2015 : vers un nouveau cycle à la hausse pour le BTP européen ? Mais pas en France...

2015 : vers un nouveau cycle à la hausse pour le BTP européen ? Mais pas en France...

Selon le réseau d’instituts d’études Euroconstruct, le secteur de la construction va enfin connaître une reprise franche lors des trois prochaines années. Toutefois, il précise un risque d'un ralentissement de la croissance allemande. Le marché européen de la construction en 2014 est entré dans une nouvelle phase de croissance. Après sept ans de crise profonde, au cours de laquelle le marché a perdu 21%, et après une nouvelle négative 2013 (-2,7%), 2014 semble confirmé pour être la première année de reprise de la production de la construction, restant toutefois modérée cette année (1 %), mais se consolidera dans un proche avenir : + 2,1% en 2015 et + 2,2% dans la prochaine période de deux ans.
Même avec de fortes disparités au sein des 19 pays, l'économie européenne se redresse, mais plus lentement que prévu. La reprise a pris de l'ampleur au Royaume-Uni; la croissance s'accélère aussi dans les pays d'Europe du Nord en dehors de la zone euro. Dans la zone euro, à la place, la récession semble terminée (sauf en Italie), mais une impasse économique est latente. Les salaires et les prix stagnent et les niveaux de chômage sont à des niveaux records, après quatre années de mesures d'austérité générales.

Le réseau Euroconstruct estime que dans l'ensemble, la croissance économique sera faible, puisque le marché du travail est encore fragile dans de nombreux pays, le marché du crédit est encore restraint et la correction des comptes publics est toujours en cours. Et principalement dans la zone euro, les inquiétudes sur le risque de déflation sont maintenant plus réaliste qu'il ya six mois.
Dans ce scénario économique faible, les nouvelles perspectives pour l'activité de la construction en Europe indique que la production sectorielle au creux de la vague en 2013 devrait se stabiliser à un niveau très modeste en 2014. Ainsi, cette nouvelle phase peut être décrite comme une modeste reprise des niveaux de production.

Selon les nouvelles estimations, les trois principaux segments du marché de la construction devraient augmenter dans le court à moyen terme, mais avec quelques particularités. Le secteur résidentiel continue de souffrir, en particulier la nouvelle production qui, après une nouvelle réduction sévère de l'année dernière (-4%), stagne (0,1%) en 2014, mais dans le court à moyen terme sera un moteur très important pour le secteur européen (près de 4 points de pourcentage en moyenne dans la période de trois ans de 2015 à 2017). La tendance est similaire pour les nouveaux investissements non résidentiels, dont la chute en 2013 a été encore plus forte, mais la croissance prévue est plus modéré que celui pour le résidentiel (un peu plus de 2% sur la période 2015-2017).

Pour les travaux de génie civil, la reprise en 2014 est plus forte si on la compare aux segments de construction (+ 1,4%), même si elle a été le segment de marché le plus marqué par rapport au reste des segment de la construction et par rapport aux six mois précédents (principalement en raison de la révision à la baisse au Royaume-Uni) . Mais le secteur va continuer à croître à une vitesse fixée à 2,5% dans les trois prochaines années, ce qui devrait s'accélérer d'année en année. Enfin, l'activité de construction de rénovation continue d'avoir un effet d'amortissement important pour l'ensemble du secteur de la construction, en effet il a été en mesure d'absorber une partie de la baisse de la période écoulée, et de stabiliser la tendance dans un avenir proche.

D'une manière générale, la dernière conférence semestrielle Euroconstruct, qui s’est déroulée à Milan le 19 novembre, montre que le marché européen du BTP est entré dans une nouvelle phase de croissance. Après sept années de crise au cours de laquelle le marché a perdu 21 %, 2014 sera la première de reprise. Celle-ci sera modérée (+ 1,0 %), mais se consolidera dans un proche avenir : + 2,1 % en 2015 et + 2,2 % en 2016 puis en 2017. Quant à la France, c'est le seul pays, avec la Suisse, à ne pas repartir : après une chute de 2,8 % en 2014, elle devrait continuer de baisser en 2015 (- 0,4 %). La raprise devrait être attendue en 2016. En revanche, la reprise prend de l’ampleur au Royaume-Uni dès 2015 (+ 5,1 %), tandis que l’Allemagne connaît encore une belle vigueur (+ 1,8 %). Même l’Italie (+ 1,1 %) et l’Espagne (+ 1,8 %) sortent la tête de l’eau. La Pologne affiche une santé insolente (+ 7,1 %).