose de 340 000 oiseaux, répartis en 7 formes différentes et quatre teintes allant du gris clair au noir. Près de 265 000 oiseaux en tôle d’aluminium sont posés en bardage sur les façades pour figurer un grand envol. Les 65 000 oiseaux restants, conçus en fonte d’aluminium et fixés sur un contreparement de granit, habillent le parvis de la Philharmonie, la rampe d’accès ainsi qu’une partie de la toiture acoustique de la Grande salle.
LA GRANDE SALLE, UNE NOUVELLE TYPOLOGIE
Un véritable tour de force architectural : une salle enveloppante conjuguant l’immersion du public dans l’espace et la musique avec une intimité d’écoute inédite.
Ni salle en « boîte à chaussures » (comme le Musikverein de Vienne), ni salle en « vignoble » (comme la Philharmonie de Berlin), la Grande salle de la Philharmonie invente un nouveau modèle, celui d’une salle enveloppante modulable et aérienne. La salle est une composition de deux chambres nichées l’une dans l’autre – une chambre intérieure flottante contenant l’audience qui crée l’intimité visuelle et acoustique entre l’audience et les musiciens, et un espace extérieur avec sa propre présence acoustique et architecturale. Une innovation à la fois architecturale, scénographique et acoustique. L’architecte Jean Nouvel et l’acousticien principal de la salle, Sir Harold Marshall, ont conçu la salle lors de séances collaboratives mariant architecture, acoustique et scénographie.
En dépit de sa jauge de 2 400 places assises, la Philharmonie instaure une véritable intimité. Une sensation bien réelle, puisque la distance entre le chef d’orchestre et le dernier spectateur n’est que de 32 mètres (contre 48 mètres à la Salle Pleyel qui dispose d’une bien plus petite capacité). « La salle évocatrice des nappes immatérielles de musique et de lumière suspend des auditeurs-spectateurs dans l’espace sur de long balcons... Cette suspension crée l’impression d’être entouré, immergé dans la musique et la lumière », explique Jean Nouvel. Pour l’architecte, le concert constitue une expérience à part entière. Les formes organiques de la salle, associées à la chaleur du bois, concourent à la mise en condition du spectateur. On écoute mieux si l’on se sent bien, tel est le postulat « psycho-acoustique » de la Philharmonie. D’où l’emploi de certains matériaux plus que d’autres, même s’ils n’influent pas forcément sur la restitution du son.
Jean Nouvel, assisté de Métra et associés (associés à la salle de concert), a développé avec Marshall Day Acoustics et Ducks Scéno un système audacieux de balcons en porte-à-faux et de nuages.
La scène, d’une surface de 283 m2 et dotée de plateformes motorisées, offre la possibilité d’accueillir tout type de formation orchestrale, même les plus imposantes. La Grande salle comprend également un orgue fabriqué par la manufacture Rieger : un instrument de 15 mètres de haut et 20 mètres de large, destiné tout particulièrement au répertoire symphonique. Le plan enveloppant de la salle vient prolonger une succession de foyers, qui jouent le rôle de sas entre le quotidien et le moment du concert. Encore connectés à la ville (avec des baies vitrées donnant notamment sur le parc de la Villette), les foyers invitent déjà par leur atmosphère à s’immerger dans un autre univers.
Une acoustique de référence
L’acousticien sous-traitant de Jean Nouvel est le Néo-Zélandais Sir Harold Marshall de la société Marshall Day Acoustics. Il a récemment collaboré avec Zaha Hadid à l’Opéra de Canton et est considéré comme le pionnier des réflexions latérales et un grand innovateur de salles de concerts. Jean Nouvel a d’autre part bénéficié de l’expertise personnelle du Japonais Yasuhisa Toyota, associé notamment au Walt Disney Concert Hall de Los Angeles.
Le programme acoustique (établi par Kahle Acoustics) exigeait une réponse acoustique combinant une haute clarté sonore ainsi qu’une ample réverbération. Il exigeait aussi une approche favorisant les réflexions latérales et une grande intimité, le tout dans une typologie de salle nouvelle. La solution se trouve dans un système audacieux de balcons flottants qui créent un espace intime et un volume extérieur qui allonge la réverbération. Ce nouveau modèle unit réflexions latérales, son direct et réverbération et aboutit à une haute clarté et transparence et une réverbération chaleureuse. Les réflecteurs en nuages suspendus, les murs arrière des balcons, les murs du parterre... tous contribuent à l’enveloppement par réflexions latérales. Aucune des surfaces n’a été laissée à l’arbitraire.
