Quantcast
Channel: Le blog de l'habitat durable
Viewing all articles
Browse latest Browse all 2312

Les ‘’Pinocchio’’ du Développement Durable 2013 : Veolia, Areva et Auchan…

$
0
0
Les ‘’Pinocchio’’ du Développement Durable 2013 : Veolia, Areva et Auchan…

Les ‘’Pinocchio’’ du Développement Durable 2013 : Veolia, Areva et Auchan…

Suite au lancement du vote du public le 15 octobre dernier, Les Amis de la Terre, en partenariat avec Peuples Solidaires - ActionAid France et le Centre de Recherche et d'Information pour le Développement (CRID), ont mis fin au suspense lors de la cérémonie de remise des Prix Pinocchio ce soir à La Java (Paris). Cette année, un nombre impressionnant d'internautes se sont mobilisés pour désigner leurs lauréats parmi les entreprises nominées : plus de 41 000 votes au total, soit plus du double des années précédentes. Veolia, Areva et Auchan sont les grands vainqueurs de l’édition 2013.

Les ‘’Pinocchio’’ du Développement Durable 2013 : Veolia, Areva et Auchan…

Veolia a reçu le Prix Pinocchio dans la catégorie « Une pour tous, tout pour moi » ( « Une pour tous, tout pour moi ! » : prix décerné à l’entreprise ayant mené la politique la plus agressive en terme d’appropriation, de surexploitation ou de destruction des ressources naturelles. Les deux autres nominés étaient Total et la Société Générale). Avec 39 % des votes, pour l’implication de Veolia dans des projets de privatisation de l'eau en Inde, en particulier à Nagpur. Alors que la multinationale se présente en héros apportant l'eau aux pauvres, sur le terrain, les échos sont bien différents : augmentation des tarifs, opacité des contrats de partenariat public-privé, retard des travaux, conflits avec les villageois et les élus locaux. Si Veolia semble réussir à retirer des profits de ces projets, l'eau, quand elle arrive jusqu'aux populations, est toujours livrée en camion-citerne...

La réponse de Veolia...

Les ‘’Pinocchio’’ du Développement Durable 2013 : Veolia, Areva et Auchan…

Dans la catégorie « Plus vert que vert » (« Plus vert que vert » : prix décerné à l’entreprise ayant mené la campagne de communication la plus abusive et trompeuse au regard de ses activités réelles. Les deux autres nominés étaient BNP Paribas et Air France.) Areva remporte haut la main le Prix Pinocchio avec 59 % des votes. Il faut dire que la multinationale du nucléaire avait osé l'inimaginable : ouvrir « Urêka », un musée à la gloire des mines d'uranium, et ce, sur le site d'anciennes mines du Limousin qui ont laissé un lourd passif environnemental et sanitaire. « Entrez dans l'aventure de l'uranium », propose ainsi Areva, sans aucun complexe par rapport aux graves impacts sociaux et environnementaux que continuent d'avoir ses mines d'extraction d'uranium dans le monde entier, notamment au Niger et peut-être bientôt sur le territoire des Inuits.

Les ‘’Pinocchio’’ du Développement Durable 2013 : Veolia, Areva et Auchan…

Enfin, avec 50 % des votes, le Prix Pinocchio de la catégorie « Mains sales, poches pleines » (« Mains sales, poches pleines » : prix décerné à l’entreprise ayant mené la politique la plus opaque au niveau financier (corruption, évasion fiscale, etc.), en termes de lobbying, ou dans sa chaîne d'approvisionnement. Les deux autres nominés étaient Alstom et Apple.) Un prix décerné à Auchan. Le numéro 2 de la grande distribution en France refuse de reconnaître sa responsabilité et de participer à l'indemnisation des victimes de l’effondrement des usines textiles du Rana Plaza au Bangladesh, alors que des étiquettes de ses vêtements ont été retrouvées dans les décombres de cet accident qui a fait 1133 morts et encore plus de blessés, essentiellement des femmes. Auchan a admis qu’une partie de sa production y avait été sous-traitée de manière informelle et s’en dit victime. Or les entreprises donneuses d’ordre, comme Auchan, imposent à leurs fournisseurs des conditions intenables qui favorisent le phénomène de sous-traitance informelle.

Communications officielles d’Auchan sur le sujet, notamment le 23 mai 2013 et le 12 juillet 2013.

Dénonçant de nombreuses violations des droits des peuples et de l'environnement, les Prix Pinocchio ont su gagner en importance depuis leur création en 2008, et contribuer ainsi à faire pression sur les entreprises pour qu'elles changent leurs pratiques.


Juliette Renaud, chargée de campagne sur la Responsabilité sociale et environnementale des entreprises aux Amis de la Terre, commente : « Cette année, les Prix Pinocchio interviennent au moment même où une proposition de loi sur le devoir de vigilance des multinationales est déposée à l'Assemblée Nationale. C'est un premier aboutissement du combat mené de longue date par la société civile, notamment Les Amis de la Terre, Peuples Solidaires et le CRID. Nous espérons vivement que les parlementaires et le gouvernement sauront maintenant résister aux pressions des lobbies et que cette loi sera votée et mise en œuvre rapidement, ouvrant enfin la voie à la reconnaissance de la responsabilité légale des maisons-mères des multinationales sur leurs filiales et sous-traitants ».

Une proposition de loi sur le devoir de vigilance des sociétés-mères et des entreprises donneuses d’ordre, a été déposée par les députés du groupe Socialiste, à l’initiative de Dominique Potier et Philippe Noguès.

Cette proposition de loi est le fruit d’un long travail de fond, réalisé depuis le début de la législature avec l’aide d’une plateforme d’ONG, d’acteurs de la société civile et de juristes, dans le cadre du Cercle de réflexion parlementaire pour la responsabilité sociétale des multinationales.

Elle vise à co-responsabiliser les sociétés-mères et les entreprises donneuses d’ordre dans les cas de violation des droits humains ou de catastrophe environnementale commis par leurs filiales et sous- traitants, en introduisant une obligation de moyen en matière de prévention de ces dommages. Cette proposition transcrit des engagements pris par la France au niveau de l’ONU et de l’OCDE.

Après la catastrophe humaine survenue dans l’usine Rana Plaza au Bangladesh, il faut éviter que des entreprises françaises soient à nouveau impliquées, directement ou indirectement, dans des drames similaires. Il faut également protéger le tissu économique de nos territoires : tout comme il existe un dumping social, il existe un dumping sur les droits humains et sur les normes environnementales, néfaste pour nos entreprises et particulièrement pour nos PME.

Ce texte a vocation à être soumis pour consultation aux membres de la plateforme d’actions globales pour la RSE, placée au sein du Conseil Général à la Stratégie et à la Prospective (CGSP), et à être proposé au débat parlementaire dans les meilleurs délais.

Pour Fanny Gallois, responsable des campagnes à Peuples Solidaires-ActionAid France, « ces Prix sont un moyen de faire entendre la voix de celles et ceux qui partout dans le monde souffrent des impacts négatifs des activités des multinationales et luttent pour le respect de leurs droits. Il est temps d’agir et de mettre fin à l’impunité dont bénéficient les multinationales qui refusent d’assumer leurs responsabilités vis-à-vis des populations ».


Cette année, les Prix Pinocchio étaient organisés en partenariat média avec Basta !, l'Observatoire des Multinationales et la Radio Monde Réel, qui ont publié des articles d'éclairage et des interviews sur chacun des nominés.

LAUREATS 2012 : Lesieur, Boloré et Aréva


Viewing all articles
Browse latest Browse all 2312

Trending Articles