Génie climatique, triste année 2013 et 2014 difficile…
Le syndicat des industries thermiques, aérauliques et frigorifiques a fait paraître le bilan 2013 et ses perspectives sur l’année 2014
Triste année 2013 et l’année 2014 s’annonce comme étant chargée d’incertitudes et très perturbée pour Uniclima. Une année « difficile » aussi bien en résidentiel qu’en tertiaire.
L’analyse par secteur notamment pour les chaudières à eau chaude (gaz et fioul), en 2013, les livraisons ont reculé de 8% en appareils gaz ou fioul classiques, à 279000 unités. En revanche concernant les chaudières à condensation les livraisons ont progressé de 9%, à 319 000 pièces. Au total, le marché de 2013 en chaudières gaz/fioul se porte 598 000 unités (dont environ 100 000 au sol), + 0,5% par rapport à 2012. A noter que les chaudières individuelles fioul enregistrent une baisse de 7%, soit environ à 54 000 unités. Celles à condensation fioul, là aussi la baisse est importante avec une diminution de 10% (contre + 9,5% en chaudières gaz à condensation). Leurs taux de pénétration ont ainsi été portés à 53% pour les chaudières gaz et fioul individuelles et à 72% pour les chaudières collectives >70 kW. En outre, le recul des chaudières fioul condensation (-10 %) est lié à l’effet de la crise économique, qui incite les utilisateurs à opter pour des solutions moins coûteuses.
Pour 2014, sur le marché des chaudières, les perspectives ne sont pas bonnes en rénovation et, si la construction neuve ne vient pas dynamiser le marché, celui-ci reculera cette année, a estimé Jean-Paul Ouin, délégué général d’Uniclima. De son côté, Joseph Le Jollec (De Dietrich Thermique), l’un des dirigeants d’Uniclima, a souligné que « le gaz avait pris le pouvoir sur le marché, aussi bien en chaudières murales qu’en chaudières au sol ». Il a estimé que cette tendance se renforcerait dans les années qui viennent.
Concernant le marché 2013 des brûleurs à air soufflé livrés en caisse est en forte hausse par rapport à 2012, même si il a baissé en gaz, -5,7% (à 7 800 unités), il a progressé en fioul : +10%, à 60 000 pièces.
S’agissant des radiateurs de chauffage central à eau chaude, le marché global des radiateurs en 2013 est stable : ~ -0,1% après une année 2012 remarquable grâce aux logements neufs. L’atonie du marché de la rénovation n’a pas permis de maintenir cette évolution positive.
Concernant le volet énergies renouvelables, sur le solaire thermique les chiffres font paraître que le marché global des radiateurs en 2013 est stable : ~ -0,1% après une année 2012 remarquable grâce aux logements neufs. L’atonie du marché de la rénovation n’a pas permis de maintenir cette évolution positive. Le marché des capteurs solaires thermiques s’est établi à 190 300 m2 en 2013 contre 250 600 m2 en 2012. Après une année de relative stabilisation en 2012, le marché repart à la baisse de manière significative, de 24%.
Les livraisons de chauffe-eau solaires individuels (CESI) ont représenté 20 500 unités contre près de 25 900 en 2012, soit une baisse de 21%. Toutefois, il faut noter que seules les colonnes solaires (ou chaudières compactes associées avec un CESI) se sont stabilisées. Ces équipements, qui représentent plus de 25% du marché du CESI, sont particulièrement présents dans la maison neuve.
Côté SSC (système solaire combiné), le marché poursuit sa chute, avec une baisse de 21% par rapport à 2012. Avec 1100 pièces en 2013, ce marché devient un marché de niche. Cet équipement ne trouve sa place ni dans le neuf ni dans l’existant en France, alors qu’il est très développé Outre-Rhin.
La surface moyenne de capteur par équipement individuel continue de diminuer, poussée par l’optimisation des systèmes : 4 m2 pour le CESI et 10,6 m2 pour le SSC.
Les livraisons de capteurs, destinées aux immeubles collectifs ou tertiaires, ont également pris le chemin de la baisse pour représenter 97 500 m2 de capteurs en 2013, soit une baisse de 24%. Ce secteur représente désormais 51% du marché des capteurs solaires thermiques. Seul point positif, la part de ce secteur est en légère hausse par rapport à 2012 où elle était de 50%. Ce secteur est principalement porté par le neuf.
