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Réenchanter le Monde – L’architecture, la ville et les transitions

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Réenchanter le Monde – L’architecture, la ville  et les transitions

Réenchanter le Monde – L’architecture, la ville et les transitions

A partir du 21 mai 2014 jusqu'au 06 octobre 2014 à la Cité de l'architecture et du patrimoine...

La Cité de l’architecture & du patrimoine qui propose à ses visiteurs une diversité culturelle exceptionnelle, sur près de 22.000 mètres carrés au cœur de Paris, offre une exposition dont la réflexion se porte sur les conditions urbaines à travers les dédales urbains et pose la question d’un renouvellement de celles-ci à l’aube d’une grande mutation démographique, écologique, énergétique et industrielle…

Anne Feenstra, Kaboul, Afghanistan – Global Award for Sustainable Architecture 2012 Pavillon d’accueil et salle des fêtes, parc national de Pamir, Wakhan, Afghanistan, 2008.

Anne Feenstra, Kaboul, Afghanistan – Global Award for Sustainable Architecture 2012 Pavillon d’accueil et salle des fêtes, parc national de Pamir, Wakhan, Afghanistan, 2008.

Une exposition pour le monde réenchante de nouveau, issue des 40 lauréats (2007-2014) du Global Award for Sustainable Architecture qui distingue chaque année cinq architectes partageant les principes du développement durable et d’une approche participative de l’architecture aux besoins des sociétés, au Nord comme au Sud de la planète. Des architectes qui ont pris leurs distances avec l’architecture de communication (brand architecture) qui veut croire, avec ses opérateurs, qu’être architecte consiste à produire des objets, sans être concerné par l’état réel du monde habité : sur-consommation des ressources, misère de l’habitat populaire, violence d’une urbanisation mondiale livrée aux seules forces du marché. Ils se distinguent aussi d’une mouvance écologiste qui peine à convaincre le monde, à cause de son catastrophisme et de son manque de projet face à cette urbanisation générale inéluctable. Parce qu’ils sont architectes, eux veulent au contraire reconstruire un projet de civilisation urbaine, à partir du monde tel qu’il est, pour réenchanter la condition humaine.

Non, disent-ils, l’architecte n’est pas condamné à devenir le designer du stade terminal de la consommation. Il est libre de mettre en question, aujourd’hui comme à la création du Bauhaus ou lorsqu’Alberti posa le principe d’harmonie (concinnitas), l’établissement humain sur terre. En affirmant l’action transformatrice de l’architecture. En reprenant place dans le débat philosophique et politique sur la conduite du monde. En reprenant le contact avec les scientifiques et les chercheurs qui travaillent sur les Grandes Transitions. En ré-occupant le terrain le plus concret du chantier, pour lutter pied à pied contre les forces de la destruction – des sociétés, des ressources, des cultures...

Ces architectes proposent rien moins qu’un nouvel horizon humaniste à l’architecture. L’hôpital mauritanien de Kaedi, l’Université des Beaux-Arts de Hangzhou, l’Atelier électrique de Tourcoing, donnent à découvrir des lieux de haute civilisation alors même qu’en ces endroits le pire était sûr (à côté de Hangzhou qu’on rase, par ignorance et cupidité, au sein du quart-monde à Tourcoing, au milieu de... rien à Kaedi).

Mais aujourd’hui, le débat sur l’avenir de la planète a fini par prendre toute sa dimension dans le monde et la scène du Global Award y prend une part active. Sur ce sujet, elle a acquis la maturité pour rédiger son manifeste. Elle a la maturité de rédiger, sur ce sujet, son manifeste. Cela tient à ce qu’elle scrute, au-delà de la crise écologique, un horizon vaste d’enjeux – la gestion de l’espace et des ressources, les migrations urbaines, le défi démographique, la nécessité de rétablir un équilibre entre l’Homme et la Nature, de défendre l’équité dans l’accès au développement, la venue de la Troisième révolution industrielle...

Cela tient aussi au dialogue qui s’est instauré entre les architectes des pays développés et des pays émergents, dialogue qui apporte une vision neuve de la globalisation : dans la construction et la préservation des cultures, sur le renversement des échanges entre Nord et Sud, sur le développement des innovations et le partage de ses fruits.

L’exposition ne sera pas un défilé de belles œuvres. Elle prendra le ton général d’un Manifeste. Cette scène qui tutoie l’utopie propose clairement une pensée alternative à l’académisme international contemporain. Pour réenchanter le monde habité, générosité et talent ne suffisent pas : les préalables sont une analyse tranchante du réel, un horizon philosophique et scientifique renouvelé, un engagement.

