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24 % des sans-logis occupent un emploi

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24 % des sans-logis occupent un emploi

24 % des sans-logis occupent un emploi

Alors que les gouvernements se succèdent les questions sur le logement demeurent, son coût, sa rareté, … bref toujours la même résonnance et un constat lancinant notamment, il ne suffit plus de travailler pour acquérir un toit…

Et oui, en 2014, 24 % des sans-logis occupent un emploi comme le prouve une étude l’Insee constatant par ailleurs, que les sources fiscales mettent en évidence l’importance des revenus du patrimoine dans la composition du revenu déclaré. Ils sont entre 95 % parmi les aisés et 99 % parmi les plus aisés à déclarer des revenus de valeurs mobilières en 2011. Environ 70 % d’entre eux déclarent également des revenus fonciers, contre moins de 15 % dans le reste de la population.

Compte tenu de la répartition des revenus du patrimoine dans la population, leur progression en 2011 bénéficie ainsi surtout aux catégories aisées. La masse des très hauts revenus progresse de 4,5 % en moyenne, après + 4,6 % en 2010. Près des deux tiers de cette hausse s’expliquent par celle des revenus du patrimoine, alors que ceux-ci représentent 30 % de l’ensemble de leurs revenus déclarés (hors revenus exceptionnels) en 2011. Cette part ne s’élevait qu’à 22 % sept ans auparavant.

Les sans-domicile dans l'agglomération parisienne : une population en très forte croissance. « Début 2012, 28 800 adultes francophones sans domicile ont été dénombrés dans l’agglomération parisienne, ce qui représente une hausse de 84 % par rapport à 2001. Cette population, en majorité jeune, masculine et étrangère, est restée en moyenne pendant 9 mois sans domicile en 2011 dont 1,7 mois sans abri. Toutefois, depuis 2001, elle vieillit et se féminise. La moitié des sans-domicile utilise un service d’hébergement collectif, 40 % occupent des chambres d’hôtel ou des logements gérés par des associations, les autres sont sans abri. Depuis 2001, sous l’effet d’une demande d’hébergement d’urgence en forte croissance, le nombre de chambres d’hôtel a beaucoup augmenté, les autres segments de l’offre restant relativement stables »

Depuis quelques années il ne suffit plus de travailler pour avoir un toit. Une situation qui s’aggrave avec la crise et la pénurie d’hébergements sociaux.

Chaque matin à huit heures, Bernard, la petite quarantaine, débarque à vélo à l’accueil de jour de la Boutique Solidarité de Metz. Après avoir pris une douche, il enfile ses vêtements propres puis avale très rapidement un petit-déjeuner. En selle pour ne pas arriver en retard à son poste.

BERNARD, « BRIGADIER SCOLAIRE »

Bernard est employé par la mairie pour aider les élèves à traverser la rue devant leur école. À midi, il ne déjeune pas faute de moyens. Et le soir, il dîne tantôt au Resto du cœur, tantôt au Secours Catholique, tantôt grâce à la Fondation ou a Emmaüs. Son activité, complétée par le RSA, lui assure l’essentiel, mais pas un toit. Un contrat précaire, personne pour se porter caution, aucun ami, aucune famille pour l’accueillir… alors Bernard dort dans sa vieille voiture dont il ne peut plus payer l’assurance.

L’hiver, un amoncellement de couvertures et quelques litres d’essence lui permettent de se chauffer. Sa journée terminée, il tourne en rond, s’ennuie et avoue « que quelquefois au lieu de dîner, il sombre dans l’alcool pour oublier, s’assommer, ne plus penser. »

Sa seule activité, en dehors de son job : entretenir son linge, car il tient à être toujours impeccable.

L’étude de l’Insee montre bien que le taux d'emploi varie fortement en fonction du type d’hébergement. Ainsi, 31 % des sans-domicile qui travaillent disposent d’un logement par le biais d’une association, 25 % dorment dans un centre où ils peuvent aussi rester pendant la journée.

Mais ce pourcentage tombe à 13 % pour les personnes vivant dans la rue, comme Bernard, où trouvant refuge le soir seulement dans un centre d’hébergement. Il faut un sacré courage, une vraie fierté et l’envie de s’en sortir chevillée au corps pour après des nuits inconfortables assurer son poste et donner le change à son entourage.

Comme l’explique Bernard : « la société porte un regard négatif sur les sans-domicile-fixe. Si les autres savaient le nombre de démarches que j’ai entreprises, en vain, pour me loger et le nombre de fois où j’ai, sans résultat, composé le 115. Et la honte que je ressens de vivre comme ça à mon âge...»

Source : Fondation Abbé-Pierre

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