De l’Afrique aux Etats-Unis, le rapport s’établit de 1 à 20 au niveau des émissions par habitant.
Si l’étude émanant des Services de l’observation et des statistiques du Commissariat général au développement durable montre qu'en 2012, les émissions dues à la combustion d’énergie continuent d’augmenter (+ 1,2 %) mais ralentissent par rapport aux années précédentes, elle révèle que de l’Afrique aux Etats-Unis, le rapport s’établit de 1 à 20 au niveau des émissions par habitant.
Rapportées au PIB, ces émissions reculent dans la plupart des pays, entraînant une baisse de 2,1 % au niveau mondial. Cependant, rapportées à la population, elles stagnent. Les émissions par habitant de la Chine ont triplé au cours des vingt dernières années. En 2012, elles s’élèvent ainsi à 6,1 t CO2 / habitant : c’est plus qu’en France (5,1 t CO2 / habitant), mais toujours bien moins qu’aux états-Unis (16,1 t CO2 / habitant).
Ainsi, l’étude montre également que les émissions dues à la combustion d’énergie atteignent ainsi un niveau record de 31,7 milliards de tonnes de CO2 (Gt CO2). Cette hausse résulte d’évolutions contrastées. Les émissions croissent fortement dans les pays hors de l’annexe I de la convention-cadre CCNUCC, mais à un rythme nettement ralenti par rapport aux deux années précédentes : + 3,8 % en 2012, contre + 6,0 % en 2011 et en 2010. À l’inverse, elles continuent de diminuer dans les pays les plus développés économiquement - (- 1,5 %) tels que les états-Unis (- 4,1 %).
Les émissions comptabilisées ici sont celles issues de la combustion d’énergie fossile. Ce champ ne couvre ni les émissions fugitives comme les émissions de CO2 lors de l’extraction ou de l’acheminement d’hydrocarbures, ni celles liées aux procédés industriels et à l’incinération des déchets sans récupération d’énergie. Parmi les émissions dues à la combustion d’énergie, on distingue celles liées à la transformation d’énergie (production d’électricité, raffinage de pétrole, etc.) et celles liées à un usage final des secteurs économiques. On distingue parmi ces derniers les transports, l’industrie (y compris le BTP), l’agriculture/sylviculture/pêche et le résidentiel-tertiaire (y compris les bâtiments). Il convient de noter que : (i) les émissions des transports internationaux maritimes et aériens ne sont pas incluses dans les totaux nationaux mais comptabilisées à part ; (ii) la combustion des biocarburants et de la biomasse est considérée comme neutre en CO2, dans la mesure où le carbone émis dans l’atmosphère y avait été prélevé au préalable lors de la croissance de la plante.
En effet, l’étude constate qu’en 2012, au niveau mondial, les émissions de CO2 rapportées à la population sont de 4,5 t CO2/habitant, variant à peine par rapport à 2011 (+ 0,1 %). Cette stabilité masque deux tendances opposées : une baisse dans les pays de l’annexe I (- 1,9 %) et une hausse dans les pays hors de l’annexe I (+ 2,4 %). Cependant, les émissions par habitant dans les pays hors de l’annexe I restent trois fois plus faibles que dans les pays de l’annexe I. Depuis 1990, la population mondiale a progressé d’un tiers, donc moins vite que les émissions : ainsi, la performance mondiale s’est dégradée.
Au sein du groupe des « Brics » (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), les émissions par habitant présentent des évolutions contrastées et des niveaux hétérogènes. Par rapport à 1990, le ratio d’émission par habitant a triplé en Chine. En 2012, il s’élève à 6,1 t CO2 / habitant, dépassant nettement le niveau de la France (5,1 t CO2/habitant) et s’approchant de la moyenne de l’UE à 28. En Inde et au Brésil, il a augmenté rapidement depuis 1990, mais reste comparativement faible (1,6 et 2,2 t CO2 / hab respectivement). À l’inverse, ce ratio est élevé en Afrique du Sud (7,2 t CO2 / hab), où le charbon est très utilisé, et surtout en Russie (12 t CO2/hab), où la consommation d’énergie par habitant demeure élevée. Dans ce dernier pays, les émissions par habitant avaient chuté d’un tiers pendant la décennie 1990. Depuis le tournant des années 2000, elles se redressent progressivement.
L’étude remarque, aussi, qu’en 2012, un habitant de l’UE à 28 a émis en moyenne 6,9 t CO2, soit 19 % de moins qu’en 1990. Cette baisse est essentiellement due aux restructurations industrielles dans les années 1990 dans les pays d’Europe centrale et orientale, à l’instar de la Lituanie (- 50 %) et de la Slovaquie (- 45 %). En effet, entre 1990 et 2012, les émissions de CO2 par habitant dans les nouveaux États membres ont reculé de 27 %, contre 16 % dans l’ex-UE à 15. Avec 5,1 t CO2, un Français émet donc nettement moins en moyenne qu’un habitant des autres pays européens. La combustion d’énergie qu’il engendre émet surtout trois fois moins de CO2 qu’un habitant des États-Unis (16 t CO2).
L’étude fait apparaître que les émissions de CO2 dues à l’énergie dans le monde augmentent de 1,2 % en 2012.
En 2012, les émissions mondiales de CO dues à la combustion d’énergie s’élèvent à 31,7 milliards de tonnes (Gt CO2). Elles continuent d’augmenter, mais à un rythme moindre que les deux années précédentes : + 1,2 % en 2012, après + 2,8 % en 2011 et + 5,2 % en 2010.
