Pensée du Jour
Les dépenses énergétiques, un sujet préoccupant pour 8 foyers français sur 10
Les dépenses énergétiques, un sujet préoccupant pour 8 foyers français sur 10
Cette conclusion est issue de la 7ème édition du baromètre annuel sur l’ouverture des marchés, une enquête réalisée par l’institut CSA du 5 au 13 septembre 2013 auprès d’un échantillon représentatif de 1503 foyers français, interrogés par téléphone, pour le compte du médiateur national de l’énergie et de la Commission de régulation de l’énergie (CRE).
Les préoccupations toujours plus prégnantes à l’égard des dépenses liées à la consommation d’énergie :
L’intérêt des Français pour les questions relatives à la consommation d’énergie est une nouvelle fois confirmé. Ainsi, alors que la crise économique et sociale se poursuit, près de 8 foyers sur 10 (79% ; équivalent à 2012 et +4 points par rapport à 2011) déclarent que la consommation d’énergie constitue pour eux un sujet de préoccupation important. Notons que ce sujet préoccupe cette année un peu plus les foyers consommateurs de gaz et d’électricité (82%) que les foyers consommateurs exclusifs d’électricité (77%), alors que les niveaux étaient comparables en 2012.
Cette préoccupation manifeste s’explique très probablement par le coût de ces énergies. Interrogés sur la part des factures de gaz et d’électricité dans leurs dépenses, 67% des foyers (stable par rapport à l’an passé : 65%) estiment en effet cette part importante. C’est en particulier le cas des catégories socioéconomiques modestes (77%), des employés (72%), des ouvriers (68%) et des retraités (68%), tandis qu’une part moindre des cadres et professions intellectuelles supérieures (52%) jugent cette part importante. Notons que le type d’énergie consommée impacte également les réponses à cette question. En effet, suite aux augmentations successives des tarifs du gaz durant les derniers mois, la part des dépenses énergétiques est perçue comme étant plus élevée parmi les consommateurs de gaz et d’électricité (74%) que parmi les consommateurs exclusifs d’électricité (62%).
Afin de limiter des dépenses énergétiques qui apparaissent donc élevées au sein de leur budget, 44% des foyers (stable vs. 2012 : 42%) affirment avoir restreint leur chauffage chez eux au cours de l’hiver dernier pour ne pas avoir de factures trop élevées. En outre, une part des enquêtés plus importante cette année déclarent avoir rencontré des difficultés pour payer certaines factures d’électricité ou de gaz naturel (15% vs 11% en 2012). C’est en particulier le cas des 18-34 ans (24%, contre 10% des 65 ans et plus) et des classes modestes (27%, contre 3% des classes aisées).
Dans ce contexte, on observe une très forte progression de la notoriété des tarifs sociaux pour l’électricité et le gaz naturel : un peu plus des trois-quarts des personnes interrogées (78%) connaissent leur existence ; ils étaient 48% en 2010. C’est parmi les 55-64 ans (86%) et les classes aisées (84%) que leur notoriété est la plus élevée.
A tout cela s’ajoute une nouvelle fois une anticipation de l’évolution des tarifs de l’énergie qui reste pessimiste puisque la quasi-totalité des foyers interrogés (96%, stable vs 2012) s’attend à une hausse des tarifs dans les prochains mois, dont 80% pour les deux énergies (-5), 11% pour l’électricité uniquement (+8) et 5% seulement pour le gaz (-4).
Enfin, les ménages français sont plus nombreux que l’an passé à considérer avoir suffisamment d’information pour suivre leur consommation d’énergie (76%, contre 71% en 2012). Les principales raisons du sentiment de manque d’information sont le manque d’information et de temps (42%) et, en forte hausse cette année, l’absence de clarté des factures (41%, +9).
- La tarification uniquement en fonction de l’énergie consommée : un système qui suscite l’adhésion :
Une solution proposée par le médiateur national de l’énergie pour inciter les consommateurs à réduire leur consommation d’énergie est la tarification uniquement en fonction de l’énergie consommée, avec une suppression de l’abonnement et des frais fixes qui seraient intégrés dans le prix de l’énergie.
Après avoir reçu des explications sur une telle tarification, 70% des personnes interrogées s’y déclarent favorables (dont 40% « tout à fait »), toutefois 27% qui n’y sont pas favorables (dont une part ne l’étant « pas du tout » : 16%). Notons que ce système est perçu un peu plus favorablement par les non-utilisateurs de gaz (72%) que par les consommateurs de gaz (66%), et un peu moins positivement par les 65 ans et plus (60%) que par les autres catégories d’âge.
Quoi qu’il en soit, si ce système était mis en place, 75% des foyers déclarent qu’il permettrait une plus facile comparaison des offres entre les différents fournisseurs (75%) et que cela simplifierait les factures (74%, avec 78% chez les catégories modestes). Ils sont également 61% à reconnaitre que cela les inciterait à diminuer leur consommation (avec 65% parmi les catégories modestes).
Dans la 7ème édition du baromètre, les règles induites par l’ouverture de marché ne sont pas encore totalement intégrées.
- Une progression de la connaissance du droit à changer de fournisseur d’énergie :
Six ans après l’ouverture effective du marché de l’énergie aux particuliers, la connaissance du droit à changer de fournisseur d’énergie est en légère progression :
§ Un peu plus de la moitié (53%) des personnes interrogées sait ainsi qu’il est possible de changer de fournisseur d’électricité (en hausse de 5 points par rapport à 2012). Notons que les consommateurs de gaz et d’électricité sont plus nombreux à connaître l’ouverture du marché de l’électricité (59%, contre 50% des consommateurs exclusifs d’électricité). L’écart entre ces deux catégories s’est néanmoins amenuisé, passant de 13 à 9 points.
§ Un part légèrement plus importante (55%) des utilisateurs de gaz naturel sait qu’il leur est possible de changer de fournisseur de gaz naturel (en hausse de 7 points vs. 2012).
* Rappelons que lors de la 1ère vague d’enquête en 2007, ces proportions étaient respectivement de seulement 35% et 30%. En six ans, la connaissance du droit à changer de fournisseur a par conséquent progressé de 18 points pour l’électricité et de 25 points pour le gaz naturel.
Si les foyers apparaissent donc de mieux en mieux informés sur ce point, les écarts de connaissance demeurent néanmoins toujours très importants selon la catégorie socioprofessionnelle du chef de ménage. Les CSP+ sont en effet correctement informées à 64% pour l’électricité et à 65% pour le gaz naturel, tandis que les CSP- le sont à 51% pour l’électricité et à 52% pour le gaz naturel. Quant aux retraités, ils se distinguent par une connaissance encore plus faible, avec seulement 47% pour l’électricité comme pour le gaz naturel.
- Les consommateurs restent néanmoins encore très hésitants à franchir le pas du changement de fournisseur :
Six ans après l’ouverture à la concurrence, le changement de fournisseur demeure encore une décision relativement rare au sein des ménages, au même niveau que les années passées. En effet, seulement 9% des foyers interrogés ont déjà changé de fournisseur d’électricité ou de gaz naturel, dont significativement plus parmi les consommateurs des deux énergies (15%) que parmi les consommateurs exclusifs d’électricité (5%). Il est intéressant d’observer que plus les enquêtés sont âgés, moins ils ont déjà changé de fournisseur : c’est en effet le cas de 13% des 18-34 ans, 10% des 35-44 ans, 8% des 45-54 ans et des 55-64 ans, et 6% des 65 ans et plus. Notons également que 4% des personnes interrogées ont déjà envisagé de changer de fournisseur, sans le faire pour autant, et que 8% l’envisagent dans le futur.
Davantage encore que l’an passé, la principale motivation à changer de fournisseur est la recherche de tarifs plus compétitifs (70%, + 13 points). Sont ensuite cités à un moindre niveau, des services qu’ils jugent plus avantageux (16%), le démarchage de leur nouveau fournisseur (15%), lors d’un déménagement (11%), un litige avec leur ancien fournisseur (4%), faire jouer la concurrence (4%) et des raisons environnementales (2%).
Dès lors, même si la connaissance de la possibilité de changer de fournisseur progresse, les changements effectifs sont donc stables, sans doute en partie parce que les consommateurs ne connaissent pas la marche à suivre.
- Des modalités de changement dont la connaissance n’a pas évolué depuis l’an passé :
En effet, les modalités pratiques liées au changement de fournisseur ne sont pas encore toutes bien connues et n’ont pas gagné en notoriété par rapport à 2012 :
§ Comme l’année passée, un peu plus des trois-quarts des personnes interrogées déclarent à juste titre qu’il n’est pas nécessaire de changer de compteur en cas de changement de fournisseur d’électricité ou de gaz naturel (76%), contre 16% qui pensent le contraire. Notons que les consommateurs de gaz et d’électricité (79%) sont mieux informés sur ce point que les consommateurs exclusifs d’électricité (74%). Quant aux 65 ans et plus (63%), ils apparaissent nettement moins bien informés que les autres catégories d’âge.
§ D’autre part, un peu plus des deux-tiers des répondants (69%) savent qu’ils ne risquent pas de coupures d’électricité ou de gaz en changeant de fournisseur, contre 26% qui se méprennent. Une nouvelle fois, les 65 ans et plus (65%) sont moins bien informés que les autres classes d’âge.
§ En outre, 57% des foyers savent que changer de fournisseur de gaz naturel ou d’électricité est gratuit, contre 34% qui ne le savent pas. Les consommateurs de gaz et d’électricité (61%) apparaissent à cet égard mieux informés que les consommateurs exclusifs d’électricité (55%).
§ Enfin, le niveau d’information sur le relevé du compteur suite à un changement de fournisseur demeure particulièrement faible. En effet, 70% des personnes interrogées croient à tort qu’en cas de changement de fournisseur c’est leur nouveau fournisseur qui assurera le relevé de leur compteur, contre seulement 21% qui savent que ce n’est pas le cas. Cette large méconnaissance s’explique en grande partie par la confusion qui règne parmi les Français quant à la distinction entre fournisseur et distributeur. Illustration de cette méconnaissance, seulement 63% des enquêtés connaissant ERDF ou GrDF savent que ce sont des distributeurs, 26% croyant qu’il s’agit de fournisseurs et 11% étant incapables de s’exprimer sur leur rôle.
Cette confusion est d’ailleurs encore plus prononcée s’agissant d’EDF et de GDF SUEZ. Seulement 28% (- 4 points par rapport à 2012) des foyers interrogés savent en effet qu’il s’agit de deux entreprises différentes et concurrentes, 29% croyant qu’elles ne forment qu’une seule et même entreprise (stable) et 37% qu’elles sont différentes mais non concurrentes (+6%). Il apparaît que les hommes (37%, contre 22% des femmes) et les classes aisées (36%, contre 24% des classes modestes) savent davantage qu’EDF et GDF SUEZ sont deux entreprises différentes et concurrentes.
Cette stabilité du niveau de connaissance des modalités du changement de fournisseur s’observe également s’agissant du sentiment de connaissance de la marche à suivre pour changer de fournisseur. En effet, 30% des personnes interrogées (stable vs. 2012 : 28%) déclarent qu’elles connaîtraient la marche à suivre si elles devaient changer de fournisseur de gaz et/ou d’électricité, avec un pourcentage plus élevé parmi les consommateurs des deux énergies (36% vs. 26% pour les consommateurs d’électricité exclusifs).
Enfin, les Français apparaissent toujours extrêmement partagés quant à la simplicité du changement de fournisseur d’électricité ou de gaz naturel : ils sont autant à penser qu’un tel changement est simple (46% ; stable vs. 2012) qu’à penser qu’il est compliqué (46%). Ces résultats expliquent sans doute en partie la proportion relativement faible de foyers ayant déjà changé de fournisseur (9%).
- Les tarifs réglementés : une définition qui reste encore très majoritairement méconnue :
S’agissant des tarifs réglementés, seulement 38% des répondants déclarent en avoir déjà entendu parler (stable vs. 2012 : 35%), contre 62% qui avouent n’en avoir jamais entendu parler. Les hommes (46%, contre 32% des femmes), les CSP+ (52%, contre 32% des CSP-), les catégories aisées (52%, contre 32% des catégories modestes) et les utilisateurs de gaz (42%, contre 35% pour les utilisateurs exclusifs d’électricité) en ont davantage entendu parler.
La définition reste confuse parmi ceux qui en ont déjà entendu parler :
§ Une large majorité (81%, en hausse par rapport à 2012 : + 6 points) sait qu’ils sont fixés par l’Etat, mais 45% pensent encore à tort qu’ils sont proposés par l’ensemble des fournisseurs d’énergie.
§ En outre, 53% savent que les tarifs réglementés sont des tarifs que seul EDF ou le fournisseur historique peut proposer pour l’électricité seulement et 43% savent que ce sont des tarifs que seul GDF Suez ou le fournisseur historique peut proposer pour le gaz seulement (avec 53% parmi les consommateurs de gaz et d’électricité contre 35% chez les consommateurs d’électricité exclusifs).
§ Notons aussi que 64% pensent à tort que les tarifs réglementés peuvent être obtenus pour le gaz et l’électricité chez un même fournisseur, contre seulement 28% qui savent que cela n’est pas possible.
En outre, 65% de l’ensemble des personnes interrogées savent qu’après avoir quitté les tarifs réglementés, il est possible d’y revenir (en progression significative de 4 points par rapport à 2012). Ces tarifs sont en outre perçus majoritairement comme étant au même prix que les offres de marché (35%) ou moins chers (31%, baisse significative de 4 points), les 23% restants déclarant qu’ils sont plus chers. Ils paraissent également, même si ce n’est pas toujours le cas, plus stables dans le temps : 39% estiment en effet que les tarifs réglementés changent moins souvent que les prix de marché, 33% qu’ils changent aussi souvent et seulement 14% qu’ils changent plus souvent.
- Une recherche d’informations sur l’ouverture à la concurrence qui demeure limitée :
Si globalement, comme en 2012, 54% des enquêtés se sentent bien informés sur l’ouverture à la concurrence des marchés de l’électricité et du gaz naturel, ce sentiment majoritaire cache en réalité une faible curiosité. En effet, seulement 17% déclarent avoir cherché personnellement à obtenir des informations sur cette ouverture à la concurrence (stable vs. 2012, mais en hausse de 6 points par rapport à 2007), avec une plus grande appétence parmi les foyers consommateurs des deux énergies (20%, mais en baisse de 4 points) que parmi les foyers consommateurs exclusifs d’électricité (15%, -2). Notons également que la recherche d’information est plus fréquente chez les hommes (21%) que chez les femmes (14%), et parmi les 35-44 ans (23%) que parmi les 65 ans et plus (13%).
Ensuite, le baromètre révèle qu’une ouverture du marché à la concurrence est jugée favorablement, mais sans perception de réels bénéfices sur les tarifs
L’ouverture à la concurrence du marché de l’électricité et du gaz naturel est toujours une bonne chose pour 64% des enquêtés (stable vs. 2012, en progression depuis 2007 – 59%). Cette opinion favorable est plus répandue parmi les plus jeunes (avec 69% des 18-34 ans) que parmi les plus âgés (avec 61% des 65 ans et plus, qui ont davantage été habitués au principe de la non-concurrence).
Néanmoins, la majorité des Français demeure encore assez pessimiste concernant les conséquences de l’ouverture du marché de l’électricité et du gaz naturel sur les tarifs :
§ Ils restent 31% à juger qu’elle a provoqué une hausse des tarifs de l’énergie et 14% une baisse, 50% considérant qu’elle n’a pas eu d’impact sur les tarifs (hausse de 4 points vs. 2012).
§ Cependant ils sont légèrement plus nombreux cette année à avoir perçu une amélioration de la qualité de service (22% vs 19% en 2012), 10% signalant une détérioration et 62% estimant que cela n’a pas eu de conséquences sur cette qualité.
Enfin, un pourcentage important et stable, près des deux-tiers des personnes interrogées (63%), considère que pour les foyers utilisateurs d’électricité et de gaz naturel, il vaut mieux avoir un seul fournisseur, cet avis étant en particulier partagé par les 18-34 ans (74%) et les consommateurs exclusifs d’électricité (66%, contre 59% des consommateurs de gaz et d’électricité). En outre, les répondants pensent pour 29% d’entre eux que souscrire chez un seul fournisseur permet d’obtenir des tarifs moins chers et pour 41% d’entre eux au moins au même prix (stables vs. 2012).
Enfin, la 7ème édition rapporte que le médiateur national de l’énergie est connu par 1 Français sur 4
Concernant l’information sur les droits en tant que consommateurs de gaz naturel ou d’électricité, les Français se considèrent mieux informés que l’an passé (53% vs. 48% en 2012). Ce sentiment d’information progresse avec l’âge (avec 40% parmi les 18-34 ans, 59% parmi les 55-64 ans et 61% parmi les 65 ans et plus).
Près d’un quart des foyers (23%) connaissent, ne serait-ce que de nom, le service d’information par Internet et par téléphone Énergie-Info (stable vs. 2012 : 20%), avec une plus grande connaissance parmi les 55-64 ans (29%) que parmi les autres tranches d’âge. Notons que 5% déclarent l’avoir déjà utilisé (stable vs. 2012).
Un quart des enquêtés (25%) a déjà entendu parler du médiateur national de l’énergie (stable vs. 2012 : 23%). Cette notoriété est plus élevée auprès des hommes (28%) que des femmes (22%) et auprès des 65 ans et plus (32%) que des 18-34 ans (17%). L’organisme est principalement connu par les médias (pour 86% des connaisseurs, stable vs. 2012) et plus particulièrement par la télévision (54%) et la presse (37%). Notons qu’il l’est de plus en plus grâce à Internet (22%, +8 points).
Notons également que parmi les personnes qui connaissent le médiateur national de l’énergie, un pourcentage toujours élevé (73%, stable vs. 2012) sait qu’il s’agit d’un organisme indépendant.
Pour les personnes interrogées, les deux principales qualités attendues d’un médiateur, tous secteurs d’activités confondus, sont l’indépendance par rapport à l’entreprise concernée par le litige (51%) et la gratuité (45%), devant la rapidité (32%) et la confidentialité de la médiation (30%).
La proportion de foyers déclarant avoir connu des litiges ou effectué des réclamations auprès de leur fournisseur au cours des douze derniers mois est la même que l’an passé (9%). Pour résoudre ce litige, 92% des consommateurs concernés ont contacté directement leur fournisseur, 7% ont décidé de ne pas payer leur facture et 3% ont contacté le médiateur national de l’énergie.
Plus généralement, concernant la Commission de régulation de l’énergie, les répondants sont 53% à estimer qu’il existe un organisme indépendant chargé de veiller au bon fonctionnement des marchés de l’électricité et du gaz naturel, contre 33% qui ne le pensent pas, cette connaissance s’amenuisant avec l’âge (avec 66% des 18-24 ans vs. 40% des 65 ans et plus) et étant plus élevée parmi les hommes (57%) que parmi les femmes (50%) et chez les CSP+ (62%) que chez les CSP- (56%).
A l’été 2017, le Sud-Ouest à 2 h de Paris…
A l’été 2017, le Sud-Ouest à 2 h de Paris…
Grâce à un tronçon de 302 km, le Sud-ouest a s’ouvrir à la capitale. Cette portion permettra de relier par TGV Bordeaux à Paris en 2 h 05 à partir de l’été 2017.
Ce tronçon constitue, par ailleurs, le plus grand chantier linéaire européen actuel.
Pas moins de 440 ouvrages d’art serviront ces 300 km de LGV. Ponts-rails, ponts-routes, sauts-de-moutons, longues estacades constituées de poutres PRAD, grands viaducs dont sept réalisés en voussoirs préfabriqués en béton précontraint, tranchées couvertes, écrans acoustiques constituent le panel des ouvrages d’art…
La LGV SEA, pour Ligne à Grande Vitesse Sud Europe Atlantique, s’inscrit dans un schéma global d’aménagement du territoire issu des décisions du Grenelle de l’Environnement. Elle va contribuer au renforcement de l’axe transeuropéen qui relie, par la façade Atlantique, les régions nord et est de l’Europe au sud-ouest de la France et à l’Espagne. Représentant un investissement de 7,8 milliards d’euros qui couvre l’ensemble des travaux de génie civil et de superstructure ferroviaire, la ligne est réalisée dans le cadre d’un contrat de Partenariat Public Privé sous forme d’une concession d’une durée de 50 ans.
Jusqu’en 2061 les entreprises ferroviaires qui rouleront sur la LGV verseront une redevance à LISEA, société concessionnaire de la future ligne, responsable des financements privés afférents. Cette redevance lui permettra d’assurer la maintenance, le renouvellement des voies et de rembourser les emprunts contractés pour financer les travaux.
Les 302 km nouveaux, auxquels s’ajoutent 38 km pour les dix raccordements de la LGV aux lignes classiques, représentent en fait le prolongement naturel de la branche sud-ouest de la ligne Atlantique mise en service en septembre 1990. Le futur tracé touche 113 communes situées sur six départements, trois régions et quatorze sites Natura 2000. Entre- pris simultanément en février 2012 les travaux, qui constituent le plus gros chantier linéaire européen actuel, vont nécessiter six années d’intense activité. Leur ampleur a imposé un « découpage » de la ligne en 16 lots répartis en sept sections géographiques.
« Dans le contexte environnemental très sensible, la ligne à grande vitesse a été étudiée pour « coller » le plus possible au terrain naturel.
De ce fait, il n’y a pas de remblais démesurés, peu d’ouvrages d’art de grande hauteur hormis ceux de franchissement de vallées, ce qui minimise les contraintes visuelles et environnementales », explique François Batifoulier, de Vinci Construction, directeur du génie civil sur la ligne SEA. Sur les quelque 440 ouvrages d’art comptabilisés, il pilote l’exploitation des 20 ouvrages non-courants qui ne sont pas intégrés dans les sections des lots TOARC. Ces ouvrages se classent en quatre familles.
La première concerne la tranchée couverte de Veigné, au sud de Tours. Les rames TGV circuleront dans un ouvrage butonné long de 1 755 m, profondde15m, qui passe sous quatre grands axes routiers et autoroutiers dont la RD 910 et l’autoroute A85. Un choix d’ouvrage justifié par l’aspect péri-urbain de ce secteur où une zone d’activité commerciale est en cours de développement, cette solution permettant de réduire l’emprise et les nuisances sonores. Deuxième famille, les estacades au nombre de trois. Celle de La Folie au nord de Poitiers, qui passe au-dessus de la RN 147 et de la RD 910, permettra à la LGV de se raccorder à la ligne classique menant à la gare. Cet ouvrage de 1 800 m comporte 71 piles reposant sur des fondations constituées de pieux de 1,5 à 2 m de diamètre, de 12 à 20 m de hauteur, supportant des massifs intermédiaires (semelles) de 80 à 900 m3 de béton armé. La deuxième estacade, située au sud d’Angoulême, est d’une longueur de 720 m et compte 38 appuis. La troisième, à l’arrivée nord de Bordeaux, est longue de 338 m et comporte 16 appuis. Leurs tabliers font appel à la technique des poutres en béton (classe de résistance C60/75) précontraint par torons adhérents (PRAD). Avec six poutres pour les tabliers simple voie et 11 pour ceux en double voie, il en faudra au total plus de 1 000. Celles de 20 m de long, pesant 30 t, sont fabriquées par un groupement d’entreprises SEA/Bonna-Sabla à La Crèche, près de Niort. Celles de 30 m (55 t), mises en œuvre sur l’estacade de La Folie, proviennent de l’usine espagnole Terra Armada à Madrid. Autre famille importante : les viaducs. Cinq auront un tablier mixte, sept seront constitués de voussoirs préfabriqués en béton précontraint. La pose des voussoirs s’effectue grâce à un système de haubanage provisoire qui permet de les assembler « à l’avancement ». « Une technique Vinci utilisée pour la première fois en ferroviaire », précise François Batifoulier, mais récemment mise en œuvre par Dodin Campenon Bernard pour le viaduc routier de Compiègne et auparavant pour les viaducs du Barrails sur l’A89 et de Nantua-Neyrolles sur l’A40.
