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Le Louvre Abu Dhabi se dévoile… dans le Hall Napoléon jusqu’au 28 juillet 2014

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Le Louvre Abu Dhabi se dévoile… dans le Hall Napoléon jusqu’au 28 juillet 2014

Le Louvre Abu Dhabi se dévoile… dans le Hall Napoléon jusqu’au 28 juillet 2014

Le Louvre Abu Dhabi dévoile, pour la première fois en France, le meilleur de sa toute jeune collection ; plus de cent soixante des plus beaux chefs-d'œuvre déjà acquis par le musée émirien sont présentés à Paris, après Abu Dhabi en 2013, lors d’une exposition d’envergure intitulée « Naissance d’un musée ».

Le Louvre Abu Dhabi, qui ouvrira ses portes en décembre 2015, sera le premier musée universel créé au Moyen-Orient, dans une région au carrefour des civilisations. Sa collection d’œuvres anciennes et contemporaines, provenant de différents pays, se constitue progressivement depuis 2009, au fil des acquisitions. L’exposition permettra au public français et européen de découvrir, en avant-première, la richesse des collections du futur musée mais également d’en appréhender le projet architectural et culturel.

Une collection permanente dévoilée à Paris

L’exposition « Naissance d’un musée » constitue la première présentation d’envergure à Paris de la collection du Louvre Abu Dhabi, associée à l’évocation de l’architecture de Jean Nouvel ainsi qu’à celle du contexte local de son développement. Elle dévoile une sélection de plus de cent soixante œuvres acquises depuis 2009 par l’Émirat qui a bénéficié de l’expertise des équipes d’Abu Dhabi et de l’Agence France-Muséums. Parmi ces œuvres d’exception, on trouve une statuette appelée « Princesse » de Bactriane, un bracelet en or aux figures de lions fabriqué en Iran il y a près de 3 000 ans, une rare sphinge archaïque grecque, un grand Bodhisattva provenant du Pakistan, une fibule (broche) d’or et de grenats d’Italie datant du Ve siècle après J.-C., une magnifique Vierge à l’Enfant de Bellini, des tableaux de Jordaens, Caillebotte, Manet, Gauguin, Magritte, un papier-collé inédit de Picasso et neuf toiles du peintre américain Cy Twombly, récemment disparu. Bien qu’elle ne soit pas une réeelle préfiguration du Louvre Abu Dhabi ‒ les œuvres prêtées par la France n’y étant pas présentées ‒, cette exposition se construit autour d’un fil chronologique et de quelques grandes questions artistiques et esthétiques qui soulignent d’ores et déjà les principes au cœur de l’identité du futur musée : l’universalisme, la mise en regard des témoignages artistiques des grandes civilisations, des temps les plus anciens à l’époque contemporaine, en soulignant le caractère pluridisciplinaire des champs de la création artistique.

Une exposition similaire avait déjà été présentée au public d’Abu Dhabi du 22 avril au 20 juillet 2013 à Manarat Al Saadiyat, au centre d’art et d’exposition du District Culturel de l’île de Saadiyat. L’exposition avait été inaugurée par Son Excellence Cheikh Hazaa Bin Zayed Al Nahyan, Vice-Président du Conseil Exécutif de l’Émirat d’Abu Dhabi, en présence de Madame Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication.

Crédit photo : Osman Hamdi Bey (Istanbul, 1842 – île de Galatasaray, 1910) Jeune Émir à l’étude, Istanbul, 1878 Huile sur toile, H. 45,5 cm ; L 90 cm, LAD.2012.017 © Louvre Abu Dhabi / Agence photo F

« Princesse » de Bactriane Asie centrale, fin du IIIe – début du IIe millénaire av. J.-C., Chlorite pour le corps et la coiffe, calcite pour le visage, H. 25,3 cm, LAD.2011.024 © Louvre Abu Dhabi / Thierry Ollivier

« Princesse » de Bactriane Asie centrale, fin du IIIe – début du IIe millénaire av. J.-C., Chlorite pour le corps et la coiffe, calcite pour le visage, H. 25,3 cm, LAD.2011.024 © Louvre Abu Dhabi / Thierry Ollivier

Premier musée universel dans le monde arabe

Par un accord intergouvernemental signé le 6 mars 2007, les Émirats Arabes Unis et la France ont décidé de la création d’un musée universel portant le nom de Louvre Abu Dhabi et dont l’ouverture est prévue en décembre 2015. Ce geste sans précédent, établit les fondements d’un nouveau type de collaboration culturelle entre deux pays autour de la naissance d’une institution nationale. Premier musée universel dans le monde arabe, le Louvre Abu Dhabi est un projet ambitieux, portant au plus profond de son identité les notions de découverte, de rencontre et donc d’éducation. Le futur musée ne sera en rien une copie du Louvre à Abu Dhabi, mais une institution originale, ayant ses propres collections, qui formulera une autre proposition de musée universel, reflet de son temps et de la tradition locale qui l’accueille.

Le Louvre Abu Dhabi se propose d’être un lieu de dialogue entre les civilisations et les cultures. Il construira sa singularité sur une vision transversale de la création artistique et s’appuiera sur un dispositif inédit de présentation des collections qui associera durant dix ans, sur un principe de rotation, des prêts des collections françaises et la collection propre du Louvre Abu Dhabi, en cours de constitution.

