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Quand Fukushima se relève d’un souffle et d’un rayon …

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Quand Fukushima se relève d’un souffle et d’un rayon …

Quand Fukushima se relève d’un souffle et d’un rayon …

Fukushima, tristement célèbre en raison d’une double catastrophe dont l’une a entrainé l’autre, doit se relever car c’est toute la région qui est meurtrie.

A l’image de la France, le Japon, avant la catastrophe de Fukushima, tirait principalement sa production d’électricité dans ses centrales nucléaires, venant après les centrales thermiques au gaz ou au charbon. Mais voilà un certain 11 mars 2011, la nature s’est réveillé et aura dicté sa loi. Se relevant difficilement d’une telle catastrophe, la région de Fukushima se relève par l’entremise des énergies renouvelables. En effet, au large de la centrale détruite, le gouvernement nippon et un consortium d'industriels japonais ont inauguré une première éolienne flottante qui doit permettre au pays de sécuriser une nouvelle source d'énergie mais surtout de redonner un souffle nouveau dans cette région sinistrée. En plus de l’inauguration de cette éolienne, depuis la mi-septembre 2013, Kyocera Chemical Corporation exploite une centrale solaire de 1,5 MW sur son site de production à Koriyama, dans la préfecture de Fukushima. La production annuelle correspond à la consommation d’environ 430 ménages typiques et permet d’économiser environ 876 tonnes de rejet de CO2 par an. C’est pour l’instant la plus grande centrale d’alimentation en électricité photovoltaïque installée sur l’une des 27 usines mondiales de Kyocera. L’électricité produite est vendue directement à Tohoku Electric Power Co., Inc. pour être injectée dans le réseau public.

Kyocera Corporation fournit par ailleurs des modules solaires pour d’autres projets comme le parc solaire de 3,6 MW de Kizuna, dans la préfecture de Miyagi. Le parc se trouve dans une ville qui a été particulièrement touchée par le Tsunami. La construction de cette centrale faisait partie d’un programme de reconstruction dans cette région. En outre, Kyocera fournit des modules solaires d’une puissance totale de près de 30 MW à des installations agricoles dans tout le Japon. Le projet a été lancé par la fédération nationale des associations de coopératives agricoles (National Federation of Agricultural Cooperative Associations; Zen-Noh) et la Mitsubishi Corporation, et elle fait partie de l’un des plus grands projets solaires du pays.

Quand Fukushima se relève d’un souffle et d’un rayon …

Au delà de la faible production qu’enregistre cette éolienne et ce parc solaire, on peut noter que le Japon s’ouvre vers de nouveaux gisements. En effet, cette première éolienne offshore aux larges des côtes de Fukushima en appellera d’autres. Car les travaux du chercheur de l'université de Tokyo, le professeur Takeshi Ishihara, ont démontré que la puissance du vent au large permettrait de générer cinq fois plus de courant qu'à terre. Selon ses calculs, le Japon pourrait potentiellement disposer au total de 1.200 gigawatts d'énergie éolienne offshore, dont 80 % seraient générés sur des structures flottantes car la côte du pays plonge abruptement à plus de 100 mètres de profondeur, laissant peu de place pour des projets coulés dans le sol.

Cette première éolienne ne permet de disposer que d'une puissance de 2 MW pouvant potentiellement alimenter 1.700 foyers. Mais d'autres turbines devraient prendre part à ses côtés. D'ici à mars 2015, deux autres turbines, d'une puissance de 7 MW chacune, seront implantées au large de Fukushima. Et dans un futur plus lointain, des dizaines d'autres pourraient suivre le même chemin. Un programme conceptuel révèle qu'un chapelet de 140 éoliennes installées dans la zone permettrait de générer au moins 1.000 MW (1 gigawatt), soit l'équivalent d'une centrale nucléaire.

