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Plus de 80 % des investissements de l’industrie pétrolière et gazière serviront à compenser le déclin de la production.

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Plus de 80 % des investissements de l’industrie pétrolière et gazière serviront à compenser le déclin de la production.

Plus de 80 % des investissements de l’industrie pétrolière et gazière serviront à compenser le déclin de la production.

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) vient de publier dans une édition spéciale de la série World Energy Outlook (Perspectives énergétiques mondiales) une étude relative à la problématique que ce monde globalisé ou l’énergie évolue aux rythmes expansionnistes des investisseurs mais où s’engagent-ils ? Mais surtout cette édition spéciale étudie cette question en profondeur et donne une vue détaillée des investissements requis en matière d'énergie jusqu'en 2035.

Ce rapport se fonde sur des données de référence relatives aux tendances historiques d'investissement et sur des projections mises à jour à l'échelle régionale et internationale afin de fournir des informations dans les domaines suivants :

- la structure de propriété et les modèles de financement des investissements dans différents segments du secteur de l'énergie

- l'importance durable des investissements pétroliers au Moyen-Orient en vue de satisfaire la demande et les conséquences de tout retard dans ces investissements

- la dynamique et les coûts des investissements dans le gaz naturel liquéfié (GNL) et leurs conséquences sur l'avenir de l'approvisionnement international en gaz

- les insuffisances possibles des investissements dans le secteur électrique et des résultats importants concernant la fiabilité de l'approvisionnement en électricité en Europe et en Inde

- les projections concernant les investissements dans les technologies sobres en carbone, notamment les énergies renouvelables, et dans l'efficacité énergétique ainsi que les obstacles pouvant empêcher la réalisation de tels objectifs

- l'évolution des besoins de financement et d’investissement si les gouvernements prennent des mesures plus fortes pour lutter contre le changement climatique

Les conclusions de l’étude montrent qu‘en 2013, plus de 1 600 milliards de dollars ont été investis dans l'approvisionnement en énergie aux quatre coins du globe, ce qui représente une hausse de 50 % en valeur réelle depuis 2000. En outre, 130 milliards de dollars ont été investis pour améliorer l'efficacité énergétique.

L’investissement jusqu’en 2035. L’étude mentionne que les investissements annuels requis pour satisfaire aux besoins énergétiques de la population mondiale augmenteront de manière constante jusqu'en 2035, atteignant alors 2 000 milliards de dollars, tandis que les dépenses liées à l'efficacité énergétique augmentent jusqu’à 550 milliards de dollars par an durant la même période. Par conséquent, les investissements internationaux cumulés sur cette période dépasseront les 48 billions ( 1 billion équivaut à 1 000 milliards) de dollars, dont près de 40 billions de dollars seront consacrés à l'approvisionnement en énergie et le reste réservé à l'efficacité énergétique. Le rapport précise que moins de la moitié des 40 billions de dollars d’investissements dans l'approvisionnement en énergie sera utilisée pour satisfaire la croissance de la demande. La plus grande partie semblera en effet nécessaire pour compenser le déclin de la production pétrolière et gazière actuelle et pour remplacer les centrales et autres infrastructures qui arrivent en fin de vie. Plus de 80 % des investissements de l’industrie pétrolière et gazière serviront à compenser le déclin de la production. Par ailleurs, le remplacement des centrales électriques vieillissantes requerra près de 60% des investissements consacrés à la production électrique au sein des pays de l'OCDE ; cette part sera bien plus petite dans les économies émergentes. Ce déclin et ces remplacements poseront donc un important défi en matière de réinvestissement pour les décideurs et l'industrie. Toutefois, ils représenteront également une véritable opportunité pour modifier la nature du système énergétique en privilégiant d'autres combustibles ou en mettant en place des technologies plus efficaces.

Le rapport observe aussi que dans la lignée des politiques énergétiques et des gains encore possibles, 90 % des 8 billions de dollars investis dans l'efficacité énergétique jusqu'en 2035 seront consacrés aux secteurs des transports et du bâtiment.

Le rapport constate que les décisions d'investissement dans le secteur de l'énergie se fondent de plus en plus sur les incitations et les mesures des gouvernements au lieu des signaux émis par les marchés compétitifs. Dans nombre de pays, le gouvernement a une influence directe sur les investissements dans le secteur de l'énergie, notamment en restant propriétaire de plus de 70 % des réserves de pétrole et de gaz dans le monde ou en contrôlant près de la moitié de la capacité internationale de production électrique via des entreprises publiques. Certains gouvernements avaient relâché cette emprise, notamment au sein de l'OCDE, en ouvrant les marchés de l'énergie à la concurrence. Toutefois, nombre de ces pays ont fait marche arrière afin de promouvoir le déploiement de sources d'électricité sobres en carbone. Dû à la stabilisation de la production de l'Amérique du Nord puis à sa décroissance prévue à partir de 2025, le secteur pétrolier devrait se reposer davantage sur les pays ayant des conditions d'accès à leurs ressources plus restrictives. Dans le domaine de l'électricité, les investissements sont principalement motivés par les signaux administratifs ou par les taux de rendement régulés. Il y a dix ans, les investissements dans les segments compétitifs des marchés de l'électricité représentaient un tiers du total dans le monde. Aujourd'hui, ils représentent à peine 10 % de ces sommes. Sans changement dans la structure des marchés, les investissements dans les segments compétitifs des marchés de l'électricité représenteraient moins de 1 billion de dollars sur les 16 billions de dollars requis pour ce secteur d'ici 2035.