La construction du Louvre Abu Dhabi, imaginé par Jean Nouvel, lauréat du Prix Pritzker, a commencé sur l’île de Saadiyat. Conçu comme une « ville-musée », protégée du soleil par une grande coupole, les bâtiments avancent sur l’eau. Le Louvre Abu Dhabi s’étendra sur près de 64 000 m2, avec 6 000 m2 pour la galerie permanente et 2 000 m2 pour des expositions temporaires d’envergure internationale.

Le musée et la mer

Par Jean Nouvel, Architecte du Louvre Abu Dhabi

Le musée du Louvre Abu Dhabi souhaite créer un monde accueillant qui associe dans la sérénité les lumières et les ombres, les reflets et les calmes. Il souhaite appartenir à un pays, à son histoire, à sa géographie sans en être la traduction plate. Il voudrait exacerber la fascination des rencontres rares. Découvrir sur la mer un archipel construit demeure inhabituel. Et qu’il soit protégé par un parasol créant une pluie de lumières l’est tout autant. C’est un lieu calme et complexe. Un contraste parmi une série de musées qui cultivent leurs différences et leurs authenticités. C’est un projet fondé sur un élément fondamental de l’architecture arabe : la coupole. Mais ici la coupole est une proposition moderne par son décalage affiché avec la tradition : double coupole de 180 mètres de diamètre, plate, géométrie radiante parfaite, perforée dans une matière tissée plus aléatoire, créant une ombre ponctuée d’éclats de soleil. La nuit, ce paysage protégé est une oasis de lumière sous un dôme constellé.

Le Louvre Abu Dhabi devient ainsi la finalité d’une promenade urbaine, jardin sur la côte, havre de fraîcheur, abri de lumière le jour et le soir, son esthétique se veut en accord avec sa fonction de sanctuaire des œuvres d’art les plus précieuses.

Le musée et la ville

J’ai toujours considéré un grand musée comme un quartier, une destination naturelle dans la ville, un trait marquant de son caractère. Idéalement, l’émotion de la découverte des chefs-d'œuvre doit être auréolée par une composition paysagère, une rue, une architecture, une lumière, qui ensemble participent de l’aura des capitales. Au Louvre Abu Dhabi, la coupole déploie une géométrie complexe et dessine des trouées aléatoires de différentes formes et tailles, un jeu cinétique fait varier la forme et le lent déplacement des éclats de lumière sur les murs blancs du musée. Nous parlons d’espaces qui ne sont ni tout à fait dedans, ni tout à fait dehors. Ils ont pour ambition d’éveiller le visiteur aux émotions artistiques que les collections vont lui procurer. Fermées, protégées, les salles du musée développent un caractère palatial. Autant la lumière extérieure des volumes construits évoque la ville arabe par des formes géométriques simples assemblées dans un ordre caché, autant l’enchaînement des grandes salles d’exposition, leur géométrie strictement orthogonale, la hauteur de leur plafond organisent des espaces exceptionnels pour la présentation ordonnée d’œuvres contrastées de différentes civilisations.

Muséographie : des archétypes de la ville arabe à ceux du palais

À tout moment le visiteur a sous les yeux les éléments architecturaux qui caractérisent le Louvre Abu Dhabi : la succession de vues sur la coupole, la mer et le jardin, mais aussi la définition des composants de l’architecture que sont les sols, les murs et les plafonds. Ces trois éléments veillent à être calmes, nobles, en totale continuité avec les matériaux et couleurs de l’architecture à l’extérieur, sous et autour de la coupole. Ils s’expriment à travers trois matières : la pierre, l’acier et le verre. C’est une recherche sur l’élémentarité, la tension. Ces trois archétypes revisités sont à la base d’une muséographie de dialogues, de révélations par la confrontation d’œuvres et d’objets de diverses civilisations. L’architecture réalise des ensembles de grandes salles dont la somme, rythmée de patios, de seuils, de transparences, de contre-plongées, crée une pièce urbaine protégée par sa coupole que traversent les rayons du soleil. Pour mieux faire ressentir, ici, à Abu Dhabi, la permanence d’émotions éphémères venues de différents horizons.

Façade extérieure du Louvre Abu Dhabi. Architecte : Ateliers Jean Nouvel © TDIC

Façade extérieure du Louvre Abu Dhabi. Architecte : Ateliers Jean Nouvel © TDIC

Parcours de l’exposition

Textes des panneaux didactiques de l’exposition

Le Louvre Abu Dhabi

Par un accord intergouvernemental signé le 6 mars 2007, les Émirats arabes unis et la France ont décidé de la création d’un musée dit « universel » qui porte le nom de Louvre Abu Dhabi et dont l’ouverture est prévue en décembre 2015. Établissant les fondements d’une collaboration inédite entre deux pays travaillant à la naissance d’une institution culturelle nationale, le Louvre Abu Dhabi porte au plus profond de son identité les valeurs de découverte, de rencontre et d’éducation. Ce futur musée ne sera pas une copie du musée du Louvre, mais constituera une création culturelle originale, construite grâce aux efforts de plusieurs institutions françaises réunies au sein de l’Agence France-Muséums : notamment le musée du Louvre et le musée Eugène-Delacroix, la Bibliothèque nationale de France, le Centre Pompidou, les musées d’Orsay et de l’Orangerie, le musée du quai Branly, le musée national des Arts asiatiques Guimet, le musée national du Moyen Âge-Cluny, le musée Rodin, le musée d’Archéologie nationale – Saint-Germain-en-Laye, la Cité de la céramique-Sèvres, le château de Fontainebleau, le château de Versailles, le musée des Arts décoratifs de Paris ainsi que la Réunion des musées nationaux-Grand Palais et l’École du Louvre. Ce lieu souhaite ainsi devenir un espace privilégié du dialogue entre les civilisations, poursuivant l’histoire millénaire de la péninsule Arabique, comme terre de passage et d’échanges.

