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Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Paris / Porte des Poissonniers: Part.4

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Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Paris / Porte des Poissonniers: Part.4

Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Paris / Porte des Poissonniers : Part.4

Le blog, ayant présenté succinctement les lauréats de la 12ème session d’EUROPAN, a donc souhaité publier ces 21 visions prospectives, à travers les sept sites français.

Le thème de la ‘’Ville adaptable’’ correspond aux réflexions de notre société en perpétuel mouvement. Les questionnements sociétaux à l’échelle d’un territoire ramènent d’une manière plus singulière à réfléchir sur nos modes de vies, nos usages, nos quotidiens à travers les rythmes et respirations de la ville.

Cette partie est donc consacrée au site de Paris / Porte des Poissonniers.

Localisation :

Secteur nord-est de Paris

Population :

Agglomération 10 millions hab. - Commune 2.2 millions hab. 18e ardt. 200 000 hab.

Site de réflexion :

27 ha

Site de projet :

4 ha

Site proposé par :

La Ville de Paris, avec les partenaires du projet suivants : Mairie d’arrondissement, RATP, Ministère de la Défense

MAÎTRISE DU FONCIER :

Ministère de la Défense, Ville de Paris

SUITES DONNÉES AU CONCOURS :

Étude urbaine, maîtrise d’œuvre d’espaces publics, maîtrise d’œuvre architecturale en relation avec les différents partenaires

COMMENT LE SITE RÉPOND AU THèME DE LA VILLE ADAPTABLE

Au cœur de la métropole parisienne, le site proposé, la porte des Poissonniers au nord de Paris, appartient à un vaste territoire en mutation de la périphérie parisienne. Ce territoire fait l’objet d’une réflexion stratégique visant à refaire sur elle-même une ville dense, robuste et durable, à glisser progressivement la ville de demain dans la ville d’aujourd’hui.¶ Quatre thématiques, liées aux spécificités de la situation du site, sont proposées au débat pour penser la ville adaptable : la ville maillée et accessible, la ville dense et mixte, la ville qui accueille la nature, la gestion des temporalités comme paramètre du projet urbain.

CARACTERISTIQUES DU SITE

Situé à l’interface entre Paris et de la première couronne, le territoire de référence appartient à un périmètre de projet qui s’étend sur 200 hectares dans Paris : « Paris Nord, Nord-Est ». Il est à proximité de la porte de la Chapelle, l’une des portes majeures de Paris, point de connexion du boulevard périphérique et de l’autoroute A1. Il se situe sur un axe stratégique de nouvelles polarités du Grand Paris, entre le bi-pôle des gares parisiennes du Nord et de l’Est et la future gare multimodale du pôle Pleyel - Saint Denis. Il doit bénéficier à terme d’une excellente qualité de desserte par les transports en commun.¶ En limite des anciens quartiers de faubourgs, le territoire de la porte des Poissonniers est composé de tissus urbains traditionnels, de grandes emprises d’activités industrielles, et d’opérations urbaines des années 1960-70 — logements sociaux, équipements, stades, entre- coupés par des infrastructures majeures, des réseaux viaires et ferroviaires.¶ Il est proposé pour la consultation d’Europan de mener une réflexion à deux échelles : celle d’un territoire de réflexion portant sur 27 hectares, incluant notamment une grande emprise de 8 hectares appartenant à la Régie autonome des transports parisiens et, au sein de ce territoire de référence, celle d’un site de projet de 4 hectares portant sur un terrain mutable appartenant au ministère de la Défense et ses abords immédiats.

STRATEGIE DE LA VILLE

Le Plan local d’urbanisme (PLU) et le Projet d’aménagement et de développement durable (PADD) de Paris s’inscrivent dans la perspective de construction d’une métropole durable et solidaire qui s’efforce de réduire les inégalités sociales et territoriales héritées du passé. La ville travaille aux transformations de grands secteurs mutables, près de 10% de son territoire, le plus souvent dans sa périphérie. Le site proposé appartient à l’un d’entre eux. Devant répondre à l’urgence de construire des logements, près de 6 000 par an (avec un objectif total de 40 000 logements sociaux financés durant la mandature de 2008-2014), la Ville est à la recherche de formes urbaines qui prennent en compte la diversité des modes de vie contemporains d’une grande métropole et des objectifs de durabilité, de solidarité et de mixité.

