"Un fossé qui sépare les idéaux d’une société et sa réalité" Pieter Hugo - Kin
A la Fondation HCB 14 janvier – 26 avril 2015
« Kin » tente d’évaluer le fossé qui sépare les idéaux d’une société et sa réalité. Pieter Hugo
Du 14 janvier au 26 avril, la Fondation HCB présente Kin (l’intime), le dernier projet du photographe sud-africain Pieter Hugo. À travers des portraits, des paysages et des natures mortes exposés pour la première fois en France, le photographe propose une réflexion sur la complexité de l’identité sud-africaine postapartheid. L’exposition, accompagnée d’un livre publié par Aperture, est coproduite avec la Fondation Foto Colectania, Barcelone et la Galerie Stevenson, Le Cap/Johannesburg.
Image : Loyiso Mayga, Wandise Ngcama, Lunga White, Luyanda Mzanti et Khungsile Mdolo après le rite d’initiation, Mthatha, 2008
Réalisée au cours des huit dernières années (2006-2013), la série Kin aborde des thèmes complexes comme la colonisation, la diversité raciale et les disparités économiques en Afrique du sud. Ces questions sont récurrentes dans les projets antérieurs du photographe au Nigeria, Ghana, Liberia et Bostwana ; cependant, Pieter Hugo se concentre cette fois sur son pays natal, qu’il observe de l’intérieur.
Kin est une exploration intime de l’Afrique du sud à travers des paysages, des portraits et des natures mortes. Hugo nous présente des lieux et des sujets qui lui sont familiers comme les townships surpeuplés, les zones minières abandonnées ou la lutte pour les terres agricoles. Il photographie aussi les intérieurs de maisons modestes, sa femme enceinte, sa fille juste après sa naissance et la nourrice qui a travaillé pour la famille pendant trois générations. Alternant espaces publics et privés en se focalisant sur la disparité croissante entre riches et pauvres, Kin est une tentative pour l’artiste de trouver sa place dans un pays à l’histoire complexe et à l’avenir incertain où le poids du passé pèse sur l’histoire collective et individuelle.
"Fracturée, schizophrène, blessée, l’Afrique du sud est un territoire très problématique.
C’est une société où règne la violence ; les cicatrices du colonialisme et de l’apartheid sont encore très profondes. Les questions raciales et identitaires pénètrent toutes les couches de la société, et les conséquences de la ségrégation forcée jettent une ombre indélébile. Comment peut-on vivre dans cette société ? Comment endosser la responsabilité de l’histoire passée et dans quelle mesure doit-on le faire ? Comment élever des enfants dans une société si conflictuelle ? Avant d’être marié et d’avoir des enfants ces questions ne me gênaient pas ; maintenant elles m’interpellent.
Il y a environ 8 ans, j’ai commencé à photographier autour de cette notion de terre natale (home), quel que soit son sens, d’un point de vue public et privé. Regarder son pays avec un œil critique c’est se regarder soi-même et regarder son prochain. C’est ressentir le poids de l’histoire et comprendre le rôle que chacun y joue. C’est observer sa propre relation avec ses proches, c’est voir les liens tenus qui nous unissent et nous divisent. « Home », cette terre natale, c’est le lieu où appartenance et aliénation coexistent. Est-ce que cette appartenance nous libère ou nous emprisonne ? Est-ce qu’elle nous rattache au poids terrible de l’histoire ou bien est-ce qu’elle nous en délivre?
J’ai des sentiments très complexes sur le fait de vivre ici. Depuis 8 ans, je ne me sens guère plus avancé sur ces questions. Au contraire, je suis encore plus confus et encore plus en désaccord avec « my home ». Ce travail se heurte à ce dilemme, mais échoue finalement à donner des réponses." Hugo
Biographie
Né à Johannesburg en 1976, Pieter Hugo grandit au Cap, où il réside toujours. Autodidacte, il commence à s’intéresser à la photographie à 12 ans lorsqu’il reçoit son premier appareil photo alors que la fin de l’Apartheid est proclamée en Afrique du sud. L’émotion et la peur ambiantes le poussent à photographier ce qui l’entoure. Dans un premier temps, il travaille comme photojournaliste mais se dirige rapidement vers une photographie plus personnelle.
Pieter Hugo a réalisé d’importants projets accompagnés de livres comme There’s a place in hell for me and my friends (2011-2012), Permanent error (2010), Nollywood (2009), The hyena and other men (2005-2007), Portraits of people with albinism (2003) ou Rwanda: Vestiges of a genocide (2004). Son travail a été exposé dans les musées du monde entier et il a reçu de nombreux prix photographiques comme le Premier Prix du World Press Photo dans la catégorie portraits (2005) ou le Prix Découverte des Rencontres d’Arles (2008). En 2011, il reçoit le Prix Seydou Keita des Rencontres de Bamako.
Infos utiles Adresse
2, impasse Lebouis, 75014 Paris
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Horaires
du mardi au dimanche de 13h00 à 18h30 le samedi de 11h00 à 18h45 nocturne gratuite le mercredi de 18h30 à 20h30
dernière entrée 30mn avant la fermeture fermé le lundi
Métro
Gaîté, ligne 13, sortie n°1, vers la rue de l’Ouest Edgar Quinet, ligne 6, vers la rue de la gaîté
Vélib
90, avenue du Maine - 48, rue de l’Ouest
Tarifs
plein tarif gratuit pour les Amis de la Fondation HCB
Bus
Ligne 28 et 58 arrêt Losserand-Maine Ligne 88, arrêt Jean Zay – Maine