Le volume acoustique actif de 30 500 m3 permettra aux spectateurs d’être littéralement immergés dans le son. Une sensation encore renforcée par les réflexions tardives provenant du volume situé entre l’arrière des balcons et les murs extérieurs, que l’on pourrait qualifier de deuxième espace acoustique. Le temps de réverbération moyen, prévu entre 2 et 2,3 secondes, engendre une résonance chaleureuse tout en restant transparente. Cette conception acoustique est « démocratique » : elle offre une restitution sonore optimale pour toutes les places tout en permettant aux musiciens de s’entendre parfaitement sur scène.
À noter enfin qu’un autre défi acoustique, et non des moindres, est d’être parvenu à isoler la salle des bruits environnants, la Philharmonie étant située à proximité du boulevard Sérurier, du périphérique et du Zénith. Le concept mis en œuvre est celui de la « boîte dans la boîte », grâce à la désolidarisation des murs, sous la direction de Studio DAP. On retrouve à nouveau l’idée, tout à la fois poétique et technique, d’une « salle flottante ».
Une flexibilité scénique et acoustique
L’une des spécificités de la Philharmonie par rapport aux autres grands auditoriums européens réside dans sa modularité. Pour développer cet aspect, Jean Nouvel, assisté de Métra et associés, a étroitement travaillé avec Marshall Day Acoustics, ainsi qu’avec l’agence Ducks, spécialisée dans la scénographie des salles de concert et déjà à l’œuvre à l’Opéra de Lyon et à Copenhague. Le but est d’être en mesure d’adapter la salle de concert à différents genres musicaux, et d’offrir à chaque fois le meilleur confort visuel et auditif.
En configuration symphonique, les spectateurs entourent l’orchestre. Les places situées derrière la scène, en gradin, sont ainsi destinées à accueillir un chœur si l’œuvre interprétée l’exige, ou, le plus souvent, le public. Ce type de places est prisé par les mélomanes, qui apprécient la proximité avec les musiciens et le fait d’être face au chef d’orchestre. Dans les opéras en version de concert ou les ciné- concerts, cet emplacement présente moins d’intérêt pour le public. Ces gradins arrière pourront dès lors entièrement disparaître, pour laisser la place à la scène et, en conséquence, agrandir le parterre. Autre concept novateur : les fauteuils du parterre peuvent être retirés pour accueillir le public debout à l’occasion des concerts de musiques actuelles. La jauge passe alors de 2 400 à 3 650 places. La configuration de la salle est également idéale pour les œuvres spatialisées, comme Gruppen de Stockhausen ou Répons de Boulez.
L’acoustique joue la carte de la flexibilité, grâce notamment à la mobilité de la canopée, susceptible d’être disposée à différentes altitudes au-dessus de la scène, à de grandes quantités de rideaux acoustiques qui peuvent être déployées selon les répertoires et genres. Enfin, le confort des spectateurs a été particulièrement pris en considération : la distance entre deux rangées de siège n’est jamais inférieure à 90 cm et chaque fauteuil aura une largeur comprise entre 52 et 55 cm.
LES DIFFÉRENTS ESPACES DE LA PHILHARMONIE
> Grande salle de répétition no 1 de 498 m2. Très haute de plafond et ouverte sur le parc de La Villette, elle accueille de grandes formations orchestrales avec ou sans chœur. Grâce à un système de gradins rétractables, cette salle peut accueillir 250 spectateurs. Elle peut donc également être utilisée pour des conférences, rencontres ou des concerts avec formations réduites. Ses murs sont composés de panneaux amovibles conçus pour renvoyer le son en de multiples directions. Ces panneaux alternent avec des surfaces absorbantes.
> Grande salle de répétition no 2 de 222 m2. Très haute de plafond et ouverte sur le parc de La Villette, elle accueille de grandes formations orchestrales sans public. Ses murs sont composés de panneaux amovibles conçus pour renvoyer le son en de multiples directions. Ces panneaux alternent avec des surfaces absorbantes.
> 4 salles de répétition de taille moyenne
de 100 m2 à 250 m2. Ces salles conçues pour des répétitions de formations réduites (chœurs, orchestre de chambre, ensemble de percussions, etc.) sont revêtus de matériaux créant une acoustique de travail idéale.
