La filière géothermique accuse elle aussi une baisse d’emploi…
Le développement de la filière géothermique se poursuit par saut de puces…
Une étude du marché français de la filière géothermique menée par l’Association Française des Professionnels de la Géothermie (AFPG) montre que même si elle constitue un « trésor national », une « filière à fort potentiel » à laquelle il revient une « part importante » dans la transition énergétique dixit Mme Batho ex-ministre de l’Ecologie. Il n’en demeure pas moins que la filière, comme toutes celles des énergies renouvelables font face à un passéisme politique, synonyme d’une accentuation de leur détérioration rapporte l’étude AFPG.
L’étude fait apparaître que dans un contexte actuel, marqué par l’épuisement et l’augmentation des coûts des ressources fossiles, mais aussi par une réelle prise de conscience quant à la gravité de la situation suite aux rapports du GIEC, Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat, la France, même si elle a peu à peu prise des mesures pour lutter contre le réchauffement climatique, depuis 2011, elle semble freiner le pas notamment du développement des énergies renouvelables avec un recul de 12,5% de la production d’électricité et de chaleur par des sources renouvelables.
Et pourtant, ces énergies renouvelables sont autant de filières d’avenir et porteuses, comme la géothermie véritable puits énergétique.
L’étude fait ressortir que la France se classe au 4ème rang des producteurs de chaleur géothermique à l’échelle européenne. Elle devance très légèrement l’Islande qui possède des ressources géothermiques à haute énergie plus abondantes que la France. La Suède et la Turquie occupent le haut du classement, respectivement en raison de la volonté des pouvoirs publics de recourir aux énergies renouvelables et de l’abondance des ressources du sous-sol.
A travers l’étude de l’AFPG, l’évolution du parc géothermique montre qu’à fin 2012, on estime que 100,5 nouveaux MW ont été installés pour la filière très basse énergie
représente. Cela correspond a une baisse de 16% de la puissance installée par rapport a 2011. Les chiffres de l’AFPAC qui prennent en compte une puissance moyenne par pompe a chaleur de l’ordre de 12kWth, démontrent que le marché des PAC pour les maisons individuelles s’est encore dégradé.
Le marché des champs de sondes (plus de cinq sondes) qui émerge, ne compense pas cette baisse. En revanche, le marché de la géothermie sur nappe progresse très légèrement.
Par ailleurs, l’étude précise qu’avec 42 réseaux en fonctionnement et 27 nouveaux réseaux à l’étude en 2012, la France est le pays européen qui compte le plus de réseaux de chaleur urbain géothermiques, et se classe au 3ème rang européen derrière l’Islande et la Turquie si l’on considère la puissance totale installée en MWth.
De plus, l’étude précise qu’avec 17,0 MWe installés en 2014 (1,5MWe de type EGS et 15,5 MWe d’origine volcanique), la France se classe au 5ème rang européen des producteurs d’électricité d’origine géothermique.
Concernant la production géothermique en 2012 et le CO2, l’étude mentionne que la puissance installée pour la production de chaleur et de froid géothermiques a augmenté d’environ 120 MWth entre 2011 et 2012. La production annuelle a donc été portée à 460 000 TEP.
S’agissant de la production d’électricité géothermique pour 2012, elle s’est légèrement tassée à 51GWh.
L’étude observe, par ailleurs, que la géothermie évite encore cette année l’émission d’environ d’un million de tonnes de gaz carbonique.
L’étude rapporte que le chiffre d’affaires total de la filière est estimé à 0,48 milliard d’euros pour l’année 2012, en légère baisse par rapport à l’année 2011.
Sur le plan de l’emploi, l’étude mentionne que pour l’année 2012, l’AFPG estime que la filière géothermique représente toujours 4 000 emplois directs, au minimum, soit près de 5% de l’emploi crée par les énergies renouvelables en France.
Par ailleurs, elle observe que le nombre total d’emplois générés par les énergies renouvelables est en baisse en 2012. Si cette diminution est principalement due à la baisse du nombre d’emplois dans le secteur du photovoltaïque, la géothermie accuse elle aussi une légère diminution du nombre d’emplois.
En guise de conclusion, le rapport de l’AFPG estime que la filière haute énergie poursuit son développement, et ses perspectives sont encourageantes, tant en métropole avec les nouveaux permis de recherche, que dans les départements d’Outre-mer avec les projets de Bouillante et Géothermie Caraïbes.
Quant à la filière usages directs de la chaleur continue également de progresser: de nouveaux réseaux sont installés, principalement en l’île de France, mais également en région Aquitaine, qui commence petit à petit a exploiter son fort potentiel.
Quant à la filière très basse énergie assistée par pompe a chaleur traverse une période difficile, avec la poursuite de la baisse du nombre de PAC vendues annuellement depuis 2008.
Les structures juridiques sont en évolution, la mise en en oeuvre du décret sur la géothermie de minime importance est en cours.
L’AFPG estime qu’aujourd’hui, la filière assistée par pompe a chaleur en particulier ne saurait tolérer un quelconque passéisme politique, synonyme d’une accentuation de sa détérioration.
Ainsi pour l’AFPG, si des signaux encourageants sont relevés, comme l’aboutissement prochain du décret de minime importance ou la présentation du nouveau programme d’investissement d’avenir « Investir pour la France » qui place l’investissement pour la transition écologique et énergétique parmi ses priorités, d’autres décisions nationales comme la diminution des crédits du Fonds Chaleur de l’ADEME ou plus récemment la diminution annoncée du budget alloué au Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie pour l’année 2014 risquent de ne pas être en phase avec les besoins des filières renouvelables.
L’AFPG souhaite maintenir le développement de la géothermie qui passe nécessairement par un soutien des pouvoirs publics, à commencer par un recalage de la réglementation RT 2012 ne serait-ce par équité vis à vis des autres ENR. Le ministère de l’Ecologie a été saisi de cette demande forte de la profession.