Le rapport rajoute également que de nouveaux types d'investisseurs émergent au sein du secteur de l'énergie, mais la disponibilité de financements sur le long terme à des conditions acceptables n’est pas assurée. L’étude poursuit en estimant que le dynamisme des marchés de l'énergie est principalement alimenté par des acteurs modestes ou nouveaux entrants. L’étude cite en exemple les nombreux petits entrepreneurs qui ont favorisé l'expansion de la production du pétrole et du gaz de schiste en Amérique du Nord. De nouvelles entreprises tant privées que publiques prennent une part de plus en plus importante des investissements dans nombre de pays non-OCDE. Le rapport complète en estimant qu’enfin, grâce au développement des énergies renouvelables décentralisées et des initiatives relatives à l'efficacité énergétique, davantage de petites entreprises et de foyers deviennent investisseurs dans le secteur de l'énergie. Toutefois, l’étude observe que ces acteurs tendent à se reposer sur des sources externes de financement. Même pour les projets liés à l'efficacité énergétique, dont 60 % sont actuellement autofinancés selon nos estimations, l'intensification requise des efforts est susceptible de dépendre d'un recours accru aux emprunts ou aux marchés de capitaux. À l'exception de l'Amérique du Nord (où les financements extérieurs sont plus facilement disponibles), pour l’AIE, il est nécessaire de débloquer de nouvelles sources d'investissement, en développant les marchés d'actions, de titres et d'obligations mais aussi, éventuellement, en exploitant les importants fonds des investisseurs institutionnels, comme les assureurs et les fonds de pension. Ainsi, les investissements auraient moins besoin de se reposer sur les prêts à maturité relativement courte proposés par les banques, qui sont susceptibles d'être restreints par de nouvelles exigences de fonds propres, mises en place dans le sillage de la crise financière.

L’étude montre également que les investissements dans l'approvisionnement en gaz naturel augmentent partout dans le monde. Mais aussi que la croissance sur le long terme des besoins en pétrole devient de plus en plus dépendante des investissements au Moyen Orient. D'ici 2035, les investissements annuels pétroliers et gaziers en amont augmenteront d'un quart jusqu'à s'élever à plus de 850 milliards de dollars. Le gaz représentant l’essentiel de cette hausse. L'Amérique du Nord s'est retrouvée au centre de l'envolée des investissements internationaux ces dernières années et restera la région affichant les plus gros investissements en gaz et en pétrole d'ici 2035. Toutefois, l’AIE observe que l’augmentation graduelle de la demande en pétrole nécessitera de se tourner petit à petit vers les principaux détenteurs de ressources conventionnelles au Moyen-Orient, étant donné que l’augmentation de la production dans les pays n'appartenant pas à l'OPEP devrait s'essouffler dans les années 2020.

En l'absence d'une reprise adéquate des investissements (un scénario envisagé dans le rapport), les carences de l'approvisionnement générées en conséquence rendraient les marchés pétroliers plus tendus et instables, avec une hausse moyenne des prix de 15 dollars par baril en 2025. Les importateurs de combustibles fossiles comptent sur la pertinence des investissements dans les pays riches en ressources afin d'assurer l'approvisionnement en énergie: des investissements de plus de 2 billions de dollars seront requis pour approvisionner l'Inde et la Chine en gaz et en pétrole importés jusqu'en 2035. Ce niveau explique en partie les efforts de leurs entreprises pétrolières nationales pour tirer parti des opportunités d'investissements à l'étranger.

De plus, l’étude stipule que les investissements dans les infrastructures de gaz naturel liquéfié (GNL) tissent de nouveaux liens entre les marchés régionaux et renforcent la sécurité de l'approvisionnement en gaz. Mais les coûts élevés du transport du gaz risquent de refroidir les espoirs des acheteurs de GNL en Europe et en Asie d’obtenir des approvisionnements en gaz bien meilleur marché. Les investissements de plus de 700 milliards de dollars dans le GNL jusqu'en 2035 accélèront l'intégration des marchés régionaux du gaz. Les exportations en provenance des États-Unis jouent un rôle essentiel en stimulant davantage de convergence entre les prix du gaz, qui varient énormément aujourd'hui. Mais l’idée que l'émergence de nouveaux approvisionnements en GNL transformera totalement les marchés du gaz doit être tempérée par la reconnaissance des coûts d'investissement élevés des infrastructures de GNL. En règle générale, plus de la moitié des coûts du gaz exporté sur de longues distances est consacrée au transport. Si l'Europe souhaite augmenter ses achats de GNL à très court terme, cet objectif est susceptible d'être entravé par le besoin de surenchérir sur les consommateurs asiatiques pour le gaz disponible.

Enfin, l’AIE estime qu’avec la structure actuelle des marchés en électricité, les investissements requis pour assurer la fiabilité des systèmes électriques européens sont peu susceptibles de se concrétiser. L'Europe aura besoin d'investir plus de 2 billions de dollars dans le secteur de l'électricité d'ici 2035. Et, en parallèle de la poursuite d’une vigoureuse expansion de la production sobre en carbone, une nouvelle capacité thermique de 100 GW environ est requise avant 2025. Malgré les inquiétudes politiques et publiques liées aux prix élevés subis par les consommateurs, les prix de gros de l'électricité sont actuellement trop faibles, de plus de 20 %, pour réaliser les investissements requis dans de nouvelles centrales thermiques. Si cette situation persiste, la fiabilité de l'approvisionnement électrique de l'Europe est menacée. La solution implique notamment d'accroître les revenus des générateurs thermiques, ce qui pourrait engendrer une hausse des prix à la consommation. Cette situation met donc en lumière les défis que les responsables politiques européens doivent relever afin de réaliser des progrès simultanés pour garantir la sécurité énergétique, le développement durable et la compétitivité économique. Néanmoins, des politiques combinant la poursuite de l ‘engagement pour la décarbonisation avec des factures d’importation plus faibles, tout en maitrisant l'impact sur les prix à la consommation, restent possibles.

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