Enfin, le viaduc franchissant la Dordogne constitue à lui seul une famille. Avec ses 1319 m qui en font le plus long de la ligne (hors estacades), ses 20 appuis (2 culées, 18 piles dont 6 en rivière), il se décompose en plusieurs ouvrages. Un pont principal de 800 m au-dessus de la rivière en béton précontraint coulé en place par encorbellements successifs aux piles ayant la forme de fûts creux elliptiques, deux ouvrages mixtes d’accès (6 et 3 travées) et deux travées inertes à ossature mixte. Compte tenu de la géologie, les fondations ont nécessité la réalisation de 3280 ml de pieux de 1,5 à 2 m de diamètre et de 20 à 32 m de long (10 000 m3 de béton).
A travers la revue Construction Moderne, le CIM Béton s’attache à parcourir les métiers liés aux travaux publics en publiant la description des plus belles réalisations d’ouvrages d’art et de chantiers d’infrastructures permettant ainsi de mieux faire connaître ces métiers.
Relativement sobres, ces grands ouvrages, qui ont été dessinés par le cabinet Lavigne & Chéron Architectes, comporteront une corniche en béton jaune-blanc rappelant la pierre calcaire régionale « animée d’une vague symbolisant l’Atlantique ».
Pour réduire les nuisances sonores, la ligne comportera aussi un important linéaire d’écrans acoustiques en béton(11000élémentsde2,50m sur les ouvrages et 10 000 de 5 m posés sur les futurs remblais) soit près de 65 km. Ces éléments sont préfabriqués par le groupement SEA/Bonna Sabla dans une usine située à Cinq-Mars-la-Pile, près de Tours. La LGV franchissant 600 écoulements naturels, dont 89 cours d’eau, du simple ruisseau à la rivière importante, la transparence hydraulique est bien sûr indispensable. Tous les ouvrages ont donc été dimensionnés pour assurer le libre écoulement des eaux, même en cas de crue. D’autres permettent la continuité des territoires pour la faune, qu’elle soit petite avec de simples buses en béton ou grande grâce à des tranchées couvertes réalisées à partir d’éléments préfabriqués en béton.
Les études complexes selon les normes Eurocodes des principaux ouvrages d’art ont pris en compte de fortes contraintes liées aux efforts dynamiques dus à la vitesse de conception de 350 km/h, même si en exploitation les TGV ne rouleront à l’ouverture de la ligne qu’à 320 km/h. Sont également intégrés dans les calculs des efforts liés au freinage – démarrage de deux rames se croisant sur un viaduc et des effets du déraillement de la rame. Le groupement COSEA a conçu des ouvrages d’art non courants qui répondent d’une part aux critères techniques et, d’autre part, aux délais très serrés imposés. « Le Génie Civil a réellement commencé au printemps 2012 et doit s’achever au printemps 2015. Construire plus de 400 ouvrages sur un linéaire de 300 km en trois ans seulement exige des moyens énormes. C’est près de 6 000 collaborateurs et une mobilisation de toutes les forces vives de Vinci, de NGE et de Razel-BEC. Du jamais vu. C’est surtout ce challenge qui fait la spécificité de SEA », conclut François Batifoulier.
1 340 VOUSSOIRS EN BÉTON
Les tabliers de sept viaducs (du nord au sud : l’Indre 480 m ; l’Auxances Ouest 443 m ; l’Auxances est 446 m ; la Charente Nord 480 m ; la Charente Médiane 522 m ; la Boëme 450 m ; du Claix 450 m), seront constitués de 1 340 voussoirs en béton précontraint : 1 097 courants et 243 spéciaux pour ceux situés sur piles ou sur culées. Tous sont conçus dans une aire de préfabrication de 30 000 m2 créée de toutes pièces à Coulombiers (Vienne), à proximité immédiate du futur tracé. Pourquoi un tel choix ? « Ce principe de préfabrication sur une aire dédiée permet de maîtriser les aléas climatiques, de réduire les délais de construction, de rationaliser la fabrication en maîtrisant au mieux les différents paramètres, géométrie, armatures, béton, et en limitant les opérations de bétonnage dans des sites sensibles d’un point de vue environnemental comme les cours d’eau, ou à la topographie difficile à l’exemple de vallées encaissées », explique Peyo Cordova, directeur de projet viaducs à voussoirs préfabriqués.
Menées en parallèle du chantier proprement dit, les opérations de préfabrication permettent de réduire le délai global de construction. D’une largeur de 12,90 m, équivalente à celle de la plate forme ferroviaire, hauts de 4,25 m, les voussoirs courants sont longs de 2,24 m à 2,80 m et les spéciaux de 1,20 m à 1,50 m. D’un poids unitaire de 52 à 65 t, ils nécessiteront au total 33 400 m3 de béton (classe de résistance C 50/60) provenant d’une centrale BPE située à une quinzaine de kilomètres du site. L’aire de préfabrication sur laquelle travaillent 5 personnes en encadrement, 25 pour les opérations de coffrage et de bétonnage, et 25 en sous-traitance pour les armatures (7 000 t) des voussoirs, est active cinq jours par semaine. L’installation comporte une ligne de bétonnage complète avec une trémie agitatrice, une pompe, deux colonnes et un mât de bétonnage. La zone de stockage, d’une capacité de 330 voussoirs sur deux niveaux, est desservie par un portique d’une capacité de 70 t se déplaçant sur 370 m.
La fabrication des voussoirs courants a démarré en juillet 2012, celle des voussoirs spéciaux en octobre. La production hebdomadaire atteint 15 éléments pour les premiers, 2 à 3 pour les seconds. Un voussoir reste entre un et six mois sur l’aire de stockage. Effectuées par convois routiers exceptionnels, les livraisons de voussoirs sur les sites des ouvrages ont démarré en janvier 2013 par celui de la Boëme. Elles s’achèveront par celui de l’Indre au cours de l’automne 2014. «Cette méthode est adaptée aux ouvrages de grande longueur et une telle installation ne se justifie que si le linéaire de tablier à réaliser est important et au moins supérieur à 2 km, poursuit Peyo Cordova. Les ouvrages en béton précontraint ne sont pas démodés, nous avons ici l’exemple que cette technique a de l’avenir. » Pour fournir le béton des ouvrages, soit un volume total estimé à 850 000 m3, le constructeur COSEA s’est appuyé sur les réseaux locaux des centrales BPE existantes pour minimiser les conséquences sur l’environnement et a formé des groupements entre les différents fournisseurs. Réparties géographiquement du nord au sud par rapport à la ligne, ces centrales sont au nombre de 23. Traversant des sous-sols aussi variés que critiques, le projet impose la mise en œuvre de bétons spécifiques capables de résister à diverses agressions, notamment chimiques, nécessitant donc d’être formulés avec des ciments offrant des propriétés adaptées. « Nous utilisons beaucoup de bétons composés de ciments à faible chaleur d’hydratation, ceci pour éviter une montée trop importante en température générée par l’hydratation des ciments et donc répondre aux critères de prévention vis-à-vis du risque de réaction sulfatique interne (RSI) », précise François Batifoulier. La réalisation des grosses semelles d’ouvrages, conçues pour reprendre les efforts énormes imposés par les contraintes ferroviaires, ayant tendance à s’échauffer, nécessite des contrôles permanents. Ne pas tenir compte de cet échauffement du béton au jeune âge provoquerait en effet des risques de fissuration.
Calendrier :
2010-2012 : études et concertations, acquisitions foncières, fouilles archéologiques, déviations de réseaux
2012–mi-2015 : travaux d’infrastructure et de Génie Civil
Mi-2014 – 2016 : pose des équipements ferroviaires
Mi-2016 : premiers essais, homologation et marches à blanc
Mi-2017 : mise en service de la ligne
Chiffres clés :
Longueur de la LGV : 302 km
Longueur des 10 raccordements :
38 km
Déblais : 68 millions de m3, dont une part réutilisée en remblais
Remblais : 12,8 millions de m3
Ouvrages d’art : 440
Viaducs : 15 ; sauts-de-mouton : 15 ; tranchées couvertes : 5
Ouvrages hydrauliques : 240
Écrans acoustiques en béton :
37km Corniches béton sur OA : 27 km
Volume total de béton : 850 000 m3
Investissement : 7,8 milliards d’€
Collaborateurs sur le terrain au plus fort des travaux : 6 000
Maître d’ouvrage et société concessionnaire : LISEA
Conception et construction :
COSEA piloté par Vinci Construction, composé de Dodin Campenon Bernard, d’Eurovia et du pôle Énergies de Vinci, BEC-FAYAT, NGE, TSO, Ineo, Systra-Inexia, Arcadis, Egis Rail
Maintenance et exploitation :
MESEA ; Vinci Construction ; Systra-Inexia
Durée de la concession :
50 ans, soit jusqu’en 2061
Coût : 7,8 Md €HT
Le nouveau Viaduc de la Dordogne a ses piles situées dans le même alignement que Viaduc autoroutier (A10) - Crédit : © Michel Garnier
Où commence le futur ? Au FRAC Nord-Pas de Calais
Où commence le futur ? Au FRAC Nord-Pas de Calais
Le 16 novembre 2013, le Frac Nord-Pas de Calais ouvrira les portes de son nouveau bâtiment au public. Située face à la mer du Nord, sur le site historique des anciens Chantiers Navals de France à Dunkerque, cette construction à l’architecture audacieuse, imaginée par les architectes Lacaton & Vassal donne au Frac l’opportunité de s’ancrer dans un haut lieu du patrimoine industriel dunkerquois et de mieux rayonner dans toute la région Nord-Pas de Calais et l’Eurorégion.
En choisissant d’implanter le Frac Nord-Pas de Calais à Dunkerque, en 1996, la Région Nord-Pas de Calais a montré sa volonté de faire du territoire régional une terre d’expériences artistiques et culturelles riches et surprenantes où le développement local passe par des actions culturelles fortes et ambitieuses comme l’illustre Dunkerque 2013, Capitale régionale de la culture.
Photo 1 : Allan Sekula, Série Ship of Fools, Churn, 1999-2012. © Allan Sekula, courtesy Galerie Michel Rein. collection Frac Nord-Pas de Calais
L’inauguration du Frac Nord-Pas de Calais, qui s’inscrit aussi dans l’année anniversaire des trente ans des Fonds régionaux d’art contemporain, permet au Frac et à ses partenaires de rendre hommage à l’histoire des Chantiers Navals de France, ainsi qu’à tous ceux qui les ont fait vivre pendant presque 90 ans. L’occasion de révéler plus fortement encore l’attachement et le lien qui unissent ce lieu au territoire dunkerquois.
En construisant une jumelle translucide à l’historique Atelier de préfabrication n°2 (AP2), les architectes Lacaton & Vassal ont imaginé pour le Frac un lieu unique, financé par la Communauté urbaine de Dunkerque, qui en assure la maîtrise d’ouvrage, le ministère de la Culture et de la Communication, la Région Nord-Pas de Calais et l’Union Européenne.
Avec exactement le même volume, les mêmes dimensions au sol, la même hauteur que l’AP2 mais d’une architecture plus légère et contemporaine, le nouveau bâtiment du Frac Nord-Pas de Calais déploie sur 6 niveaux des espaces d’exposition, de travail, de rencontre, où chacun est invité à vivre une expérience avec l’art contemporain. Ce nouveau lieu, d’une surface totale de plus de 9 000 m2, permet au Frac de recevoir du public, de développer son projet autour d’un programme d’expositions et d’actions de médiation dans ses murs et de renforcer son action hors-les-murs.
L’exposition inaugurale « Le Futur commence ici » offre une plongée dans la collection du Frac Nord-Pas de Calais et présente une sélection d’œuvres emblématiques réalisées par des artistes reconnus, ou émergents parmi, lesquels Andy Warhol, Fabrice Hyber, Lorena Zilleruelo, Mathieu Mercier, Gerhard Richter, Anne Collier, Latifa Echakhch ou Walead Beshty. Cette première exposition permet au Frac de lever le voile sur l’ensemble de ses espaces.
Les visiteurs découvriront les œuvres de la collection et celles produites spécialement pour l’événement.
Les 16 et 17 novembre 2013, lors d’un week-end inaugural ouvert à tous, le Frac proposera une programmation où se mêleront découvertes, performances, concerts et ateliers pour célébrer tous ensemble la vitalité culturelle de la région Nord-Pas de Calais et du territoire dunkerquois en particulier.
Terre d’ouverture sur le monde et lieu de partage propice à l’innovation, Dunkerque, de par son caractère portuaire et son positionnement euro-régional, est un nœud d’échange privilégié. L’agglomération se singularise par une volonté, quel que soit le domaine d’activité, de stimuler la curiosité et les talents de toutes et tous.
En 2013, Dunkerque est « Capitale régionale de la culture ». A cette occasion, elle dévoile, au fil des événements et des inaugurations, une nouvelle facette.
L’ouverture du Frac/AP2, l’inauguration du CIAC – centre d’interprétation de l’œuvre de CARO, la réhabilitation profonde du théâtre qui accueille le Bateau Feu – scène nationale et l’installation du Centre Européen de la Marionnette contemporaine et du théâtre d’objet, sont autant de briques qui contribuent à dessiner les contours d’un Pôle de création contemporaine à vocation transdisciplinaire à l’échelle de l’agglomération.
A ces équipements s’ajoute un dense réseau d’institutions partenaires (le LAAC, l’Ecole supérieure d’art du Nord-Pas de Calais, la Galerie Robespierre, les 4 Ecluses, le Studio 43, la Piscine – atelier culture de l’Uni- versité, le Jazz Club, le Centre culturel Château Coquelle...), ainsi qu’un vivier de pratiques artistiques représentées entre autres par l’association Fructôse ou la Plate-Forme.
L’ouverture prochaine du Frac dans le quartier du Grand Large et sa proximité avec le LAAC vont permettre de renforcer encore ce pôle de création contemporaine, de développer des complémentarités entre ces deux collections de très grande qualité, mais aussi de croiser leurs publics par une intense activité de médiation et d’action culturelle.
Il était donc tout naturel que la Capitale régionale de la culture 2013 accompagne cet événement, à la fois dans le cadre d’un soutien exceptionnel au programme et à l’organisation du week-end festif inaugural, et par le financement des œuvres pérennes des artistes Rainier Lericolais et Angela Bulloch.
La collection d’œuvres du Frac Nord-Pas de Calais quittera donc les murs de l’ancien hôpital de Rosendaël pour que soient réunis au sein d’un même espace, réserves, administration, espaces d’exposition et de médiation. Le nouveau bâtiment du Frac est conçu par l’agence d’architectes Lacaton & Vassal, sur le site des anciens Chantiers Navals de France. Il fait partie du nouveau quartier Neptune/Grand Large et s’insère dans le cadre de l’opération menée par la Communauté Urbaine de Dunkerque pour reconquérir ce site en promouvant le développement durable. La Communauté Urbaine de Dunkerque a d’ailleurs pris la responsabilité de la maîtrise d’ouvrage de ce projet architectural.
Les architectes, Lacaton & Vassal, ont choisi de protéger l’un des éléments constitutifs de l’histoire et de l’identité du territoire et de sa population en n’apportant aucune modification à la Halle AP2, unique vestige entier d’un passé que la ville de Dunkerque ne saurait oublier.
Les architectes ont proposé de juxtaposer à ce bâtiment un double aux dimensions identiques. Ce qui semblait au premier abord une option relativement coûteuse s’est avéré sur papier être dans l’intérêt de tous, s’inscrire dans les limites budgétaires très strictes et même surpasser les critères du programme fixé.
Les fonctions du Frac sont ainsi contenues dans un volume clos divisé en six niveaux, protégé par une enveloppe légère, transparente et isolante qui créera une zone intermédiaire bioclimatique. Ce volume est ainsi constitué en vue d’améliorer la gestion et la conservation de la collection. En effet, des espaces de réserves sont prévus sur plusieurs étages du bâtiment afin d’assurer un rangement optimal des œuvres et de prévoir l’espace requis pour qu’y soient conservées les futures acquisitions.
Les réserves, les espaces d’exposition, de médiation et d’administration sont conçus pour être modulables et ainsi, être parfaitement adaptés à la transdisciplinarité qu’implique la création actuelle. Une telle conception permet de repenser et de faire
évoluer les modes de présentation des expositions. Le bâtiment tout entier devient un terrain d’expérimentations curatoriales et scénographiques, appréhendé comme une maison ouverte, où chaque visiteur peut saisir l’opportunité constamment renouvelée de s’approprier la collection, dans un lieu qui privilégiera les dialogues, les échanges et les interactions. Le Frac sera en lien avec la place publique que représente la Halle AP2, destinées
à de multiples desseins par la ville de Dunkerque. Le Frac Nord-Pas de Calais pourra y présenter une partie de ces expositions, des œuvres monumentales tout comme des événements de grande envergure.
Des artistes ont été invités à mettre en valeur le nouveau bâtiment en créant des installations semi- pérennes : l’artiste britannique Scott King appellera les visiteurs à entrer dans ce lieu unique au moyen d’une signalétique spécifique et d’une œuvre en néon surplombant le bâtiment ;
les voix de l’œuvre sonore de l’artiste américain Otto Berchem se feront entendre aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur du bâtiment ; les artistes suisses Lang/Baumann inviteront les visiteurs à se retrouver autour d’une même table dans l’espace Café ; l’artiste britannique Matthew Darbyshire proposera un espace de repos et de découverte liant art et design dans l’espace Salon.
Le Frac porte une attention toute particulière à l’histoire de la Halle AP2 qui fera partie intégrante de son futur bâtiment. Ainsi, deux artistes s’attacheront à révéler ce lien particulier dans le cadre de Dunkerque, Capitale Régionale de la Culture 2013. L’artiste canadienne Angela Bulloch produira une installation pérenne permettant une mise en lumière exceptionnelle de la façade de la Halle AP2. Cette intervention fonctionnera suivant l’intensité du vent et sera associée à une énergie renouvelable et propre. L’artiste français Rainier Lericolais produira quant à lui, une promenade sonore à expérimenter entre le Frac/AP2 et le LAAC de Dunkerque.
L’AP2, ancien « atelier de préfabrication n°2 » des chantiers Navals de dunkerque est un véritable monument : c’est un lieu de mémoire, un repère géographique et symbolique qui a marqué l’histoire sociale et communautaire de la ville et de la région, et qui continue aujourd’hui de marquer le territoire.
Le bâtiment, surnommé « la cathédrale » par la population, impose sa silhouette de 75 mètres de long sur le littoral dunkerquois depuis sa construction en 1945. pendant près de 40 ans, il a vu naître dans ses ateliers près de quatre navires par an – paquebots de croisière, navires-hôpitaux, cargos postaux, voiliers, pétroliers, navires de guerre, porte-conteneurs... – jusqu’à la fermeture définitive en 1988 des chantiers Navals.
Rythmant les saisons, les lancements des bateaux flambants neufs (certains mesurant près de 200 mètres de long) ont marqué l’imaginaire des dunkerquois pendant des décennies. L’AP2 est aujourd’hui l’un des rares bâtiments industriels des chantiers Navals à être toujours debout et en a acquis une aura unique.
Le Bâtiment sous toutes les coutures
Les espaces ouverts au public comme le café, les ateliers pédagogiques et les espaces aux cloisons modulables permettent d’adapter les lieux au gré des expositions et sont reliés les uns aux autres. Les grands plateaux libres de toutes parois permettent ainsi une déambulation à travers chacun des espaces. Une salle noire peut être un lieu dédié à la diffusion d’œuvres vidéo ou devenir une salle de conférence. La terrasse sur le toit se transformera à la fois en un espace d’exposition ou de réception. En somme, les espaces de ce bâtiment s’adaptent complètement à la programmation du Frac. Cette architecture ouverte sur l’extérieur est dédiée au visiteur et pensée pour lui.
L’édifice dispose de 9300m2 répartis sur six niveaux dont 2600m2 sont dédiés aux réserves.
Le rez-de-chaussée est constitué de l’accueil, d’un café et d’un espace d’exposition de 470 m2 totalement modulable. Cet espace présentera les nouvelles acquisitions du Frac et une sélection d’œuvres de sa collection.
Le premier niveau est découpé en trois espaces différents mais complémentaires. Un deuxième espace d’exposition est entouré d’un salon qui accueillera régulièrement des collections non artistiques et permettra également au public de consulter un ensemble de publications. Un atelier pédagogique vient compléter cet ensemble.
Au second étage, sont installés les différents services de l’administration.
Le troisième étage offre au visiteur un ensemble d’espaces de découvertes. Le cinéma, d’une surface de 78m2, peut remplir différentes fonctions : diffusion d’œuvres vidéo ou salle de conférence. Le laboratoire, deuxième espace de médiation après le studio est également un espace de recherche. L’espace Vitrine présente lui, l’ensemble des projets que le Frac Nord-Pas de Calais réalise en région avec tous ses partenaires.
Au troisième étage est installé un espace d’exposition dénommé le « Forum » d’une superficie de plus de 500 m2 qui accueillera des expositions thématiques.
Au sommet de l’édifice se trouve le belvédère, espace d’exposition et de promenade.
L’édifice est amplement ouvert sur l’extérieur et offre des espaces de convivialité : café, point-librairie, lieux de consultation et d’information.
L’agence lacaton & Vassal
En 1988, ils ont fondé l’agence Lacaton & Vassal, située aujourd’hui à Paris, et travaillent sur des projets de logements et d’urbanisme en France ainsi qu’à l’étranger, tels que la maison Latapie à Floirac en 1993, la maison au Cap Ferret en 1998, le réaménagement du Palais de Tokyo en 2001, les logements sociaux de la Cité Manifeste de Mulhouse en 2005 ou encore l’Ecole d’Architecture de Nantes en 2009.
Ils ont reçu de nombreux prix pour leur pratique, notamment le Grand Prix National d’architecture en 2008, principale distinction en France pour l’architecture, après avoir été lauréats du Grand Prix Jeune Talent en 1999, et de la Jeune Architecture en 1991. En 2011, ils ont reçu l’Equerre d’argent pour le projet de la transformation de la tour Bois-le-Prêtre, en collaboration avec l’architecte Frédéric Druot. Ils ont également reçu
de nombreux prix internationaux : le Daylight & Building Components Award de la Velux Foundation à Copenhague en 2011, le Erich Schelling Award de la Fondation Erich Schelling à Karlsruhe en 2006, ou encore le Prix « Innovation Habitat & Développement Durable » de la Ville de Madrid, en 2006. En 2009, ils sont nommés International Fellow (Membership) du RIBA, Royal Institute of British Architects. Ils ont été deux fois finalistes du Prix Mies Van der Rohe, Prix Européen d’Architecture Contemporaine, en 2007 et 2003.
Anne Lacaton
Née le 2 août 1955 à Saint Pardoux la Rivière (Dordogne). Diplômée de l’Ecole d’architecture de Bordeaux (Gironde) en 1980.
DESS d’urbanisme à l’université de Bordeaux en 1984.
