La combustion des énergies fossiles correspond à 80 % des émissions de CO2 dans le monde.
Le Service de l’observation et des statistiques (SOeS) du Commissariat Général au développement Durable a publié une étude sur les émissions de CO2 dues à la combustion des énergies fossiles dans le monde pour l’année 2011.
L’étude fait paraître que la combustion d’énergie est responsable de 80 % des émissions de CO2 dans le monde.
Ainsi, elle montre qu’en 2011, les émissions dues à la combustion d’énergie continuent d’augmenter, mais à un rythme nettement plus faible que l’année précédente : + 2,7 %, contre + 5,3 % en 2010. Elles atteignent ainsi un niveau record de 31,3 milliards de tonnes de CO2 (Gt CO2). Cette hausse résulte d’évolutions contrastées. Les émissions croissent fortement dans les pays hors de l’annexe I (+ 5,8 %), notamment en Chine (+ 9,7 %). À l’inverse, elles diminuent dans les pays de l’annexe I (- 0,8 %) tels que les États-Unis (- 2,6 %). Rapportées au PIB, ces émissions reculent dans la plupart des pays, entraînant une baisse de 1,0 % au niveau mondial. Cependant, rapportées à la population, elles progressent de 1,6 % dans le monde. En particulier, les émissions par habitant de la Chine ont triplé au cours des vingt dernières années. En 2011, elles s’élèvent ainsi à 5,9 t CO2/habitant : c’est plus qu’en France (5,0 t CO2/ habitant), mais près de trois fois moins qu’aux États- Unis (16,9 t CO2/habitant).
Le rapport du SOeS explique que les émissions de CO2 dues à l’énergie dans le monde augmentent de 2,7 % en 2011.
Il révèle qu’en 2011, les émissions mondiales de CO2 dues à la combustion d’énergie s’élèvent à 31,3 milliards de tonnes (Gt CO2). Elles augmentent de 2,7 % par rapport à l’année précédente (contre + 5,3 % en 2010).
Les émissions mondiales de CO2 dues à la combustion d’énergie sont désormais supérieures de 49 % à celles de 1990, année de référence pour le protocole de Kyoto. Sur la même période, la production mondiale d’énergie primaire a augmenté dans les mêmes proportions. La structure du bouquet énergétique mondial a aussi évolué sensiblement. La part du pétrole a reculé de cinq points et celle du nucléaire d’un point, au profit du charbon (+ 4 points) et du gaz naturel (+ 2 points). La part des énergies renouvelables est restée stable. En 2011, les combustibles fossiles émetteurs de CO2 (pétrole, charbon et gaz naturel) représentent ainsi 82 % du bouquet énergétique. Le reste est constitué d’énergies non émettrices de CO2 : des énergies renouvelables (13 %) et de l’électricité d’origine nucléaire (5 %).
Ensuite l’étude se porte par rapport à 1990, en expliquant que les émissions ont légèrement diminué dans les « pays de l’annexe I »(- 3,9 %) alors qu’elles ont considérablement augmenté dans les « pays hors de l’annexe I » (+ 161 %). ( L’annexe I de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), signée en 1992, comporte 42 pays. Il s’agit des pays développés, de la Russie et des pays d’Europe centrale et orientale « en transition vers une économie de marché ». La Chine et l’Inde ne font pas partie des pays de l’annexe I.)
De plus, l’étude mentionne que dans ces derniers, 60 % de la hausse des émissions depuis 1990 provient de la progression de la consommation de charbon. En effet, certains pays comme la Chine et l’Inde, qui disposent d’importantes réserves de ce combustible fortement émetteur de CO2, l’ont utilisé pour satisfaire leurs besoins croissants en énergie. Les pays hors de l’annexe I sont aujourd’hui à l’origine de plus de la moitié des émissions mondiales : 54 %, contre 43 % pour les pays de l’annexe I. La part restante provient des « soutes internationales », c'est-à-dire du trafic international aérien et maritime, dont les émissions ont crû de 80 % entre 1990 et 2011.
Par ailleurs, le rapport stipule que plus du quart des émissions mondiales incombent à la Chine (26 %), de loin le premier pays émetteur devant les États-Unis (17 %).
Dans l’Union européenne (UE) à 27, les émissions reculent de 3,4 % en 2011, effaçant complètement la hausse de 3,0 % de l’année précédente. Les deux tiers de cette baisse sont imputables à trois pays : le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne. Elle s’explique par la douceur exceptionnelle des températures en 2011 comparées à 2010, où l’hiver avait été au contraire particulièrement rigoureux. Ainsi, la diminution des besoins de chauffage des bâtiments s’est accompagnée d’un recul de la consommation d’énergie primaire dans l’UE à 27 (- 3,6 %). Toutefois, l’utilisation accrue du charbon dans le mix primaire (+ 1 point) a légèrement contrebalancé cette baisse.
