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Le Pentagone se pare d’un voile photovoltaïque

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Le Pentagone se pare d’un voile photovoltaïque

Le Pentagone se pare d’un voile photovoltaïque

Dans le Grand chantier du futur Pentagone français, le mois d’octobre aura vu la pose du premier panneau photovoltaïque.

Véritable projet visant une certification Haute Qualité Environnementale® et un label Bâtiment Basse Consommation®, la démarche HQE® sur le projet Balard a été initiée très tôt par le Ministère de la Défense, dès l’établissement du programme de l’opération. Après la signature du Contrat de Partenariat, c’est OPALE Défense qui a repris le pilotage de cette démarche, dans la continuité de celle engagée par le Ministère.

Le processus de certification consiste en la réalisation de plusieurs audits par un organisme indépendant, afin de contrôler la bonne prise en compte des mesures environnementales dans chacune des phases clés du projet :

Programme, réalisé avec le Ministère en 2009 ;

Conception, réalisé avec OPALE DEFENSE en février 2012 ;

Réalisation, fin 2014 ;

Exploitation.

Dès le lancement du projet, certaines orientations fortes ont été retenues par le ministère de la défense, en particulier le renoncement à la climatisation des bureaux, contrairement aux usages pour les bâtiments neufs de bureau construits en région parisienne ces dernières années. De même, le ministère a délibérément retenu le principe d’une limitation des parkings pour les voitures.

En vue d’atteindre les objectifs forts de la certification HQE®, les bâtiments du Ministère ont été conçus pour minimiser leurs besoins énergétiques et fonctionner comme un écosystème quasiment autonome à très haute performance environnementale. Extraction naturelle de l’air, recyclage de l’eau, hyper-contextualisation des façades, inertie thermique, récupération et réemploi des calories, production photovoltaïque, géothermie sont les principes mis en œuvre qui permettent d’atteindre des performances exemplaires.

© Opale Défense

© Opale Défense

En 5 points les éléments mis en place sur le projet pour répondre aux exigences HQE® :

Eau :

90% des besoins d’eau pour l’arrosage des espaces verts seront couverts par la récupération des eaux pluviales,

50 % des consommations en eau potable seront économisés par rapport à un bâtiment classique grâce à des équipements hydro-économe (robinet des lavabos, robinet des douches, commandes WC et urinoirs.).

Energie :

4 puits géothermiques couvriront la quasi-totalité des besoins en rafraichissement, soit par échange direct dans des plafonds rayonnants, soit par le biais de deux thermo-frigo-pompes à haut rendement.

Ces thermo-frigo-pompes permettront également de récupérer les calories non valorisées habituellement, notamment celles des salles informatiques et ainsi de couvrir environ 70% des besoins de chauffage. L’eau chaude sanitaire sera intégralement produite par récupération de ces calories.

La surtoiture du projet a été conçue pour accueillir la plus grande toiture photovoltaïque de Paris. Des panneaux solaires seront implantés pour permettre de produire l’équivalent de 10kWhEP/m2/an, cette production sera auto consommée sur le site par réinjection sur le réseau HT.

Une gestion centralisée des bâtiments permettra d’adapter en temps réel l’utilisation des équipements (éclairage, stores, ventilations...) aux conditions d’occupation. Par exemple, l’éclairage sera asservi à un détecteur de présence et sera régulé par variateur en fonction de la luminosité extérieure, dans le but d’atteindre le confort optimal tout en étant le moins énergivore possible.

Ainsi, le bâtiment pourra réaliser une réduction globale des consommations en énergie de plus de 50% par rapport à un bâtiment de référence. Au total, 80% des besoins en chauffage, rafraîchissement, eau chaude (restauration comprise), seront couverts directement ou indirectement par des energies renouvelables.

Déchets :

Dans une démarche de développement, le tri sera effectué sur l’ensemble du site. Les filières de traitement de chaque déchet sont déjà déterminées : le taux de recyclage de l’ensemble des futurs déchets est ainsi maîtrisé. Les déchets organiques (issus de la restauration) et verts seront envoyés dans un centre de traitement pour en faire du compost.

Confort :

A l’intérieur des bâtiments du nouveau ministère, les matériaux de revêtement tels que les moquettes ou encore les peintures, mais aussi les mobiliers de bureaux, seront éco-labélisés. Les écolabels permettent de garantir une faible émission de polluants tout au long du cycle de vie d’un équipement.

De plus, pour le confort de tous les utilisateurs du Ministère, des stores extérieurs seront mis en place dans les zones de bureaux. Ceux-ci seront motorisés et automatiques en fonction de l’intensité du soleil. Les occupants pourront également contrôler ces stores pour un meilleur confort.

Le bâtiment bénéficie également d’une qualité sanitaire de l’air performante : le renouvellement de l’air des locaux est adapté en fonction de l’occupation et les locaux sensibles tels que les vestiaires, les sanitaires, les locaux à déchets ou les cuisines sont traités spécifiquement.

Environ 14ha d’espaces plantés ont été aménagés et rendus accessibles aux occupants. Ces espaces regroupent plus de 80 espèces végétales différentes offrant une biodiversité inédite en plein cœur de Paris.

Chantier :

Sur le chantier, les équipes seront engagées à trier les déchets dans le but de les valoriser. Il convient au minimum de ne pas mélanger les catégories de déchets suivantes :

Les Déchets Inertes (DI) (exemples : les parpaings, les bétons, les carrelages et céramiques, etc.) : ils seront recyclés en grande majorité pour les comblements de carrières ou le fond de forme des voiries. Les Déchets métalliques : recyclés à 100%, ils seront fondus puis réutilisés.