Professeur invitée à Harvard GSD (studio paris 2011), l’Ecole polytechnique Fédérale de Lausanne, 2010-2011, 2006 et 2003-04, à l’Ecole d’Architecture d’Oslo, hiver 2009, à l’Etsa de Madrid, (master), depuis 2007.
Jean-Philippe Vassal
Né le 22 février 1954 à casablanca (maroc). Diplômé de l’Ecole d’architecture de Bordeaux (Gironde) en 1980. Architecte-urbaniste en Afrique de l’Ouest (Niger) de 1980 à 1985.
Professeur invité à l’Ecole polytechnique Fédérale de Lausanne, 2010-2011, à la TU Berlin (Technische Universität), depuis 2007, à l’Ecole d’architecture de Versailles 2002-2006, de Bordeaux 1992-1999, à la Peter Behrens School of Architecture de Düsseldorf, semestre d’été 2005.
Quelques chiffres-clefs
• longueur : 75 m
• largeur : 25 m
• hauteur : 20 à 30 m
• surface totale du bâtiment du Frac : 9371 m2
• surface de la halle AP2 : 1 813 m2
• surface des espaces d’exposition et de médiation : 2 163 m2
• surface des espaces de conservation et ateliers techniques : 2 798 m2
• surface des bureaux de l’administration : 409 m2
• capacité du Frac : 931 personnes
• capacité de la halle AP2 : 1 800 personnes
• budget : 15 millions d’€ ht
Les partenaires
• maîtrise d’ouvrage : communauté urbaine de dunkerque – grand littoral
• maitrise d’œuvre : agence Lacaton & Vassal
• Financement : ministère de la culture et de la communication,
• région Nord-Pas de Calais, communauté urbaine de dunkerque grand littoral et union européenne (Feder).
Les matériaux
• poteaux, poutres, sols et plafonds en béton.
• quelques cloisons en plaques plâtres sur ossatures.
• cloisons des réserves = cloisons industrielles.
• Façades vitrées coulissantes.
• Façades des balcons en polycarbonate.
• toitures en coussins ETFE (éthylène tétrafluoroéthylène), matériau semi cristallin utilisé comme une alternative au verre, il a une grande résistance à l’usure et à une large gamme de température. Il s’agit d’un matériau recyclable.
Pensée du Jour
Dans le parc tertiaire, le remplacement du système de chauffage/refroidissement constitue le meilleur compromis entre gains énergétiques et investissement
Dans le parc tertiaire, le remplacement du système de chauffage/refroidissement constitue le meilleur compromis entre gains énergétiques et investissement
L’association Energies et Avenir qui regroupe l’ensemble des professionnels des systèmes à eau chaude pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire a publié en octobre dernier une nouvelle étude consacrée à la rénovation énergétique des bâtiments de bureaux climatisés. Identifiant les solutions de travaux les plus performantes du point de vue économique, de la faisabilité technique et de l’excellence environnementale, l’étude démontre le potentiel du système de chauffage/refroidissement pour atteindre des gains énergétiques significatifs jusqu’à 50%.
Les objectifs posés par le Débat national sur la transition énergétique en matière de sobriété et d’efficacité énergétique ainsi que de développement des énergies renouvelables s’inscrivent dans une démarche ambitieuse et contraignante d’économies d’énergie et de protection de l’environnement. Déjà initiée par le Grenelle de l’environnement et confirmée au niveau européen par le Plan Climat Energie, cette approche nécessite de mobiliser tous les leviers d’action, en particulier dans le bâtiment, secteur le plus énergivore, pour atteindre ces objectifs et tendre vers une réduction de 38% des consommations énergétiques du parc existant (résidentiel et tertiaire) avant 2020.
Le parc du secteur tertiaire public et privé représente 912 millions de m2 et doit, de fait, faire l’objet d’une attention toute particulière. Considérant que celui-ci est à l’origine de plus de 30% de la consommation finale d’énergie du parc des bâtiments résidentiels et tertiaires, il constitue un important gisement d’économies d’énergie et un chantier majeur des politiques de rénovation énergétique nationale et européenne.
Alors que le gouvernement s’interroge sur l’opportunité et le bienfondé en termes environnementaux, économiques et sociaux d’une obligation de rénovation énergétique du parc résidentiel, cette obligation est déjà traduite en terme législatif dans le secteur tertiaire. Sur le plan communautaire, la transposition en droit français de la directive européenne 2012/27/UE relative à l’efficacité énergétique impose à la France, à partir du 1er janvier 2014, une obligation de rénovation de 3% par an de la surface des bâtiments détenus et occupés par l’administration centrale. De surcroit, l’entrée en vigueur du “Bail vert” le 1er janvier 2012 participe à cette dynamique de rénovation dans le secteur tertiaire.
Ainsi, eu égard à l’ensemble des exigences réglementaires et des contraintes de performance qui y sont associées, on comprend l’importance de la prise en compte de la rénovation énergétique du parc tertiaire pour réaliser la transition énergétique. Dès lors, pour réaliser ces objectifs et aller au-delà de la règle de droit, il est crucial d’identifier les travaux de rénovation énergétique les plus pertinents et offrant le meilleur compromis entre investissement et gains énergétiques.
Après avoir consacré deux études à la rénovation énergétique des maisons individuelles (2010) et des logements collectifs (2011), Energies et Avenir n’oublie pas l’analyse du secteur tertiaire et publie une étude sur la rénovation énergétique des bâtiments de bureaux climatisés, qui constituent 22% du parc tertiaire total, soit environ 200 millions de m2.
Le remplacement du système de chauffage/refroidissement : meilleur compromis entre gains énergétiques et investissement Les simulations réalisées démontrent qu’en termes d’efficacité énergétique, la rénovation du système de chauffage et de climatisation est le premier poste d’économies d’énergie. Elle permet à elle seule de réduire la consommation de plus de 40% pour des coûts d’investissements de l’ordre de 50€HT/m2 SHON – en énergie primaire et pour les cinq usages réglementés : chauffage, production d’eau chaude sanitaire, climatisation, éclairage, auxiliaires (ventilateurs, pompes).
Ainsi, les bâtiments tertiaires de bureaux peuvent être rénovés à de hauts niveaux de performance proches de ceux de la RT 2012 avec des bouquets de travaux portant sur la rénovation du système thermique et le traitement, au moins partiel, de l’enveloppe. Pour l’atteinte du niveau BBC rénovation, il est nécessaire de traiter de manière complète le bâti, voire dans certains cas, d’ajouter des panneaux photovoltaïques.
Cette économie d’énergie offerte par le remplacement du système de chauffage/refroidissement se retrouve immédiatement sur la facture énergétique et permet également d’améliorer la classe de performance énergétique du bâtiment. Selon l’étude, après modernisation de l’installation de chauffage, pour un bâtiment utilisant le gaz naturel ou propane (GPL), le fioul domestique ou la chaleur d’un réseau pour chauffer, celui-ci passe d’une classe de performance D (211-315 kWhep/m2 SU) à une classe de performance C (111-210 kWhep/m2 SU).
L’étude souligne également l’importance de la maintenance qui assure la durabilité des équipements et leur performance dans le temps, ainsi que l’optimisation du système de régulation des installations climatiques, rendant possible l’adaptation du fonctionnement du bâtiment au mode d’occupation et aux activités.
Privilégier un phasage des travaux « BBC compatibles »
Comme cela a pu être constaté dans l’analyse du secteur résidentiel, cette étude rappelle la nécessité de favoriser des actions d’amélioration de la performance énergétique du parc tertiaire séquencées et
1ordonnées. A l’inverse des rénovations lourdes, dont le temps de retour sur investissement est long, Energies et Avenir attire l’attention sur la pertinence de privilégier un phasage des travaux « BBC compatibles ». Ce phasage permet en effet de réduire le coût des investissements initiaux tout en générant des économies financières et énergétiques importantes et pérennes dès les premières étapes, nécessaires pour engager d’autres travaux, dans la perspective d’une rénovation globale. Cette approche n’obère pas la réalisation future de travaux supplémentaires sur l’enveloppe, plus onéreux, pour améliorer encore la performance énergétique.
Hervé THELINGE, président d’Energies et Avenir, commente : « Dans le contexte actuel de mutation et de sobriété énergétiques, et alors que l’obligation de rénovation énergétique est déjà une réalité dans le secteur tertiaire, Energies et Avenir a souhaité identifier la nature des travaux les plus efficaces et les plus rentables. Comme dans le secteur résidentiel, la modernisation du système de chauffage constitue un formidable levier pour une rénovation énergétique réussie des bureaux climatisés et représente un gisement d’économies d’énergie financièrement et rapidement accessible. Le caractère flexible et évolutif des systèmes de chauffage à eau chaude, permettant de moduler la puissance en fonction de la réduction future des besoins de chauffage, en cas d’isolation ultérieure du bâti par exemple, permet en outre de garantir la pérennité des investissements engagés. ».
Cette étude qui s’inscrit dans la volonté d’Energies et Avenir d’accompagner les pouvoirs publics pour réussir la transition énergétique est le premier volet d’une série de Guides de l’association sur le parc tertiaire. A cet égard, Energies et Avenir publiera en 2014 une deuxième étude dédiée aux bâtiments d’enseignement scolaire.
Les propositions d’Energies et Avenir :
- Le poids des consommations d’électricité spécifique :
Ce saut d’une à deux classes de performance peut paraître relativement modeste ; il s’ex- plique par le poids de la consommation d’électricité spécifique qui représente un poste important et difficilement compressible. Ainsi, dans un bâtiment BBC, la consommation d’énergie, tous usages confondus, s’établit à un peu plus de 150 kWhep/m2 SU dont plus de la moitié concerne la consommation d’électricité des auxiliaires et de l’éclairage. La classe de performance énergétique d’un bâtiment BBC sera au mieux en C (111 – 210 kWhep/m2 SU) pour des investissements qui sont considérables, de l’ordre de 200 €HT/m2 SHON.
Cela veut dire également que la part des usages réglementés d’un bâtiment BBC est réduite à environ 80 kWhep/m2 SU et que le principal poste de consommations d’énergie, qui était auparavant le chauffage, devient celui de l’éclairage. Cela met en exergue la nécessité à moyen terme, une fois la rénovation du système et du bâti réalisée, de réorienter les priorités en se concentrant sur la réduction de la consommation d’électricité pour l’éclairage et les usages spécifiques.
- 200 kWhep/m2 SU : le meilleur compromis entre gains énergétiques et investissements :
Un objectif de rénovation qui permet de faire passer un bâtiment d’une classe de performance D ou E à une consommation de l’ordre de 200 kWhep/m2 représente le meilleur compromis entre gains d’efficacité énergétique (40%) et coûts d’investissement (50 €HT/m2). Aller au-delà exige de mobiliser 4 fois plus d’investissements (200 €HT/m2) pour un gain énergétique supplémentaire réduit (30%).
- Les outils de la rénovation : audit énergétique et simulation thermique dynamique :
La classe de performance énergétique est un élément d’appréciation de la performance énergétique d’un bâtiment mais reste imparfaite. Basée sur la consommation ou les factures d’énergie, elle est sensible au climat (pour le chauffage), à l’exposition solaire (pour la climatisation), à la vacance des locaux, à leur niveau d’occupation ou encore aux changements d’activités. Une réelle expertise, c’est-à-dire un audit énergétique, doit donc être réalisé afin d’identifier la performance énergétique intrinsèque du bâtiment en s’abstrayant des paramètres externes au bâtiment qui ne sont pas maîtrisés.
Cet audit, en identifiant la performance réelle du bâtiment, permettra d’évaluer le poids des différents usages énergétiques, de proposer des bouquets de travaux optimums et d’optimiser ainsi les investissements.
Pour les bâtiments d’une taille importante, plus de 10 000 m2 par exemple, il pourra être intéressant de recourir à une simulation thermique dynamique afin d’identifier au plus près les phénomènes physiques et d’optimiser thermiquement et économiquement la rénovation énergétique.
- La rénovation urbaine : éco-quartier et ACV :
Pour aller plus loin, une approche environnementale pourra également être mise en œuvre, notamment lorsque la rénovation du bâtiment s’intègre dans la rénovation d’un quartier ou d’une ville. Elles permettent notamment d’analyser l’impact des choix énergétiques à l’échelle d’un territoire (énergie centralisée ou décentralisée, énergie locale ou de réseau...) et les synergies d’usages ou de production d’énergie qui peuvent être partagées avec les autres bâtiments (boucle locale à eau chaude, production d’électricité photovoltaïque, production d'électricité par micro ou mini-cogénération...).
- Maintenance, pilotage, suivi des consommations énergétiques :
Enfin un paramètre à ne pas négliger est celui de la maintenance, qui assure la durabilité des équipements et leur performance, ainsi que l’optimisation du système de régulation des installations climatiques et permet d’adapter le fonctionnement du bâtiment au mode d’occupation et aux activités. En outre, le suivi des consommations d’énergie donne un retour d’expérience sur la sensibilité de celles-ci aux paramètres externes du bâtiment.
La réglementation thermique pour les bâtiments existants du secteur tertiaire . . . :
La réglementation thermique des bâtiments existants s'applique aux bâtiments résidentiels et tertiaires existants, à l'occasion de travaux de rénovation prévus par le maître d'ouvrage.
L'objectif général de cette réglementation est d'assurer une amélioration significative de la performance énergétique d'un bâtiment existant lorsqu'un maître d'ouvrage entreprend des travaux susceptibles d'apporter une telle amélioration.
Elle est complétée par un Diagnostic de Performance Energétique (DPE), obligatoire lors des ventes de locaux ou bâtiments.
Maître d'ouvrage :
> RT globale : pour les rénovations très lourdes de bâtiments de plus de 1 000 m2 de Surface Hors Œuvre Nette (SHON), achevés après 1948, dont le coût des travaux de rénovation énergétique dépasse 25% du coût de la construction, la réglementation définit un objectif de performance globale pour le bâtiment rénové. Ces bâtiments doivent aussi faire l'objet d'une étude de faisabilité des approvisionnements en énergie préalablement au dépôt de la demande de permis de construire.
Ce premier volet de la RT est applicable pour les permis de construire déposés après le 31 mars 2008.
> RT élément par élément : pour tous les autres cas de rénovation, la réglementation défi-it une performance minimale pour l'élément remplacé ou installé. Ce second volet de la RT est applicable pour les marchés ou les devis acceptés à partir du 1er novembre 2007.
> DPE : pour les ventes de locaux.
La RT globale (ou RT existante)
En raison de l’importance des travaux et de la taille des surfaces traitées, la rénovation des immeubles de bureaux s’inscrit la plupart du temps dans la RT globale.
> L'évaluation de l'état initial du bâtiment : la consommation d'énergie initiale du bâtiment est estimée par calcul grâce au moteur de calcul Th-C-E-ex. Celui-ci permet d'évaluer la performance initiale du bâtiment, d'orienter les choix de rénovation et d'estimer l'économie d'énergie réalisée grâce aux travaux par rapport à la situation antérieure.
> L'économie d'énergie : après les travaux, la consommation globale d'énergie du bâtiment pour les postes de chauffage, d'eau chaude sanitaire, de refroidissement, les auxiliaires, ainsi que l'éclairage doit être inférieure à la consommation de référence de ce bâtiment. Le niveau de consommation en énergie primaire de référence (Cep ref) correspond à la consommation en énergie primaire qu'aurait ce même bâtiment pour des performances imposées des ouvrages et des équipements qui le composent.
> Les bâtiments non résidentiels doivent également vérifier la condition suivante : les travaux doivent conduire à un gain d’au moins 30 % sur la consommation d'énergie par rapport à l'état antérieur.
Les autres exigences :
> Le confort d'été : afin de limiter l'inconfort des occupants et l'utilisation de la climatisation, le bâtiment rénové doit assurer un confort d'été acceptable, dans la mesure de ce qui est possible compte tenu du bâti existant. La température intérieure conventionnelle (Tic) atteinte en été doit donc être inférieure à une température de référence.
> Les “garde-fous” : des performances minimales sont requises pour une série de composants (isolation, ventilation, système de chauffage...), lorsque ceux-ci sont modifiés par les travaux de rénovation.
EN RÉSUMÉ :
Dans les bâtiments tertiaires, quatre conditions sont à respecter pour être réglementaire au sens de la RT globale :
Performance du bâti : Ubât projet < Ubât max (avec Ubât max = 1,5 x Ubât ref)
Niveaux de consommation énergétique :
Cep projet < Cep initial - 30%
Cep projet < Cep référence
Confort d’été : Tic projet < Tic référence
Le label BBC rénovation dans le secteur tertiaire
Pour atteindre le niveau BBC rénovation, un bâtiment tertiaire doit présenter une consommation conventionnelle d'énergie primaire du bâtiment pour le chauffage, le refroidissement, la ventilation, la production d'eau chaude sanitaire et l'éclairage des locaux inférieure de 40% à la consommation conventionnelle de référence définie dans la règlementation thermique.
EN RÉSUMÉ :
Pour atteindre le niveau BBC rénovation, un bâtiment du secteur tertiaire doit respecter les conditions suivantes :
Ubât projet < Ubât max
Tic projet < Tic référence
Cep projet < Cep référence - 40%
Le Diagnostic de Performance Energétique Vente pour le secteur Tertiaire
Le champ d’application et les modalités pratiques du DPE vente sont établis dans le décret du 14 septembre 2006 “relatif au diagnostic de performance énergétique et à l’état de l’installation intérieure de gaz dans certains bâtiments”, précisé par l’arrêté du 15 septembre 2006 “relatif au diagnostic de performance énergétique pour les bâtiments existants proposés à la vente en France métropolitaine” et modifié par l’arrêté du 8 février 2012 “modifiant l’arrêté du 15 septembre 2006 relatif au diagnostic de performance énergétique pour les bâtiments existants proposés à la vente en France métropolitaine”.
Les principales modifications dues à l’arrêté du 8 février 2012 figurent au paragraphe 4.2.5.
> Champ d’application : Le DPE vente en Tertiaire concerne tous les bâtiments mis en vente en France métropolitaine (arrêté du 15 septembre 2006), qu’ils soient en copropriété ou non, à l’exception des bâtiments exclus par les textes de référence.
> Principes : Les informations contenues dans le DPE vente sont recensées par un diagnostiqueur certifié et indépendant qui se déplace sur le terrain. Elles sont réglementées et un modèle de restitution doit être suivi, qui dépend du type de bâtiment (notamment différence entre Résidentiel et Tertiaire). Il est décrit par l’arrêté du 15 septembre 2006. Le DPE Tertiaire contient notamment :
- les consommations globales en kWh d’énergie finale et en kWh d’énergie primaire par m2 de surface utile et un classement de cette consommation d’énergie primaire sur une échelle de 9 classes “énergie”,
- les frais énergétiques annuels globaux en € par m2 de surface utile, - les émissions équivalentes globales de CO2 en kgCO2 par m2 de surface utile et un classement de ces émissions en équivalence de CO2 sur une échelle de 9 “classes climat”,
- la quantité d’énergie primaire d’origine renouvelable produite et consommée à demeure,
- un descriptif du lot proposé à la vente et de ses équipements,
- des recommandations sur l’usage de l’énergie et les travaux d’énergie réalisables (non chiffrés en Tertiaire).
> Factures : Dans le cas du DPE vente en Tertiaire, les consommations énergétiques sont relevées (compteurs ou factures) et moyennées sur les trois dernières années, les trois derniers exercices ou sur la durée effective de fourniture de chauffage ou d’eau chaude. Dans la mesure où il s’agit de consommations relevées, il n’est pas possible de distinguer les différentes utilisations de l’énergie. Toutes les utilisations de l’énergie sont donc prises en compte.
> Validité : Le DPE est valable 10 ans, il doit être annexé à l'avant-contrat (promesse de vente, compromis de vente) ou, à défaut, à l'acte authentique de vente. Il est établi aux frais du vendeur, qui doit le tenir à la disposition de tout candidat acquéreur dès la mise en vente du bien.
> Principales modifications du DPE tertiaire (arrêté du 8 février 2012) : cet arrêté est applicable depuis le 1er janvier 2013 et, pour les bâtiments tertiaires, il introduit plusieurs modifications, à savoir :
- Electricité produite à demeure, désormais valorisée en énergie primaire dans l’étiquette “énergie” pour tous les bâtiments Résidentiel et Tertiaire : la quantité d’énergie électrique primaire produite à demeure peut désormais être déduite de la consommation totale d’énergie primaire dans les bâtiments résidentiel et tertiaire.
- Champ d’application et étiquettes pour le tertiaire, plusieurs modifications : les centres commerciaux sont exclus du DPE, les classes H et I sont supprimées et les limites de classe des étiquettes énergie et climat sont revues dans de nombreux cas (probable lien avec l’obligation de travaux)
- Désormais 3 catégories d’étiquettes énergie et climat pour le tertiaire, adaptées aux différentes occupations : Etiquette “Bureaux, Enseignement, Administration”, Etiquette “Bâtiments à occupation continue : Hôpitaux, Hôtels, Internats...”, Etiquette “Autres : sport, restauration, commerces individuels” ; les étiquettes Energie & Climat sont supprimées s’il y a une absence justifiée de relevé de consommations.
- Fin de la surface utile (SU) dans le tertiaire : la SU ne sera plus utilisée dans les DPE des immeubles tertiaires. Les diagnostiqueurs devront parler de kWh par m2 de surface thermique = surface utile x 1,1. Les consommations rapportées à la surface du nouveau DPE vont donc “baisser” de 10%.
- Fiabilisation du DPE : obligation de visite du bâtiment, d’informations et d’explications personnalisées
- Obligation de visite du bâtiment par la personne certifiée qui élabore le DPE.
- Obligation de remplir une fiche technique pour les DPE réalisés selon la méthode conventionnelle
- Obligation de fournir des explications personnalisées sur les écarts entre factures et consommations conventionnelles, en cas d’estimation des consommations par méthode conventionnelle
Un audit énergétique avant la prise de décision dans le cadre de la réalisation de travaux énergétiques …
Un audit énergétique avant la prise de décision dans le cadre de la réalisation de travaux énergétiques …
Si dans l'étude établie par l'Association Energies et Avenir montre que le remplacement d'un système chauffage/refroidissement peut atteindre des gains énergétiques jusqu'à 50 %, il est primordial de faire réaliser un audit énergétique.
Véritable outil d’aide à la prise de décision, un guide pour établir un audit énergétique publié par l’Ademe précise le contenu et les modalités de réalisation de ces études qui seront effectuées par des prestataires techniques extérieurs à l’entreprise ainsi que les modalités d’accompagnement du maître d’ouvrage bénéficiaire pour la mise en œuvre des préconisations.
Car la réalisations d’un audit devra permettre de dresser une proposition chiffrée et argumentée de programmes d’économie d’énergie cohérents avec les objectifs du Grenelle de l’Environnement et amener le maître d'ouvrage à décider des investissements appropriés.
L’audit s’attache à l’existant mais peut conduire à recommander des études complémentaires pour une modification structurelle importante de l’enveloppe ou d’équipements (étude de faisabilité visant à introduire des énergies renouvelables par exemple). Ainsi le maître d’ouvrage sera en mesure de décider le programme des interventions que nécessite son (ses) bâtiment(s) pour améliorer sa (leur) performance énergétique.
L’Etat des lieux :
Chaque bâtiment fera l'objet d'un examen approfondi en vue de recueillir les éléments nécessaires à la réalisation des phases suivantes de l’audit énergétique1.
