Un audit énergétique avant la prise de décision dans le cadre de la réalisation de travaux énergétiques …
Si dans l'étude établie par l'Association Energies et Avenir montre que le remplacement d'un système chauffage/refroidissement peut atteindre des gains énergétiques jusqu'à 50 %, il est primordial de faire réaliser un audit énergétique.
Véritable outil d’aide à la prise de décision, un guide pour établir un audit énergétique publié par l’Ademe précise le contenu et les modalités de réalisation de ces études qui seront effectuées par des prestataires techniques extérieurs à l’entreprise ainsi que les modalités d’accompagnement du maître d’ouvrage bénéficiaire pour la mise en œuvre des préconisations.
Car la réalisations d’un audit devra permettre de dresser une proposition chiffrée et argumentée de programmes d’économie d’énergie cohérents avec les objectifs du Grenelle de l’Environnement et amener le maître d'ouvrage à décider des investissements appropriés.
L’audit s’attache à l’existant mais peut conduire à recommander des études complémentaires pour une modification structurelle importante de l’enveloppe ou d’équipements (étude de faisabilité visant à introduire des énergies renouvelables par exemple). Ainsi le maître d’ouvrage sera en mesure de décider le programme des interventions que nécessite son (ses) bâtiment(s) pour améliorer sa (leur) performance énergétique.
L’Etat des lieux :
Chaque bâtiment fera l'objet d'un examen approfondi en vue de recueillir les éléments nécessaires à la réalisation des phases suivantes de l’audit énergétique1.
L’état des lieux comprend :
− Le recueil des informations disponibles auprès du maître d’ouvrage et /ou du gestionnaire de l’établissement (factures, plans de bâtiments, schémas des réseaux électrique et de fluides, données de suivi énergétique, abonnements et contrats d’exploitation, livret de chaufferie).
− La caractérisation des locaux en fonction des facteurs climatiques extérieurs et intérieurs des bâtiments (données météo locales, organisation du site, zonage climatique et utilisation des bâtiments).
− Le relevé sur le site et la description détaillée du bâti et des installations (état du bâti et des installations, plans des réseaux de fluides).
− Un contrôle du fonctionnement des installations avec des outils d’investigations appropriés (débit de ventilation, température de consigne, hygrométrie intérieure, mesures de combustion, éclairement moyen, infiltrométrie de l’enveloppe et des réseaux, etc.).
− Un examen des modes de gestion des énergies (tarification, nature et durée des contrats).
Il revient au prestataire de vérifier la disponibilité des informations nécessaires à la bonne exécution de sa prestation. Il sollicitera le maître d’ouvrage pour organiser une visite préalable des sites avant la formulation de l’offre. Ces vérifications le conduiront à envisager, si nécessaire, une campagne de mesures préalable, ainsi que les relevés utiles au récolement des données. Il s’assurera ainsi que la finesse des informations collectées soit suffisante pour parvenir à des préconisations solides.
Cette démarche de recueil de données se fera en en prévision de l’élaboration d’un dispositif de suivi ou de management de l’énergie à l’usage du maître d’ouvrage, une fois la prestation d’audit terminée.
Un bilan énergétique et préconisations :
Les données recueillies seront analysées par le prestataire en procédant aux calculs et aux interprétations qui permettront de mettre en évidence les améliorations à envisager.
Pour ce faire, il réalisera :
a. Une analyse critique de la situation existante en s’attachant aux anomalies ou aux déficiences observées sur le site. Ce bilan portera sur les conditions d’occupation et d’exploitation du bâtiment, la qualité de l’enveloppe, le renouvellement d’air, la qualité et le fonctionnement des installations thermiques et des autres équipements consommateurs d’énergie.
L’analyse des installations soulignera les points défectueux des installations thermiques (génération, distribution, émission, régulation), et l’adéquation avec les différents zonages, la nature et le dimensionnement des équipements, et enfin la configuration des circuits de distribution (y compris électrique).
L’analyse des conditions d’exploitation portera sur l’adéquation des besoins avec les contrats et les tarifs utilisés, la nécessite de mettre en place un suivi des consommation et la vérification des bonnes conditions d’exploitation d’une GTB (quand elle existe).
