L’insertion des apprentis en baisse de 5,7 points dans les métiers du bâtiment par rapport à 2012…
La dernière enquête Insertion professionnelle des apprentis (IPA) de la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) qui rend compte de la première insertion professionnelle des sortants des formations professionnelles d’apprentissage, sept mois après la fin de leur formation révèle que deux tiers (65%) des jeunes apprentis avaient trouvé un emploi en février 2013, soit 4 points de moins qu’en février 2012. Concernant les métiers du bâtiments, la baisse est particulièrement sensible : – 5,7 points en moyenne.
En février 2013, sept mois après la fin de leurs études professionnelles en CFA, 65 % des apprentis ont un emploi, 30 % sont au chômage et 5 % sont inactifs.
L’étude en question précise que le climat économique se ressent sur l’emploi des jeunes : le taux d’emploi des apprentis baisse de nouveau en 2013 (- 4 points par rapport à 2012), après une petite amélioration en 2011 et 2012. Elle détaille que lorsqu’ils travaillent, une grande majorité des jeunes ont un emploi à durée indéterminée (EDI, 59 %) ou à durée déterminée (EDD, 26 %), et plus rarement un emploi aidé (8 %) ou exercé dans le cadre d’un contrat d’intérim (7 %).
L’enquête rapporte que cette répartition identique à celle de 2012 est différente de celle observée avant la crise. La part des EDI était alors de 65 % et celle des EDD de 20 %. L’intérim, premier levier d’ajustement des emplois en période de conjoncture défavorable, ne varie pas beaucoup dans l’emploi des sortants d’apprentissage, que ce soit avant ou après la crise. Malgré l’augmentation des entrées en emploi aidé marchand ou non marchand en 2012, les apprentis sont proportionnellement moins nombreux à en être bénéficiaires en 2013. Les diplômés de BTS sont ceux qui profitent le plus de ce type de contrats parmi les sortants d’apprentissage ; ils sont les seuls dont la part augmente en 2013.
L’enquête montre également le faible taux d’emploi récurrent pour les peu diplômés. Aussi quelques mois après la fin des études, 35 % des sortants de CFA sans aucun diplôme ont un emploi en 2013. L’étude rajoute que cette proportion baisse moins en 2013 que celles de l’ensemble des sortants d’apprentissage. Elle constate que la baisse la plus forte concerne les sortants avec le seul brevet (DNB), dont le taux d’emploi perd 11 points et qui ont, de ce fait, en 2013, un taux d’emploi équivalent aux sans diplôme. Ils sont également les plus touchés par l’inactivité : 10 % des moins diplômés sont sans emploi et n’en recherchent pas. Ce n’est qu’à partir d’un diplôme de CAP ou de BEP que le taux d’emploi dépasse 50 %, atteignant plus de 70 % pour les titulaires du baccalauréat et près de 80 % pour les diplômés d’un BTS ou de niveau I ou II.
Un peu plus d’un jeune sur deux (55 %), sortant d’apprentissage sans diplôme ou possédant uniquement le brevet des collèges, est au chômage (sans emploi et en recherchant un) en 2013.
L’étude qui se concentre aussi au niveau sectoriel montre que le taux d’emploi le plus favorable se situe dans les métiers de services. Elle révèle que parmi les sortants d’une formation en apprentissage, le taux d’emploi après une formation dans le secteur des services (67 %) est globalement supérieur à celui après une formation dans le secteur de la production (64 %). C’était l’inverse avant la crise : les taux d’emploi s’établissaient respectivement à 74 % et 77 % en 2008.
Le secteur de la production est le premier touché en cas de difficultés. De fait, le taux d’emploi des jeunes apprentis a davantage baissé pour ceux ayant une formation dans la production (- 4,3 points) que dans les services (- 3,5 points). Cela est dû au fait que les jeunes sortent plus souvent sans diplôme d’une spécialité de la production. Inversement, le secteur des services est celui qui embauche le plus les jeunes les moins diplômés : le taux d’emploi est proche de 40 % pour les non-diplômés et pour les diplômés du brevet. Les filles sont beaucoup plus nombreuses dans le secteur des services que dans la production (85 % contre 15 %). À niveau de diplôme donné, leur taux d’emploi est plus faible avec un diplôme de la production. Les garçons sont, eux, beaucoup plus nombreux à avoir suivi une formation dans la production que dans les services (74 % contre 26 %). De plus, leur situation d’insertion varie selon le diplôme. En 2013, les garçons sortant avec un CAP ont les mêmes chances d’avoir un emploi après une formation du secteur de la production que des services. Ceux ayant au moins le baccalauréat ont plus souvent un emploi après une formation du secteur de la production. C’est l’inverse pour les garçons sans diplôme ou avec seulement le brevet, qui ont plus souvent un emploi après une formation dans les services. Sept mois après la fin des études, les filles sont légèrement moins en emploi en 2013 que les garçons (64 % contre 66 %). Le moindre emploi des filles s’observe dans les deux secteurs de formation et pour tous les diplômes, à l’exception des titulaires d’un baccalauréat technologique.
L’étude mentionne également que le taux d’emploi sept mois après la fin des études dépend fortement non seulement du niveau de diplôme préparé mais aussi de sa spécialité. Par exemple, parmi les sortants de formation dans la production, le taux d’emploi des jeunes ayant un baccalauréat professionnel varie de 65 % pour la spécialité des technologies industrielles à 82 % dans la spécialité du bâtiment ou celle du génie civil.
L’enquête observe que pour une spécialité donnée, l’insertion peut être très favorable pour un niveau de diplôme et faible pour un autre. Ainsi, pour les formations en « Structures métalliques », le taux d’emploi est un des plus élevés pour les apprentis titulaires d’un BTS (87 %), alors que le baccalauréat professionnel dans la même spécialité a un des taux d’emploi les plus faibles parmi l’ensemble des titulaires d’un baccalauréat professionnel en production.
Elle fait le même constat parmi les spécialités des services. Deux spécialités ont des taux d’emploi nettement supérieurs à la moyenne : l’informatique (82 %) et la santé (85 %). La première offre des taux d’emploi supérieurs à la moyenne avec un BTS ou un diplôme plus élevé, mais forme peu de jeunes en deçà du BTS. La seconde offre des taux d’emploi plus favorables que la moyenne à partir d’un CAP.
Enfin, l’étude remarque que parmi l’ensemble des démarches effectuées pour trouver le poste que les jeunes occupent actuellement, reprendre contact avec son ancien employeur est la démarche la plus souvent citée (32 %). Viennent ensuite les candidatures spontanées (18 %), devant les relations personnelles (12 %) et l’inscription à Pôle Emploi (12 %). Pour les apprentis diplômés du seul brevet des collèges, les candidatures spontanées et l’inscription à Pôle Emploi constituent d’aussi bons moyens pour obtenir un emploi que la reprise de contact avec leur ancienne entreprise (respectivement 19 %, 18 % et 22 % des démarches ayant
abouti à un emploi). En revanche, pour les diplômés d’un BTS ou d’un diplôme plus élevé, la reprise de contact est de loin la démarche la plus fructueuse. Les filles ont plus recours à la candidature spontanée pour trouver un emploi que les garçons (22 % contre 16 %).