ADAPTABILITÉ : PRINCIPAUX ELEMENTS à PRENDRE EN COMPTE

Le site pose la question de la mutabilité et de l’adaptabilité de la ville dense. La mutation du territoire proposé s’appuiera sur la transformation des interstices et de grandes emprises foncières. Les mutations de la ville doivent intégrer les fonctions économiques présentes qui lui sont nécessaires. Les possibilités d’évolution du secteur doivent s’inscrire à l’échelle métropolitaine autant qu’à l’échelle locale et permettre la constitution d’une ossature urbaine robuste, support de développement d’un tissu urbain dense qui puisse voir émerger de nouveaux quartiers ainsi qu’une redynamisation et une diversification de l’activité économique.

Il s’agit de concilier avec une certaine densité des fonctions et des usages variés et complémentaires avec une priorité donnée au logement : mixte, tant du point de vue social que générationnel, aux équipements et services de proximité correspondants, ainsi qu’aux activités concourant à la richesse d’une vie de quartier. Les candidats réfléchiront à la dimension métropolitaine et feront des propositions déclinées et articulées à deux échelles :

- Celle d’une stratégie urbaine : réponse à l’échelle du périmètre de réflexion pour lequel ils proposeront une stratégie d’action illustrée par un ou des scénarios de mutation du territoire. Il s’agit avant tout de réfléchir aux potentiels d’évolutions du territoire de référence à court, moyen et long termes à travers une stratégie d’action qui sache croiser les thématiques et options énoncées ci-dessus et les confronter à la richesse et la complexité de l’existant.

- Celle d’un quartier durable et adaptable : réponse à l’échelle du site de projet, par des propositions urbaines et architecturales donnant la priorité aux fonctions résidentielles, avec une offre diversifiée de logements, imaginant les nouveaux quartiers durables de la ville dense, leurs espaces libres et leurs espaces bâtis adaptés aux modes de vie contemporains, fondés sur des rapports sociaux tels que la solidarité, l’échange ou le vivre ensemble.

Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Paris / Porte des Poissonniers: Part.4
Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Paris / Porte des Poissonniers: Part.4

Collective unit _ Monument de la Cohabitation - Mentionné

La ville adaptable est avant tout la ville ayant la faculté d’inscrire en son sein les pratiques contemporaines de ses habitants et d’incarner leurs désirs communs. Nous pensons qu’ici naît le projet urbain et architectural, à la rencontre des qualités du territoire présent et des pratiques sociales qui s’y déroulent. ¶ À Paris, comme dans d’autres grandes métropoles, 50% des ménages se constituent d’un seul individu. Les personnes célibataires, les professionnels en déplacement ou indépendants, abondent. Ces individus poly-topiques qui multiplient leurs lieux de réalisation constituent les « néo-nomades » de la ville actuelle. De par leur situation précaire et leur désinscription spatiale, ils engendrent des pratiques dynamiques de l’espace urbain qui encouragent la révision de l’habiter métropolitain.¶ Dans la structure urbaine de Paris, la bande de territoire située entre les boulevards des Maréchaux et le boulevard Périphérique joue un rôle très spécifique. Outre son importante offre infrastructurelle complétée par la mise en service du tramway, elle loge une grande partie des installations collectives parisiennes. En effet, de larges équipements comme de grandes opérations de logement collectif y trouvent une place privilégiée. Cette bande nous apparaît ainsi comme la « bande collective » et infrastructurelle de la ville, capable à la fois d’accueillir des pratiques quotidiennes cohabitantes et de mettre en relation les situations de la ville historique, voire du Grand Paris.