L’état des lieux comprend :
− Le recueil des informations disponibles auprès du maître d’ouvrage et /ou du gestionnaire de l’établissement (factures, plans de bâtiments, schémas des réseaux électrique et de fluides, données de suivi énergétique, abonnements et contrats d’exploitation, livret de chaufferie).
− La caractérisation des locaux en fonction des facteurs climatiques extérieurs et intérieurs des bâtiments (données météo locales, organisation du site, zonage climatique et utilisation des bâtiments).
− Le relevé sur le site et la description détaillée du bâti et des installations (état du bâti et des installations, plans des réseaux de fluides).
− Un contrôle du fonctionnement des installations avec des outils d’investigations appropriés (débit de ventilation, température de consigne, hygrométrie intérieure, mesures de combustion, éclairement moyen, infiltrométrie de l’enveloppe et des réseaux, etc.).
− Un examen des modes de gestion des énergies (tarification, nature et durée des contrats).
Il revient au prestataire de vérifier la disponibilité des informations nécessaires à la bonne exécution de sa prestation. Il sollicitera le maître d’ouvrage pour organiser une visite préalable des sites avant la formulation de l’offre. Ces vérifications le conduiront à envisager, si nécessaire, une campagne de mesures préalable, ainsi que les relevés utiles au récolement des données. Il s’assurera ainsi que la finesse des informations collectées soit suffisante pour parvenir à des préconisations solides.
Cette démarche de recueil de données se fera en en prévision de l’élaboration d’un dispositif de suivi ou de management de l’énergie à l’usage du maître d’ouvrage, une fois la prestation d’audit terminée.
Un bilan énergétique et préconisations :
Les données recueillies seront analysées par le prestataire en procédant aux calculs et aux interprétations qui permettront de mettre en évidence les améliorations à envisager.
Pour ce faire, il réalisera :
a. Une analyse critique de la situation existante en s’attachant aux anomalies ou aux déficiences observées sur le site. Ce bilan portera sur les conditions d’occupation et d’exploitation du bâtiment, la qualité de l’enveloppe, le renouvellement d’air, la qualité et le fonctionnement des installations thermiques et des autres équipements consommateurs d’énergie.
L’analyse des installations soulignera les points défectueux des installations thermiques (génération, distribution, émission, régulation), et l’adéquation avec les différents zonages, la nature et le dimensionnement des équipements, et enfin la configuration des circuits de distribution (y compris électrique).
L’analyse des conditions d’exploitation portera sur l’adéquation des besoins avec les contrats et les tarifs utilisés, la nécessite de mettre en place un suivi des consommation et la vérification des bonnes conditions d’exploitation d’une GTB (quand elle existe).
Le prestataire ne négligera aucun gisement d’économie d’énergie et analysera tous les équipements consommateurs d’énergie (hors process) ayant un impact sur le bilan énergétique du site. Il attachera une attention particulière à l'éclairage artificiel en veillant notamment à une utilisation optimisée de la lumière naturelle. Il vérifiera la pertinence de la régulation et les possibilités de couplages énergétiques des différents usages.
b. Un bilan énergétique global du site, bâtiment par bâtiment, en tenant compte des tous les usages importants (consommations de chauffage et de conditionnement d’air, consommations des autres usages thermiques – ECS et cuisson, consommations des usages électriques conventionnels – éclairage et auxiliaires, et consommations des autres usages spécifiques de l’électricité.
Les consommations réelles, issues des mesures, relevés et factures des trois dernières années seront confrontées avec les résultats obtenus par un calcul théorique des consommations. La méthode retenue pour le calcul théorique sera explicitée (durée de chauffe, température de consigne, variations climatiques exceptionnelles, usages intermittents, etc.) et sera fondée sur un découpage cohérent avec celui des relevés de consommation réelle. Les écarts observés avec les consommations réelles seront commentés et s’appuieront sur les anomalies décelées au cours de l’état des lieux.
c. Un calcul des consommations réglementaires pour situer la performance initiale du bien selon la méthode de calcul Th C-E ex. Ce calcul conventionnel ne peut en aucun cas se substituer aux calculs réels et théoriques des consommations précédemment réalisés.
d. Une énumération des améliorations possibles en distinguant les actions correctives permettant un gain immédiat (programmation de l’installation thermique, modification des contrats d’entretien et d’exploitation des équipements, optimisation des tarifications énergétique, remplacement des ampoules, respect des températures de consigne), de celles impliquant un investissement (isolation des murs et des planchers, remplacement des menuiseries, gestion des équipements – y compris de façon centralisée, remplacement d’équipements, substitution d’énergies, etc.).
Le prestataire proposera, si besoin, des évolutions des outils de maintenance, la possibilité immédiate ou à terme de diversification énergétique, de substitution et/ou de l'utilisation de techniques nouvelles.
Il établira un tableau rappelant les paramètres principaux sur lesquels porteront les améliorations (déperditions, consommations, rendements...) et donnera des indications chiffrées sur les objectifs d’amélioration visés pour chaque action.
e. Une analyse de l’impact énergétique et environnemental des préconisations, poste par poste.
Il est rappelé que l’utilisation des grandeurs physiques, comme les coefficients et les ratios, ne peuvent constituer que des points de repère utiles mais ne peuvent pas remplacer les mesures et calculs, à ce stade de la prestation.
Dans le cas où un pré-diagnostic aurait déjà été réalisé, l'audit devra permettre de valider les préconisations du pré-diagnostic et d'approfondir, notamment grâce à la mesure, les pistes d'investigation identifiées comme prioritaires lors du pré-diagnostic. Il permettra également d'afficher les consommations et les performances en cohérence avec les éléments du DPE2. (Diagnostic de Performance Energétique) : étude réglementaire obligatoire lors de la session ou le changement de locataire du bâtiment. Sa réalisation - parce qu'elle est rendue obligatoire par la réglementation - est exclue de la prestation d'audit énergétique. Le DPE s’appuie sur une méthodologie standardisée qui ne permet pas le même approfondissement que celui apporté par l’audit énergétique, nécessaire pour envisager un vrai plan d’action d’économie d’énergie. En revanche, l’Audit énergétique peut intégrer la méthodologie de calcul appliquée dans le DPE pour avoir une méthodologie de comparaison avec d’autres bâtiments.
Plans de réalisations :
Des scénarios de réhabilitation seront ensuite élaborés sur la base de programmes d’améliorations cohérents et adaptés aux caractéristiques de chacun des bâtiments, pour permettre au maître d’ouvrage d’orienter son intervention dans les meilleures conditions de coût et de délai. Ces programmes seront présentés sous la forme de « bouquets » de réalisations indissociables, correspondant à un niveau de performance énergétique global après travaux.
Trois scénarios seront impérativement envisagés (l’ordonnancement en terme d’économie d’énergie ne sera pas forcément celui proposé ci-dessous : b) et c) pouvant notamment parfois être inversés):
a. Le premier correspondra, a minima, aux exigences réglementaires qui s’imposent lors de réhabilitation (Arrêté du 13 juin 2008 relatif à la performance énergétique des bâtiments existants de surface supérieure à 1 000 mètres carrés, lorsqu’ils font l’objet de travaux de rénovation importants), soit 80 x (a+b) kWhEP/m2.an.
b. Le second correspondra à un objectif de performance intermédiaire de 50 x (a+b) kWhEP/m2.an.
c. Le troisième correspondra à une réduction de 75% des consommations globales d’énergie des bâtiments (réhabilitation facteur 4).
Ces programmes d’actions devront impérativement proposer plusieurs niveaux de performance énergétique après travaux, avec les objectifs suivants :
- Le niveau réglementaire
- Un niveau équivalent à 50kWhep/m2.an
- Un niveau de réduction de 75% des consommations totales du bâtiment (« Facteur 4 »)
Les programmes d’économies d’énergie ne se limiteront pas aux cinq usages conventionnels. Un calcul réglementaire permettra toutefois de vérifier la conformité des préconisations sur ces cinq usages, afin de situer les gains énergétiques par rapport à l’état initial.
Ce programme d’amélioration portera sur :
− Les actions correctives ne nécessitant pas de travaux et portant sur les conditions d'utilisation et de meilleure exploitation du bâtiment (températures de chauffage et de conditionnement d'air, ralentis de nuit ou d’inoccupation, modification du contrat d'exploitation, révision des organes et durées de programmation minuterie...).
− Les travaux techniquement envisageables sur le bâti, les installations thermiques et les autres équipements ou usages spécifiques, en tenant compte des interactions entre améliorations proposées (par exemple, reprise de l'équilibrage et re-réglage des régulations en cas de travaux d'isolation des parois...).
Le prestataire éclairera le maître d’ouvrage sur les attendus de ces programmes et proposera pour le besoin :
− Une description détaillée des interventions à mettre en œuvre (quantités, type de matériel, performance visée, conditions de mise en œuvre, etc.),
− Une comparaison entre les consommations, avant et après travaux, sur l'ensemble du programme proposé,
− Une évaluation des réductions d’émissions de gaz à effet de serre sur la base des contenus CO2 des énergies indiqués en annexe 4 du document.
− Les gisements d’économies, exprimés en kWh, sur chacun des postes et globalement.
Le point financier :
Les scénarios de réhabilitation, tels que définis au § « Phase 3 : Programmes d’améliorations », feront l’objet d’une analyse financière détaillée.
Elle sera produite à partir de la méthode en « coût global » et prendra pour hypothèses3 :
– L’évolution des prix des énergies selon le taux de croissance annuel moyen (TCAM),
– Des périodes d’amortissement de 10, 20 et 30 ans pour le calcul du temps de retour sur investissement (TRI).
Ces estimations seront ensuite comparées à un scénario de base, pour mettre en évidence les économies générées sur les charges d’exploitation et de maintenance, pour chacune des périodes définies.
L’analyse fera ressortir, pour chaque scénario :
– Le coût prévisionnel des travaux (montant prévisionnel par poste et global),
– Le coût d’exploitation pour chacun des usages (usages conventionnels et usages spécifiques d’électricité),
– Le coût d’entretien des installations (P2),
– Le coût de renouvellement prévisionnel du matériel lourd sur la durée prise pour l’analyse en coût global,
– Le temps de retour prévisionnel de l’investissement sur l’ensemble des postes.
Les investissements correspondants et leurs temps de retour seront précisés sur la base d’une estimation budgétaire préliminaire à +/- 20 %.
La source d’information utilisée pour les coûts de référence utilisés sera mentionnée afin de permettre au maître d’ouvrage une actualisation ultérieure du chiffrage proposé. Les interventions complexes feront l’objet d’études plus détaillées, si nécessaire.
Toutefois, pour faciliter la prise de décision, le prestataire mentionnera dans son chiffrage les modalités ou dispositifs de soutien financier applicables selon la situation du maître d'ouvrage: certificats d'économie d'énergie, crédits d'impôts, subventions nationales ou locales...
L'audit énergétique peut, le cas échéant, être suivi d’une phase d’accompagnement destinée à appuyer le bénéficiaire dans la mise en œuvre des préconisations formulées. Cette phase comprend quelques jours d’intervention du prestataire après le rendu du rapport final d’audit. Elle ne doit pas être confondue avec une mission de maîtrise d’œuvre.
Le prestataire réalisant la prestation d’accompagnement peut aussi être différent de celui ayant réalisé l'audit.
La réalisation :
Avant la prestation :
Faire une proposition – au besoin basée sur un entretien et/ou une visite préalable du site à diagnostiquer - détaillée et transparente comprenant :
Le CV et les références des intervenants faisant ressortir les qualifications professionnelles en rapport avec la prestation demandée.
* Les références de la structure :
- Certifications / Accréditations / Qualification (notamment obtention ou pas de la qualification OPQIBI 19.05 relative aux audits énergétiques des bâtiments tertiaires et habitations collectives ou équivalence)
- Références d’audits énergétiques comparables à la proposition et/ou attestant des capacités requises de la structure
* Une proposition technique définissant les caractéristiques du programme de travail telles que détaillées dans le présent cahier des charges :
- sa durée (exemple : 4 à 5 mois)
- son volume (exemple : 5 jours d’accompagnement individualisés)
- ses modalités (exemple : visites sur site régulières et courtes)
Dans un souci de qualité, le prestataire s’engagera dans sa proposition à respecter les règles suivantes :
- évaluer avec précision les économies d'énergie réalisables sur le bâtiment faisant l'objet d'une étude d'aide à la décision, et en chiffrer les conditions économiques de réalisation ;
- suivre une démarche rigoureuse explicitée et justifiée dans ses rapports d'études ;
- être exhaustif dans ses recommandations et fournir toutes les informations objectives nécessaires au maître d'ouvrage pour décider des suites à donner ;
- ne pas privilégier a priori un type d'énergie ni certaines modalités de fourniture d'énergie ou de tout autre service (vapeur, froid, chaud, air comprimé, électricité...) ;
- ne pas intervenir dans un établissement vis-à-vis duquel il ne présenterait pas toute garantie d’objectivité, notamment sur des installations conçues, réalisées ou gérées pour l’essentiel par lui-même ;
- n’adjoindre aucune démarche commerciale concernant des biens ou services (ayant un lien avec les recommandations) au cours de son intervention.
Dans tous les cas, la proposition commerciale du prestataire précisera le détail des opérations couvertes par l'audit proposé ainsi que les mesures qui seront effectuées.
Dans ce sens, la proposition établira également la liste des matériels de mesure nécessaires en précisant ceux qui auraient intérêt à être installés à demeure accompagnée le cas échéant d'une proposition financière concernant la fourniture desdits matériels.
- Une offre financière correspondant au coût de la prestation dans son ensemble, faisant apparaître la charge de travail, les coûts journaliers du (ou des) intervenant(s), les frais de déplacements, de mesures et les éventuels frais annexes.
Pendant les travaux :
* Pour le prestataire En matière d'audit énergétique, quatre points méritent d'être soulignés:
- La phase initiale du diagnostic, le relevé (examen et description des locaux, entretien avec le maître d’ouvrage) représente la partie fondamentale de l'étude. La qualité des relevés, l'analyse rigoureuse des informations saisies, la pertinence des observations, la recherche des possibilités d'intervention, déterminent la justesse des calculs et des simulations ultérieurs et, par voie de conséquence, l'intérêt des interventions techniques proposées.
- La phase centrale du diagnostic (exploitation et traitement des données) doit utiliser des méthodes de calcul adaptées aux bâtiments et aux équipements considérés. La méthode de calcul bien maîtrisée, le recours à l'informatique sont pratiquement indispensables
- L'audit ne préconise pas seulement des solutions pour réduire les consommations mais doit également examiner des substitutions d'énergie possibles (biomasse, solaire, réseaux,...) notamment en recourrant aux énergies renouvelables.
- Certaines interventions complexes ne sont que globalement évaluées au stade de l'audit énergétique, les études complémentaires nécessaires doivent alors être mentionnées. Lorsque les actions préconisées consistent à faire réaliser une étude complémentaire, le prestataire établira en outre un court document correspondant au cahier des charges technique de l’étude proposée.
* Pour le maître d’ouvrage Pour le bon déroulement de la démarche, le chef d’entreprise :
- mettra en place les moyens nécessaires - moyens humains (exemple : 1 jour par semaine pour l’animateur environnement) - moyens financiers (pour la mise en place du plan d’actions)
- suivra régulièrement l'avancement de la démarche (exemple : 2 heures par semaine)
- s'impliquera fortement aux étapes-clés (lancement du projet, définition des priorités,
élaboration d’une politique environnementale...).
- complètera et validera la fiche de synthèse de restitution des résultats.
Après la prestation :
- Restitution
A l’issue de la mission, le prestataire restitue clairement les résultats de la prestation au commanditaire. Cette restitution doit permettre une appropriation complète des résultats par le maître d’ouvrage.
La prestation peut comprendre un engagement du prestataire (celui ayant réalisé l’audit ou un autre) à accompagner le maître d’ouvrage sur quelques journées pour, par exemple, faire le point sur le planning de réalisation, rechercher de l’information, réaliser des cahiers des charges de consultation...
QUALITES IMPERATIVES :
Cette étude préalable doit réunir des qualités indispensables: rigueur du raisonnement et des calculs, exhaustivité des analyses et des propositions et indépendance vis à vis de considérations commerciales, qu'il s'agisse de marques d'équipements ou de nature d'énergie.
Qualités du rapport
Le rapport, qui doit comporter deux parties, l'une à destination du Maître d'ouvrage (rapport de synthèse et analyse de propositions) l'autre à destination de son responsable technique (rapport détaillé d'audit, outils de suivi et gestion), devra:
• Etre clair et lisible, la forme est importante, elle facilite la décision et incite aux travaux,
• Donner l'avis de l'énergéticien, un conseil d'individu à individu par quelqu'un qui a passé du temps sur place, qui a rencontré les hommes chargés de l'entretien ou de la gestion,
• Fournir des informations suffisantes pour la réalisation des travaux préconisés et donc pour la consultation d'entreprises devant fournir des devis,
• Comporter des annexes techniques suffisamment complètes (pour vérifier un métré par exemple),
• Proposer des améliorations conformes aux exigences de performance énergétique réglementaires minimales mais également des programmes plus ambitieux permettant d’atteindre des performances énergétiques renforcées,
• Etre remis en mains propres et commenté.
Qualités des méthodes de calcul
Ces méthodes et outils doivent:
• Etre explicites: on donnera impérativement les références de la méthode, les détails des étapes et des hypothèses de calcul,
• Etre cohérentes et adaptées : Il est illusoire de traiter tel ou tel point avec force détail, et d’utiliser des éléments forfaitisés par ailleurs,
• Utiliser des grandeurs physiques: coefficients et ratios peuvent constituer des points de repère utiles mais ne peuvent remplacer mesures et calculs,
• Offrir la rigueur et la souplesse nécessaires pour permettre d’effectuer une comparaison des consommations dites réelles (celles facturées ou mesurées), avec les consommations calculées et pour la simulation des combinaisons d'améliorations possibles,
• Etre automatisées: sans être impératif, le traitement informatique des données recueillies est plus fiable, plus rapide et plus souple.
Les méthodes conventionnelles de type calcul réglementaire ne sont pas adaptées à la phase d’audit du bâtiment existant, elles ne doivent pas être utilisées, sinon en fin de prestation pour vérifier la conformité des programmes de travaux préconisés aux exigences réglementaires et/ou niveaux de labels.
Qualités du diagnostiqueur
Les meilleures méthodes et outils ne sont rien sans le discernement du diagnostiqueur qui doit avoir:
• Une bonne connaissance technique et pratique des bâtiments existants et de leurs équipements techniques, notamment énergétiques
• La compétence, l'esprit critique et une bonne dose d'imagination pour proposer des améliorations opportunes, évoquer les financements et les mécanismes administratifs de prise de décision...
• Un bon contact humain car les données à recueillir sont à la fois qualitatives et quantitatives et cela requière de la psychologie pour ne pas faire naître de conflit avec les interlocuteurs.
• Enfin, une rigoureuse indépendance de considération commerciale est indispensable.
SUIVI ET COMPTABILITE ENERGETIQUE :
Outre des programmes de travaux cohérents, l'audit doit proposer et aider à la mise en place d’une comptabilité énergétique du bâtiment. Cette comptabilité peut prendre différentes formes allant d'un simple tableau de relevés hebdomadaires et mensuels de compteurs et de factures jusqu'à des outils informatisés de suivi en temps réel et de gestion technique centralisée.
Dans tous les cas, la réalisation du diagnostic doit donner un point "zéro", niveau d'efficacité énergétique de référence, fonction de l'état des équipements et des valeurs cibles dépendantes des travaux prévus et effectivement réalisés. On pourra s'inspirer, pour les feuilles d'analyse manuelle des exemples donnés dans les guides sectoriels ADEME – AICVF pour les bâtiments du secteur non résidentiel.
Enfin, l'audit énergie réalisé doit permettre un affichage des consommations et des performances en cohérence avec les éléments du diagnostic de performance énergétique (DPE).
La contribution du prestataire à la mise en place de ce suivi fait partie intégrante de la démarche d'audit (ex: assistance à la renégociation de contrats, à la mise en place du plan de comptage, à l'interprétation des résultats...).
Quérir le froid là où il se dissimule : à l’extérieur pour éviter la surchauffe…
Quérir le froid là où il se dissimule : à l’extérieur pour éviter la surchauffe…
L'importance de la réalisation d'un audit énergétique permet de détailler une liste de recommandations sur les modalités d'une éventuelle rénovation afin d'améliorer les performances énergétiques d'un édifice d'un parc teriaire.
Isolation de plus en plus performante, multiplication des surfaces vitrées et de l’équipement bureautique, éclairage dispendieux, manque d’inertie... Autant de raisons qui peuvent expliquer la surchauffe des nouveaux bâtiments tertiaires... et imposer leur refroidissement de plus en plus tôt dans l’année. De la lumière à l'ombre...
Dans les années soixante-dix, le recours à la climatisation n’était nécessaire que lorsque la température extérieure dépassait les 20 °C. Aujourd’hui, le refroidissement d’un bâtiment moderne s’impose dès que la température extérieure avoisine les 12 à 15 °C.
Ce constat sans appel renvoie à un étrange paradoxe. Depuis l’avènement des premiers chocs pétroliers, les architectes, poussés par des réglementations thermiques de plus en plus exigeantes, se sont en effet appliqués à améliorer sans relâche l’isolation des bâtiments afin de réduire leur consommation énergétique. Dans le même temps, les dépenses énergétiques occasionnées par le refroidissement des bâtiments ont grimpé en flèche.
Jadis, les bâtiments mal isolés avaient la capacité de se refroidir grâce aux échanges avec l’extérieur. En période de canicule, ces bâtiments avaient la possibilité de décharger durant la nuit la chaleur excédentaire accumulée en journée. Aujourd’hui, l’efficacité de l’isolation des bâtiments entrave les transferts thermiques avec l’extérieur.
Si l’on ajoute à ces facteurs la multiplication des espaces vitrés (charge thermique externe du soleil), l’augmentation de l’éclairage et de l’équipement bureautique (charge thermique interne), l’engouement des promoteurs pour des constructions légères qui n’offrent qu’une faible inertie..., on comprend que les bâtiments tertiaires sont aujourd’hui particulièrement sensibles aux surchauffes.
Au vu des modélisations réalisées en laboratoire, on peut tout naturellement s’interroger sur la validité du message qui prône une meilleure isolation, alors qu’il serait bon de déplacer tout simplement le problème de l’hiver vers l’été. Mais sous nos latitudes, les gains de chauffage générés par l’isolation d’un bâtiment tertiaire dépassent en fait largement les coûts occasionnés par son refroidissement mécanique. L’opération se justifie donc financièrement... Reste à savoir si ce seul argument comptable suffit pour justifier le recours à la climatisation traditionnelle. Notre environnement naturel nous offre, tout au long de l’année, les ressources en froid nécessaires pour refroidir les bâtiments... À nous de nous en servir via la mise en place d’une stratégie volontaire : le free cooling. Par exemple, des fenêtres motorisées pourront s’ouvrir la nuit si la température intérieure excède 24 °C et l’extracteur d’air de ventilation pourra s’enclencher pour renforcer le balayage d’air frais.
Au vu des nouvelles normes de construction et de rénovation qui s’imposent, la balance penche sérieusement pour les solutions durables.
D’autant que pour se démarquer commercialement et anticiper sur les contraintes environnementales à venir, les promoteurs revoient leur copie et n’hésitent plus à recourir aux solutions durables de refroidissement.
