700 secousses enregistrées dans la nuit du 23 au 24 août autour du Bardarbunga
Après avoir interdit le trafic aérien dans le secteur du plus important volcan du pays, le Bardarbunga, en élevant le niveau d’alerte d’orange à rouge après avoir détecté une petite éruption, le Service météorologique islandais (IMO) a abaissé son niveau d’alerte repassant à celui d’orange.
L’IMO a précisé qu’il n’y avait pas eu d’éruption du volcan sous-glaciaire samedi, contrairement à ce qui avait été annoncé précédemment.
«Il n’y a actuellement aucun signe d’activité volcanique», rapporte l’IMO sur le portail internet samedi soir.
L’alerte rouge annoncée samedi avait entrainé la fermeture de l’espace aérien dans la zone du volcan, les aéroports islandais étant néanmoins restés ouverts.
Une intense activité sismique persistait autour du Bardarbunga, avec plus de 700 secousses enregistrées dans la nuit de samedi à dimanche, dont deux séismes de magnitude 5,3 et 5,1, les plus puissants dans cette zone depuis 1996.
Une éventuelle explosion du Bardarbunga pourrait engendrer un gigantesque nuage de poussière susceptible de perturber, voire d’interrompre le trafic aérien au-dessus de l’Europe et de l’Atlantique nord.
En avril 2010, l’éruption du volcan Eyjafjallajökull avait provoqué la plus grande fermeture d’espace aérien depuis la deuxième guerre mondiale, affectant plus de 100.000 vols et 8 millions de passagers.
En 2011, l’éruption du volcan sous-glaciaire Grimsvotn avait de nouveau contraint l’Islande à fermer son espace aérien.
L’île compte plus de 100 volcans, dont quelques-uns des plus actifs de la planète.
Le système volcanique du Bardarbunga, aussi appelé Bardarbunga-Veidivötn, est le plus vaste d'Islande, avec une longueur de 190 km et une largeur moyenne de 28 km. Il couvre au total 2500 km² et est formé de deux édifices principaux qui sont le Bardarbunga et sa caldera sommitale, et le Hamarinn.
Il se localise, avec son voisin le Grimsvötn, presque à l'aplomb du panache mantellique qui alimente, avec l'ouverture de la Ride Médio-Atlantique, le volcanisme islandais. Des études récentes, analysant avec précision la stratigraphie des dépôts liés à l'activité volcanique dans la zone du Vatnajoküll, ont montré que l'édifice à connu au moins 19 éruptions depuis l'an 1200.
C'est à la fin du 15ème siècle que l'édifice à connu l'éruption la plus importante de son histoire récente, avec un VEI estimé à 6, produite par le système d'évent de Veidivötn. C'est aussi lui qui, il y a environ 6650 ans, a produit la plus importante éruption effusive holocène sur Terre, libérant presque 25 km3 de lave.
Les statistiques précisant la fréquence des éruptions montrent que l'activité volcanique dans la zone du Vatnajokül (Bardabunga, Grimsvötn) a été maximale il y a 6500 et 1500 ans environ, et est minimale depuis les 1000 dernières années. Cependant la position de ces volcans, à l'aplomb du point chaud alimentant le volcanisme, laisse penser que l'activité éruptive pourrait devenir plus fréquente dans un délai géologiquement très court (siècles).
Les études géochimiques suggèrent en effet que les périodes d'activité plus faibles peuvent correspondre à des réalimentations de la chambre magmatique.