L’exposition « Naissance d’un musée » – qui dévoile, après une première étape à Abu Dhabi, une sélection de 160 œuvres acquises depuis 2009 – constitue la première présentation d’envergure de la collection du Louvre Abu Dhabi. Associée à une évocation de l’architecture imaginée par Jean Nouvel, elle n’a toutefois pas été conçue comme une préfiguration de la future muséographie du Louvre Abu Dhabi, laquelle articulera son parcours sur un dialogue entre les œuvres de sa collection nationale, montrées ici, et les œuvres prêtées durant dix ans par les institutions françaises. Cette exposition constitue avant tout un bilan des acquisitions réalisées pour le Louvre Abu Dhabi, une année et demie avant son ouverture, et se veut une simple esquisse des propositions esthétiques, éducatives et muséographiques qu’elles favorisent.

Puiser dans le passé pour bâtir l’avenir

La conception du Louvre Abu Dhabi est étroitement liée à l’histoire des Émirats arabes unis, dont les premiers hommes sont apparus au Paléolithique. Cette terre, située au carrefour des civilisations anciennes, a joué le rôle de plaque tournante culturelle pendant des siècles. La collection du musée, axée sur les comparaisons et les interactions entre les cultures, reflète cet esprit dans sa narration.

Les premiers échanges entre les Émirats arabes unis et la Mésopotamie remontent au Néolithique (période d’Obeïd). Selon certains chercheurs, les principaux partenaires commerciaux mentionnés par les Sumériens dans leurs tablettes cunéiformes (Meluhha, Magan et Dilmun) étaient situés dans ce qui correspond maintenant aux Émirats arabes unis et les territoires voisins. Grâce aux anciennes routes commerciales, bien d’autres relations ont été créées, notamment avec la vallée de l’Indus et le plateau iranien, représentés dans cette exposition par un brûleur à encens datant de l’âge du fer.

En 1971, une étape est franchie dans l’histoire contemporaine du pays lorsque sept émirats, partageant une vision commune, décident de former une union et ouvrent ainsi la voie au développement et à de nouvelles possibilités. Le récent projet du Louvre Abu Dhabi, fruit d’une coopération culturelle, illustre cette démarche visionnaire. Les Émirats arabes unis, carrefour des civilisations tout au long de leur histoire, ne donnent pas seulement au musée un emplacement mais aussi, par de multiples façons, un fondement conceptuel. De la même manière, le partenariat à l’origine de ce musée universel est la preuve d’une perception commune de l’histoire de l’humanité.

Naissance d’un musée

L’exposition « Naissance d’un musée » constitue la première présentation d’envergure de la collection du Louvre Abu Dhabi, associée à l’évocation de l’architecture de Jean Nouvel. L’exposition dévoile une sélection de cent soixante œuvres acquises depuis 2009. Son propos se construit autour de quelques grandes questions artistiques et esthétiques qui dévoilent d’ores et déjà les principes au cœur de l’identité du Louvre Abu Dhabi : l’universalisme, la mise en regard des témoignages artistiques des grandes civilisations, des temps les plus anciens à la scène contemporaine, en soulignant le caractère pluridisciplinaire des champs de la création artistique. À l’image du futur musée, elle propose une relecture de l’histoire de l’art singulière et originale. Ainsi, en introduction, la question de la figure et de sa représentation est évoquée dans une dimension archéologique, mise en dialogue avec une œuvre moderne. L’écho suggéré entre la Princesse de Bactriane et l’idole-plaque chypriote rappelle le constant renouvellement symbolique et plastique des enjeux de la représentation humaine.

Bracelet aux figures de lions Iran, Ziwiyé, VIIIe - VIIe siècles av. J.-C. Or L. max. 6,5 cm ; D. max. 9,5 cm LAD.2009.019 © Louvre Abu Dhabi / Thierry Ollivier Ce bracelet d’or est un véritable chef-d’œuvre de l’orfèvrerie iranienne. Le jonc se présente comme un épais anneau massif comportant une moulure centrale en arête vers l’extérieur. La partie centrale de l’anneau, élargie en losange, est ornée de quatre lionceaux couchés, en haut relief, répartis en deux paires symétriques de part et d’autre de la moulure. Mais plus remarquables sont les deux têtes de lion à gueule ouverte à chacune de ses extrémités. L’opposition des deux animaux, agencement classique dans la décoration des colliers, torques et bracelets, prend ici une nouvelle dimension au point d’en faire oublier qu’il s’agit d’un bracelet. En s’appuyant sur la forme incurvée du bracelet, l’orfèvre réussit merveilleusement à représenter l’opposition et la rage des deux félins qui se font face, s’affrontant pour protéger leurs lionceaux, ou tout simplement pour jouer. La tension entre les deux têtes rugissantes aux mâchoires menaçantes et la diversité du traitement évoquent une scène de genre dans la plus pure tradition de la représentation animalière caractéristique de l’art de l’Iran ancien.