Le prestataire ne négligera aucun gisement d’économie d’énergie et analysera tous les équipements consommateurs d’énergie (hors process) ayant un impact sur le bilan énergétique du site. Il attachera une attention particulière à l'éclairage artificiel en veillant notamment à une utilisation optimisée de la lumière naturelle. Il vérifiera la pertinence de la régulation et les possibilités de couplages énergétiques des différents usages.
b. Un bilan énergétique global du site, bâtiment par bâtiment, en tenant compte des tous les usages importants (consommations de chauffage et de conditionnement d’air, consommations des autres usages thermiques – ECS et cuisson, consommations des usages électriques conventionnels – éclairage et auxiliaires, et consommations des autres usages spécifiques de l’électricité.
Les consommations réelles, issues des mesures, relevés et factures des trois dernières années seront confrontées avec les résultats obtenus par un calcul théorique des consommations. La méthode retenue pour le calcul théorique sera explicitée (durée de chauffe, température de consigne, variations climatiques exceptionnelles, usages intermittents, etc.) et sera fondée sur un découpage cohérent avec celui des relevés de consommation réelle. Les écarts observés avec les consommations réelles seront commentés et s’appuieront sur les anomalies décelées au cours de l’état des lieux.
c. Un calcul des consommations réglementaires pour situer la performance initiale du bien selon la méthode de calcul Th C-E ex. Ce calcul conventionnel ne peut en aucun cas se substituer aux calculs réels et théoriques des consommations précédemment réalisés.
d. Une énumération des améliorations possibles en distinguant les actions correctives permettant un gain immédiat (programmation de l’installation thermique, modification des contrats d’entretien et d’exploitation des équipements, optimisation des tarifications énergétique, remplacement des ampoules, respect des températures de consigne), de celles impliquant un investissement (isolation des murs et des planchers, remplacement des menuiseries, gestion des équipements – y compris de façon centralisée, remplacement d’équipements, substitution d’énergies, etc.).
Le prestataire proposera, si besoin, des évolutions des outils de maintenance, la possibilité immédiate ou à terme de diversification énergétique, de substitution et/ou de l'utilisation de techniques nouvelles.
Il établira un tableau rappelant les paramètres principaux sur lesquels porteront les améliorations (déperditions, consommations, rendements...) et donnera des indications chiffrées sur les objectifs d’amélioration visés pour chaque action.
e. Une analyse de l’impact énergétique et environnemental des préconisations, poste par poste.
Il est rappelé que l’utilisation des grandeurs physiques, comme les coefficients et les ratios, ne peuvent constituer que des points de repère utiles mais ne peuvent pas remplacer les mesures et calculs, à ce stade de la prestation.
Dans le cas où un pré-diagnostic aurait déjà été réalisé, l'audit devra permettre de valider les préconisations du pré-diagnostic et d'approfondir, notamment grâce à la mesure, les pistes d'investigation identifiées comme prioritaires lors du pré-diagnostic. Il permettra également d'afficher les consommations et les performances en cohérence avec les éléments du DPE2. (Diagnostic de Performance Energétique) : étude réglementaire obligatoire lors de la session ou le changement de locataire du bâtiment. Sa réalisation - parce qu'elle est rendue obligatoire par la réglementation - est exclue de la prestation d'audit énergétique. Le DPE s’appuie sur une méthodologie standardisée qui ne permet pas le même approfondissement que celui apporté par l’audit énergétique, nécessaire pour envisager un vrai plan d’action d’économie d’énergie. En revanche, l’Audit énergétique peut intégrer la méthodologie de calcul appliquée dans le DPE pour avoir une méthodologie de comparaison avec d’autres bâtiments.
Plans de réalisations :
Des scénarios de réhabilitation seront ensuite élaborés sur la base de programmes d’améliorations cohérents et adaptés aux caractéristiques de chacun des bâtiments, pour permettre au maître d’ouvrage d’orienter son intervention dans les meilleures conditions de coût et de délai. Ces programmes seront présentés sous la forme de « bouquets » de réalisations indissociables, correspondant à un niveau de performance énergétique global après travaux.
Trois scénarios seront impérativement envisagés (l’ordonnancement en terme d’économie d’énergie ne sera pas forcément celui proposé ci-dessous : b) et c) pouvant notamment parfois être inversés):
a. Le premier correspondra, a minima, aux exigences réglementaires qui s’imposent lors de réhabilitation (Arrêté du 13 juin 2008 relatif à la performance énergétique des bâtiments existants de surface supérieure à 1 000 mètres carrés, lorsqu’ils font l’objet de travaux de rénovation importants), soit 80 x (a+b) kWhEP/m2.an.
b. Le second correspondra à un objectif de performance intermédiaire de 50 x (a+b) kWhEP/m2.an.
c. Le troisième correspondra à une réduction de 75% des consommations globales d’énergie des bâtiments (réhabilitation facteur 4).