Si l’on considère que le rôle principal des pouvoirs publics est de procurer les installations et infrastructures nécessaires à la collectivité, permettant la relation des citoyens entre eux et aux multiples aménités urbaines, alors nous pensons que la ville de Paris doit se doter d’un nouvel équipement. Ce projet de collectif contemporain renouvelé trouve tout naturellement sa place sur la bande périphérique. Nous y proposons l’installation « d’unités collectives » qui, en tant que points d’ancrage d’une culture urbaine contemporaine, incarneraient les «monuments ordinaires» de la ville. ¶ Ce nouvel équipement ambitionne d’inscrire la précarité des pratiques nomades des acteurs métropolitains, d’encourager leur indépendance et leur créativité, et de promouvoir leur cohabitation et leurs collaborations au sein du système métropolitain. ¶ Pour nous, ici réside le concept d’adaptabilité, dans la non-hiérarchisation et le dés-échelonnage de la relation entretenue par les individus seuls entre eux et avec l’entièreté du territoire. Nous imaginons ainsi le dispositif comme une infrastructure capable de pourvoir un interrelationnel variant. L’unité située porte des Poissonniers s’imprègne des qualités du site et propose l’agrégation d’unités individuelles d’habiter, au sein d’un même élément architectural. Les unités cohabitantes restent totalement indépendantes, en relation directe avec l’environnement, et tout à fait libres de choisir leurs occasionnelles collaborations.

L’avis du jury

La proposition interprète le périmètre d’étude comme un ensemble d’éléments disparates et autonomes reliés par un espace public et largement végétal. La proposition architecturale se concentre sur un prototype de « monument de la cohabitation » destiné à des habitants temporaires de la ville. Cette proposition est une interprétation forte de la vie métropolitaine dont le caractère impermanent pourrait même devenir une esthétique. Le jury a apprécié les questions posées par le projet au regard du nomadisme métropolitain et les nouvelles formes d’habiter. Il a par ailleurs jugé très intéressante la réponse typologique apportée sur le site au regard du fonctionnement de la bande urbaine située entre le boulevard des maréchaux et le boulevard périphérique.

L’équipe :

Représentante de l’équipe

Julia Tournaire, architecte FR

Associée

Marie-Charlotte Dalin, architecte FR

Coordonnées de l’équipe

+33 (0)6 76 76 72 80 a.collectiveunit@gmail.com

Nous sommes deux jeunes architectes collaborant ensemble depuis nos débuts. C’est il y a trois ans, au cours de notre projet de fin d’études réalisé à l’École nationale supérieure d’architecture de Lyon, que nous avons commencé à élaborer une pensée commune et personnelle de la ville et de l’architecture. Depuis, chacune a pu connaître le travail en agence, à Rotterdam et Bruxelles et, parallèlement, à Berlin. Ces expériences enrichissantes et formatrices nous ont aussi permis de consolider notre discours — leur appréhension se confrontant à nos propos. La poursuite de notre travail conjoint est toujours restée inhérente à nos aspirations, et nous avons à cœur de faire évoluer et de partager notre vision. C’est au cours d’une période de transition professionnelle que nous sommes revenues en France, et spécifiquement à Paris, afin de continuer à développer nos idées, et de les confronter à de nouvelles problématiques de la ville. Par le concours Europan, face à une nouvelle situation urbaine, nous avons pu remettre en jeu notre discours.

Nous pensons que les paradigmes de la ville doivent être redéfinis au regard des substrats urbains actuels. Nous estimons qu’il n’y a pas de sous-urbanité ou de non-urbanité mais des modèles urbains divers et caractérisés, aux qualités propres, qu’il convient de révéler. Nous considérons le projet comme point de rencontre et de synthèse des différentes échelles de la ville contemporaine. Pour nous, il se fonde sur une observation sensible du territoire urbanisé et des pratiques de ses habitants. Nous croyons au projet transcalaire qui, dans un seul bâtiment, peut incarner les enjeux d’un vaste territoire, tout comme le détail de pratiques individuelles peut révéler les enjeux de la métropole. Nous prônons une approche transversale intégrée du projet, au-delà des usuels clivages entre recherche et design, urbanisme et architecture.

collective unit _ monument de la cohabitation

collective unit _ monument de la cohabitation

Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Paris / Porte des Poissonniers: Part.4