Les lauréats du Global Award for Sustainable Architecture

Les lauréats du Global Award for Sustainable Architecture

« Réenchanter le monde » est organisé en grands trois récits, déployés dans trois espaces majeurs de la Cité :

L’architecture comme une action de résistance et de transformation du réel. Un débat mondial s’est engagé sur la conduite du monde et ces architectes y participent. En définissant, là où ils sont, des priorités, des champs d’action et en construisant des stratégies. Ces thèmes-clés du débat mondial seront définis avec les architectes. Ils formeront la trame du Manifeste.

Chaque thème sera exposé dans ses enjeux, abondamment illustré par des réalisations concrètes de ces architectes (200 a minima), leurs approches de ces enjeux et leurs démarches. Ces projets ne seront pas présentés comme des « produits » ; on racontera leur histoire, de l’invention du programme à leur appropriation par les hommes. En s’attardant aussi longtemps que nécessaire sur le chantier. En soulignant aussi la beauté de ces étapes, jusqu’à la réalisation.

Un manifeste en six actes :

Globalisations ?

Comment passer de l’opposition « Occident / le reste du monde » à une nouvelle composition basée sur une relation d’échanges équilibrés ? Le monde global est plat, avec des pics et des oasis. Architecture universelle contre architecture internationale.

La Ville est la réalité indéniable du XXIe siècle

La culture métropolitaine comme ressource : ville radicante contre tabula rasa. Civiliser lavilleinformelle:ledébatlatino-américain.

Sauver / réinventer la fabrique urbaine.

Le monde habité et ses ressources

Pour une nouvelle relation philosophique entre action humaine et nature. Nouvelles pénuries, nouvelles abondances. Matières et énergies – nouvelles pratiques, nouvelles connaissances.

L’habitat populaire, une priorité, partout

« L’habitat n’est pas un produit mais un processus de développement ». Sauver l’habitat populaire, au Sud comme au Nord. Habitat d’urgence : accident de l’histoire ou symptôme ? Logement social : une fabrique à réinventer ?

Cultures, techniques et sociétés

Architecture et art de construire : la recherche renouvelée de la synthèse. L’architecture et la “troisième” révolution industrielle. Ressources matérielles, richesses humaines : le génie du lieu. Réparer, réapprendre.

Comment redéfinir un nouvel horizon au « progrès » ?

Résister. Sauver les héritages. Des expériences vernaculaires radicales. Comment faire le deuil de l’héritage moderne ?

MDW/Belgique Filip Dujardin

MDW/Belgique Filip Dujardin

L’architecture réenchantée par les savoirs. Parce que les cultures constructives sont profondément concernées par les transitions énergétiques et écologiques, parce que les grandes transitions (urbanisation, crise des ressources, mondialisation...) ont rendu obsolètes les standards de progrès social du XXe siècle et qu’il est urgent de les remettre en cause, cette scène architecturale réinstaure le dialogue avec les sciences et crée ses propres laboratoires.

À l’intérieur de la salle d’exposition seront disposés une quinzaine de « cabinets de sciences », inspirés des cabinets de curiosités des Lumières ou des malles d’explorateurs du XIXe. Les architectes les plus concernés y présenteront leur laboratoire personnel, exposeront les rapports qu’ils renouent, en ce nouveau siècle, avec les savoirs : sciences exactes, sciences humaines, sciences expérimentales...

Alborde Arquitectos - Quito, Equateur

Stefan Behnisch - Stuttgart, Allemagne

Salma Samar Damluji - Da’wan, Yemen - London, Angleterre

Anne Feenstra - Kabul, Afghanistan - New Delhi, Inde

Thomas Herzog - Munich, Allemagne

Patrick Bouchain et Loïc Julienne - Paris, France

Kevin Low - Kuala Lumpur, Malaisie

Giancarlo Mazzanti - Bogota, Colombie

Sami Rintala et Dagur Eggerston - Oslo, Norvège

Rural Studio - Newburn, Alabama, États-Unis

Philippe Samyn - Bruxelles, Belgique

Carin Smuts – Le Cap, Afrique du Sud

Studio Mumbai - Mumbai, Inde

Tyin Tegnestue - Trondheim, Norvège

WANG SHU et LU WENYU, Hanghzou, Chine - Global Award for Sustainable Architecture 2007 / École supérieure des Beaux- Arts de Chine, Hangzhou, Zhejiang, Chine, 2002-2008.

WANG SHU et LU WENYU, Hanghzou, Chine - Global Award for Sustainable Architecture 2007 / École supérieure des Beaux- Arts de Chine, Hangzhou, Zhejiang, Chine, 2002-2008.

L’architecture comme vision de l’établissement humain sur terre. Certains des architectes, par la « grâce » d’un projet exceptionnel ou par la volonté d’avoir un laboratoire à l’échelle 1, ont pu accéder à des projets suffisamment grands et complexes pour constituer un véritable fragment du monde tel qu’il pourrait être selon eux. Ces réalisations seront présentées par des films inédits projetés dans un espace d’immersion.