Bracelet aux figures de lions Iran, Ziwiyé, VIIIe - VIIe siècles av. J.-C. Or L. max. 6,5 cm ; D. max. 9,5 cm LAD.2009.019 © Louvre Abu Dhabi / Thierry Ollivier Ce bracelet d’or est un véritable chef-d’œuvre de l’orfèvrerie iranienne. Le jonc se présente comme un épais anneau massif comportant une moulure centrale en arête vers l’extérieur. La partie centrale de l’anneau, élargie en losange, est ornée de quatre lionceaux couchés, en haut relief, répartis en deux paires symétriques de part et d’autre de la moulure. Mais plus remarquables sont les deux têtes de lion à gueule ouverte à chacune de ses extrémités. L’opposition des deux animaux, agencement classique dans la décoration des colliers, torques et bracelets, prend ici une nouvelle dimension au point d’en faire oublier qu’il s’agit d’un bracelet. En s’appuyant sur la forme incurvée du bracelet, l’orfèvre réussit merveilleusement à représenter l’opposition et la rage des deux félins qui se font face, s’affrontant pour protéger leurs lionceaux, ou tout simplement pour jouer. La tension entre les deux têtes rugissantes aux mâchoires menaçantes et la diversité du traitement évoquent une scène de genre dans la plus pure tradition de la représentation animalière caractéristique de l’art de l’Iran ancien.

Mondes antiques

L’Antiquité est évoquée dans la collection du Louvre Abu Dhabi à travers des œuvres issues des grandes civilisations dont l’écho est encore présent dans notre monde, de la Chine à l’Iran, de l’Egypte à l’Inde en passant par l’Europe. L’ensemble est fort d’œuvres significatives des débuts de notre histoire. Outre les pièces iconiques que sont le bracelet achéménide, chef d’œuvre de l’orfèvrerie perse, la rare et exceptionnelle sphinge archaïque grecque et la célèbre fibule de Domagnano, il permet également d’envisager des mises en regard entre les civilisations et les cultures. On peut ainsi évoquer le luxe et l’apparat des princes de la Chine à la Grèce à partir de la typologie commune des vases. Cette même approche globale permet de présenter une statue d’orateur romain aux côtés d’un boddhisattva du Gandhara pour dégager, à partir d’accents communs hérités de l’art grec, des caractères qui leur sont propres.

Sous le signe du sacré

Dans son esprit d’universalisme, le Louvre Abu Dhabi s’attache à évoquer l’ensemble des grands phénomènes religieux, non pas à travers leurs différences doctrinales, mais par les témoignages artistiques que ceux-ci nous ont légués. C’est en effet à travers des œuvres sensibles que les hommes ont toujours cherché à attester la présence du sacré ; et la période qui correspond aux temps médiévaux en Occident laisse des témoignages particulièrement intenses de cette expression. Que la foi soit révélée ou non, la parole divine ou sacrée est essentielle : transmise par oral, elle peut aussi être mise par écrit, donnant lieu à la création de manuscrits et de livres, tels que la Torah, la Bible et le Coran. Des représentations symboliques ou figuratives servent également à traduire la nature transcendante du sacré. Cette section présente ces différents types de représentation à travers des exemples issus des trois religions du Livre, d’une part, de l’hindouisme, du bouddhisme et de l’animisme, d’autre part.

Renaissance et première modernité

La péninsule italienne est le cadre de l’émergence de la Renaissance, mais cette aspiration pour un renouveau des idées et de l’esthétique se manifeste rapidement dans l’Europe entière. Il s’agit non seulement d’une redécouverte émerveillée de l’Antiquité, de ses textes ou du modèle artistique qu’elle exprime, mais également de nouveaux modes de représentation du monde visible grâce à des innovations importantes, comme la perspective ou la peinture à l’huile. Les nouvelles routes commerciales favorisent aussi l’approfondissement des relations entre les civilisations, et notamment les échanges artistiques. On assiste à la circulation des formes et des techniques entre l’Europe, le monde islamique, l’Extrême-Orient... L’une des caractéristiques de ces rencontres est la place accordée aux formes artistiques des objets usuels et décoratifs, destinés à l’élite européenne – princière, aristocratique et bourgeoise. De l’ambition architecturale au décor et à l’ornement, chaque création concourt à l’épanouissement de cette Renaissance culturelle. Cet esprit de magnificence, cette curiosité intellectuelle et ce goût pour les sciences se perpétuent au XVIIe siècle, où l’éclat des grandes monarchies européennes rehausse encore ces réalisations décoratives et où le luxe devient un enjeu politique et commercial.