Green Belt Dilatation - Mentionné

Le site de la porte des Poissonniers à Paris a retenu toute notre attention pour ses enjeux métropolitains au sein du territoire de projet Paris Nord-Est, pour la réflexion à porter sur de nouvelles formes de densités au sein de l’enceinte parisienne à travers la question sensible des grandes hauteurs et pour la présence de la petite ceinture parisienne comme entité paysagère, patrimoniale et poétique à laquelle redonner vie. ¶ À travers un îlot fertile et un parc, le projet « Green Belt Dilatation » pour la porte des Poissonniers revisite la place de la nature en ville pour conjuguer stabilité et adaptabilité dans un contexte territorial en forte mutation. ¶ Au sein d’un réseau de parcs, situés à l’interface entre Paris et banlieue, cette dilation de la ceinture verte tend vers un renforcement mutuel entre densité et nature pour promouvoir qualité du cadre de vie et intensité des échanges. Deux grands mails nord/sud, qui désenclavent le site, tissent des liens avec Saint-Ouen à travers un nouveau franchissement du périphérique au nord et se prolongent vers le cœur du 18e arrondissement et le Sacré-Cœur au sud. Réactivées, la ceinture verte et la petite ceinture s’inscrivent comme des lieux de cohésion sociale, urbaine et paysagère à l’échelle du Grand Paris.

Ces espaces publics majeurs constituent les jalons d’un réseau doux à développer entre les centralités névralgiques de la gare du Nord et de la future gare Pleyel. Cette respiration urbaine s’offre comme une condition fondamentale pour bien vivre la densité au sein d’une métropole et donne à Paris Nord un atout majeur en termes d’attractivité et d’usages pour ses habitants. ¶ L’îlot fertile dépasse les principes des formes urbaines des «Habitats à bon marché » et haussmanniennes pour répondre à de nouveaux enjeux de densité et de développement durable. Il emprunte à celles-ci les règles d’alignements et de hauteur pour s’inscrire dans la trame urbaine mais innove à travers une « cinquième façade » vivante et animée.

Une nappe de cours, jardins et potagers connectés entre eux ouvre des vues dégagées à hauteur des toits parisiens pour chaque habitant. Des émergences dont la base prolonge ces espaces de convivialité à l’intérieur des bâtiments affirment le skyline de la porte des Poissonniers où des tours sont déjà présentes. Des programmes de standings variés, intégrant des espaces extérieurs généreux et une végétation abondante proposent de nouvelles perspectives pour vivre positivement la densité et la verticalité. Autonome de par sa mixité programmatique et ainsi apte à s’adapter à un contexte de grande mutabilité, la typologie d’îlot fertile pourrait être étendue à la ceinture verte. Elle pourrait ainsi renforcer l’identité de cette entité paysagère dont elle porte les principes : 50% vert / 50% dense. Cette régénération de la porte des Poissonniers va souligner et renforcer l’entité de la ceinture verte de Paris, son rôle d’interface et de poumon vert à l’échelle du Grand Paris. L’émergence de ce nouveau quartier pourrait être l’amorce d’un projet sensible et cohérent qui redonnerait une nouvelle dimension à la petite ceinture et qui réinscrirait son empreinte dans l’esprit des Parisiens et dans le cœur de Paris.

L’avis du jury

Le projet propose de créer un vaste parc articulé avec la petite ceinture (dénommée Low Line en référence à la High Line de New York) au sud du boulevard Ney, dans une vision large des espaces verts des limites de Paris. Une approche qui articule différentes échelles et horizons temporels. La limitation de l’usage de la voiture est instaurée. Un franchissement du périphérique est installé en prolongement de la trame viaire de Saint-Ouen. Un travail sur les gabarits est proposé au moyen de tours séquencées avec de nouveaux espaces collectifs. Le jury a apprécié l’approche territoriale du projet menée au niveau des circulations douces. Il a également été sensible à la reprise de la thématique de la ceinture verte qui permet de donner une respiration urbaine et de mettre le quartier en réseau.