Le rapport du SOeS poursuit et cite que l’intensité d’émission de CO2 par rapport au PIB baisse de 1,0 %
La quantité de CO2 émise par unité de PIB, appelée intensité d'émission de CO2 par rapport au PIB, poursuit une tendance baissière au niveau mondial (- 1,0 % en 2011). Elle est désormais de 446 tonnes de CO2 par unité de PIB, soit une diminution de près d’un quart par rapport à 1990. En effet, entre 1990 et 2011, les émissions mondiales de CO2 se sont amplifiées de moitié : c’est moins que la production de richesse qui a quasiment doublé, mais plus que la population qui a progressé d’un tiers.
Cette baisse de l’intensité énergétique s’observe dans la plupart des pays. Les exceptions concernent notamment certains grands producteurs mondiaux de pétrole comme l’Arabie Saoudite (+ 50 %), l’Iran (+ 20 %) ou le Brésil (+ 13 %). En Chine, la quantité de CO2 émise par unité de PIB a été divisée par trois depuis la transition économique amorcée à la fin des années 1970. En Russie, quatrième émetteur mondial, elle a été réduite de moitié depuis 1990. À l’intérieur de l’UE à 27, elle a chuté de plus de 60 % en Pologne, en Slovaquie, en Roumanie et dans les pays baltes au cours de la même période. Dans l’ensemble de ces pays, la réduction de l’intensité d’émission de CO2 par rapport au PIB découle principalement de l’amélioration des procédés de l’industrie lourde et du développement de secteurs d’activités moins consommateurs d’énergie. Néanmoins, elle y reste parfois élevée : environ 780 t CO2/unité de PIB en Chine et en Russie, contre 446 t CO2/ unité de PIB en moyenne dans le monde. En revanche, dans l'UE à 27, elle est relativement faible : 251 t CO2/unité de PIB, en baisse de 5 % en 2011. Cette diminution est deux fois plus forte en France (- 10 %).
Avec 168 t CO /unité de PIB, notre pays affiche le deuxième meilleur taux de l'UE à 27, derrière la Suède où le nucléaire et l’hydraulique sont tous deux très développés également.
Enfin, le rapport enchaine et fait observer un rapport de 1 à 20 du niveau des émissions par habitant de l’Afrique aux États-Unis,
En 2011, au niveau mondial, les émissions de CO2 rapportées à la population sont de 4,5 t CO2/habitant, en hausse de 1,6 % sur un an. Cette évolution est portée par la progression dans les pays hors de l’annexe I (+ 4,4 %). Cependant, les émissions par habitant y restent trois fois plus faibles que dans les pays de l’annexe I.
Au sein du groupe des « BRICS » (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), les émissions par habitant présentent des évolutions contrastées et des niveaux hétérogènes. Par rapport à 1990, le ratio d’émission par habitant a presque triplé en Chine. En 2011, il s’élève à 5,9 t CO2/ habitant, dépassant le niveau de la France (5,0 t CO2/habitant) depuis 2010. En Inde et au Brésil, il a nettement augmenté par rapport à 1990, mais reste comparativement faible (1,4 et 2,1 t CO2/habitant respectivement). À l’inverse, ce ratio est élevé en Afrique du Sud (7,3 t CO2/habitant), où le charbon est très utilisé, et surtout en Russie (12 t CO2/habitant), où la consommation d’énergie par habitant demeure élevée. Dans ce dernier pays, les émissions par habitant avaient chuté d’un tiers pendant la décennie 1990. Depuis le tournant des années 2000, elles se redressent progressivement.
En 2011, un habitant de l'UE à 27 a émis en moyenne 7,0 t CO2, soit 18 % de moins qu'en 1990. Cette baisse est essentiellement due aux restructurations industrielles dans les années 1990 dans les pays d’Europe centrale et orientale, à l’instar de la Lituanie (- 54 %) et de la Roumanie (- 47 %). En effet, entre 1990 et 2011, les émissions de CO2 par habitant dans les nouveaux États membres ont reculé de
27 %, contre 15 % dans l'ex-UE à 15. Avec 5,0 t CO2, un Français émet donc nettement moins en moyenne qu’un habitant des autres pays européens. La combustion d’énergie qu’il engendre émet surtout trois fois moins de CO2 qu’un habitant des États-Unis (17 t CO2).