Les éoliennes sont assemblées sur leur flotteur de 2.300 tonnes dans l'un des grands ports de la côte. Puis, elles seront lentement remorquées au large par six navires avant d'être ancrées, à 120 mètres de profondeur, par six gigantesques chaînes de 1.800 tonnes chacune. Des câbles électriques sont ensuite tirés vers le transformateur du parc qui est, lui aussi, pour la première fois au monde installé sur une sous-station également flottante. D'autres câbles raccordent cette « annexe » à une centrale classique de l'électricien Tohoku Electric Power, située à terre ; la tension électrique y est de nouveau modifiée avant d'être injectée dans le réseau classique de transport d'électricité́. Au total, la construction et le raccordement des trois premières éoliennes devraient coûter 22 milliards de yens, que l'Etat central a accepté de débourser.

Si le gouvernement de Shinzo Abe est favorable à un redémarrage des centrales nucléaires du pays, qui sont toutes à l'arrêt dans l'attente d'un feu vert, au cas par cas, de l'autorité de régulation du secteur, il tente aussi, dans le cadre de sa stratégie de relance baptisée « Abenomics », de développer les énergies renouvelables, dans l'espoir notamment de voir émerger de nouvelles technologies japonaises susceptibles d'emporter des marchés à l'étranger. « C'est notre mission d'assurer le succès de ce projet », martèle, à Iwaki, Kazuyoshi Akaba, le vice-ministre de l'Economie venu parrainer l'allumage des éoliennes. « Dans la région, tant de gens ont souffert de la catastrophe de Fukushima Daiichi, que cela faisait sens de faire naître une nouvelle source d'énergie ici même. C'est un symbole fort », ajoute le responsable.

Après ce fort tremblement de terre et le tsunami qui ont touché le nord-est du Japon en mars 2011 et l’accident de Fukushima, l’intérêt de la société japonaise pour les énergies renouvelables et une source énergétique autre que nucléaire s’est accru. La région de Fukushima dévastée se relève tant bien que mal car le tissu économique a été déchiré. De la pêche au tourisme, et des industriels au aux petites sociétés de service, le secteur économique est au plus bas, l’inauguration et ce projet d’extension permettent aux centaines de milliers de gens d’envisager un nouveau futur. Car ce projet se veut made in Japan. Les industriels ont d'ailleurs confié une partie de la conception et de la réalisation des 20.000 composants recensés dans chaque éolienne à des PME locales, avec l'espoir de voir émerger sur place un nouveau pôle d'excellence sur ce segment. L'assemblage final sera aussi fait dans les environs. Les patrons rêvent déjà de contrats venus du monde entier.

Quant au secteur du solaire, « depuis la catastrophe de Fukushima, les énergies renouvelables reviennent au centre de l’attention. Pour pouvoir assurer notre avenir et celui des générations futures, nous devons favoriser cette révolution énergétique", a assuré Shigeru Koyama, le PDG Europe de Kyocera.

A la fin mars 2012, plus d’un million de foyers japonais ont consommé l’électricité produite par leur propre installation solaire. Au Japon, la tendance va vers l’auto approvisionnement.

Entre avril 2011 et janvier 2012, le nombre de demandes de raccordement pour les installations photovoltaïques résidentielles a atteint 215 178, une augmentation de 140 % par rapport à l’année précédente. Pour les années à venir, les experts s’attendent aussi à une augmentation des installations chez les particuliers de 12 % par an.

Des tarifs de rachat avantageux pourraient également jouer le rôle de catalyseur pour développer davantage de gros projets comme des centrales photovoltaïques. Le gouvernement japonais ne s’est pas encore définitivement prononcé là-dessus, mais il est déjà certain que les nouveaux tarifs entreront en vigueur à partir du 1er juillet 2012. Parallèlement, le gouvernement vise à réduire la consommation d’énergie du pays de 10 à 15 %.

Jusqu’en 2020, les dix plus grands fournisseurs japonais d’énergie envisagent de construire 30 centrales solaires. Elles devront permettre d’injecter au réseau 140 MW supplémentaires provenant de l’énergie solaire.

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