L’implantation d’une plateforme bois-énergie, sur le territoire du Pays de Châteaubriant, labellisé « Pôle d’Excellence Rural ».
A travers des exemples à suivre, l'ADEME a financé dans le cadre du Fonds Chaleur, le réseau de chaleur biomasse de la Ville de Châteaubriant (44).
Avec plus de 13 000 habitants, Châteaubriant est la cinquième agglomération de Loire-Atlantique en termes de population. La ville s’est engagée depuis 2006 dans un projet de développement de la filière bois, avec notamment l’implantation d’une plateforme bois-énergie, sur le territoire du Pays de Châteaubriant, labellisé « Pôle d’Excellence Rural ».
Ainsi, lorsque la ville et le bailleur social Habitat 44 ont réfléchi à la restauration du quartier d’habitat social de la Ville-aux-Roses, il leur est apparu opportun de mettre en place une chaudière bois pour alimenter le réseau de chaleur desservant ce quartier, auparavant alimenté au gaz naturel.
Le projet est géré par COFELY GDF Suez dans le cadre d’une délégation de service public. L’installation, mise en service fin 2011 dessert 30 abonnés dont 612 logements sociaux, l’hôpital et le Lycée polyvalent Moquet – Lenoir. Deux extensions ont été réalisées : au nord, pour alimenter un complexe aquatique (sous maîtrise d’ouvrage communautaire) et au sud, pour couvrir les besoins en eau chaude sanitaire des abattoirs Castel Viandes.
L’ADEME a accompagné cette opération à travers le Fonds Chaleur, mesure mise en place en 2008 par le Grenelle Environnement pour développer la production de chaleur renouvelable.
Présentation de l’installation
La chaufferie :
Une chaudière bois à grilles mobiles d’une puissance 3,2 MW a été mise en œuvre. Elle est équipée d’un filtre multicyclones et d’un filtre à manche, garantissant des rejets de poussières inférieurs à 20mg/Nm3 d’air à 11% d’O .
2 L’appoint est apporté par deux 2 chaudières gaz naturel de 1,5 MW chacune. Le taux de couverture biomasse atteint 83% par la chaudière bois et 17% par
les chaudières au gaz naturel. Pour subvenir aux besoins supplémentaires des extensions nord et sud, il n’a pas été décidé d’ajouter une nouvelle chaudière mais d’intégrer des équipements du centre hospitalier qui étaient sous-employés.
Caractéristiques du bois :
La consommation de bois est d’environ 7 500 t/an avec 50% de plaquettes forestières, 25% de bois de récupération (palettes) et 25% de produits connexes de scierie.
Le Silo :
Deux silos de 220 m3 permettent une autonomie de 4 jours par grand froid.
Le réseau de chaleur :
Le réseau de chaleur créé pour cette opération comporte une longueur totale de 7 175 ml pour 30 sous-stations.
Traitement des cendres et poussières :
Les cendres humides sont amenées par convoyeur à racleurs jusqu’à la benne. Cofely assure la reprise des bennes à cendres pour valorisation dans un centre de compostage. Les poussières du Filtre à Manche sont envoyées en décharge de classe I ou II.
Focus
La Ville de Châteaubriant a été l’objet de nombreuses sollicitations pour de nouveaux raccordements. Pour guider la Ville dans sa stratégie de gestion et de développement de son futur réseau de chaleur, un schéma directeur de réseau a été initié pour travailler à la projection de l’évolution de son réseau de chaleur à l’horizon 2020. Cette démarche se traduit notamment par la mise en œuvre d’un comité de pilotage regroupant les abonnés. Il se réunit au moins une fois par an pour à la fois valider et suivre les indicateurs de performance de suivi de l’exploitation du réseau de chaleur et débattre de son développement.
La Ville de Châteaubriant a fait de son réseau de chaleur, un outil d’échanges et de dialogue avec ses abonnés, en les réunissant chaque année. Cet outil est vivant : des extensions sont programmées, tout en incitant les abonnés à la maîtrise de leurs consommations énergétiques. Un appoint solaire en complément est à l’étude.
Facteurs de reproductibilité
Le développement des réseaux de chaleur urbain alimentés par de la biomasse est possible dans une ville de taille moyenne dès lors qu’ils sont adossés à quelques équipements consommateurs de chaleur tels que des hôpitaux. Ils permettent de décliner une stratégie énergétique territoriale en centralisant et en mutualisant la production de chaleur. Les réseaux de chaleur deviennent un levier puissant pour mobiliser les énergies renouvelables et de récupération tout en permettant la mise en œuvre d’équipements performants.
Enseignements :
Témoignage de M. Garnier, ex Premier Adjoint au Maire de Châteaubriant
Quelles ont été les différentes phases du montage de projet ?
En 2007, une étude de faisabilité a conclu aux intérêts économiques et environnementaux, de mettre en place une chaufferie bois. Un assistant à maîtrise d’ouvrage et un juriste ont été choisis pour l’accompagnement de la Ville. En 2009, nous avons lancé une délégation de service public et retenu Cofely comme concessionnaire. Après une phase d’étude finale et les travaux, la chaufferie bois a été mise à feu à l’automne 2011.
Retour sur le fonctionnement de la 1ère saison de chauffe
En phase de démarrage, une mise au point des process techniques a été réalisée. Des réglages ont été nécessaires pour corriger la fluctuation de différents paramètres (caractéristiques du bois livré, besoins en chaleur, etc). L’acquisition de compétences sur l’exploitation de la chaufferie se fait progressivement par le suivi des formations proposées par Atlanbois et par la pratique acquise par le personnel.
Comment avez-vous communiqué sur votre projet ?
Il y a eu une forte volonté politique pour rendre ce projet réalisable. La population locale est très sensibilisée, plus de 2 000 visiteurs aux journées portes ouvertes. De nombreuses visites sont encore programmées pour répondre aux demandes d’autres collectivités ou dans le cadre de formations.
AA6 - ECS - CHAUFFAGE - REFROIDISSEMENT - Le blog de l'habitat durable
ECS - CHAUFFAGE - REFROIDISSEMENT Panorama des articles du blog sur les réseaux d'eau chaude sanitaire, sur le chauffage et le refroidissement : Energie fatale, ressource de demain... ECS - ...