La climatisation mécanique d’un bâtiment peut être évitée grâce à la combinaison d’une protection solaire efficace, d’une diminution des charges internes (moins de 25 W/m2 pour l’éclairage et l’équipement bureautique), d’une ventilation intensive via des ouvertures suffisantes et d’une inertie thermique importante. Au-delà de la simple ventilation des bâtiments, d’autres techniques de refroidissement durable sont également disponibles, comme le refroidissement adiabatique (par évaporation). Certes, la gestion naturelle du froid est plus compliquée que la gestion mécanique, car il faut la planifier dès la conception du bâtiment et la piloter de manière subtile tout au long de l’année. Le jeu en vaut cependant la chandelle !
Beaucoup de bâtiments tertiaires possèdent des systèmes de ventilation hygiénique mécanique pour renouveler l’air dans les bâtiments durant la journée. Certains responsables de la maintenance utilisent ce système durant la nuit pour refroidir le bâtiment en dehors des heures d’occupation. Est-ce judicieux ? Malheureusement pas. Le besoin d’air neuf pour assurer le confort respiratoire est d’un peu moins que 1 vol/h (pour env. 36 m3/h/ personne). Un night cooling efficace pour assurer un refroidissement autonome demande un débit d’air de l’ordre de 4 vol/h. Pour bénéficier d’un réel refroidissement et non d’un simple rafraîchissement, il sera nécessaire de « doper » l’installation de ventilation existante. Une alternative consiste à compléter l’apport d’air neuf de la ventilation mécanique hygiénique par des ouvertures d’amenée d’air ou d’extraction naturelle (on parle alors de système « hybride »). L’autre est de prévoir des conduits sur dimensionnés dès la conception du bâtiment.
Free cooling : le moyen le plus simple et le plus naturel de refroidir son bâtiment...
Pour refroidir un bâtiment, l’idéal est d’optimiser la ventilation naturelle la nuit, lorsque la température extérieure est la plus basse. On parle alors de « free cooling» ou de «night cooling».
Lorsque l’on a recours à la ventilation unilatérale sur une seule façade ou à la ventilation par un tirage thermique vertical (effet cheminée) de façade à toiture, c’est la différence de température entre l’intérieur et l’extérieur qui crée le mouvement d’air. On peut profiter de l’effet de cheminée en ouvrant partiellement les fenêtres dans les pièces à refroidir et dans la partie supérieure du bâtiment (fenêtre de toiture par exemple). Lorsque l’on a par contre recours à la ventilation transversale de façade à façade, c’est la pression du vent sur le bâtiment qui joue ce rôle.
Par des ouvertures sur une des façades : ventilation unilatérale. L'air chaud migrant vers l'extérieur en partie haute des ouvertures et l'air frais pénétrant en partie basse (débits d'air limités par cette méthode).
Par des ouvertures sur des façades opposées : ventilation transversale. L'air se déplace principalement grâce aux pressions et dépressions exercées sur les façades par le vent.
Par des ouvertures en façade et en toiture : l'air se déplace par effet cheminée.
Naturelle ou mécanique, la ventilation ?
Quelques recours :
• Dans les bureaux, les installations de refroidissement sont généralement dimensionnées pour assurer une température d’environ 24 °C. Mais l’expérience montre que lorsqu’un occupant a la possibilité d’ouvrir une fenêtre et de se rafraîchir par un courant d’air, il est disposé à supporter des températures bien plus élevées, surtout en période de canicule.
• En cas de très forte chaleur, il vaut mieux maintenir une différence de température de quelques degrés seulement entre l’intérieur et l’extérieur d’un bâtiment. Une différence trop importante va apporter une sensation d’inconfort (chaud/froid) aux occupants.
• Lorsqu’il est situé à l’est ou à l’ouest, le soleil se trouve assez bas sur l’horizon (surtout en automne). Dans ce cas, seules les protections solaires verticales sont efficaces (stores extérieurs, écrans « screens » en tissu micro-perforé, volets, etc.). Au sud, le soleil est plutôt haut en été et bas en hiver. Un auvent de grande dimension ou une protection solaire architecturale fixe (casquette) peut être efficace. La végétation offre également une protection intéressante.
• En matière d’équipement bureautique, il est indispensable de choisir les appareils qui génèrent le moins de charges thermiques possible (15 W/m2 au maximum pour les bureaux). Il faut également veiller à les positionner dans des endroits stratégiques. Une photocopieuse par exemple, doit être de préférence placée dans un couloir, à côté des toilettes. La chaleur et les émissions polluantes de la machine vont être immédiatement aspirées par l’extraction mécanique de l’installation sanitaire.
Charges thermiques internes usuelles :
PC fixe |
80 W |
Écran plat supplémentaire | 20 W |
Ordinateur portable |
50 W |
Imprimante |
140 W |
• L’éclairage moderne permet aujourd’hui de descendre à 8 W/m2 pour 500 lux, alors qu’il en fallait 20 à 25 W/m2 dans les années 80 (plus le W/m2 est important et plus la charge thermique est élevée). L’essentiel est de choisir des technologies actuelles et des luminaires performants. Le 6 W/m2 est même envisageable si on opte pour du 200 Lux en lumière d’ambiance et du 500 Lux uniquement sur les postes de travail.
L’archange Saint Michel reconquiert le sommet de la Sainte-Chapelle
L’archange Saint Michel reconquiert le sommet de la Sainte-Chapelle
Soutenu par le mécénat exceptionnel des Fondations VELUX, le Centre des monuments nationaux (CMN) poursuit sa vaste campagne de restauration de la Sainte-Chapelle du Palais de la Cité à Paris. Maître d’ouvrage, le CMN consacre des moyens importants à la restauration des verrières de la Sainte-Chapelle, initiée il y a quatre ans et qui s’achèvera fin 2014. Depuis 2008, les sept verrières de vitraux situées sur la façade nord de ce joyau gothique ainsi que les maçonneries qui les entourent et les surmontent et enfin l’archange sont successivement restaurés. La grande rose va également faire l’objet d’une restauration l’année prochaine, toujours dans le cadre du mécénat des Fondations VELUX. Assurant la conservation de ce monument majeur pour le public, le CMN repose ainsi aujourd’hui l’archange saint Michel restauré au sommet du chevet de la Sainte-Chapelle. Cette opération spectaculaire, qui exige de bonnes conditions météorologiques, se déroule en plusieurs étapes : transport de l’archange des ateliers de restauration Tollis jusqu’à la Sainte-Chapelle la veille, installation de la grue dans la nuit, mise en place du mât sur lequel viendra se poser l’archange entre 8h et 10h et enfin repose de l’archange proprement dite entre 10h et midi.
Cet ange du chevet a été imaginé par Jean-Baptiste Lassus, architecte de la restauration du monument en 1850, lorsqu’il présenta son projet de restitution des parties hautes de la Sainte-Chapelle. L’œuvre monumentale - 2.90m de haut, 1.20m d’envergure, 2.2 tonnes - coulée en plomb, a été réalisée par Victor-Adolphe Geoffroy-Dechaume en 1852.
Placé au sommet de la Sainte-Chapelle en 1855, l’archange a, depuis, subi des altérations dues aux changements de température, à la pollution, au ruissellement et à la stagnation des eaux de pluie, mais surtout au vent, la tempête du 17 décembre 2004 ayant particulièrement endommagé sa stabilité. La dépose de la statue en 2005 nécessita notamment de couper le mât de fer dans lequel elle était enchâssée. Exposée ensuite entre les contreforts du chevet, puis devant le porche d’entrée de la chapelle basse, elle a rejoint les ateliers Tollis en juin dernier pour être restaurée et enfin reprendre sa place aujourd’hui.
Cette restauration a bénéficié du soutien des Fondations VELUX.
La restauration
- La structure interne
La structure interne de l’ange a d’abord été inspectée. L’investigation a montré des désordres mineurs causés par des phénomènes de corrosion. L’association d’éléments en cuivre avec d’autres en alliages ferreux, en présence d’humidité, a par un phénomène électrolytique causé l’oxydation du fer. Mis à part les zones de corrosion, essentiellement situées sur les points de fixations, qui ont été vérifiés pour déterminer leur rôle mécanique, la stabilité structurelle de l’armature interne n’est pas en danger.
Toutefois, dans un but de prévention, des investigations analytiques complémentaires ont été menées par le Laboratoire de recherche des monuments historiques (LRMH) sur les différents matériaux. La stabilité de la structure de base est prépondérante puisqu’elle maintient le mât dans lequel est fixée la statue 12 m plus bas dans les combles du chevet. Le mât a été inspecté et se présente dans un parfait état de conservation.
- L’enveloppe extérieure en plomb.
La restauration de l’enveloppe consiste en un traitement des surfaces, ce qui implique auparavant d’en déterminer les différents états et les pathologies, d’identifier les vestiges des décors et les traces de corrosion. On observe également des traces de décors anciens, peints ou dorés, qu’il convient d’inventorier à titre documentaire.
Des liserés blancs marquent les contours des ailes, le drapé du vêtement et le dos du dragon-bête. La largeur du trait peut varier suivant la situation ou l’utilisation comme préparation pour la dorure. Des rehauts d’or auraient marqué les orfrois de la robe de l’ange et la croix : les vestiges de dorures sur l’ange sont infimes. La persistance de surfaces peintes en noir, issues de deux périodes historiques distinctes et vraisemblablement à base de Plombagine, se manifeste sous deux formes : L’une intégrée au décor, dans une alternance noir/or ; et l’autre recouvrant l’ensemble des surfaces. Ceci correspond stylistiquement avec les décors de la flèche. Différents procédés de nettoyage ont été testés : de type chimique, avec différents produits, dosages ou temps de poses, ou mécaniques comme la micro abrasion avec étape préalable de consolidation pour les rehauts de blanc ou d’or.
Les choix de restauration ont été difficiles, entre la conservation des rehauts et décor noir existant encore ou l’homogénéisation des différents aspects de surface en ne conservant que les rehauts. Finalement, il a été décidé de procéder au relevé des décors conservés suivi de leur consolidation, puis d’un nettoyage de surface (alternant, suivant le cas, produit tensio-actif et micro abrasion) et un traitement en harmonisation des teintes en gris foncé sur l’ensemble de l’ange.
La Sainte-Chapelle
Chef d'œuvre de l’architecture gothique, la Sainte-Chapelle fut édifiée par Louis IX, futur Saint Louis, pour abriter les reliques de la passion du Christ.
A l’époque médiévale, la ferveur chrétienne attribuait une très grande valeur aux reliques dont la possession conférait un prestige considérable. En 1239, au terme de deux années de négociation, Louis IX rachète la couronne d’épines à Beaudouin II de Courtenay, empereur latin de Byzance. D’autres reliques furent acquises en 1241, Louis IX décide alors d’édifier un monument digne de ce trésor. La chapelle fut achevée en 1248. Son maître d’œuvre, parfois désigné comme Pierre de Montreuil, architecte de Notre-Dame et de Saint-Denis, n’a jamais été identifié avec certitude.
L’édifice, conçu comme une chapelle palatine, comprend un niveau supérieur, réservé aux chanoines, au souverain et à sa famille, communiquant par une galerie avec les appartements royaux, et une chapelle basse servant au personnel du palais. Sa flèche, reconstituée au XIXe siècle, d’après le modèle du XVe siècle, s’élève à soixante quinze mètres au-dessus du sol. L’architecture, robuste et puissante dans la chapelle basse, soutient la légèreté et l’élégance du gothique rayonnant de la chapelle haute. Conformément au modèle architectural des Saintes Chapelles, l’édifice à vaisseau unique de quatre travées se termine par un chevet à sept pans. La chapelle basse, aux colonnes ornées de lys de France et de tours de Castille, sert de soubassement à l’étage supérieur. La chapelle haute, lieu d’exposition des reliques, est conçue comme une châsse monumentale, délicatement peinte et ouvragée. Un ensemble de vitraux exceptionnels constitue l’exemple le plus complet de l’art du vitrail du XIIIe siècle. Les deux tiers des verrières sont d’origine. Outre les peintures murales, fidèlement restituées au XIXe siècle, la chapelle haute est ornée d’un décor sculpté remarquable par sa finesse et sa variété. Plus de cent motifs végétaux différents animent les colonnettes, tandis que les douze statues d’apôtres illustrent deux styles de la sculpture parisienne du XIIIe siècle. Sévèrement endommagée pendant la Révolution, la Sainte-Chapelle a fait l’objet, au XIXe siècle, d’une restauration exemplaire, dirigée par Duban, Lassus et Boeswillwald.
Enfin, au printemps 2008, a commencé une restauration exceptionnelle à la Sainte Chapelle, pour préserver en un temps record notamment l’ensemble de vitraux unique au monde qui la compose. La Sainte-Chapelle est en train de renaître grâce à l’excellence des savoir-faire français des maîtres verriers. Le Centre des monuments nationaux orchestre ce chantier gigantesque grâce au soutien des Fondations VELUX.
La Sainte-Chapelle est également ouverte au public par le Centre des monuments nationaux.
Quelle place des CEE dans la politique d’efficacité énergétique ? La réponse le 12 décembre 2013
Quelle place des CEE dans la politique d’efficacité énergétique ? La réponse le 12 décembre 2013
Le dispositif des CERTIFICATS D’ÉCONOMIES D’ÉNERGIE -CEE- permet, depuis 2006, de réaliser des opérations d’économies d’énergie dans les entreprises, les collectivités et chez les particuliers.
Une nouvelle période triennale de fonctionnement des CEE démarrera en janvier 2015, avec des objectifs plus ambitieux, en cohérence avec les engagements de notre pays, dans le cadre de la transposition de la directive européenne relative à l’efficacité énergétique.
D’ici là, des aménagements seront apportés au mécanisme des CEE afin de le rendre plus simple, plus efficace et à même de contribuer aux enjeux d’efficacité énergétique de l’industrie, des transports, de l’agriculture, des services et, en premier lieu, dans le domaine de la rénovation énergétique des bâtiments.
La journée du 12 décembre vise à présenter et à débattre de ces orientations en les plaçant dans le contexte actuel de préparation d’une transition énergétique, de renforcement des politiques nationales et européennes de maîtrise de l’énergie et de recherche de financements innovants de l’efficacité énergétique.
MATIN
9h30
Ouverture de la journée par Philippe MARTIN*, Ministre de l’Ecologie du Développement durable et de l’Energie
ENJEUX ET EVOLUTION DU DISPOSITIF DES CEE
Au-delà de la fixation, par les Pouvoirs publics, du niveau global d’obligation d’économies en TWh cumac, pour la période 2015-2017, comment se dessinent les nouvelles règles du jeu ?
Comment les préconisations de la Cour des Comptes vont-elles se traduire pour accroître le nombre et l’impact des opérations réalisées, la simplification des procédures, la révision des fiches d’opérations standardisées, le développement des programmes, etc... ?.
Du débat à la loi – la transition énergétique en France- Bruno Lechevin, Président de l’ADEME
Place et impact des CEE dans l’efficacité énergétique :
Gisements d’économies d’énergie - Impacts économiques, financiers, énergétiques et environnementaux - Rôle du dispositif CEE dans le passage à l’acte - Positionnement des CEE par rapport à d’autres dispositifs.
Analyse et recommandations de la Cour des Comptes pour une meilleure efficacité du dispositif.
Quelles évolutions possibles du dispositif en 3ème période ?
Objectifs de la 3ème période - Gouvernance - Fonctionnement, rôle du Pôle national - Les opérations standardisées d’économies d’énergie - Les programmes.
Révision des fiches d’opérations standardisées d’économies d’énergie : Principes de révision du catalogue de fiches - Calendrier - Impacts.
APRES-MIDI
LES CEE ET LA POLITIQUE DE RENOVATION ENERGETIQUE DES BATIMENTS
Pour atteindre l’objectif ambitieux de rénovation énergétique des bâtiments que notre pays s’est fixé, avec notamment 500 000 logement rénovés d’ici 2017, divers mécanismes et instruments de financement doivent être mobilisés, sans oublier la sensibilisation des acteurs économiques, la formation des professionnels de la rénovation et la prise en compte de la précarité énergétique. Les CEE ont un rôle central à jouer dans cet ensemble.
La rénovation énergétique des bâtiments : Philippe Pelletier, Président du Plan Bâtiment durable
Les guichets uniques et les plateformes locales de rénovation :
- Les guichets uniques, services publics de proximité au service de la rénovation
- Retour d’expérience de la plateforme de rénovation de Bretagne
La qualité des filières professionnelles :
La formation des intervenants - Le programme FEEBAT - Le label «Reconnu Grenelle Environnement ».
Les financements innovants :
- La création du Fonds national de garantie de la rénovation thermique
- Les recettes innovantes de financement de l’efficacité énergétique
- Le développement du tiers financement
Quels outils pour la précarité énergétique ?
Les CEE et la précarité énergétique - Les programmes - Le rôle des collectivités locales.
17h00
Conclusion par Pascal DUPUIS, Chef du Service Climat et de l’efficacité énergétique, DGEC, MEDDE
Lieu du séminaire : Auditorium CENTRE MARCEAU, Maison de l’Artisanat, 12, Avenue Marceau ‐ 75008 PARIS - Métro Alma Marceau (ligne 9) RER Pont de l’Alma (ligne C) –
Contact : ATEE – Patricia Cottura – tél 01 46 56 35 41 - Email : p.cottura@atee.fr - Plus d’infos sur www.atee.fr
LINA BO BARBI – TOGETHER / au Pavillon de l’Arsenal jusqu’au 19 janvier 2014
LINA BO BARBI – TOGETHER / au Pavillon de l’Arsenal jusqu’au 19 janvier 2014
« [...] Je n’oublie jamais le surréalisme du peuple brésilien, son inventivité, son plaisir à se réunir, à danser et à chanter. C’est pourquoi j’ai dédié mon travail à Pompeia aux jeunes, aux enfants et aux personnes du troisième âge : à eux tous ensemble. » Lina Bo Bardi
« Standardiser signifie élargir le champ des possibles, rendre accessible au plus grand nombre des choses réservées à peu de gens, et donc « améliorer », car il est plus facile d’étudier en profondeur un élément simple qu’une série indéfinie et illimitée de ces éléments. » Lina Bo Bardi
Touche à tout, inclassable, Lina Bo Bardi incarne à elle seule les traces de la modernité métissée. Architecte, designer, rédactrice, critique, commissaire d’exposition, collectionneuse, Lina Bo Bardi laisse des esquisses dont les traits sont à géométries variables. Ces œuvres architecturales témoignent des champs que Lina a exploré notamment sur l’expérimentation, le process de fabrication et le développement du programme autour d’une même idée celle qui considère le passé comme un présent historique, toujours vivant, « nous aidant à éviter les pièges »
Lina Bo Bardi respecte les gens plus que tout : leur énergie, ce qu’ils expriment, la liberté collective. Elle tente de faire disparaître hiérarchies et divisions en créant des architectures qui reflètent la texture et la diversité de son pays d’adoption, le Brésil, et en organisant des expositions d’art populaire, dans lequel elle perçoit la poésie de tous les jours. Partout dans son travail – architecture, design de mobilier, expositions, écriture, illustrations, mises en scène –, elle manifeste un sens de la vérité et de l’intégrité, et vit elle-même en accord avec ses idées sociales et artistiques. Pour Lina, un jouet d’enfant en forme de zèbre fabriqué à la main peut figurer à côté d’une peinture de De Chirico ou d’un mobile de Calder, et inspirer une nouvelle conversation.
Cette exposition, qui a voyagé de Londres à Paris en passant par Vienne et Bâle, révèle non seulement la face connue de Lina Bo Bardi – ce qu’elle crée au SESC Pompeia, qui continue de vivre en interaction avec les rues de São Paulo –, mais aussi son monde intime : l’univers qu’elle crée pour elle-même et son mari, Pietro Maria Bardi, dans la maison de Verre (1951).
Née à Rome en 1914, Lina Bo Bardi, engagée en faveur de l’architecture moderne, part vivre à São Paulo en 1946, s’immergeant dans les idées politiques et la culture du Brésil. Mais le véritable tournant intervient entre 1958 et 1964 quand, à
Salvador de Bahia, où elle vit, elle découvre les racines de la culture populaire brésilienne, faite « d’épreuves et de poésie », et mélange celles-ci avec les valeurs du Mouvement moderne. Elle utilise des techniques de construction spécifiques enseignées par les artisans locaux pour la conception du Museu de Arte Popular do Unhão, Bahia (1959). Elle a également pour projet la création de centres d’artisanat et d’écoles de design industriel. Selon ses propres mots : « Il se devait d’être un musée d’art, art au sens de création et d’événements quotidiens. »
Des années plus tard, à São Paulo, Lina Bo Bardi est chargée de la conception du SESC Pompeia, un centre de loisirs bâti dans une ancienne usine. Elle y distribue les espaces sans hiérarchie : nager y est aussi important qu’apprendre à tisser, assister à un concert de jazz ou jouer aux échecs. Elle crée une culture de la convivialité et de la liberté dans la diversité, qui perdure aujourd’hui : c’est un environnement où les différentes générations dialoguent entre elles, et où les matériaux qui constituent le bâtiment s’insèrent parfaitement dans le tissu urbain.
L’exposition « Lina Bo Bardi : Together » est un hommage au travail de Lina Bo Bardi ainsi qu’à sa philosophie. Elle ambitionne aussi de montrer la vitalité et l’élan créatif que son œuvre et ses écrits continuent d’inspirer, particulièrement aujourd’hui où l’on redécouvre son travail au-delà des frontières du Brésil.
Les mots de Bo Bardi, ceux qu’elle écrit et ceux qu’elle prononce, ont autant d’importance que ses dessins et ses architectures. C’est pourquoi sa voix intervient immédiatement dans les escaliers qui donnent accès à l’exposition avec une « pluie » de citations en français, en portugais et en anglais, tenues par des mains en papier – un motif souvent dessiné par Lina – créées par l’artiste Madelon Vriesendorp.
Dans le vide central, et perceptibles dès le niveau inférieur, des agrandissements photographiques de Lina et de ses dessins sont suspendus dans le vide, répondant à la chronologie qui court autour cette trémie.
L’exposition, qui se développe comme un ruban, explore les aspects publics et privés de la vie et du travail de Lina Bo Bardi. Elle se divise en trois parties. D’un côté se trouve l’installation principale, créée par Madelon Vriesendorp, qui a dirigé des ateliers au Solar da Unhão, dans le musée conçu par Bo Bardi. L’artiste mêle aux objets fabriqués lors de ces ateliers ses propres créations, inspirées de la culture populaire brésilienne, de l’artisanat brésilien (jouets, ustensiles, objets d’art et objets rituels) trouvés sur les marchés locaux tandis que les séquences du film de Tapio Snellman, projetées sur des écrans et au sol, explorent les textures, les couleurs, les sons et la vie générés par le SESC Pompeia à São Paulo, tissant des parallèles avec la ville de Salvador.
De l’autre côté, un documentaire sur Lina Bo Bardi, réalisé dans les années 1980 et accompagné de textes, permet aux visiteurs d’entrevoir l’univers intime de la Casa do Vidro, à São Paulo (qui abrite aujourd’hui l’Instituto Lina Bo e P. M. Bardi). Les photographies de Ioana Marinescu et la vidéo de Tapio Snellman montrent les objets (des jouets aux coquillages en passant par les objets d’art et les éléments recyclés) avec lesquels Lina choisit de décorer son environnement personnel. Elles sont accompagnées de trois modèles de la Bowl Chair (1951), aujourd’hui reproduite pour la première fois en édition limitée par Arper (Italie), grâce à de nouvelles technologies mais en conservant l’esprit de sa créatrice.
