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Le « 57 Métal », plus qu’une œuvre architecturale, une vision postmoderne de l’architecture industrielle

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Le « 57 Métal », plus qu’une œuvre architecturale, une vision postmoderne de l’architecture industrielle

Le « 57 Métal », plus qu’une œuvre architecturale, une vision postmoderne de l’architecture industrielle

Menacé de démolition, le « 57 Métal » œuvre de Claude Vasconi qui abritait l’ancien atelier de modelage des outils de presse, au 1967, rue du Vieux-Pont- de-Sèvres, à l’angle du quai de Stalingrad, est l’un des derniers témoignages de l’implantation des usines Renault à Boulogne-Billancourt.

Un permis de démolir du bâtiment déposé par le propriétaire du terrain, a fait l’objet d’un refus du maire de Boulogne-Billancourt. Face à cette même perspective, quelque 140 personnalités, parmi lesquelles des architectes de renom, ont fait connaître leur émotion quant au risque de disparition de ce bâtiment, à travers la signature d’un manifeste pour sauver le « 57 Métal ».

Devant la nature des interrogations relatives à ce dossier et notamment au devenir du bâtiment de Claude Vasconi, Aurélie Filippetti a confié une mission de médiation à Jean-Pierre Duport, préfet honoraire et ancien directeur de l'architecture et de l'urbanisme, avec l’ensemble des parties prenantes, les Ministères concernés et le soutien du préfet du département des Hauts-de- Seine.

Cette médiation préfigure l’esprit des dispositions en projet dans la future loi relative aux patrimoines culturels pour une meilleure prise en compte du patrimoine architectural et urbain récent dans les processus de transformation du territoire.

Implanté à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) sur les anciens terrains Renault, ce bâtiment date de 1984. Conçu par l’architecte Claude Vasconi, avant d’être réaménagé en 2001 par Jacob+MacFarlane pour accueillir « Square Com », le centre de communication du constructeur automobile, il est aujourd’hui menacé de démolition. L’actuel propriétaire du site, Europa Capital, a déposé en septembre 2013 un permis de démolir, refusé à deux reprises par le maire (UMP) de Boulogne-Billancourt, Pierre-Christophe Baguet. Saisi par le fond d’investissement anglais, le juge des référés du tribunal administratif de Cergy-Pontoise a, à chaque fois, suspendu l’arrêté de refus de démolir et enjoint à la commune de Boulogne-Billancourt de réexaminer la demande.

Dans une tribune parue dans le quotidien ‘’Le Monde’’ dans laquelle figure un collectif d’architecte, des artistes et des scientifiques en appellent à la sauvegarde d’un bâtiment dont l’œuvre architecturale représente la vision postmoderne de l’architecture industrielle. ‘’ Las, la Cité s'arrête là, et Renault part à Guyancourt. Dès lors les projets urbains se multiplient L'Île Seguin entre en phase de développement tandis que le trapèze se densifie et devient un nouveau quartier de logements et de bureaux. Que reste-t-il à Billancourt de la mémoire d'un passé industriel d'invention, de luttes et de production ? Que reste-t-il de cette force industrielle que le pouvoir voudrait revivifier et dont Arnaud Montebourg qui s'en est fait le héraut célèbre les entrepreneurs qui « croient à la mémoire industrielle » ? Rien ou presque. Et moins encore si après sa vente par Renault à un fonds d'investissement britannique, Europa Capital, le 57 Métal est détruit pour laisser place à une tour de bureaux. ‘’

En 2011, un premier manifeste signé par 140 personnalités avait conduit Frédéric Mitterrand, le prédécesseur d’Aurélie Filippetti, à engager une procédure d’instance de classement au titre des Monuments historiques qui n’a pas abouti.

En réaction à cette tribune, Renault a rappelé, le 27 juin, que le terrain du « 57 Métal » est très pollué. « Le site a principalement accueilli des activités industrielles jusqu’en 1992. Cela a entraîné une importante pollution avec des solvants chlorés toxiques comme le dichloréthylène et le trichloréthylène. Ces solvants sont par ailleurs en train de se décomposer dans les sols et la nappe phréatique et produisent du chlorure de vinyle, hautement cancérogène », peut-on lire sur le site « squarecom.info/ ». Le 9 janvier 2014, le préfet des Hauts-de-Seine a pris un arrêté demandant à Renault de dépolluer le site et validant la méthodologie de dépollution proposée par le constructeur : l’excavation des terres polluées après démolition du bâtiment.

Photos : © Laure Vasconi - Bâtiment « 57 Métal » pour Renault à Boulogne-Billancourt (1984, Claude Vasconi architecte).


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