Giovanni Bellini (Venise, v. 1430–1516) Vierge à l’Enfant Italie, Venise, vers 1480-1485 Huile sur bois H. 70,5 cm ; L. 50,5 cm LAD.2009.013 © Louvre Abu Dhabi / Thierry Ollivier Giovanni Bellini, l’un des plus grands peintres italiens de la Renaissance, développa la peinture à l’huile à Venise. Cette technique, récemment importée du nord de l’Europe, permet aux artistes d’obtenir des couleurs d’une intensité inégalée et un traitement naturaliste des ciels et de la nature. Attiré par la représentation naturaliste, Bellini adopte également un trait plus souple pour représenter les personnages, explorant un large panel d’émotions. Son œuvre représente la Vierge et son enfant, le rouge de sa robe étant accentué par l’utilisation rare d’un fond monochrome noir. L’enfant Jésus prend appui sur la Bible, profession de son destin.

Giovanni Bellini (Venise, v. 1430–1516) Vierge à l’Enfant Italie, Venise, vers 1480-1485 Huile sur bois H. 70,5 cm ; L. 50,5 cm LAD.2009.013 © Louvre Abu Dhabi / Thierry Ollivier Giovanni Bellini, l’un des plus grands peintres italiens de la Renaissance, développa la peinture à l’huile à Venise. Cette technique, récemment importée du nord de l’Europe, permet aux artistes d’obtenir des couleurs d’une intensité inégalée et un traitement naturaliste des ciels et de la nature. Attiré par la représentation naturaliste, Bellini adopte également un trait plus souple pour représenter les personnages, explorant un large panel d’émotions. Son œuvre représente la Vierge et son enfant, le rouge de sa robe étant accentué par l’utilisation rare d’un fond monochrome noir. L’enfant Jésus prend appui sur la Bible, profession de son destin.

Décor de boiserie parisien

Ce décor de boiserie était destiné à une pièce de petites dimensions dans l’esprit d’un cabinet de travail ou de méditation. Dévolu à une utilisation personnelle, ce dernier est le lieu où conserver livres et objets d’art. Le plafond somptueusement sculpté constitue l’élément principal de ce décor. Il présente en son centre une allégorie peinte de la Noblesse. L’ensemble évoque un certain art de vivre dans l’Europe du XVIIe siècle, quand la distribution intérieure des appartements s’enrichit, proposant une suite d’antichambres, salles, chambres, galeries, cabinets et garde-robes... Cette géographie intérieure organise les moments de la vie publique et intime de l’élite.

Henri Moranvillé (1863-1946) acquit le décor et l’installa dans son hôtel parisien, boulevard Pereire. Selon une tradition familiale, ce conservateur et médiéviste français indiquait que ce décor provenait d’un hôtel particulier du Marais, à Paris, le quartier élégant vers 1700-1725.

Des formes qui voyagent

Forts de nouvelles routes commerciales, les contacts s’approfondissent entre civilisations, parfois éloignées. Après les marchands et les armées, ce sont aussi les objets d’art et les artistes qui voyagent. Les formes circulent d’un continent à l’autre, certaines devenant même universelles : répertoire animal et végétal, motifs héraldiques et symboliques... Si ces échanges artistiques sont manifestes dès l’Antiquité, ils se densifient au Moyen Âge, pour devenir multiples à partir de la Renaissance. Certaines créations sont emportées par les voyageurs au cours de leurs périples, d’autres sont exportées en tant que telles, prisées pour leur qualité, leur luxe ou leur caractère distinctif. Du VIe au VIIIe siècle, les Chinois se passionnent pour l’art d’Asie centrale, et les artistes du Moyen-Orient diffusent motifs et techniques. Plus tard, la miniature persane cite les influences chinoises. À partir du Moyen Âge, les grandes cités de commerce, comme Venise, deviennent les carrefours du rare et du beau, tandis que la porcelaine chinoise fait des émules à Iznik au XVIe siècle. Dans une même civilisation, les artistes jouent des formes jusqu’à les rendre plus virtuoses encore.

La peinture en Iran, en Inde et au Japon

Toutes les civilisations n’ont pas adopté les mêmes types d’expression picturale. Dans le monde islamique et en Inde, le support privilégié est le livre illustré. Simple enluminure, la peinture, en écho à la calligraphie, peut aussi servir à enrichir le récit écrit, au point d’occuper des pages entières. Héritier d’une longue tradition picturale, l’art du livre illustré en Orient se nourrit d’influences variées pour donner naissance à de multiples écoles. Cet art de l’image est évoqué par des œuvres venues de l’Iran perse, de l’Inde moghole et du Rajasthan. Les œuvres présentées ici sont issues de deux grandes collections, celle de l’armateur français Pierre Jourdan- Barry et celle du célèbre cinéaste américain James Ivory. En conservant intacte cette entreprise inspirée de collectionneurs passionnés et avisés, le Louvre Abu Dhabi est en mesure de présenter des pans à la fois complets et originaux de l’histoire de la peinture de manuscrits. En Extrême-Orient aussi, calligraphie et peinture sont étroitement liées, mais elles s’expriment sur d’autres types de supports : des rouleaux, horizontaux ou verticaux, qui se déploient progressivement et sont donc offerts aux yeux de manière temporaire, contrairement aux tableaux accrochés de façon permanente sur un mur et visibles d’emblée. La présentation met ici l’accent sur des œuvres japonaises peintes par des moines du bouddhisme zen.