Le film de Tapio Snellman sur la Casa do Vidro et son jardin, dans lequel se promène encore la tortue de Lina, rappelle de façon poignante l’absence de Lina Bo Bardi, mais aussi – et c’est ce qui importe – la permanence de sa présence à travers l’œuvre, les objets et les écrits qu’elle a laissés. Par-dessus tout, elle a su fusionner, autant dans son œuvre que dans son mode de vie, l’art et la vie, les convictions et l’humour, la créativité et l’honnêteté.
Noemí Blager Commissaire et architecte
« Chercher avec attention les fondements culturels d’un pays quels qu’ils soient – pauvres, misérables, populaires –, lorsqu’ils sont réels, ne signifie pas préserver les formes et les matériaux, mais plutôt évaluer les possibilités créatives originales. Les matériaux et les systèmes de production modernes remplaceront les méthodes primitives, afin de préserver non pas les formes mais la structure profonde de ces possibilités créatives. » Lina Bo Bardi
BIOGRAPHIE SELECTIVE
par Renato Anelli, architecte et professeur à l’Université de São Paulo
5 décembre 1914
Achillina Bo naît à Rome ; ses parents, Enrico et Giovanna, sont génois.
1939
Diplômée de l’École d’architecture de Rome.
1940
Installation à Milan, elle commence à travailler avec l’architecte Carlo Pagani. Collaboration (jusqu’en 1943) avec Gio Ponti au magazine Lo Stile. Nella casa e nell’arredamento.
Elle écrit également pour Grazia, Bellezza, Vetrina et L’illustrazione ita.
1943
Met fin à sa collaboration avec Gio Ponti et devient directrice adjointe de Domus et Quaderni di Domus avec Carlo Pagani, jusqu’à l’arrêt du magazine en janvier
1945
Elle collabore avec plusieurs architectes et intellectuels qui soutiennent la Résistance. Participe à la fondation de l’Organisation des architectes associés, qui deviendra le Movimento Studi Architettura.
Voyage avec Carlo Pagani et le photographe Federico Patellani en Italie pour dresser un état des lieux de la destruction du pays. Fonde, avec Carlo Pagani et Bruno Zevi, le magazine hebdomadaire A – Attualità, architettura, abitazione, arte et collabore au quotidien Milano Sera.
1946
Épouse Pietro Maria Bardi et part s’installer au Brésil en octobre. À leur arrivée à Rio de Janeiro, le couple est reçu par l’Institut des architectes brésiliens.
1947
La municipalité d’Assis Chateaubriand invite Pietro Maria Bardi à créer et diriger le Musée d’Art de São Paulo – MASP. Le MASP est inauguré le 2 octobre, au deuxième étage du siège des Diários Associados. Lina conçoit la reconversion du bâtiment en musée. Elle crée des bijoux en utilisant des pierres précieuses brésiliennes.
1948
Crée le Studio d’Arte Palma avec Pietro Maria Bardi, Lina, Giancarlo Palanti et Valeria Piacentini Cirell. Est commissaire de l’exposition «Nós e o Antigo» (« Nous et l’antique »).
1950
Fonde et dirige Habitat – une revue d’art au Brésil. Poursuit l’extension du MASP avec Carlo Palanti
1951
Devient citoyenne naturalisée brésilienne. Avec Pietro Maria Bardi, dirige le cours de design industriel à l’Institut d’Art Contemporain. Conçoit la Casa de Vidro (maison de Verre), qui devient sa résidence à São Paulo. Dessine la Bardi’s Bowl Chair.
1952
Met en scène le premier défilé de mode brésilien, présentant des tissus spécialement conçus pour le climat local, avec des motifs de Sambonet, Burle Marx et Caribé.
1957
Rédige un texte intitulé « Contribution propédeutique à l’enseignement de la théorie de l’architecture » pour son examen public d’accès à la chaire de théorie de l’architecture à la FAU USP. Personne ne sera finalement sélectionné. Commence à travailler sur le deuxième MASP sur l’avenue Paulista à São Paulo, inauguré en 1968.
1958
Dessine la maison de Valeria Piacentini Cirell à São Paulo. Se rend à Salvador en avril pour donner une série de conférences à l’école des beaux-arts de l’université de Bahia. Elle y revient en août pour mettre en place le cursus d’architecture et d’urbanisme.
Dessine la Casa do Chame-Chame, la maison du sculpteur Mario Cravo et écrit un article sur les arts et la culture pour le quotidien Diário de notícias de Salvador.
1959
Prépare, avec Martim Gonçalves Eros de la faculté de théâtre de l’université de Bahia, l’exposition « De Bahia à Ibirapuera », pour la 5è Biennale de São Paulo. Le gouverneur de Bahia lui propose de diriger le musée d’Art moderne de Bahia (MAM BA).
Conçoit le projet de la restauration du Solar de Unhão, et de sa reconversion en siège du musée.
1960
Le Musée d’Art Moderne de Bahia est inauguré dans le foyer du théâtre Castro Alves. Elle transforme le musée en centre d’activités culturelles.
L’Opéra de quat’sous de Bertolt Brecht est joué en novembre, mis en scène par Martim Gonçalves, avec des décors conçus par Lina.
1961
Conçoit les décors de Caligula, pièce d’Albert Camus.
1962
Continue d’organiser des expositions au Musée d’Art Moderne de Bahia.
1963
Une fois la restauration achevée, Lina transfère le MAM BA au Solar do Unhão. Crée le musée d’Art populaire d’Unhão avec une exposition sur le Nord-Est du Brésil.
Planifie la création du Centre pour l’étude et la pratique de l’artisanat, ainsi que de l’école de dessin industriel, sur le même site.
1964
À la suite du coup d’État brésilien en mars, le Musée d’Art Moderne de Bahia est envahi par l’armée.
1965
Dessine trois projets qui n’ont pas été construits : un musée pour l’Institut Butantã, un pavillon d’exposition pour le parc Lage de Rio de Janeiro et un plan d’urbanisation pour une plage à Ubatuba.
1969
Entame une collaboration avec le metteur en scène de théâtre José Celso Martinez Corrêa, en créant les décors pour la pièce Dans la jungle des villes.
Commissaire de l’exposition « La main du peuple brésilien » au MASP
1970
Direction artistique et conception des décors du film Prata Palomares, mis en scène par André Farias et José Celso Martinez Corrêa.
1972
Réalisation des décors de la pièce Gracias, Señor du groupe Ofi cina.
1975
Exposition « Repassos » au MASP, avec José Edmar de Almeida, qui traite du travail des tisseuses du Triângulo Mineiro (Triangle minier).
1976
Dessine l’église du Saint-Esprit de Cerrado (igreja Espírito Santo do Cerrado) à Uberlândia, marquant le début de sa collaboration avec André Vainer et Marcelo Ferraz.
1977
Commence le projet de l’usine Pompeia – centre de loisirs SESC à São Paulo.
1978
Dessine la chapelle Sainte-Marie-des-Anges à Vargem Grande Paulista.
1980
Premières esquisses pour le théâtre Oficina à São Paulo.
1982
L’église du Saint-Esprit de Cerrado est inaugurée et la première phase de construction de l’usine Pompeia – centre de loisirs SESC est achevée.
Expositions « Design au Brésil. Histoire et réalité » et « Le beau et le droit d’être laid », au SESC Pompeia.
1983
Exposition « Mille jouets pour les enfants brésiliens » au SESC Pompéia.
1984
Exposition « Caipiras, capiaus : Pau-a-Pique » au SESC Pompeia.
1985
Exposition « Interlude pour enfants » au SESC Pompeia. Elle crée les décors pour la pièce Ubú. Pholias physicas, pataphysicas e musicaes d’Alfred Jarry, mise en scène par Cacá Rosset.
1986
Livraison de la seconde phase du SESC Pompéia, le complexe sportif. Revient à Salvador sur invitation du maire pour la reconstruction du centre historique de la ville.
1987
Conçoit la maison du Bénin à Bahia et le lotissement de Ladeira da Misericordia à Salvador.
1988
Conçoit la Casa do Olodum à Salvador, un centre communautaire à Cananéia et organise l’exposition « África negra » au MASP avec Pierre Verger.
1989
Conçoit la Fondation Pierre Verger, la maison du Brésil au Bénin, et le théâtre des Ruines à Cam- pinas ; aucun ne sera réalisé.
1990
Dessine le Centro de Convivência (Centre de cohabitation) pour Unicamp, dans l’ancienne gare de Guanabara à Campinas, et commence à travailler sur le projet du nouvel Hôtel de Ville de São Paulo, partiellement achevé en 1992.
1991
Dessine ses derniers projets : une proposition pour le pavillon du Brésil à l’Exposition universelle de Séville et le centre culturel Vera Cruz à San Bernardo do Campo.
1992
Décède le 20 mars à la maison de Verre.
Pensée du Jour
Consultation publique sur le Livre blanc français concernant le financement de la transition écologique
Consultation publique sur le Livre blanc français concernant le financement de la transition écologique
Philippe Martin, ministre de l’Écologie et Pierre Moscovici, ministre de l’Économie, ont mis en consultation publique le Livre blanc français sur le financement de la transition écologique dont l’objectif est d’organiser la réflexion des modalités de financement de la transition écologique.
La rédaction de ce livre blanc ayant été confiée à une équipe regroupant des experts de la Direction générale du Trésor du ministère de l’économie et des finances et du Commissariat général du développement durable, supervisée par Mme Dominique Dron, ingénieure générale des Mines, avec l’appui de M Thierry Francq, il s’appuie sur des rapports nationaux et internationaux (parmi lesquels ceux de l’OCDE, de l’AIE, du Conseil économique pour le développement durable, du Commissariat général à la stratégie et à la prospective, de Louis Gallois, de Roger Guesnerie, de Gérard de la Martinière, d’Eurogroup Institute, de Karine Berger et Dominique Lefebvre, et de Pierre Duquesne), sur des auditions et la consultation d’un panel d’experts en 2012, ainsi que sur les conclusions d’une première conférence organisée le 12 juillet 2012 au ministère de l’économie et des finances.
Le livre détaille « 63 mesures pour mobiliser les capitaux privés en faveur de la transition écologique ».
Le Livre blanc a pour vocation de contribuer à mettre la France sur la trajectoire de l'excellence écologique, conformément à l'objectif fixé par le président de la République dès septembre 2012. Il s'appuie sur des rapports nationaux et internationaux, sur des auditions et la consultation régulière d'un panel d'experts en 2012, ainsi que sur les conclusions d'une première conférence sur « le financement de la transition écologique » organisée le 12 juillet 2012 au ministère de l'Économie et des Finances.
La consultation publique s’achèvera le 15 janvier 2014 et nourrira la conférence bancaire et financière annoncée par le président de la République lors de la dernière Conférence environnementale. Cette consultation s’articule autour de quatre grands principes qui sont :
Premier principe : Améliorer la prévisibilité et les signaux fournis aux acteurs par le cadre règlementaire et les outils économiques.
- Définir des objectifs pour la transition écologique si possible jusqu’à 2050 et les échéancer,
- Mettre en place des signaux de prix écologiques reflétant les enjeux de long terme,
- Favoriser l’adaptabilité du tissu économique, et notamment des PME-ETI, à l’évolution vers la transition écologique.
Deuxième principe : Compléter les outils existants par d’autres instruments ciblés pour mobiliser les financements publics et privés vers la transition écologique.
- Créer, dans le secteur du bâtiment, les conditions juridiques d’un partage amélioré public-privé des risques, facilitant les financements de la transition écologique,
- Favoriser la transition écologique grâce à une meilleure mobilisation des financements publics, notamment pour les PME-ETI,
- Favoriser l’émergence d’instruments de financement alternatifs et de supports d’investissement dédiés au financement de la transition écologique de long terme, répondant à la diversité des besoins,
- Relayer au niveau européen une approche ambitieuse de l’accompagnement de la transition écologique.
Troisième principe : Renforcer la prise en compte des enjeux extra-financiers de la transition écologique (critères ESG) chez les financeurs, investisseurs et émetteurs, publics et privés.
- Renforcer la conditionnalité des soutiens financiers publics (financements, garanties, subventions, partenariats publics-privés, achats) à leur contribution à la transition écologique, en tenant compte du coût environnemental et du taux d’actualisation dans les choix d’investissements et de soutiens publics,
- Inciter à l’intégration et la traçabilité des enjeux extra-financiers de la transition écologique pour les Investisseurs institutionnels privés et publics,
- Soutenir le développement de l’Investissement socialement responsable (ISR) et des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) vis-à-vis des citoyens et des relais d’opinion,
- Inciter à une meilleure prise en compte des enjeux ESG dans la stratégie de développement compétitif des émetteurs.
Quatrième principe : Renouveler le cadre intellectuel des pratiques des acteurs autour des objectifs et du financement de la transition écologique.
- Enrichir, compléter, développer les systèmes d’information afin d’éclairer et de tracer la contribution des choix publics et privés à la transition écologique,
- Accélérer l’appropriation par les acteurs financiers des enjeux et des outils relatifs au financement de la transition écologique,
- Stimuler l’enseignement supérieur et la recherche académique opérationnelle, en favorisant la pluralité des approches, sur l’intégration des enjeux de la transition écologique dans les choix d’investissement des entreprises et des acteurs financiers.
Pour ces 100 ans, le Parc des Expositions de la Porte de Versailles se renouvelle
Pour ces 100 ans, le Parc des Expositions de la Porte de Versailles se renouvelle
Le 18 novembre Viparis, filiale à 50/50 d’Unibail-Rodamco et de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris a présenté son projet de modernisation du Parc des expositions de la Porte de Versailles.
Ce programme de travaux de 500 millions d’euros viendra fêter les 100 ans de cet équipement urbain de l’ouest parisien.
C’est donc avec la présence de Jean Pistre, concepteur du plan masse que le voile a été ôté sur le vaste projet de rénovation du Parc des expositions. Trois autres architectes porteront leurs griffes sur cette opération : Dominique Perrault, Christian de Portzamparc et Jean Nouvel.
Photo 1 : © Valode & Pistre - Vue aérienne du parc modernisé
Cette nouvel agencement qui comportera notamment la tour Triangle, projet urbanistique controversé, devra notamment attirer de grandes manifestations internationales sans augmenter les nuisances, tout en s'intégrant mieux à la vie du quartier, c'est le double enjeu du chantier de la rénovation du Parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris, qui durera 10 ans. L’ambitieux projet représente un investissement de 497 millions d'euros pour la société Viparis (détenue à 50/50 par la Chambre de commerce et d'industrie de Paris Ile-de-France et la société foncière Unibail-Rodamco). Déjà exploitante du parc, elle versera désormais une redevance annuelle de 16 millions d'euros à la Ville de Paris (en hausse de 27 %).
Doté d'infrastructures vieillissantes, le plus vaste parc d'expositions de centre-ville d'Europe, né en 1923, est en concurrence, à l'échelle européenne, avec les dynamiques villes allemandes de Munich ou Hanovre, qui attirent des salons et foires professionnelles d'envergure. Il ne peut donc pas se permettre de fermer, et continuera à accueillir quelque 160 évènements par an, pendant ces travaux, avant de tenter de passer à la vitesse supérieure. "Notre objectif est d'accueillir beaucoup plus de grands congrès qui traditionnellement ne venaient pas à Paris, car leurs retombées économiques, notamment en termes d'hébergement, de transports, de restauration, sont très importantes", a déclaré Renaud Hamaide, directeur général de Viparis. L'activité générée a été chiffrée à 3,2 milliards d'euros pour l'Ile-de-France en 2009.
Une vaste opération de rénovation et de réorganisation, les pavillons mais aussi les circulations, les niveaux topographiques, la signalétique, la logistique, le stationnement et les espaces extérieurs seront entièrement reconsidérés. Le plan masse, élaboré par l’agence Valode & Pistre qui a conçu les halls 4 et 5 prévoyera « une vaste place de 7 000 m2 qui sera aménagée à l’entrée principale du parc. Elle sera surmontée d’un gigantesque anneau de 50 m de diamètre, en inox polymiroir, qui servira de repère et orientera les visiteurs», a précisé Jean Pistre. La séparation des flux piétons et logistiques facilitera l’appropriation du site par le grand public. L’entrée redessinée, deviendra une vaste place centrale, lieu de rendez-vous avec son banc circulaire de 60 mètres de long surmonté d'un anneau accueillant un écran led, où défileront les informations.
Deux grandes allées traversantes seront créées. Les cheminements piétons seront ponctués de jardins pédagogiques, éphémères ou partagés, de parcours sportifs, courts de tennis, kiosques, services et commerces. Une bande verte de 1,7 km ceinturera le parc, masquant la vue des zones logistiques aux riverains.
Le parc des expositions se veut donc un espace "à vivre pour tous", exposants et organisateurs mais aussi riverains et visiteurs, invités à déambuler dans "de grandes allées piétonnes, paysagées et animées, qui offriront un lieu de promenade, déconnecté de la logistique", comme l'a affirmé l'architecte Jean Pistre. Une "ceinture verte" de 1,7 km verra le jour avec des buttes paysagères visant à masquer le va-et-vient des camions, relégués à l'arrière des bâtiments. Au total, 72.000 m² d'espaces plantés seront réalisés avec des jardins ouverts aux riverains du 15ème arrondissement de Paris et des communes de Vanves et Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine).
« Ce projet est l’occasion de repenser une stratégie environnementale », poursuit Jean Pistre. Le site offrira 52 000 m2 de toitures végétalisées, 9 400 m2 de panneaux photovoltaïques, 33 cheminées solaires. Viparis recourra aussi à la géothermie. Objectif visé : réduire la consommation énergétique de 30% d’ici à 2020.
Quatre cabinets d'architectes de renom, Jean Nouvel, Christian de Portzamparc, Dominique Perrault et Valode et Pistre, ont été chargés d'habiller" ou de "réinterpréter" les façades des 8 pavillons existants (ramenés à 7), qui offriront une surface d'exposition modernisée de 216.000 m². La coordination d’ensemble étant assurée par Valode & Pistre.
Le cabinet Valode et Pistre s'est vu confier la rénovation du vaste pavillon 7. Emblématique de "l'architecture nommée, à juste titre, brutaliste", a plaisanté Jean Pistre - sa structure en béton armé lui a valu le surnom de "blockhaus" -, il verra sa façade agrémentée de larges baies vitrées et d'une "résille de béton". Enfin, le hall 7 accueillera au dernier niveau un centre de congrès de 5 200 places assises, « le plus haut et le grand d’Europe », selon Renaud Hamaide.
Un hôtel de 440 chambres, le long de l’avenue de la Porte de la Plaine, et un restaurant gastronomique, sous la houlette de Guy Martin, chef étoilé du Grand Véfour, complètent ce programme.
Sur la façade du hall 1, Dominique Perrault met en place un voile de métal doré qui pourra être tissé avec des LEDS. Ce pavillon, le plus grand du site, a déjà été amputé de 6 000 m2 pour permettre l’implantation de la tour Triangle, dessinée par Herzog & de Meuron avec Valode et Pistre comme architecte d’exécution. De part et d’autre d’une frise dans la partie médiane, elle sera constituée d’une succession de panneaux métalliques opaques et d’un ensemble de lignes formant filtre, devant un ensemble vitré.
Christian de Portzamparc signe la façade commune des halls 2 et 3 qui seront démolis puis reconstruits.
Jean Nouvel ajoutera au pavillon 6 un auvent triangulaire d'où tomberont des rais de lumière colorés délivrant des messages et publicités. L’architecte a imaginé un auvent triangulaire, support d’une multitude de journaux « lumineux » verticaux qui se déploiera lorsque le hall 6 accueillera une manifestation.
Une centrale nucléaire sous-marine…. Flexblue
Une centrale nucléaire sous-marine…. Flexblue
Pour faire face à la demande croissante en énergie, l’approvisionnement en énergie compte parmi les enjeux politiques, économiques et écologiques décisifs pour l’avenir de la planète au XXIe siècle. Plus que jamais, gouvernements et entreprises sont confrontés à des choix politiques et technologiques cruciaux pour garantir à long terme les besoins des économies développées, accompagner l’essor des pays en développement et répondre positivement aux préoccupations citoyennes sur les risques liés au climat.
Face à cette situation, DCNS, une entreprise française qui intervient dans le domaine de l’armement naval et de l'énergie va lancer un nouveau concept d’une unité immergée de production d’énergie nucléaire de petite puissance.
Ce concept baptisé Flexblue représenterait une source d’électricité particulièrement modulaire et sans équivalent sur le marché. Compacts et facilement transportables par voie maritime, les unités pourraient être déployées au plus près des zones de besoin.
Flexblue permettrait ainsi de proportionner l’approvisionnement énergétique aux besoins et moyens du client : il suffirait de déployer plusieurs unités Flexblue immergées côte à côte pour satisfaire une augmentation des besoins énergétiques d’une zone.
Les investissements nécessaires à la construction de plusieurs unités Flexblue pourraient être étagés dans le temps en fonction de l’évolution des besoins.
Flexblue s’appuierait sur des technologies parfaitement éprouvées dont l’association inédite en ferait une innovation majeure sur le marché de l’énergie. Flexblue combinerait les 40 ans d’expérience de DCNS dans le nucléaire et ses 100 ans d’expérience dans les sous-marins. Flexblue bénéficierait du savoir-faire unique de DCNS en matière de systèmes navals et de propulsion nucléaire. Flexblue intègrerait ainsi le meilleur des compétences de DCNS en matière de conception de sous-marins à propulsion nucléaire. Son design profiterait également des connaissances uniques du Groupe sur le milieu marin afin d’assurer à Flexblue performance, fiabilité, sûreté, durabilité et respect de l’environnement.
Par rapport aux chaudières de sous-marins, les spécifications de la chaudière de Flexblue seraient adaptées puisqu’il s’agirait de produire de l’énergie électrique et non de répondre aux besoins de manœuvrabilité d’un navire. La modularité intrinsèque de Flexblue lui permettrait ultérieurement d’intégrer différents types de chaudières nucléaires de petite puissance qui seront développées.
Flexblue, un concept innovant. Flexblue serait une unité immergée de production d’énergie nucléaire de petite puissance (50 à 250 MWe) comprenant une petite chaudière nucléaire, un groupe turbo-alternateur, une usine électrique et des systèmes auxiliaires. Des câbles sous-marins achemineraient l’électricité produite par Flexblue vers la côte.
Flexblue serait ancrée dans un environnement sous-marin extrêmement stable par 60 à 100 mètres de fond et à quelques kilomètres des côtes. Un système de ballasts permettrait le déplacement vertical aisé de Flexblue dans les phases d’installation, d’entretien et, en fin de vie, de démantèlement.
Chaque unité de production d’énergie Flexblue permettrait d’alimenter une zone de 100 000 à 1 000 000 habitants (en première analyse) – selon la puissance de l’unité Flexblue et le niveau de vie de la population servie (industries incluses). De forme cylindrique, les unités Flexblue mesureraient une centaine de mètres de long pour environ 12 à 15 mètres de diamètre et une masse d’environ 12 000 tonnes. Elles seraient transportables par navire spécialisé.
Selon, DCNS, l’un des atouts majeurs de la solution Flexblue reposerait sur son design standardisé et largement indépendant du site d’implantation final, à la différence des centrales nucléaires terrestres dont le génie civil doit s’adapter au site d’installation. Chaque unité Flexblue serait fabriquée, assemblée et testée sous maîtrise d’œuvre de DCNS en usine et chantier naval. Grâce aux processus optimisés de construction en chantier naval (par modules, sur berceaux...), les coûts et les délais de construction seraient optimisés, tout en garantissant un très haut niveau de qualité.