Ces programmes d’actions devront impérativement proposer plusieurs niveaux de performance énergétique après travaux, avec les objectifs suivants :
- Le niveau réglementaire
- Un niveau équivalent à 50kWhep/m2.an
- Un niveau de réduction de 75% des consommations totales du bâtiment (« Facteur 4 »)
Les programmes d’économies d’énergie ne se limiteront pas aux cinq usages conventionnels. Un calcul réglementaire permettra toutefois de vérifier la conformité des préconisations sur ces cinq usages, afin de situer les gains énergétiques par rapport à l’état initial.
Ce programme d’amélioration portera sur :
− Les actions correctives ne nécessitant pas de travaux et portant sur les conditions d'utilisation et de meilleure exploitation du bâtiment (températures de chauffage et de conditionnement d'air, ralentis de nuit ou d’inoccupation, modification du contrat d'exploitation, révision des organes et durées de programmation minuterie...).
− Les travaux techniquement envisageables sur le bâti, les installations thermiques et les autres équipements ou usages spécifiques, en tenant compte des interactions entre améliorations proposées (par exemple, reprise de l'équilibrage et re-réglage des régulations en cas de travaux d'isolation des parois...).
Le prestataire éclairera le maître d’ouvrage sur les attendus de ces programmes et proposera pour le besoin :
− Une description détaillée des interventions à mettre en œuvre (quantités, type de matériel, performance visée, conditions de mise en œuvre, etc.),
− Une comparaison entre les consommations, avant et après travaux, sur l'ensemble du programme proposé,
− Une évaluation des réductions d’émissions de gaz à effet de serre sur la base des contenus CO2 des énergies indiqués en annexe 4 du document.
− Les gisements d’économies, exprimés en kWh, sur chacun des postes et globalement.
Le point financier :
Les scénarios de réhabilitation, tels que définis au § « Phase 3 : Programmes d’améliorations », feront l’objet d’une analyse financière détaillée.
Elle sera produite à partir de la méthode en « coût global » et prendra pour hypothèses3 :
– L’évolution des prix des énergies selon le taux de croissance annuel moyen (TCAM),
– Des périodes d’amortissement de 10, 20 et 30 ans pour le calcul du temps de retour sur investissement (TRI).
Ces estimations seront ensuite comparées à un scénario de base, pour mettre en évidence les économies générées sur les charges d’exploitation et de maintenance, pour chacune des périodes définies.
L’analyse fera ressortir, pour chaque scénario :
– Le coût prévisionnel des travaux (montant prévisionnel par poste et global),
– Le coût d’exploitation pour chacun des usages (usages conventionnels et usages spécifiques d’électricité),
– Le coût d’entretien des installations (P2),
– Le coût de renouvellement prévisionnel du matériel lourd sur la durée prise pour l’analyse en coût global,
– Le temps de retour prévisionnel de l’investissement sur l’ensemble des postes.
Les investissements correspondants et leurs temps de retour seront précisés sur la base d’une estimation budgétaire préliminaire à +/- 20 %.
La source d’information utilisée pour les coûts de référence utilisés sera mentionnée afin de permettre au maître d’ouvrage une actualisation ultérieure du chiffrage proposé. Les interventions complexes feront l’objet d’études plus détaillées, si nécessaire.
Toutefois, pour faciliter la prise de décision, le prestataire mentionnera dans son chiffrage les modalités ou dispositifs de soutien financier applicables selon la situation du maître d'ouvrage: certificats d'économie d'énergie, crédits d'impôts, subventions nationales ou locales...
L'audit énergétique peut, le cas échéant, être suivi d’une phase d’accompagnement destinée à appuyer le bénéficiaire dans la mise en œuvre des préconisations formulées. Cette phase comprend quelques jours d’intervention du prestataire après le rendu du rapport final d’audit. Elle ne doit pas être confondue avec une mission de maîtrise d’œuvre.
Le prestataire réalisant la prestation d’accompagnement peut aussi être différent de celui ayant réalisé l'audit.
La réalisation :
Avant la prestation :
Faire une proposition – au besoin basée sur un entretien et/ou une visite préalable du site à diagnostiquer - détaillée et transparente comprenant :
Le CV et les références des intervenants faisant ressortir les qualifications professionnelles en rapport avec la prestation demandée.