Section du Coran Sourates 78-114, avec commentaires (tafsir, qira’at, i‘rab), 30 feuillets Syrie, Damas (?), seconde moitié du XIIIe siècle Papier, reliure moderne H. 47 cm ; L. 33 cm LAD.2009.011 © Louvre Abu Dhabi / Thierry Ollivier La section comprend ici les sourates 78-114 qui correspondent au dernier trentième (juz’) provenant de la seconde moitié d’un Coran en deux tomes, sans doute réalisé en Syrie durant la deuxième moitié du XIIIe siècle. Comparés aux autres divisions possibles, les manuscrits coraniques en deux tomes sont rares. De même, plusieurs autres caractéristiques de ce Coran sont exceptionnelles. D’abord, c’est un manuscrit somptueux, augmenté de nombreux commentaires savants. Le texte coranique occupe le centre de la page, il est tracé dans le style calligraphique, le plus grand et le plus prestigieux, le Muḥgaqqaq, tandis que les commentaires savants, sur l’exégèse, la lecture et la grammaire sont tracés dans la marge dans un style plus petit et plus courant. Les commentaires sont cependant conçus comme partie intégrante de la page et du décor. Ils sont un témoignage précieux de l’art de l’enluminure du début de la période mamelouk et en représentent même un véritable chef-d’œuvre. Ce Coran a probablement été exécuté pour un prince syrien.

Section du Coran Sourates 78-114, avec commentaires (tafsir, qira’at, i‘rab), 30 feuillets Syrie, Damas (?), seconde moitié du XIIIe siècle Papier, reliure moderne H. 47 cm ; L. 33 cm LAD.2009.011 © Louvre Abu Dhabi / Thierry Ollivier La section comprend ici les sourates 78-114 qui correspondent au dernier trentième (juz’) provenant de la seconde moitié d’un Coran en deux tomes, sans doute réalisé en Syrie durant la deuxième moitié du XIIIe siècle. Comparés aux autres divisions possibles, les manuscrits coraniques en deux tomes sont rares. De même, plusieurs autres caractéristiques de ce Coran sont exceptionnelles. D’abord, c’est un manuscrit somptueux, augmenté de nombreux commentaires savants. Le texte coranique occupe le centre de la page, il est tracé dans le style calligraphique, le plus grand et le plus prestigieux, le Muḥgaqqaq, tandis que les commentaires savants, sur l’exégèse, la lecture et la grammaire sont tracés dans la marge dans un style plus petit et plus courant. Les commentaires sont cependant conçus comme partie intégrante de la page et du décor. Ils sont un témoignage précieux de l’art de l’enluminure du début de la période mamelouk et en représentent même un véritable chef-d’œuvre. Ce Coran a probablement été exécuté pour un prince syrien.

Le regard occidental

À partir de la Renaissance, l’artiste européen explore des procédés techniques et stylistiques exprimant une ambition nouvelle. Il s’agit non seulement de proposer une description du monde la plus vraisemblable possible mais surtout de prendre en compte littéralement le « point de vue » de l’artiste grâce à la perspective. La collection du Louvre Abu Dhabi rassemble quelques beaux exemples des nouveaux horizons conquis en peinture et en sculpture. Ils rappellent également l’apparition de nouveaux foyers artistiques, et la croissance du nombre d’artistes et de collections. Au développement des genres, répond la question du style, qui connaît à la fin du XVIIIe siècle un tournant particulièrement crucial. Un rapport renouvelé avec l’Antique, fondé sur les découvertes archéologiques et les progrès de la science historique, influence l’histoire du goût et des styles. Le groupe des deux statues de Canova illustre de façon exemplaire la rupture avec le rococo, et le choix du retour à un dessin épuré inspiré par l’Antique.

L’Orient, entre découverte et imaginaire

Depuis les aventures de Marco Polo en Asie, l’Europe a vécu au rythme de sa curiosité, souvent fantasmée, pour un Orient méconnu. Du XVIe siècle au XVIIIe siècle, passant peu à peu d’une approche anecdotique à une connaissance plus scientifique, les mondes orientaux, du plus proche au plus lointain, deviennent la matière d’un exotisme artistique à l’Européenne. Au XIXe siècle, cette fascination se cristallise dans le contexte colonial. Peinture, photographie et arts décoratifs ne cessent alors de témoigner d’imaginaires iconographiques et formels, qui finiront par refonder la question du motif, de la couleur et de la lumière. Les codes de la représentation orientaliste exerceront à leur tour une certaine attraction dans les différentes cultures visuelles des Proche et Moyen-Orient, comme le souligne l’œuvre de l’artiste et archéologue ottoman, Osman Hamdi Bey.

Le peintre moderne

Les profondes transformations politiques, sociales et techniques qui ponctuent le XIXesiècle européen façonnent un monde nouveau. Alors que des sujets inédits apparaissent et bousculent le répertoire académique, les artistes les plus exigeants trouvent, hors des codes classiques de représentation, des manières subjectives qui signent autant de visions singulières de leur temps. Avec quelques toiles capitales d’Édouard Manet, de Gustave Caillebotte et de Paul Gauguin, la collection du Louvre Abu Dhabi permet de saisir la naissance de la figure de l’artiste moderne, indépendant du monde artistique officiel, et son corollaire de manifestes et de mouvements qui font l’histoire des avant-gardes des XIXe et XXe siècles.