Selon des processus éprouvés, les différents éléments et équipements de l’unité Flexblue seraient fabriqués dans les sites de DCNS et de ses partenaires puis assemblés par DCNS.
DCNS dispose d’une expérience de maître d’œuvre et maîtrise les standards de référence du secteur nucléaire.
Les unités Flexblue seraient des installations immergées fixes sans moyens de propulsion. Elles pourraient être acheminées sur site par des navires spéciaux de même nature que ceux actuellement employés pour le déploiement des plateformes offshore. Ces navires pourraient acheminer les unités Flexblue vers un chantier naval qualifié pour qu’elles y soient rechargées en combustible nucléaire, entretenues et, en fin de vie, démantelées.
L’objectif de DCNS est que les Flexblue puissent être télé-opérées depuis la terre. Accessible à tout moment par mini-submersible, chaque unité Flexblue serait dotée en interne d’un poste de commande permettant à une équipe de piloter à bord des phases clés telles que le démarrage et les opérations de maintenance nécessaires. La maintenance des Flexblue s’appuierait sur des processus éprouvés, mis en œuvre depuis de nombreuses années par DCNS pour les navires militaires.
Les unités Flexblue seraient conçues de manière à bénéficier d’un niveau de sûreté conforme aux normes mondiales les plus exigeantes, équivalent à celui des centrales nucléaires terrestres de troisième génération.
Le cœur du réacteur des Flexblue, à l’instar de ceux des sous-marins à propulsion nucléaire actuellement en activité, serait confiné, rendant impossible tout contact entre les éléments nucléaires et le milieu marin. Comme dans les centrales nucléaires terrestres, le cœur du réacteur serait en effet protégé par 3 barrières : dans le cas de Flexblue, la gaine du combustible, le circuit primaire et la coque.
L’immersion procure une source de refroidissement infinie et naturelle (ne requérant aucune énergie pour fonctionner). L’immersion présente par ailleurs toutes les garanties de sûreté et de sécurité.
Des dispositifs de sécurité adaptés protégeraient Flexblue contre d’éventuelles agressions humaines.
Enfin, selon DCNS, les unités Flexblue auraient une faible empreinte écologique et environnementale. En effet, la seule matière libérée par les unités Flexblue dans l’environnement marin serait l’eau de mer qui assurerait le refroidissement comme dans une centrale nucléaire en bord de mer. Grâce à l‘implantation des Flexblue à proximité des zones de consommation, il serait possible de les connecter aux réseaux électriques locaux par des câbles enterrés sans avoir recours à des lignes aériennes à très haute tension. Après l’enlèvement des unités Flexblue en fin d’exploitation, le site sous-marin retrouverait son état originel.
Mode d’emploi :
Le concept Flexblue ferait appel à des modules de production nucléaire standardisés, assemblés en chantier naval au sein d’une coque submersible.
POSTE DE CONTRÔLE
Ce local abriterait le système de commande où pourrait intervenir un équipage réduit pour les phases clés du fonctionnement de l’unité telles que le démarrage et certaines opérations de maintenance.
USINE ÉLECTRIQUE
La chaleur produite par la réaction nucléaire créerait de la vapeur dans un générateur de vapeur. Cette vapeur ferait tourner une turbine qui entraînerait un alternateur de production d’électricité.
CHAUDIÈRE NUCLÉAIRE
Ce compartiment comprendrait le réacteur nucléaire, isolé au sein d’un caisson étanche
à haute sécurité. Le réacteur produirait par fission nucléaire de la chaleur.
LIAISON PAR CÂBLES SOUS-MARINS
Des câbles sous-marins achemineraient l’électricité produite par l’alternateur de Flexblue vers la côte et relieraient Flexblue à un réseau de transport ou de distribution d’électricité – comme n’importe quelle centrale électrique classique.
Un projet d’envergue à Clermont-Ferrand, la Zac Le Grand Carré de Jaude
Un projet d’envergue à Clermont-Ferrand, la Zac Le Grand Carré de Jaude
Alors que l’inauguration de ce vaste complexe immobilier en hyper centre-ville a eu lieu le 18 novembre dernier, Clermont-Ferrand, métropole de plus de 430 000 habitants, évolue au rythme d’un développement sans précédent structurant l’image d’une ville qui souhaite s’inscrire dans une dynamique entreprenante, en renforçant ses pôles d’attractivité, tout en proposant une qualité de vie, un pari en voie de réussite comme en témoigne l’augmentation désormais régulière du nombre de Clermontois.
Rénovation de l’emblématique place de Jaude, réhabilitation patrimoniale mais à la pointe de la modernité de l’Opéra-Théâtre, création d’un pôle d’échanges intermodal à la gare SNCF, extension (17 kilomètres) de la ligne de tramway transportant 65 000 voyageurs par jour, ouverture de lignes de bus à haut niveau de service, du CHU Estaing, projet de création d’un lieu identitaire pour la scène nationale... Autant de projets et de réalisations forgeant l’image d’une ville moderne associée à des équipements phares de notoriété nationale, comme la Coopérative de Mai pour les musiques actuelles, le Stade nautique Pierre-de-Coubertin de format olympique, le stade Marcel-Michelin, cadre de compétitions nationales et internationales de rugby et espace mythique de l’ASM Clermont-Auvergne.
Si Clermont est une ville jeune, très jeune même, elle le doit de façon éminente à ses 38 700 étudiants. Un chiffre en progression de plus de 10,6 % entre les années universitaires 2006-2012, et d’ailleurs la plus forte augmentation en pourcentage en France. Les labellisations d’excellence de nos cinquante laboratoires de recherche - dont l’un vient en 2013 d’être mis à l’honneur par le Prix Nobel de Physique - comme la qualité et la diversité de nos universités et grandes écoles contribuent puissamment à ce développement permanent.
Berceau et siège de Michelin, leader mondial du pneumatique, Clermont-Ferrand est aux avant-postes de la mécanique, des technologies avancées, des TIC, de l’agroalimentaire, de la santé, de la pharmacie, de l’ingénierie, de la mobilité. Elle est le siège social de deux multinationales.
La concrétisation prochaine d’un Plan climat énergie territorial (PCET), d’un Plan local d’urbanisme (PLU), de plusieurs éco-quartiers, d’un îlot urbain à énergie positive sur le site de Cataroux, le développement de programmes immobiliers privés et publics intégrant mixité fonctionnelle, générationnelle et sociale, de réseaux de chaleur urbains accessibles au plus grand nombre et d’espaces de biodiversité en ville contribuent à construire une ville plus solidaire, plus verte, plus respectueuse de son environnement privilégié.
Après avoir été le chantier privé le plus important de France (hors Paris), le Grand Carré de Jaude porte haut les ambitions métropolitaines de Clermont-Ferrand et son attractivité, notamment celle de son centre-ville.
Lorsque la ville de Clermont-Ferrand, il y a plus de 10 ans, a entamé la deuxième tranche de ce projet d’hyper centre-ville, au sein d’une ZAC – Zone d’aménagement concerté –, Eiffage Immobilier Centre-Est a immédiatement répondu aux besoins exprimés. Le 30 juin 2010, la signature de l’acte de cession des terrains, entre Serge Godard, Ancien Sénateur, Maire de Clermont-Ferrand, et Michel Gostoli, président d’Eiffage Construction, en présence de Dominique Adenot, Adjoint à l’urbanisme de la Mairie de Clermont-Ferrand et Bernard Deslandes, Directeur du Développement Klépierre, fut donc l’aboutissement d’une décennie de travail partenarial.
Concomitamment à cette première signature, Michel Gostoli avait signé avec Bernard Deslandes, l’acte de vente du centre commercial, des parkings et du complexe cinématographique du Grand Carré de Jaude.
Le Grand Carré de Jaude constitue un exemple de mixité immobilière fonctionnelle, dans un environnement privilégié, en centre-ville, à deux pas du tramway et à proximité de la place de Jaude.
Le Grand Carré de Jaude s’implante dans un quartier essentiellement bâti au cours du XXe siècle. La modernité de l’architecture s’inscrit dans la pérennité.
Les façades sont composées d’une dominante d’enduit crème très clair proche du blanc, avec un marquage fort du matériau noble clermontois, la pierre basaltique pour marquer l’ancrage dans notre culture architecturale et quelques couleurs pastel qui sont là pour animer les façades avec des notes de gaieté. En résumé, des façades inspirées de la mémoire clermontoise, avec une sobriété, une valorisation par l’austérité dans la gaieté, à la fois la rigueur et l’enthousiasme.
Au cœur du programme, un jardin contemporain s’étend sur 3 700 m2. À la fois graphique et vivant, ce jardin, conçu par un architecte paysagiste, est un tableau végétal coloré en toutes saisons, parsemé par petites grappes, de grandes cannes colorées.
Contrainte du chantier :
Construire un grand projet immobilier sur un terrain de près de 12 000 m2 comprenant plus de 90 000 m2 de planchers (dont 50 000 m2 de shon), dans le maar(1) d’un ancien volcan, d’où un terrain de très faible portance, saturé en eau, avec des poches d’eau sous pression appelées «griffons».
Faire face à des problématiques de tassements absolus et différentiels,
Assurer l’exécution des travaux dans une enceinte étanche pour ne pas devoir rabattre la nappe phréatique.
Le tout avec les contraintes de l’hyper centre-ville.
LES PAROIS
• Réalisation d’une paroi périphérique en palplanches sur 530 mètres linéaires, d’une hauteur moyenne de 10 mètres.
LE JET GROUNTING
• La technique du jet grounting consiste à injecter un coulis de ciment à haute pression dans le sol, qui en se mélangeant à ce dernier, crée un béton de sol.
• Réalisation d’un fond en jet grounting appellé «bouchon» d’une épaisseur de 2 à 3 mètres, sur l’ensemble de la surface du terrain (soit près de 6 500 colonnes de jet grounting d’un diamètre de 1,90 mètre).
• Réalisation de 1500 colonnes de transfert en jet grounting, d’un diamètre allant de 1,20 à 1,40 mètre, entre le bouchon et le radier béton armé, véritable fondation du bâtiment. Ces colonnes ont été exécutées dans le prolongement des colonnes du bouchon pour assurer une parfaite continuité du jet et gagner en temps de réalisation.
• Ces travaux de jet grounting ont nécessité la consommation de 35 000 tonnes de ciment - 450 tonnes/jour - et l’évacuation de 70 000 m3 de spoils (déchets d’injection).
• 5 ateliers de jet grounting ont travaillé 6 jours sur 7 durant 5 mois pour respecter le planning des travaux, un atelier réalisant en moyenne 15 colonnes par jour.
UN CHANTIER EN HYPER-CENTRE
• De par sa situation en hyper centre-ville, l’obligation de traverser la ligne des tramways en sortie de chantier, il a été mis en œuvre des moyens matériels et humains importants pour s’assurer que tous les véhicules sortent du chantier propres (plus de 200 camions par jour, en période de pointe, quittent le chantier).
• Quatre grues ont été nécessaires pour les travaux de gros œuvre.
• La livraison des matières premières a nécessité à elle seule une organisation sans faille.
UN CHANTIER PROPRE
• Lavage des roues des camions avant chaque sortie du chantier.
• Traitement des déchets.
• Une palissade de plus de 500 mètres linéaires invitant à la curiosité des clermontois.
Les chiffres clés
• 39 mois de travaux
• 130 compagnons en moyenne en phase Gros-Œuvre
• 550 personnes en phase Tous Corps d’Etat
• Environ 30 personnes pour l’encadrement sur la durée du chantier
• 58 000 m3 de béton
• 7 200 tonnes d’armatures
• Environ 450 000 heures de production Gros-Œuvre et plus de 1 000 000 heures Tous Corps d’État ( hors aménagements boutiques )
• 35 000 tonnes de ciment uniquement pour les fondations spéciales (450 tonnes par jour injectées en pointe )
Fiche descriptive
Sur 49 000 m2 de SHON (surface hors oeuvre nette), cet ensemble immobilier comprend :
• en sous-sol un parc de stationnement sur deux niveaux abritant environ 600 places, dont 200 sont destinées aux résidents et 400 à un usage public,
• un centre commercial comportant sur deux niveaux plus de 50 boutiques et 5 moyennes unités,
• un jardin paysager en cœur d’îlot,
• un complexe cinématographique de 1200 places, réparties sur 7 salles,
• 42 logements en locatif social du T2 au T5, répondant aux normes Très Haute Performance Energétique,
• un hôtel Mercure 4* de 125 chambres,
• un immeuble de 2850 m2 de bureaux avec des plateaux de 400 m2 très facilement modulables,
• une résidence de tourisme 3*, certifiée Bâtiment Basse Consommation, de 136 logements du studio au T2 entièrement équipés,
• 142 logements en accession du T1 au T5, certifiés Bâtiment Basse Consommation, avec terrasses, balcons ou loggias.
Les intervenants :
Aménageur : Ville de Clermont-Ferrand au travers de la SEAU
Promoteur : Eiffage Immobilier Centre-Est
Architecte : DHA et DHA Auvergne
Constructeur : Eiffage Construction Centre-Est et ses filiales
Acquéreurs :
- KLÉPIERRE (pour le centre commercial, le parc de stationnement et le complexe cinématographique),
- OPHIS du Puy de Dôme (pour les logements sociaux),
- GROUPE PRIVILÈGE (pour l’Hôtel Mercure),
- sans oublier les acquéreurs des bureaux (professions libérales, gestion privée d’organismes bancaires, assurance...) et ceux des logements en accession à la propriété et en résidence de tourisme,
Partenariat :
- PRIVILODGES DEVELOPPEMENT (gestionnaire exploitant de la Résidence de Tourisme)
2 recueils de textes de références utiles sur l’aménagement durable dans les territoires et quartiers d’affaires
2 recueils de textes de références utiles sur l’aménagement durable dans les territoires et quartiers d’affaires
AFNOR Editions réunit, en deux recueils, tous les textes de références utiles aux professionnels de la construction et aux collectivités territoriales souhaitant se mobiliser face aux enjeux d’un aménagement durable.
Aménagement durable des quartiers d’affaires :
Ce recueil propose toutes les méthodes et approches utiles pour mettre en œuvre l’évaluation et l’amélioration des performances économiques, environnementales et sociales des quartiers d’affaires : construction, évaluation de la performance environnementale, analyse du cycle, des déclarations et marquages environnementaux, gaz à effet de serre, l’empreinte carbone, audit énergétique et démarche de performance énergétique…
Territoires et aménagements durables :
Le cadre stratégique proposé permet de caractériser le territoire à travers 15 lignes d’actions et indicateurs en réponse aux six enjeux majeurs planétaires identifiés lors du Grenelle de l’environnement : changement climatique, biodiversité, économie durable, bien-être, ressources naturelles, nuisance et risques.
Il délivre des méthodes éprouvées pour prendre la mesure de tout projet d’aménagement durable, dès son émergence, à l’aune de son impact sur le territoire et déployer une stratégie de transformation de territoire, comme des comportements, pour créer localement les conditions d’un développement durable.
Territoires et aménagements durables - ISBN: 978-2-12-245811-2 - Ref. : 3245811 – 340 p.
Sommaire :
1 Les exigences
2 Cadre stratégique
3 Communication
3.1 Les outils
3.2 Gaz à effet de serre
4 Bibliographie réglementaire
5 Index alphabétique
Présentation :
Les 5 normes phares : FD P99-801 (février 2013) Territoires et Aménagements durables
- Cadre stratégique outillé à l'intention des élus, des habitants et des entreprises des territoires pour penser globalement le développement durable et agir localement ; NF EN ISO 14063 (août 2010) Management environnemental
- Communication environnementale
- Lignes directrices et exemples (Indice de classement : X30-263) ; NF ISO 26000 (novembre 2010) Lignes directrices relatives à la responsabilité sociétale ; NF EN ISO 14064-1 (mai 2012) Gaz à effet de serre
- Partie 1 : spécifications et lignes directrices, au niveau des organismes, pour la quantification et la déclaration des émissions et des suppressions des gaz à effet de serre ; FD X50-171 (juin 2000) Système de management de la qualité
- Indicateurs et tableaux de bord.
Consommation d'énergie, transports en commun, mixité sociale, éco-matériaux, circuits alimentaires, etc. : les réponses et les actions concrètes en faveur du développement durable passeront par les territoires et les collectivités locales, au plus près des citoyens !
Ce nouveau recueil de normes s'adresse aux collectivités territoriales, aux entreprises implantées sur le territoire, aux citoyens et aux associations qui souhaitent mettre en place une stratégie de développement durable.
Ce recueil apporte un cadre stratégique et opérationnel pour penser globalement le développement durable tout en agissant localement !
Il rappelle les principes de base du développement durable comme la RSE, le management et la communication environnementale. Mieux, il apprend à mettre en place et suivre les indicateurs et tableaux de bord très précis pour accompagner le développement durable au niveau territorial. Découvrez de véritables outils au service de la mise en pratique !
Aménagement durable des quartiers d'affaires - ISBN: 978-2-12-130011-5 Ref. : 3130011CD
Le quartier d’affaires, véritable ruche humaine, est un ensemble intégré d’éléments bâtis, d’espaces collectifs et d’infrastructures rassemblés au sein d’un même territoire. Ce nouveau recueil publié par les éditions AFNOR, s’attache à fournir toutes les normes nécessaires aux besoins spécifiques des quartiers d’affaires en matière d’aménagement durable. Les différentes parties de ce recueil traitent, tour à tour, de la construction, de l’évaluation de la performance environnementale, de l’analyse du cycle, des déclarations et marquages environnementaux, du gaz à effet de serre, de l’empreinte carbone, de l’audit et de la performance énergétique... Avec ce titre, vous disposerez de tous les documents de référence pour mettre en oeuvre l’évaluation et l’amélioration des performances économiques, environnementales et sociales.
Les 5 normes phares : NF P14-010-1 (février 2013)
Aménagement durable - Quartiers d'affaires
- Partie 1 : cadre général - NF EN 15643-3 (avril 2012)
Contribution des ouvrages de construction au développement durable
- Évaluation des bâtiments
- Partie 3 : cadre pour l'évaluation de la performance sociale - NF ISO 15686-1 (juillet 2011)
Bâtiments et biens immobiliers construits
- Conception prenant en compte la durée de vie
- Partie 1 : principes généraux et - NF EN 16247-1 (septembre 2012)
Audits énergétiques
- Partie 1 : exigences générales - NF EN 15978 (mai 2012)
Contribution des ouvrages de construction au développement durable
- Évaluation de la performance environnementale des bâtiments - Méthode de calcul.
Les lauréats de la 2ème édition du Campus Archizinc
Les lauréats de la 2ème édition du Campus Archizinc
Après la 1ère édition du Campus Archizinc dont le thème était basé sur la construction sur l'eau, lancée en septembre dernier, la 2nde Édition du concours bisannuel axé sur le thème de la construction durable a dévoilé ce lundi 18 novembre à Paris, ses 4 lauréats issus d’écoles d’architecture européennes. Le défi à relever cette année : la création d’un complexe culinaire à Madrid !
Suite à une analyse du contexte urbain, environnemental et des besoins des usagers, les étudiants participants ont proposé des réponses innovantes qui intègrent les principes du développement durable. Dans cette perspective, VMZINC® a mis à leur disposition un outil d’aide à l’éco-conception* qui optimise leurs choix dans l’amélioration de la performance thermique de l’enveloppe, des indices de solarisation, de l’empreinte carbone des matériaux et des produits de construction utilisés dans le bâtiment. À travers ce concours, VMZINC® contribue à la réflexion architecturale et à la formation sur la construction durable des étudiants.
UN COMPLEXE CULINAIRE SUR UN SITE AUDACIEUX :
La création de ce Complexe Culinaire ou Complexe Food Center résulte des caractéristiques du site sélectionné: le Stade VICENTE CALDERÓN (5,3 hectares), stade officiel du Club de football l’ATHLÉTIQUE DE MADRID, situé dans le quartier Arganzuela, au Sud-Ouest de la ville. Il est connecté à de nombreux réseaux : la rivière MANZANARES, le périphérique routier M-30 (qui devrait être couvert dans le futur), le «PASEO DE LOS POTONES» et le pont piétonnier SAN ISIDRO qui relie les deux rives, depuis la rive droite de la rivière MANZANARES.
Ce site madrilène est localisé dans une zone urbaine en plein renouvellement et développement, d’une superficie de 1 200 hectares, baptisée MADRID RIO**. Le programme du CAMPUS ARCHIZINC propose d’ajouter à la dimension sportive et culturelle déjà existante, la dimension culinaire. L’objectif est de contribuer à développer l’autonomie alimentaire de la région. Pour ce projet les étudiants devaient créer un complexe original intégrant plusieurs activités :
MARCHÉ MUNICIPAL :
Une étude menée par la ville de Madrid a démontré qu’un tiers des achats alimentaires et 50 % des achats de produits frais s’effectuaient sur les marchés municipaux, malgré le renforcement de la concurrence liée au développement des centres commerciaux.
PÉPINIÈRE D’ENTREPRISES LIÉES AU SECTEUR ALIMENTAIRE :
Elle dispose d’espaces aménagés et spécifiques à ce secteur : cuisines conformes aux exigences sanitaires règlementaires, lieux dédiés aux tournages d’émissions de télévision et cours de cuisine...
POTAGER URBAIN :
Il établit une connexion entre les consommateurs et la source de leur alimentation. Il joue en outre un rôle pédagogique en matière de nutrition.
SERVICES ET ÉQUIPEMENTS :
Ils sont en lien ou coexistent avec les activités proposées dans le cadre du projet MADRID RIO.
QUATRE PRIX DÉCERNÉS : Au total, 30 dossiers, représentant 90 étudiants dans cinq écoles d’architecture européennes, ont pris part au CAMPUS ARCHIZINC :
- École Spéciale d’Architecture (ESA), Paris (France)
- Escuela Técnica Superior de Arquitectura (ETSA), Madrid (Espagne)
- Universita di Pavia, Pavie (Italie)
- École Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage (ENSAP), Lille (France)
- École Nationale Supérieure d’Architecture de Montpellier (ENSAM), Montpellier (France)
Les délibérations du Jury d’experts, réuni autour de l’architecte FRANÇOISE-HÉLÈNE JOURDA, ont salué chez les candidats quelques caractéristiques déterminantes : la cohérence des propos et des idées, la prise en compte des problématiques écologiques, sociales et économiques au travers de réponses architecturales et environnementales pertinentes. Elles ont permis d’attribuer :
- le «1er Prix» avec une dotation de 3 000 euros,
- le «2nd Prix» avec une dotation de 2 000 euros,
- deux mentions.
Une brochure consacrée au CAMPUS ARCHIZINC, traduite en quatre langues (allemand, anglais, espagnol et français) et largement diffusée à partir de janvier 2014, détaillera ces projets.
DES CRITÈRES D’ÉVALUATION EXIGEANTS :
Afin d’évaluer les différents programmes, le Jury s’est basé sur quatre critères précis :
- La qualité architecturale avec l’articulation et l’intégration urbaine, le rapport au site et le traitement des espaces publics,
- les niveaux d’innovation architecturale et technique, particulièrement dans l’utilisation du zinc laminé*,
- la qualité environnementale avec l’insertion et l’intégration au site, la gestion des eaux de pluie, le bioclimatisme, la performance thermique du bâtiment et l’analyse de la pertinence des produits de construction,
- la qualité de l’expression et de la présentation des éléments constitutifs du dossier de candidature.