Les émissions mondiales de CO2 dues à la combustion d’énergie sont désormais supérieures de 51 % à celles de 1990, année de référence pour le protocole de Kyoto. Sur la même période, la production mondiale d’énergie primaire a augmenté dans les mêmes proportions. La structure du bouquet énergétique primaire a aussi évolué sensiblement. Au niveau mondial, la part du pétrole a reculé de cinq points et celle du nucléaire d’un point, au profit du charbon (+ 4 points) et du gaz naturel (+ 2 points). La part des énergies renouvelables est restée stable. Ainsi, le SOeS révèle qu’en 2012, les combustibles fossiles émetteurs de CO2 (pétrole, charbon et gaz naturel) représentent ainsi 82 % du bouquet énergétique primaire mondial, part identique à celle de 2011. Le reste est constitué d’énergies non émettrices de CO2 : des énergies renouvelables (13 %) et de l’électricité d’origine nucléaire (5 %).
Par rapport à 1990, les émissions ont légèrement diminué dans les pays dits « de l’annexe I » (- 5,4 %) – c’est-à-dire les plus développés économiquement – alors qu’elles ont considérablement augmenté dans les « pays hors de l’annexe I » (+ 171 %).
L’annexe I de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), signée en 1992, comporte 42 pays. Il s’agit des pays développés, de la Russie et des pays d’Europe centrale et orientale « en transition vers une économie de marché ». La Chine et l’Inde ne font pas partie des pays de l’annexe I.
L’étude note également que dans ces derniers, 60 % de la hausse des émissions depuis 1990 provient de la progression de la consommation de charbon. En effet, certains pays comme la Chine et l’Inde, qui disposent d’importantes réserves de ce combustible fortement émetteur de CO2, l’ont utilisé pour satisfaire leurs besoins croissants en énergie. Les pays hors de l’annexe I sont aujourd’hui à l’origine de plus de la moitié des émissions mondiales : 55 %, contre 41 % pour les pays de l’annexe I. La part restante provient des « soutes internationales », c’est-à-dire du trafic international aérien et maritime, dont les émissions ont crû de 74 % entre 1990 et 2012. Plus du quart des émissions mondiales incombent à la Chine (26 %), de loin le premier pays émetteur devant les États-Unis (16 %).
Dans l’Union européenne (UE) à 28, les émissions s’établissent à 3,5 Gt CO2 en 2012, en baisse de 1,2 % par rapport à 2011. Ce recul touche presque tous les États membres. En particulier, les émissions de l’Italie, troisième plus gros émetteur de l’UE à 28 en 2012, diminuent nettement (- 4,6 %). À l’opposé, elles progressent au Royaume-Uni (+ 4,8 %), en Allemagne (+ 1,8 %) et en France (+ 1,6 %). À eux seuls, ces trois pays sont responsables de 44 % des émissions totales de l’UE à 28 en 2012. Par rapport à 1990, les émissions de l’UE à 28 ont diminué de 14 %, atteignant leur niveau le plus bas depuis cette date.
Enfin, l’étude du SOeS observe que l’intensité d’émission de CO2 par rapport au pIB baisse de 2,1 %.
Elle montre que la quantité de CO émise par unité de PIB3, appelée intensité d’émission de CO2 par rapport au PIB, continue à décroître au niveau mondial (- 2,1 % en 2012). Elle est désormais de 383 tonnes de CO2 par unité de PIB, soit une diminution de plus d’un quart par rapport à 1990. En effet, entre 1990 et 2012, les émissions mondiales de CO2 se sont amplifiées de moitié : c’est moins que la production de richesse qui a doublé.
Cette baisse de l’intensité énergétique s’observe dans la plupart des pays. Les exceptions concernent notamment certains grands producteurs mondiaux de pétrole comme l’Iran (+ 23 %), l’Arabie Saoudite (+ 21 %) ou le Brésil (+ 21 %). En Chine, la quantité de CO2 émise par unité de PIB a été divisée par presque quatre depuis la transition économique amorcée à la fin des années 1970. En Russie, quatrième émetteur mondial, elle a été réduite d’un tiers depuis 1990. À l’intérieur de l’UE à 28, elle a chuté de plus de 60 % en Pologne, en Slovaquie, en Roumanie et dans les pays baltes au cours de la même période. Dans l’ensemble de ces pays, la réduction de l’intensité d’émission de CO2 par rapport au PIB découle principalement de l’amélioration des procédés de l’industrie lourde et du développement de secteurs d’activités moins consommateurs d’énergie. Néanmoins, elle y reste parfois élevée : plus de 600 t CO2 / unité de PIB en Chine et en Russie, contre 383 t CO2 / unité de PIB en moyenne dans le monde. En revanche, dans l’UE à 28, elle est relativement faible : 248 t CO2 / unité de PIB, en baisse de 0,9 % en 2012. Plus précisément, elle recule dans les 13 États membres qui ont rejoint l’UE depuis 2004 (- 4,9 %), tandis qu’elle reste stable, mais à un niveau bien plus bas, dans les pays de l’ex-UE à 15. Avec 170 t CO2 / unité de PIB, la France affiche la deuxième meilleure performance de l’UE à 28, derrière la Suède (122 t CO2 / unité de PIB) où le nucléaire et l’hydraulique sont également très développés.
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