Śiva dansant Inde du Sud, Tamil Nadu, période cōḻa Seconde moitié du Xe siècle Bronze (alliage cuivreux) à la fonte à cire perdue H. 86,0 ; L. 48,0 ; Pr. 24,5 LAD 2009.023 © Louvre Abu Dhabi / Thierry Ollivier Dans l’hindouisme, Śiva est un dieu ambivalent ; violent, détruisant le monde à la fin d’un cycle cosmique, il est aussi le protecteur de ses dévots. Parmi ses nombreuses fonctions, une des plus connues est celle de Seigneur de la danse. Cette danse célèbre la destruction finale de l’univers et les victoires du dieu sur les démons. Terrible, elle montre son pouvoir omnipotent mais apporte également joie à ses disciples. La danse de Śiva est associée à la ville de Chidambaram, grand centre théologique du royaume cōḻa. Les Cōḻas ont dominé l’Inde du Sud du milieu du IXe à la fin du XIIIe siècle. Ils ont également profondément marqué le patrimoine du sud de l’Inde : des temples en pierre ont été édifiés par centaines sous leurs règnes et pourvus de nombreuses images en métal portées lors des processions qui scandent le calendrier rituel.

Śiva dansant Inde du Sud, Tamil Nadu, période cōḻa Seconde moitié du Xe siècle Bronze (alliage cuivreux) à la fonte à cire perdue H. 86,0 ; L. 48,0 ; Pr. 24,5 LAD 2009.023 © Louvre Abu Dhabi / Thierry Ollivier Dans l’hindouisme, Śiva est un dieu ambivalent ; violent, détruisant le monde à la fin d’un cycle cosmique, il est aussi le protecteur de ses dévots. Parmi ses nombreuses fonctions, une des plus connues est celle de Seigneur de la danse. Cette danse célèbre la destruction finale de l’univers et les victoires du dieu sur les démons. Terrible, elle montre son pouvoir omnipotent mais apporte également joie à ses disciples. La danse de Śiva est associée à la ville de Chidambaram, grand centre théologique du royaume cōḻa. Les Cōḻas ont dominé l’Inde du Sud du milieu du IXe à la fin du XIIIe siècle. Ils ont également profondément marqué le patrimoine du sud de l’Inde : des temples en pierre ont été édifiés par centaines sous leurs règnes et pourvus de nombreuses images en métal portées lors des processions qui scandent le calendrier rituel.

Ornement et modernité

Si la circulation des objets s’accroît tout au long de l’époque moderne, elle connaît un renouveau plus marqué au XIXe siècle : la carte du monde finit de se fixer dans le cadre que nous lui connaissons, avec les dernières explorations en Afrique, en Asie et en Océanie. Tandis que les grandes collections se constituent en Orient comme en Occident, où elles permettent l’avènement du siècle des musées, les artistes revisitent formes et ornements pour nourrir un nouveau vocabulaire plastique. La création s’inspire de ce répertoire décoratif en une manière pittoresque, autant qu’elle le transcende en une recomposition plus abstraite, propice à l’avènement d’un monde nouveau. À cet égard, la contribution à la modernité des arts de l’Islam, du Japon et de l’Afrique est cruciale. Il n’y a plus d’esthétique dominante, mais un infini de possibles... L’ornement, mis en cause ou mis en ordre, en est l’un des fils conducteurs universels.

Untitled I-IX, 2008

Artiste américain né en 1928, Cy Twombly appartient à la deuxième génération de l’expressionnisme abstrait. Il quitte les États-Unis en 1957 pour s’installer en Italie, devenant ainsi un peintre de la Méditerranée. Son œuvre allie le geste pulsionnel de l’expressionnisme abstrait, héritage du surréalisme, une vaste culture spirituelle et littéraire, et l’inspiration puisée dans l’art du passé : l’Antiquité gréco-romaine, la peinture de la Renaissance, le baroque romain, la calligraphie. Ce cycle de peintures, réalisé peu avant son décès en 2011, s’inscrit dans le prolongement de ses tableaux noirs, exécutés de 1966 à 1972 et composés de lignes en spirales : celles-ci sont dessinées à l’aide d’un crayon à la cire, sur un fond peint en gris, en une écriture cursive et abstraite, sorte de « pseudo-writing », selon la formule de Twombly lui-même. Dans ses dernières œuvres, plus que jamais, la peinture est à l’œuvre, avec une énergie sans cesse renouvelée. Le pinceau et la brosse chargés de couleur ont remplacé le crayon. Les lignes se sont épaissies, elles ont aussi gagné en sensibilité, elles vibrent sur l’ensemble de la toile, déployant une écriture de la sensation.

Portrait équestre du Maharao Sheodan Singh d’Alwar, Inde, Rajasthan, Alwar, vers 1863 Gouache aquarellée avec rehauts d’or sur papier H. 21,5 cm ; L. 21,5 cm LAD.2011.080 © Louvre Abu Dhabi / Agence photo F La collection Ivory est remarquable en ce qu’elle rassemble un grand nombre d’œuvres issues de cours indiennes marquées par l’influence européenne. Ainsi au Rajasthan, dans la modeste cour d’Alwar, non loin de Jaipur, le souverain Sheodan Singh s’y fait représenter de façon traditionnelle, en portrait équestre. Cette œuvre est issue de la production tardive de l’école de peinture de Rajput, influencée fortement par la peinture de miniature monghol, mais montre un mélange d’influences locales et occidentales.

