62% des logements vendus dont l’installation a plus de 15 ans sont en insécurité électrique
Ce constat révélé par le baromètre Promotelec-TNS Sofres sur le diagnostic électrique obligatoire (DEO) entré en vigueur, le 1er janvier 2009, pour les ventes de logements montre l’importance l’obligation d’évaluer les risques pouvant porter atteinte à la sécurité des personnes et notamment des locataires. Cette mesure se voit renforcer par le dispositif de la Loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové, dite loi ALUR. En effet, pour la première fois, les propriétaires bailleurs auront obligation de produire un état de l’installation électrique du logement. Avec 30% des incendies d’origine électrique (soit 80.000) répertoriés en France et 4.000 personnes victimes d’une électrisation grave, la mise en sécurité des bâtiments et des logements constitue un enjeu primordial, que l’application rapide de la loi Alur viendra simplifier.
Le baromètre, issu d’une enquête réalisée auprès de 500 propriétaires ayant acquis après le 1er janvier 2009 un logement dont l’installation électrique a plus de 15 ans, révèle également que le taux d’anomalies électriques constatées reste très élevé : 62% des logements dont l’installation a plus de 15 ans vendus sont en insécurité électrique. Il s’avère que les maisons individuelles sont moins en sécurité que les logements collectifs (56% des DEO présentant des anomalies). La présence de matériels vétustes ou détériorés est constatée dans 47% des parties privatives (maisons ou appartements) et 83% des parties communes de bâtiments.
Les trois principales anomalies constatées à l’issue d’un diagnostic électrique obligatoire (Etude Promotelec – Fidi – 2013) sont les anomalies liées à la mise à la terre concernent 81% des parties privatives des logements. Les salles de bains concentrent un ou plusieurs points d’insécurité pour 61% d’entre elles. Le risque de contacts directs est détecté dans 59% des rapports de diagnostic.
Par ailleurs, l’enquête montre que près de 10% des travaux recommandés en logements collectifs ne seront pas effectués, contre seulement 3% en maisons individuelles. Pour plus de la moitié des cas – 57% concernant les maisons individuelles et 52% les logements collectifs – ils ont toutefois été pris en charge par l’acquéreur après l’achat du logement. A noter également que la prise en charge partielle ou totale par le vendeur avant la vente du logement est de 19% pour les maisons individuelles mais de 25% pour les logements collectifs.
Pour la réalisation des travaux, les acquéreurs d’appartements feront plus facilement appel à un professionnel (68%) que les propriétaires de maisons individuelles (59%), qui présentent une part plus importante désireuse de réaliser eux-mêmes les travaux ou via un proche (41%, contre 32% pour les propriétaires de logements collectifs).
Pour 51% des acquéreurs, l’état de l’installation électrique constitue un facteur de négociation du prix d’achat du logement. Ce sont principalement les foyers avec au moins un enfant (69%) qui utiliseront l’état de l’installation électrique comme un facteur de négociation du prix d’achat. Pour 60% des personnes de plus de 60 ans, catégorie de population moins encline à négocier, l’état de l’installation électrique n’influencera pas le prix d’achat.
Le budget médian consacré aux travaux de mise en sécurité est en hausse de 14% par rapport à l’an passé (1.476 euros en 2013 contre 1.290 euros en 2012). Parmi les propriétaires réalisant ou faisant réaliser les travaux, près de la moitié d’entre eux (45%) y consacrera un budget de 2.000 euros ou plus, les foyers ayant au moins un enfant représentant 60%.
Notons que le budget médian pour les maisons individuelles (1.837 euros) est nettement supérieur à celui pour les logements collectifs (1.292 euros), respectivement en hausse de 26% et de 43% par rapport à 2012.
Près de la moitié des acquéreurs d’appartement (47%) ne se sont pas renseignés sur l’état de l’installation électrique des parties communes, un score encore plus élevé (60%) chez les ménages financièrement plus aisés (salaires mensuels de 3 800 euros et plus). Bien que l’état de l’installation électrique des parties communes reste un facteur important à leurs yeux (77%), leur intérêt pour un diagnostic obligatoire à ce niveau est en net recul : -11 points par rapport à 2012 et -16 points par rapport à 2010.