OSER, développer les EnR en Rhône-Alpes
La Région Rhône-Alpes et la Caisse des Dépôts, ainsi que 8 partenaires, ont créé OSER, la première société de capital risque dédiée au financement de projets de production d’Energies Renouvelables en Rhône-Alpes.
Cette nouvelle société, qui gérera un fonds d’investissement doté de près de 9,5 M€ (dont 5 M€ apportés par la Région) est basée sur un cofinancement public-privé original et unique en France, qui associe :
- de grandes banques locales : la Banque Populaire des Alpes, la Caisse d'Epargne Rhône- Alpes, et le Crédit Agricole Sud Rhône-Alpes,
- des investisseurs spécialisés : Energie Partagée Investissement, la NEF,
- des producteurs d’énergies : la Compagnie Nationale du Rhône, GEG Energies nouvelles,
Enercoop Rhône-Alpes (ce dernier étant seulement associé au conseil d’administration),
- et les investisseurs publics : la Caisse des Dépôts et la Région Rhône-Alpes
Pierre-Henri GRENIER, Directeur Général Adjoint de la Banque Populaire des Alpes en charge des fonctions support et du développement durable, a été élu Président de la société de capital risque.
« C’est une première en France. Nous avons réussi à mobiliser des partenaires privés, qui investissent à parité avec la Région, preuve que les Energies Renouvelables s’inscrivent dans une réalité économique et qu’elles ont un avenir. Aujourd’hui, avec notre investissement de 9,5 M€, on estime créer un effet de levier de 1 à 10, ce qui permettra de générer 100 M€ dans les projets de production d’EnR sur le territoire. » explique Jean-Jack QUEYRANNE, Président de la Région Rhône-Alpes. «Rhône-Alpes est la première région européenne pour la production d’énergie. Grâce à des ressources naturelles abondantes (biomasse, hydraulique, vent, ensoleillement...), nous devons maintenir cette course en tête pour les énergies renouvelables. »
Depuis deux ans, de nombreux projets de production d’EnR ne parviennent pas à clôturer leur financement, les conditions économiques du moment et la baisse des tarifs d’achat pesant lourdement sur leur développement. En 3 ans, la société OSER permettra de voir émerger une quinzaine de projets sur l’ensemble du territoire régional. Les initiatives soutenues concerneront notamment des filières émergentes en Rhône-Alpes, telles que des unités de méthanisation, des fermes éoliennes, des toitures photovoltaïques sur des bâtiments industriels ou encore des installations micro hydrauliques.
« Ce fonds est une expérience tout à fait originale, puisque nous nous adressons simultanément aux collectivités, aux acteurs économiques, aux citoyens, pour développer des projets de territoire, créateurs d’emplois et aux retombées locales » souligne Benoit LECLAIR, Vice-président de la Région délégué à l’énergie et au climat.
Ce fonds, géré par une société de capital risque créé ce mardi 3 décembre, a pour objectif de répondre aux enjeux de rentabilité du secteur, alors que les conditions économiques du moment et la baisse du tarif d’achat pèsent lourdement sur son développement.
*Un fonds nécessaire et attendu par les porteurs de projets en énergies renouvelables
Depuis deux ans, des projets de production d’EnR qui auraient pu voir le jour dans un contexte financier plus fluide, ne parviennent pas à clôturer leur financement. Cette situation est le fruit d’une contraction générale des investissements :
• les établissements de crédits, qui cherchent à rééquilibrer les ratios d’endettement, ont durci les conditions d’accès aux prêts;
• les investisseurs traditionnels hésitent à prendre des parts au capital de société de ce type de projets, compte tenu du manque de visibilité sur le marché.
Faute de fonds propres suffisants, les projets ne parviennent pas mobiliser des financements bancaires.
De ce fait, les porteurs de projet perçoivent très favorablement cet outils, qui leur offrira l’opportunité de :
- renforcer leurs fonds propres,
- obtenir un engagement de long terme,
- bénéficier d’une labellisation et d’un partenaire sécurisant leur opération.
Le fonds d’investissement EnR est une réponse à des difficultés de financement conjoncturelles.
* Un partenariat public-privé
Aux côtés de la Région Rhône-Alpes qui apporte à ce fonds EnR un ticket de 5 M€, 8 acteurs rhônalpins, professionnels de la production et du financement des Energies Renouvelables, ont répondu présents :
- la Caisse des Dépôts
- la Banque Populaire des Alpes
- le Crédit Agricole Sud Rhône-Alpes
- la Caisse d'Epargne Rhône-Alpes
- la Compagnie Nationale du Rhône
- la NEF
- GEG Energies nouvelles,
- Energie Partagée Investissement.
Au total, 9,5 M€ seront mobilisables dès janvier 2014 sur des projets de production d’EnR.
Le fonds d’investissement pourra intervenir de deux manières :
- en capital, c’est-à-dire en fonds propres dans le capital des structures.
- en quasi-capital (comptes courants d’associés, prêt mezzanine ou dettes subordonnées)
L’investissement de la société de capital risque OSER n‘a pas vocation à faire du fonds EnR le premier actionnaire ni l’actionnaire majoritaire des entreprises qui portent les projets.
* Des projets qui doivent répondre à des exigences
Les projets, dans lesquels la société OSER pourra investir, devront se prévaloir d’un caractère décentralisé et d’un ancrage local.
Les projets en production en EnR, qui solliciteront le fonds, seront appréciés en fonction de :
- la maturité du projet : études de faisabilité réalisées, montage technique, juridique et financier ficelé; Business Plan argumenté, autorisations acquises nécessaires à la construction et à l’exploitation et premiers partenaires financiers identifiés...
- sa rentabilité : le taux de rentabilité interne (TRI) moyen du projet sur 20 ans doit se situer aux alentours de 6%, soit à un niveau inférieur aux fonds d’investissement privés.
- sa localisation, en vue d’une répartition géographique équilibrée au niveau régional dans les prises de participation du fonds.
La société OSER portera une attention particulière au développement des filières émergentes avec des projets EnR adossés à des gisements encore faiblement exploités en Rhône-Alpes, tels que :
° les unités de méthanisation,
° les fermes éoliennes,
° les toitures photovoltaïques sur des bâtiments industriels
° ou encore des installations micro hydrauliques.
Une quinzaine de projets pourront ainsi voir le jour grâce à ce fonds dans les 3 ans à venir, sur l’ensemble du territoire régional.