> 10 studios de travail
Ces salles sont à la disposition des musiciens pour y travailler seuls, en duo ou en trio. Elles sont revêtues de matériaux créant une acoustique de travail idéale.
> 1 bibliothèque des partitions de 180 m2.
> 10 loges de dimensions confortables. Elles sont toutes équipées d’une salle de bain (douche, toilettes).
> Espace d’exposition temporaire
D’une surface de 850 m2, l’espace d’expositions temporaires propose deux expositions par an, une au printemps, l’autre à l’automne, en rapport avec la programmation musicale. Sa forme rectangulaire simple, sa grande hauteur sous plafond et ses espaces logistiques permettent d’imaginer des parcours scénographiques originaux, favorisant par exemple l’installation d’œuvres de grandes dimensions ou des mises en scène spectaculaires. Des installations techniques performantes, notamment en matière d’équipement numérique, d’éclairage, de climatisation et de sécurité, permettent de présenter des œuvres dans les meilleures conditions et dans le respect des standards exigés par les plus grandes institutions mondiales. Une salle attenante à l’espace d’exposition permet de présenter des installations spécifiques.
Premières expositions :
• David Bowie is, du 3 mars au 31 mars 2015 ;
• Marc Chagall et la musique 13 octobre 2015 au 31 janvier 2016.
> Salle de conférence
D’une capacité de 200 places assises, cette salle permet d’accueillir des conférences ou des concerts de formations réduites. C’est dans cette salle que se dérouleront les cycles de culture musicale, les conférences, les colloques ou les rencontres avec les artistes proposés par le Collège de la Philharmonie de Paris.
> Espaces verts de la Philharmonie
• Le jardin de Pantin, surface végétalisée de 1 600 m2, 99 nouveaux sujets plantés : 57 peupliers argentés, 42 saules blancs.
• Le mur végétal Sérurier : 70 mètres de longueur plantés d’hydrangeas.
LA PHILHARMONIE EN CHIFFRES
Programmation
• 270 représentations (janvier à juin 2015) 70 musiques actuelles, jazz et musiques du monde 50 familles, participatives et jeune public 50 baroque, classique et contemporain • 312 000 places de concert proposées à la vente sur la période janvier-juin 2015
Bâtiment
• 23 000 m2, surface au sol
• 93 000 m2, surface totale
• 340 000 oiseaux d’aluminium de 7 formes et 4 teintes différentes recouvrent le bâtiment
• 60 000 m3 de béton
• 5 000 tonnes d’armatures acier
• 4 000 tonnes de charpentes métalliques
• groupement de 16 entreprises réunies par Bouygues Bâtiment Île-de-France
• Couverture : 340 000 oiseaux de 7 formes et 4 teintes différentes dont 265 000 en tôle d’aluminium (bardage) et 75 000 en fonte d’aluminium (pavement)
Grande salle de concert
• 2 400 spectateurs, en configuration musique classique, scène centrale
• 3 650 spectateurs en configuration musique amplifiée, scène frontale
• 32 m, distance maximum entre le chef d’orchestre
• 30 500 m3 d’air dans la salle de concert, soit 12,7 m3 par spectateur et la place la plus éloignée
• 280 m2, surface de la scène centrale
• 200 m2, surface de la scène frontale
• 22 m, auteur du parterre au plafond
Intimité acoustique Réflecteurs suspendus au plafond (nuages) : 630 m2 Réflecteurs muraux (rubans) : 800 m2
Espaces artistes/orchestres
3 salles de répétition pour orchestre symphonique
3 salles de répétition spécialisée (percussions, cordes, chœur)
10 studios de répétition
12 loges d’artistes
1 foyer pour les musiciens
1 bibliothèque des partitions
Espaces éducatifs
9 salles de pratique collective
5 salles de pratique individuelle
Espaces public
1 galerie d’exposition
1 salle de conférence
1 restaurant panoramique : Le Balcon
1 café : « L’Atelier » d’Éric Kayser
6 bars
Espaces administratifs
100 bureaux / 1 600 m2
La future Philharmonie de Paris et sa construction... - Le blog de l'habitat durable
La future philharmonie de Paris et sa construction... " J'ai (...) donné l'instruction aux administrations de l'Etat de procéder sans délais aux formalités nécessaires à la poursuite de cet ...