Angers, pour voir la vie en rose, Palmarès des villes vertes en France
S’appuyant sur près de 1500 critères collectés à travers des données publiques et de questionnaires déclaratifs remplis par les espaces verts des villes sélectionnés, l’Union nationale des entreprises de paysage (Unep) a publié les résultats du Palmarès des villes les plus vertes en France.
Pour aboutir à ce palmarès, une enquête a été réalisée auprès des 50 plus grandes villes de France (liste établie selon le nombre d’habitants, recensement INSEE, chiffres 2013), entre juin et novembre 2013.
Pour déterminer le classement, 5 grands critères de notation ont été établis :
1. l’importance du patrimoine vert accessible au public;
2. les efforts d’investissement de la commune en faveur du développement du végétal;
3. la préservation de la biodiversité;
4. la politique de gestion des déchets verts;
5. la promotion des parcs, jardins et espaces naturels en vue de dynamiser la vie locale ou d’attirer des touristes.
Ces critères ont été évalués à l’aune de 25 indicateurs, allant de la surface d’espaces verts à la part du budget communal dédiée aux aménagements paysagers, en passant par l’existence d’un plan « biodiversité » à l’échelle de la ville ou encore l’incitation au compost auprès des particuliers. La population et la superficie de chaque ville a été prise en compte, de manière à corriger les effets d’échelle.
Le score obtenu s’entend sur une base 100.
Sur l’ensemble des critères observés, les villes se situant au nord d’un axe Bordeaux-Lyon sont les plus engagées, qu’il s’agisse de développer le patrimoine vert urbain, de biodiversité ou de valorisation.
La région Pays de la Loire décroche la palme, s’arrogeant les 2 premières villes du classement : Angers et Nantes.
Angers, 1ère ville du Palmarès – © ville d’Angers
Angers, Nantes, Limoges : les 3 villes les plus vertes de France
N°1 de l’investissement
Championne de l’investissement, Angers consacre 5 % de son budget municipal à la création de nouveaux espaces paysagers et à l’amélioration des espaces verts existants. C’est 4 fois plus que la moyenne nationale.
Zéro pesticide et Éco-pâturage : la ville mise sur le végétal
Promotion du « zéro pesticide » auprès des particuliers, Maison de l’environnement, visites guidées... La ville développe son potentiel vert et sait le mettre en valeur.
Ville pionnière en matière d’éco-pâturage à grande échelle, Angers a choisi d’installer des vaches highland cattle et des baudets pour entretenir ses espaces verts.
Vive le patrimoine vert !
Avec 51 m2 d’espaces verts par habitant, les Angevins figurent parmi les citadins les mieux lotis de France : c’est 20 m2 de plus que la moyenne.
A Angers, le patrimoine vert représente près de 20% de la surface totale de la ville.
Gérer les déchets verts d’aujourd’hui et de demain
Consciente de l’enjeu que représente une meilleure gestion de ses déchets verts, Angers a mis en place un système de prêt de composteurs gracieux aux particuliers.
Mais la ville va plus loin, avec l’utilisation de paillages écologiques, de la technique « végéterre3 » ou encore la chaufferie bois : les déchets verts sont optimisés et les techniques alternatives encouragées.
Capitale verte Européenne 2013
« Biennale de la rose parfumée », « Folie des plantes »... : Nantes sait faire parler d’elle à travers un patrimoine vert qui lui a valu le titre de « Capitale verte Européenne 2013 ». La ville prend notamment grand soin de ses 133 arbres remarquables, une initiative encore peu suivie par les autres grandes villes de France.
La biodiversité à l’honneur
Outre ses 12 hectares de zone humide « Natura 2000 », la ville réalise un inventaire faune / flore « bioblizz » tous les ans. Cette démarche est une des plus poussées en la matière. Elle permet un suivi constant de l’impact de la ville sur le vivant.
L’aspect pédagogique est lui aussi mis en avant à travers le « parcours biodiversité » de la ville, une initiative originale pour informer la population de la richesse biologique qui l’entoure.
Des espaces verts aux petits soins !
Avec 98 € par habitant et par an, Nantes investit 2 fois plus que les autres grandes villes dans la préservation et le développement de son patrimoine vert.
La ville compte une moyenne de 34 m2 d’espaces verts par habitant. Ses 1 000 hectares de parcs et jardins couvrent 16 % de la surface de la ville, une proportion dont aucune autre métropole ne peut se targuer.