L’équipe :

MWAB Architectes Urbanistes

Représentante de l’équipe

Anne-Lise Bideaud, architecte urbaniste FR

Associé

Matthieu Wotling, architecte FR

Coordonnées de l’équipe

MWAB Architectes Urbanistes 115, Rue Manin 75019 Paris, France +33 (0)9 51 81 05 54 mwab@live.fr

www.mwab.eu

Tous deux diplômés en architecture à l’ENSAIS/INSA de Strasbourg, nous avons nourri des approches complémentaires du projet urbain. Anne-Lise Bideaud a développé une approche transversale et sensible en tant que chef de projet au sein de l’agence de paysage TN+ et acquis une expertise en stratégie territoriale à travers la formation d’urbanisme de Sciences Po Paris et aux Ateliers Lion. Matthieu Wotling a développé une exigence en termes de matérialité et d’écriture architecturale et une expérience solide en termes de coordination et de gestion de projet en tant qu’architecte pour Patrick Berger puis de directeur de projets pour Kengo Kuma & Associates.

Forts de ces parcours complémentaires entre architecture, urbanisme et paysage, nous avons fondé l’atelier MWAB en 2008 pour développer des projets de maîtrise d’œuvre urbaine et architecturale. Nous avons notamment été lauréat Europan9 au Locle, en Suisse, et Europan10 à Saintes en France. Ces expériences que nous poursuivons en phase pré-opérationnelle nous ont permis de nous confronter à des problématiques très actuelles sur des sites exceptionnels.¶ Que nous intervenions à l’échelle d’un logement, d’un quartier ou d’une vallée, nous cherchons à capter l’essence du lieu pour y fonder les lignes directrices du projet. À travers une expression contemporaine, nous cherchons à ancrer les lignes directrices du projet dans les tracés pérennes du territoire, pour porter une vision à la fois positive, ambitieuse et respectueuse des lieux et des habitants. Le grand écart permanent entre le micro et le macro, la possibilité d’imaginer des lieux de vie pour une petite famille, pour un quartier ou d’anticiper sur l’avenir d’un territoire plus vaste, nous font vibrer et nous stimule. ¶ La participation au concours Europan, comme à des séminaires ou des interventions en école d’architecture constituent pour nous des temps privilégiés d’ouverture, d’innovation et d’échange au cœur de cette pratique.

Green Belt Dilatation

Green Belt Dilatation

Retour sur 3 visions de la ‘’Ville ADAPTABLE’’ à travers Paris / Porte des Poissonniers: Part.4

In transition - A local metropolis - Mentionné

Le choix du site Paris-Porte des Poissonniers vient de l’intérêt pour sa situation urbaine en périphérie de la ville de Paris, là où se trouve en grande partie le potentiel des projets urbains. La périphérie doit réagir à la réalité de l’existant avec courage et présenter des stratégies afin de mieux intégrer le boulevard Périphérique, barrière principale entre Paris et sa banlieue. Le défi consiste alors à développer un projet qui offre, tout en se situant entre ces deux extrêmes urbains, une continuité de la ville tant à travers ses fortes ruptures que son bâti existant qui caractérisent le site. Pour répondre à ce défi, la stratégie du projet « in transition - a local metropolis » est directement rattachée au thème du concours Europan « la ville adaptable ». C’est une ville qui non seulement peut s’adapter spatialement, mais également dans le temps aux conditions données. Concernant l’espace, le site de réflexion se caractérise par des situations urbaines très hétérogènes qui se présentent comme des zones séparées les unes des autres par de fortes ruptures. D’un point de vue temporel, le site ne peut que se développer à des rythmes différents : certains bâtiments seront utilisés plus longtemps ou s’adapteront plus facilement que d’autres. La stratégie appliquée au site doit donc intégrer le facteur temps dans le développement des espaces. L’idée principale du projet est fondée, dans le plan urbain, sur la simultanéité d’une grande et d’une petite échelle. Ainsi, le plan peut-il se développer selon un rythme à la fois temporel et spatial. Les bâtiments de petite échelle s’intègrent dans le tissu existant de même que les micro-interventions temporaires qui, elles, interagissent plus rapidement avec le site tout en en changeant l’esprit d’une manière durable. La petite échelle crée alors une base solide d’un espace totalement public tout en restant flexible et perméable pour accueillir dans un second temps les bâtiments à grande échelle. Les tours, visibles au loin, offriront des vues uniques sur Paris métropole. Cette simultanéité d’échelles, du local à la métropole, constitue une vision singulière de la ville contemporaine. Au cours du développement du site, les zones encore séparées les unes des autres vont jouer leur rôle bien défini à des moments rythmés par le plan du projet. La première initiative de déclenchement du projet correspond aux « open space pioneers », qui consistent en des interventions simples dans l’espace public permettant d’accéder aux zones fermées comme le site RATP, l’aire de sport ou les casernes. Petit à petit, le plan se développera : une permutation des fonctions entre les zones se mettra en place, des connexions directes sous forme de passages piétons s’installeront, les bâtiments gênants seront démolis successivement, le bâti neuf s’insérera sur le site du projet, le site RATP avec la réaffectation des lieux sera densifié et, finalement, le boulevard Périphérique sera « dépassé » grâce aux constructions prévues à long termes.

