Couleur « blonde de Caen » pour une résille en plein cœur de la « Ville aux cent clochers »

Couleur « blonde de Caen » pour une résille en plein cœur de la « Ville aux cent clochers »

Alors que les travaux de démolition de la caserne Martin, située près de la prairie et du centre-ville de Caen, rue Daniel-Huet exactement, ont débuté en avril dernier, l’opération de renouvellement doit comprendre 179 logements, dont 50 logements à caractère social, et 18 en accession sociale. Une opération urbaine confiée à CIRMAD par la ville après que l’Etat ait cédé la caserne pour plus de 3 millions d’euros au lieu de 5 millions d’euros (valeur estimée par France Domaine) pour tenir compte de la décote due aux logements sociaux, aux équipements publics (pôle «petite enfance» de 1200 m2) et à la dépollution.

Image : © Cirmad / R. Ricciotti

Un nouvel ensemble immobilier signé Rudy Ricciotti dont le permis de construire vient d’être déposé et que les travaux de cet ensemble de 5 à 8 étages devraient démarré au début de 2016. Il sera livré en plusieurs phases d’automne 2017 au printemps 2018.

Edifiée dans les années 60, la caserne désaffectée depuis le départ de ses occupants vers un autre lieu va renaître par la réalisation de logements sociaux et d’un pôle multi-accueil (équipement public), s’inscrivant dans le cadre de la loi sur la mobilisation du foncier public du 18 janvier 2013.

Un espace de 5 800 m2 que l’architecte Rudy Ricciotti a dessiné avec pour orientation l’hippodrome de Caen. Un maximum d’yeux à destination de cet important espace vert de la ville.

Et comme réponse architecturale, Rudy Ricciotti, le roi de la résille BFUP, nous livre un projet autour d’une armature légère à la fois musclée et aérée, s’imprégnant la contradiction entre l’univers urbain et quasi balnéaire du site» explique Rudy Ricciotti. L’architecte qui se qualifie de «maniériste» déclare avoir une obsession: «Fabriquer des complexités pour donner du boulot aux gens du bâtiment car il faut bien comprendre que l’économie du bâtiment tire la France vers le haut».

«Cet ouvrage va rendre dingue les maçons. Les façades seront presque toutes différentes. Elles seront réalisées en béton, couleur « blonde de Caen », fabriqué dans la région. Car ce qui m’intéresse, c’est de générer des emplois territorialisés. On doit être des redistributeurs de richesse» clame l’architecte en égratignant au passage à ses «confrères aseptisés» qui travaillent avec «de l’inox venant de Chine». “Cela veut dire que tout sera fabriqué sur le chantier, au pire les poteaux seront construits par une entreprise dans un rayon de 20 ou 30 km”.

L’architecte explique ‘’le long de la rue Daniel Huet et boulevard Aristide Briand et jusqu’aux angles côté rue Choron, les façades seront revêtues d’une résille. L’arborescence que forme la résille viendra animer le bâtiment tout en marquant sa contemporanéité. Le rez-de-chaussée sera quant lui entièrement vitré. Le matériau prépondérant du bâtiment et de sa résille sera le béton de ton pierre. Les toitures seront majoritairement végétalisées. »

Pas de véritables terrasses au programme mais quelques balcons.

Pour la réalisation du chantier, l’opérateur Cirmad et l’architecte Rudy Riccciotti parlent d’une cinquantaine d’emplois pendant 2 ans, in situ.

Deux bailleurs sociaux seront en charge de la gestion des logements à caractère social : La Plaine Normande et Caen Habitat.