Lancement de l’outil Ecomobilité Effinergie
Présenté en avril 2013, le premier outil de calcul de la consommation d’énergie et
des émissions de CO2 des déplacements liés à l’usage d’un bâtiment vient d’être lancé par le Collectif Effinergie.
Ainsi après une phase de test, Effinergie lance la version finale de l’outil Ecomobilité Effinergie en partenariat avec le CSTB et avec le soutien de l’association Qualitel et de la Caisse des Dépôts et Consignations. Cet outil permet d’évaluer le « potentiel d’écomobilité » d’un bâtiment. Il vise à faire prendre conscience de l’importance des consommations d’énergie engendrées par les déplacements des utilisateurs d’un bâtiment.
Ce potentiel d’écomobilité est simplement évalué à partir des distances de déplacement, des pourcentages de chaque mode de transport utilisé (voiture, transport en commun, modes doux…) et de la consommation d’énergie liée à chaque mode.
Cette version finale de l’outil intègre plusieurs modifications suggérées par les utilisateurs et des nouveautés comme la possibilité de situer le potentiel de mobilité sur une échelle de référence ou encore l’outil « Utilisateur Avancé » qui permet de connaitre et de modifier les hypothèses retenues pour le calcul.
Le Collectif Effinergie a développé les labels de performance énergétique pour les bâtiments neufs et rénovés. Ces labels définissent une valeur de consommation d’énergie à ne pas dépasser pour les 5 usages de l’énergie réglementés par le Code de la Construction et de l’Habitation (chauffage, eau chaude, ventilation, climatisation, éclairage et auxiliaires).
Cependant, ces usages ne représentent qu’une partie de la consommation totale d’énergie. Pour un bâtiment, l’énergie est également consommée par la construction en elle-même (énergie grise) par les usages mobiliers (électroménager, informatique ….), et aussi par les déplacements des habitants.
Les labels développés par Effinergie permettent de mettre en avant un bâtiment efficace sur le plan énergétique mais ne permettent pas de valoriser la situation géographique de ce bâtiment. Son emplacement est pourtant très important puisqu’il impacte directement les consommations liées aux modes de transport utilisés par les occupants et les utilisateurs du bâtiment.
Formulaire
Le formulaire permet de saisir les informations concernant le bâtiment, les occupants et le contexte d’implantation du bâtiment dans son environnement.
Les différentes étapes de saisies sont réparties selon les quatre thèmes suivants :
- Le contexte Urbain et les réseaux de transport existants.
- Le bâtiment d’étude et sa parcelle.
- Les occupants.
- Les distances vers les destinations clefs.
1. Le contexte urbain et les réseaux de transport existants
Cette partie permet à l’utilisateur de définir l’environnement d’implantation du bâtiment. Les données statistiques utilisées sont issues d’Enquêtes Nationales Transport et Déplacements (ENTD).
Commune
L’utilisateur rentre ici la ville dans laquelle se situe le projet. Un moteur de recherche permet de générer des propositions et de retenir la bonne orthographe.
La localisation du projet permet d’obtenir les données concernant le zonage urbain. Ces données sont utilisées pour calculer la répartition modale des déplacements et les distances cumulées des déplacements selon les différents modes de transports.
Les impacts spécifiques de chaque mode de transport sont ensuite affectés à cette répartition kilométrique.
Le classement en zone d’aire urbaine est issu de la méthode employée dans les Enquêtes Nationales Transports Déplacements. Les aires urbaines sont définies à partir du recensement de la population en 1999.
Contexte Urbain
Le nom de la commune permet d’obtenir une valeur par défaut pour le contexte urbain. L’utilisateur peut le modifier s’il le souhaite.
Le contexte urbain correspond à la localisation du bâtiment ou du logement dans l’environnement urbain.
- Ville & Centre
- Banlieue
- Périphérie
- Rural
Accessibilité du site par les Modes Doux et Transports en commun
L’utilisateur évalue l’accessibilité du site par les modes doux et par les transports en commun. Il peut sélectionner « Bon », « Moyen », ou « Mauvais ».
Proximité au réseau de transport en commun
L’utilisateur peut entrer des informations qualitatives sur le contexte urbain du bâtiment ou du logement. Ces informations ne sont pas utilisées pour le calcul.
L’information saisie ici par l’utilisateur sera utilisée dans le cadre d’une réflexion pour valoriser des indicateurs qualitatifs qui permettraient d’améliorer le calcul du potentiel d’éco-mobilité du bâtiment.
2. Le projet étudié et sa parcelle
L’utilisateur renseigne ici certaines caractéristiques du bâtiment ou du logement et de la parcelle.
Ces informations permettent d’agréger les impacts des déplacements de l’ensemble des habitants et de les calculer pour celui-ci dans son ensemble ou en les ramenant à une surface de référence.
