Suspension des travaux de dragage du port de Pornichet
Appelé "Saucisson de Pornichet", à juste titre par l'association Robin des Bois en raison du caractère plus que douteux de l'opération de dragage des 2 ports de Pornichet afin de permettre une augmentation de la hauteur d'eau. Des travaux de dragage qui ont débuté en septembre dernier formant un véritable ''saucisson'' qui selon la mairie à l'issue d’une étude approfondie des différents scénarios de gestion possibles, la solution retenue consiste à :
- rejeter en mer environ 150 000 m3 de sédiments propres (34 000 m3 pour le port d’échouage et 121 000 m3 pour le port à flot). Ces sédiments seront transférés via une conduite de rejet sur la zone dite des Fromentières à 1,7 km des ports. Cette zone a été utilisée il y a 10 ans pour le dragage du port à flot, aucun impact négatif n’avait été constaté. Elle présente notamment des caractéristiques courantologiques qui permettent une dispersion rapide des sédiments dans la
masse d’eau. Une 1ère tranche de 35.000 m3 permettant de passer sous le seuil de 50.000 m3 au delà duquel une enquête publique est obligatoire. Sachant que le port de Pornichet a été frappé de plein fouet par les marées noires de l’Erika et par la réplique du Prestige. Quant au reste pour le port en eau profonde, le dragage de 121 000 m3 induira de nouvelles agitations du milieu marin et côtier en raison de la remobilisation du fuel lourd de l’Erika et des autres hydrocarbures, des micropolluants chimiques stockés dans les vases.
- valoriser à terre 1 250 m3 de sédiments présentant des traces de contamination (750 m3 pour le port d’échouage et 500 m3 pour le port à flot). Les seuils observés restent pour autant inférieurs aux seuils réglementant l’immersion en mer des sédiments. Ces sédiments seront déshydratés et valorisés en remblai pour la création d’un terre-plein sur le port de plaisance.
Hors sur requête de Robin des Bois, le Tribunal Administratif de Nantes vient de décider après une audience tenue le 4 décembre 2014 de suspendre les travaux de dragage du port d’échouage de Pornichet dans la baie de La Baule.
La juge a estimé d’une part qu’il existe un doute sérieux quant à la légalité du récépissé de déclaration émis pour un dragage et un rejet normalement soumis à autorisation, et d’autre part que les pollutions organiques et chimiques constatées alors que sont effectués des rejets irréversibles en zone conchylicole, à 700 m du rivage, nécessitent de suspendre d’urgence les travaux.
L’Etat et la Chambre de Commerce et d’Industrie de Nantes - Saint-Nazaire, responsable de la gestion du port, sont condamnés à payer à Robin des Bois 500 euros de frais de justice.
C’est un grand pas pour la protection du littoral en métropole et outre-mer. L’immersion des boues de dragage est une source de pollutions majeures et diverses. Cette décision de portée nationale va pousser les ports à plus de précaution et de rigueur dans les études d’impact et dans la gestion des boues de dragage.