Les Déchets de bois, cartons et papiers : ils seront recyclés ou brulés pour produire de l’ énergie Les Déchets Industriels Banals (DIB), assimilables aux déchets ménagers, hors bois, cartons, papiers et métaux (exemples : les plastiques, les plâtres, les déchets organiques, etc.) : ils seront triés dans un centre adapté afin de recycler le maximum de déchets, puis seront brulés ou mis en décharge.

Les Déchets Dangereux (DD), contenant une substance dangereuse pour l’homme ou pour l’environnement (exemples : peintures, huiles usagées, cartouches de silicone, etc.) : ils seront évacués vers des centres spécialisés afin d’être recyclés, brulés pour produire de l’énergie ou bien détruits.

Ainsi le taux de valorisation des déchets sera de 70% y compris la valorisation énergétique et le recyclage matière. Egalement des gestes quotidiens permettront des économies d’eau grâce par exemple à la réutilisation des eaux de lavages des bennes à béton. Ces eaux seront ainsi utilisées en circuit fermé.

© Opale Défense

© Opale Défense

Sur le chantier donc, en octobre dernier, le premier panneau photovoltaïque a été posé par l’entreprise titulaire du marché ISSOL. Dès sa création en 2005, la société belge Issol s’est spécialisée dans le photovoltaïque sur mesure intégré au bâtiment. Une niche de la niche qui lui a permis de développer un savoir-faire pluriel et unique sur le marché. Suffisamment en tous les cas pour remporter le marché du Pentagone à la Française de Balard, un projet architectural à la technique complexe et à l’esthétisme rare. Détails de la plus grosse installation photovoltaïque intégrée de Paris avec 820 kWc de puissance !

En 2005, Laurent Quittre, PDG d’Issol, a lancé sa société de fabrication de modules en Belgique à une trentaine de kilomètres de la frontière allemande. Très vite, le chef d’entreprise comprend qu’il n’aura rien à gagner à travailler sur le modèle existant de production de masse de capteurs cadrés dans une logique de rentabilité de court terme. Laurent Quittre s’intéresse lui au monde de la construction et à la fonction architecturale des modules photovoltaïques, loin des capteurs cadrés de 1,60×0,80 m qui pour lui n’ont pas vocation à s’intégrer au bâtiment.

Alors que la quasi-totalité des fabricants européens cèdent à la déprime, Issol (57 salariés) affiche sept années de bilan positif et voit son chiffre d’affaires en légère augmentation cette année à environ 15 millions d’euros. Après livraison de cellules pour l’essentiel encore européennes – l’arrêt de Bosch risque de changer la donne -, Issol fabrique les modules dans ses ateliers de Dison (Liège). « Nous découpons le verre, encapsulons la cellule dans le verre, connectons les boîtes de jonction. Nous pouvons être très réactifs. Nous travaillons également beaucoup sur les aspects normatifs et notamment la sécurité. Nous répondons aux exigences des métiers de la construction » assure Laurent Quittre. Cette double casquette qui oscille entre une forte capacité d’adaptabilité et de flexibilité et une expertise en matière normative a permis à Issol de se positionner sur le chantier du Pentagone à la Française de Balard (15ème arrondissement). « Au final, tous les critères du projet pointaient vers nous. Et puis je crois aussi que nous avons su séduire les architectes avant de séduire Bouygues. Cela a été notre grande force » reconnaît le chef d’entreprise belge.

© Opale Défense

© Opale Défense

1 500 tailles différentes de modules pour le Pentagone. En effet le défi architectural et technologique que représente un tel bâtiment est de taille. Les architectes ont, notamment imposé que la technologie photovoltaïque ne soit pas visible avec, qui plus est, un rendu homogène s’apparentant à la couleur grise des toitures en zinc de Paris. « Pour remplir cette contrainte esthétique de rendu en gris zinc, nous avons négocié avec Bosch pendant des mois. Ils ont accepté de changer leur recette pour nous, en supprimant quelques couches d’anti réflecteur ce qui a eu pour effet de diminuer le rendement électrique de 0,5%. Mais dans ces projets, l’intégration prime sur le rendement » confie Laurent Quittre. Architecturalement, ce projet arbore de nombreuses toitures triangulaires. L’installation photovoltaïque de 820 kWc qui s’étend sur 7000 m2; a donc nécessité 1 500 tailles différentes de modules épousant la géométrie de la toiture. Vous avez dit sur mesure ! Sans compter les contraintes normatives démentielles dans un tel lieu : Verre sécurit de 12 mm, classe au feu M0/M1 (BS1d0), sans combustion dans zones à risque ou encore matériau anti éblouissement avec candela inférieur à 10 000 en raison de l’héliport voisin etc. « Il est évident que sur un tel projet notre faculté d’être à l’écoute des architectes, notre expérience dans le développement de solutions sur mesure, notre capacité à répondre aux standards les plus élevés en matière de qualité, de gestion de projet et notre solvabilité financière ont été déterminante. C’est d’ailleurs cette somme d’atouts qui fait que nous récupérons en France de nombreux projets qui souffrent notamment de garanties financières » conclut Laurent Quittre. Fin des travaux du Pentagone à la Française au début du printemps pour Issol. Avant de repartir sur le projet de bâtiment du Conseil de l’Union Européenne à Bruxelles ! Sacré plan de vol pour Issol qui plane sur cette activité du BIPV !

© Opale Défense

© Opale Défense


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