L’année 2013 marque le retour du marché solaire thermique à la baisse. Ce marché est désormais porté par le secteur collectif à 51%. Toutefois, le secteur collectif connaît un retournement en 2013 après une hausse continue depuis 2006, n’étant plus porté par la construction neuve depuis l’application de la RT2012 qui est défavorable au solaire collectif. Uniclima rappelle qu’il avait d’ailleurs annoncé cette évolution lors de sa conférence de presse de l’an passé. Les perspectives concernant l’année 2014, la poursuite de la période transitoire de la RT 2012 pour le collectif ne permettra pas de faire entrer le solaire thermique dans les immeubles d’habitation collectifs comme c’était le cas dans les bâtiments BBC.
Cette période transitoire prévoit d’accorder un « droit à consommer » supplémentaire au logement collectif par rapport à la maison individuelle de 15% soit une consommation moyenne admissible de 57.5 kWh EP/m2.an au lieu de 50 kWh EP/m2.an, jusqu’au 31 décembre 2014.
Une prolongation de cette période transitoire serait dramatique pour le solaire thermique. Concernant le logement individuel, Uniclima a démarré en 2013 les travaux d’élaboration de PEP - Profil Environnemental Produit - sur le CESI, le capteur solaire et le ballon solaire. Communs à plusieurs industriels, ils devraient voir le jour d’ici l’été.
Le marché des PAC air/eau affiche une hausse de 2% en 2013. En termes de puissance, l’essentiel du marché se situe sur les segments de 5 à 10 kW et de 10 à 20 kW qui représentent respectivement 41% et 56% du marché total. Les petites tailles de PAC, monoblocs et biblocs confondues, ont quant à elles augmenté de 14% sur la période janvier/décembre, impact lié à la RT2012 et au marché de la maison individuelle neuve. Concernant les PAC haute température (> 60°C), on note également une augmentation de 5.6%, supérieure à celle du marché (+2.7%). Ce segment résiste tout de même plutôt bien dans le contexte économique actuel. Sur la période janvier/décembre, elles représentent 28% du marché total des PAC air/eau.
Le marché des pompes à chaleur géothermiques ne cesse de baisser et connait cette année une baisse encore plus importante que les années précédentes, -24% par rapport à 2012.
Le marché des chauffe-eau thermodynamiques est de 45 950 pièces et connaît une hausse de 32% par rapport à 2012, croissance qui est à peu près la même que celle de l’année dernière. Peut-on prévoir encore de bons résultats pour 2014 ? Au vue des réglementations et de la demande on peut penser que le marché des chauffe-eau thermodynamiques a encore de beaux jours devant lui.
Les perspectives 2014 présentent qu’excepté pour les pompes à chaleur géothermiques, le marché est reparti à la hausse pour les PAC. La prochaine application d’Eco Design et Labelling induit des travaux importants sur les performances saisonnières, qui seront disponibles dans la certification NF PAC d’ici mi 2015.
La certification des PAC double service est effective depuis début 2013 et comprend 14 marques pour 227 produits. Elle devrait poursuivre sa croissance en réponse à la demande importante en maison individuelle neuve. Un nouveau chantier a démarré en 2013, celui de la certification européenne des PAC. Le travail doit se poursuivre en 2014 et se concrétiser d’ici l’application d’Eco design et du Labelling en septembre 2015.
En chaudières bois, le marché global progresse de 18%. L’année 2013 marque un retour à la croissance.
Les chaudières à chargement manuel régressent de 6% par rapport à 2012. Elles deviennent désormais minoritaires sur le marché des chaudières bois.
En revanche, les chaudières à chargement automatique, et plus particulièrement les chaudières à granulés, progressent fortement de plus de 70% par rapport à 2012. Elles représentent aujourd’hui plus de la moitié du marché total. Ce type de chaudières vient souvent en remplacement de chaudières fioul et bénéficie d’un coût au kWh beaucoup plus économique. Depuis le début de 2014, observe-t-on à Uniclima, le marché des chaudières bois dans son ensemble est « fortement impacté », et de façon très négative, par les nouvelles exigences de classe 5 du CIDD ; le syndicat évoque un « retournement brutal » du marché en quelques semaines et il craint un marché 2014 en baisse sensible.