Le Parc National de Kakadu, Australie de Troppo Architects / Phil Harris et Adrian Welke ; Le campus de l’école des Beaux-Arts de Hangzhou, Chine de Wang Shu et Lu Wenyu; Le village de Gando, Burkina Faso de Diébédo Francis Kéré ;

Rénovation d’un ensemble de 60 maisons locatives, Boulogne-sur-mer, Patrick Bouchain et Loïc Julienne.

STUDIO MUMBAI, BIJOY JAIN, Inde – Global Award for Sustainable Architecture 2009 / Ateliers et laboratoire de l’agende à Alibaug

STUDIO MUMBAI, BIJOY JAIN, Inde – Global Award for Sustainable Architecture 2009 / Ateliers et laboratoire de l’agende à Alibaug

Plus qu’une exposition, c’est une « exposition manifeste », fruit d’un travail collectif avec les architectes présentés. L’intention première de la scénographie est de rendre palpable ce processus participatif et de restituer le plus justement possible le foisonnement et la diversité des situations, démarches et constructions, sans oublier la dimension humaine et concrète. Le dispositif imaginé souhaite créer une exposition animée, évolutive et même manipulable, poétique, radieuse et très accueillante, à l’instar des projets présentés.

Les 6 thèmes de l’exposition sont développés dans 6 “sculptures” monumentales de cubes empilés, comme un jeu de construction, aux formes multiples. Les cubes, de deux formats – 60 cm (fixes) et 30 cm (manipulables) – sont en carton, matériau léger, économique, recyclable et aisément façonnable ; leurs faces sont imprimées. Ils sont aussi le support de maquettes.

Au centre de la salle, 3 grandes tables de banquet se déploient : un festin « d’architectes », à regarder, lire, écouter, toucher, manipuler, mais aussi un lieu d’échanges et de débats. Des cubes manipulables – de 15 cm cette fois, entretiens filmés et ouvrages présentent les 40 architectes.

Une quinzaine de « cabinets » à l’image des cabinets de curiosités, à investir librement par chaque architecte pour y donner à voir son « laboratoire » : livres de référence, essais, prototypes, écrits, objets, traces de recherches.

Véritable terrain d’expérience, le « fragment de monde » est une réalisation d’échelle urbaine unique et emblématique où l’architecte est parvenu à donner corps à une vision alternative de l’architecture et de l’aménagement urbain. Les films, tous inédits, présentent la démarche et le processus complexe de conception et de réalisation de ces projets à grande échelle, en invitant le spectateur à s’immerger dans les « fragments de monde » de Troppo architects, Wang Shu, Francis Diébolo Kéré, Patrick Bouchain et Loïc Julienne.

L’exposition, dont le contenu est international, a pleine vocation à voyager, à aller à la rencontre de multiples publics et professionnels, à travers le “monde” qu’elle nous fait découvrir. La scénographie, qui se déploie sur une surface de 500 m2, a ainsi été imaginée et conçue pour être reconfigurée, voire enrichie à chaque “escale”. Son dispositif a été pensé pour être modulable et adaptable à chaque lieu, grâce à son principe d’empilement de cubes permettant des configurations multiples ; facile à monter par la légèreté du matériau des cubes, le carton ; compact pour le transport, les cubes voyageant à plat avec un volume extrêmement réduit, et enfin reproductible aisément, le carton étant un matériau que l’on trouve partout.

DIÉBÉDO FRANCIS KÉRÉ, Berlin, Allemagne – Gando, Burkina Faso – Global Award for Sustainable Architecture 2009 / Écoles primaires, Gando, Burkina Faso, 2000-2009

DIÉBÉDO FRANCIS KÉRÉ, Berlin, Allemagne – Gando, Burkina Faso – Global Award for Sustainable Architecture 2009 / Écoles primaires, Gando, Burkina Faso, 2000-2009

Cité de l’architecture & du patrimoine

www .citechaillot.fr

1, place du Trocadéro et du 11 Novembre

75116 Paris

+33 (1) 1 58 51 52 00

WANG SHU et LU WENYU, Hanghzou, Chine – Global Award for Sustainable Architecture 2007 / École supérieure des Beaux-Arts de Chine, Hangzhou, Zhejiang, Chine, 2002-2008.

WANG SHU et LU WENYU, Hanghzou, Chine – Global Award for Sustainable Architecture 2007 / École supérieure des Beaux-Arts de Chine, Hangzhou, Zhejiang, Chine, 2002-2008.

RdV du Global Award de Sami Rintala et Dagur Eggertsson, lauréats 2009 (enregistrée en nov. 2013) :

RdV du Global Award de Philippe Madec, lauréat 2012 (enregistrée en déc. 2013) :

Conférence de Carin Smuts, lauréate 2008 (enregistrée en sept. 2013)

Leçon inaugurale de l'Ecole de Chaillot de Wang Shu, lauréat 2007 (enregistrée en sept. 2013)


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