Indiens d’Amazonie - Le dernier combat / France 5 le mardi 7 janvier à 21h45
Encerclés par les scieries clandestines, les Awas, une tribu d'Amazonie, n'auront bientôt plus de quoi manger, faute de gibier à chasser dans une forêt chaque jour un peu plus amputée. Ils semblent condamnés à disparaître silencieusement. Mais leur forêt déboisée dans l'indifférence générale concerne aussi l'Europe et la France. En effet, ce bois coupé illégalement finit parfois dans les meubles distribués par de grandes enseignes, ou dans les lames de parquet des appartements ou maisons. Ce film retrace l'histoire de cette petite tribu qui affronte avec peu de moyens un trafic international qui rapporte plus de 15 milliards de dollars par an.
Proposé par Carole Gaessler dans le cadre du Monde en face, ce documentaire raconte le combat que mène, pour sa survie, le peuple Awa, menacé par la déforestation toujours croissante de la forêt amazonienne où il habite et les intérêts des multinationales du bois et de l’agroalimentaire.
À elle seule, l’exploitation illégale des forêts dans le monde, dont celle d’Amazonie, rapporterait quinze milliards de dollars par an !
« Laissez nos arbres en paix ! C’est dans la forêt qu’on chasse nos tortues, des tapirs ou des singes hurleurs. Je ne veux pas voir ma forêt détruite. [...] Nous n’arrivons plus à chasser, nous ne pouvons plus entendre le piétinement des animaux qui se rapprochent, il n’y a plus jamais de silence. Nous ne pouvons pas vivre sans la forêt. Où vivrions-nous sans elle ? Cette forêt est la nôtre. »
Ainsi parle Irakatoa, l’aîné des quelque trois cent cinquante Awa recensés, habitant encore dans l’Amazonie brésilienne. Hormis cette tribu, répartie en quatre villages, il resterait une centaine de membres de ce peuple dans les profondeurs de la jungle et coupés de tout contact avec le monde extérieur.
Le combat de David contre Goliath
Ces Indiens, qui comptent parmi les derniers chasseurs-cueilleurs nomades de la planète, voient leur existence menacée depuis plusieurs décennies maintenant. Si rien n’est fait pour les protéger, ils sont amenés à disparaître dans un avenir très proche. Selon Carlos Medeira, juge fédéral (Etat du Maranhão), « les Awa se trouvent dans une situation très difficile du fait de leur nomadisme et parce qu’ils sont sous la pression des trafiquants de bois et des fermiers ». Cette poignée d’indigènes gêne en effet les multinationales du bois et de l’agroalimentaire peu regardantes sur les lois. Car le territoire Awa est bien délimité et protégé par la constitution brésilienne. Mais que pèsent les intérêts de trois cent cinquante Indiens face à des enjeux financiers absolument colossaux ? A elle seule, l’exploitation illégale des forêts dans le monde, dont celle d’Amazonie, rapporterait quinze milliards de dollars par an ! Alors, et malgré les contrôles de l’Ibama (Institut brésilien de l’environnement et des ressources naturelles), les bûcherons se cachent à peine et les scieries clandestines se multiplient. En moins de vingt-cinq ans, les Awa ont ainsi perdu 30 % de leur domaine. Ici, la coupe du bois n’est que la première étape de la déforestation. Ensuite viennent souvent les cultivateurs de soja qui allument des incendies pour « nettoyer » rapidement le terrain, afin d’y planter des semences à croissance rapide. Ailleurs, toujours sur le territoire indien, une autre société internationale exploite la plus grande mine de fer à ciel ouvert. Pour acheminer le minerai, une voie ferrée longue de 800 kilomètres a été construite à travers la forêt, avec le soutien de la Banque mondiale et de l’union européenne... Aujourd’hui, pour faire valoir leurs droits, les Awa n’ont pas d’autre solution que d’attirer l’attention sur eux, aidés par des ONG. Pressé par ces dernières, le gouvernement brésilien a pris des mesures pour restituer leurs terres aux Indiens, dès le début 2014. Affaire à suivre !