Construire et concevoir les Eco-quartiers de demain
Pour qu’il soit durable, le vert dans la ville doit s’inscrire dans le paysage urbain, dès la conception ou la rénovation des quartiers. Cet enjeu a été particulièrement bien intégré par la capitale des Pays de la Loire, à travers l’exemple de « L’Ile de Nantes », un quartier en prolongement du cœur historique et axé sur l’expérimentation d’une urbanisation durable et « verte ».
Préserver les arbres et végétaliser les façades
Avec 365 arbres classés recensés, Limoges est la ville la plus vertueuse de notre classement sur ce critère. Fervente défenseuse du vert, la ville a mis en place un dispositif d’incitation des particuliers à la végétalisation des façades, un exemple de démarche originale parmi d’autres : ruches urbaines, installation d’un pollinarium pour prévenir les allergies... La capitale du Limousin montre l’exemple !
Du vert pour toutes et tous
Parce que l’accès au végétal est un besoin vital pour l’ensemble de la population, il ne doit pas se confiner qu’à certains quartiers. C’est en tout cas ce que la ville de Limoges prône à travers son investissement dans des zones de loisirs « vertes » aux portes de quartiers populaires (ZAC Saint-Lazare).
En 30 ans, 200 nouveaux hectares d’espaces verts ont été aménagés. Fait remarquable : Limoges se retrouve souvent en tête des classements portant sur la sécurité des biens et des personnes. Le vert adoucirait-il les mœurs ?
Budget espaces verts : une ville modèle !
100 € par habitant : c’est la somme que Limoges consacre à ses espaces verts chaque année, dont 25% pour la création ou l’aménagement de nouveaux espaces. C’est le ratio le plus élevé de France, preuve d’une véritable volonté de la part de la municipalité d’offrir à ses citoyens un cadre de vie hors du commun.
Les effets de cette politique sont d’ailleurs visibles à travers le patrimoine vert, puisque chaque Limougeaud jouit de 52 m2 d’espaces verts en moyenne. Les espaces verts représentent ainsi près de 10% de la surface de la ville.
Célébrer le vert sous toutes ses formes
Ateliers pédagogiques, foire aux plantes, Fête du printemps, « un dimanche au jardin »... La ville mise sur des citoyens informés et mobilisés autour de son patrimoine végétal.
Des initiatives qui montrent également que le « tourisme vert » n’est pas l’apanage des campagnes !
D’une manière générale les enseignements de l’enquête montrent qu’à quelques rares exceptions, l’investissement dédié à la création de nouveaux parcs et jardins reste faible en comparaison d’autres projets d’investissement : il représente en moyenne 1,2 % du budget des 50 plus grandes villes de France, avec une fourchette allant de 0,1%... à 5% (Angers).
Néanmoins l’accès des urbains au végétal est en progression. Les Français disposent en moyenne de 31 m2 d’espaces verts (et jusqu’à 200 m2 à Besançon !), et les municipalités dépensent chaque année près de 50 € par habitant pour l’entretien et la création.
Le « patrimoine vert » ne se limite plus aux parcs et jardins : la nature sous toutes ses formes s’invite au cœur de la cité (arbres classés, toitures végétales, trames vertes...). Même les villes de grande taille accordent une place privilégiée au vert, qui s’étend à travers éco-quartiers, zones humides et ceintures vertes.
Ex. : hortillonnages d’Amiens
Le végétal est devenu un véritable axe stratégique de dynamisme et de promotion pour certaines villes, qui n’hésitent pas à organiser des festivals (Fête du Printemps...), des visites guidées, et multiplient les participations aux concours et manifestations nationales, telles que les Victoires du Paysage.
Afin de rendre leur patrimoine vert encore plus proche et accessible pour le grand public, certaines villes comme Lille, Lyon, Metz ou encore Paris participent à l’appli « City Gardens » (Une seule application dédiée pour toutes les informations pratiques sur les bois, parcs, squares et jardins : comment s’y rendre, quels équipements y trouver, l’historique du lieu et bien d’autres choses encore). D’autres créent des potagers pédagogiques dans les écoles. A noter le cas particulier d’Angers, dont les alentours abritent le plus grand parc d’attraction végétal au monde : Terra Botanica.
Enfin, l’écologie est une deuxième nature pour une minorité significative de grandes villes, qui se sont converties à une démarche globale en la matière : ruches urbaines à Bordeaux et Paris, éco-pastoralisme à Angers, prêt de composteurs aux particuliers à Brest et Lyon, tri des déchets verts généralisé à Nancy... sans compter que plus de la moitié des villes interrogées disposent d’une plateforme de compostage.