Typologie de bâtiment
Cette case permet de renseigner l’usage du bâtiment : Maison, logements collectifs, tertiaire de type bureaux, école, collège, lycée ou enseignement supérieur.
Surface du bâtiment ou du logement
L’utilisateur renseigne ici la surface habitable du bâtiment ou du logement étudié et le nombre de logements étudiés (s’il y en a plusieurs). Il peut également indiquer une autre surface de référence s’il souhaite obtenir le résultat en fonction de cette surface (SHON-RT, surface de plancher…)
Ces données sont utilisées :
pour estimer le nombre d’habitants du bâtiment ou du logement si celui-ci est n’est pas connu par l’utilisateur, et pour exprimer les résultats d’impacts environnementaux par m².
Aménagements spécifiques au bâtiment et sa parcelle
L’utilisateur peut entrer ici des informations qualitatives sur les aménagements spécifiques du bâtiment favorisant son potentiel d’éco-mobilité.
Ces informations ne sont pas utilisées pour le calcul.
3. Les occupants
Les déplacements des occupants d’un bâtiment ou du logement sont fonction de leur classe d’âge. Cette information est donc importante pour évaluer le nombre et l’impact des déplacements.
Selon le niveau d’information disponible sur les occupants, quatre méthodes sont proposées. L’utilisateur choisit la méthode retenue en cochant la case correspondante.
Les quatre méthodes de définition des occupants utilisent des données différentes et effectuent si nécessaire des estimations. Les niveaux de précisions sont donc variables.
Le nombre total d’occupants du bâtiment ou du logement
L’utilisateur dispose du nombre d’occupants du bâtiment ou du logement mais n’a pas d’élément complémentaire. Si l’utilisateur rentre cette information, une répartition par classe d’âge est alors estimée à partir des données statistiques de la population française.
Le type de logement disponible et leur nombre
L’utilisateur connait le nombre de logements, leur nature et leur surface moyenne mais ne dispose pas d’information complémentaire sur les occupants.
Les règles de calcul Th-BCE utilisée pour la Réglementation thermique 2012 permettent de déterminer à parti de la surface moyenne d’un logement, le nombre d’occupants de ce logement. La répartition par classe d’âge est réalisée de manière automatique en s’appuyant sur des données statistiques.
La surface totale du bâtiment ou du logement
L’utilisateur connait uniquement la surface du bâtiment ou du logement.
Le nombre d’occupants est déterminé à partir d’une répartition statistique nationale d’occupants par m² de surface habitable. Cette répartition prend en compte la typologie du bâtiment, individuel ou collectif. La répartition par classe d’âge est réalisée de manière automatique en s’appuyant sur des données statistiques.
La répartition par classe d’âge
L’utilisateur connait le nombre d’occupants du bâtiment ou du logement et leurs caractéristiques. Il s’agit du niveau de description le plus élevé, lorsque l’utilisateur peut obtenir des informations précises sur les utilisateurs. Aucune estimation n’est réalisée et les calculs obtenus ont le meilleur niveau de précision.
4. Les distances vers les destinations clefs
L’objet de cette section est de préciser les distances du bâtiment vers les destinations principales des occupants dans leur mobilité locale quotidienne.
Les distances clefs sont calculées à partie de données statistiques issues de l’enquête nationale transports. Ces distances varient en fonction du le zonage urbain.
L’utilisateur peut saisir les distances précises en s’appuyant sur les caractéristiques du lieu d’implantation du bâtiment en utilisant un système d’information géographique grand public tel que Google Maps ou Mappy.
Les résultats
Une fois l’ensemble des informations saisies dans le questionnaire, l’utilisateur peut directement connaitre les impacts potentiels concernant la consommation en énergie primaire (en kWh/m².an) et les émissions de gaz à effet de serre (en kgeqCO2/m².an).
Il obtient également les résultats en kWh/personne et en kWh/logement (pour les bâtiments à usage d’habitation) pour les consommations d’énergie et en kgeqCO2/personne et en kgeqCO2/logement (pour les bâtiments à usage d’habitation) pour les émissions de gaz à effet de serre.
Enfin, deux graphiques permettent de visualiser la répartition des distances parcourues réparties en fonction de leur part modale en % et en km/jour.
Les données utilisées
L’outil permet de déterminer conventionnellement les distances globales parcourues par les occupants du bâtiment ou du logement, auxquelles sont affectées des parts modales. Pour cela, il utilise des données issues de l’Enquête Nationale Transports et Déplacements et des Enquêtes Ménages-Déplacements.
Le calcul des impacts de ces déplacements nécessite l’utilisation de données environnementales spécifiques à chaque mode de transport. Si la disponibilité de ces données est souvent problématique, les coefficients de conversions kilomètres parcourus/énergie primaire et kilomètres parcourus/émission de gaz à effet de serre sont disponibles pour la majorité des modes de transports.