* Les références de la structure :
- Certifications / Accréditations / Qualification (notamment obtention ou pas de la qualification OPQIBI 19.05 relative aux audits énergétiques des bâtiments tertiaires et habitations collectives ou équivalence)
- Références d’audits énergétiques comparables à la proposition et/ou attestant des capacités requises de la structure
* Une proposition technique définissant les caractéristiques du programme de travail telles que détaillées dans le présent cahier des charges :
- sa durée (exemple : 4 à 5 mois)
- son volume (exemple : 5 jours d’accompagnement individualisés)
- ses modalités (exemple : visites sur site régulières et courtes)
Dans un souci de qualité, le prestataire s’engagera dans sa proposition à respecter les règles suivantes :
- évaluer avec précision les économies d'énergie réalisables sur le bâtiment faisant l'objet d'une étude d'aide à la décision, et en chiffrer les conditions économiques de réalisation ;
- suivre une démarche rigoureuse explicitée et justifiée dans ses rapports d'études ;
- être exhaustif dans ses recommandations et fournir toutes les informations objectives nécessaires au maître d'ouvrage pour décider des suites à donner ;
- ne pas privilégier a priori un type d'énergie ni certaines modalités de fourniture d'énergie ou de tout autre service (vapeur, froid, chaud, air comprimé, électricité...) ;
- ne pas intervenir dans un établissement vis-à-vis duquel il ne présenterait pas toute garantie d’objectivité, notamment sur des installations conçues, réalisées ou gérées pour l’essentiel par lui-même ;
- n’adjoindre aucune démarche commerciale concernant des biens ou services (ayant un lien avec les recommandations) au cours de son intervention.
Dans tous les cas, la proposition commerciale du prestataire précisera le détail des opérations couvertes par l'audit proposé ainsi que les mesures qui seront effectuées.
Dans ce sens, la proposition établira également la liste des matériels de mesure nécessaires en précisant ceux qui auraient intérêt à être installés à demeure accompagnée le cas échéant d'une proposition financière concernant la fourniture desdits matériels.
- Une offre financière correspondant au coût de la prestation dans son ensemble, faisant apparaître la charge de travail, les coûts journaliers du (ou des) intervenant(s), les frais de déplacements, de mesures et les éventuels frais annexes.
Pendant les travaux :
* Pour le prestataire En matière d'audit énergétique, quatre points méritent d'être soulignés:
- La phase initiale du diagnostic, le relevé (examen et description des locaux, entretien avec le maître d’ouvrage) représente la partie fondamentale de l'étude. La qualité des relevés, l'analyse rigoureuse des informations saisies, la pertinence des observations, la recherche des possibilités d'intervention, déterminent la justesse des calculs et des simulations ultérieurs et, par voie de conséquence, l'intérêt des interventions techniques proposées.
- La phase centrale du diagnostic (exploitation et traitement des données) doit utiliser des méthodes de calcul adaptées aux bâtiments et aux équipements considérés. La méthode de calcul bien maîtrisée, le recours à l'informatique sont pratiquement indispensables
- L'audit ne préconise pas seulement des solutions pour réduire les consommations mais doit également examiner des substitutions d'énergie possibles (biomasse, solaire, réseaux,...) notamment en recourrant aux énergies renouvelables.
- Certaines interventions complexes ne sont que globalement évaluées au stade de l'audit énergétique, les études complémentaires nécessaires doivent alors être mentionnées. Lorsque les actions préconisées consistent à faire réaliser une étude complémentaire, le prestataire établira en outre un court document correspondant au cahier des charges technique de l’étude proposée.
* Pour le maître d’ouvrage Pour le bon déroulement de la démarche, le chef d’entreprise :
- mettra en place les moyens nécessaires - moyens humains (exemple : 1 jour par semaine pour l’animateur environnement) - moyens financiers (pour la mise en place du plan d’actions)
- suivra régulièrement l'avancement de la démarche (exemple : 2 heures par semaine)
- s'impliquera fortement aux étapes-clés (lancement du projet, définition des priorités,
élaboration d’une politique environnementale...).
- complètera et validera la fiche de synthèse de restitution des résultats.
Après la prestation :
- Restitution
A l’issue de la mission, le prestataire restitue clairement les résultats de la prestation au commanditaire. Cette restitution doit permettre une appropriation complète des résultats par le maître d’ouvrage.
