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La couverture de l’autoroute sur 7 000 m2 pour étendre le site de Roland Garros techniquement réalisable, …

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La couverture de l’autoroute sur 7 000 m2 pour étendre le site de Roland Garros techniquement réalisable, …

La couverture de l’autoroute sur 7 000 m2 pour étendre le site de Roland Garros techniquement réalisable, …

Un rapport publié ce lundi 16 février par le Conseil Général de l'Environnement et du Développement Durable (CGEDD) concernant le projet de modernisation et d’extension du stade Roland Garros et plus particulièrement sur l’expertise du projet alternatif porté par les associations notamment sur la couverture de l’autoroute A13 permettant de préserver l'intégrité du Jardin des Serres d'Auteuil. La mission du CGEDD conclut à la «faisabilité» de ce projet alternatif de modernisation du site de Roland Garros.

En 2011, la Fédération française de tennis (FFT) a souhaité engager une grande réflexion sur la restructuration et la modernisation les installations du site de Roland Garros pour maintenir la compétition au niveau des trois autres tournois internationaux composant le Grand Chelem. A cet égard, dans son projet, la FFT a décidé d'étendre son site dans le jardin botanique adjacent où sont implantées les serres d'Auteuil.

Ce projet qui prévoit d’implanter un court de 5 000 places sur une partie du jardin botanique a fortement éveillé de fortes oppositions.

De nombreuses associations et d’élus, soucieux de préserver ce site patrimonial, de sauvegarder les serres menacées de destruction, et de protéger ceux des éléments du jardin qui sont inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques, ont donc esquissé des alternatives qui, à la demande de la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, ont fait l'objet d’une expertise.

La mission du CGEDD a donc été celle de cette expertise intervenant à la suite des études indépendantes réalisées à la demande du Conseil de Paris portant, l'une, sur les aspects technico-financiers du projet alternatif, l'autre sur les aspects juridiques.

Excluant toute extension du stade dans le jardin botanique, le projet alternatif envisage, d'une part, d'adopter d'autres partis de réaménagement interne au site de Roland Garros et, d'autre part, d’envisager une extension sur l'emprise obtenue en couvrant partiellement l'autoroute A13. C'est principalement cette dernière option que la mission analyse.

Dans son principe, la couverture de l'autoroute est jugée par la mission techniquement réalisable, sous réserve que soient respectées certaines contraintes constructives et de sécurité que le projet alternatif, en l'état de ses différentes variantes, ne semble pas avoir pleinement prises en compte. Par ailleurs, aucun obstacle d’ordre juridique ne s'oppose à la réalisation du projet alternatif, sous réserve de l'aboutissement de plusieurs procédures à engager au titre des différentes législations applicables.

Du point de vue financier, le coût estimatif de la couverture prévue dans le projet des associations sur une longueur d’environ 100 m semble réaliste, de l’ordre de 60 millions d’euros, partiellement compensé par une économie d’environ 40 millions d’euros sur le budget total du projet.

Cependant, il existe un important écart entre ce coût et celui du contre-projet de couverture de la Fédération. Cet écart tient, pour l'essentiel, à la dimension de la dalle de couverture. Celle envisagée par les associations est prévue pour recevoir des courts d'entraînement et/ou annexes. Or le format proposé est jugé insuffisant par la Fédération dont les besoins nécessiteraient, selon elle, non seulement une dalle d'une longueur de près de 300 m pour pouvoir y construire un court de 5 000 places, mais aussi l’enfouissement d’une partie de l’avenue de la Porte d’Auteuil. Le contre-projet de la Fédération est estimé à près de 220 millions d’euros.

Tandis que les associations proposent de conserver l’actuel court n°1 de 3 500 places et d’en augmenter la capacité, la Fédération envisage de démolir ce court – afin d’augmenter la surface des espaces de détente et de circulation du public – et, dans l’hypothèse de la couverture de l’autoroute, de construire sur la dalle un nouveau court de 5 000 places en compensation du court des Serres s’il devait ne pas être réalisé dans le jardin botanique.

