La Gestion Des Eaux Pluviales, Un Enjeu Considérable Dans Le Cycle De L’eau. « Le puits d’infiltration / d’injection »
7ème partie consacrée à la gestion des eaux pluviales et particulièrement sur les puits d’infiltration dont le recours permet de réduire les rejets d’eaux de pluie et de ruissellement, technique longuement éprouvée. Elle permet l’infiltration au plus près du point de collecte. Anciennement, ils pouvaient être comblés par des matériaux poreux (graviers, concassés,...), assurant la stabilité de l’ouvrage, la filtration des eaux pluviales et ainsi réduisant l’effet de colmatage en fond.
On remarque donc qu’il existe deux principaux types de fonctionnement :
• les puits d’infiltration, qui ne sont pas en contact direct avec la nappe phréatique,
• les puits d’injection, qui eux, sont en contact direct avec la nappe et injectent donc directement l’eau dans la zone saturée.
Le puits d’infiltration est un ouvrage ponctuel, creux et profond. La profondeur est déterminée en fonction du substratum molassique, d’après les résultats d’une étude de sol hydrogéologique. L’infiltration des eaux s’y effectue latéralement grâce à ses buses perforées, réduisant ainsi l’effet du colmatage.
Avantages :
- Réduction des débits de pointe et des volumes s’écoulant vers les exutoires.
- Conception simple.
- Dépollution efficace des eaux pluviales par décantation dans le puits et par « filtration » par interception dans le sol.
- Bonne intégration au tissu urbain car le puits a une faible emprise au sol.
- Large utilisation (de la parcelle aux espaces collectifs).
- Un puits d’infiltration ne nécessite pas d’exutoire.
- Possibilité de coupler le puits avec d’autres techniques alternatives.
- Assure la réalimentation des nappes.
- Technique bien adaptée aux terrains plats dont l’assainissement pluvial est difficile à mettre en place.
- Entretien simple.
- Utilisable pour les sols dont les premiers horizons géologiques sont imperméables mais possédant des sous-couches perméables.
Inconvénients :
- Risque de pollution du sol et de la nappe.
- Risque de colmatage du puits.
- Dépôts de boues de décantation qu’il faut évacuer lorsque leur quantité induit une modification du volume utile de rétention. Cependant, la formation de ce dépôt prend beaucoup de temps car les volumes générés sont très faibles.
- Dépôts de flottants. Dépend de la nature des eaux retenues dans le puits et de la présence ou non d’un système de « dégrillage » en amont.
- Risques de nuisances olfactives (stagnation d’eau) par défaut de réalisation ou manque d’entretien.
- Entretien spécifique régulier (nettoyage de l’intérieur du puit, curage du fond,...).
- Capacité de stockage limitée, dépendante de la hauteur et des fluctuations de la nappe.
- Technique tributaire de l’encombrement du sous-sol.
Conditions et domaine d’utilisation :
Afin de pouvoir mettre en œuvre cette technique, il convient avant tout de s’assurer de la présence d’horizon géologique favorable à l’infiltration. Que ce soit dans les couches superficielles ou inférieures.
La réalisation d’une étude hydrogéologique s’avère nécessaire afin :
• De réaliser un dimensionnement précis et rigoureux de l’implantation et du nombre de puits d’infiltration à mettre en œuvre en fonction de l’opération.
• De s’assurer que la nature des couches géologiques du sol et l’environnement immédiat (habitation, sous sol, terrains pentus,...) soit compatible avec l’infiltration (effondrements, glissements de terrain, création de « nappe » perchée provoquant l’inondation des sous sols,...).
• De s’assurer que la perméabilité du sol permette l’infiltration des eaux collectées dans un laps de temps « respectable » (durée d’infiltration après orage < 6h).
• De s’assurer que la nature du sol (des couches géologiques sous jacentes) permette l’infiltration des eaux de pluie et de ruissellement générées par deux
épisodes pluvieux décennaux se succédant en l’espace de 24h.
Pour éviter les risques de pollution de la nappe, le puits ne doit pas se trouver à proximité d’une zone de stockage de produits dangereux ou de produits polluants.
Les puits d’infiltration peuvent être installés sur un réseau d’assainissement traditionnel afin de réduire le débit à l’exutoire ou comme exutoire même du dit réseau ou bien encore être installé en parallèle du réseau. L’alimentation du puits pouvant se faire directement au niveau du terrain naturel (T.N.) après ruissellement (au milieu d’une place ou en fond d’un système de rétention par exemple), ou au sein de l’ouvrage lui-même grâce à des canalisations.
Cette technique nécessite un entretien spécifique et régulier, l’enlèvement des flottants et encombrants retenus par le panier (ou le système) dégrilleur, ainsi qu’un nettoyage de l’intérieur du puits (fond et buses), ceci afin d’éviter tous types de nuisances.
Cette solution ne présente pas de contraintes urbanistiques et topographiques particulières et majeures hormis la nécessité d’avoir un sous-sol perméable. Elle peut être utilisée aussi bien par un industriel que par un particulier, aussi bien en milieu urbain que péri-urbain ou rural.
Conception :
Pour la conception des puits d’infiltration destinés aux industriels ou aux particuliers, se référer aux schémas joints en annexe.