Portrait équestre du Maharao Sheodan Singh d’Alwar, Inde, Rajasthan, Alwar, vers 1863 Gouache aquarellée avec rehauts d’or sur papier H. 21,5 cm ; L. 21,5 cm LAD.2011.080 © Louvre Abu Dhabi / Agence photo F La collection Ivory est remarquable en ce qu’elle rassemble un grand nombre d’œuvres issues de cours indiennes marquées par l’influence européenne. Ainsi au Rajasthan, dans la modeste cour d’Alwar, non loin de Jaipur, le souverain Sheodan Singh s’y fait représenter de façon traditionnelle, en portrait équestre. Cette œuvre est issue de la production tardive de l’école de peinture de Rajput, influencée fortement par la peinture de miniature monghol, mais montre un mélange d’influences locales et occidentales.

Figurations et abstractions au XXe siècle

Le XXe siècle fut scandé par des conflits d’une violence sans précédent et la diffusion quasi instantanée de leurs images. Face au chaos du monde, les artistes n’ont eu de cesse de remettre en question la représentation du réel, selon des approches qui ne partageaient plus de liens avec la mimésis. Mais, si l’enjeu de la vraisemblance et le recours au récit sont devenus caducs, le rapport à la figuration demeure pour certains artistes, comme Picasso ou Magritte, au cœur de leurs recherches.

Ce siècle est aussi celui où s’engagent toutes les ruptures avec le passé dans le domaine artistique. Faire table rase en créant des œuvres qui ne représentent rien, s’émanciper de la nature pour plonger dans l’invisible, s’abandonner au hasard, à l’émotion, chercher l’absolu, croire que l’art est la vie : telles furent les ambitions des grands pionniers de l’abstraction, comme Piet Mondrian ou Alexander Calder. Tant conclusion naturelle d’un développement sur le jeu des influences entre Orient et Occident qu’ouverture sur la création aujourd’hui, le cycle des neuf toiles de Cy Twombly, l’un des derniers grands ensembles de l’artiste, peint en 2009, s’inscrit à la fin du parcours de l’exposition, laissant pleine place à la contemplation et à la poésie.

Le projet de Jean Nouvel

« Architecturer, c’est modifier à une époque donnée l’état d’un lieu par la volonté, le désir et les savoirs de quelques hommes. Nous n’architecturons jamais seuls. Nous architecturons toujours quelque part, certes pour quelqu’un ou quelques-uns, mais toujours pour tous. » C’est en s’inspirant du lieu et du contexte, de l’histoire des formes comme des fondamentaux de l’architecture moyen-orientale que Jean Nouvel a créé l’épure du musée universel du Louvre Abu Dhabi. Jean Nouvel s’est également laissé guider par le caractère singulier du site de Saadiyat : une île lagunaire, vierge, entre sable et mer, entre ombre et lumière.

« C’est un microclimat qui est créé, en s’appuyant sur les sensations explorées maintes fois à travers la grande architecture arabe, qui est un jeu sur la maîtrise de la lumière et de la géométrie [...], une structure d’ombre, de cheminement et de découverte. La somme de ces ensembles rythmés de patios, de seuils, de transparences, de contre-plongées crée une pièce urbaine protégée par cette coupole que traversent les rayons du soleil. Pour mieux faire ressentir, ici, à Abu Dhabi, la permanence d’émotions éphémères venues de différents horizons. »

Le Louvre Abu Dhabi se dévoile… dans le Hall Napoléon jusqu’au 28 juillet 2014
Gustave Caillebotte (Paris, 1848 –Genevilliers, 1894) Partie de bésigue France, Paris, 1881 Huile sur toile H. 121 cm ; L. 161 cm LAD.2009.036 © Louvre Abu Dhabi / Agence photo F Peintre, collectionneur et mécène, Gustave Caillebotte est une personnalité majeure de l’impressionnisme. Jouant un rôle important dans l’organisation de plusieurs expositions du groupe d’artistes, Caillebotte participe à six d’entre elles sur huit, et expose la Partie de bésigue à celle de 1882. Avec cette œuvre, Caillebotte revisite d’une manière intime et réaliste la longue et riche tradition iconographique de la peinture hollandaise. En reprenant le thème de la partie de cartes, il peint sa famille et plusieurs de ses amis dans le cadre familier de son appartement parisien du boulevard Haussmann.

Gustave Caillebotte (Paris, 1848 –Genevilliers, 1894) Partie de bésigue France, Paris, 1881 Huile sur toile H. 121 cm ; L. 161 cm LAD.2009.036 © Louvre Abu Dhabi / Agence photo F Peintre, collectionneur et mécène, Gustave Caillebotte est une personnalité majeure de l’impressionnisme. Jouant un rôle important dans l’organisation de plusieurs expositions du groupe d’artistes, Caillebotte participe à six d’entre elles sur huit, et expose la Partie de bésigue à celle de 1882. Avec cette œuvre, Caillebotte revisite d’une manière intime et réaliste la longue et riche tradition iconographique de la peinture hollandaise. En reprenant le thème de la partie de cartes, il peint sa famille et plusieurs de ses amis dans le cadre familier de son appartement parisien du boulevard Haussmann.


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