UN PROGRAMME ENVIRONNEMENTAL SOUMIS À UN JURY D’EXPERTS INTERNATIONAUX
Présidé par FRANÇOISE-HÉLÈNE JOURDA, architecte, professeur à l’Université de Vienne (Institut pour l’architecture et le design, Département Conception spatiale et durable) et conseillère, reconnue en matière de construction durable, le Jury était composé de 8 professionnels issus d’univers complémentaires :
ANDRÉS ATELA (ARCHITECTE - ESPAGNE)
Après des études à l’ETSAM à Madrid et à l’ARCHITECTURAL ASSOCIATION à Londres, il travaille pour les agences R. MEIER (New-York) et TSAO & MCKOWN (Singapore). Il devient ensuite chef d’agence de l’ATELIER SERAJI (France) puis crée ATELA ARCHITECTES en 2000. Enseignant en France et à l’étranger durant sa carrière, il est depuis 2003 Maître Associé, 1ère classe à l’école d’ARCHITECTURE DE LA VILLETTE (Paris).
CÉCILE LEPOT (JOURNALISTE - FRANCE)
Diplômée de l’ESAG à Paris (1989), elle participe à des projets d’aménagements tertiaires ou privés dans divers cabinets d’architecture parisiens. En 2001, elle intègre l’équipe rédactionnelle d’ARCHITECTURES À VIVRE, puis collabore avec la revue EK, spécialisée dans l’urbanisme éco-responsable.
CÉSAR DANIEL SIRVENT PÉREZ (ARCHITECTE - ESPAGNE)
Après des études à l’EPS d’Alicante (1996) et l’ETSA de Valence (1999), cet architecte termine actuellement son doctorat sur «Le logement de la classe ouvrière dans les anciens pays de l’URSS». Membre fondateur d’EQUIPO ЯE_ DE TÉCNICOS EN REHABILITACIÓN, il est également le directeur du bureau technique ALTUR COOP.V et professeur à l’Université d’Alicante depuis 2000.
GIOVANNI SASSO (ARCHITECTE - ITALIEN)
Vice président de l'INBAR (Association de la Conception Écologique) et expert en architecture environnementale, il réalise des bâtiments à «Énergie Zéro», des ouvrages en bois, des maisons passives... Conseiller et formateur en Master, il enseigne et dispense des conférences sur l'architecture durable, les certifications et les diagnostics énergétiques des matériaux.
JEAN-PHILIPPE THOMAS (ARCHITECTE - FRANCE)
Diplômé de l’École d’Architecture de Nancy, cet Architecte DPLG/Environnemental enseigne dans cette même école de 1993 à 1997. En 2011, il crée l’agence JEAN-PHILIPPE THOMAS ARCHITECTES. Limiter l'impact environnemental, associer esthétisme et confort, composer avec les lieux d'origine et favoriser le «mieux vivre», sont les valeurs qui animent l’architecte.
PATRICE TURPIN (URBANISTE - FRANCE)
Il est certifié en Permaculture et diplômé de l’INSTITUT D’URBANISME DE PARIS et du CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET MÉTIERS. Spécialisé en ingénierie de la qualité environnementale, il est actuellement Responsable de l’agence BÂTIMENT DURABLE D’INDDIGO, une société de conseil et d’ingénierie en développement durable.
SIMONE SOLINAS (ARCHITECTE - ESPAGNE)
Diplômé de la Faculté d'Architecture POLITECNICO DI MILANO (Italie) en 1999, il est récompensé à plusieurs reprises durant sa carrière : «PRIX INTERNATIONAL D'ARCHITECTURE DURABLE FASSA BORTOLO» (2009), «PRIX INTERNATIONAL D'ARCHITECTURE DU CHICAGO ATHENAEUM» (2007)... Il a dispensé des conférences à travers le monde (Italie, Australie, Angleterre, Espagne...) puis a enseigné en Italie et en Espagne. Aujourd’hui, il est professeur à l'École d'Architecture de Cagliari (Italie).
MARIA-JOSÉ PRADO PICCIO-MARCHETTI (ARCHITECTE - ESPAGNE)
Après l’obtention de son diplôme en 1995, elle devient architecte urbaniste pour la ville de Madrid puis occupe le poste de Directrice du Service Licences des secteurs aménagement et logement.
INTERVIEW DE FRANÇOISE-HÉLÈNE JOURDA, PRÉSIDENTE DU JURY CAMPUS ARCHIZINC 2012/2013
«CAMPUS ARCHIZINC sensibilise autant à la nécessité qu’à la faisabilité de la construction durable».
Dès le début de sa carrière en 1979, FRANÇOISE-HÉLÈNE JOURDA a orienté son travail vers une architecture économe en énergie. Pionnière en matière de construction durable en France, elle suit avec une attention particulière les nouveaux modes de vie et de travail. Engagée dans sa profession, elle a apporté son expertise au Grenelle de l’Environnement en coordonnant un rapport sur la prise en compte du développement durable dans la construction. Elle est considérée comme «La spécialiste française des bâtiments verts». En 2011 et cette année en 2013, elle a présidé respectivement la 1ère puis la 2nde Édition du CAMPUS ARCHIZINC, organisé par VMZINC®.
D’une façon générale, quelle est selon vous l’utilité de ce type de concours proposé par des industriels à des étudiants en architecture ?
Ces initiatives contribuent à mieux connaître les qualités et capacités techniques d’un produit, dans le cas présent le zinc. Cette approche concrète est une bonne chose. Un concours constitue également l’opportunité de s’exprimer à titre personnel et de se mesurer à d’autres étudiants issus d’écoles et de pays différents. Cette émulation enrichit l’expérience et prépare à la vie professionnelle. Enfin, le sujet du concours porte sur des problématiques de développement durable, un thème encore mal ou pas du tout intégré dans les formations des écoles d’architecture. CAMPUS ARCHIZINC les invite à s’interroger sur une conception durable de l’habitation, et ce dans une perspective urbaine globale, qui dépasse la seule réflexion sur les matériaux à utiliser. C‘est l’un des points forts de cette démarche car tout travail architectural dans la ville doit être considéré dans le cadre d’échéances à très long terme. C’est en ce sens qu’il se place, de fait, dans un objectif de développement durable puisqu’il doit proposer des conditions de vie, d’habitat, de travail, de loisir d’éducation pour plusieurs générations à venir. CAMPUS ARCHIZINC propose aux étudiants d’appréhender de façon concrète cette approche architecturale.
Ce deuxième opus du CAMPUS ARCHIZINC est-il un bon millésime ?
Le thème retenu pour le programme - ajouter à la dimension sportive et culturelle du projet MADRID RIO une dimension culinaire - était intéressant mais sans doute trop ambitieux pour des étudiants en architecture, compte tenu de la géométrie contraignante du programme retenu, le Stade VICENTE CALDERÓN (5,3 hectares) à Madrid, situé dans le quartier Arganzuela, sur la rive droite de la rivière Manzanares. Ce site fait partie d’une zone urbaine en plein renouvellement et développement, d’une surface totale de 1 200 hectares appelée Madrid Rio. La taille imposante du site supposait, dans une perspective de densification de la ville, de faire des choix drastiques donc difficiles pour des étudiants à cette étape de leur formation. Nonobstant, si les candidats n’ont pas pu exprimer une vision aboutie de la construction durable, je trouve qu’ils nous ont livré des projets de qualité. Les réponses programmatiques urbaines et les écritures architecturales proposées par les deux lauréats et deux mentionnés témoignent qu’ils ont tous su correctement s’emparer du sujet, à la fois dans sa dimension fonctionnelle et environnementale. Les réflexions menées sur l’intégration du programme à son environnement, le fonctionnement bioclimatique des bâtiments, le choix des matériaux, produits, techniques et systèmes, sont pertinentes.
Quels sont les enjeux de la construction durable en France ?
Ils sont multiples, à la fois structurels, techniques et culturels tant les mentalités sont encore ancrées dans ce que j’appelle une architecture rêvée mais dépassée qui se compose de bâtiments en béton, climatisés, intégrant des façades totalement vitrées, sans brise-soleil. En tant qu’architecte, il faut se battre pour imposer une programmation de construction durable. Ce sont pourtant des chantiers d’empreintes environnementales et énergétiques optimisés, propres et très peu bruyants.
Pour quelles raisons ?
Vous obtenez difficilement l’adhésion à un projet en construction bois, de conception passive, car il nécessite non seulement un surinvestissement de quelques pourcents mais surtout une architecture très différente impliquant de nouveaux modes d’utilisation et d’entretien. Et la capacité au changement est une posture longue et laborieuse à mettre en œuvre. Or c’est bien une mutation globale de toutes parties prenantes qu’il convient d’envisager dans notre pays. Celle-ci n’est possible que si les politiques, maîtres d’ouvrage, industriels, fabricants de matériaux, architectes et grand public sont convaincus de l’urgence du changement à opérer en matière de construction afin d’avoir de moins en moins recours à des matériaux à forte consommation d’énergie grise comme le béton, l’acier, le granit.... J’ai cependant le sentiment que ce mouvement d’ensemble est en train de prendre racines. De plus en plus de confrères construisent en bois. Des concours sont lancés pour des projets à R+6 ou R+7.
En quoi CAMPUS ARCHIZINC peut-il contribuer à aider à dépasser à court et moyen terme les défis de la construction durable en France et dans d’autres pays ?
Il sensibilise les architectes membres du Jury, enseignants et étudiants en architecture à la fois à la nécessité de construire durable et à la faisabilité de cette approche, sans surcoût prohibitif. Ces initiatives sont très importantes.
En tant qu’architecte, utilisez-vous le zinc dans vos réalisations ?
Mon premier bâtiment à énergie zéro, MEDIACOM 3, à Saint-Denis (93), qui était le premier immeuble tertiaire le plus économe jamais construit, privilégiait le bois, l’acier et le zinc, qui recouvrait toute la façade. D’une façon générale, en éco-conception, le zinc - un matériau à faible énergie grise et pratiquement entièrement recyclable - trouve tout à fait sa place en étanchéité.
Les Lauréats :
1er PRIX
Équipe ISAAC LEVY CACERES et RAQUEL DONADO
École ESCUELA TÉCNICA SUPERIOR DE ARQUITECTURA (ETSA), Madrid (Espagne)
Enseignant JAVIER NEILA
Nom du projet ARGANZUELA AQUAPONICS
Ce projet propose une vision de rénovation pragmatique dans un souci d’optimisation énergétique. Les auteurs ont opté pour la préservation de certains des bâtiments autour du stade. De façon pertinente, les candidats ont transformé une partie des tribunes en un parc belvédère végétalisé, pourvu d’un système de cultures aquaponiques. Cette culture de végétaux en «symbiose» avec l'élevage de poissons, tient compte du climat de Madrid, dans une logique de Slow Food. Les cheminées solaires, les turbines éoliennes et les panneaux photovoltaïques utilisent les flux (vent et chaleur) selon les saisons, réduisant la ventilation en été, et préservant la chaleur en hiver pour les cultures. Le système d’évacuation en boucle fermée des eaux de pluie et de ruissellement permet d’arroser le potager et d’alimenter le réseau d’eau sanitaire. Le Jury a apprécié ce fonctionnement bioclimatique cohérent, en adéquation avec les problématiques urbaines et climatiques de Madrid. Il a également récompensé l’utilisation pertinente et originale des capacités techniques du zinc et des solutions VMZINC®. Ainsi, du côté du canal, une superstructure de bardage en zinc sombre ANTHRA-ZINC® capte la chaleur et assure la fonction de brise-soleil.
L’APPRÉCIATION DE FRANÇOISE-HÉLÈNE JOURDA
«Le rapport à la rivière est particulièrement bien traité. Cet enclos, pensé comme un espace ouvert vers le Sud, dispose de balcons offrant un point de vue inédit sur les voies navigables. Ils contribuent en outre à une intégration maîtrisée du bâtiment à l’environnement.»
CRÉDIT PHOTO : ISAAC LEVY CACERES ET RAQUEL DONADO
2nd PRIX
Équipe CARLA MEDINA GARCIA et INIGO LORENTE RIVEROLA
École ESCUELA TÉCNICA SUPERIOR DE ARQUITECTURA (ETSA), Madrid (Espagne)
Enseignant JAVIER NEILA
Nom du projet CENTRE GASTRONOMIQUE CALDERÓN
A l’instar du projet ayant obtenu le 1er Prix, cette équipe a conservé des éléments du stade. Au cœur de ces bâtiments, une serre de cultures traditionnelles avoisine les potagers, construits au-dessus des parkings souterrains. La réponse programmatique à la notion de marché est claire, précise, en phase avec les attentes de MADRID RIO. Les auteurs proposent également un parc urbain mixant des activités de culture et de loisirs, agrémenté d’une promenade au-dessus des potagers. Cette stratégie urbaine, qui fait la part belle à la diversité de flux piétonniers, constitue un point fort du complexe. Le travail en façade avec du zinc en bandes décalées est délicat. Le Jury a fait mention de l’argumentaire technique, détaillé et complet, de la qualité́ des prestations graphiques, de la hiérarchisation et de la variété́ des éléments transmis.
L’APPRÉCIATION DE FRANÇOISE-HÉLÈNE JOURDA
«Le bâtiment est bien conçu d’un point de vue bioclimatique. Les dispositifs passifs de cheminées solaires de même que les dispositifs actifs et intégrés de panneaux photovoltaïques garantissent un confort de vie aux futurs utilisateurs.»
CRÉDIT PHOTO : CARLA MEDINA GARCIA ET INIGO LORENTE RIVEROLA
MENTION EX-ÆQUO
Équipe SARAH DELAUNAY, AMANDA DUTRIEUX et LÉA RUBINSTEIN
École École Spéciale d’Architecture (ESA), Paris (France)
Enseignant CARL FREDRIK SVENSTEDT
Nom du projet AG(U)AVE
L’équipe a fait le choix de supprimer entièrement le site existant. La réponse programmatique sur un terrain en translation exprime une stratégie urbaine paysagère intéressante et conforme au projet de MADRID RIO. Ainsi, les étudiants créent de vastes espaces de promenade sur deux niveaux, reliés entre eux par des patios ayant une fonction d’ensoleillement. Le jeu d’ombres et de lumière généré apporte originalité et confort à l’ensemble. La strate au niveau 0 abrite un parc qui s’intègre dans le prolongement de la ville. Le niveau 2 décline tous les programmes fonctionnels en continuité visuelle avec le canal. Le Jury a apprécié l’efficacité du diagramme de coupe. La suppression de tous les bâtiments existants permet aux auteurs de générer de façon judicieuse des éléments topographiques afin d’orienter et d’évacuer un maximum d’eau de pluie, les descentes réalisées en zinc agissant comme une «façade filtre». Résultat : un projet réaliste et intelligent, qui se distingue des autres projets primés.
L’APPRÉCIATION DE FRANÇOISE-HÉLÈNE JOURDA
«La pose de zinc en façade apporte une certaine fluidité visuelle en plus de sa fonction pare-soleil (posé à clairevoie). Ce transfert d’utilisation d’un élément prosaïque en élément de bardage architectural est esthétiquement intéressant.»
CRÉDIT PHOTO : SARAH DELAUNAY, AMANDA DUTRIEUX ET LÉA RUBINSTEIN
MENTION EX-ÆQUO
Équipe VALENTINA TORRENTE, MARIANNA GOTTI, SILVIA MOTTO et FRANCESCA SAMMITO
École Universita di Pavia, Pavie (Italie)
Enseignant ALESSANDRO GRECO
Nom du projet REALITY AS A CYCLE 4X4
Dans ce projet, l’ancien site est entièrement supprimé. La réponse programmatique conçue par les étudiants vise à ordonner le site au travers d’une architecture systémique en réseau. Les quatre éléments - air, eau, feu et terre - qui dominent l’ensemble, expriment une écriture originale de colonisation de l’espace, à la fois douce et géométrique. Le jury a apprécié la maîtrise de la gestion des différentes échelles. Dans cet ensemble «à l’italienne» qui rappelle les bastides du sud de la France, les parcours ont été démultipliés au sein des différents aménagements. Les auteurs ont appréhendé puis intégré les différentes fonctions requises dans le thème du concours. La stratégie environnementale au niveau agricole et énergétique (récupération de chaleur et d’eau) semble pertinente.
L’APPRÉCIATION DE FRANÇOISE-HÉLÈNE JOURDA
«Les aménagements abritent une ferme urbaine qui constitue un des points forts de ce projet. Il propose une vision cohérente des pré-requis pour le MADRID RIO en matière environnementale, urbaine et paysagère.»
CRÉDIT PHOTO : VALENTINA TORRENTE, MARIANNA GOTTI, SILVIA MOTTO ET FRANCESCA SAMMITO
Pensée du Jour
Les ‘’Pinocchio’’ du Développement Durable 2013 : Veolia, Areva et Auchan…
Les ‘’Pinocchio’’ du Développement Durable 2013 : Veolia, Areva et Auchan…
Suite au lancement du vote du public le 15 octobre dernier, Les Amis de la Terre, en partenariat avec Peuples Solidaires - ActionAid France et le Centre de Recherche et d'Information pour le Développement (CRID), ont mis fin au suspense lors de la cérémonie de remise des Prix Pinocchio ce soir à La Java (Paris). Cette année, un nombre impressionnant d'internautes se sont mobilisés pour désigner leurs lauréats parmi les entreprises nominées : plus de 41 000 votes au total, soit plus du double des années précédentes. Veolia, Areva et Auchan sont les grands vainqueurs de l’édition 2013.
Veolia a reçu le Prix Pinocchio dans la catégorie « Une pour tous, tout pour moi » ( « Une pour tous, tout pour moi ! » : prix décerné à l’entreprise ayant mené la politique la plus agressive en terme d’appropriation, de surexploitation ou de destruction des ressources naturelles. Les deux autres nominés étaient Total et la Société Générale). Avec 39 % des votes, pour l’implication de Veolia dans des projets de privatisation de l'eau en Inde, en particulier à Nagpur. Alors que la multinationale se présente en héros apportant l'eau aux pauvres, sur le terrain, les échos sont bien différents : augmentation des tarifs, opacité des contrats de partenariat public-privé, retard des travaux, conflits avec les villageois et les élus locaux. Si Veolia semble réussir à retirer des profits de ces projets, l'eau, quand elle arrive jusqu'aux populations, est toujours livrée en camion-citerne...
Dans la catégorie « Plus vert que vert » (« Plus vert que vert » : prix décerné à l’entreprise ayant mené la campagne de communication la plus abusive et trompeuse au regard de ses activités réelles. Les deux autres nominés étaient BNP Paribas et Air France.) Areva remporte haut la main le Prix Pinocchio avec 59 % des votes. Il faut dire que la multinationale du nucléaire avait osé l'inimaginable : ouvrir « Urêka », un musée à la gloire des mines d'uranium, et ce, sur le site d'anciennes mines du Limousin qui ont laissé un lourd passif environnemental et sanitaire. « Entrez dans l'aventure de l'uranium », propose ainsi Areva, sans aucun complexe par rapport aux graves impacts sociaux et environnementaux que continuent d'avoir ses mines d'extraction d'uranium dans le monde entier, notamment au Niger et peut-être bientôt sur le territoire des Inuits.
Enfin, avec 50 % des votes, le Prix Pinocchio de la catégorie « Mains sales, poches pleines » (« Mains sales, poches pleines » : prix décerné à l’entreprise ayant mené la politique la plus opaque au niveau financier (corruption, évasion fiscale, etc.), en termes de lobbying, ou dans sa chaîne d'approvisionnement. Les deux autres nominés étaient Alstom et Apple.) Un prix décerné à Auchan. Le numéro 2 de la grande distribution en France refuse de reconnaître sa responsabilité et de participer à l'indemnisation des victimes de l’effondrement des usines textiles du Rana Plaza au Bangladesh, alors que des étiquettes de ses vêtements ont été retrouvées dans les décombres de cet accident qui a fait 1133 morts et encore plus de blessés, essentiellement des femmes. Auchan a admis qu’une partie de sa production y avait été sous-traitée de manière informelle et s’en dit victime. Or les entreprises donneuses d’ordre, comme Auchan, imposent à leurs fournisseurs des conditions intenables qui favorisent le phénomène de sous-traitance informelle.
Communications officielles d’Auchan sur le sujet, notamment le 23 mai 2013 et le 12 juillet 2013.
Dénonçant de nombreuses violations des droits des peuples et de l'environnement, les Prix Pinocchio ont su gagner en importance depuis leur création en 2008, et contribuer ainsi à faire pression sur les entreprises pour qu'elles changent leurs pratiques.
Juliette Renaud, chargée de campagne sur la Responsabilité sociale et environnementale des entreprises aux Amis de la Terre, commente : « Cette année, les Prix Pinocchio interviennent au moment même où une proposition de loi sur le devoir de vigilance des multinationales est déposée à l'Assemblée Nationale. C'est un premier aboutissement du combat mené de longue date par la société civile, notamment Les Amis de la Terre, Peuples Solidaires et le CRID. Nous espérons vivement que les parlementaires et le gouvernement sauront maintenant résister aux pressions des lobbies et que cette loi sera votée et mise en œuvre rapidement, ouvrant enfin la voie à la reconnaissance de la responsabilité légale des maisons-mères des multinationales sur leurs filiales et sous-traitants ».
Une proposition de loi sur le devoir de vigilance des sociétés-mères et des entreprises donneuses d’ordre, a été déposée par les députés du groupe Socialiste, à l’initiative de Dominique Potier et Philippe Noguès.
Cette proposition de loi est le fruit d’un long travail de fond, réalisé depuis le début de la législature avec l’aide d’une plateforme d’ONG, d’acteurs de la société civile et de juristes, dans le cadre du Cercle de réflexion parlementaire pour la responsabilité sociétale des multinationales.
Elle vise à co-responsabiliser les sociétés-mères et les entreprises donneuses d’ordre dans les cas de violation des droits humains ou de catastrophe environnementale commis par leurs filiales et sous- traitants, en introduisant une obligation de moyen en matière de prévention de ces dommages. Cette proposition transcrit des engagements pris par la France au niveau de l’ONU et de l’OCDE.
Après la catastrophe humaine survenue dans l’usine Rana Plaza au Bangladesh, il faut éviter que des entreprises françaises soient à nouveau impliquées, directement ou indirectement, dans des drames similaires. Il faut également protéger le tissu économique de nos territoires : tout comme il existe un dumping social, il existe un dumping sur les droits humains et sur les normes environnementales, néfaste pour nos entreprises et particulièrement pour nos PME.
Ce texte a vocation à être soumis pour consultation aux membres de la plateforme d’actions globales pour la RSE, placée au sein du Conseil Général à la Stratégie et à la Prospective (CGSP), et à être proposé au débat parlementaire dans les meilleurs délais.
Pour Fanny Gallois, responsable des campagnes à Peuples Solidaires-ActionAid France, « ces Prix sont un moyen de faire entendre la voix de celles et ceux qui partout dans le monde souffrent des impacts négatifs des activités des multinationales et luttent pour le respect de leurs droits. Il est temps d’agir et de mettre fin à l’impunité dont bénéficient les multinationales qui refusent d’assumer leurs responsabilités vis-à-vis des populations ».
Cette année, les Prix Pinocchio étaient organisés en partenariat média avec Basta !, l'Observatoire des Multinationales et la Radio Monde Réel, qui ont publié des articles d'éclairage et des interviews sur chacun des nominés.
LAUREATS 2012 : Lesieur, Boloré et Aréva