La prestation peut comprendre un engagement du prestataire (celui ayant réalisé l’audit ou un autre) à accompagner le maître d’ouvrage sur quelques journées pour, par exemple, faire le point sur le planning de réalisation, rechercher de l’information, réaliser des cahiers des charges de consultation...
QUALITES IMPERATIVES :
Cette étude préalable doit réunir des qualités indispensables: rigueur du raisonnement et des calculs, exhaustivité des analyses et des propositions et indépendance vis à vis de considérations commerciales, qu'il s'agisse de marques d'équipements ou de nature d'énergie.
Qualités du rapport
Le rapport, qui doit comporter deux parties, l'une à destination du Maître d'ouvrage (rapport de synthèse et analyse de propositions) l'autre à destination de son responsable technique (rapport détaillé d'audit, outils de suivi et gestion), devra:
• Etre clair et lisible, la forme est importante, elle facilite la décision et incite aux travaux,
• Donner l'avis de l'énergéticien, un conseil d'individu à individu par quelqu'un qui a passé du temps sur place, qui a rencontré les hommes chargés de l'entretien ou de la gestion,
• Fournir des informations suffisantes pour la réalisation des travaux préconisés et donc pour la consultation d'entreprises devant fournir des devis,
• Comporter des annexes techniques suffisamment complètes (pour vérifier un métré par exemple),
• Proposer des améliorations conformes aux exigences de performance énergétique réglementaires minimales mais également des programmes plus ambitieux permettant d’atteindre des performances énergétiques renforcées,
• Etre remis en mains propres et commenté.
Qualités des méthodes de calcul
Ces méthodes et outils doivent:
• Etre explicites: on donnera impérativement les références de la méthode, les détails des étapes et des hypothèses de calcul,
• Etre cohérentes et adaptées : Il est illusoire de traiter tel ou tel point avec force détail, et d’utiliser des éléments forfaitisés par ailleurs,
• Utiliser des grandeurs physiques: coefficients et ratios peuvent constituer des points de repère utiles mais ne peuvent remplacer mesures et calculs,
• Offrir la rigueur et la souplesse nécessaires pour permettre d’effectuer une comparaison des consommations dites réelles (celles facturées ou mesurées), avec les consommations calculées et pour la simulation des combinaisons d'améliorations possibles,
• Etre automatisées: sans être impératif, le traitement informatique des données recueillies est plus fiable, plus rapide et plus souple.
Les méthodes conventionnelles de type calcul réglementaire ne sont pas adaptées à la phase d’audit du bâtiment existant, elles ne doivent pas être utilisées, sinon en fin de prestation pour vérifier la conformité des programmes de travaux préconisés aux exigences réglementaires et/ou niveaux de labels.
Qualités du diagnostiqueur
Les meilleures méthodes et outils ne sont rien sans le discernement du diagnostiqueur qui doit avoir:
• Une bonne connaissance technique et pratique des bâtiments existants et de leurs équipements techniques, notamment énergétiques
• La compétence, l'esprit critique et une bonne dose d'imagination pour proposer des améliorations opportunes, évoquer les financements et les mécanismes administratifs de prise de décision...
• Un bon contact humain car les données à recueillir sont à la fois qualitatives et quantitatives et cela requière de la psychologie pour ne pas faire naître de conflit avec les interlocuteurs.
• Enfin, une rigoureuse indépendance de considération commerciale est indispensable.
SUIVI ET COMPTABILITE ENERGETIQUE :
Outre des programmes de travaux cohérents, l'audit doit proposer et aider à la mise en place d’une comptabilité énergétique du bâtiment. Cette comptabilité peut prendre différentes formes allant d'un simple tableau de relevés hebdomadaires et mensuels de compteurs et de factures jusqu'à des outils informatisés de suivi en temps réel et de gestion technique centralisée.
Dans tous les cas, la réalisation du diagnostic doit donner un point "zéro", niveau d'efficacité énergétique de référence, fonction de l'état des équipements et des valeurs cibles dépendantes des travaux prévus et effectivement réalisés. On pourra s'inspirer, pour les feuilles d'analyse manuelle des exemples donnés dans les guides sectoriels ADEME – AICVF pour les bâtiments du secteur non résidentiel.
Enfin, l'audit énergie réalisé doit permettre un affichage des consommations et des performances en cohérence avec les éléments du diagnostic de performance énergétique (DPE).
La contribution du prestataire à la mise en place de ce suivi fait partie intégrante de la démarche d'audit (ex: assistance à la renégociation de contrats, à la mise en place du plan de comptage, à l'interprétation des résultats...).