L’avis du jury

Cette équipe met en place une stratégie pertinente et développée à toutes les échelles d’espace et de temps jusqu’à la traduction architecturale. Le projet travaille à partir d’un maillage de l’espace public et d’une densification aérée, en développant notamment un dispositif de petites tours articulées à d’autres typologies. L’ensemble du programme est respecté en accueillant une grande diversité de fonctions. L’espace public est extrêmement diversifié, il se prolonge jusqu’au rez-de-chaussée de chaque bâtiment. Le jury a apprécié le caractère prospectif de la proposition qui offre une réflexion singulière sur le type architectural de la tour. Le projet met en effet en place un système urbain « granulaire » qui sort de la logique d’objets ou de celle d’îlots. Le jury a également souligné la qualité des typologies développées et la richesse programmatique verticale qui apporte un vrai confort d’usage.

L’équipe :

Représentant de l’équipe

Fabian Wallmüller, architecte AT

Associés

Christina Kimmerle, architecte AT Dominik Scheuch, paysagiste AT

Collaboratrice

Eva Radenich, étudiante paysagiste AT

Coordonnées de l’équipe

Fabian Wallmüller – Hirschengasse 2/11 – 1060 Vienna, Austria +43 650 600 99 01 office@fabianwallmueller.net

www.fabianwallmueller.net www.coarch.org / www.yewo.at

Notre équipe se compose de deux archi- tectes et un paysagiste, tous trois diplômés en Autriche, et forts d’une expérience développée dans divers pays - la France, entre autres - pendant leurs études et leurs parcours professionnels.¶ Fabian Wallmüller, originaire de Graz [AT],est diplômé en architecture de l’Université de technologie de Graz en 2003. Pendant et après ses études, il travaille notamment aux Pays-Bas. En 2008 - 2009, Fabian prend part au comité des directeurs de la Maison d’architecture de Graz, puis décide de partir à Paris pour un séjour professionnel. De retour en Autriche, en 2011, il s’engage avec les Architectes sans Frontières et fonde sa propre agence en 2013.

Christina Kimmerle, originaire de Munich [D], a également obtenu son diplôme en architecture à l’Université de technologie de Graz en 2007 avec des séjours d’études à Berlin et Paris. Après ses études, elle enseigne à l’Université de technologie de Graz. En 2009, Christina reçoit une bourse professionnelle du Ministère autrichien de la Culture pour travailler à Paris où elle reste pendant trois ans. Rentrée en Autriche en 2012, elle fonde son studio CoArch.¶ Dominik Scheuch, originaire de Vienne [AT],est diplômé en paysage à l’Université d’agronomie de Vienne en 2003 avec des séjours d’études en Allemagne et en Hongrie. Après plusieurs expériences professionnelles au sein de diverses agences, il fonde en 2009 son agence de paysagisme « yewo landscapes ». Il est alors retenu à plusieurs concours et remporte notamment un premier prix au concours du Domaine de Chaumont-sur-Loire en 2011.¶ Notre collaboration pour le concours Europan France s’est faite naturellement autour de nos compétences à la fois en architecture, urbanisme et paysagisme mais également de par notre intérêt commun pour le site de Paris - Porte des Poissonniers. L’évidence du choix de ce site vient aussi du fait que Fabian et Christina ont habité pendant deux ans juste à côté de ce site qu’ils ont, de ce fait, expérimenté « en direct ».

In transition - A local metropolis

In transition - A local metropolis


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