© Arte Factory - La nouvelle place des Mousquetaires et le futur court Philippe-Chatrier

© Arte Factory - La nouvelle place des Mousquetaires et le futur court Philippe-Chatrier

La mission poursuit et précise que cette importante divergence d'ordre fonctionnel portant sur l'utilisation possible de la dalle met en évidence que chacun des éléments du projet doit être apprécié, non pas isolément, mais au regard du projet global qu'ils composent. Modifier un élément impacte tous les autres, ce qui nécessite de reconsidérer la totalité du programme et son phasage. Dans cette occurrence, la Fédération est la mieux à même d'évaluer la pertinence fonctionnelle des différentes options, au regard des critères qui lui sont propres : le nombre de places assises et la fréquentation du tournoi, les conditions d’exploitation (gestion des flux, logistique, sécurité), la modernisation des installations, etc. Cette étude devrait toutefois être réalisée en liaison avec le ministère de la ville, de la jeunesse et des sports dont les services sont notamment chargés de l'organisation du sport de haut niveau et du rayonnement international du sport français, ainsi qu’avec le préfet à qui il revient de prononcer l'homologation des grandes enceintes sportives et des équipements connexes permettant leur fonctionnement.

D'autres aspects doivent être pris en considération, en particulier les impacts du projet alternatif sur l'environnement. Au moins deux points nécessitent d'être approfondis :

– l'insertion paysagère de la dalle de couverture qui, du fait des contraintes techniques, se trouverait en surélévation par rapport à l'avenue de la Porte d'Auteuil ; le contre-projet de la Fédération envisage, en outre, de mettre une partie de cette avenue en souterrain si l’hypothèse de couverture de l’autoroute devait être retenue ;

– les nuisances susceptibles de résulter de la nécessaire déviation de la circulation automobile sur les voies de desserte pendant le tournoi, ainsi que les questions de stationnement des véhicules.

La mission évoque ces deux points sans préjudice d'autres que pourrait soulever l'Autorité environnementale dans son avis sur la nouvelle étude d'impact qui devrait lui être soumise.

Par ailleurs, la couverture de la tranchée jusqu'à présent infranchissable formée par l'autoroute A13 créerait de fait une continuité nouvelle entre le site de Roland Garros et le reste du site classé du bois de Boulogne. Cette jonction pourrait constituer une incitation objective à des extensions futures, comme cela a déjà été envisagé en 2005 au nom de la « loi olympique d'intérêt supérieur », à l'occasion de la candidature de Paris aux Jeux Olympiques de 2012.

Enfin, la mission a cherché dans quelle mesure il pourrait être envisagé d’utiliser les équipements sportifs situés à proximité de Roland Garros, susceptibles de convenir au tournoi soit pour les entraînements, soit pour les matchs. De nombreuses objections ont été portées à la connaissance des rapporteurs : la discontinuité des installations, jugée incompatible avec l'impératif d'une unité de lieu telle qu'elle existe dans les trois autres tournois du Grand Chelem ; la gestion des flux et l'acheminement des spectateurs entre les sites ; les contraintes logistiques et organisationnelles ; les contraintes liées à la couverture médiatique du tournoi ; les difficultés techniques pour implanter des structures provisoires dans des lieux qui n'ont pas été conçus à cet effet, à la différence des stades spécifiquement construits pour un usage multifonctionnel.

Au-delà de ces objections, la mission considère qu'il serait pertinent que les autorités concernées, notamment les collectivités, établissent avec les acteurs intéressés un bilan précis des avantages et des inconvénients liés à une utilisation des installations voisines dans la perceptive d'un schéma global d'aménagement. Si l'idée d'une mutualisation pérenne devait être finalement écartée, elle mériterait néanmoins d'être analysée en tant que solution d'attente pendant la durée des procédures et des chantiers.

En conclusion, la mission estime que si l’examen des aspects techniques et juridiques du projet alternatif a révélé des contraintes dont certaines sont lourdes et complexes, celles-ci ne constituent pas pour autant des obstacles dirimants. Au plan fonctionnel, les hypothèses d'aménagement envisagées, qui influent directement sur les coûts, méritent une évaluation approfondie dans le cadre du projet global de modernisation et d’extension de Roland Garros. Enfin, l’analyse des impacts environnementaux et paysagers du projet nécessiterait des études plus avancées.

En conséquence, le rapport conclut que si le choix était fait d’approfondir le scénario porté par les associations, seule une étude préliminaire de faisabilité permettrait d’apporter des réponses aux questions qu’il suscite encore. Dans cette hypothèse, la Fédération française de tennis pourrait être invitée à diligenter une telle étude sur la base d'options clarifiées et stabilisées.

ERIC DELLA TORRE / AFP

ERIC DELLA TORRE / AFP


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