DEINOCHEM : produire une nouvelle génération de composés chimiques se substituant aux composés pétrosourcés à partir de biomasse non alimentaire
La société Deinove, créée en 2006 par la rencontre entre le meilleur de la recherche académique et du capital-risque français, s’inscrit dans le domaine de la chimie du végétal en concevant et développant de nouveaux standards de bio-production fondés sur des bactéries aux potentiels encore inexploités : les Déinocoques. En s’appuyant sur leurs propriétés génétiques singulières et leur robustesse hors du commun, DEINOVE optimise les capacités métaboliques et fermentaires de ces « micro-usines » naturelles pour fabriquer des produits à haute valeur ajoutée à partir de biomasse non alimentaire. Les premiers marchés de la Société sont les biocarburants de 2ème génération (DEINOL) et les composants chimiques alternatifs aux produits dérivés de l’industrie pétrolière.
Fort de ces nouvelles recherches, la société Deinove a reçu un important financement de la part des investissements d’avenir pour son programme DEINOCHEM.
S’inscrivant dans le cadre du programme «démonstrateurs et plateformes technologiques en énergies renouvelables et décarbonées et chimie verte » des Investissements d’Avenir, le programme DEINOCHEM a reçu près de 6 millions d’euros.
« Nous sommes ravis de soutenir ce projet innovant français d’envergure internationale. DEINOVE a été fondée en France et travaille au développement des solutions de demain avec des technologies de rupture...qui font partie intégrante des innovations françaises à pousser pour être dans la course mondiale », souligne Arnaud Montebourg, Ministre du Redressement Productif.
« Avec ce financement, un des plus importants jamais octroyés par le Gouvernement français dans le secteur de la chimie du végétal, notre pays a clairement placé les biotechnologies au cœur de son projet d’innovation industrielle et DEINOVE a été mentionnée dans le rapport « Innovation 2030 » d’Anne Lauvergeon comme une entreprise en pointe dans la chimie du végétal, un secteur considéré comme stratégique pour préparer la transition énergétique qui s’impose face aux énergies fossiles qui s’épuisent et polluent », commente Emmanuel Petiot, directeur général de DEINOVE.
« Nous sommes fiers d’avoir été retenus pour ce projet. Ce soutien accompagne un programme d’investissement ambitieux qui vise à faire émerger DEINOVE comme un acteur technologique majeur de la chimie verte dans le monde », souligne le Docteur Philippe Pouletty, Président et co-fondateur de DEINOVE.
Ainsi, l’état a apporté son soutien à DEINOVE pour la mise en place d’un démonstrateur de recherche permettant de développer la production d’au moins 2 composés isoprénoïdes à partir d’un substrat modèle d’ici 3 ans et demi. Sur avis des instances de gouvernance du programme des Investissements d’Avenir qui réunit l’ensemble des ministères compétents (ministre du redressement productif, ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche et ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt) opéré par l’ADEME et sur décision du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, le projet sera soutenu sous forme d’avances remboursables. Un calendrier avec jalons et étapes clés a été établi et une convention entre DEINOVE et l’ADEME est en cours de rédaction.
Au plan mondial, la chimie verte constitue déjà un marché de 135 milliards de dollars (100 milliards d’euros) et une forte progression est attendue dans les prochaines années. 2ème producteur agricole mondial1, l’Europe dispose d’une importante réserve de biomasse, et compte plusieurs groupes leaders dans le domaine de la chimie et de l’agro-industrie. La France en particulier, 1er pays producteur agricole en Europe, a les moyens de renforcer son leadership par la qualité de sa recherche et de son innovation technologique.
Le programme DEINOCHEM et les isoprénoïdes :
Le programme DEINOCHEM ambitionne à terme de produire une nouvelle génération de composés chimiques qui pourront se substituer aux composés traditionnellement pétrosourcés à partir de biomasse non alimentaire telle que paille de blé, drêches, épis de maïs, cultures énergétiques dédiées et déchets industriels et urbains notamment et grâce aux bactéries Déinocoques. Il s’est d’abord concentré sur l’identification des souches Déinocoques les plus adaptées pour produire des composés d’intérêt industriel et sur le développement de la plateforme technologique de DEINOVE. Un projet isoprénoïdes a ensuite été lancé en 2010 et labellisé par le pôle IAR2 en 2011. C’est ce projet qui fait l’objet du soutien de l’État, et qui regroupe des produits comme l’isoprène, les caroténoïdes, le linalol, le géraniol ou encore le myrcène. Ces intermédiaires chimiques sont aujourd’hui en grande partie issus de la pétrochimie et utilisés dans de très nombreux secteurs tels que la chimie de spécialité, la parfumerie, l’alimentation animale, les cosmétiques, la pharmacie... L’objectif de DEINOVE est de proposer, dans les quelques années qui viennent, des procédés de bio-production performants et économiques à partir de biomasse et fondés sur l’exploitation des bactéries Deinocoques qui présentent de fortes prédispositions à ce développement : expression naturelle de certains isoprénoïdes, résistance à la toxicité de ceux-ci, capacités démontrées à rendre ces bactéries « hyperproductrices » de tel ou tel produit d’intérêt.
Nouveaux locaux à Montpellier :
Pour accompagner sa croissance et la montée en puissance de DEINOVE, la Société a emménagé en octobre 2013 dans un nouveau bâtiment, Cap Sigma, qui fait partie du Biopôle Euromédecine, géré par l’Agglomération de Montpellier. La ville dispose d’une recherche particulièrement dynamique dans le domaine des biotechs. Les nouveaux locaux sont proches des campus universitaires, des grands instituts de recherche tels le CNRS, l’INRA et le CIRAD et de leurs laboratoires.
DEINOVE occupe désormais 1 000m2 de locaux entièrement aménagés à façon par l’Agglomération de Montpellier pour répondre à ses besoins : une salle blanche, qui héberge un équipement robotique de pointe, une plateforme informatique destinée à l’automatisation des assemblages de gènes et la construction de souche, un laboratoire de fermentation allant du petit fermenteur multi-parallèle au fermenteur de 20L, des équipements analytiques de pointe permettant de caractériser et de quantifier les molécules produites et un grand nombre de métabolites, ainsi que des équipements nécessaires à la caractérisation des composants de la biomasse végétale.