Pour ces 100 ans, le Parc des Expositions de la Porte de Versailles se renouvelle
Le 18 novembre Viparis, filiale à 50/50 d’Unibail-Rodamco et de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris a présenté son projet de modernisation du Parc des expositions de la Porte de Versailles.
Ce programme de travaux de 500 millions d’euros viendra fêter les 100 ans de cet équipement urbain de l’ouest parisien.
C’est donc avec la présence de Jean Pistre, concepteur du plan masse que le voile a été ôté sur le vaste projet de rénovation du Parc des expositions. Trois autres architectes porteront leurs griffes sur cette opération : Dominique Perrault, Christian de Portzamparc et Jean Nouvel.
Photo 1 : © Valode & Pistre - Vue aérienne du parc modernisé
Cette nouvel agencement qui comportera notamment la tour Triangle, projet urbanistique controversé, devra notamment attirer de grandes manifestations internationales sans augmenter les nuisances, tout en s'intégrant mieux à la vie du quartier, c'est le double enjeu du chantier de la rénovation du Parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris, qui durera 10 ans. L’ambitieux projet représente un investissement de 497 millions d'euros pour la société Viparis (détenue à 50/50 par la Chambre de commerce et d'industrie de Paris Ile-de-France et la société foncière Unibail-Rodamco). Déjà exploitante du parc, elle versera désormais une redevance annuelle de 16 millions d'euros à la Ville de Paris (en hausse de 27 %).
Doté d'infrastructures vieillissantes, le plus vaste parc d'expositions de centre-ville d'Europe, né en 1923, est en concurrence, à l'échelle européenne, avec les dynamiques villes allemandes de Munich ou Hanovre, qui attirent des salons et foires professionnelles d'envergure. Il ne peut donc pas se permettre de fermer, et continuera à accueillir quelque 160 évènements par an, pendant ces travaux, avant de tenter de passer à la vitesse supérieure. "Notre objectif est d'accueillir beaucoup plus de grands congrès qui traditionnellement ne venaient pas à Paris, car leurs retombées économiques, notamment en termes d'hébergement, de transports, de restauration, sont très importantes", a déclaré Renaud Hamaide, directeur général de Viparis. L'activité générée a été chiffrée à 3,2 milliards d'euros pour l'Ile-de-France en 2009.
Une vaste opération de rénovation et de réorganisation, les pavillons mais aussi les circulations, les niveaux topographiques, la signalétique, la logistique, le stationnement et les espaces extérieurs seront entièrement reconsidérés. Le plan masse, élaboré par l’agence Valode & Pistre qui a conçu les halls 4 et 5 prévoyera « une vaste place de 7 000 m2 qui sera aménagée à l’entrée principale du parc. Elle sera surmontée d’un gigantesque anneau de 50 m de diamètre, en inox polymiroir, qui servira de repère et orientera les visiteurs», a précisé Jean Pistre. La séparation des flux piétons et logistiques facilitera l’appropriation du site par le grand public. L’entrée redessinée, deviendra une vaste place centrale, lieu de rendez-vous avec son banc circulaire de 60 mètres de long surmonté d'un anneau accueillant un écran led, où défileront les informations.
Deux grandes allées traversantes seront créées. Les cheminements piétons seront ponctués de jardins pédagogiques, éphémères ou partagés, de parcours sportifs, courts de tennis, kiosques, services et commerces. Une bande verte de 1,7 km ceinturera le parc, masquant la vue des zones logistiques aux riverains.
Le parc des expositions se veut donc un espace "à vivre pour tous", exposants et organisateurs mais aussi riverains et visiteurs, invités à déambuler dans "de grandes allées piétonnes, paysagées et animées, qui offriront un lieu de promenade, déconnecté de la logistique", comme l'a affirmé l'architecte Jean Pistre. Une "ceinture verte" de 1,7 km verra le jour avec des buttes paysagères visant à masquer le va-et-vient des camions, relégués à l'arrière des bâtiments. Au total, 72.000 m² d'espaces plantés seront réalisés avec des jardins ouverts aux riverains du 15ème arrondissement de Paris et des communes de Vanves et Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine).
« Ce projet est l’occasion de repenser une stratégie environnementale », poursuit Jean Pistre. Le site offrira 52 000 m2 de toitures végétalisées, 9 400 m2 de panneaux photovoltaïques, 33 cheminées solaires. Viparis recourra aussi à la géothermie. Objectif visé : réduire la consommation énergétique de 30% d’ici à 2020.
Quatre cabinets d'architectes de renom, Jean Nouvel, Christian de Portzamparc, Dominique Perrault et Valode et Pistre, ont été chargés d'habiller" ou de "réinterpréter" les façades des 8 pavillons existants (ramenés à 7), qui offriront une surface d'exposition modernisée de 216.000 m². La coordination d’ensemble étant assurée par Valode & Pistre.
Le cabinet Valode et Pistre s'est vu confier la rénovation du vaste pavillon 7. Emblématique de "l'architecture nommée, à juste titre, brutaliste", a plaisanté Jean Pistre - sa structure en béton armé lui a valu le surnom de "blockhaus" -, il verra sa façade agrémentée de larges baies vitrées et d'une "résille de béton". Enfin, le hall 7 accueillera au dernier niveau un centre de congrès de 5 200 places assises, « le plus haut et le grand d’Europe », selon Renaud Hamaide.
Un hôtel de 440 chambres, le long de l’avenue de la Porte de la Plaine, et un restaurant gastronomique, sous la houlette de Guy Martin, chef étoilé du Grand Véfour, complètent ce programme.
Sur la façade du hall 1, Dominique Perrault met en place un voile de métal doré qui pourra être tissé avec des LEDS. Ce pavillon, le plus grand du site, a déjà été amputé de 6 000 m2 pour permettre l’implantation de la tour Triangle, dessinée par Herzog & de Meuron avec Valode et Pistre comme architecte d’exécution. De part et d’autre d’une frise dans la partie médiane, elle sera constituée d’une succession de panneaux métalliques opaques et d’un ensemble de lignes formant filtre, devant un ensemble vitré.
Christian de Portzamparc signe la façade commune des halls 2 et 3 qui seront démolis puis reconstruits.
Jean Nouvel ajoutera au pavillon 6 un auvent triangulaire d'où tomberont des rais de lumière colorés délivrant des messages et publicités. L’architecte a imaginé un auvent triangulaire, support d’une multitude de journaux « lumineux » verticaux qui se déploiera lorsque le hall 6 accueillera une manifestation.